AG/711

FAIRE DE LA CULTURE DE LA PAIX UNE PRIORITÉ POUR LES NATIONS UNIES, DEMANDENT LES ORATEURS A L'ASSEMBLEE GENERALE

31 octobre 1997


Communiqué de Presse
AG/711


FAIRE DE LA CULTURE DE LA PAIX UNE PRIORITÉ POUR LES NATIONS UNIES, DEMANDENT LES ORATEURS A L'ASSEMBLEE GENERALE

19971031 L'Assemblée adopte une résolution relative au financement de la MONUA et une décision sur le financement de la MONUL

L'Assemblée générale a entamé l'examen ce matin, sous la présidence de M. Hennadiy Udovenko (Ukraine), du point 156 de son ordre du jour intitulé "Vers une culture de la paix".

A l'issue de son débat sur la question, l'Assemblée a décidé de reporter à une date ultérieure sa décision sur le projet de résolution présenté par le Bangladesh. Aux termes de ce projet, l'Assemblée générale prendrait note avec satisfaction du rapport du Directeur général de l'UNESCO sur les activités d'éducation menées dans le cadre du projet "Vers une culture de la paix". Elle noterait que le rapport comprend des éléments pour l'élaboration d'un projet de déclaration et de programme d'action en faveur de l'édification d'une culture de paix et déciderait de l'inscription à l'ordre du jour provisoire de sa cinquante-troisième session d'une question intitulée "Culture de la paix".

Au cours de son débat, l'Assemblée a entendu les interventions du Vice- Ministre des affaires étrangères de Cuba, Mme Maria de los Angeles Flores Prida, ainsi que des représentants des pays suivants : Panama, Myanmar, Fidji, Philippines, El Salvador (au nom des pays d'Amérique centrale), Côte d'Ivoire, Equateur, Paraguay (au nom des pays membres du Groupe de Rio), Namibie, Cuba, Soudan, République arabe syrienne, Barbade (au nom de la CARIC0M), Colombie, Sénégal, Roumanie, Bénin, Pérou, Fédération de Russie, Tunisie, Guinée-Bissau. L'Assemblée a également entendu les déclarations du Luxembourg, s'exprimant au nom de l'Union européenne, du Bangladesh, du Costa Rica, du Swaziland, et de la République arabe syrienne. Israël et la République arabe syrienne ont exercé leur droit de réponse.

Les orateurs ont estimé dans leur ensemble que la promotion d'une culture de la paix devait être une priorité pour l'ensemble du système des Nations Unies. L'Union européenne par la voie de la représentante du Luxembourg a néanmoins demandé le report à une date ultérieure de la décision sur le projet de résolution L.4. Les coauteurs du projet, bien que se déclarant déçus, ont accepté cette décision tout en souhaitant qu'une décision intervienne avant le 10 novembre.

(à suivre - 1a)

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Pour l'examen de cette question, l'Assemblée générale était saisie d'une note du Secrétaire général transmettant le rapport du Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) sur les activités d'éducation menées dans le cadre du projet "Vers une culture de la paix".

L'Assemblée a ensuite adopté, sans vote, sur recommandation de la Commission administrative et budgétaire (Cinquième Commission) une résolution relative au financement de la Mission de vérification des Nations Unies en Angola (UNAVEM III) et de la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA). Aux termes de cette résolution l'Assemblée prie instamment les Etats Membres de faire tout leur possible pour verser ponctuellement l'intégralité de leurs quotes-parts au titre de la Mission d'observation. L'Assemblée générale décide de continuer d'utiliser pour la Mission d'observation des Nations Unies en Angola, à partir du 1er juillet 1997, le Compte spécial créé pour la Mission de vérification des Nations Unies. Elle décide également que la réduction proposée de 25% de l'effectif civil n'est pas à la mesure de la réduction de près de 94% de la composante militaire et que, faute de justification appropriée, l'effectif civil proposé devrait être réduit d'au- moins 10%.

L'Assemblée générale a également adopté sans vote, et sur recommandation de la Cinquième Commission, une décision sur le financement de la Mission d'observation des Nations Unies au Libéria (MONUL). Par ce texte, l'Assemblée décide de réduire le crédit ouvert pour la Mission d'observation pendant la période du 1er juillet 1997 au 30 juin 1998 pour le ramener d'un montant brut de 20 447 100 dollars à un montant brut de 8 952 900 dollars, comprenant la somme de 758 700 dollars à verser au compte d'appui aux opérations de maintien de la paix.

Au cours de sa prochaine séance qui aura lieu le lundi 3 novembre à partir de 10 heures, l'Assemblée procèdera à l'élection d'un membre du Conseil économique et social.

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Vers une culture de la paix

Note du Secrétaire général transmettant le rapport du Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture sur les activités menées dans le cadre du projet "Vers une culture de la paix" (A/52/292)

Pour l'examen de cette question (point 156 de l'ordre du jour), l'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Directeur général de l'UNESCO sur les activités d'éducation menées dans le cadre du projet "Vers une culture de la paix", soumis en application de la résolution 51/101 du 12 décembre 1996.

