AG/726

L'ASSEMBLEE GENERALE APPELLE AU RESPECT DE LA TREVE OLYMPIQUE PENDANT LES PROCHAINS JEUX OLYMPIQUES D'HIVER DE NAGANO

25 novembre 1997


Communiqué de Presse
AG/726


L'ASSEMBLEE GENERALE APPELLE AU RESPECT DE LA TREVE OLYMPIQUE PENDANT LES PROCHAINS JEUX OLYMPIQUES D'HIVER DE NAGANO

19971125 Elle examine les voies et les moyens de renforcer la coopération entre l'ONU et l'OSCE

L'Assemblée générale a examiné ce matin le point 24 de son ordre du jour relatif à l'édification d'un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l'idéal olympique. A ce titre, elle a adopté sans vote une résolution présentée par Mme Mikako Kotani (Japon), qui a gagné deux médailles d'argent en natation synchronisée lors des Jeux olympiques d'été de Séoul et de Barcelone en 1988 et 1992.

Par cette résolution, l'Assemblée générale demande instamment aux Etats Membres d'observer la trêve olympique pendant les 18èmes Jeux olympiques d'hiver, qui se tiendront à Nagano (Japon), du 7 au 22 février 1998. Elle prie instamment les Etats Membres de prendre l'initiative d'observer cette trêve, individuellement et collectivement, et de chercher, conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies, à régler tous les différends internationaux par des moyens pacifiques.

Au cours du débat sur la question, les représentants des pays suivants ont fait une déclaration : Grèce, Chypre, Monaco, Maldives, Saint-Marin, Etats-Unis, Emirats arabes unis, Italie, Guyana, Andorre, Australie et Viet Nam.

L'Assemblée générale a ensuite entamé l'examen du point 40 de son ordre du jour qui concerne la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Au titre de cette question, l'Assemblée générale était saisie d'un projet de résolution, qui a été présenté par le représentant du Danemark. Aux termes de ce projet, l'Assemblée générale se féliciterait de la nouvelle amélioration de la coopération ainsi que du bon déroulement de l'action commune menée sur le terrain par l'ONU et l'OSCE. Elle louerait l'OSCE de s'être acquittée, en coopération avec l'ONU, du rôle que lui donnait l'Accord- cadre général pour la paix en Bosnie-Herzégovine. Elle se féliciterait de la collaboration étroite entre l'OSCE et l'ATNUSO. Elle féliciterait l'OSCE de s'être acquittée du rôle que le Comité permanent lui a confié en Albanie.

(à suivre - 1a)

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Elle se féliciterait par ailleurs que l'OSCE en Europe et l'ONU coopèrent aux fins du processus de paix en Géorgie. L'Assemblée générale appuierait sans réserve l'action menée par l'OSCE pour parvenir à un règlement pacifique du conflit sur lequel a porté la Conférence de Minsk et se féliciterait que l'ONU et l'OSCE coopèrent à ce sujet. Tout comme elle se féliciterait que l'ONU et l'OSCE continuent de coopérer étroitement au Tadjikistan.

L'Assemblée générale était également saisie d'un projet d'amendement au projet de résolution, qui a été soumis par le représentant de l'Azerbaïdjan. Aux termes de ce projet d'amendement, l'Assemblée générale appuierait pleinement l'action que mène l'OSCE en vue de parvenir à un règlement pacifique du conflit qui sévit dans la région du Haut-Karabakh en Azerbaïdjan et dans les alentours et se féliciterait de ce que l'ONU et l'OSCE coopèrent à ce sujet.

Les représentants des pays suivants sont intervenus dans le cadre du débat sur cette question : Luxembourg (au nom de l'Union européenne et de pays associés), Fédération de Russie, Ukraine, Lituanie, Liechtenstein, Norvège, Malte, Albanie, Slovénie et Arménie. L'Assemblée a également entendu l'intervention de M. Giancarlo Aragona, Secrétaire général de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Au cours de sa prochaine séance, qui devrait avoir lieu cet après-midi, vers 16 heures, après la réunion du groupe de travail de haut niveau à composition non limitée chargée d'examiner la situation financière de l'Organisation, l'Assemblée générale achèvera l'examen de la question de la coopération entre l'ONU et l'OSCE, en se prononçant sur le projet de résolution et le projet d'amendement dont elle a été saisie, l'Assemblée générale devrait ensuite procéder à l'examen des questions du multilinguisme (point 23) et du retour ou de la restitution de biens culturels à leur pays d'origine (point 27).

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Pour l'édification d'un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l'idéal olympique : adoption du projet de résolution (A/52/L.23/Rev.1)

Au titre de cette question, l'Assemblée générale était saisie d'un projet de résolution L.23/Rev.1, adopté sans vote et présenté par le Japon. Aux termes de ce projet, l'Assemblée demande instamment aux Etats Membres d'observer la trêve olympique pendant les 18e Jeux Olympiques d'hiver, qui se tiendront à Nagano (Japon), du 7 au 22 février 1998. Elle prend note de la notion de trêve olympique, vouée dans la Grèce antique à l'idéal de fraternité et de compréhension entre les peuples et prie instamment les Etats Membres de prendre l'initiative d'observer cette trêve, individuellement et collectivement, et de chercher, conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies, à régler tous les différends internationaux par des moyens pacifiques.

L'Assemblée générale demande à tous les Etats Membres de coopérer aux efforts menés par le Comité international olympique pour promouvoir la trêve olympique. Elle prie le Secrétaire général de promouvoir l'observation de la trêve olympique par les Etats Membres, appelant l'attention de l'opinion publique internationale sur la façon dont elle pourrait contribuer à renforcer la compréhension internationale, à promouvoir la préservation de la paix et à susciter la bonne volonté, et de coopérer avec le Comité international olympique à la réalisation de cet objectif. Elle note avec satisfaction que le Comité international olympique a décidé d'arborer le drapeau de l'ONU à toutes les épreuves des Jeux Olympiques.

