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GA/PKO/153

COMITE SPECIAL DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX: LES DELEGATIONS INSISTENT SUR LA COMPLEXITE CROISSANTE DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX

1er avril 1998


Communiqué de Presse
GA/PKO/153


COMITE SPECIAL DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX: LES DELEGATIONS INSISTENT SUR LA COMPLEXITE CROISSANTE DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX

19980401 Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix a poursuivi ce matin son débat général. Dans ce cadre, il a entendu les représentants des pays suivants : Zambie, Nouvelle-Zélande, Singapour, Pologne, Ouganda, Tunisie, Fédération de Russie, Fidji et Soudan. L'Observateur de la Suisse a fait une déclaration.

Les délégations ont noté que les tâches des opérations de maintien de la paix sont devenues de plus en plus complexes et intégrées et visent, pour la plupart, la prévention des conflits. Cela correspond mieux aux caractéristiques de la nouvelle génération de conflits qui sont internes par nature mais affectent directement la paix et la sécurité régionales et internationales. Certains intervenants ont mis l'accent sur la nécessité de développer une coopération plus harmonieuse entre les composantes militaire et civile des opérations de maintien de la paix, compte tenu notamment de l'importance croissante de la composante civile.

D'autres délégations ont fait observer que depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les efforts de désarmement sont essentiellement axés sur les armes de destruction massive, ce qui a encouragé la prolifération des armes de petit calibre. Environ 25 millions de personnes tuées dans les conflits qui ont éclaté après la fin de la deuxième guerre mondiale sont victimes d'armes de petit calibre. Aussi, ont-elles souhaité que la communauté internationale accorde une plus grande attention à ces armes qui précipitent plusieurs pays dans les conflits.

Le Comité spécial reprendra ses travaux cet après-midi, à partir de 15 heures.

M. HUMPHREY B.KUNDA (Zambie) a exprimé le soutien sans réserve de sa délégation à la déclaration faite par le représentant de la Thaïlande au nom du Mouvement des non-alignés. Il s'est félicité de la réforme relative aux opérations de maintien de la paix présentée dans le rapport du Secrétaire général " Rénover les Nations Unies: un programme de réformes". La Zambie est d'avis que la diplomatie préventive constitue un aspect important des opérations de maintien de la paix et que, dans la mesure du possible, les Nations Unies devraient agir avant l'éclatement d'un conflit plutôt que d'intervenir une fois le conflit en cours. Par ailleurs, les opérations de maintien de la paix doivent avoir, selon M. Kunda, une orientation politique claire, un mandat précis, des structures de contrôle efficace et des règles d'intervention bien définies. Compte tenu du fait que le Conseil de sécurité se penche régulièrement sur les opérations en cours, la Zambie n'est pas d'avis qu'il faille leur fixer des dates limites. Par ailleurs, M. Kunda a insisté sur le fait que, pour que les missions des Nations Unies soient couronnées de succès, il faut qu'elles aient une assise financière solide, provenant notamment des contributions des Etats Membres. Il a mis l'accent sur la nécessité pour les Nations Unies de rembourser les pays contributeurs de contingents.

La Zambie est convaincue que, malgré le rôle primordial que jouent les Nations Unies en matière de maintien de la paix, l'ONU a besoin de l'assistance et de la coopération des organisations régionales. Concernant les arrangements relatifs aux forces et moyens en attente, M. Kunda a déclaré qu'ils contribuaient de manière efficace à l'amélioration de la capacité de déploiement rapide des opérations de maintien de la paix. M. Kunda a aussi rappelé le rôle important que joue la police civile dans les opérations de maintien de la paix et a déclaré que son pays était fier d'avoir contribué à ces forces. Il a cependant exprimé son regret de constater, qu'à ce jour, il n'y avait aucun Commissaire de police civile pour les opérations de maintien de la paix qui soit originaire des pays en développement et cela malgré le fait que ces pays sont les grands contributeurs aux effectifs de ces opérations. M. Kunda a enfin rappelé que l'un de séminaires de formation en matière de maintien de la paix des Nations Unies allait se dérouler en Zambie cette année, et qu'il s'en réjouit.