Afin que l'Organisation des Nations Unies puisse accomplir sa mission fondamentale, à savoir préserver les générations futures du fléau de la culture de la guerre, il faut que les racines culturelles profondes de la guerre soient transformées en culture de la paix, déclare le rapport. La transition d'une culture de la guerre et de la violence vers une culture de la paix a été retenue par l'UNESCO comme objectif prioritaire. Cette culture de la paix met en jeu l'ensemble des valeurs, des attitudes et des comportements qui reflètent et favorisent la convivialité et le partage, en se fondant sur les principes de liberté, de justice et de démocratie, de tolérance et de solidarité. Cette culture rejette la violence, s'attache à prévenir les conflits à leur source et à résoudre les problèmes par la voie du dialogue et de la négociation tout en assurant à tous le plein exercice de tous les droits et les moyens de participer pleinement au développement endogène de leur société. La promotion d'une culture de la paix est une entreprise si vaste et si ambitieuse qu'elle ne pourra être menée à bien qu'à condition de devenir une priorité pour l'ensemble du système des Nations Unies. Si l'éducation, au sens le plus large du terme, est la principale forme d'intervention, elle devra, pour porter ses fruits, aller de pair avec l'action en faveur de la justice sociale et du développement humain durable. C'est donc une tâche commune susceptible de favoriser l'établissement d'un climat d'égalité et d'unité authentiques entre les Etats Membres des Nations Unies.

Poursuivant, le rapport décrit brièvement les activités menées par l'UNESCO dans le cadre de son projet transdisciplinaire "Vers une culture de la paix". L'accent est mis sur l'éducation tant formelle, que non formelle et informelle, ainsi que sur les principes fondamentaux de l'éducation pour la paix et les droits de l'homme. On passe d'abord en revue les activités entreprises au niveau mondial, puis celles qui sont menées au niveau national, en particulier dans les pays qui viennent de connaître des conflits. Afin que la culture de la paix figure en bonne place parmi les préoccupations de l'ONU, le rapport contient des éléments pour l'établissement d'un projet de déclaration et de programme d'action qui expliquent de façon circonstanciée comment l'Organisation peut relever ce défi majeur.

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Les éléments pour le projet de déclaration comprennent entre autres, un examen de la signification et de la portée d'une culture de la paix, des principaux domaines où il faut la promouvoir et des instruments de cette promotion. Dans la contribution à l'élaboration d'un programme d'action, sont évoqués les buts visés ainsi que les stratégies et les mesures à appliquer pour les atteindre.

Pour susciter un mouvement d'ampleur mondiale, des partenariats devraient être conclus avec diverses organisations intergouvernementales, gouvernementales et non gouvernementales, ainsi que différents interlocuteurs de la société civile. Pour mieux cibler les efforts sur la jeune génération, on propose de formuler dans le langage de tous les jours une vision cohérente de la culture de la paix et de la propager parmi les jeunes en les invitant à participer à l'action menée par les nations Unies.

Enfin, il est suggéré que l'Organisation souhaitera peut-être proclamer une année et un décennie de la culture de la paix et de la non-violence.

Débat

M. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh), après avoir rappelé que son pays est à l'origine, avec quelques autres, de l'inscription de la question intitulée "Vers une culture de la paix" à l'ordre du jour de la présente session de l'Assemblée générale, a souligné la pertinence, à l'aube du nouveau millénaire, de l'émergence d'une telle culture. La culture de la paix, dont la définition est évolutive, prend sa source dans la culture de l'interaction sociale et du partage, de la tolérance et du respect des droits de l'homme, dans les fondements de la démocratie et de la liberté ainsi que dans la quête commune des hommes d'une coexistence pacifique. La création des Nations Unies elles-mêmes a constitué un acte essentiel pour la transformation d'une culture de la guerre et de la violence en une culture de la paix et de la non- violence. Au fil des ans, la mise en oeuvre d'instruments et de programmes, la tenue des grandes conférences des Nations Unies et les actions menées par l'UNESCO, ont permis de promouvoir activement le concept à l'échelle des pays.

Le Bangladesh, en apportant son soutien au développement et à la promotion d'une culture de la paix, vise à favoriser le lancement d'un processus de transformation et de développement institutionnel fondé sur le contexte socio-économique et culturel propre aux sociétés et aux institutions. Le Bangladesh réaffirme l'existence d'un lien entre la paix et le développement et la nécessité d'instaurer une culture de la paix étroitement liée au double objectif de la coopération internationale et du développement humain durable. La paix n'est pas la simple absence de guerre et de conflit. Elle doit être envisagée comme un processus participatif dynamique et constructif en relation étroite avec la démocratie, la justice et le développement. Le représentant a souhaité que le projet de résolution soit adopté par consensus.

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Mme RUTH DECEREGA-SMITH (Panama) a indiqué que son pays s'est porté coauteur du projet de résolution intitulé "Vers une culture de la paix". La représentante a estimé que depuis l'adoption en 1946 de l'Acte constitutif de l'UNESCO, les faits ont clairement montré que l'élimination de la culture de guerre et son remplacement par celle de la paix représentent une oeuvre de longue haleine qui suppose l'existence d'un compromis au sein de la communauté internationale. La délégation de Panama est d'avis que l'Assemblée générale doit jouer un rôle moteur en ce domaine. Panama appuie la décision prise par le Conseil économique et social en juillet dernier de proclamer l'année 2000 "Année internationale pour la culture de la paix". Panama se félicite également de l'appel lancé par les lauréats du Prix Nobel de la paix en faveur du lancement en l'an 2000 d'une Décennie de la culture et de la non-violence. Panama a pris connaissance avec intérêt des projets de programme d'action et de déclaration sur la culture de la paix et note que ces textes reprennent les engagements pris par les membres de la communauté internationale lors des grandes conférences organisées sous l'égide des Nations Unies.