Débat

M. CHRISTOS ZACHARAKIS (Grèce) a déclaré que l'"Ekecheria" est le coeur des Grecs depuis plus de 30 ans. C'est une vieille tradition grecque de mettre un terme aux conflits durant cette période de trêve olympique. Le représentant a estimé que l'application du principe de trêve olympique par la Communauté mondiale marquerait le début d'une nouvelle ère qui conduira à la disparition des tragédies humaines issues du fléau de la guerre. Le représentant a indiqué qu'Alexandre le Grand a reconnu l'importance de l'idéal et de l'esprit olympique. Il a appuyé l'idée que toute personne devrait partager les vertus de la perfection du corps, la générosité de l'esprit et la bonté de l'âme. Le représentant a précisé que l'idéal olympique a été dans le passé et le restera encore aujourd'hui source d'inspiration et d'espoir pour l'humanité. Dans l'esprit olympique, les discriminations ethniques, raciales, religieuses, politiques, linguistiques et autres sont totalement exclues et c'est le principe fondamental de l'égalité qui prévaut. Durant les trois derniers millénaires, le peuple grec s'est engagé à respecter l'idéal olympique fondé sur le principe de la compréhension, de la tolérance, de la solidarité et de la dignité. Cet idéal revêt une signification particulière de nos jour car le monde souffre de conflits armés au niveau national et

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régional, de génocides, de violence, du terrorisme, du fléau de la drogue, ce qui provoque la faim, la pauvreté, la misère, le chômage et la violation des droits de l'homme. La délégation grecque rend hommage au Comité olympique pour avoir encourager le respect de l'idéal olympique dans le but de protéger l'environnement, de parvenir à des progrès sociaux et de maintenir la paix. De l'avis du représentant, l'athlétisme est un facteur important d'encouragement pour les peuples afin qu'ils s'abstiennent de recourir à la violence.

M. SORITOS ZACKHOEOS (Chypre) a indiqué que le grand défi aujourd'hui est de respecter la trêve olympique lors des Jeux Olympiques d'hiver et d'été. La trêve olympique est l'expression d'une humanité qui prône la paix, la compréhension, la réconciliation. Il est donc important de renforcer le respect de la trêve olympique. Chypre est un petit pays qui a suivi depuis son indépendance, une politique étrangère active basée sur les principes du Droit international et de la Charte des Nations Unies, qui concordent avec les principes de l'idéal olympique. Le représentant a demandé que la proposition du Président Clérides de démilitariser l'île de Chypre soit acceptée afin que Chypre puisse participer aux prochains Jeux Olympiques en tant qu'Etat réunifié et pacifique. Le représentant a souhaité que le respect des droits de l'homme et du droit international devienne la norme du prochain millénaire et a félicité le Comité international olympique pour les efforts qu'il a déployés pour faire partager ses idéaux aux jeunes afin de favoriser le développement harmonieux de l'humanité.

M. JACQUES BOISSON (Monaco) a estimé que l'Assemblée générale se propose par le projet de résolution qu'elle s'apprête à adopter à demander instamment aux Etats Membres d'observer la trêve olympique pendant les XVIIIème Jeux Olympiques d'hiver qui se dérouleront à Nagano au mois de février prochain. C'est un appel sincère et lucide, aux belligérants, quels qu'ils soient, de suspendre ou de cesser tout conflit avant, pendant, et après ces jeux. Depuis l'inscription de ce thème à l'ordre du jour de l'Assemblée générale, en 1993, un appel solennel au respect de la tradition grecque de l'ekecheiria ou "trêve olympique" a régulièrement été lancé à l'occasion des Jeux Olympiques d'été et d'hiver. L'idéal que symbolise la Charte olympique est une philosophie de la vie exaltant et combinant en un ensemble harmonieux et équilibré les qualités du corps, de la volonté et de l'esprit.

Au-delà de cet appel devenu tradition, la délégation de Monaco souhaite également et sans réserve encourager la coopération entre le Comité international olympique (CIO) et le système des Nations Unies dans son ensemble. En adoptant la résolution qui lui est proposée sur le thème d'un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l'idéal olympique, l'Assemblée générale inscrirait, en la confortant, la collaboration de l'ONU et le Mouvement international olympique dans un processus régulier de longue durée dont les jeux Olympiques, tous les quatre ans, et les Jeux Olympiques d'hiver

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sont les événements les plus marquants. L'Assemblée générale doit s'employer à démontrer que le message qu'il contient n'est pas seulement un voeu symbolique, mais l'expression de la volonté de paix de la communauté mondiale, forte et unie face à l'odieuse violence des combats et des conflits armés incessants.

M. ZEENAD ABDUL WAHID (Maldives) a estimé que le Comité olympique international était la plus haute instance sportive dont les idéaux se rapprochent le plus de ceux des Nations Unies. Tous deux tendent à promouvoir la paix et la compréhension entre les nations, a estimé le délégué qui a plaidé en faveur d'une plus grande coopération entre les deux institutions. A cet égard, les Maldives considèrent l'observance de la trêve olympique comme un symbole essentiel de paix et appellent tous les Etats à l'observer durant les prochains Jeux Olympiques au Japon. Si les Maldives ne sont pas particulièrement connues pour leur participation aux événements sportifs internationaux majeurs, elles attachent néanmoins une grande importance aux sports. Rappelant que les petits Etats à population restreinte et aux ressources limitées ont du mal à se faire une place dans le monde compétitif des sports, les Maldives estiment qu'il faut faire du sport, qui est à la fois loisir et école de discipline, un instrument de paix et de compréhension dans le monde.

M. FILIPPI BALESTRA (Saint-Marin) a déclaré qu'en tant que plus vieille république du monde, Saint-Marin a toujours voulu défendre les idéaux et les principes de l'esprit olympique. Le représentant a estimé que les Jeux Olympiques étaient particulièrement importants pour les jeunes du monde car ils sont le symbole de l'unité entre les peuples, de la tolérance, de la fraternité et de la paix. C'est un exemple à suivre pour les jeunes du monde entier afin de favoriser le développement harmonieux de l'humanité. Le représentant a indiqué que ces valeurs prônées par l'esprit olympique devraient pouvoir se refléter dans la vie réelle. Toutefois, les Jeux Olympiques ne suffisent pas à éliminer les conflits mondiaux mais ils peuvent y contribuer. Saint-Marin insiste pour que la résolution soit adoptée afin de respecter cet héritage du respect de la trêve olympique.

