TROISIEME COMMISSION: LES TALIBAN AUTORISENT LE PNUCID A CONTROLER L'INTERDICTION DE LA PRODUCTION D'OPIUM DANS LE TERRITOIRE AFGHAN SOUS LEUR CONTROLE
Communiqué de Presse
AG/SHC/312
TROISIEME COMMISSION: LES TALIBAN AUTORISENT LE PNUCID A CONTROLER L'INTERDICTION DE LA PRODUCTION D'OPIUM DANS LE TERRITOIRE AFGHAN SOUS LEUR CONTROLE
19971024 La Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission) a poursuivi l'examen des points relatifs à la prévention du crime et la justice et au contrôle international des drogues.Dans ce cadre, le Directeur exécutif du Bureau du contrôle des drogues et de la prévention du crime, M. Pino Arlacchi a annoncé qu'un haut responsable des Taliban avait confirmé ce matin que la production, la consommation et la commercialisation de l'opium étaient frappées d'interdiction sur tout le territoire afghan contrôlé par les Taliban. L'ONU est invitée à participer à la surveillance de cette interdiction.
Au cours du débat, plusieurs délégations ont approuvé les propositions visant à renforcer les capacités des Nations Unies dans la lutte contre le crime et le contrôle des drogues. Toutefois, certains délégués ont souhaité que la fusion des organes pertinents installés à Vienne ne compromette pas leur autonomie de fonction. Concernant le financement du PNUCID en particulier, certaines délégations ont demandé de nouvelles initiatives telles que la diversification des sources de revenus ou l'utilisation des biens confisqués aux trafiquants de drogue. Le représentant de la Corée a, en outre, proposé un mécanisme de partage des coûts en matière d'assistance technique.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Kazakhstan, Egypte, Bahreïn, Brésil, Liban, Arabie saoudite, Ukraine, République islamique d'Iran, Cuba, Chine, Indonésie et République de Corée.
Par ailleurs, la Commission a entendu la présentation de quatre projets de résolutions concernant le développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapés et à la famille. Ces textes portent sur l'Année internationale des personnes âgées : Vers une société pour les tous âges; l'éducation pour tous; la mise en oeuvre du Programme d'action mondial concernant les handicapés : Vers une société pour tous au XXIème siècle; les politiques et programmes intéressant les jeunes.
La Commission poursuivra son débat sur la prévention du crime et la justice ainsi que sur le contrôle international des drogues lundi 27 octobre à 10 heures.
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Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapés et à la famille
Présentation des projets de résolution
L'Allemagne, au nom des coauteurs, a présenté les amendements figurant au document A/C.3/52/L.10, au projet de résolution sur l'Année internationale des personnes âgées : vers une société pour tous les âges (A/C.3/52/L.2), par lequel l'Assemblée générale encouragerait tous les Etats, organismes des Nations Unies et autres acteurs concernés à mettre à profit l'Année internationale des personnes âgées afin de mieux faire comprendre les problèmes que pose le vieillissement des population. Elle inviterait les Etats à mettre au point des stratégies intégrées afin de répondre à la demande de soins et d'aide aux personnes âgées et les encouragerait à formuler des politiques et programmes axés sur le vieillissement des populations, qui offrent aux personnes âgées la possibilité de mettre leur expérience et leur savoir au service d'une société pour tous les âges, de participer ainsi pleinement à la vie de cette société et de tirer profit de la contribution qu'elles lui apportent. L'Assemblée générale inviterait, en outre, tous les Etats à prendre en compte la notion de sexospécificité dans leurs programmes nationaux pour l'Année. Elle inviterait les organismes et organes nationaux et internationaux de développement et les institutions financières internationales à explorer les possibilités qui permettraient de faciliter l'accès des personnes âgées au crédit, à la formation et à des techniques leur permettant d'exercer des activités rémunératrices et leur participation au fonctionnement des entreprises familiales, des entreprises communautaires et des micro-entreprises. Elle encouragerait le Secrétaire général à affecter suffisamment de ressources à la promotion et à la coordination des activités pour l'Année et inviterait les Etats à envisager d'appuyer activement le Secrétariat, au moyen, notamment, de contributions financières ou en personnel.
