LE COMITE SPECIAL DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX CLOTURE SON DEBAT GENERAL
Communiqué de Presse
GA/PKO/155
LE COMITE SPECIAL DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX CLOTURE SON DEBAT GENERAL
19980402 Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix a achevé ce matin son débat général au cours duquel les délégations ont souligné la nécessité de déployer des efforts visant une plus grande transparence dans les opérations de maintien de la paix, notamment dans la sélection des Etats Membres qui y participent. Elles ont souligné que, dans les circonstances actuelles, le rôle de ces opérations devient de plus en plus important, notamment en termes de prévention et de règlement de conflits internes pouvant avoir des conséquences à l'échelle régionale. C'est pourquoi il est impératif de renforcer la capacité de l'Organisation en matière de planification efficace et de déploiement rapide de ces opérations qui revêtent un caractère de plus en plus pluridimensionnel. Leur mise en oeuvre efficace dépend largement du respect des principes fondamentaux que sont la souveraineté des Etats, l'indépendance politique, la non-ingérence, le consentement des parties concernées, l'impartialité et le non-recours à la force sauf en cas de légitime défense. Les délégations ont également abordé les questions relatives à la capacité de déploiement rapide des opérations de maintien de la paix. Ces délégations se sont déclarées en faveur du développement du système des arrangements relatifs aux forces et moyens en attente et à la création d'un état-major de mission à déploiement rapide.Le Comité spécial a entendu le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Bernard Miyet, qui, répondant aux délégations, a rappelé que la répartition géographique équitable est un principe clé et que le Département respecte pleinement les résolutions qui s'y rapportent. Il est également important de maintenir les capacités du Département des opérations de maintien de la paix afin qu'il puisse travailler efficacement. Il est nécessaire de prendre en considération l'évolution des opérations de maintien de la paix, notamment le rôle de plus en plus important de la police civile. Au sujet de la réduction progressive du personnel fourni à titre gracieux, M. Miyet a estimé qu'il faut éviter de créer une situation qui empêche le Département des opérations de maintien de la paix de s'acquitter de ses obligations du fait qu'il n'aurait plus suffisamment de personnel. Il a souligné la nécessité d'agir sur une base universelle et transparente afin de réhausser la crédibilité des Nations Unies.
Le Comité spécial a entendu les délégations des pays suivants: Turquie, Chili, Roumanie, République démocratique populaire lao, Bélarus, Ethiopie, Bolivie, Kazakhstan, Georgie, Kenya, Etats-Unis et Côte d'Ivoire.
Débat
M. TULUY TANÇ (Turquie) a déclaré que son pays considère que les opérations de maintien de la paix sont l'un des outils les plus efficaces dont disposent les Nations Unies en matière de maintien de la paix. C'est pourquoi il est important de renforcer les capacités et moyens de gestion de ces opérations, notamment dans le souci de préserver le rôle primordial de l'Organisation en matière de maintien de paix. La Turquie partage l'avis selon lequel les organisations régionales disposent souvent d'un avantage comparatif en ce qui concerne la prévention et le règlement de conflits. Il faut cependant que les Nations Unies gardent la responsabilité en matière de paix et de sécurité internationales tout en coopérant avec les organisations régionales.
La Turquie est en faveur du développement du système des arrangements relatifs aux forces et moyens en attente et soutient la création d'un état- major de mission à déploiement rapide. Elle soutient tout effort visant une plus grande transparence en matière de maintien de la paix et, notamment, pour la sélection des Etats Membres qui participent aux opérations. M. Tanç est d'avis que, compte tenu de l'accroissement constant des membres du Comité spécial, la représentativité de son Bureau devrait être élargie.