M. BILL RICHARDSON (Etats-Unis) a déclaré que l'idéal olympique va au- delà des victoires et des records, il est l'expression de l'esprit sportif, de l'amitié et, finalement, de la paix. Il va au-delà de la compétition pour prendre en compte les activités humanitaires et inter-culturelles. Le sport est vraiment une activité mondiale qui entre dans les vies de toutes sortes de gens, qu'ils soient riches ou pauvres, qu'ils fassent la guerre ou la paix. Les compétitions internationales telles que les Jeux Olympiques, encouragent les nations à mettre de côté leurs différences grâce à un jeu à la loyale. Les co-auteurs de la résolution demandent aujourd'hui instamment à tous de réaffirmer la "Paix olympique", cette ancienne tradition selon laquelle toutes les hostilités devaient cesser entre belligérants durant la période olympique.

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Notre but est d'envoyer un message fort de paix à la jeunesse du monde, a-t-il déclaré. Il a estimé que la décision du Comité olympique international de faire flotter le drapeau des Nations Unies lors des futurs Jeux Olympiques servira à ce que des milliards d'athlètes et de spectateurs dans le monde entier se souviennent de cette résolution de l'Assemblée générale et de son message de paix et de stabilité internationale.

M. ANWAR BAROUT (Emirats arabes unis) a estimé que le sport joue un rôle premier dans les civilisations. L'esprit du sport, fondé sur la participation et sur la cohésion assure l'amitié entre les peuples. Les jeunes en particulier ont des besoins qui dépassent largement ceux de la sécurité alimentaire ou de l'accès à la technologie. Le sport peut sublimer leur création et enrichir leur culture. Le représentant, affirmant la foi de son pays dans le sport, à invité l'Assemblée générale à promouvoir la participation des jeunes pour rejeter la violence, le terrorisme et les drogues car le sport répond à l'idéal de cohésion. Il a approuvé les principes de la Trêve olympique. Il a invité tous les Etats à respecter cette Trêve car elle insuffle un esprit de tolérance et de respect de l'être humain, quelle que soit sa race ou son ethnie. Le représentant a déclaré que son pays a apporté un grand soin au développement de la jeunesse dans le domaine sportif. Il a créé la cité Olympique et y a consacré des budgets importants. Afin de garder le lien avec le patrimoine arabe, les Emirats arabes unis ont développé les courses de chameau dans les pays arabes.

M. PAOLO FULCI (Italie) a rappelé que la tradition de la trêve olympique exprime l'aspiration permanente de l'humanité à la paix et l'idée que le sport révèle le meilleur de l'être humain, même aux pires moments. La noble tradition de la trêve olympique établit un lien symbolique avec les objectifs premiers de notre organisation : le maintien de la paix et de la sécurité. Mais la relation entre le Comité olympique et le système des Nations Unies a plusieurs facettes et s'inscrit dans le cadre d'accords de coopération avec différentes organisations spécialisées des Nations Unies. Aujourd'hui, a souligné M. Fulci, le sport joue un rôle vital pour les jeunes en les aidant à donner le meilleur d'eux-mêmes à travers un esprit de saine compétition, et en leur inculquant un sens social. Il aide également à prévenir de nombreuses maladies sociales et c'est pourquoi les autorités sportives italiennes ont développé plusieurs programmes qui montrent comment le sport peut aider à réaliser une société débarrassée de la drogue. Pour conclure, M. Fulci a exprimé le souhait que la tradition des Jeux Olympiques se perpétue afin que les générations futures continuent de vivre selon l'idéal olympique.

Mme PAULETTE CORNETTE (Guyana) a déclaré que l'initiative prise par les Nations Unies et le Comité international olympique (CIO) de coopérer de façon à réaliser des objectifs communs devrait profiter à l'ensemble de l'humanité. Le Mouvement olympique peut en effet contribuer à un monde pacifique et meilleur en adhérant à des principes tels que le développement de l'humanité

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et le respect de la dignité humaine. Son oeuvre peut, par conséquent, conforter les buts et principes des Nations Unies. Le Mouvement olympique a existé bien avant l'ONU. Mais, tous deux ont permis de réaliser d'importants progrès et doivent continuer à faire preuve de dynamisme pour promouvoir un monde meilleur. La représentante s'est félicitée des contributions apportées par le CIO qui a su dépasser le simple domaine sportif en participant avec l'Organisation à la promotion de l'idéal olympique, au respect de la trêve olympique ainsi qu'à des activités humanitaires.

M. JULI MINOVES-TRIQUELL (Andorre) a déclaré que quiconque a fait du sport un moment dans sa vie connaît les bienfaits, pour le corps et pour l'esprit, de ces activités. Selon lui, beaucoup de problèmes sociaux, ainsi que l'apathie de beaucoup de jeunes, pourraient trouver un remède dans la pratique du sport, dans l'inspiration de l'idéal olympique. La Principauté d'Andorre s'associe aux pays qui, comme elle, ont coparrainé la résolution sur l'édification d'un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l'idéal olympique. L'Andorre souhaite exhorter tous les Etats à observer la trêve olympique pendant les 23ème jeux Olympiques d'hiver à Nagano du 7 au 22 février 1998. Les petits pays membres des Nations Unies ont toujours montré une sensibilité particulière pour les idéaux de l'olympisme, et en cela, il convient de saluer la constance de la principauté de Monaco dans l'appuie qu'elle a donné régulièrement à la présence des Nations Unies dans le mouvement olympique. C'est peut-être parce que les petits Etats, par la nécessité de leur histoire comprennent mieux le "zero sum game" des guerres et le "positive sum game" de la compétition à travers le sport. Ce sont des Etats qui gagnent peu de médailles aux Jeux Olympiques, mais qui y participent avec résolution.