Aux termes du projet de résolution sur l'éducation pour tous (A/C.3/52/L.11), l'Assemblée générale demanderait aux gouvernements d'intensifier leurs efforts pour faire disparaître l'analphabétisme et axer l'éducation sur le plein épanouissement des êtres humains et la promotion des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle leur demanderait également de redoubler d'efforts pour atteindre leurs propres objectifs en matière d'éducation pour tous, en prévoyant chaque fois que cela est possible des objectifs et des programmes d'éducation sexospécifique pour lutter contre l'analphabétisme des filles et des femmes. L'Assemblée générale prierait le Secrétaire général de rechercher les moyens qui permettraient de réaliser efficacement l'objectif de l'éducation pour tous et d'examiner notamment l'opportunité ou la possibilité de proclamer une décennie des Nations Unies pour l'élimination de l'analphabétisme.
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Aux termes du projet de résolution sur la mise en oeuvre du Programme d'action mondial concernant les handicapés : vers une société pour tous au XXIème siècle (A/C.3/52/L.12), présenté par les Philippines au nom des coauteurs, l'Assemblée générale encouragerait les gouvernements et la communauté non gouvernementale à se pencher sur les aspects essentiels des politiques sociales et économiques intéressant l'égalisation des chances des handicapés et en particulier sur les questions d'accessibilité, les services sociaux et les filets de sécurité, et l'emploi et les moyens de subsistance durables. Elle exhorterait les gouvernements à coopérer avec la Division de statistique pour continuer à élaborer des statistiques et des indicateurs mondiaux. Elle exhorterait, en outre les organes et organisations compétents du système des Nations Unies, y compris les organes de suivi des traités pertinents, à coopérer étroitement aux activités de l'Organisation des Nations Unies concernant les handicapés en vue de promouvoir le respect des droits des handicapés grâce à la mise en commun des expériences et observations relatives aux incapacités. L'Assemblée inviterait les gouvernements et le secteur privé à continuer d'alimenter le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les handicapés afin de fournir un appui additionnel à la mise en oeuvre des Règles pour l'égalisation des chances, et à appuyer les travaux du Rapporteur spécial sur les incapacités. Elle prierait le Secrétaire général d'élaborer un plan pour faciliter aux handicapés l'accès à l'Organisation des Nations Unies, à ses bureaux et à ses réunions.
Aux termes du projet de résolution sur les politiques et programmes intéressant les jeunes (A/C.3/52/L.13), présenté par les Pays-Bas au nom des coauteurs, l'Assemblée générale inviterait tous les Etats Membres à faire tout leur possible pour mettre en oeuvre le Programme d'action mondial pour la jeunesse d'ici à l'an 2000 et au-delà. Elle soulignerait à nouveau l'importance d'une participation active et directe de la jeunesse et des organisations de jeunes aux niveaux local, national, régional et international pour promouvoir et mettre en oeuvre le Programme d'action. L'Assemblée se féliciterait que le Gouvernement portugais ait offert d'accueillir la Conférence mondiale des ministres de la jeunesse qui doit se tenir à Lisbonne du 8 au 12 août 1998 et soulignerait que les jeunes et les organisations de jeunes doivent participer à tous les stades des préparatifs de la Conférence mondiale. Elle recommanderait que les résultats des deuxième et troisième sessions du Forum mondial de la jeunesse soient dûment pris en compte lors de la Conférence mondiale. L'Assemblée réitérerait l'appel adressé aux Etats Membres dans le Programme d'action tendant à ce qu'ils incluent des représentants de la jeunesse dans leurs délégations à l'Assemblée générale et dans d'autres réunions pertinentes des Nations Unies.
