DH/N/213

LA JOURNEE DES DROITS DE L'HOMME LANCE LE CINQUANTIEME ANNIVERSAIRE DE LA DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L'HOMME

10 décembre 1997


Communiqué de Presse
DH/N/213


LA JOURNEE DES DROITS DE L'HOMME LANCE LE CINQUANTIEME ANNIVERSAIRE DE LA DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L'HOMME

19971210 La violence à l'égard des femmes n'est pas une question culturelle mais une question criminelle, souligne la Première Dame des Etats-Unis

L'Organisation des Nations Unies a tenu ce matin, en présence de Mme Hillary Rodham Clinton, épouse du Président des Etats-Unis, une réunion spéciale dans le cadre des manifestations d'inauguration du cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. La séance a été ouverte par M. Samir Sanbar, Sous-Secrétaire général à l'information.

Mme Hillary Rodham Clinton a fait un véritable plaidoyer en faveur des droits de la femme en affirmant que trop souvent les souffrances des femmes sont considérées comme marginales et expliquées comme un "phénomène culturel". La violence contre les femmes n'est pas une question de culture, elle est tout simplement criminelle, a insisté Mme Clinton. La Première Dame a indiqué qu'au cours de ses voyages, elle avait rencontré de nombreuses femmes qui ne connaissent pas la Déclaration, mais sont conscientes qu'elles méritent le respect et un meilleur traitement. Ces femmes ne croient pas que les droits de l'homme soient un concept étranger inventé par des théoriciens. Elles savent dans leur coeur et dans leur âme qu'ils sont des droits qui leur ont été donnés par Dieu à la naissance.

Dans un message télévisé, le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a appelé les jeunes, qui représentent ce que nous avons de plus précieux, à s'impliquer dans la lutte pour les droits de l'homme.

De son côté, le Président de la 52ème session de l'Assemblée générale, M. Hennadiy Udovenko a rappelé que trois ans à peine après la création des Nations Unies, l'Assemblée générale a adopté, le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui a eu un impact certain sur l'histoire de l'humanité. Il a souhaité que l'année 1998 soit l'occasion de renouveler la détermination à parvenir à une acceptation universelle des principes entérinés dans la Déclaration et à assurer un réel progrès dans la jouissance effective de ces droits et libertés.

Les participants ont également entendu un message de Mme Mary Robinson, Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l'homme et une déclaration de Mme Nafis Sadik, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).

Cette manifestation a été suivie d'une table ronde sur le thème de "La Déclaration universelle des droits de l'homme : les droits individuels opposés aux droits collectifs et celui de "L'éducation en matière des droits de l'homme, une étape sur la voie du renforcement du respect des droits de l'homme" avec la participation de : MM. Wole Soyinka, prix Nobel de littérature; Kamalesh Sharma, Représentant permanent de l'Inde auprès des Nations Unies; Philip Alston, professeur, Président du Comité des droits économiques, sociaux et culturels; et M. Olara Otunnu, Représentant spécial du Secrétaire général sur l'impact des conflits armés sur les enfants.

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Déclarations et messages

M. SAMIR SANBAR, Sous-Secrétaire général à l'information, rappelant les premiers mots de la Charte, a déclaré que les Peuples des Nations Unies et les Gouvernements formaient un groupe remarquable qui doit continuer à oeuvrer en faveur de la mise en oeuvre de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Celle-ci, adoptée en 1948, constitue le premier document à caractère universel et la première réalisation des Nations Unies en 1948, a-t-il rappelé. Depuis son adoption, la Déclaration a été traduite en plus de 200 langues et constitue le document le plus souvent cité. M. Sanbar a aussi rappelé qu'en prenant ses fonctions, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan s'était engagé à faire des droits de l'homme l'une de ses priorités.

