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DH/N/212

L'ONU LANCE LES MANIFESTATIONS POUR LA CELEBRATION DU CINQUANTIEME ANNIVERSAIRE DE LA DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L'HOMME

8 décembre 1997


Communiqué de Presse
DH/N/212


L'ONU LANCE LES MANIFESTATIONS POUR LA CELEBRATION DU CINQUANTIEME ANNIVERSAIRE DE LA DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L'HOMME

19971208 Les droits de l'homme ne sont étrangers à aucune culture, ils appartiennent à tous les pays, déclare le Secrétaire général

Le Sous-Secrétaire général à l'information, M. Samir Sanbar, a donné ce matin le coup d'envoi aux manifestations de célébration du cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Une Table ronde internationale sur les droits de l'homme réunit ces lundi et mardi 8 et 9 décembre des journalistes pour une réflexion sur le rôle des médias dans les droits de l'homme; les droits de l'homme en action; le droit au développement et les droits de l'enfant et de la femme. Dans la matinée du 10 décembre, Journée internationale des droits de l'homme, se tiendra une manifestation spéciale sur les thèmes de la "Déclaration universelle des droits de l'homme : "les droits individuels opposés aux droits collectifs" et "l'éducation en matière des droits de l'homme, une étape sur la voie du renforcement du respect des droits de l'homme", à laquelle participeront notamment Mme Hillary Rodham Clinton, épouse du Président des Etats-Unis, et M. Wole Soyinka, prix Nobel de littérature. Une exposition sur les droits de l'homme sera par ailleurs inaugurée le 10 décembre à 13 heures dans la partie nord de l'entrée des visiteurs.

S'adressant ce matin, dans un message télévisé, aux participants à la Table ronde internationale des journalistes, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, a rappelé l'universalité, l'interdépendance et l'indivisibilité des droits l'homme. Les droits de l'homme sont ce qui nous rend humain, leur respect est le fondement de la dignité de l'homme. La tolérance garantit la liberté et les droits de l'homme sont l'expression de cette tolérance, fondement de la paix et du progrès. Les droits de l'homme ne sont étrangers à aucune culture et appartiennent à tous les pays. L'universalité des droits de l'homme permet de défier toutes les forces. Ils sont un instrument de lutte contre toute forme de tyrannie, contre le colonialisme ou l'apartheid. Le Secrétaire général a appelé les jeunes à assurer le respect des droits de l'homme partout et en tout temps. Ils représentent le meilleur de nous-mêmes, faisons les vivre.

Dans son message, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Mme Mary Robinson, a souligné que la Déclaration universelle des Nations Unies n'a rien perdu de sa pertinence. Il s'agit d'un document essentiel sur la liberté et la dignité humaine. Cette Déclaration proclame l'universalité, l'interdépendance et l'approche holistique des droits énoncés. L'année 1998 ne doit pas seulement être l'occasion d'une célébration puisqu'un milliard de personnes continuent de vivre dans une pauvreté absolue privées ainsi de leur droit à la dignité. Il faut donc que cet anniversaire soit l'occasion de réexaminer l'engagement aux principes de la Déclaration. Mme Robinson a plaidé pour que les droits de l'homme fassent leur entrée dans les écoles et deviennent une réalité pour tous les enfants du monde.

Lançant les discussions, M. Fareed Zakaria, rédacteur en chef de "Foreign Affairs", a évoqué "la tension malheureuse" qui existe entre la démocratie et les droits de l'homme, plus précisément entre la démocratie et les droits constitutionnels. Le projet démocratique et le développement des droits constitutionnels sont deux projets historiquement distincts et conceptuellement et philosophiquement différents. La démocratie, caractérisée par des procédures électorales, fleurit dans le monde alors que ce n'est pas le cas des droits constitutionnels qui s'affaiblissent, a-t-il déclaré, en évoquant, entre autres, les parlements élus qui imposent des restrictions notamment au droit d'expression. Cette situation n'est pas accidentelle, a expliqué M. Zakaria. L'essence de la démocratie est de conférer un grand nombre de pouvoirs à des élus alors que celle des droits constitutionnels trace les limites de ces pouvoirs. Le plus grand danger pour la démocratie est la tyrannie de la majorité. La centralisation du pouvoir comporte en soi un grand danger en raison de l'énorme légitimité accordée à ce pouvoir. L'un des aspects les plus dramatiques de cette situation est le développement de conflits ethniques. La démocratie n'est pas la seule vertu, la bonne gouvernance requiert un régime mixte qui inclut une certaine dose de direction. Le développement des droits constitutionnels est un processus long contrairement à la démocratie. Il faut être tolérant envers les régimes considérés comme non démocratiques mais qui promeuvent les droits économiques et sociaux. Il faut, en outre, réfléchir davantage aux constitutions et procédures constitutionnelles, qu'on a eu tendance à voir jusqu'à présent comme de la paperasserie. Il s'agit de construire un système de pouvoir qui donne à des groupes la capacité de contrôler la majorité au pouvoir. La tâche requiert que nous trouvions des systèmes qui garantissent une véritable démocratie avec une vraie participation populaire. Au début de ce siècle, le Président américain, M. Woodrow Wilson, disait que le monde doit permettre l'épanouissement de la démocratie. En cette fin de siècle, la démocratie doit permettre l'épanouissement du monde.

Une Table ronde aura lieu à partir 15 heures sur le thème des droits de l'homme en action.

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- 3- DH/N/212 8 dcembre 1997

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