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Prévention du crime et justice pénale et Contrôle international des drogues
Suite du débat général
Mme AKMARAL KH. ARYSTANBEKOVA (Kazakhstan), au nom de la Géorgie, du Kirghizistan, de l'Arménie, du Bélarus, du Tadjikistan, de l'Ouzbékistan et de la Fédération de Russie, a déclaré que la toxicomanie demeure un des problèmes mondiaux les plus graves qui nécessite une action concertée au niveau international. Elle a appuyé les efforts du PNUCID pour renforcer la coopération en la matière et espéré que des mesures pratiques seront prises pour accroître l'efficacité de la lutte contre la drogue et adapter les stratégies aux réalités du XXIème siècle. Les pays cités plus haut ont adopté des politiques et pris des mesures juridiques et opérationnelles pour lutter contre ce fléau. Un programme inter-Etats de lutte contre le crime organisé a été adopté jusqu'en l'an 2000 qui englobe la "lutte anti drogue". Les pays sont conscients de la nécessité de conclure des accords intergouvernementaux pour renforcer cette lutte. Ils ont ainsi entamé les travaux dans ce sens et mis en place des structures régionales qui agissent en coopération étroite avec l'ONU comme c'est le cas des mémorandums d'accords auxquels participe le PNUCID. Depuis octobre 1992, un Accord de coopération entre ministères des affaires intérieures est en place et en mai 1997, un Accord a été signé entre services spéciaux pour encourager l'échange d'informations.
M. YEHIA ODA (Egypte) a estimé que les décisions et résolutions des Nations Unies ne suffisent pas en matière de lutte contre la drogue en demandant à la communauté internationale de tout mettre en oeuvre pour rassembler les fonds nécessaires pour réaliser les programmes et politiques. Le représentant a appelé les Etats Membres à adhérer massivement aux accords de lutte contre les drogues. L'Egypte, pour sa part, place la lutte contre les drogues au premier rang de ses priorités de sécurité, consciente que ce fléau représente un obstacle à tous les plans de développement social. Le volume des drogues et des narcotiques a ainsi baissé de même que tous les crimes concernant le blanchiment d'argent. L'Egypte essaye d'accorder l'importance requise aux conséquences sociales du problème des drogues. Outre les lois répressives, une législation a donc été adoptée pour aider les toxicomanes. Sur le plan régional et international, L'Egypte a contribué à l'application des Stragégies des Nations Unies pour la formation des responsables de lutte contre la drogue dans les pays africains. L'Egypte réitère la nécessité de déployer tous les efforts pour assurer le succès de la session extraordinaire de l'Assemblée générale qui sera consacrée à la lutte contre les drogues.
M. MOHAMMED SALEH (Barheïn) a souligné que le développement de techniques perfectionnées qui ont suivi les progrès scientifiques dans tous les domaines, a entraîné de nouveaux problèmes tandis que d'autres ont été exacerbés. Il en est ainsi du problème de la drogue qui a connu une acuité nouvelle avec le développement des transports ultra rapides. La lutte contre ce fléau requiert une coopération internationale. Le problème des drogues
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vient également de la puissance économique qu'elles représentent. Bahreïn fait de son mieux pour empêcher la prolifération des drogues dans la société, a-t-il indiqué. En cela, tous les ministères, dont les ministères de l'Economie, des Finances, de la Santé coopèrent à la mise en place d'activités anti drogue. Dans ce cadre, une clinique spéciale pour le traitement des toxicomanes a été créée. Ces patients ne peuvent d'ailleurs pas être soignés dans d'autres institutions, ceci afin d'éviter la propagation du phénomène. Des conférences sont organisées dans les écoles primaires et secondaires, ainsi qu'à l'attention de la société civile, pour faire connaître l'ampleur du problème et les risques qui y sont liés. Des campagnes de sensibilisation à la radio, la télévision et dans la presse ont également été organisées. L'hôpital a, en outre, offert des possibilités d'emploi pour les patients au chômage. Le Code pénal a été amendé pour accroître les peines pour les trafiquants de drogue qui sont condamnés à perpétuité ou à la peine de mort. Barheïn coopère avec les pays du Conseil de coopération du Golfe pour lutter contre le trafic de drogue. Ainsi, une loi pénale commune basée sur les principes de la Charia a été promulguée, qui encourage notamment le renforcement de la coopération transfrontières. Des réunions régulières d'échange d'informations, des séminaires, sont organisés et des programmes pour le traitement des toxicomanes ont été élaborés.
