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IHA/646

D'APRÈS UNE ÉTUDE DE L'ONU, LA SOLUTION DU PROBLÈME DES MINES TERRESTRES EST UNE AFFAIRE D'ANNÉES ET NON DE DÉCENNIES

13 février 1998


Communiqué de Presse
IHA/646
PKO/67


D'APRÈS UNE ÉTUDE DE L'ONU, LA SOLUTION DU PROBLÈME DES MINES TERRESTRES EST UNE AFFAIRE D'ANNÉES ET NON DE DÉCENNIES

19980213 NEW YORK, le 11 février (Bureau de coordination de l'assistance humanitaire). Les mines terrestres tuent, mutilent et terrorisent sans discrimination. Les souffrances et la misère qu'elles entraînent ont suscité une campagne mondiale sans précédent en vue de leur élimination totale. L'entreprise est gigantesque mais réalisable. Telle est l'une des principales conclusions qui ressortent d'une récente étude consacrée aux programmes de déminage appuyés par l'ONU qui sont menées en Afghanistan, en Angola, au Cambodge et au Mozambique.

L'étude multinationale sur le développement des capacités de déminage locales, lancée par le Département des affaires humanitaires à la fin de l'année 1996, sera présentée le 12 février à 11 h 15 par les Secrétaires généraux adjoints Vieira de Mello et Miyet (Bureau S-226). Le Bureau de coordination des affaires humanitaires et le Département des opérations de maintien de la paix, en collaboration avec des partenaires au sein et en dehors du système des Nations Unies, procèdent actuellement à un examen systématique des recommandations de cette étude pour mettre au point de nouvelles approches en matière de déminage.

L'étude indique que l'ONU a gagné en expérience depuis 1988, date du lancement de son premier programme de déminage humanitaire en Afghanistan. À l'époque, on n'avait pas encore pris toute la mesure du problème : on cherchait surtout à déterminer le nombre de mines et le temps nécessaire pour les détecter et les détruire. Les coûts estimatifs semblaient énormes et l'on ne savait guère comment s'y prendre.

L'étude souligne la nécessité de mettre l'accent sur l'impact des mines sur la population et ses moyens de subsistance et d'identifier ainsi les collectivités directement touchées par ce problème. L'étude conclut que s'il s'agit avant tout d'assurer la sécurité et la protection des populations, il serait plus facile de mettre au point des programmes efficaces et de définir les zones à déminer en premier. Il faudrait mettre l'accent sur le renforcement de la capacité des collectivités concernées d'atténuer les dangers et les risques que présentent les mines pour les zones habitées, les villages et les terrains agricoles.

Même dans les cas les plus graves, la solution du problème posé par les mines terrestres, dans ses aspects les plus redoutables — les collectivités directement exposées — est une affaire d'années plutôt que de décennies, pour

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autant que l'on dispose de moyens suffisants et de programmes bien coordonnés. L'expérience de l'Afghanistan le montre clairement : on prévoit que tous les champs de mines hautement prioritaires de ce pays seront déminés dans les deux ans à venir. Il faudra certes des ressources supplémentaires pour déminer les autres zones mais on aura tout de même réussi à réduire considérablement les risques de mort ou d'amputation.

Bref, le déminage n'a rien de sorcier. Les compétences, les ressources, alliées aux bonnes volontés permettront de venir à bout de ce problème. L'étude montre que, dans la plupart des cas, les opérations de déminage s'effectuent selon une technique de sondage manuelle des plus laborieuses. Or, dans certains cas, l'utilisation de chiens de déminage donne de meilleurs résultats que la technique manuelle et permettent d'augmenter de manière spectaculaire le rythme de détection et de déminage.

L'étude indique également que la seule solution consiste à aider les pays infestés par les mines à acquérir les compétences techniques nécessaires à la réalisation de programmes durables et économiques. Elle démontre que l'ONU est en mesure de mettre au point des programmes vraiment locaux. C'est ainsi qu'en Afghanistan, 3 000 démineurs sont employés à plein temps par les ONG locales appuyées par l'ONU. Avec l'apport d'une aide extérieure bien coordonnée, ces programmes pourront progressivement s'inscrire dans la durée.

Les résultats de l'étude multinationale sur le développement des capacités de déminage locales et les efforts déployés par la communauté internationale en vue d'aboutir à une interdiction complète et universelle des mines terrestres antipersonnel montrent que la guerre non déclarée en vue de débarrasser la planète de la menace des mines terrestres peut certainement être gagnée.

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