Mme ANNE WENSLEY (Australie) a déclaré qu'elle ne voyait pas qui pourrait s'opposer au projet de résolution présenté aujourd'hui tant les idéaux qui le sous-tendent sont inattaquables. Le Gouvernement australien, qui va accueillir les prochains Jeux Olympiques, va tout mettre en oeuvre pour faire connaître ces idéaux, qui sont les mêmes que ceux de l'ONU et ceux de l'Australie. S'agissant de l'environnement, l'Australie veut faire de ces Jeux Olympiques les plus verts de tous les temps. Ce seront des Jeux écologiques. En ce qui concerne la santé, les Jeux para-olympiques, qui feront intervenir 4 000 athlètes dans 18 disciplines seront les plus importants jamais organisés. L'Australie va faire un effort particulier dans sa région pour la promotion des petits Etats et pour que les peuples de l'Océanie puissent participer à ces Jeux. Les principes d'équité sont également ceux de l'idéal Olympique. La représentante a déclaré que la bannière des Nations Unies, hissée lors des Jeux Olympiques, sera vue par environ 3,5 milliards de personnes dans le monde entier, qui seront aussi touchés par les idéaux des Nations Unies.

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M. PHAM QUANG VINH (Viet Nam) a estimé que les Jeux Olympiques étaient un moyen de promouvoir la compréhension entre les nations, la solidarité et l'amitié, particulièrement parmi les jeunes du monde, à travers le sport et la culture. C'est également un instrument au service de la paix qui contribue à promouvoir les buts et principes de la Charte des Nations Unies. A cet égard, le Viet Nam et son Comité olympique soutiennent fermement le rétablissement et l'observance de la trêve olympique et ce, dès les prochains Jeux en février prochain au Japon. Le Gouvernement vietnamien a toujours attaché une grande importance au développement des sports et à la promotion de la paix, de la solidarité et de l'amitié entre les peuples du monde et il a réaffirmé son engagement à faire tout son possible pour promouvoir la trêve olympique et la Charte olympique au Viet Nam.

Coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe

Rapport du Secrétaire général (A/52/450)

Au titre de cette question, l'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Secrétaire général présenté conformément à sa résolution 51/57 de l'Assemblée générale du 12 décembre 1996. Par ce texte, le Secrétaire général était prié de continuer à examiner avec le Président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, les possibilités de renforcer la coopération, les échanges d'informations et la coordination entre l'Organisation des Nations Unies et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Le Secrétaire général estime que la coopération entre l'ONU et l'OSCE et la coordination de leurs activités se sont encore améliorées au cours de l'année écoulée. Les deux organisations ont des accords de coopération dans toute une série de domaines et s'efforceront de renforcer les liens qui les unissent. En outre, le Secrétaire général de l'ONU et le Président en exercice de l'OSCE ont établi et entretiennent de bonnes relations.

Le rapport indique que dans le cadre de la répartition des activités dont les deux organisations étaient convenues à titre officieux, l'ONU a continué de jouer un rôle de premier plan dans les activités de rétablissement de la paix au Tadjikistan et en Abkhazie (Géorgie), tandis que le rôle principal est revenu à l'OSCE en République de Moldova, en Ossétie du Sud et en Géorgie, ainsi que dans le conflit touchant le Haut-Karabakh (Azerbaïdjan). Les deux organisations se sont particulièrement attachées à établir des contacts plus étroits et à renforcer leur coopération, tant sur le terrain qu'à la table des négociations et entre leurs sièges respectifs, ce qui leur a permis de faire meilleur usage des ressources allouées par la communauté internationale au bénéfice des pays assistés. Au cours de l'année écoulée, la coopération entre l'ONU et l'OSCE s'est manifestée à différents niveaux.

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Le 2 juillet 1997, à Genève, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l'OSCE et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont organisé la première réunion du groupe directeur de la Conférence régionale sur les problèmes des réfugiés, des personnes déplacées, des victimes d'autres formes de déplacements involontaires et des rapatriés dans les pays de la Communauté d'Etats indépendants et les Etats voisins concernés (CEI). Le processus de consultations tripartites officieuses entre l'ONU, l'OSCE et le Conseil de l'Europe, qui a démarré en juillet 1993, s'est poursuivi avec la tenue de consultations à Genève en janvier 1997. Le Comité international de la Croix-Rouge et l'OIM y ont également participé. Les discussions ont porté sur l'ex-Yougoslavie, le Caucase et l'Asie centrale, et sur la suite donnée à la Conférence régionale qui s'est tenue en mai 1996. Ces consultations tripartites ont permis de mettre en place de nouveaux circuits de communication et de rapprocher les différentes cultures institutionnelles. Elles ont aussi favorisé une participation active des organes de l'OSCE et du Conseil de l'Europe à un dialogue continu avec les organismes humanitaires dont le siège se trouve à Genève. L'ONU, l'OSCE et le Conseil de l'Europe ont estimé qu'ils devraient pouvoir s'épauler davantage, en particulier pour consolider la démocratie et l'Etat de droit, ainsi que dans le domaine constitutionnel et celui des droits des minorités. En outre, ils envisagent de resserrer leurs contacts avec les institutions économiques et financières internationales.

En Ex-Yougoslavie, l'OSCE a été chargée de superviser les élections municipales en Bosnie-Herzégovine qui se sont tenues les 13 et 14 septembre 1997. Dans le cadre de son mandat, la Mission des Nations Unies en Bosnie- Herzégovine a aidé l'OSCE à organiser le scrutin suivant les modalités de coopération établies lors des élections de septembre 1996. Suite à une décision du Tribunal d'arbitrage du 14 février 1997, la zone de Brcko a été provisoirement placée sous surveillance internationale. A cet égard, les effectifs du Groupe international de police de l'ONU (GIP) ont été renforcés de 200 hommes pour l'exécution des tâches liées à la mise en oeuvre de cette sentence arbitrale. L'OSCE a ouvert un centre à Brcko afin de créer une communauté d'objectifs pour la mise en oeuvre de la sentence et de renforcer sa présence dans la zone.