M. TAUNAY (Brésil) a indiqué qu'en matière de prévention du crime et de justice pénale, son pays a mis l'accent sur la réhabilitation des criminels et leur réinsertion au sein de la société. Le Gouvernement fédéral a adopté d'importantes mesures visant à réduire le problème de la surpopulation des prisons et à améliorer leur infrastructure. En février 1997, le Brésil a adotpé une loi qui stipule que la possession d'armes constitue un crime et prévoit des périodes d'emprisonnement plus longues. En outre, la nouvelle législation a créé un Registre des armes produites, importées ou vendues dans le pays. Par ailleurs, une campagne de désarmement a été lancée à l'échelle nationale avec pour objectif de réduire le nombre des homicides. La campagne a été menée notamment avec l'appui de l'Institut latino-américain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants qui a ouvert son bureau en février dernier.
La stratégie du Brésil en matière de lutte contre le crime organisé l'a conduit à moderniser les lois, accroître la coopération entre les organisations de police, à renforcer les institutions de la police fédérale et des départements de police interétatiques des routes. Les mesures prises pour intensifier la coopération comprennent notamment la signature de traités bilatéraux et multilatéraux et la mise à jour des traités existants dans les domaines d'entraide judiciaire de l'extradition, du rapatriment des fonds, de l'échange d'informations et du transfert des prisonniers. Plusieurs Accords ont été signés au sein du Marché commun du Sud (MERCOSUR) ainsi qu'avec d'autres pays. L'ensemble de ces accords visent à lutter contre le crime organisé, la corruption, le trafic des drogues et des armes et le blanchiment d'argent.
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Le crime orgnisé comprenant maintenant de nouvelles activités comme le vol de véhicules, le Brésil a, en 1996, adopté des lois pour renforcer les sanctions en la matière. Les sanctions s'appliquent également à l'interception, l'altération et la falsification des documents de véhicules. La lutte contre la drogue, a poursuivi le représentant, exige une approche équilibrée et multisectorielle tenant compte du principe de la responsabilité partagée. Les solutions ne doivent pas seulement viser à réprimer mais également à prévenir et à réhabiliter les toxicomanes. A cet égard, le Programme d'action national antidrogues entamé l'année dernière a déjá porté ses fruits. En plus des initiatives prises à l'échelle nationale, le Brésil a considérablement allongé la liste des pays avec lesquelles il collabore dans le domaine de la lutte contre la drogue. Une initiative véritablement novratrice a consisté à créer un commandement de police unifié aux frontières du Brésil, de l'Argentine et du Paraguay. Dans le domaine multilatéral, un Accord a été signé, en juillet dernier, par les gouvernements de la Communauté des pays lusophones et une initiative antidrogues a été lancée dans les pays de la zone de paix et de coopération de l'Atlantique Sud.
M. HASSAN KASSEM NAJEM (Liban) a déclaré que malgré la guerre son pays était resté actif dans la lutte contre la drogue tant au niveau national qu'international. Au cours des dernières années, le Liban a éliminé toutes les cultures illicites et nous espérons qu'il n'y a plus de telles cultures dans le pays actuellement, a-t-il déclaré. A cet égard, il a cité les rapports des instances internationales de contrôle des drogues, dans lesquels il est clair que l'éliminaiton des cultures illicites a été totale. Il a ensuite attiré l'attention sur le problème des fermiers qui vivaient auparavant de ces cultures et sont maintenant en train de chercher de nouveaux moyens de subsistance. Le Liban a demandé l'aide du Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID). Il a indiqué, en outre, qu'un Plan de développement rural avait été adopté récemment pour aider les agriculteurs des régions touchées. Le Liban attend des pays amis, notamment ceux dont la société souffre des problèmes de toxicomanie, d'aider le Liban à trouver de nouvelles sources de revenus pour les régions qui dépendaient jadis des cultures illicites. A cet égard, le Liban attend avec intérêt la tenue de la session extraordinaire de l'Assemblée générale qui sera consacrée aux questions relatives à la lutte contre les stupéfiants et appelle la communauté internationale à intensifier ses efforts pour éliminer ce fléau dangereux.