Il a souligné l'importance particulière que son pays attache à la diplomatie préventive qui permet souvent d'éviter des interventions politiques et militaires ainsi que des pertes de vies humaines. Dans ce cadre, il faudrait renforcer le rôle des missions d'enquête et du déploiement préventif. Pour qu'une opération de maintien de la paix puisse réussir, il faut qu'elle ait un mandat réaliste et clairement défini et des ressources adéquates, a observé le représentant. A cet effet, il a insisté sur l'impératif pour les Etats Membres de s'acquitter de leurs obligations financières vis-à-vis de l'Organisation et a souligné que son pays avait payé ses contributions jusqu'à fin 1997. La Turquie souhaite qu'il y ait plus de transparence dans les procédures de passation de marchés des Nations Unies et qu'elles soient plus flexibles. La normalisation des règles devraient être révisée afin d'élargir la base géographique pour les achats de biens et services des Nations Unies.
M. JUAN LARRAIN (Chili) a souligné l'importance particulière des opérations de maintien de la paix qui constituent un outil important dont dispose l'ONU en matière de maintien de la paix. Le Chili s'aligne sur la déclaration de la Thaïlande faite au nom des non-alignés.
Il a souligné l'importance des transformations qui ont eu lieu en matière de défense nationale au Chili et a insisté que ces transformations se sont faites de manière totalement transparente. Il a affirmé que la promotion de la paix internationale constitue l'un des objectifs de la politique étrangère et de défense du Chili. Il a déclaré que compte tenu de la réalité actuelle, il y a lieu de réajuster les procédures des opérations de maintien de la paix en vue de leur amélioration et a déploré que les consultations
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prévues à cet effet au sein de l'Organisation n'ont pas encore été institutionnalisées. Dans ce contexte, M. Lorrain estime que les pays fournisseurs de contingents ont le droit d'être entendus par le Conseil de sécurité.
Notant l'importance croissante de la composition de police civile dans les opérations de maintien de la paix, le représentant s'est félicité de la tenue récente d'un séminaire visant à définir une doctrine en la matière et à renforcer l'unité de la police civile au sein du département des opérations de maintien de la paix. Il est nécessaire de continuer de garantir le niveau de qualification de cette unité et de renforcer sa composante féminine. Le Chili relève l'amélioration des mécanismes de coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et notamment la nécessité d'une meilleure coordination avec les organisme à vocation humanitaires. M. Larrain a souligné son souci relatif à la transparence et l'équité de la répartition géographique du personnel au sein du Département des opérations de maintien de la paix.
M. ION GORITA (Roumanie) s'est associé à la déclaration faite au nom de l'Union européenne et des pays associés. La Roumanie continue de soutenir activement les opérations de maintien de la paix des Nations Unies. En Angola, la Roumanie a contribué à la transformation de l'UNAVEM au cours d'une mission d'observation et l'Unité roumaine fait maintenant partie de la MONUA. La Roumanie continue de contribuer à l'opération SFOR en Bosnie et a participé à l'opération "Alba" en Albanie, l'année dernière. Elle est convaincue du fait que les opérations de maintien de la paix sont un instrument essentiel pour maintenir la paix et la sécurité internationales. La Roumanie s'efforce de renforcer son potentiel dans ce domaine et à diversifier ses contributions. Un programme a été mis en place afin d'entraîner un groupe de 60 officiers de police civile.
La Roumanie compte intensifier sa coopération avec les pays voisins et les pays d'Europe centrale et orientale afin de soutenir les efforts de maintien de la paix des Nations Unies. Le représentant a rappelé que les opérations de maintien de la paix deviennent de plus en plus complexes. Il a estimé qu'il est important de renforcer la capacité de réaction rapide de celles-ci. Le Département des opérations de maintien de la paix devrait évaluer l'efficacité du système actuel des forces en attente sous tous ses aspects. La Roumanie se félicite des efforts faits par le Département pour mettre en oeuvre la résolution 51/243 de l'Assemblée générale relative au personnel fourni à titre gracieux. Il faut remplacer ce personnel par du personnel expérimenté et compétent. Il y a des pays, comme la Roumanie, dont le personnel militaire et civil a soutenu avec enthousiasme les nouvelles générations d'opérations de maintien de la paix et ont acquis une expérience qui peut être mise à profit.