M. HENNADIY UDOVENKO, Président de l'Assemblée générale, a déclaré que si le premier chapitre de la Charte des Nations Unies décrit le rôle des Nations Unies comme garant de la paix et la sécurité internationales, les fondateurs de l'Organisation ont tenu, dès le deuxième chapitre, à réaffirmer leur foi dans les droits fondamentaux de l'homme et dans la dignité et la valeur de la personne humaine. Depuis lors, la promotion des droits de l'homme est devenue une partie intégrante des activités des Nations Unies. Trois ans à peine après la création des Nations Unies, l'Assemblée générale a adopté, le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui a eu un impact profond sur l'histoire de l'humanité. En proclamant la liberté et l'égalité de chaque être humain sur cette planète, la Déclaration universelle protège les éléments essentiels de l'existence même. Le droit à la vie, à la nourriture, au logement, aux soins de santé et le droit de ne pas être torturé ou emprisonné de façon arbitraire ont trouvé leur place aux côtés du droit à l'éducation et de la liberté de religion, d'information, d'expression ainsi que du droit de prendre part à la vie culturelle de la communauté.

S'il faut se féliciter de ce qui a été fait pour donner vie à la Déclaration, nul ne peut prétendre que le fossé entre les aspirations et les réalisations a été comblé. Nous vivons toujours dans un monde où des millions de personnes sont chassées de leur foyer, où un nombre incommensurable de personnes sont arrêtées ou emprisonnées sans jugement. Malheureusement, ce monde connaît toujours la pratique de la torture ou l'exploitation des enfants. Les personnes âgées sont négligées et les femmes se voient nier l'égalité de leurs droits. De toute évidence, un tel monde n'est pas un endroit où les droits de l'homme sont universellement acceptés. Il y quatre ans, la Conférence mondiale de Vienne sur les droits de l'homme a réaffirmé, une nouvelle fois, l'adhésion de la communauté internationale aux principes de l'universalité, de l'indivisibilité et de l'interdépendance des droits de l'homme. Il y va maintenant de la responsabilité de la communauté internationale d'envoyer ce message à tous les peuples pour traduire ces principes et normes remarquables en réalité.

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Il faut être conscient que les progrès en matière des droits de l'homme sont une partie intrinsèque du progrès social, politique et économique. Aujourd'hui, à l'occasion de la Journée des droits de l'homme, nous lançons une année consacrée aux droits de l'homme. Je souhaite que l'année 1998 devienne la pierre angulaire de la longue lutte pour la réalisation de l'un des objectifs les plus importants de la Charte des Nations Unies. Nous devons renouveler notre engagement à la cause des droits de l'homme et notre détermination à faire en sorte que l'année 1998 voit l'acceptation des principes entérinés dans la Déclaration mais également un progrès réel dans la jouissance universelle et effective de ces droits et libertés.

M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré dans un message télévisé, que les droits de l'homme constituaient le fondement et étaient les garants de notre humanité, les piliers sur lesquels reposent la dignité humaine. Il a appelé à promouvoir la tolérance car sans tolérance aucun droit n'est acquis et il ne saurait y avoir ni paix ni progrès. Les droits de l'homme ne sont étrangers à aucun pays et appartiennent à tous les peuples. Ce qui fait la force des droits de l'homme, c'est leur universalité, a-t-il déclaré. Le lutte pour la promotion et la protection des droits de l'homme rejoint le combat mené contre toutes les formes de tyrannie, comme le colonialisme ou l'apartheid. Le Secrétaire général a conclu son message en appelant les jeunes à promouvoir les droits de l'homme. Ils sont ce que nous avons de plus précieux. Faisons des droits de l'homme une réalité vivante, a-t-il déclaré.

Mme HILLARY RODHAM CLINTON, Première Dame des Etats-Unis, a déclaré que la commémoration qui débute aujourd'hui n'était pas seulement la commémoration des droits de l'homme mais une célébration des Nations Unies. Elle a rappelé le travail d'Eleanor Roosevelt, alors représentante des Etats-Unis à la Commission des droits de l'homme de l'ONU, lors de l'élaboration de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Certains des actes les plus courageux de l'humanité sont pris après les plus grandes tragédies. Ainsi, cette Déclaration a-t-elle pris forme dans un monde ravagé par les horreurs du militarisme et du fascisme. Rappelant l'égalité des êtres humains et l'idéal de fraternité entérinés dans la Déclaration, elle a estimé que l'adhésion à ce document constituait à l'époque un acte tout à fait idéaliste. Cet acte fut une réponse à un fléau, a-t-elle déclaré, évoquant l'holocauste et les crimes des nazis.