M. ABDULBAGI AJLAAN (Arabie saoudite) a déclaré que son gouvernement entend protéger la société islamique du fléau de la drogue. L'Arabie saoudite a pris depuis longtemps les mesures nécessaires pour limiter les conséquences de ce fléau. Elle a promulgué des lois pour punir les trafiquants de drogues et signé des accords bilatéraux et internationaux. Elle estime toutefois que le succès en la matière dépend du travail collectif de la communauté internationale. Il faut également tenir compte de l'intérêt de la société et offrir des traitements aux victimes de ce fléau. La foi et la religion
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peuvent constituer un rempart à la prolifération de ce fléau. Toute religion prône la protection des droits de l'homme et celle de l'individu. L'Arabie saoudite se fonde sur la Charia dans la lutte contre la drogue car les lois islamiques stipulent que l'homme est responsable de sa santé. La lutte contre la drogue mérite plus que de simples discours. Les mesures collectives sont indispensables et l'Arabie saoudite cherche en ce moment à faire signer une stratégie à l'échelle des pays arabes. L'Arabie saoudite estime qu'en plus des mesures prises, il convient de déployer d'autres efforts en matière d'éducation de masse par exemple. Elle se félicite des efforts pour accroître la coopération internationale et régionale et remercie les Nations Unies pour ses initiatives en ce sens.
M. MYKOLA MELENEVSKY (Ukraine) a indiqué qu'à l'échelle nationale, l'Ukraine et la République de Moldova ont adopté un certain nombre de lois contre le trafic des stupéfiants qui prévoient des sanctions sévères pour punir la production, l'abus et le trafic des drogues, des substances psychotropes et des précurseurs. En plus des mesures prises au niveau national, l'Ukraine et la République de Moldova ont développé une coopération bilatérale en signant un certain nombre d'accords intergouvernementaux et interinstitutions dans le domaine de la lutte contre l'abus de drogues et la prévention du crime. Elles y ont ajouté des accords appropriés visant à combattre le trafic illicite des narcotiques entre les frontières des deux pays et entreprendre des actions conjointes pour contrer le commerce transnational de drogue et le blanchiment d'argent. Le représentant a poursuivi en exprimant sa préoccupation face à la menace des drogues synthétiques. Les gouvernements doivent imposer un contrôle plus strict des substances chimiques utilisées dans la fabrication de drogues synthétiques et établir des mécanismes de collecte de données sur la production, le trafic et l'utisation des stimulants de type amphétamine et de leurs précurseurs. En outre, la République de Moldova et l'Ukraine demeurent convaincues que toute tentative de libéraliser la législation et les politiques nationales relatives aux drogues mènera inévitablement à une agravation considérable du problème. Les deux pays s'opposent aux programmes de méthadone pour le traitement des toxicomanes.