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M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao) s'est associé à la déclaration faite au nom du Mouvement des pays non alignés. Il a déclaré que, si les opérations de maintien de la paix ont continué à diminuer, de nouveaux défis sont apparus. Il est important qu'il y ait un débat approfondi sur l'étendue et la portée future des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects. Toute recherche des moyens d'améliorer les opérations devrait se faire dans le cadre des travaux du Comité spécial afin d'assurer un caractère transparent et démocratique des décisions. Le représentant a souligné l'importance d'un Code de conduite régissant les opérations. Il est important que les opérations soient dotées de ressource suffisantes et respectent les principes de souveraineté, d'indépendance politique, de non ingérence, de consentement des parties, d'impartialité, et de non recours à la force, sauf en cas de légitime défense.
La République démocratique populaire lao se félicite des efforts engagés par le Secrétariat pour accroître la capacité des Nations Unies en ce qui concerne le déploiement et la gestion des opérations. Le représentant a fait part de la préoccupation de sa délégation en ce qui concerne la question du personnel fourni à titre gracieux. Ce personnel ne devrait être utilisé que pour une période limitée. L'argument selon lequel ce personnel est nécessaire en raison des contraintes budgétaires reste discutable. S'il est admis que cette pratique puisse continuer, la République démocratique populaire lao craint que l'ONU finisse par être entièrement gérée par du personnel fourni a titre gracieux. Tous les efforts doivent être faits pour éliminer les déséquilibres au niveau du recrutement du personnel. Le représentant a espéré que la résolution 51/243 de l'Assemblée générale sera appliquée le plus tôt possible.
La République démocratique populaire lao a suivi avec un vif intérêt les initiatives visant à élaborer un nouveau mécanisme permettant aux Nations Unies de réagir rapidement aux crises. Elle est d'avis que l'étude des propositions relatives à une force de réaction rapide devrait se faire dans le contexte des arrangements relatifs aux forces et moyens en attente existants. Les Etats Membres devraient être consultés dans un esprit de transparence et pouvoir donner leur avis. Le représentant s'est inquiété des incidences négatives du manque de ressources sur le remboursement aux pays fournisseurs de contingents et en particulier aux pays les moins avancés. Le maintien de la paix et de la sécurité internationales reste un des objectifs premiers des Nations Unies. Le représentant a souligné l'importance de la diplomatie préventive. Les efforts engagés doivent être complémentaires et doivent se renforcer mutuellement afin d'atteindre les objectifs des Nations Unies.
M. ALYAKSANDR SYCHOU (République du Bélarus) a déclaré que cette fin de siècle, caractérisée par le disparition de la guerre froide, assiste à l'escalade d'un nouveau genre de conflits qui mettent en péril à la fois certains Etats Membres des Nations Unies à l'échelle interne et une région tout entière. Dans ces circonstances, le rôle des opérations de maintien de la paix des Nations Unies devient de plus en plus important et, notamment, en termes de prévention et de règlement de conflits internes et entre les Etats.
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C'est pourquoi il est impératif de renforcer la capacité de l'Organisation en matière de planification efficace et de déploiement rapide des opérations. Ces opérations doivent prendre un caractère de plus en plus pluridimensionnel et leur mise en oeuvre efficace dépend largement du consentement des parties concernées à leur déploiement, de l'impartialité et du recours à la force qu'en cas de légitime défense. De plus, on doit veiller au respect de la souveraineté des Etats et du principe de la non-ingérence dans les affaires internes, tous deux des principes auxquels le Bélarus attache particulièrement d'importance. Dans ce contexte, le Belarus est en faveur de l'adoption d'une déclaration des Nations Unies sur les principes et critères fondamentaux pour la mise en oeuvre des opérations de maintien de la paix.
