LA CONFERENCE DE SOUTIEN AUX DROITS INALIENABLES DU PEUPLE PALESTINIEN POURSUIT SON DEBAT DE HAUT NIVEAU
Communiqué de Presse
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LA CONFERENCE DE SOUTIEN AUX DROITS INALIENABLES DU PEUPLE PALESTINIEN POURSUIT SON DEBAT DE HAUT NIVEAU
19980227 Un appel est lancé à Israël pour quelle remplisse tous ses engagements aux termes des différents accordsBRUXELLES, le 24 février -- La Conférence de soutien aux droits inaliénables du peuple palestinien a poursuivi cet après-midi son débat de haut niveau.
M. Chérif Younouss Diaité, Directeur de Cabinet du Ministre des affaires étrangères du Sénégal, a présenté un message de M. Abdou Diouf, Président du Sénégal. Mme L.N. Sisulu, Ministre sud-africain délégué aux affaires intérieures sest exprimée au nom de M. Nelson Mandela, Président dAfrique du Sud. M. Simbarashe S. Mumbengegwi, Ambassadeur du Zimbabwe et représentant permanent auprès de lUnion européenne a pris la parole au nom de M. Robert Mugabe, Président du Zimbabwe et Président en exercice de lOrganisation de lUnité africaine (OUA). M. Nassir Alassaf, Ambassadeur dArabie Saoudite en Belgique sest exprimé au nom du Prince Saud Al-Faisal, Ministre des affaires étrangères dArabie Saoudite.
La Conférence a entendu M. Sadok Fayala, Secrétaire dEtat aux affaires étrangères de la Tunisie, M. Faruk Logoglu, Sous-secrétaire dEtat adjoint aux affaires politiques, Ministère des Affaires étrangères de Turquie, M. Mounir Zahran, Représentant permanent de lEgypte auprès de lOffice des Nations Unies à Genève, M. Nabil Shaath, Ministre de la planification et de la coopération internationale de lAutorité palestinienne, M. Ahmad Mohammed Ali, Président de la Banque islamique de développement.
La Conférence reprendra ses travaux mercredi matin à 10 heures.
Débat de haut niveau (suite)
M. SADOK FAYALA, Secrétaire dEtat aux affaires étrangères de la Tunisie, a souligné le rôle fondamental joué par Nations Unies dans le soutien au peuple palestinien qui endure des souffrances dues au bouclage des territoires occupés. La Tunisie a toujours eu à coeur les intérêts des Palestiniens et leur a donné son appui inconditionnel dans différents forums internationaux. Le Secrétaire dEtat sest ensuite vivement préoccupé de lobstination du gouvernement israélien en particulier en matière de la colonisation de Jérusalem, ce qui mine les bases du processus de paix et crée une situation de tension. Un règlement politique est essentiel pour obtenir la paix. Il a félicité les Etats Unis, la Russie et lUnion Européenne dans leur effort de faire pression sur Israël afin de reprendre la voie de la concertation.
M. CHERIF YOUNOUSS DIAITÉ, Directeur du Cabinet du Ministre des affaires étrangères du Sénégal, a commencé son discours en soulignant que cette Conférence se tenait au cours de lannée du cinquantenaire de la Déclaration universelle des Droits de lhomme et à un moment critique pour le processus de paix au Moyen-Orient. LOrganisation des Nations Unies investie dune responsabilité permanente a adopté de nombreuses résolutions restées pour lessentiel sans suite. Pourtant la Communauté internationale na pas perdu tout espoir et a renforcé sa mobilisation en vue dun règlement qui exigera une véritable synergie defforts, initiatives et démarches.
La Conférence de Madrid et les accords dOslo et de Washington ont fait naître lespoir davancées significatives telles celle de voir les réfugiés palestiniens retrouver leurs terres avec la création dun état palestinien ou celle du retrait des troupes israéliennes des territoires arabes occupés. Mais force est de constater quen 1997 les événements ont déçu les espoirs légitimes de la communauté internationale. Le gel de lapplication des accords conclus avec lAutorité palestinienne, la colonisation et la confiscation des terres arabes, les bouclages prolongés des territoires, les provocations des colons armés et surtout une politique volontariste de judaïsation de Jérusalem-Est sont des exemples frappants des obstacles au processus de paix.
