LA PAIX AU MOYEN-ORIENT PASSE PAR LA REALISATION DES DROITS DU PEUPLE PALESTINIEN, DECLARE LE PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE GENERALE
Communiqué de Presse
PAL/146
LA PAIX AU MOYEN-ORIENT PASSE PAR LA REALISATION DES DROITS DU PEUPLE PALESTINIEN, DECLARE LE PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE GENERALE
19980225 Texte de la déclaration de M. Hennadiy Y. Oudovenko, Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, à la Conférence de soutien aux droits inaliénables du peuple palestinien, Bruxelles, 24-25 février 1998 :Bruxelles, 24 février -- Tout d'abord, je voudrais remercier les organisateurs de cette importante conférence de m'avoir invité à y assister. C'est pour moi un honneur d'y participer en tant que Président de la cinquante-deuxième session de l'Assemblée générale des Nations Unies.
Comme vous le savez, l'Assemblée générale s'intéresse depuis 50 ans aux efforts consacrés à la recherche d'une solution d'ensemble, juste et durable à la question de Palestine. A vrai dire, depuis pratiquement sa création, l'Organisation des Nations Unies s'est employée à régler ce problème par différents moyens. Le 29 novembre 1947, l'Assemblée générale a adopté la résolution 181 (II) qui partageait la Palestine en deux Etats, l'un arabe, l'autre juif, et prévoyait une union économique entre les deux et un régime international spécial pour la ville de Jérusalem. Aujourd'hui, 50 ans après, la question de la Palestine demeure sans réponse politique valable et est toujours inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée générale. L'occupation des territoires palestiniens dure depuis 30 ans.
Le premier événement encourageant qu'ait connu le peuple palestinien a été la Conférence de paix sur le Moyen-Orient qui s'est tenue à Madrid en 1991. La communauté internationale avait bon espoir que cette rencontre historique marque le début d'une nouvelle ère dans le processus de paix régional. De fait, sous l'impulsion des coparrains de ce processus, et avec l'aide déterminante du Gouvernement norvégien, Israël et l'Organisation de libération de la Palestine acceptèrent enfin de se réunir autour de la même table des négociations. Nous avons tous assisté et applaudi à la signature, par les deux parties, des accord bilatéraux mémorables de ces sept dernières années. Je voudrais insister ici sur la portée considérable et l'importance historique de ces documents au premier rang desquels viennent la Déclaration de principes de 1993 et l'Accord intérimaire relatif à la Cisjordanie et à la bande de Gaza de 1995.
Aujourd'hui, alors que nous sommes ici réunis, nous devons admettre qu'à notre grande inquiétude, en 1997, le processus de négociation israélo- palestinien n'est pratiquement pas sorti de l'impasse. L'année avait bien commencé avec des progrès sur la question d'Hébron, qui ont malheureusement été suivis par des échecs très décourageants pendant les 10 derniers mois. Récemment, les négociations ont repris avec une série de contacts à Washington.
Tout au long de l'année écoulée, au fur et à mesure que la situation sur place se dégradait, la communauté internationale a vu son inquiétude grandir, notamment à propos de la question des colonies de peuplement israéliennes, du bouclage prolongé des territoires, avec ses conséquences économiques dévastatrices, et de l'exacerbation de la violence et des tensions. Elle a condamné à l'unanimité les attentats à la bombe qui ont fait de nombreuses victimes innocentes et demandé aux parties de ne pas laisser les ennemis de la paix faire échouer le processus de paix. Elle leur a également demandé de respecter scrupuleusement les accords conclus et de s'abstenir de prendre unilatéralement des mesures qui risquent de compromettre le processus de paix.
Tant l'Assemblée générale que le Conseil de sécurité ont à maintes occasions examiné la question des colonies de peuplement israéliennes. Par deux reprises, le Conseil de sécurité s'est réuni à la suite de la construction d'une nouvelle colonie israélienne à Djabal Abou Ghoumaym, dans le sud de Jérusalem-Est. Il a longuement débattu de ce problème sans pouvoir arriver à une décision qui fasse l'unanimité de ses membres permanents. L'Assemblée générale a repris sa cinquante et unième session pour étudier la question. A sa dixième session extraordinaire d'urgence, elle a une fois encore appelé l'attention sur la question des colonies du peuplement et des droits du peuple palestinien. Sa décision de convoquer une telle session montre bien l'inquiétude que suscite la situation actuelle dans le territoire palestinien occupé en général, et à Jérusalem en particulier, du fait des politiques de peuplement du Gouvernement israélien.
Dans son immense majorité, la communauté internationale, telle qu'elle est représentée à l'Assemblée générale des Nations Unies, n'a cessé de réaffirmer que les principes du droit international, la Charte des Nations Unies et les résolutions pertinentes de l'Organisation des Nations Unies, et en particulier les résolutions 242 (1967), 338 (1973) et 425 (1978) du Conseil de sécurité, devaient être respectés. Ces résolutions si souvent citées insistent sur l'inadmissibilité de l'acquisition de territoire par la guerre et constituent la base des accords que les parties ont conclus et devraient appliquer dans leur intégralité.
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Ce sont ces même principes que l'Assemblée générale a réaffirmés au cours de ses débats sur la question de Palestine en décembre dernier. Dans sa résolution 52/52 du 9 décembre 1997, l'Assemblée, tout en appuyant pleinement le processus de paix déjà engagé et en soulignant la nécessité de s'engager à respecter les principes susmentionnés, demandait aux parties concernées, aux coparrains du processus de paix et à toute la communauté internationale de déployer tous les efforts et prendre toutes les initiatives nécessaires pour faire redémarrer le processus de paix. Elle soulignait également la nécessité de la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien, dont au premier rang le droit à l'autodétermination, et du retrait d'Israël du territoire palestinien occupé depuis 1967. Elle soulignait en outre qu'il importait que l'Organisation des Nations Unies joue un rôle élargi durant la phase actuelle du processus de paix et dans la mise en oeuvre de la Déclaration de principes. Comme vous le savez, cette résolution, adoptée à une majorité écrasante, a bénéficié d'un soutien encore plus important que celles des années précédentes.
Pour conclure, je voudrais encore rappeler la position de l'Assemblée générale selon laquelle l'Organisation des Nations Unies a une responsabilité permanente à assumer à l'égard de la question de Palestine, jusqu'à ce que cette question soit réglée sous tous ses aspects de manière satisfaisante et dans le respect de la légitimité internationale. Le Moyen-Orient doit connaître la paix mais la paix passe par la réalisation des droits du peuple palestinien. Comme le reconnaît le processus de paix en cours, tant que des efforts sérieux ne seront pas faits pour atteindre cet objectif essentiel, il n'y aura pas de solution durable à la question de Palestine et au conflit arabo-israélien en général. C'est pourquoi je tiens à féliciter le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien pour la persistance dont il fait montre à cet égard dans l'accomplissement du mandat important que lui a confié l'Assemblée générale.
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