Les opérations de maintien de la paix devraient être de plus en plus préventives, car elles constituent un mécanisme temporaire de limitation des conflits, pendant que l'on recherche par ailleurs des moyens pacifiques de règlement de la crise. Un recours plus fréquent aux instruments politiques tels que la médiation, l'arbitrage et les bons offices semblent être particulièrement indiqué dans le contexte de la prévention. La capacité de déploiement rapide des opérations de maintien de la paix constitue un facteur décisif dans la détermination du succès d'une opération et nécessite des efforts considérables. C'est pourquoi, le Bélarus soutient les efforts faits dans la mise en oeuvre du système des arrangements relatifs aux forces et moyens en attente et a l'intention de renforcer sa contribution à ce système. Constatant la tendance au développement de conflits au niveau régional, M. Sychou est d'avis qu'il faut renforcer la coopération et les consultations des Nations Unies avec les organisations régionales et, en particulier, avec l'OSCE et le CIS. Le Bélarus ne partage pas l'opinion selon laquelle les Nations Unies ont le monopole des opérations de maintien de la paix et considère que les activités des organisations régionales ne peuvent en aucun cas être remplacées par un engagement des Nations Unies.
M. BERHANEMESKEL NEGA (Ethiopie) s'est associé à la déclaration faite au nom des pays non alignés. Le représentant a estimé que l'Organisation des Nations Unies est en premier lieu responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il a souligné l'importance du rôle des organisations régionales et a estimé que la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales devrait être renforcée. Le représentant a souligné le rôle important de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA). Il a rappelé que le Comité spécial avait demandé au Secrétaire général de prendre des mesures concrètes pour renforcer la coopération des Nations Unies et de l'OUA, notamment, en ce qui concerne la prévention des conflits en Afrique. L'Ethiopie est consciente des difficultés que connaît l'Organisation du fait du manque de moyens qu'elle a pour atteindre ses objectifs. Elle se félicite des efforts qui sont faits pour accroître la capacité des pays africains à participer pleinement et efficacement aux opérations de maintien de la paix. Le représentant a estimé que le maintien de la paix et de la sécurité en Afrique, comme dans d'autres régions du monde, est en premier lieu la
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responsabilité des Nations Unies et ne devrait pas être perçu comme la seule responsabilité des pays d'Afrique et de l'OUA. Il est important que l'ONU et l'OUA jouent leur rôle conformément à leurs mandats respectifs. Les opérations de maintien de la paix demeurent indispensables pour maintenir la paix et la sécurité internationales. L'efficacité et le succès de celles-ci dépend de l'engagement et du soutien total des Etats Membres, notamment, par un paiement intégral de leurs obligations financières. Le représentant a déclaré qu'il est important de résoudre le problème relatif au retard dans le remboursement aux pays contributeurs de troupes. En ce qui concerne les achats, il est important d'assurer une transparence et un équilibre.
M. ENRIQUE ALBERTO SALAMANCA (Bolivie) a rappelé que son pays avait adhéré, le 22 mai 1997, au système des arrangements relatifs aux forces et moyens en attente des Nations Unies et a démontré, par cet acte, son attachement aux travaux des Nations Unies en matière de maintien de la paix. Il estime que le Comité spécial doit permettre un échange de vues visant à élaborer des critères et principes directeurs pour la mise en oeuvre des opérations de maintien de la paix. La Bolivie apporte son soutien sans réserve à la déclaration faite par la Thaïlande au nom du Mouvement des non alignés.
La Bolivie considère qu'en matière de maintien de la paix il est important de respecter certains principes fondamentaux, à savoir le consentement des parties concernées, l'impartialité et le recours à la force en cas de légitime défense. Quant à la capacité de déploiement rapide des Nations Unies, la Bolivie estime que les arrangements relatifs aux forces et moyens en attente contribuent largement à son amélioration et doivent être entièrement mis en application. A propos du déminage, le Bolivie se félicite du fait que le Département des opérations de maintien de la paix en prenne la responsabilité mais souligne la nécessité de ne pas négliger la dimension humanitaire de ce problème.
