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AG/SHC/309

TROISIEME COMMISSION: LE PNUD, L'OMS ET L'OIM RENDENT COMPTE DE L'INTEGRATION DE LA SEXOSPECIFICITE DANS LEURS PROGRAMMES

22 octobre 1997


Communiqué de Presse
AG/SHC/309


TROISIEME COMMISSION: LE PNUD, L'OMS ET L'OIM RENDENT COMPTE DE L'INTEGRATION DE LA SEXOSPECIFICITE DANS LEURS PROGRAMMES

19971022 Poursuivant cet après-midi son débat sur la promotion de la femme et la suite donnée à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing, 1995), la Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission) a entendu les représentants de l'Organisation internationale des migrations (OIM), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le représentant de l'OIM a indiqué que l'Organisation avait entrepris un certain nombre d'études sur le travail des femmes en Europe, en Amérique latine et en Asie, portant sur la traite des femmes, afin d'alerter les décideurs politiques sur les causes, les spécificités et les conséquences du problème. Le représentant du PNUD a déclaré que des programmes pilotes étaient mis en oeuvre pour évaluer plus systématiquement la contribution des femmes à la société. Du point de vue financier, les programmes du PNUD par pays devraient consacrer au moins 20% des ressources aux questions d'égalité entre les sexes. La représentante de l'OMS a déclaré qu'une attention plus grande était accordée à tous les facteurs affectant la santé des femmes, ainsi qu'à tous les rôles des femmes et non seulement à leur rôle d'épouses ou de mères. L'OMS s'attache aussi à reconnaître et appuyer davantage les femmes en tant que responsables de leur propre santé et de celle de leur famille et de leur communauté.

Les représentants des pays suivants ont pris part au débat : Kirghizistan, Roumanie, Venezuela, Nouvelle-Zélande, Turquie, Libéria, El Salvador, Thaïlande, Bélarus, Syrie, Nigéria, République populaire démocratique de Corée, Cuba, Israël, Kazakhstan, Yemen, et Bahamas au nom de la Communauté des Etats des Caraïbes (CARICOM).

La Commission poursuivra et clôturera son débat sur ces questions demain jeudi 23 octobre à partir de 10 heures.

Débat (suite)

M. ROBERT G. PAIVA, Organisation internationale pour les Migrations (OIM), a, dans le contexte actuel de la féminisation de la migration, jugé important que les parties concernées prennent en compte les besoins spécifiques des travailleuses migrantes au moment où elles émigrent et lorsqu'elles cherchent à se réintégrer au sein de leur pays d'origine. Attirées par de fausses promesses de travail bien rémunéré, trop de femmes se confient aux trafiquants espérant que leur démarche sera facilitée. Elles sont alors prises au piège de la migration illégale qui les rend vulnérables aux abus tels que le travail ou la prostitution forcés. Ce phénomène est d'autant plus inquiétant qu'il est aujourd'hui contrôlé par des réseaux criminels qui opèrent à l'échelle internationale. L'OIM a entrepris un certain nombre d'études sur les migrations des femmes en Europe, en Amérique latine et en Asie. La plus récente de ces études, qui a porté sur le trafic des femmes philippines au Japon à des fins d'exploitation sexuelle, a été publiée en juillet dernier et figure désormais sur le site OIM d'Internet. Cette étude ainsi que le projet de recherche similaire finalisé l'an dernier en République dominicaine, se concentre sur le trafic sous l'angle des pays d'origine. Un certain nombre d'études précédentes concernant l'Europe de l'est, l'Europe centrale et l'Europe de l'ouest se concentrent elles sur les pays de transit et les pays de destination. Toutes ces études alertent les décideurs politiques sur les causes, les spécificités et les conséquences du problème.