En République de Croatie, l'Administration transitoire des Nations Unies en Slavonie orientale (ATNUSO) et l'OSCE ont coopéré dans divers domaines, en particulier pour ce qui est des mesures de confiance et de réconciliation et pour la mise en place d'institutions, processus et mécanismes démocratiques au niveau municipal et à l'échelon des districts ou des comtés. Ils ont également coopéré dans le domaine du contrôle de l'application de la législation croate et celui de la mise en oeuvre des accords concernant d'une part le rapatriement de tous les réfugiés et déplacés ainsi que la protection des membres des minorités nationales et de leurs droits et d'autre part les élections d'avril. Pendant toute la durée du processus électoral en Slavonie

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orientale, le groupe électoral de l'ATNUSO a entretenu d'étroites relations de travail avec le Bureau de l'OSCE dans la région. En outre, c'est en étroite coopération que l'ATNUSO et l'OSCE ont planifié la présence que la seconde maintiendra dans la région lorsque le mandat de la première prendra fin en 1998.

Au Tadjikistan, l'OSCE et l'ONU continuent d'unir leurs efforts pour trouver rapidement une solution politique au conflit. Les pourparlers interdadjiks auxquels des représentants de l'OSCE ont assisté en qualité d'observateurs, ont abouti à la signature, le 27 juin 1997, de l'Accord général sur l'instauration de la paix et de l'entente nationale au Tadjikistan. L'ONU et l'OSCE coordonnent étroitement leurs actions de manière à faciliter l'application de l'Accord général.

Projet de résolution (A/52/L.38)

Au titre de cette question, l'Assemblée générale était saisie d'un projet de résolution. Aux termes de ce projet, l'Assemblée générale se féliciterait de la nouvelle amélioration de la coopération ainsi que du bon déroulement de l'action commune menée sur le terrain par l'Organisation des Nations Unies et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Elle louerait l'OSCE de s'être acquittée, en coopération avec l'Organisation des Nations Unies, du rôle que lui donnaient l'Accord-cadre général pour la paix en Bosnie-Herzégovine . Elle noterait avec satisfaction que l'OSCE est disposée à continuer de contribuer à un règlement pacifique en Bosnie- Herzégovine et dans les alentours. Elle se féliciterait en outre que le Conseil permanent de l'OSCE ait décidé de superviser la préparation et la tenue des élections en Républika Sprska. Elle soulignerait qu'il incombe aux parties d'assurer la mise en oeuvre rapide et intégrale de l'Accord-cadre général pour la paix en Bosnie-Herzégovine et qu'il incombe aux autorités compétentes de Bosnie-Herzégovine de donner pleinement effet aux résultats des élections municipales des 13 et 14 septembre 1997.

L'Assemblée générale se féliciterait de la collaboration étroite entre l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et l'Administration transitoire des Nations Unies pour la Slavonie orientale, la Baranja et le Srem occidental(ATNUSO), notamment en ce qui concerne les mesures de confiance et la réconciliation, ainsi que le renforcement des institutions, des processus et mécanismes démocratiques au niveau municipal et au niveau du district ou comté en vue d'assurer la réinsertion pacifique et le retour en toute sécurité des réfugiés et des personnes déplacées dans la région. En outre, elle féliciterait l'OSCE de s'être acquittée du rôle que le Comité permanent lui a confié en Albanie par sa décision du 27 mars 1997. Elle se féliciterait par ailleurs que l'OSCE en Europe et l'ONU coopèrent aux fins du processus de paix en Géorgie, notamment par l'intermédiaire du Bureau des droits de l'homme de Soukhoumi.

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L'Assemblée générale appuierait sans réserve l'action menée par l'OSCE pour parvenir à un règlement pacifique du conflit sur lequel a porté la Conférence de Minsk et se féliciterait que l'ONU et l'OSCE coopèrent à ce sujet. Tout comme elle se féliciterait que l'ONU et l'OSCE continuent de coopérer étroitement au Tadjikistan et que l'Accord général sur l'instauration de la paix et de l'entente nationale au Tadjikistan ait été signé le 27 juin 1997. A cet égard, elle inviterait les parties à appliquer intégralement cet accord.

Elle prierait le Secrétaire général de continuer à examiner avec le Président en exercice de l'OSCE la possibilité de renforcer encore la coopération, les échanges d'informations et la coordination entre l'ONU et l'OSCE, en évitant dans toute la mesure du possible les doubles emplois et les chevauchements dans les domaines où les deux organisations ont chacune un rôle à jouer.

Amendement (A/52/L.39)

Par le projet de résolution A/52/L.39,l'Azerbaïdjan a proposé un amendement au projet de résolution A/52/L.38, aux termes duquel l'Assemblée générale appuierait pleinement l'action que mène l'OSCE en vue de parvenir à un règlement pacifique du conflit qui sévit dans la région du Haut-Karabakh en Azerbaïdjan et dans les alentours et se féliciterait de ce que l'ONU et l'OSCE coopèrent à ce sujet.

Débat

M. JEAN-LOUIS WOLZFELD, Luxembourg, (au nom de l'Union européenne, des pays d'Europe centrale et orientale associés à l'Union européenne, la Bulgarie, l'Estonie, la Hongrie, la Lituanie, la Lettonie, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et le pays associé Chypre), a déclaré que l'Union européenne, en tant que moteur de l'intégration, de la stabilité et de la prospérité en Europe, a joué un rôle déterminant dans le développement de l'OSCE. L'OSCE, organisation de sécurité transatlantique et paneuropéenne, est devenue une instance essentielle pour la gestion des changements qui se sont produits en Europe au cours de ces dernières années. Le représentant a indiqué que l'Union européenne continuera à jouer un rôle important à l'appui de la stabilité et de la sécurité en Europe, tout en s'élargissant dans les années à venir. L'Union européenne reste particulièrement attachée au renforcement de l'efficacité politique et des capacités opérationnelles de l'OSCE. En outre, elle appuie le renforcement du rôle de l'OSCE en tant qu'instrument fondamental de la diplomatie préventive, de la prévention des conflits, de la gestion des crises et du relèvement après les conflits dans la région de l'OSCE. De l'avis du représentant, le renforcement du rôle de l'OSCE lui permettra de mieux assumer ses responsabilités en tant qu'organisation régionale au sens du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.