M. Salamanca a mis l'accent sur le fait que son Gouvernement dispense des formations spécifiques aux forces armées boliviennes afin de les préparer à participer davantage aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Il a déclaré que la Bolivie serait fière si on lui demandait rapidement de participer à l'une de ces opération.
M. AKMARAL ARYSTANBEKOVA (Kazakhstan) a déclaré que son pays est en faveur des mesures proposées dans le programme de réforme du Secrétaire général. Au 1er avril, le Kazakhstan a payé en entier contributions à 11 opérations de maintien de la paix pour l'année en cours et a diminué ses arriérés pour les années précédentes. Malgré une réduction du nombre des forces de maintien de la paix, il est important de continuer à renforcer le potentiel des opérations de maintien de la paix. Il faut davantage de transparence en ce qui concerne le choix des pays contributeurs de troupes. Le Kazakstan est favorable à l'aide proposée par les Nations Unies aux Etats Membres en ce qui concerne la formation du personnel de maintien de la paix. En 1995, le Kazakhstan, le Kirghizistan et l'Ouzbékistan ont établi un
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bataillon collectif d'Asie centrale, "Centrasbat", sous les auspices des Nations Unies. En 1996, le Kazakhstan a participé au système des arrangements relatifs aux forces et moyens en attente des Nations Unies. L'établissement en Asie centrale du bataillon de maintien de la paix "Centrasbat" est une contribution importante du Kazakstan au renforcement de la stabilité dans la région et à sa participation aux activités de maintien de la paix des Nations Unies. Le Kazakhstan soutient les recommandations du Secrétaire général en ce qui concerne la formation du personnel des opérations de maintien de la paix et le développement d'un système de formation aux niveaux national et régional.
M. GUEROGUI Z. VOLSKI (Georgie) a constaté que l'expérience de son pays dans le domaine des opérations de maintien de la paix reflète à bien des égards les cadres nouveaux et complexes dans lesquels elles se déploient et la nécessité accrue de la mise en place de mécanismes préventifs en la matière. Dans le cas du conflit en Abkhazie (Georgie), et, notamment, du non-respect par l'une des parties des dispositions des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'action des Nations Unies sur le terrain, il est manifeste que des accords doivent être trouvés pour obtenir le soutien de la communauté internationale au Gouvernement. Evoquant l'importance de la sécurité du personnel des Nations Unies sur le terrain, M. Volski a déclaré que, à ce titre, la Georgie avait appris une dure leçon. Les actions des bandes armées en Georgie devraient pousser la communauté internationale à renforcer l'action de sécurité des Nations Unies en Georgie, notamment par une augmentation des troupes sur place.
Mme ROSE ODERA (Kenya) s'est associée à la déclaration faite au nom des pays non alignés. Elle a souligné l'importance des opérations de maintien de la paix. Le Kenya est un pays contributeur de troupes qui a été associé à de nombreuses initiatives diplomatiques visant à résoudre les conflits, non seulement en Afrique, mais dans d'autres régions. Le Kenya se félicite du rapport du Secrétaire général qui indique que le personnel fourni à titre gracieux au Département des opérations de maintien de la paix sera éliminé d'ici au 31 décembre 1999. Le Kenya encourage le Département à rendre plus transparentes ses politiques de recrutement et à assurer une plus grande participation des pays en développement. La représentante s'est félicitée des efforts qui sont faits par le Département pour promouvoir la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales, telles, l'Organisation de l'unité africaine (OUA) dans divers domaines.
Le Kenya reste convaincu que la responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité internationale relève des Nations Unies, comme cela l'est clairement défini dans la Charte. Toute nouvelle initiative relative au maintien de la paix et à la sécurité qui ne serait pas conforme à ce précepte, ne pourrait que créer des difficultés. Il est nécessaire que le Département des opérations de maintien de la paix continue de coordonner toute initiative de maintien de la paix. Evoquant les difficultés financières de
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l'Organisation, la représentante a informé le Comité spécial que son pays a payé entièrement sa contribution. Elle a rappelé que l'on doit des sommes importantes aux pays contributeurs de troupes, dont le Kenya fait partie. Il est essentiel que les Etats Membres s'acquittent de leurs obligations financières, entièrement, à temps et sans conditions.