M.Diaité a souligné que lévolution dangereuse de la situation dans la région exigera une mobilisation internationale en faveur des droits du peuple palestinien dans le cadre dune Palestine libre et souveraine.
Mme L.N. SISULU, Ministre délégué aux affaires intérieures de lAfrique du Sud, sexprimant au nom de M. Nelson Mandela, Président de lAfrique du Sud, a dit linquiétude de son gouvernement devant linterruption quasi totale du processus de négociations en vue de ramener la paix entre Israël et la Palestine, tel quil avait été prévu dans les accords dOslo basés sur
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le principe « pays contre paix ». Elle a regretté que ce processus ait été remplacé par un mécanisme de rétablissement de la paix fondé sur la mise en oeuvre dun état de non-belligérance armée pour les parties et sur le renforcement du contrôle dIsraël sur les territoires palestiniens. A cet égard, elle a notamment dénoncé les expropriations et confiscations de biens de Palestiniens, lextension des colonies de peuplement israéliennes, un programme de construction de routes visant à enclaver les agglomérations palestiniennes et à les isoler les unes des autres tout en renforçant le contrôle par Israël.
Evoquant les droits inaliénables du peuple palestinien, elle a insisté sur le fait que leur exercice et leur respect sont tout aussi vital pour les Palestiniens que ne lest le souci de sécurité des populations pour les Israéliens. Les intérêts sécuritaires des deux communautés ne sont en rien exclusifs lun de lautre, a-t-elle ajouté, surtout lorsque leur mise en oeuvre suppose le respect mutuel dindividus appelés à partager le même territoire. Il est dès lors essentiel, selon elle, que les parties concernées partagent une vision et une espérance communes de la paix ensemble et se reconnaissent mutuellement le droit à la dignité et à léquité. « Aucune partie à un conflit n'a le monopole du processus de rétablissement de la paix ».
Elle a expliqué que la reconnaissance par lAfrique du Sud de lEtat de Palestine constitue une déclaration symbolique autant quun engagement sans équivoque au service du rétablissement de la paix au Moyen-Orient. Il sagit, selon Mme Sisulu, de rendre hommage au peuple palestinien, à sa recherche inlassable dindépendance et de souveraineté nationale tout en reconnaissant la légitimité de son droit inaliénable à lautodétermination. A cet égard, elle a évoqué le soutien indéfectible que le peuple palestinien a toujours apporté dans le passé à lAfrican National Congress (ANC) et au peuple sud-africain dans sa lutte pour la dignité et la reconnaissance de ses droits fondamentaux autant que civils et politiques. Elle sest engagée au nom de son Gouvernement à népargner aucun effort pour soutenir le peuple palestinien dans la recherche de ses droits inaliénables.
M. FARUK LOGOGLU, Sous-Secrétaire dEtat adjoint aux affaires politiques, Ministère des Affaires étrangères de Turquie, a souligné que le peuple turque a de nombreuses raisons de soutenir les Palestiniens, ce quil a dailleurs fait à de nombreuses reprises dans le passé. Il a regretté que le calvaire du peuple palestinien se poursuive et quau lieu de voir se réaliser des progrès dans la reconnaissance et lexercice de ses droits inaliénables, il ait à faire face à des obstacles et des atteintes plus graves encore. Quoique lextension des colonies de peuplement par les Israéliens et les actes terroristes des ennemis de la paix aient mis à mal la bonne volonté nécessaire à la continuation du processus de paix, la Turquie, selon M. Logoglu, continue
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à penser que le processus de paix élaboré reste la seule voie réaliste en vue dun règlement définitif et global du conflit arabo-israélien et en vue de satisfaire les aspirations du peuple palestinien. M. Logoglu a par ailleurs lancé un appel pressant à Israël pour quelle respecte les engagements pris et évite de porter atteinte à lexercice légitime par les Palestiniens de leurs droits inaliénables. De même, a-t-il invité la communauté internationale à rester très attentive à la situation et aux difficultés du peuple palestinien dont les conditions de vie doivent absolument être améliorées de manière urgente aux fins de garantir un niveau de développement et de prospérité économique et social acceptable.