M. U WIN MRA (Myanmar) a estimé, se fondant sur l'expérience de son pays, qu'une culture de la paix ne pourrait émaner que des convictions et des actes des peuples eux-mêmes. A cet égard, les contextes historiques, socio- culturels et économiques de chaque pays sont des éléments déterminants pour le développement d'une culture de la paix. Il faut pour cela éliminer les anciennes attitudes conditionnées par les circonstances et les conditions particulières. Le Myanmar qui connaît un problème d'insurrection depuis son indépendance est parfaitement au fait des implications politiques et socio- économiques de l'édification de la paix. Une nouvelle approche a été adoptée pour résoudre le problème insurrectionnel et de méfiance entre les différentes ethnies nationales, qui privilégie le développement, la coopération et l'intégration pacifique des populations concernées. Cette nouvelle approche a eu des résultats sans précédent.

Si le Myanmar reconnait que l'instauration d'une culture de la paix est un effort mondial, il est néanmoins, avant tout, essentiel d'établir une culture de la paix au niveau national. C'est pourquoi le délégué a souligné la nécessité de faire en sorte que la communauté internationale se montre solidaire des efforts des gouvernements nationaux dans l'édification de la paix.

M. POSECI W. BUNE (Fidji) a rendu hommage a l'UNESCO pour les activités qu'elle a menées dans le cadre de son projet pour une culture de la paix tant au niveaux mondial que régional et national, en particulier pour l'élaboration de ses programmes pour l'éducation, la science, la culture et la communication ainsi que pour avoir permis une prise de conscience collective. Il a précisé que la transition d'une culture de la guerre vers une culture de la paix a été retenue par l'UNESCO comme objectif prioritaire et qu'elle est déjà amorcée à divers niveaux par le système des Nations Unies. Une paix permanente et durable dans le monde est le rêve et le souhait de chaque nation pour les

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générations futures. Elle favorisera les relations internationales et bilatérales amicales et constructives. C'est le pilier du progrès et du développement des Etats nations. Fiji veut s'engager dans la concrétisation d'une paix durable et participer activement aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Plusieurs de ses soldats engagés des opérations de maintien de la paix sont morts pour cette cause.

Fidji estime que l'éducation est le moyen le plus efficace pour instaurer une culture de la paix. Toutes les grandes conférences des Nations Unies, de ces six dernières années, ont par ailleurs insisté sur le rôle que peut jouer l'éducation pour édifier un monde de justice, d'égalité, de développement, de démocratie et de paix. A son avis, il est donc essentiel de réformer notre système éducatif et préparer les étudiants et les générations futures non plus seulement à consolider la paix mais surtout à répondre aux signes précurseurs d'une menace de la sécurité. Cela permettrait de prévenir le risque de guerre.

M. FELIPE MABILANGAN (Philippines) a rappelé que la violence est à la racine de l'esprit des hommes. En conséquence, la paix doit devenir une partie intégrante de notre conscience. En tant qu'individu, il nous faut intérioriser la culture de la paix. En tant que société, il nous faut institutionnaliser la pratique de la paix. La construction d'une culture de la paix est une initiative souhaitable et opportune. Les Philippines, ayant connu les tragiques conséquences d'un conflit armé, appuie avec la plus grande fermeté cette initiative et les efforts de l'UNESCO visant à engager la totalité de la communauté des nations à bâtir une culture de la paix. C'est pour cette raison que les Philippines ont décidé de se joindre aux 28 autres Etats qui ont parrainé la résolution dont l'Assemblée générale est saisie, concernant la culture de la paix. Dans le cadre des efforts nationaux destinés à favoriser la culture de la paix, les Philippines ont organisé, avec la coopération de l'UNESCO le second forum international de la culture de la paix, à Manille, en 1995. A titre de suivi de ce forum et conformément à l'Accord de Paix de 1996 entre les Philippines et le Front de libération national moro, le Président Fidel Ramos a accepté l'offre du Directeur général de l'UNESCO de créer un centre de la culture de la paix aux Philippines.

En accord avec le Directeur général de l'UNESCO, les Philippines estiment que le temps est venu pour les Nations Unies d'essayer de promouvoir une culture de la paix. Si à cet égard, l'éducation joue un rôle crucial, il est cependant nécessaire qu'un effort concerté et coordonné soit engagé auquel il appartient aux gouvernements de donner une impulsion. Ils doivent, plus que toute autre institution, être capables de mobiliser leurs ressources afin de réaliser des progrès dans la construction d'une culture de la paix.

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M. RICARDO CASTANEDA (El Salvador s'exprimant au nom du Costa Rica, du Guatemala, du Honduras, du Nicaragua et de Panama), a déclaré que la transition d'une culture de la guerre vers une culture de la paix est un des plus grands défis auxquels se trouve confrontée l'humanité. Les pays d'Amérique centrale ont souffert, directement ou pas, des conséquences de la prévalence d'une culture de guerre. Grâce à l'appui de la communauté internationale et des différents organismes et institutions spécialisées du système des Nations Unies, l'Amérique centrale a réussi à parvenir à la paix. Ainsi, ce qui n'était au départ qu'un débat académique s'est transformé en une réalité quotidienne. Toutefois, il faut avoir une vision claire de la société que nous voulons créer. Nous sommes convaincus que l'éducation joue un rôle indispensable dans le processus créateur de la paix et celle-ci doit se développer à différents niveaux, a-t-il estimé. Selon lui, il faut une éducation pour la confiance en soit. Il faut renforcer la conscience collective et le sens de l'appartenance. Par ailleurs, il faut une éducation qui enseigne la solidarité, qui assure l'intégration permanente des peuples sur une base solide d'harmonie collective et qui continue à se fortifier par la conscience du principe de la responsabilité collective. Il faut enfin une éducation pour le développement et pour la construction d'un monde de satisfaction spirituelle et matérielle.