M. MICHAEL POWLES (Nouvelle-Zélande) a déclaré que les activités militaires de maintien de la paix, l'action préventive, le déminage, la démobilisation et la réintégration des anciens combattants, la police civile, ainsi que l'assistance humanitaire constituent toutes une part intégrante du spectre du maintien et de l'instauration de la paix. La capacité d'intégrer efficacement ces fonctions de manière cohérente exige un personnel qualifié et compétent à toutes les étapes du processus. Il est donc important que le Comité spécial, étant donné son mandat, mette l'accent sur les propositions concrètes visant à améliorer la capacité de maintien de la paix des Nations Unies. Cela devrait permettre de formuler une orientation claire sur la voie à suivre. En vue de déployer et de gérer efficacement la fin et la liquidation d'une mission de maintien de la paix, il faudrait comprendre

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clairement ce que signifie les fonctions de spécialistes du Département des opérations de maintien de la paix. Tout en reconnaissant que les réformes ne peuvent être faites en une nuit, M. Powles a recommandé au Département de veiller à ne pas affaiblir son fonctionnement par la réduction du personnel fourni à titre gratuit. Il a estimé que le Département devrait cesser de compter sur les différentes sources de financement visant à mettre en oeuvre son mandat. Cependant un niveau de financement approprié pour un personnel adéquat est nécessaire pour maintenir les progrès réalisés au cours de ces six dernières années.

La Nouvelle-Zélande continue de placer au centre de ses priorités les initiatives visant à renforcer l'efficacité des Nations Unies dans ses activités de réaction rapide et pour faire face aux situations de crise. Le développement d'un concept de logistiques intégrées englobant toutes les phases d'une mission de maintien de la paix et pouvant prendre en considération les besoins des autres acteurs des Nations Unies, mérite un examen plus approfondi. Ce concept pourrait donner lieu à des arrangements normatifs pour assurer l'efficacité de l'aide et des coûts. La Nouvelle- Zélande accorde une attention particulière à la nécessité de consulter les pays fournisseurs de contingents au cours de la planification et du processus de prise de décision. Ces consultations sont fondamentales pour les pays qui ne sont pas membres du Conseil de sécurité. En vue de garantir l'efficacité des consultations officieuses, le Conseil de sécurité devrait être encouragé à solliciter des avis militaires, avant de prendre toute décision, en présence des fournisseurs de contingents et de fournisseurs de contingents potentiels. Par ailleurs, la situation financière précaire des Nations Unies et l'impact négatif qu'elle a sur les opérations de maintien de la paix est intolérable. Le non-paiement des arriérés est inacceptable et le Comité spécial devrait souligner les conséquences du non respect des obligations financières. Le non-paiement restreint la mise en oeuvre des recommandations formulées par le Comité spécial.

M. HO TONG YEN (Singapour) a noté avec préoccupation qu'en mars 1998 les Etats Membres devaient plus de trois milliards de dollars en contributions impayées. Il faudrait continuer à consolider les travaux du Comité spécial pour les opérations de maintien de la paix, préserver les progrès réalisés et emprunter de nouvelles directions pour réaliser les objectifs fixés par la Charte des Nations Unies concernant le maintien de la paix et de la sécurité internationales. A cet égard, il a estimé que le Comité spécial a un rôle crucial à jouer.