M. MOUNIR ZAHRAN, Représentant permanent égyptien auprès de lOffice des Nations Unies à Genève, est intervenu au nom de M. Amre Moussa, Ministre égyptien des Affaires étrangères. Il a affirmé avec force que limpasse actuelle du processus de paix est le résultat de labstention par le gouvernement israélien de remplir ses obligations découlant des accords de paix et de sa politique de colonisation et doccupation des terres arabes. Pour M.Zahran, cest lessence même de ce processus qui est en péril. Il a rappelé quIsraël tout autant que lIrak possédait des armes de destruction massive et que le Président Hosni Moubarak a dès 1990 lancé un appel à la destruction de toutes ces armes au Moyen-Orient. Il existe un principe clair qui repose sur léquation « La terre contre la paix ». Israël na pas semblé comprendre que plus elle confisquait les terres et plus les chances de paix samenuisaient. La politique du fait accompli et du droit par la force ne peuvent mener quà des situations de violence.
M. Zahran a déploré labsence de tout effort de la part dIsraël, Puissance occupante, en vue daméliorer le niveau de vie de la population palestinienne, conformément à la Quatrième Convention de Genève. Aussi lEgypte a-t-elle attiré lattention de lOrganisation mondiale de la santé sur les conditions dans les territoires occupés et a fortement appuyé le rôle croissant de lOrganisation internationale du travail en ce qui concerne les employeurs et travailleurs en Palestine.
M. Zahran a déclaré que lespoir dun règlement était directement fonction de la crédibilité et de lefficacité de lordre international et du respect de ses bases légales. Ainsi lAssemblée générale a-t-elle décidé de passer outre à la paralysie du Conseil de Sécurité en adoptant une résolution «Unis pour la paix» qui ferait appel à lapplication de la Convention de Genève et une intervention croissante du CICR afin de surveiller le respect par Israël des articles de cette Convention. M.Zahran a affirmé clairement que la justice est un prérequis pour lexistence de la paix. A cette fin il est grand temps pour les membres du Conseil de Sécurité de prendre leurs responsabilités sur cette question.
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M. NABIL SHAATH, Ministre de la planification et de la coopération internationale de lAutorité palestinienne, a insisté sur le fait que ce sont la légitimité et la légalité qui constituent lessence du règlement des conflits ainsi que la démontré le récent succès remporté par le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, M. Kofi Annan, qui par des moyens diplomatiques et pacifiques existant et généralement admis, a contribué de manière essentielle à empêcher une guerre dévastatrice. LAutorité palestinienne veut aller dans le même sens, a-t-il rappelé, tout en se référant aux différents instruments juridiques contraignants qui lient les parties concernées par le processus de paix et fixent les limites et les modalités de leurs droits respectifs en vue de la paix.
Les Palestiniens,a -t-il souligné, ont accepté de partager leur territoire avec Israël, pour autant que celle-ci reconnaisse au peuple palestinien le droit à lautodétermination ainsi que lexercice de ses droits inaliénables et fondamentaux. Israël et le peuple palestinien peuvent vivre ensemble en partageant le même territoire, pour autant que ce soit dans le respect mutuel et réciproque de leurs réalités culturelles, socio-économiques et politiques respectives. Cest là-même lessence du processus de paix, pour M. Shaath. Les problèmes liés à linterprétation des questions relatives à la sécurité, à loccupation des territoires et aux droits des Palestiniens, ont toujours existé, et ils ne peuvent donc justifier en soi, un changement des références du processus de paix ainsi que le veut Israël.
LAutorité palestinienne nacceptera jamais de négocier séparément les divers aspects du processus, parce que cela serait contraire à lesprit des accords et des engagements souscrits, a ajouté M. Shaath qui a invité la communauté internationale à ne pas se laisser égarer par la réthorique du Premier Ministre israélien qui souhaite garder le peuple palestinien en otage sans lui donner aucune lueur despoir ni consentir à aucun changement. « Le peuple palestinien ne peut plus attendre lorsqu"il voit ses villes assiégées, ses populations humiliées et affamées, son territoire réduit à rien ou occupé indûment par des colons ou des forces armées. »
M. Shaath a lancé un appel pressant à la communauté internationale toute entière pour quelle appuie le peuple palestinien dans ses efforts vers la paix en lui fournissant lassistance technique dexperts chevronnés dont il a besoin ; en reconnaissant lEtat palestinien et en lui permettant doccuper sa place dans le concert des nations à armes égales avec son principal protagoniste dans le processus de paix ; en exerçant des pressions sur Israël aux fins de maintenir en vie le processus de paix ; en restant vigilant et désireux de sauvegarder les droits inaliénables du peuple palestinien qui constitue une aspiration légitime de tout un peuple.