Le représentant a estimé qu'il fallait garder à l'esprit l'appel universel lancé par le Directeur général de l'UNESCO lors de l'inauguration du Forum national de réflexion sur l'éducation et la culture de la paix en avril 1993 à El Salvador. Pour vivre dans la paix, il faut éduquer de façon formelle et informelle. Cet appel a été entendu par plus de 400 parlementaires réunis à Québec, au canada du 18 au 22 septembre 1997. Ils ont fait part de leur appui aux initiatives de l'UNESCO consistant à développer les valeurs de la paix. Le moment est donc venu de traduire nos paroles en actions, a conclu le représentant.

M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d'Ivoire) a exprimé l'appui enthousiaste de sa délégation au projet de résolution présenté par le Bangladesh. Le représentant a estimé que les activités de maintien de la paix, la gestion des situations humanitaires dérivées des conflits armés, et la défense des droits de l'homme, se retrouvent aujourd'hui plus que jamais auparavant au centre de l'action de l'ONU. Ce n'est donc pas par hasard que la nouvelle configuration des Nations Unies fait une place de choix à ces activités. La Côte d'Ivoire salue avec admiration et respecte les nombreux succès obtenus par l'Organisation dans les diverses opérations de maintien de la paix. Pour le représentant, il est indispensable et plus efficace de prévenir d'abord la violence en s'attaquant à ses causes. Selon lui, aucune oeuvre de reconstruction d'un pays ne sera réellement complète si elle n'intègre pas la composante relative à la culture de la paix.

Pour sa part, la Côte d'Ivoire a fait de la culture de la paix une seconde religion, car elle a appris que la paix est son bien le plus précieux.

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Sans la paix, aucune activité constructive et durable n'est possible. Grâce au climat de paix qui existe dans le pays, entretenu par la pratique permanente et patiente du dialogue, la Côte d'Ivoire bénéficie d'une stabilité et d'une cohésion sociale solides, qui lui permettent de consacrer toute son énergie à l'oeuvre de développement du pays. La Côte d'Ivoire appuie la proposition faite par le représentant du Bangladesh en vue de l'adoption par consensus du projet de résolution A/52/L.4.

Mme MONICA MARTINEZ (Equateur) a déclaré qu'il était du devoir des Etats Membres des Nations Unies de promouvoir une attitude de paix, de respect et de solidarité. Au niveau national, l'instauration de cette culture de la paix suppose le droit de construire un avenir basé sur la justice, la participation démocratique, l'éducation et le respect des droits de l'homme, dans le cadre du droit de chaque pays au développement.

Mme Martinez a rappelé que le concept même de culture de la paix était profondément enraciné dans le peuple équatorien. Toutefois, cette attitude positive doit s'accompagner d'une politique de concertation en matière économique, financière et sociale. Dans le monde interdépendant d'aujourd'hui, le chemin vers une culture de la paix nécessite une coopération au niveau international, car la paix ne signifie pas seulement l'absence de conflit armé, mais comprend les dimensions non militaires de la sécurité humaine et du développement durable. On ne pourra écarter pour toujours le spectre de la guerre et de l'inégalité entre les hommes qu'en combinant égalité, développement et paix, a déclaré la représentante.

M. HUGO SAGUIER CABALLERO, (Paraguay, s'exprimant au nom du Groupe de Rio), a déclaré que la transition d'une culture de la guerre vers une culture de la paix est un changement ressenti par le monde entier. C'est aussi un des objectifs inscrits dans la Charte des Nations Unies. Il a noté que l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a impulsé un programme où ces valeurs sont exaltées. Les pays membres du Groupe de Rio veulent un monde meilleur, a-t-il déclaré. De toute évidence, ce n'est pas une tâche individuelle, ni d'un seul pays, ni des Nations Unies exclusivement. Toutes les organisations intergouvernementales et non gouvernementales doivent y participer, ainsi que les communautés civiles et religieuses. Promouvoir la paix doit être un programme d'éducation qui doit se construire par la mise en place de politiques, avec l'aide des parlementaires et des gouvernements, en un mot, de tous ceux qui ont la responsabilité de construire le futur, a-t-il conclu.

M. MARTIN ANDJABA (Namibie) a déclaré que depuis 1945, le monde connaît des guerres justes et injustes, des conflits régionaux, des luttes ethniques et civiles, des dégradations de l'environnement et autres formes de souffrance. Il est donc opportun aujourd'hui que la communauté internationale examine le projet visant à instaurer une culture de la paix. Le représentant a insisté

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pour que la communauté internationale redouble d'efforts pour préserver les générations futures du fléau de la guerre. Le système des Nations Unies a permis un progrès important en privilégiant le dialogue par rapport à la confrontation. La coopération internationale et la solidarité sont essentielles dans le monde actuel. En outre le respect et l'intérêt mutuels doivent prévaloir dans la coopération entre les nations.

Lorsqu'elle a acquis son indépendance en 1990, la Namibie a lancé une politique de réconciliation nationale. Le Gouvernement et le peuple namibien ont rencontré certaines difficultés dans la mise en oeuvre de cette politique mais il s'agissait d'un processus nécessaire qui a conduit les Namibiens à la réconciliation et qui a consolidé la paix, l'unité et la loyauté du pays. Aussi, la Namibie soutient-elle le rapport du Directeur général de l'UNESCO qui offre les éléments essentiels à une déclaration des Nations Unies pour l'instauration d'une culture de la paix. M. Andjaba a insisté sur la nécessité de connaître les causes de la violence afin de pouvoir agir au stade de la prévention des conflits. A cet égard, les nombreux acteurs doivent redoubler d'efforts pour réussir la transition de la culture de la violence et de la guerre vers une culture de la paix et de la non-violence.