Ayant examiné de façon approfondi le rapport du Secrétaire général sur les recommandations du Comité spécial, M. Tong Yen s'est félicité des efforts du Secrétaire général pour restructurer le Département des opérations de maintien de la paix. Concernant la proposition visant à abandonner le recrutement du personnel à titre gratuit au cours des deux prochaines années, sa délégation met en garde contre une décision hâtive qui pourrait affaiblir les activités opérationnelles du Département. Il est crucial que les Nations Unies soient en mesure de déployer rapidement les contingents dès qu'une

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opération de maintien de la paix est créée par le Conseil de sécurité. C'est pour cette raison que Singapour a signé un Mémorandum d'accord sur les arrangements relatifs aux forces et moyens en attente. En tant que petit pays dotée d'une force armée composée essentiellement d'appelés et de civils en réserve, Singapour n'est pas en mesure de fournir d'importants contingents aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Toutefois, le gouvernement de Singapour peut mettre à la disposition des Nations Unies de petits groupes d'observateurs militaires ou des unités d'experts. A cet égard, le représentant a mentionné la contribution de son pays en Afghanistan, au Guatemala et au Koweït. Par ailleurs, la délégation de Singapour appuie la normalisation de formation en matière de maintien de la paix par le biais des séminaires organisés par les équipes régionales d'assistance à la formation.

M. EUGENIUSZ WYZNER (Pologne) a rappelé le soutien sans réserve de sa délégation à la déclaration faite par Sir John Weston, au nom de l'Unité européenne et pays associés. M. Wyzner a noté la réduction des contingents et des besoins financiers et de matériel des opérations de maintien de la paix au courant de l'année passée. Ces opérations revêtent pourtant un caractère de plus en plus complexe et parfois de plus en plus difficile à gérer puisque la différentiation entre les opérations de maintien de la paix et les autres activités des Nations Unies en matière de paix et de sécurité internationale est de plus en plus difficile à faire. Il a notamment soulevé dans ce cadre la relation entre les opérations de maintien de la paix et les activités humanitaires et la participation croissante de la police civile aux opérations de maintien de la paix. M. Wyzner a aussi évoqué le lien étroit entre le maintien de la paix et les activités préventives des Nations Unies qui méritent, selon lui d'être renforcées. Dans le contexte de la prévention de crises, la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales pourrait être la plus efficace. M. Wyzner a mis l'accent sur les accords de coopération bilatérale en matière de maintien de la paix que son pays a signés avec la Lituanie et l'Ukraine.

La Pologne se félicite des progrès constants faits dans le concept d'arrangements relatifs aux forces et moyens en attente et notamment ceux relatifs à la Brigade multinationales des Forces en attente (SHIRBRIG). M. Wyzner a souligné les conditions financières difficiles dans lesquelles évolue le Département des opérations de maintien de la paix. La Pologne reste convaincue que pour maintenir le potentiel de l'Organisation une base institutionnelle appropriée est nécessaire au sein du Secrétariat. Il faut un meilleur équilibre entre les postes permanents et les postes temporaires. C'est pourquoi la réduction progressive des personnel fournis à titre gracieux, qui doit se terminer en mars 1999 semble être une solution optimale. Les changements d'effectifs à venir ne sont qu'une partie du train des mesures de réformes proposées par le Secrétaire général. La Pologne est notamment favorable à la création d'un Comité exécutif sur la paix impliquant le Département des affaires politiques. M. Wyzner a regretté de devoir rappeler cette année encore les conditions insatisfaisantes de sécurité du personnel des Nations Unies sur le terrain et souhaite que des mesures appropriés pour y remédier soient prises dans le cadre de ce Comité.

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M. SEMAKULA KIWANUKA (Ouganda) s'est félicité des réformes entreprises par le Secrétaire général, notamment la nomination du Résident permanent du Programme des Nations Unies pour le développement en tant que Représentant spécial adjoint du Secrétaire général. Il a souligné que la protection des droits de l'homme est fondamentale pour la prévention des conflits et constitue la clé d'une stabilité durable. A cet égard, il a réitéré l'appel pour l'assistance au développement afin de renforcer le processus démocratique, la bonne administration et le respect du droit. Concernant la prolifération des armes légères, M. Kiwanura a fait remarquer que la nature de la guerre a changé et que les conflits durent plus longtemps. L'ironie de l'après deuxième guerre mondiale montre que 99% des efforts concernant le contrôle des armes sont concentrés sur les armes de destruction massive. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, environ 25 millions de morts sont victimes d'armes légères. L'Ouganda appelle la communauté internationale à combler ce vide et se félicite des récentes discussions sur la question du contrôle des armes légères qui plongent l'Afrique dans le gouffre.