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Après avoir évoqué l'étroite coopération de l'OSCE et de l'ONU dans des opérations conjointes dans un certain nombre de missions relatives à la préservation de la paix et de la sécurité internationales, notamment en ex- Yougoslavie, en Géorgie, au Tadjikistan, dans le Haut-Karabakh et en Albanie, il s'est félicité des conclusions du Sommet de l'OSCE qui a eu lieu à Lisbonne les 2 et 3 décembre 1996. De l'avis du représentant, la Déclaration de Lisbonne sur un modèle commun et global de sécurité pour l'Europe au XXIe siècle, consolidera la sécurité et la stabilité dans la région de l'OSCE et contribuera à fournir un cadre au sein duquel les Etats, les organisations s'occupant de la sécurité et les accords régionaux et sous-régionaux pourront oeuvrer de concert de façon constructive et en se renforçant mutuellement.

Le représentant a indiqué que la dimension humaine reste une priorité pour l'OSCE, comme elle l'a été depuis le début du processus d'Helsinki. Le respect et la promotion des droits de l'homme, l'élimination de toutes les formes de discrimination et l'existence des médias libres et indépendants sont des conditions nécessaires à une démocratie viable, à la consolidation des institutions démocratiques et à l'instauration de la confiance entre le gouvernement et la population, a-t-il conclu.

M. SERGEI LAVROV (Fédération de Russie) s'est félicité des progrès accomplis au cours des dernières années en matière de coopération entre l'ONU et l'OSCE, ce qui a permis, conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, de renforcer la stabilité mondiale et régionale dans un monde multipolaire. Cette coopération devrait continuer à mettre l'accent sur des questions d'intérêt primordial pour la communauté internationale, notamment la promotion du règlement des conflits, le maintien de la paix et la fourniture d'une assistance humanitaire. La Fédération de Russie a constamment préconisé un renforcement institutionnel de l'OSCE afin d'en faire une organisation régionale, conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies. Le caractère universel de l'OSCE fournit la base d'une consolidation de son système de coordination et de prise de décision vis-à-vis des autres organisations européennes et euro-atlantiques responsables des questions de sécurité.

M. Lavrov a estimé que la mise en oeuvre des décisions fondamentales adoptées lors du Sommet de l'OSCE à Lisbonne, qui concerne l'élaboration d'un modèle de sécurité commun et global pour le XXIe siècle en Europe, contribuera à renforcer la paix et la sécurité en Europe. La Fédération de Russie attache une grande importance à la charte sur la sécurité en Europe actuellement en cours d'élaboration au sein de l'OSCE. Au cours de la réunion des Ministres des affaires étrangères de l'OSCE qui aura lieu les 17 et 18 décembre prochains à Copenhague, les membres de l'organisation devront définir les limites et paramètres de la future charte. Les Nations Unies dont l'appui est extrêmement utile pour la réalisation d'une idée européenne commune, doit soutenir davantage la nouvelle structure de coopération et de sécurité en Europe.

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La Fédération de Russie accueille avec satisfaction et appuie le renforcement de la coopération entre les Nations Unies et l'OSCE dans la recherche d'un règlement des conflits ayant pour cadre le territoire de la Communauté des Etats indépendants (CEI), particulièrement en Géorgie, au Tadjikistan et au Haut-Karabakh. La coopération de l'ONU et de l'OSCE a été particulièrement fructueuse pour la mise en oeuvre de l'Accord de paix en Bosnie-Herzégovine, ainsi que le déploiement de la Force de protection multinationale en Albanie. Le représentant a fait valoir que la nouvelle Mission en Croatie devra accorder une grande importance aux droits des réfugiés. La Fédération de Russie soutient les activités de l'OSCE relatives à la question des droits de l'homme en Lettonie et en Estonie qui a fait l'objet d'un consensus de l'Assemblée générale lors de sa cinquante et unième session. Le représentant a souligné l'importance de l'aide apportée par la Commission économique pour l'Europe des Nations Unies et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

M. VOLODYMYR YEL'CHENKO (Ukraine) a noté avec satisfaction qu'au cours des dernières années la coopération entre les Nations Unies et l'OSCE a été fructueuse aux niveaux politique et organisationnel. L'Ukraine apprécie hautement les efforts des Nations Unies et de l'OSCE dans l'ex-Yougoslavie. La mise en oeuvre des Accords de Dayton est devenu un défi important pour ces deux organisations. Nous espérons que le haut niveau de coopération atteint entre les deux organisations dans ce processus sera maintenu pendant la période d'après-conflit et de construction de la paix dans l'objectif de consolider le rôle de la société civile en Bosnie-Herzégovine. Il a soutenu les efforts de maintien de la paix de l'ONU et de l'OSCE dans le conflit du Haut-Karabakh. L'Ukraine, a-t-il rappelé, avait demandé la présence et la participation de l'OSCE dans le règlement du conflit en Transnistrie, ainsi qu'une plus large implication des experts des Nations Unies dans ce processus.

Nous croyons que la coopération entre les Nations Unies et l'OSCE dans le domaine humanitaire devrait être une priorité pour ces organisations, a expliqué le représentant. Il y a plus de migrations forcées, de réfugiés et de personnes déplacées que jamais, et cela constitue un véritable défi à la sécurité et à la stabilité en Europe. Il faut donc développer une interaction entre le Bureau du Haut Commissaire pour les réfugiés, le Bureau de Varsovie de l'OSCE pour les institutions démocratiques et les droits de l'homme et le Haut Commissaire de l'OSCE sur les minorités nationales. Les dimensions écologiques et économiques ne sont pas des domaines moins importants de la coopération entre les deux organisations, a-t-il conclu.