Mme MARIA DE LOS ANGELES FLORES PRIDA, Vice-Ministre des affaires étrangères de Cuba, a estimé que le fait que l'Assemblée générale examine pour la première fois la question intitulée "Vers une culture de la paix" ne signifie pas que cette question soit inconnue des membres de la communauté internationale. Cuba a suivi attentivement l'examen de cette question depuis que le Directeur général de l'UNESCO a donné vie à cette proposition. Cuba a patiemment attendu la 29ème Conférence générale de l'UNESCO pour mettre l'accent sur la nécessité de discuter et réfléchir de façon approfondie sur la nature du concept fondé sur les propositions faites par le Directeur général. Elle se félicite des efforts déployés par M. Frederico Mayor pour engager l'ensemble du système des Nations Unies à débattre de l'intégralité du projet. "Nous ne pouvons parler d'une véritable culture de la paix, si nous ne nous attaquons pas aux racines des problèmes, si nous évitons d'en préciser la nature et l'étendue", a déclaré le Vice-Ministre, avant d'ajouter que la rhétorique décevante de la mondialisation néo-libérale ne cherche qu'à masquer les dures réalités contemporaines.

Pour le Vice-Ministre, à l'évidence, les palliatifs adoptés aujourd'hui ne visent pas à trouver des solutions équitables, mais au contraire, à éviter les révoltes sociales, dont la cause n'est pas la violence elle-même, mais l'injustice dans toute l'acception du terme. La paix ne peut être instaurée lorsqu'une grande puissance essaie d'imposer au monde des mesures et des lois unilatérales extraterritoriales qui visent à soumettre par la force et l'intimidation les peuples et les nations indépendants. Cuba estime que le projet de déclaration et de programme d'action ne se réfèrent pas à de tels

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éléments et regrette que le projet de résolution n'ait pas été présenté seulement au cours de la 53ème session de l'Assemblée générale. Il déplore également que les Etats Membres, mais aussi les organisations intergouvernementales et non gouvernementales n'aient pas eu la possibilité de soumettre par écrit leurs commentaires sur le rapport du Secrétaire général.

M. ELFATIH ERWA (Soudan) s'est déclaré convaincu que la paix et sa culture ne devraient pas seulement être un simple objectif, mais impliquer un processus de transformation des structures et des institutions afin de renforcer la paix dans l'esprit même des gens. Il a rappelé que son pays qui est coauteur du projet de résolution, renforçait sa coopération avec l'UNESCO afin d'établir cette culture de la paix. Le Soudan qui a réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue à la suite de l'Accord de Khartoum, a lancé plusieurs initiatives visant à enraciner une culture de la paix et de la tolérance dans l'esprit des gens, notamment par des programmes radiophoniques et d'éducation. Ces initiatives ont reçu un écho positif et encourageant. Le délégué a enfin estimé que les éléments proposés dans le rapport du Directeur général de l'UNESCO constituent une bonne base pour l'élaboration d'une déclaration et d'un programme d'action visant à instaurer une culture de la paix.

M. CARLSTON BOUCHER (Barbade au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a rappelé que 90% des conflits avaient lieu au sein des pays, et non pas entre les pays. 90% des morts sont des civils et non des soldats. Aujourd'hui, les combattants ignorent les normes humanitaires prescrites par l'Organisation des Nations Unies. Les problèmes rencontrés par l'ONU défient toute solution simple. Nous avons tiré des leçons de l'expérience des opérations du maintien de la paix. Les consignes ont parfois été vagues. Certains soldats de la paix ont dû assumer des responsabilités pour lesquelles ils n'avaient pas été mandatés, préparés ou même équipés. La plannification et la logistique, sans parler de la capacité d'intervention de l'Organisation, ont bien souvent laissé à désirer. La crise financière affecte l'efficacité des opérations. En évoquant la difficulté des soldats des opérations de la paix, il ne faut cependant pas oublier la dette que nous devons à ceux qui ont servi l'Organisation dans cette noble cause, en faisant l'ultime sacrifice de leur vie.

L'expérience nous a enseigné que les missions d'opérations de la paix revêtent de multiples facettes. Une mission doit coordonner et réaliser l'aide humanitaire, l'assistance électorale, la réorganisation policière et judiciaire, la reconstruction économique et sociale. Toutes ces actions doivent être développées bien après que les armes se soient tues. Ces facteurs sont importants mais ils ne suffisent pas à mettre en oeuvre, de manière durable, une paix prolongée. Ils doivent en effet être complétés par des actions qui s'attaquent à la racine des conflits. Les Etats membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) soutiennent que les perspectives d'une paix durable doivent se trouver au-delà des réponses traditionnelles aux conflits. La Barbade croit que le concept d'une culture de la paix est une idée qui est opportune. A cet égard, M. Boucher s'est félicité des travaux de pionnières de l'UNESCO pour faire avancer cette initiative.

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M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a déclaré qu'il faut soutenir la culture afin de développer toutes ses ramifications. Compte tenu de l'interaction constante entre la culture et la politique, nous pouvons constater que culture et politique se renforcent mutuellement. La culture de la paix consisterait à sensibiliser l'humanité aux principes de la Charte des Nations Unies. L'un des éléments essentiels de la promotion de la culture de la paix constitue à empêcher l'augmentation des disparités entre pays riches et pays en développement. Le monde a besoin de coopération, de solidarité et d'entraide afin de réduire l'écart entre pays riches et pauvres.