Le plan d'action à moyen terme de l'Union européenne sur le trafic des femmes a été adopté en juin 1996 à Vienne. Il est ressorti des débats que le manque de données fiables sur tous les aspects du trafic empêchait le lancement d'une action ciblée. La Commission européenne a donc demandé à l'OIM de se pencher sur la disponibilité et la pertinence des données statistiques et autres sur le trafic des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants. Le Programme d'action de l'OIM se concentre lui sur deux piliers, à savoir la prévention et l'assistance aux victimes. Au cours des deux dernières années, l'OIM a lancé deux petits projets pilotes en Asie pour le rapatriement et la réintégration des femmes de la Thaïlande vers leurs communautés d'origine au Viet Nam et au Cambodge, et de la Chine vers le Viet Nam. En outre, en réponse à une requête récente, le bureau de l'OIM à Kiev a lancé une campagne d'information à l'intention des femmes et des communautés vulnérables en Ukraine.

Mme ZAMIRA B. ESHMAMBETOVA (Kirghizistan) a estimé que l'avancement de la promotion de la femme dépendait du développement de la société. Elle a souligné l'importance du suivi de la Conférence de Beijing afin d'établir l'équilibre entre les sexes. La conférence régionale de Bucarest sur le suivi de Beijing en Europe centrale et de l'Est a facilité la préparation par ces pays de leurs Plans nationaux. Ainsi, le plan national du Kirghizistan

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comprend une analyse de la situation des femmes, des mesures de protection dans le domaine de la santé, un accroissement de l'éducation, des mesures contre la violence et le renforcement du rôle des femmes dans la prise de décision. D'autres programmes ont également été adoptés dans les domaines, des micro-crédits et du développement. La coordination des activités en matière de sexospécificité relève de la Commission de la femme et de la famille, a-t-elle indiqué. De nombreux groupements de femmes existent au Kirghizistan, témoignant du rôle important de celles-ci dans la société depuis très longtemps tant dans la famille que dans la société en général. Le Gouvernement du Kirghizistan s'est fixé comme objectif d'accroître de 80% la proportion de femmes à tous les niveaux des institutions politiques, a-t-elle déclaré, ajoutant qu'actuellement c'est dans le secteur juridique que les femmes sont le mieux représentées. La représentante a indiqué qu'une vingtaine de législations nationales devaient être révisées dans une perspective soucieuse de la promotion de la femme. Le code de la famille et le code civil ont déjà été réexaminés. La mise en oeuvre du Plan d'action national est renforcée par la coopération entre les autorités kirghizes et les organisations internationales comme le Programme des Nations Unies pour le développement et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance, a-t-elle souligné.

Nous sommes loins d'avoir réalisé tous les objectifs, a poursuivi la représentante. Les difficultés économiques ont un effet direct sur la situation des femmes. L'agriculture occupe 40% de femmes qui doivent à la fois travailler à l'extérieur et à l'intérieur pour assurer l'éducation des enfants et le bien-être de la famille, fournissant ainsi un travail non rémunéré. C'est pourquoi des politiques sont mises en oeuvre pour améliorer la situation des femmes rurales, notamment en facilitant leur accès au crédit. Face aux difficultés économiques, certaines cherchent une meilleure vie en migrant, devenant souvent des proies pour l'exploitation sexuelle. A cet égard, elle a souligné le fait que le transfert illégal des migrants illégaux renforce la prostitution. Ces femmes ont peur de porter plainte, a-t-elle déclaré. La solution à la traite des femmes dépend de la situation économique et sociale du pays d'origine et de la législation du pays d'accueil. A cet égard, nous présentons une proposition visant à lutter contre la traite des femmes et le transfert illégaux des migrants.

Elle a déploré, en outre, le fait que l'on est encore loin de l'objectif d'une représentation équilibrée des hommes et des femmes au sein du système des Nations Unies et a regretté que les difficultés financières constituent un obstacle à cet égard.

Mme VICTORIA SANDRU (Roumanie) a déclaré qu'à la suite de la Conférence de Beijing, son pays a créé dès 1995 un Département pour la promotion de la femme qui a défini, dans un plan d'action national, les priorités dans ce domaine. Les représentants de la société civile ont été encouragés à joindre

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les efforts de structures gouvernementales pertinentes. Diverses initiatives ont été prises comme la mise sur pied d'un programme "femmes et développement" mené en coopération avec le PNUD, le lancement de projets pour les femmes âgées et les femmes rurales ainsi que l'adoption de mesures pour lutter contre le chômage chez les femmes en offrant par exemple un appui aux femmes entrepreneurs. Les politiques visant l'égalisation des chances entre les hommes et les femmes sont mises en oeuvre en relation étroite avec les programmes gouvernementaux sur les enfants et la famille.