M. MOHAMMAD S. AMIRKHIZI (Iran) a estimé qu'aucun gouvernement ne pouvait espérer lutter à lui seul contre la menace de la drogue. L'Iran a pris plusieurs mesures pour la mise en oeuvre du Programme mondial d'action concernant la réduction de la demande. Ainsi, l'Iran a parachevé le Plan national de réduction de la demande et des activités de prévention ont été menées. Des services ont été créés dans les secteurs public et privé pour s'occuper de la réhabilitation des toxicomanes. Le représentant s'est inquiété de la tendance récente dans certains pays de commercialiser et faire de la publicité pour certaines substances illicites, en particulier sur l'Internet. Ceci est incompatible avec les dispositions des conventions internationales pertinentes, a-t-il déclaré. Il a indiqué, par ailleurs, que
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son pays avait conclu plusieurs accords bilatéraux de coopération avec les pays voisins. La mise en commun des efforts a permis de renforcer les capacités visant à la suppression du trafic de drogue. Le conflit en Afghanistan a toutefois sérieusement entravé notre capacité à lutter efficacement contre le trafic de drogue en provenance de ce pays ravagé par la guerre, a-t-il affirmé. C'est devenu un problème aigu car certains groupe afghans financent leurs polices militaires grâce à l'argent de la drogue. En raison de sa position géographique entre les producteurs de drogue à l'Est et les marchés de consommateurs en Europe, l'Iran est gravement touché par le trafic de stupéfiants. C'est pourquoi, il investit des moyens humains et financiers énormes pour lutter contre l'entrée de drogues dans le pays et le transit des drogues par le territoire iranien vers l'Europe. Il a indiqué que les recettes confisquées aux trafiquants de drogue étaient utilisées pour des programmes de prévention de la toxicomanie et pour des projets de consolidation des frontières avec l'Afghanistan et le Pakistan. Il a estimé qu'il était temps que les pays bien connus pour blanchir l'argent, essentiellement en Europe, revoient leur législation et coopèrent avec la communauté internationale pour lutter contre ces pratiques. Il s'est déclaré préoccupé par la tendance croissante de certains pays à recourir à des qualifications biaisées sur les politiques d'autres pays. A cet égard, il a rejeté toute évaluation unilatérale et estimé qu'une telle approche minerait les instruments et mécanismes multilatéraux existants.
Il s'est félicité, par ailleurs, des recommandations du Secrétaire général visant à renforcer la Division pour la prévention du crime et la justice pénale. S'agissant des propositions concernant la fusion de la Commission des stupéfiants et de la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale, il a par contre, estimé que, bien qu'ayant certains domaines d'intérêt communs, ces deux commissions devaient fonctionner séparémment et disposer de deux secrétariats différents. Il a estimé que le renforcement des capacités des pays en développement via la coopération internationale et l'assistance technique était nécessaire pour mener une lutte efficace contre la criminalité transnationale organisée. Il a appelé les pays donateurs et les institutions financières internationales à contribuer de manière significative et régulière à la mise en oeuvre des projets d'assistance technique élaborés dans le cadre du Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale.
M. RODOLFO RODRIGUEZ (Cuba) a déclaré que la coopération internationale en matière de lutte contre la drogue doit se fonder sur les principes du droit international que sont la souveraineté des Etats, leur intégrité territoriale et le non-recours à la force. Le principe de responsabilité partagée et l'égalité entre les acteurs doit rester la ligne maîtresse de cette interaction entre les Etats. Cuba condamne les Etats qui s'arrogent le titre d'arbitre du monde alors mêmes qu'ils essuient des échecs cuisants à l'échelle nationale. Aux Etats-Unis par exemple, il existe 30 millions de toxicomanes qui consomment 40% de la cocaïne produite dans le monde. Cuba salue le rôle
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du PNUCID et estime que la coopération que le Programme lui a offerte a permis de consolider les moyens techniques nécessaires en matière de lutte contre la drogue. La pertinence du mandat du PNUCID nécessite qu'il maintienne son identité vis-à-vis des organes des Nations Unies installés à Vienne. A cet égard, Cuba estime que la réorientation des activités à Vienne devra faire l'objet d'une décision des Etats Membres.
Cuba appuie les travaux du Bureau international de lutte contre les stupéfiants qui pourrait évaluer de manière objective les efforts des Etats afin de rendre plus efficace la coopération internationale. Se trouvant dans le bassin des Caraïbes, Cuba accorde une importance particulière à la coopération bilatérale, régionale et internationale. Des accords ont été signés avec 17 pays et 22 autres sont en cours de négociations. Cuba est disposé à examiner toute possibilité de coopération et à signer les conventions facilitant la prise de mesures efficaces.