La culture de la paix est par définition une culture anti-guerre, a-t-il déclaré. Les Arabes, qui ont fait de la paix un de leur mode de vie, trouvent normal que les Nations Unies tentent de renforcer la paix. Il a fait remarquer que le Gouvernement israélien actuel fait tout pour que la guerre se développe au Proche-Orient. Or, il faut s'attaquer aux racines de la guerre. Si l'essence de la paix est d'intervenir pour empêcher les conflits, alors, la communauté internationale doit agir pour obliger Israël à reconnaître les droits légitimes du peuple palestinien. L'expérience montre que les politiques de violations des droits des peuples se sont toujours mal terminées. On ne peut imposer des cultures à certains peuples sous prétexte que la sienne est meilleure. La culture deviendrait alors un moyen de susciter des conflits entre les peuples alors que l'objectif du développement de la culture est l'inverse, a-t-il conclu.

En s'abstenant de parler de l'occupation étrangère au paragraphe 43 du rapport c'est manquer de réalisme. C'est pourquoi il a demander que l'on insère un paragraphe contre l'occupation étrangère dans le rapport.

Mme EDITH CAMERANO (Colombie) a estimé que la diversité qui est une richesse naturelle de l'homme est aussi sa plus grande tragédie. Elle se traduit par la violence qui résulte de l'incapacité des individus à accepter les différences. La représentante a indiqué que la paix représente une question particulièrement sensible pour son pays. Elle a rappelé que depuis longtemps de nombreux programmes et mesures ont envisagé de mettre en oeuvre une projet éducatif permettant de sensibiliser toutes les composantes de la société civile, les forces de l'ordre et les personnes à l'origine de la déstabilisation de la société. La Colombie se félicite de ce que son engagement sur le chemin de la paix se soit traduit dimanche dernier par le fait que 9,5 millions de personnes ont participé aux élections municipales, chiffre jamais atteint auparavant. Comme a titré un quotidien de la capitale : "La Colombie a voté pour la Colombie". La Colombie est disposée à partager avec les Nations Unies, l'expérience qu'elle a tirée de la mise en oeuvre d'un plan pilote mené durant une année dans une région de conflit. Elle réitère son engagement en faveur de l'instauration d'une culture de la paix.

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M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal) a rappelé que la paix n'était pas seulement l'absence de guerre, mais également l'autre nom du développement. La haine raciale et ethnique, l'ignorance, le mépris culturel, l'étouffement des libertés publiques sont entre autres, des facteurs qui nuisent le plus à la coexistence pacifique entre les sociétés humaines, mais également l'absence d'éthique, l'intolérance religieuse, la haine de l'étranger, la pauvreté, la négation des libertés et des droits de l'homme.

Le Sénégal considère que la promotion d'une culture de la paix doit faire partie des préoccupations fondamentales des Nations Unies. Cette culture de la paix doit faciliter la transition de la raison de la force vers la force de la raison et du dialogue. Elle suppose la renonciation à la violence et passe par la célébration du culte de la paix au quotidien. Il faut pour cela que soit menée une action vigoureuse d'éducation et de sensibilisation par le respect de la différence, la volonté de dialogue avec l'autre et la mise en oeuvre de stratégies qui privilégient la cohésion sociale.

M. PETRU DIMITRIU (Roumanie) a rendu hommage à la qualité du rapport élaboré par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) pour l'examen de la question intitulée "Vers une culture de la paix". Pour le représentant, il convient d'appréhender les propositions faites par le Directeur général de l'UNESCO, dans le contexte de la réforme de l'ensemble du système des Nations Unis, de la mondialisation et du développement des autoroutes de l'information. Le représentant a mis l'accent sur la Déclaration adoptée lors de la récente Conférence de Bucarest consacrée à la situation des démocraties rétablies ou restaurées. Par cette déclaration, les participants ont notamment souligné les éléments indispensables à l'émergence d'une culture de la paix, en particulier l'existence d'une presse indépendante et pluraliste. Le représentant a estimé que l'ONU, une fois réformée, ne devra épargner aucun effort et ne sous-estimer aucune occasion de contribuer à l'instauration d'une culture de la paix.

M. FASSASSI YACOUBOU (Bénin), a déclaré que la tâche la plus urgente à laquelle les pays en développement doivent faire face est celle d'un développement durable qui doit passer par la paix. Face aux conflits fratricides qui continuent de secouer le continent africain, et agir en vue de remplacement de la culture de la guerre par la culture de la paix. L'avènement de la paix est aujourd'hui réalisable grâce à des attitudes précurseurs comme l'enrichissement de l'esprit humain par des valeurs fondées sur la justice, l'encouragement des dispositions au dialogue et à la négociation, ainsi que le désir ardent de mettre un terme à la violence. Selon lui, l'acquisition de cette mentalité passe par l'éducation qui prend racine dans les structures familiales. Toutes les entités du système des Nations Unies doivent participer à cette oeuvre.

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Evoquant l'expérience béninoise, il a estimé qu'elle avait montré que les droits de l'homme et les valeurs d'acceptation de l'autre fondent la paix et qu'elles sont vécues tous les jours au Bénin. Le Seigneur a dit : "Aimez vous les uns les autres". En effet, les actes de la vie de tous les jours doivent être empreints de ces préceptes, a-t-il conclu.