Pour renforcer la diplomatie préventive, M. Kiwanuka a souligné que la communauté internationale et les Nations Unies, en étroite coopération avec les organisations régionales, doivent trouver une solution pour les milliers de soldats de fortune qui errent sur le continent africain et qui sont prêts à saisir toute occasion pour s'enrichir. Comme les armes légères, ces soldats constituent une des causes principales des conflits. S'agissant du financement des activités de maintien de la paix, M. Kiwanuka a mis l'accent sur le déséquilibre qui existe entre les aspirations pour la paix et la capacité de maintenir la paix. L'incertitude des ressources financières qui plane sur les Nations Unies résultant du non-paiement des contributions obligatoires par certains Etats Membres, affecte les activités du Département des opérations de maintien de la paix. Tout en reconnaissant le fait qu'il est difficile d'instaurer une paix durable dans le monde sans l'engagement des grandes puissances, il est également important de reconnaître que les partenariats ne portent pas uniquement sur les intérêts économiques. Par ailleurs, l'Ouganda figure parmi les pays africains qui ont décidé de participer au programme de formation parrainé par les Etats-Unis intitulé "Initiative africaine pour répondre aux crises". La délégation estime que tant que la capacité de maintien de la paix africaine est renforcée, les forces africaines seraient en mesure non seulement de répondre rapidement, mais pourraient oeuvrer en étroite coopération de manière plus efficace.

M. WALID DOUDECHE (Tunisie) a noté que, depuis quelques années on assiste à la multiplication des initiatives tendant à renforcer la capacité de déploiement rapide des Nations Unies en matière de maintien de la paix. La création d'un système des forces et moyens en attente a été à cet effet une innovation importante, qui se reflète notamment par l'adhésion d'un grand nombre d'Etats Membres à ce système. La Tunisie estime que le partenariat entre les pays fournisseurs d'équipements et ceux contributeurs de troupes représente une formule adéquate pour renforcer ce système et lui assurer une évolution positive. La formation devrait occuper dans ce cadre une place de choix.

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Les participants à la réunion du 5 décembre 1997, organisée par le Département des opérations de maintien de la paix, sur le renforcement des capacités africaines au maintien de la paix, ont convenu que le respect des principes de transparence, de la non-exclusivité et de la consultation continue entre toutes les parties concernées sont des principes fondamentaux. M. Doudeche a souligné que les initiatives visant à renforcer les capacités africaines de maintien de la paix devraient être menées sur la base des paramètres qui sont fixés par les états africains eux-mêmes et en conformité avec les objectifs de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA). Il estime qu'il est important de promouvoir ces initiatives sur la base de ces principes pour leur assurer tout le succès. Par ailleurs, la Tunisie considère qu'il est fondamental que l'amélioration de l'action de l'ONU en matière de maintien de la paix passe par le respect des principes du consentement des parties concernées, de l'impartialité et du non recours à la force sauf en cas de légitime défense, de la souveraineté des Etats et de la non ingérence dans les affaires intérieures. La Tunisie considère qu'il est regrettable que les problèmes financiers dont souffre l'ONU continuent d'entraver ses activités en matière de maintien de la paix et de limiter le développement de ses capacités dans ce cadre. M. Doudeche a noté que ces mêmes problèmes constituent une entrave de taille à la capacité de l'Organisation de rembourser les pays contributeurs de troupes dont un grand nombre sont des pays en développement. A cet effet, il est important que les Etats Membres s'acquitte de leur quote- part à temps, sans conditions et intégralement. M. Doudeche a évoqué le fait que le manque de ressources financières affecte également l'OUA, qui, de par son autorité régionale, joue un rôle fondamental en matière de prévention de conflits et de maintien de la paix en Afrique. Compte tenu de la complémentarité de l'ONU et de l'OUA en la matière, il est essentiel, selon M. Doudeche, que la communauté internationale accorde toute l'importance au renforcement de la capacité de l'organisation panafricaine à travers un soutien financier et matériel substantiel à l'organe central du mécanisme de l'OUA pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits en Afrique.