M. OSKARAS JUSYS (Lituanie) s'est félicité des contacts de plus en plus étroits entre le Secrétaire général de l'ONU et le Président en exercice et le Secrétaire général de l'OSCE et a encouragé le développement de ces contacts au niveau politique. La Lituanie soutient en outre le renforcement des activités de l'OSCE en tant qu'instrument essentiel d'alerte rapide, de

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prévention des conflits, de gestion des crises et de rétablissement de la paix. A l'instar des Nations Unies, l'OSCE joue un rôle clef dans le renforcement de la stabilité, de la transparence et de la prévision des conflits qui sont des éléments indispensables de la sécurité. La coopération entre l'ONU et l'OSCE peut prendre plusieurs formes et notamment, des consultations, un soutien diplomatique et opérationnel, le codéploiement et des actions conjointes. Le dialogue entre les deux organisations a produit des résultats tangibles, notamment au Tadjikistan, en Albanie, dans le Caucase ou en Bosnie-Herzégovine, a souligné M. Jusys. Il a estimé que si le maintien de la paix et de la sécurité internationales demeurait la responsabilité première des Nations Unies, l'OSCE devrait pouvoir soulager l'ONU de certains de ces fardeaux régionaux. L'ONU et l'OSCE peuvent se compléter avantageusement pour répondre aux défis de la sécurité. Un autre domaine de coopération entre les deux organisations est celui des affaires humanitaires et la Lituanie encourage fortement le développement de la collaboration dans ce domaine, en particulier en ce qui concerne la gestion des problèmes migratoires. Pour finir, M. Jusys a déclaré qu'il n'y avait qu'une ONU et qu'une OSCE, que chacune d'entre elles est unique et indispensable pour répondre aux problèmes internationaux et qu'ensemble, elles constituent un outil puissant et complémentaire pour rapprocher les peuples d'Europe et du monde.

Mme CLAUDIA FRITSCHE (Liechtenstein) a indiqué que la fin de la guerre froide a provoqué de nombreux changements pour l'Organisation des Nations Unies mais également pour l'Organisation de coopération et de sécurité en Europe (OSCE). Pendant cette période, la coopération entre les deux organisations s'est renforcée, approfondie et développée. La représentante s'est réjouie de ce que l'OSCE ait apporté une contribution très importante aux activités menées par l'ONU ces dernières années. La coopération entre l'ONU et l'OSCE, basée sur les principes de complémentarité et d'intérêt commun, couvre aujourd'hui des activités de plus en plus larges dans certains pays spécifiques. La représentante a évoqué le cas de la Bosnie-Herzégovine où l'OSCE à surveiller la tenue des élections municipales, et de l'Albanie dans lequel l'OSCE a pu répondre rapidement à une situation de crise. Selon la représentante, d'autres domaines dans lesquels agissent les deux organisations sont moins visibles mais tout aussi importants et qui ont des résultats à long terme, notamment dans les activités menées par l'OSCE pour rendre la confiance et permettre la réconciliation dans l'ex-Yougoslavie.

Mme Fritsche a précisé que l'interaction entre les deux organisations pourrait encore se renforcer. Les activités notamment dans le domaine de la dimension humanitaire sont importantes pour les Nations Unies et pourraient être renforcées par un échange d'informations entre les deux organisations. La représentante a estimé qu'il était crucial que la coopération entre les organisations internationales, en particulier dans les situations d'urgence, soit fondée sur une compréhension claire et un cadre de travail précis afin de permettre une coordination maximale des activités des deux organisations.

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M. HANS JACOB BIORN LIAN (Norvège) a déclaré que depuis le Sommet de Paris en 1990, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a démontré sa capacité de coopérer avec les Nations Unies, ainsi qu'avec les autres organisations liées à la sécurité, notamment dans sa façon de résoudre les crises. Les responsabilités partagées des Etats Membres de l'OSCE et le principe du consensus sont les principes fondamentaux sur lesquelles l'OSCE fonctionne. Le représentant a demandé que la capacité opérationnelle de l'OSCE soit davantage développée, ce qui implique une amélioration du financement de ses opérations, sans pour autant créer de nouvelles structures ni interférer avec la souplesse de l'Organisation. Il a noté avec satisfaction les conclusions du rapport du Secrétaire général concernant l'amélioration de la coopération et de la coordination au cours de l'année passée. Celles-ci peuvent encore augmenter. Le représentant a noté que l'OSCE est appelée à se développer plus avant et à améliorer son efficacité dans différents domaines. Cette perspective mérite notre soutien. Il a conclu en remarquant que l'OSCE est une organisation qui atteint des objectifs concrets avec un financement relativement modeste.

M. GEORGE SALIBA (Malte) a estimé qu'il fallait dégager un consensus permettant d'utiliser les mécanismes de l'OSCE comme instrument de diplomatie préventive de premier ressort. Le rôle joué par l'OSCE, tant en Bosnie- Herzégovine, qu'au Tadjikistan, en Géorgie ou en Albanie, a démontré ses capacités et sa contribution à la paix et à la sécurité régionale et internationale ainsi qu'une coopération renforcée avec les Nations Unies. De même, les activités menées par l'OSCE dans le domaine humanitaire restent essentielles pour garantir une forme de gouvernement démocratique et le respect des droits de l'homme. A cet égard, Malte soutient fermement le principe des consultations tri-partites entre l'ONU, l'OSCE et le Conseil de l'Europe. En outre, Malte, qui a toujours soutenu l'idée que la sécurité en Méditerranée était en étroite relation avec la paix et la sécurité en Europe et dans le reste du monde, concentre ses efforts sur des initiatives permettant de renforcer l'accès des partenaires méditerranéens à toutes les activités de l'OSCE. Pour finir, Malte partage l'idée qu'il devrait y avoir une division appropriée du travail entre l'ONU et l'OSCE, qui donnerait inévitablement à l'OSCE des responsabilités conformes à son statut d'organisation régionale et renforcerait effectivement la coopération entre les deux organisations.