M. FERNANDO GUILLEN (Pérou) a indiqué que son pays s'est porté coauteur du projet de résolution L.4 concernant la question intitulée "Vers une culture de la paix". En effet, l'un des principaux objectifs de la politique extérieure de son pays réside dans son attachement au maintien de la paix et de la sécurité internationales, au processus d'intégration, à la coopération internationale et à la lutte permanente contre la culture de la guerre et de la violence. Pour le représentant, la bonne foi et l'engagement des Etats en faveur d'une culture de la paix doivent se traduire dans la réalité par des actes objectifs et palpables. Les Etats, pour être crédibles au sein de la communauté internationale doivent montrer qu'ils se sont dotés des législations nécessaires et qu'ils entendent respecter leurs engagements internationaux. Le Pérou se félicite du travail réalisé par le Directeur général de l'UNESCO et du rapport qu'il a préparé en application de la résolution 51/101 de l'Assemblée générale. Le Pérou soutient l'effort louable déployé par l'UNESCO afin de favoriser la participation de tous les Etats.

M. OLEG Y. SEPELEV (Fédération de Russie) a déclaré que l'apprentissage d'une culture de la paix est un processus long qui nécessite beaucoup d'effort. La Russie fait partie des Etats qui participent de façon intéressée à ces processus. Nous travaillons à éduquer la jeunesse dans ces principes de paix. Parmi les différents programmes mis en place en Russie afin de promouvoir la connaissance de la paix, il est prévu d'inclure dans les cours des institutions militaires russes et des académies des conférences en guise d'appui à la connaissance de ce domaine, a-t-il déclaré.

M. WALID DOUDECH (Tunisie) a réaffirmé l'appui de son pays à toute initiative visant à renforcer la paix dans le monde et a estimé que la promotion d'une culture de la paix basée sur les valeurs de tolérance, de dialogue, de coopération et de respect des droits de l'homme, constitue un moyen fondamental de prévenir les conflits. Les idées dans ce cadre doivent être véhiculées par l'intermédiaire de l'éducation et une diffusion la plus large possible des idéaux de la paix. A cet égard, le délégué a rendu hommage à l'UNESCO pour son rôle actif dans cette direction et sa contribution essentielle en encourageant la coopération internationale au niveau culturel. Il a exprimé l'espoir que l'élaboration d'un projet de déclaration sur la culture de la paix permettra d'en faire une priorité pour l'ensemble du système des Nations Unies.

M. ALFREDO LOPES CABRAL (Guinée-Bissau) a rendu hommage au Directeur général de l'UNESCO pour le rapport établi par son Organisation. Selon le représentant, la création des Nations Unies est en soi un acte de culture de

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la paix dans la mesure où il vise à préserver les générations futures de la guerre. Il s'est félicité de ce que l'UNESCO ait invité la communauté internationale, grâce à une convivialité réinventée, à donner à la vie son véritable sens. "Sans une culture de la paix, il n'y aura ni stabilité, ni progrès, ni développement", a-t-il déclaré. Il a souligné l'importance de l'examen aujourd'hui par l'Assemblée générale de la question "Vers une culture de la paix".

Selon le représentant, il importe que les pays déclarent leur foi en l'ONU et recourent à des moyens pacifiques pour résoudre les conflits. Tout en se réjouissant du fait que les Nations Unies déploient des efforts en vue de la détermination d'un nouveau cadre d'action, le représentant a souligné la nécessité de mettre l'accent sur les activités à entreprendre aux niveaux local et national. Il faut créer les instruments normatifs permettant de promouvoir la primauté du droit sur la force. Pour les pays africains, qui connaissent de nombreux conflits nouveaux, seul le respect d'autrui et des droits de l'homme peut contribuer au développement respectif des Etats. Ces pays sont non seulement appelés à approfondir l'idée nouvelle proposée par l'UNESCO, mais à y adhérer.

Déclarations

La représentante du Luxembourg, s'exprimant au nom de l'Union européenne, a proposé que l'Assemblée générale reporte à une date ultérieure sa décision sur le projet de résolution L.4.

Le représentant du Bangladesh, s'exprimant au nom des coauteurs, s'est déclaré déçu par la proposition du Luxembourg de reporter la décision sur la résolution L.4. Il avait espéré qu'il serait possible de se prononcer ce matin, d'autant que le rapport et le projet de résolution ont été publiés depuis longtemps. Cependant, afin de parvenir à un consensus sur ce point, le représentant s'est déclaré prêt à faire preuve de patience. Il a accepté le report proposé par le Luxembourg, mais a exprimé l'espoir que l'Assemblée générale se prononcera sur le projet de résolution L.4 le 10 novembre au plus tard.

La représentante du Costa Rica a indiqué que sa délégation qui s'est portée coauteur du projet de résolution L.4, s'associe aux déclarations faites par El Salvador, au nom des pays d'Amérique centrale, et par le Paraguay, au nom des pays du Groupe de Rio. La représentante s'est étonnée des réticences émises qu'éprouvent certaines délégations concernant l'adoption aujourd'hui du projet de résolution. Elle a rappelé que le projet de résolution a été diffusé suffisamment à l'avance pour être connu de toutes les délégations. Cependant, souhaitant que le projet soit adopté par consensus, la représentante s'est déclarée disposée à ce que l'Assemblée générale reporte à une date ultérieure sa décision sur le projet de résolution.

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De son côté, le représentant du Swaziland a demandé au Président de l'Assemblée générale, ainsi qu'aux délégations désireuses de reporter à une date ultérieure la décision de l'Assemblée générale sur le projet de résolution L.4 de prendre en considération toute l'importance de la question examinée. Il faut éviter de différer l'adoption de ce projet de résolution si important pour la paix et la sécurité internationales.