Actuellement l'objectif principal du gouvernement est de moderniser le cadre institutionnel et législatif relatif aux questions d'égalité entre les sexes. Ainsi le gouvernement oeuvre à l'élaboration d'une loi sur l'égalité des chances visant à encourager la participation des femmes dans la vie politique. Comme suite à la ratification de la Charte sociale européenne, le gouvernement entend adopter des mesures législatives supplémentaires pour accroître les chances des hommes et des femmes sur le marché du travail. Le gouvernement oeuvre également à dessiner un cadre juridique pour lutter contre la violence domestique et à mettre sur pied une agence nationale pour l'égalité des chances. Consciente de la nécessité de la coopération internationale en matière de promotion des droits de la femme, la Roumanie participe notamment au programme pilote de l'Organisation internationale du travail intitulé " Promotion de l'égalité des chances dans l'administration".

Mme LYDA APONTE DE ZACKLIN (Venezuela) a déclaré que le suivi de la Conférence de Beijing faisait partie intégrante de l'ordre du jour social du Venezuela. Toute une série de programmes sont menés à bien dans ce cadre, coordonnés par le Conseil national de la femme (CONAMU). Le CONAMU travaille en ce moment à la formulation du Plan national de la femme vénézuélienne qui prévoit les stratégies et les domaines d'action qui doivent être mis en oeuvre pour parvenir aux objectifs de promotion de la femme dans les domaines social, économique et culturel. Pour parvenir à cet objectif, il faut conjuguer les efforts des divers secteurs. C'est pourquoi, le CONAMU a encouragé la création d'une Commission intersectorielle et multidisciplinaire. L'objectif général du Plan d'action est d'assurer l'égalité effective des chances pour la femme par des politiques qui garantissent l'égalité sociale. Le Plan d'action prévoit notamment, parmi ses objectifs spécifiques, d'exercer une influence dans le domaine juridique pour que les problèmes spécifiques des femmes soient pris en compte, de faciliter l'accès des femmes au travail dans des conditions d'égalité, d'encourager sa reconnaissance comme agent fondamental du processus économique, d'aider à un changement des valeurs et principes dans le processus éducatif, de renforcer la participation politique et sociale des femmes dans les processus de décision, d'aider à réduire la pauvreté par la formation et l'éducation, d'introduire une perspective sexospécifique dans tous les programmes d'habilitation, de créer des programmes d'aide aux femmes au foyer, aux mères adolescentes. Un projet de réforme de la loi organique de suffrage

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et de participation politique a, par ailleurs, été proposé au Congrès de la République. Un projet de loi contre la violence à l'égard des femmes et de la famille a également été présenté, qui a pour objectif d'adapter la législation nationale à la Convention interaméricaine qui vise à prévenir, sanctionner et éliminer la violence contre les femmes.

L'histoire de la femme vénézuélienne dans la lutte pour ses droits s'est placée dans le cadre du concept de Bolivar pour l'égalité : "la loi des lois est l'égalité". La femme vénézuélienne n'a épargné aucun sacrifice dans la défense constante de la dignité de la famille, de la justice, de la paix et de tous ses droits sociaux, politiques et culturels dans un monde où règne l'inégalité, a-t-elle conclu.

M. ROGER BALL (Nouvelle-Zélande) a encouragé les ONG à poursuivre un rôle actif dans le suivi de la Conférence de Beijing. Elle s'est félicitée des conclusions de la session de coordination de l'ECOSOC, estimant que l'institutionnalisation de l'égalité des sexes dans tout le système aurait dû être faite depuis longtemps. Il est important qu'une démarche soucieuse d'équité entre les sexes soit intégrée non seulement dans tous les programmes des domaines traditionnellement plus ouverts aux femmes mais aussi dans les domaines tels que la paix et la sécurité et au plus haut niveau de la gestion. L'intégration de cette démarche est particulièrement importante en cette période de réforme. La Nouvelle-Zélande apprécie les efforts du Secrétaire général pour atteindre les objectifs fixés en matière de parité au Secrétariat. Elle a émis l'espoir que ces efforts continueront et, en particulier, qu'un plus grand nombre de femmes seront nommées à des postes des classes supérieures. Mais il ne s'agit là que d'actions visibles. Il est nécessaire de changer les attitudes et la Nouvelle-Zélande prie le Secrétaire général de continuer à oeuvrer pour créer au Secrétariat un environnement de travail conscient des sexospécificités.