M. DIA MING SHENG (Chine) a déclaré que son gouvernement a mis en oeuvre activement la Déclaration politique de Naples et le Plan mondial d'action contre la criminalité transnationale organisée. Le Congrès du peuple, conscient de la nécessité de prévenir et contrôler les nouvelles formes d'activités criminelles, ainsi que du besoin d'harmoniser la législation chinoise avec les dispositions des instruments juridiques internationaux, a entamé en avril dernier une révision du Code pénal. Ceci permettra à la Chine d'améliorer sa coopération avec la communauté internationale dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée.
Les efforts concertés, intenses, déployés par les agents chinois chargés de l'application des lois et ceux d'autres pays ont déjà permis d'enregistrer des progrès considérables. Désireux de renforcer cette coopération, le Gouvernement de la Chine propose que l'on s'attache le plus rapidement possible à l'élaboration d'une convention contre le crime transnational organisé. Depuis la Conférence ministérielle de Naples en 1994, il y a eu quelques progrès sur cette voie et l'Ecosoc a pu adopter un texte sur le sujet. La Chine estime que la convention, pour être universellement acceptée, devrait tenir pleinement compte des conditions économiques, politiques et culturelles de tous les pays. Aussi le Groupe d'experts devrait-il examiner toutes les opinions et entamer des consultations sur les sujets pertinents au plus tôt.
Le représentant a également demandé une augmentation de l'assistance technique pour permettre aux pays en développement démunis de faire face à l'ampleur du danger de la criminalité organisée. Il s'est également prononcé pour une coopération accrue entre les pays en matière d'extradition en soulignant la nécessité que ces mécanismes de coopération soient conformes aux normes juridiques internationales.
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M. SUTJIPTOHARDJO DONOKUSUMO (Indonésie) a regretté que certains projets dans le cadre de la lutte contre le crime ne puissent être menés à bien en raison de la faiblesse des moyens financiers et a appelé les pays donateurs et les institutions financières internationales à faire des contributions significatives afin de permettre la formulation, la coordination et la mise en oeuvre de projets d'assistance technique dans le cadre du Programme des Nations Unies pour la prévention du crime. Il s'est félicité des progrès réalisés dans la préparation du dixième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants qui doit se tenir en l'an 2000. Il a souhaité que le Congrès soit concret et spécifique dans ses recommandations. S'agissant du suivi de de la Déclaration politique et du Plan mondial d'action de Naples, il a souligné l'intérêt de la mise en place d'un groupe intergouvernemental d'experts pour mettre au point un projet de convention internationale sur le crime transnational organisé. Il a suggéré que ce groupe étudie la nécessité de dispositions spéciales concernant certains types de crime, comme le trafic d'enfants. Il a apporté son soutien aux mesures prises sous les auspices des Nations Unies en vue de renforcer la coopération sur la réglementation des armes à feu.
Le représentant a dit qu'il doutait des avantages qui résulteraient de la fusion de la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale avec la Commission des stupéfiants. Il y a des domaines qui intéressent les deux Commissions. Toutefois, leurs mandats sont distincts et séparés. Nous avons besoin d'une stratégie globale pour combattre le crime transnational organisé. Il ne faut pas envisager des mesures qui pourraient nous distraire de cet effort, a-t-il estimé.
M. CHO CHANG BEOM (République de Corée) a accueilli avec satisfaction l'initiative du Secrétaire général visant à renforcer la Division de la prévention du crime et de la justice pénale et à la transformer en un Centre international de la prévention de la criminalité internationale. De l'avis de la République de Corée, il s'agit là d'une réponse opportune et appropriée à la menace croissante que pose la criminalité. Toutefois, en vue de s'assurer que le Centre remplira son mandat, l'initiative doit être renforcée par l'élaboration de nouveaux programmes pragmatiques. A cet égard, la République de Corée souligne la nécessité de fixer des objectifs prioritaires à la lumière des contraintes financières actuelles. Si la communauté internationale consacre des ressources additionnelles à la lutte contre le crime organisé elle renforcera sa capacité à contrer cette menace émergeante par le biais d'une action tripartite comprenant des stratégies globales, un cadre juridique et une capacité opérationnelle. Les ressources additionnelles pourraient provenir des économies effectuées dans les services administratifs ou les services de conférence.