Le représentant de la République arabe syrienne a exprimé le souhait que les amendements proposés au projet de résolution soient limités au minimum et a rappelé que son pays était favorable au texte parrainé par 43 Etats membres.

Le représentant du Swaziland a indiqué qu'il n'avait nullement l'intention de s'opposer à la décision de reporter l'examen du projet L.4. Il voulait simplement faire part de sa perplexité. Il a souhaité que le Président apporte des éclaircissements sur la date à laquelle le projet de résolution sera examiné.

Droits de réponse

Le représentant d'Israël, en réponse à l'intervention faite par la République arabe syrienne, a jugé regrettable que ce pays ait essayé de politiser l'examen de la question "Vers une culture de la paix". Le représentant a invité la République arabe syrienne à renoncer à cette attitude et à revenir à la table des négociations. Selon lui, les déclarations belliqueuses ne sont pas le meilleur moyen de promouvoir la paix.

Le représentant de la République arabe syrienne, a estimé que dans son intervention au titre de l'examen du point 156, il s'est contenté de réaffirmer le fait que la culture de la paix doit se fonder sur les instruments juridiques internationaux, notamment la Charte des Nations Unies. Le représentant a qualifié d'arrogante la position défendue par Israël. La République arabe syrienne a toujours déclaré sa volonté de poursuivre le processus de paix, en veillant à ce que le principe de l'échange de la terre contre la paix soit respecté.

Financement de la Mission de vérification des Nations Unies en Angola et financement de la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (point 123 et point 159)

Adoption d'une résolution

Aux termes de la résolution sur la Mission de vérification des Nations Unies en Angola (UNAVEM) et la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA) (A/52/547), qu'elle a adoptée sans vote, l'Assemblée prie instamment les Etats Membres de faire tout leur possible pour verser

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ponctuellement l'intégralité de leurs quotes-parts au titre de la Mission d'observation. Elle décide de maintenir les postes de représentant spécial adjoint du Secrétaire général et de chef de l'administration aux classes approuvées initialement et approuverait le reclassement à D-1 du poste de chef de la Division des droits de l'homme. L'Assemblée générale décide de continuer d'utiliser pour la Mission d'observation des Nations Unies en Angola, à partir du 1er juillet 1997, le Compte spécial créé pour la Mission de vérification des Nations Unies conformément à sa résolution 43/321. Elle décide également que la réduction proposée de 25% de l'effectif civil n'est pas à la mesure de la réduction de près de 94% de la composante militaire et que, faute de justification appropriée, l'effectif civil proposé devrait être réduit d'au-moins 10%.

L'Assemblée générale décide en outre d'ouvrir, aux fins du fonctionnement de la Mission d'observation du 1er juillet 1997 au 30 juin 1998, un crédit d'un montant brut de 155 millions de dollars comprenant le montant brut de 49 975 500 dollars autorisé par le Comité consultatif pour la période du 1er juillet au 31 octobre 1997. Elle décide à titre d'arrangement spécial, de répartir entre les Etats Membres, le montant brut de 76 054 200 dollars pour la période du 1er juillet au 31 octobre 1997 compte tenu de la composition des groupes indiquée et suivant le barème des quotes-parts pour l'année 1997. L'Assemblée décide également qu'il sera déduit des charges à répartir entre les Etats Membres leurs soldes créditeurs respectifs au Fonds de péréquation des impôts représentant les recettes supplémentaires provenant des contributions du personnel approuvées pour la période du 1er juillet au 31 octobre 1997, soit un montant estimatif de 1 691 400 dollars.

L'Assemblée générale décide en outre, à titre d'arrangement spécial, au cas où le Conseil de sécurité déciderait de proroger le mandat de la Mission d'observation au-delà du 31 octobre 1997, de répartir entre les Etats Membres la charge résultant d'un crédit d'un montant brut de 78 945 800 dollars pour la période du 1er novembre 1997 au 30 juin 1998. Elle décide que, dans le cas des Etats Membres qui se sont acquittés de leurs obligations financières au titre de la Mission de vérification, il sera déduit des montants mis en recouvrement leurs parts respectives du solde inutilisé d'un montant brut de 18 926 500 dollars relatif à la période du 1er janvier au 30 juin 1996. L'Assemblée décide également que, dans le cas des Etats Membres, qui ne se sont pas acquittés de leurs obligations financières au titre de la Mission de vérification, leur part du solde inutilisé sera déduite des sommes dont ils demeurent redevables.

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Financement de la Mission d'observation des Nations Unies au Libéria (point 133)

Adoption d'une décision

L'Assemblé générale a adopté sans vote, sur recommandation de la Cinquième Commission, une décision relative au financement de la Mission d'observation des Nations Unies au Libéria (A/52/543) par laquelle elle décide de réduire le crédit ouvert pour la Mission d'observation pendant la période du 1er juillet 1997 au 30 juin 1998, pour le ramener d'un montant brut de 20 447 100 dollars (montant net 18 918 300 dollars) à un montant brut de 8 952 900 dollars (montant net 8 434 900 dollars), comprenant la somme de 758 700 dollars à verser au compte d'appui aux opérations de maintien de la paix. L'Assemblée décide également, compte tenu du montant brut de 5 111 775 dollars (montant net : 4 729 575 dollars) qui a déjà été mis en recouvrement pour la période du 1er juillet au 30 septembre 1997 et en attendant l'issue de l'examen du rapport sur l'exécution du budget de la Mission d'observation pour la période du 1er juillet 1996 au 30 juin 1997, de différer la mise en recouvrement du montant supplémentaire brut de 3 841 125 dollars (montant net de 3 705 325 dollars).

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