M. PABLO MACEDO (Mexique) a regretté que le rapport du Secrétaire général sur les recommandations formulées par le Comité spécial n'ait pas été distribué avant la tenue de la présente session. Les opérations de maintien de la paix doivent avoir un mandat bien clair et bien défini. Tout écart pourrait conduire à une aggravation du conflit. Les simples critères d'efficacité ne peuvent prévaloir car ils visent souvent à affaiblir la rigueur juridique. La coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales en matière de maintien de la paix est vitale. Toutefois, les Nations Unies doivent rester l'institution centrale pour le règlement des conflits. Les organisations régionales, en particulier en Amérique latine, manque d'élements juridiques pour lancer et gérer de manière efficace des opérations de maintien de la paix. Cette coopération ne peut être développée que dans le cadre strict du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies. De l'avis de sa délégation, il faudrait préciser la nature du

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mécanisme de réaction rapide que le Département des opérations de maintien de la paix entend mettre en place. Il faudrait analyser et définir différentes questions avant de créer un tel mécanisme. Le débat sur cette question n'a pas encore atteint la maturité voulue pour permettre au Comité spécial des opérations de maintien de la paix de prendre une décision.

M. DMITRI G. YOUDIN (Fédération de Russie) a noté que les opérations de maintien de la paix ont diminué en nombre au cours des trois dernières années, ainsi que le personnel qui y est affecté . Actuellement, les tâches des opérations de maintien de la paix des Nations Unies sont de plus en plus complexes et intégrées et visent davantage la prévention des conflits. Cela correspond mieux à la nature des nouveaux conflits qui sont généralement internes mais affectent directement la paix et la sécurité régionale et internationale. Cette situation a conduit à mieux préparer les opérations de maintien de la paix qui revêtent de plus en plus un caractère multifonctionnel. Il faut notamment assurer une meilleure coopération entre les composantes militaires et civiles de ces opérations, coordonner les activités des organisations internationales en matière de maintien de la paix et, renforcer le rôle de la police civile et définir clairement sa tâche. La Fédération de Russie estime que les Nations Unies ne peuvent pas à elles seules porter tout le fardeau des opérations de maintien de la paix et qu'elles doivent notamment coopérer avec les organisations régionales.

La Fédération de Russie est en faveur des efforts faits en vue d'améliorer la capacité de déploiement rapide des opérations de maintien de la paix des Nations Unies et souhaite notamment que l'on fasse un meilleur usage des systèmes déjà mis en place, et notamment des arrangements relatifs aux forces et moyens en attente. Par ailleurs, le succès des opérations de maintien de la paix dépend de moyens financiers et logistiques adéquats. C'est pourquoi, la Russie a toujours fait son possible pour s'acquitter de ses obligations financières tout en demandant une réforme du barème des quotes-parts en matière d'opérations de maintien de la paix qui tienne compte de la réalité économique des Etats. Comme beaucoup d'autres délégations, la Russie est insatisfaite des procédures en vigueur en matière de passation des marchés. Par ailleurs, il faudrait, qu'en vue de la préparation de la réunion du Comité spécial, les délégations puissent disposer des documents de travail à l'avance afin de pouvoir se mieux préparer.

M. JENO STAEHELIN, Observateur de la Suisse, s'est félicité des propositions formulées par le Secrétaire général visant à restructurer le Département des opérations de la paix. Dans ce contexte, la création d'un point focal pour le déminage au sein du Département constitue une mesure positive en vue de l'établissement par l'Organisation d'une nouvelle priorité d'action. En dépit de certaines difficultés, l'action des Nations Unies en matière de maintien de la paix s'est caractérisée par le dynamisme et le pragmatisme, par la recherche d'un affinement et d'un élargissement des moyens d'action, tout en tenant compte d'une répartition efficace du travail et de la recherche de la complémentarité avec les organisations régionales et d'autres acteurs internationaux.