La Nouvelle-Zélande est profondément engagée à l'égard de l'équité entre les sexes et sa politique nationale reflète ce souci. Le Ministre néo- zélandais des affaires féminines qui est également Ministre des sociétés d'Etat a annoncé le mois dernier des plans pour augmenter le pourcentage des femmes siégeant aux conseils d'administration des sociétés d'Etat. Cette semaine marque le vingt-cinquième anniversaire de l'entrée en vigueur de la législation garantissant l'égalité de salaire pour un travail égal aux femmes et aux hommes. En dépit de cette législation, des différences demeurent dans ce domaine. Dans le cadre du suivi de la Conférence de Beijing, le gouvernement a entrepris des actions pour que ces différences disparaissent.

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Mme SELMA ACUNER (Turquie), se félicitant du rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la quatrième Conférence sur les femmes, a souhaité que le Secrétariat prépare un rapport comparatif qui analyse dans quelle mesure les différentes catégories de projets de l'Organisation incluent les intérêts des femmes et la question de leur intégration et donne des précisions sur les ressources allouées à cette fin. De l'avis de la Turquie, un rapport comparatif et standardisé pourrait contribuer à mesurer l'efficacité réelle des stratégies par rapport aux ressources financières allouées et à évaluer l'impact sur les femmes des activités et projets de développement. La Turquie souhaite que l'intégration des aspects sexospécifiques dans l'ensemble des activités du système des Nations Unies devienne partie intégrante du programme de réforme actuel. Rendant hommage aux activités de l'INSTRAW, la représentante a réaffirmé la nécessité de renforcer les arrangements financiers pertinents et de consacrer plus de fonds aux trois entités principales s'occupant des femmes à savoir, la Division pour la promotion de la femme, l'INSTRAW et l'UNIFEM.

La Turquie est convaincue que l'égalité entre les sexes n'est pas une fin en soi mais plutôt une condition préalable à la réalisation d'une véritable démocratie conduisant à la pleine jouissance des droits humains par tous les citoyens. L'intégration du concept d'égalité entre les sexes dans toutes les politiques et tous les programmes fait maintenant partie des priorités de l'ordre du jour du développement de la Turquie. A cet égard, le Ministre des affaires féminines et de la famille a établit un dialogue avec les ministères pertinents pour intégrer la perspective sexospécifique dans chaque ministère. Cette initiative vise à créer un réseau national dans le secteur public propre à s'assurer que les déclarations d'intention en matière d'égalité entre les sexes se traduisent en actions concrètes.

Mme COMFORT O. SWENGBE (Libéria) a déclaré que la promotion de la femme a toujours fait partie de la politique nationale de son pays. Les femmes du Libéria ont depuis des années participé aux décisions concernant le développement et l'administration civile. Les femmes qualifiées ont été les partenaires précieux de leurs collègues masculins dans l'éducation, les sciences, le droit, la médecine, l'information, les affaires et même la politique. Depuis 1948, année à laquelle le droit de vote a été accordé aux femmes libériennes, le gouvernement s'est efforcé de nommer des femmes au postes de direction. Durant la guerre civile d'usure, les femmes libériennes ont été à la pointe des efforts pour trouver une solution pacifique à la crise. Elles faisaient partie de la société civile qui a oeuvré pour restaurer l'administration civile par des moyens non violents. Une des conséquences de leur participation active aux efforts de paix, a été la sélection de plusieurs d'entre elles pour siéger à la Commission indépendante des élections et le 3 septembre 1996, Mme Ruth Serry était devenue la première femme à assurer la magistrature suprême en Afrique.