Depuis l'adoption de la Déclaration, il a été possible d'élargir progressivement le cercle de la dignité humaine. Grâce à ce document, les individus et les nations disposent d'un instrument de mesure des droits fondamentaux. Pourtant malgré les progrès, nous n'avons pas encore suffisamment élargi le cercle de la dignité humaine, a poursuivi Mme Clinton.

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Il y a encore beaucoup trop d'hommes et de femmes exclus des droits fondamentaux, beaucoup trop de personnes dont nous n'avons pas pu voir, entendre ou sentir les souffrances. Chaque pays a eu ses périodes sombres. Ainsi, aux Etats-Unis, il a fallu plus de 220 ans, dont certaines années sanglantes, pour donner la citoyenneté aux africains-américains et le droit de vote aux femmes. Eleanor Roosevelt, elle-même, avait trente cinq ans lorsqu'elle a eu le droit de vote. Même aujourd'hui, nous contournons le cercle en choisissant de ne pas voir ce qu'on ne veut pas voir. Dans les Balkans, des gens ont choisi de ne pas voir l'humanité de ceux dont l'héritage était différent du leur. Dans le monde industrialisé, nous choisissons souvent de ne pas voir le travail des enfants dans nos beaux tapis ou nos chaussures confortables.

Dans trop d'endroits dans le monde, ce que nous refusons de voir ce sont les injustices faites aux femmes, a affirmé la Première Dame. Nous choisissons de ne pas voir les législations injustes dans le monde qui continuent de faire des femmes des citoyens inférieurs. Nous choisissons de ne pas voir la contribution des femmes dans le domaine économique. Dans trop de parties du monde, les femmes subissent des discriminations dans le domaine des crédits, de l'emploi, des promotions. On refuse aux femmes des salaires égaux ou des salaires quels qu'ils soient, alors que 70% des pauvres dans le monde sont des femmes. La liberté et l'égalité pour tous dépendent en premier lieu du fait de pouvoir faire entendre véritablement sa voix. Aujourd'hui, nous choisissons encore de ne pas entendre les voix de nombreuses femmes. Ainsi, il y a neuf jours au Soudan, 36 femmes ont été arrêtées parce qu'elles tentaient de remettre au bureau des Nations Unies une pétition de protestation contre les violations des droits de l'homme dans leur pays. Dans trop d'endroits, les femmes et les fillettes n'apprennent pas même à faire entendre leur voix. Deux tiers des enfants qui ne vont pas à l'école sont des fillettes. Deux tiers des 96 millions de personnes dans le monde qui ne savent ni lire ni écrire sont des femmes, a déclaré Mme Clinton, évoquant encore la situation des femmes en Afghanistan. La Première Dame a appelé à réfléchir à l'application de droits essentiels tels que la liberté d'expression dans les pays où la majorité des femmes sont illettrées. Des droits sur papier qui ne sont ni protégés, ni appliqués ne sont pas vraiment des droits, a-t-elle souligné. Trop souvent les souffrances des femmes sont considérées comme marginales, expliquées comme un "phénomène culturel". C'est peut-être pourquoi elles ne reçoivent pas toujours des soins de santé appropriés. Ceci explique peut-être aussi pourquoi la violence domestique et sexuelle demeure la forme de violation des droits de l'homme la plus sérieuse, la moins rapportée et la plus répandue dans le monde. Nous ne pensons pas que la violence contre les femmes soit une question de culture, nous pensons qu'elle est tout simplement criminelle, a-t-elle déclaré avec insistance. Cette situation explique peut-être aussi pourquoi le viol et les abus sexuels continuent d'être utilisés comme tactiques de guerre, des guerres qui ne se terminent pas par la paix pour les femmes et leurs familles, a-t-elle déclaré, évoquant la situation des femmes dans les camps de réfugiés.