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Pour faire face aux violences dont le personnel des Nations Unies est victime, il est devenu impératif de renforcer les mesures visant à assurer leur sécurité. Cette question qui constitue une préoccupation majeure, a été débattue à Genève du 19 au 23 janvier 1998, dans le cadre de la première réunion périodique sur le droit humanitaire international. Les conceptions actuelles du maintien de la paix accordent une importance accrue à la diplomatie préventive, instrument indispensable pour la protection de la population civile et des biens. Par ailleurs, a fait observer M. Staehelin, l'accumulation excessive d'armes conventionnelles, en particulier de petites armes, constitue à la fois une cause des tensions ou des conflits et une cause de leur aggravation ou de leur prolongation. Ce sont ces armes conventionnelles qui infligent le plus souvent aux populations des régions de conflits des souffrances durables. A cet égard, le rapport sur les armes de petit calibre, établi par un groupe d'experts intergouvernemental, formule des recommandations pertinentes. Par ailleurs, dans la ligne des efforts en cours pour créer des synergies positives, et en évitant soigneusement toute duplication avec le Département du désarmement, il devrait être possible de tirer parti des expériences positives faites dans le domaine du déminage en les transposant de façon pragmatique et adaptée au secteur du désarmement.

M. POSECI W. BUNE (Fidji) a déclaré que l'engagement de Fidji procède de sa profonde croyance en la paix internationale et en la diplomatie préventive. Le soutien inconditionnel au maintien de la paix de Fidji se reflète dans l'importance des effectifs originaires de Fidji dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies. M. Bune a mis l'accent sur la priorité qui devrait être donnée aux actions préventives en matière de maintien de la paix et a souligné le soutien de sa délégation aux efforts du Secrétaire général entrepris dans ce cadre. M. Bune a insisté sur les conditions nécessaires au déploiement d'une opération de maintien de la paix, qui, dans l'éventualité de l'échec d'une action préventive, doit avoir une direction politique et un mandat clairement définis, des règles d'engagement précises et une structure de commande efficace. Abordant les conditions de sécurité insatisfaisantes du personnel des Nations Unies se trouvant sur le terrain, M. Bune considère que l'Organisation se doit de faire davantage afin d'éviter et de résoudre les incidents survenus dans ce cadre. Cela est d'autant plus important que les opérations de maintien de la paix comportent de plus en plus des composantes civiles importantes et non armées. Fidji appelle tous les Etats Membres à ratifier dans les meilleurs délais la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et personnel associé de 1995, et de s'impliquer dans le processus d'établissement de la Cour criminelle internationale. Par ailleurs, Fidji considère que les Nations Unies doivent faire davantage pour assurer le remboursement des Etats fournisseurs de contingents. Compte tenu de l'augmentation importante des Etats Membres de ce Comité, Fidji est en faveur de l'élargissement de son Bureau afin qu'il y ait une répartition géographique plus équitable des sièges.

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M. ELFATIH MOHAMED AHMED ERWA (Soudan) a appuyé la déclaration faite par la Thaïlande au nom du Mouvement des pays non-alignés. Le maintien de la paix et de la sécurité internationales de manière durable ne peut être réalisé que par des mesures très concrètes et efficaces, en particulier grâce à une coopération efficace de la communauté internationale. Concernant la restructuration du Département des opérations de maintien de la paix, le représentant a souligné la nécessité de préserver les droits du personnel permanent. Il a estimé que le Département devrait garantir une représentation géographique équitable dans le recrutement de son personnel. M. Erwa a également insisté sur une plus grande transparence dans les procédures de passation de marché applicables par le Département. Le non-paiement des arriérés constitue un impact négatif sur le bon déroulement des activités en matière de maintien de la paix. La délégation soudanaise se déclare convaincue que le Département mettra en oeuvre les propositions formulées par le Secrétaire général afin de garantir une meilleure efficacité.

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