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M. AHMAD MOHAMMED ALI, Président de la Banque islamique de développement, a dabord souligné limportance croissante du Moyen-Orient sur léchiquier mondial. La question de Palestine est due en grande partie à lextrémisme des Israéliens. Une politique dexpulsions et de destructions menée depuis 1948 a poussée les Palestiniens à quitter leurs terres par vagues successives. Actuellement, cest par une politique disolement des terres arabes quIsraël simpose. Sur le plan économique cest par un accaparement des terres et des ressources en eau quIsraël a porté atteinte au développement palestinien. En raison dune politique qui vise à tuer toute compétitivité des produits palestiniens et les prive de moyens financiers pour tout investissement, la Palestine se retrouve dans une situation de dépendance vis à vis dIsraël. La Communauté internationale a une responsabilité particulière vis à vis de léconomie palestinienne à travers un accroissement de laide financière et des investissements. La Banque de développement islamique propose la mise en place dun plan cohérent dinvestissement pour lensemble de la Palestine et non plus un ensemble disparate de projets.
M. SIMBARASHE S. MUMBENGEGWI, Ambassadeur du Zimbabwe et représentant permanent auprès de lUnion européenne, a pris la parole au nom de M. Robert Mugabe, Président du Zimbabwe et Président en exercice de lOrganisation de lUnité africaine (OUA). LAfrique en général et le Zimbabwe en particulier est préoccupé, a-t-il souligné, par la stagnation qua connue ces derniers mois le processus de paix des suites de léchec des négociations israélo-palestiniennes et sous leffet des actions intempestives de la part du Gouvernement israélien dans les territoires occupés. Ainsi, il a qualifié de nulles et non avenues, toutes les mesures prises par Israël pour changer la composition démographique et la situation juridique de Jérusalem. Dans la mesure où elles mettent gravement en péril le processus de paix et le développement économique harmonieux de la région, les activités de peuplement et loccupation des territoires palestiniens préoccupent lOUA et tous les pays africains qui appellent à leur cessation immédiate. En outre, au nom de lOUA, M Mumbengegwi lance un appel urgent au respect immédiat et complet de toutes les dispositions internationales pertinentes et à la reprise sans délai des négociations en vue de rechercher une paix globale et durable.
M. NASSIR ALASSAF, Ambassadeur dArabie Saoudite en Belgique, sest exprimé au nom du Prince Saud Al-Faisal, Ministre des affaires étrangères dArabie Saoudite. Il a constaté que la Conférence est organisée à une période cruciale pour le Moyen-Orient confronté à lintransigeance du Premier Ministre israélien, à ses provocations, à son refus de respecter ses engagements conclus avec les Palestiniens et à sa volonté de bloquer les négociations sur le volet syrien et libanais, au risque de bloquer tout le processus de paix. En outre, la Conférence reflète aussi linquiétude de la communauté internationale au sujet des violations des droits fondamentaux
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du peuple palestinien par les autorités israéliennes. Selon M. Alassaf, le comportement agressif dIsraël vise à lélimination totale de lidentité palestinienne faisant fi de la légitimité et de lopinion publique internationale.
M.Alassaf a rappelé que lArabie Saoudite a toujours porté un grand intérêt et déployé des efforts considérables pour mettre fin à linjustice que subit le peuple palestinien en lui prodiguant diverses aides matérielles et en soutenant de toutes ses forces le plan de paix élaboré aux termes des accords de Madrid et dOslo en ce quil vise à obtenir le retrait des territoires occupés par Israël et à transférer plus de pouvoirs à lAutorité palestinienne. Il a insisté sur le fait que Jérusalem constitue le fond du conflit arabo-israélien et que les pratiques et transgression dIsraël dans la Ville Sainte ont pour but de la judaïser et den changer les caractéristiques religieuses au risque de mettre à néant tout le processus de paix et de détruire tout espoir de paix dans la région.
Lorateur a donc invité la communauté internationale et les parrains du processus de paix à ne pas appliquer la politique du deux poids-deux mesures et à entamer des actions positives et immédiates pour mettre fin à lintransigeance israélienne et à traiter la question de Jérusalem conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. Il a dit son espoir de voir lUnion européenne jouer un rôle plus important dans le processus de paix eu égard au volume et à limportance de son rôle économique.
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