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Les femmes dans ce monde ne jouissent pas encore de leurs droits à part entière, a poursuivi Mme Clinton. Que peut vouloir dire le langage de la liberté et des droits de l'homme pour une jeune femme forcée à la prostitution et au commerce du sexe, pour une femme forcée à la servitude, ou forcée à porter un enfant ou à avorter? La Première Dame a indiqué qu'au cours de ses voyages, elle avait rencontré de nombreuses femmes qui ne connaissent pas la Déclaration, mais sont conscientes qu'elles méritent le respect et un meilleur traitement. Citant un rapport récent de la Commission Carnegie sur la prévention des conflits meurtriers, elle a déclaré qu'un accroissement des violations des droits de l'homme était presque toujours une mise en garde puissante contre des événements graves à venir.

D'autres disent que les droits de l'homme sont un luxe des pays occidentaux, a-t-elle poursuivi. Mais ils sont tout autant essentiels à la vie que l'air ou l'eau et sont ressentis, également par les femmes que j'ai rencontrées, comme innés, au delà des cultures et des traditions. Ces femmes ne croient pas que les droits de l'homme soient un concept étranger inventé par des théoriciens. Elles savent dans leur coeur et dans leur âme qu'ils sont des droits qui leur ont été donnés par Dieu à la naissance. S'ils ne sont pas innés, comment se fait-il qu'à travers les siècles des hommes se soient battus si vaillamment pour eux? Pourquoi ceux qui ont violé les droits de l'homme se cachent-ils, sinon parce qu'ils savent qu'ils ont fait quelque chose de mal? Les droits de l'homme transcendent les régimes et les coutumes. Ils n'ont pas été inventés il y a 50 ans, et ne sont pas l'oeuvre d'une seule culture ou d'un seul pays mais existent depuis le début de la civilisation. La conviction qu'il faut respecter son voisin comme l'on se respecte soi-même se trouve au coeur des enseignements de toutes les grandes religions. Si je déchirais cette Déclaration, elle existerait encore, a souligné Mme Clinton. Nous devons maintenant nous consacrer à assurer l'application de ces droits et nous lancer un défi à nous-mêmes, appuyer les démocraties anciennes et nouvelles qui défendent l'application de ces droits. Il est temps de s'engager une fois pour toutes, nous n'avons plus d'excuses à invoquer. Si le siècle a une leçon à nous apprendre, c'est que chaque fois que la dignité d'un individu ou d'un groupe est compromise, nous ouvrons la porte au cauchemar. En élargissant le cercle de la citoyenneté et de la dignité humaine, en incluant tout le monde sans exception, nous assurons la base pour l'épanouissement d'un nouveau monde d'espoir. Le chemin ne sera pas facile. Ces droits sont éternels, comme l'est aussi la lutte pour y parvenir. C'est d'un point de vue réaliste, avec des mains propres et le coeur ouvert, que nous devons nous tourner vers les droits de l'homme et nous engager à les réaliser, a-t-elle conclu.

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Mme NAFIS SADIK, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a fait observer que la Conférence de Vienne a donné naissance à une nouvelle vision des droits de l'homme. Cette vision élargit le champ de ces droits pour placer les droits économiques et sociaux aux côtés des droits civils et politiques. Le droit de se libérer de l'oppression et du handicap se place aujourd'hui aux côtés du droit positif de chacun de développer son potentiel d'être humain. Cette vision libératrice réunit moralité et pragmatisme, promotion de l'individu et développement global. Elle a permis d'explorer des domaines qui, dans le passé, relevaient du tabou. Le droit à l'éducation fonde la structure des droits humains. De nombreuses filles sont privées d'éducation. Il faut maintenant considérer de manière critique l'utilisation des filles dans le travail non rémunéré et non seulement se demander si les pays peuvent se permettre de gaspiller leur potentiel mais quel genre de vie ces filles sont en droit d'espérer. Il faut se pencher de manière encore plus critique sur le mariage précoce qui implique habituellement grossesses et naissances précoces avec le danger que cela représente pour un corps trop jeune et un esprit immature. Partant, la priorité doit être de combler le fossé en matière d'éducation. Pour améliorer la qualité de l'éducation, il faut se pencher attentivement sur les questions de l'accès et de la qualité de cette éducation. Ni la pauvreté, ni le lieu de résidence ne peuvent être invoqués pour nier l'accès d'un enfant à une bonne éducation.