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Depuis son élection à la tête de l'Etat, le 2 août 1997, le Président Charles Taylor a continué dans cette voie et a nommé plusieurs femmes à des postes ministériels, dont le Ministre de l'éducation ainsi que le Ministre de la planification et des affaires économiques. Encore plus important, le secteur judiciaire du gouvernement est dirigé par une femme juriste. Ces fonctionnaires de haut niveau ajouteront ainsi une perspective féminine à l'exécution de leurs tâches durant la reconstruction et la réhabilitation sociale du Libéria.

Le Libéria condamne les actions de certains Etats qui acceptent le trafic des femmes et petites filles ainsi que le traitement dégradant infligé aux femmes migrantes. Il plaide pour l'égalité devant la justice ainsi que pour une égalité des chances à tous les niveaux.

M. CARLOS ENRIQUE GARCIA GONZALEZ (El Salvador) a mis l'accent sur le rôle important de la femme dans la construction d'une société plus efficace et d'un environnement favorable au développement social soutenu et durable du pays. Des femmes ont été nommées à des postes de haut niveau à travers le pays et la législation nationale a été harmonisée aux dispositions convenues lors de la Conférence de Beijing. Le Salvador accorde une attention prioritaire à l'éducation des femmes en vue de leur insertion plus équitable dans les mécanismes de production et afin d'améliorer leur développement personnel. Parmi les autres actions entreprises par son pays en faveur des femmes, il a mentionné la création d'un Institut pour la promotion de la femme et d'un Centre de formation pour la femme, les mesures d'encouragement au crédit et à la création de micro-entreprises, et a souligné le rôle et l'appui décisif apporté par la première dame de la République dans ce cadre. Un autre domaine prioritaire est celui de la femme et de l'économie, a-t-il déclaré. A cette fin, le potentiel du Programme de banque communautaire a été amélioré, de même que les possibilités de crédit accordés aux femmes au foyer. Un programme visant à favoriser les micro-entreprises a aussi été mis en place.

La jouissance efficace des droits de la femme est liée aux efforts systématiques et soutenus en faveur de l'élimination de la pauvreté. Ceci nécessite un appui complémentaire des organismes internationaux tant au niveau financier qu'en ce qui concerne l'aide technique, a-t-il déclaré.

M. CHARIVAT SANTAPUTRA (Thaïlande) a indiqué qu'à l'échelle nationale, le Gouvernement a pris un certain nombre de mesures pour mettre en oeuvre les recommandations de Beijing. Ainsi les perspectives sexospécifiques ont été intégrées au huitième Plan national de développement économique et social pour la période (1997-2001). La Thaïlande a déjà initié le processus préparatoire de l'examen quinquennal du Programme d'action de Beijing et au cours de ce mois, la Commission nationale pour les affaires féminines organisera un séminaire, en collaboration avec les ONG, sur le suivi de la Conférence de Beijing. La Thaïlande est également attachée à augmenter la participation

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des femmes dans le processus de prise de décision dans les domaines économique, social et politique. Pour la première fois, une femme est nommée à la tête du Bureau de la Commission de la fonction publique qui est l'instance chargée de l'administration de tous les fonctionnaires du pays. La nouvelle Constitution thaïlandaise contient des dispositions sur l'égalité entre les sexes et des mesures positives.

A l'échelle interrégionale, la Thaïlande a accueilli en juillet 1997 le Forum Asie/Afrique sur la promotion économique des femmes, organisé conjointement avec les gouvernements thaïlandais et japonais, le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour l'Afrique et les pays les moins développés et le PNUD. L'objectif du Forum était de permettre un échange d'expériences et de tirer des enseignements sur la question de la promotion économique des femmes. Le Forum a adopté un cadre d'action.