Au sujet de la lutte contre la drogue, le représentant a estimé que beaucoup reste à faire aux niveaux national, régional ou international. En cela, une participation plus active des ONG et des autres acteurs de la
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société civile devrait être encouragée. Se félicitant de la tenue prochaine de la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur la question, le représentant a espéré y voir proposées de nouvelles initiatives qui permettront de mieux s'atteler à tous les aspects du problème, et ce d'une manière globale et équilibrée. La République de Corée espère que la déclaration politique qui doit être adoptée durant cette session contiendra un engagement ferme des Etats Membres de contrôler la prolifération des drogues, engagement susceptible de donner un véritable élan aux efforts actuels.
La session extraordinaire doit, en outre, être le forum de nouvelles stratégies et méthodes de lutte contre les tendances émergeantes telles que la fabrication, le trafic et l'utilisation illicites de stimulants de type amphétamines. L'abus de ces stimulants est récemment devenu un problème mondial qui appelle une action concertée. Il est urgent, en conséquence, de développer des mesures de suivi concrètes de la réunion d'experts qui s'est tenue à Shangai en 1996. Le représentant a, par ailleurs, espéré que l'élan de la session extraordinaire facilitera une augmentation substantielle des fonds versés au PNUCID qui, sans cela, ne saurait remplir son mandat élargi. En plus de l'accroissement des contributions des pays donateurs, la République de Corée espère voir des initiatives nouvelles de mobilisation de fonds telles que l'élargissement des sources de revenus, l'utilisation des biens confisqués aux trafiquants de drogues et l'introduction d'un mécanisme de partage des coûts en matière d'assistance technique.
M. PINO ARLACCHI, Secrétaire général adjoint et Directeur exécutif du Bureau du contrôle des drogues et de la prévention du crime, a indiqué qu'il avait eu ce matin un contact téléphonique avec le Bureau du PNUCID à Islamabad. Une percée considérable est intervenue, a-t-il annoncé. Le Ministre des affaires étrangères des Taliban a répondu à notre demande concernant les cultures d'opium et a affirmé que la production d'opium était interdite sur tout le territoire contrôlé par les Taliban, de même que la consommation et la commercialisation. Il s'agit d'une percée, s'est réjoui M. Arlacchi, car cette interdiction contient une disposition selon laquelle l'ONU a la permission de participer à la surveillance, en collaboration avec les autorités locales. L'Afghanistan est aujourd'hui le principal producteur d'opium du monde, a-t-il rappelé.
Développement social
Présentation d'un projet de résolution
Aux termes du projet de résolution sur les politiques et programmes intéressant les jeunes (A/C.3/52/L.13) (la version présentée au début de ce communiqué était la version non-amendée), présenté et amendé oralement par les Pays-Bas au nom des coauteurs, l'Assemblée générale inviterait tous les Etats Membres à faire tout leur possible pour mettre en oeuvre le Programme d'action
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mondial pour la jeunesse d'ici à l'an 2000 et au-delà. Elle soulignerait à nouveau l'importance d'une participation active et directe de la jeunesse et des organisations de jeunes aux niveaux local, national, régional et international pour promouvoir et mettre en oeuvre le Programme d'action. L'Assemblée se féliciterait que le Gouvernement portugais ait offert d'accueillir la Conférence mondiale des ministres de la jeunesse qui doit se tenir à Lisbonne du 8 au 12 août 1998 et soulignerait que les jeunes et les organisations de jeunes doivent participer à tous les stades des préparatifs de la Conférence mondiale. Elle recommanderait que les résultats de la deuxième session du Forum mondial de la jeunesse soient dûment pris en compte lors de la Conférence mondiale et noterait avec intérêt que les résultats de la troisième session du Forum mondial de la jeunesse seront présentés à la Conférence mondiale. L'Assemblée réitérerait l'appel adressé aux Etats Membres dans le Programme d'action tendant à ce qu'ils envisagent d'inclure des représentants de la jeunesse dans leur délégation à l'Assemblée générale et dans d'autres réunions pertinentes des Nations Unies.
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