Mme NANCY SODERBERG (Etats-Unis) a souligné que le Comité spécial des opérations de maintien de la paix peut contribuer à des changements positifs dans la gestion du Département (DPKO), puisque son poids a été renforcé par l'augmentation importante de ses membres en 1997. Elle a souhaité que le Comité soit à nouveau en mesure de produire un document consensuel à la fin des travaux de cette session. Mme Soderberg considère que, dans le cadre du développement de nouveaux outils en matière de maintien de la paix, les Nations Unies doivent faire preuve de flexibilité. Il a noté que la différentiation entre les stratégies préventives, le déploiement préventif, le maintien de la paix et la construction de la paix post-conflits est de plus en plus difficile à faire. Les Etats-Unis estiment que, malgré la diminution des opérations de maintien de la paix sur le terrain, il faut continuer de soutenir les efforts du Département afin de lui permettre de mieux répondre aux nouvelles demandes de plus en plus complexes qui lui sont adressées et c'est là le rôle de ce Comité qui vise à aider l'Organisation à mener des opérations de maintien de la paix de la manière la plus efficace. A ce titre, il faut noter l'amélioration constante de la planification, du soutien, de la formation et de la logistique des opérations de maintien de la paix.
Les Etats-Unis se félicitent de la restructuration du Département de maintien de la paix mais souhaitent cependant que l'on préserve ses fonctions essentielles dans un contexte de restrictions budgétaires importantes. Mme Soderberg a, notamment, mis l'accent sur la réduction du personnel mis à disposition du Département à titre gracieux et a insisté sur le fait que cela ne doit pas avoir des conséquences négatives sur sa bonne marche. Evoquant le rôle croissant que joue la composante de police civile des opérations, Mme Soderberg a noté que ce rôle a été efficace dans le cadre des efforts de reconstruction à court et à moyen terme, mais elle considère que d'autres Départements et agences des Nations Unies devraient prendre le relais en ce qui concerne la consolidation de ces efforts dans le long terme.
Les Etats-Unies se sont félicités de la tenue du Séminaire sur le rôle de la police civile dans les opérations de maintien de la paix qui a permis d'identifier des domaines qui nécessitent plus de considération, comme par exemple, le processus de recrutement et la formation de ces unités. Elle a abordé un autre objectif à long terme des Nations Unies, à savoir l'amélioration et le renforcement des mécanismes préventifs. Les Etats-Unis ont pris note de l'importance croissante des arrangements régionaux en matière de règlements de conflits, notamment en Afrique. A ce titre, son Gouvernement soutient les efforts de renforcement des capacités de maintien de la paix africaines. De même, les Etats-Unis soutiennent les efforts déployés en vue de l'amélioration de la capacité de déploiement rapide des opérations de maintien de la paix et notamment les arrangements relatifs aux forces et
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moyens en attente. Mme Soderberg a déclaré que le mécanisme de fixation des quotes-parts des Etats Membres s'éloigne de plus en plus de la réalité des pays et devrait être révisé. Concernant la proposition d'instaurer des pénalités pour les Etats Membres n'ayant pas honoré leurs contributions financières, les Etats-Unis considèrent que l'article 19 prévoit déjà ce point, et que des amendes supplémentaires toucheraient une majorité d'Etats Membres et risqueraient d'être contreproductives.