Le droit à la santé appartient également aux hommes et aux femmes mais il comporte un sens spécial pour les femmes. Le déni des droits génésiques entraîne, chaque année, la mort de millions d'entre elles et pour beaucoup d'autres, il signifie des maladies et des handicaps facilement évitables. Pour des millions de femmes, les droits sexuels et reproductifs font la différence entre la vie et la mort. Pour des millions de femmes, ils sont la clé d'une vie exempte de maladies, de coercition sexuelle et de domination économique. Le Conférence du Caire et la Conférence de Beijing ont élargi le champ de la santé des femmes pour comprendre l'élimination de pratiques comme la mutilation génitale et la violence au sein et en dehors du foyer ainsi que la capacité des femmes à se protéger des maladies sexuellement transmissibles notamment le SIDA.

Les chances et les aspirations des femmes sont limitées strictement par la structure de la société et les interprétations de leur rôle confiné à l'enfantement. Beaucoup de femmes sont à peine conscientes de leurs droits civils. Les femmes souffrent d'une longue histoire de domination et de discrimination. Rien ne justifie cela, ni les traditions du passé et ni les besoins de l'avenir. Reconnaître les droits des femmes rendra les hommes plus forts. Dans la lutte pour le développement, les femmes et les hommes sont

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des partenaires pas des rivaux. Tel doit être le point de départ de la célébration du cinquantième anniversaire de la Déclaration des droits de l'homme. Saisissons cette occasion pour établir un pont non seulement vers le 21ème siècle mais aussi vers un monde juste, prospère et pacifique, un monde où tous les êtres humains pourront exercer l'ensemble des droits de l'homme.

Mme MARY ROBINSON, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, dans un message lu par Mme Purificación Quisumbing, Directrice du Bureau du Haut Commissaire des Nations Unies à New York, a estimé encourageants les efforts actuels en Afrique pour chercher une solution aux erreurs du passé, relever les défis actuels et préparer un avenir meilleur. Mme Robinson, indiquant qu'elle envoyait ce message à partir du continent africain où elle effectue une visite en Ouganda, au Rwanda et en Afrique du Sud, a souligné que d'autres régions du monde connaissaient également la violence meurtrière et le viol, les tensions ethniques, la discrimination, l'inégalité des chances économiques, les séquelles de régimes autoritaires, la pauvreté chronique et le déni des droits fondamentaux des femmes. Ces violations rappellent tristement que nous n'avons aucune raison d'être satisfaits ou complaisants. Le Haut Commissaire a lancé un appel pour que la Journée des droits de l'homme soit l'occasion de réaffirmer notre engagement à oeuvrer pour le changement et de prouver que les principes de la Charte et de la Déclaration universelle des droits de l'homme ne sont ni théoriques ni abstraits. Il faut une véritable amélioration du bien-être de tous les individus dans le monde.

Pour le Haut Commissaire, l'examen de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne qui sera fait tout au long de cette année doit permettre au système des Nations Unies et à tous les gouvernements de dresser un bilan sérieux des succès et des échecs. Cette année doit être une année de discussions sur la pertinence continue des normes internationales des droits de l'homme dans le système international, de l'administration nationale et du travail de la société civile. Le Haut Commissaire a encouragé tout spécialement la tenue d'un débat concret sur les droits économiques, sociaux et culturels ainsi que sur le droit au développement de façon à offrir une meilleure compréhension de la manière dont ces droits de l'homme doivent être mis en oeuvre dans les programmes nationaux et internationaux. Mme Robinson a affirmé qu'en tant que Haut Commissaire, elle tirait sa force de la large communauté des défenseurs des droits de l'homme qui comprend des organisations et des individus représentant toutes les cultures et toutes les traditions.

Le Bureau du Haut Commissaire s'engage à appuyer tous ceux dont les activités sont guidées par le premier alinéa du préambule de la Déclaration des droits de l'homme qui stipule que "la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde".

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