M. IGAR GUBAREVICH (Bélarus) a estimé que la question de l'amélioration de la condition de la femme était une question essentielle des droits de l'homme et ne saurait être examinée de façon séparée. La Constitution du Bélarus garantit les mêmes droits et chances aux hommes et aux femmes dans tous les domaines et crée les conditions pour un accès égal aux soins de santé. Ces dernières années, des changements majeurs frappent la société. Les femmes plus que les hommes ressentent les difficultés de la période de transition. Elles sont particulièrement touchées par les pertes d'emplois ou la diminution des revenus. Le Gouvernement déploie tous les efforts possibles pour améliorer la situation et la protection des femmes et des enfants, a-t-il assuré. Ainsi, les familles avec enfants bénéficient d'un appui financier et juridique jusqu'à ce que les enfants aient atteint l'âge de 18 ans. Des avantages fiscaux sont également prévus dans certains cas. Le Plan d'action national prévoit une approche complexe pour améliorer la condition de la femme. Un Programme de la République, intitulé "les femmes au Bélarus", a, en outre, été adopté en 1996. L'amélioration de la condition de la femme passe par la coopération internationale car un pays en transition ne peut à lui seul relever ces défis. Nous espérons pouvoir compter sur un renforcement de la coopération internationale, y compris sur un appui financier, a-t-il déclaré. Il a soutenu l'approche du problème de la promotion de la femme dans les pays en transition tel que développée à Beijing et a émis l'espoir que la Commission de la condition de la femme, le Conseil économique et social et les autres organismes pertinents accorderaient une attention particulière à la mise en place d'une stratégie efficace pour résoudre les problèmes des femmes dans le monde.

M. AHMAD AL-HARIRI (Syrie) a demandé à tous ceux qui défendent la paix et les droits de la femme d'oeuvrer à mettre fin aux pratiques des forces israéliennes contre les femmes du Golan syrien occupé et de tous les territoires arabes occupés. Dans le cadre de la mise en oeuvre des recommandations de Beijing, la Syrie a mis au point une stratégie nationale

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qui couvre toutes les questions intéressant les femmes : la loi, la situation sociale, l'environnement, l'information, la prise de décision, l'éducation, l'économie, les droits de l'homme et la santé. La Syrie a encouragé l'organisation de nombreux séminaires et ateliers pour examiner les projets développés dans le cadre de sa stratégie nationale. La Syrie apprécie la coopération qui s'est établie avec les institutions spécialisées des Nations Unies dont le programme de développement de la femme rurale organisé avec le PNUD. La Syrie a l'intention ferme de poursuivre le chemin de la réalisation des droits de la femme d'autant que les femmes constituent 50% de la société syrienne donc de ses ressources humaines.

Mme JUDITH S. ATTAH, Ministre des Affaires féminines et du développement social du Nigéria, a souligné que la promotion de la femme resterait un exercice de rhétorique si elle n'était soutenue par des actions ciblées pour l'émancipation économique aux niveaux national, régional et international. Le Nigéria reconnaît le rôle crucial des femmes dans la promotion de l'égalité, du développement et de la paix. A cet égard, l'Administration actuelle au Nigéria a accordé une attention spéciale à l'intégration complète des questions relatives aux femmes dans le processus de développement national renforçant les mécanismes locaux de promotion de la femme. Le Nigéria a créé, au niveau fédéral et d'Etat, les Ministères des Affaires féminines et du développement social afin de s'occuper de la situation des femmes dans le respect de leur style de vie et de leur culture. Plusieurs centres de femmes ont été créés dans toutes les régions qui offrent des cours d'alphabétisation et des formations à des activités génératrices de revenus. Des Centres d'assistance juridique sont mis en peau dans tout le pays qui octroient une assistance juridique aux femmes victimes de violence et de pratiques culturelles et traditionnelles injustes. Mme Attah a souligné, en outre, le rôle dynamique joué par la Première Dame du Nigéria, Mme Maryam Sani Abacha, qui a lancé le Programme de soutien familial. Elle a mentionné, par ailleurs, l'organisation de séminaires nationaux de sensibilisation du public.

Sans la paix, il n'y a pas de développement véritable. C'est pourquoi, la Première Dame du Nigéria a lancé une action pour la résolution pacifique des conflits en Afrique. Un sommet sur les missions de la paix a été organisé en mai dernier à Abuja pour sensibiliser les épouses de chefs d'Etat et de gouvernements au rôle crucial et à l'influence qu'elles peuvent exercer en tant qu'épouses et en tant que mères dans la résolution pacifique des conflits armés.