M. BERNARD TANOH-BOUTCHOUE (Côte d'Ivoire) a noté que, après avoir été pendant ses trois dernières années Observateur au Comité spécial, la Côte d'Ivoire vient de décider d'en être membre effectif. Cette décision est l'expression de la nouvelle dynamique que son Gouvernement veut désormais donner à sa diplomatie dans la recherche de solutions aux problèmes et conflits qui assaillent le monde et mettent en danger la coexistence pacifique entre les Etats et les peuples, et partant la paix et la sécurité internationales. Cette décision entre aussi dans le cadre de la volonté des pays africains de se prendre en charge dans la résolution des multiples conflits de l'Afrique. M. Tanoh-Boutchoué a déclaré que son gouvernement a de tout temps privilégié la pratique de la diplomatie préventive en Afrique et dans le monde, et, dans ce cadre, est devenu membre en 1993 de l'Organe central du mécanisme de l'OUA pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits en Afrique. Le Gouvernement ivoirien a décidé de prendre part activement à tout projet relatif à la création de force internationale de maintien de la paix. C'est dans cette perspective que, dans le cadre des capacités africaines de maintien de la paix (CAMP), la Côte d'Ivoire en collaboration avec la France a décidé de créer en 1998, à Yamoussoukro, un Centre international de formation aux opérations de maintien de la paix et d'interposition militaire. La Côte d'Ivoire a décidé de participer à la MINURCA et de prendre part au système des arrangements relatifs aux forces et moyens en attente des Nations Unies. De plus, la Côte d'Ivoire soutient les efforts des Nations Unies visant à impliquer davantage les organismes régionaux dans le règlement des affaires touchant au maintien de la paix et de la sécurité internationale.
Déclaration
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. BERNARD MIYET, a répondu aux questions qui lui ont été posées par les délégations. Il a regretté que le rapport ait été présenté tardivement et a espéré que cela ne se renouvellerait plus. En ce qui concerne le personnel fourni à titre gracieux, il faut que les choses soient claires. M. Miyet a rappelé que la répartition géographique équitable est un principe clé et que le Département respecte pleinement les résolutions qui s'y rapportent. Il est également important de maintenir les capacités du Département des opérations de maintien de la paix afin qu'il puisse travailler efficacement. Il faut prendre en considération les nouveaux éléments et l'évolution des opérations de maintien de la paix, notamment le rôle de plus en plus important de la police civile. M. Miyet a décidé de présenter un plan au Contrôleur des Nations Unies et au Comité consultatif pour les questions administratives et
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budgétaires (CCQAB), qui devrait permettre d'abandonner le personnel fourni à titre gracieux d'ici à la fin de 1998. Il a toutefois estimé qu'il faut éviter de créer une situation qui empêche le Département des opérations de maintien de la paix de s'acquitter de ses obligations du fait qu'il n'aurait plus suffisamment de personnel. En éliminant le personnel fourni à titre gracieux, il faudra se priver d'un personnel qualifié et former le nouveau personnel. M. Miyet a fait remarquer qu'il y a des activités qui ont des effectifs insuffisants, notamment en ce qui concerne les programmes de formation. Il n'y a pas suffisamment d'effectifs de police civile.
M. Miyet a évoqué le problème de la sécurité des troupes sur lequel il faut se pencher avec attention. Au sujet de la question du Code de conduite, M. Miyet a déclaré qu'il était de bon augure que certains pays ont passé en jugement leurs casques bleus qui se sont rendus coupables d'abus. Cela prouve que ces pays veulent lutter contre l'impunité. M. Miyet a précisé que des instructions strictes sont données aux commandants des forces pour que des enquêtes soient faites et que les responsables d'abus soient punis. M. Miyet a souligné l'importance de la police civile qui permet de ramener la confiance et d'accompagner un pays dans la voie de la paix, de la démocratie et du développement. Au sujet de la sélection des contingents, M. Miyet a déclaré qu'il est tenu compte des besoins des opérations de maintien de la paix et des sensibilités politiques. Il n'y a pas de favoritisme. M. Miyet a souligné la nécessité d'agir sur une base universelle et transparente afin de rehausser la crédibilité des Nations Unies.
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