M. SOKOL KONDI (Albanie) s'est déclaré convaincu de l'impact positif que la coopération entre les deux organisations peut avoir sur la paix et la sécurité internationales. Les organisations régionales sont des instruments utiles pour la promotion de la paix, de la sécurité et la coopération dans les régions. Le représentant s'est réjoui du rôle de l'OSCE en matière de prévention des conflits. A son avis, la coopération entre les Nations Unies et l'OSCE peut être particulièrement utile dans les domaines de gestion et de prévention des conflits, par l'échange d'informations , par des missions

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communes dans les régions après le conflit et par des programmes coordonnés dans les domaines de la démilitarisation, de l'établissement d'institutions démocratiques et de l'assistance électorale. Le Gouvernement albanais se réjouit du rôle et de la contribution de l'OSCE dans la crise qui a ébranlé son pays. Le représentant a indiqué que l'Albanie peut témoigner du soutien politique puissant que l'OSCE a apporté dans le domaine de l'aide humanitaire et pour stabiliser sa présence en Albanie. De l'avis du représentant, la coopération entre l'OSCE et l'ONU en Albanie peut être considérée comme un bon exemple de l'action internationale coordonnée. L'Albanie, après les élections parlementaires, s'efforce à présent de mettre en place des institutions démocratiques. A cet égard, l'OSCE a épaulé les efforts du pays pour parvenir à la démocratisation. Le représentant a cependant regretté que malgré les appels répétés de la Communauté internationale, le problème du Kosovo n'ait toujours pas été réglé et ce à cause du manque de coopération des autorités yougoslaves. Le représentant a demandé que la communauté internationale déploie tous les efforts nécessaires pour trouver une solution pacifique au problème du Kosovo et permette de contribuer positivement à la paix dans la région, à développer des relations de bon voisinage et relancer et renforcer la paix et la stabilité dans la région troublée des Balkans.

M. SAMUEL ZBOGAR (Slovénie), après s'être associé à la déclaration faite par le Luxembourg au nom de l'Union européenne et de pays associés, a souligné que l'OSCE est une des organisations régionales qui ont su saisir l'occasion qui leur était offerte, à la fin de la guerre froide, de renforcer la coopération et le développement et de promouvoir la démocratisation, la défense des droits de l'homme et la paix. Il a estimé que l'avenir de la paix et de la sécurité à l'échelle mondiale dépendra dans une large mesure de l'accroissement de la coopération de l'ONU avec les organisations régionales. Le représentant a indiqué que l'OSCE réalise actuellement un inventaire des instruments efficaces et des expériences accumulées sur certains problèmes spécifiques qui concernent notamment les activités du Haut Commissaire aux minorités nationales, les actions préventives et de médiation de l'OSCE sur le terrain et la surveillance des élections.

Pour le représentant, les leçons apprises en Albanie et en Bosnie- Herzégovine prouvent que les organisations internationales et régionales existantes disposent d'outils efficaces pour prévenir les conflits et oeuvrer efficacement à l'issue de ceux-ci. La Slovénie a, pour sa part, participé activement aux efforts internationaux déployés pour résoudre les conflits en Albanie et en Bosnie-Herzégovine. S'agissant de ce dernier conflit, la Slovénie a accueilli en septembre dernier un Séminaire international organisé sous l'égide de l'OSCE qui a permis de rendre hommage aux résultats positifs et irréversibles à inscrire au crédit de la coopération entre les organisations et les institutions internationales mise en place dans ce pays particulièrement meurtri.

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M. MOVSES ABELIAN (Arménie) a exprimé le soutien de son pays au renforcement du rôle de l'OSCE en matière de diplomatie préventive, de prévention des conflits, de gestion des crises, et de reconstruction après les conflits. Au nombre des défis auxquels l'OSCE est confrontée aujourd'hui, il y a la résolution des conflits ethniques nés de la fin de la guerre froide, a fait observer le délégué. A cet égard, une des tâches qui incombent à l'OSCE actuellement, est la résolution pacifique du conflit au Haut-Karabakh. L'Arménie considère qu'une solution acceptable par toutes les parties impliquées est la clef de l'établissement d'une paix et d'une stabilité durables dans la région, d'une croissance économique soutenue et de la prospérité pour l'Arménie, l'Azerbaïdjan et le Haut-Karabakh. L'Arménie, tout en réitérant son engagement en faveur d'un règlement négocié du conflit, demande à l'Azerbaïdjan de négocier directement avec les représentants élus du Haut-Karabakh car elle considère qu'il ne peut y avoir de solution finale sans la participation directe des habitants aux délibérations concernant leur statut politique.

M. GIANCARLO ARAGONA, Secrétaire général de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), a estimé qu'il y a deux jours, l'OSCE a conclu avec succès en Bosnie-Herzégovine une opération délicate, à savoir la supervision des élections de l'Assemblée de la République Srpska. Elle a ainsi contribué à la paix. La Bosnie-Herzégovine a été, en 1997 comme en 1996, un défi majeur à affronter. L'OSCE continuera à agir de cette façon en 1998 et à accomplir les missions qui lui ont été assignées par les Accords de Paris-Dayton. Evoquant les différents terrains d'action de l'OSCE, le Secrétaire général de l'OSCE s'est félicité de la contribution essentielle de la force multinationale autorisée par le Conseil de sécurité en Albanie. Il a estimé que cette crise a été une étape importante pour l'OSCE, en ce que l'Organisation a mis en place très rapidement un cadre de coordination ouvert à toutes les organisations, afin de permettre une exécution des tâches à la fois efficace, économique et génératrice de synergies. Il a en outre déclaré que la Croatie présente un intérêt particulier en termes de coopération entre les Nations Unies et l'OSCE.

La coopération pragmatique, fondée sur le respect des compétences et de l'expertise de chaque organisation est devenue la règle et non plus l'exception, mais elle peut encore être renforcée. Il a noté que les contacts entre le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et le chef de la mission de l'OSCE sont constants au Tadjikistan. Par ailleurs, la dimension humanitaire est une composante essentielle de la sécurité. Le Haut Commissaire aux minorités nationales et le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme se sont trouvés confirmés dans leur rôle d'alerte rapide et de diplomatie préventive, a-t-il noté. Quant à la conférence ministérielle qui se tiendra dans trois semaines à Copenhague, elle devrait définir la manière de progresser dans l'élaboration du modèle de sécurité; les participants devraient en outre adopter un mécanisme de financement nouveau pour les opérations de grande ampleur de l'OSCE.

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