Plusieurs programmes de réduction de la pauvreté ont, en outre, été lancés sous les gouvernements précédents avec pour objectif d'améliorer la condition économique des femmes. Un programme nommé Programme d'avancement économique de la famille vise à éliminer la pauvreté à tous les niveaux par la création de systèmes de micro-crédits pour les Nigérians disposant de faibles revenus, en fournissant des fonds et des services d'aide aux petites

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entreprises et industries familiales. Cette initiative démarrera avec un fonds équivalent à 190 millions de dollars, approuvé récemment par le Gouvernement. Elle devrait bénéficier en premier lieu aux femmes qui constituent 65 % des pauvres au Nigéria. La Ministre a encore souligné les contraintes dans la mise en oeuvre de la Plate-forme d'action de Beijing, dont la plus grande est l'inadéquation des ressources nécessaires. A cet égard, elle a renouvelé l'appel en vue d'un renforcement de la coopération internationale pour mobiliser des ressources nouvelles et supplémentaires afin de briser le cycle du sous-développement et de la pauvreté parmi les femmes par la création de facilités de micro-crédits en leur faveur. Mon ministère est en train de réviser les pratiques qui sont des violations des dispositions de nos lois et de notre Constitution et qui empêchent le développement des femmes, telles, par exemple, les pratiques traditionnelles néfastes, a-t-elle encore indiqué.

M. JONG MYONG HAK (République populaire démocratique de Corée) a plaidé pour que la communauté internationale élève au rang de priorité la question de la violence contre les femmes au même titre que le règlement des différends et le maintien de la paix. Dans ce contexte, une des tâches importantes consiste à conclure, de manière appropriée, tous les crimes commis par le passé. A cet égard, le représentant a attiré l'attention de la Commission sur les crimes d'esclavage sexuel, tels que la question "des femmes de confort", crime que le Gouvernement japonais a commis avant et pendant la seconde guerre mondiale. Ce crime d'esclavage sexuel que le Gouvernement et les autorités militaires japonais ont commis arbitrairement est un fait bien connu qui a fait l'objet des délibérations des Nations Unies et d'autres forums internationaux et qui été confirmé à maintes reprises dans une série de résolutions des Nations Unies. En conséquence, le représentant a lancé un appel urgent au Gouvernement japonais pour qu'il s'excuse sincèrement, qu'il octroie des compensations pour les crimes d'esclavage sexuel commis contre les femmes coréennes et les autres femmes asiatiques et qu'il montre pas là même à la communauté internationale sa volonté de faire en sorte que de tels crimes ne se reproduisent plus à l'avenir.

Venant à la politique nationale en matière de promotion de la femme, le représentant a indiqué que grâce aux initiatives prises les femmes coréennes jouissent de l'égalité des droits et jouent un rôle important dans l'édification et le développement du pays. Les femmes participent à la prise de décision avec des droits égaux, occupent des postes conformes à leur compétence et à leur niveau d'étude et jouissent pleinement du droit au travail. Les femmes constituent 20% des députés au Parlement national et nombre d'entre elles occupent des postes importants dans les secteurs public et privé. En République populaire démocratique de Corée, les femmes représentent 49% de la population active.

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Mme MARIA DE LOS ANGELES FLORES PRIDA, Vice-Ministre des Affaires étrangères de Cuba, a noté que la promotion des femmes dans les pays en développement connaissait des obstacles particuliers dus à la pauvreté, les conflits, le problème de la dette, les programmes néo-libéraux d'ajustement structurel et l'imposition de mesures coercitives unilatérales. L'accès aux ressources est une condition sine qua non pour parvenir aux objectifs de l'égalité, du développement et de la paix. C'est une nécessité inéluctable pour les pays en développement. Plus de 500.000 femmes meurent chaque année des suites d'accouchements, 70.000 femmes perdent la vie chaque année à la suite d'avortements réalisés dans de mauvaises conditions et deux millions de fillettes entre 5 et 15 ans sont livrées à la prostitution infantile. La discrimination à l'égard des femmes comprend aussi le viol, les mauvais traitements physiques, a-t-elle souligné, indiquant que l'élimination de la violence à l'égard des femmes constituait une autre priorité importante.

Pour sa part, Cuba a lancé en juillet dernier le Plan d'action national de suivi de la Conférence de Beijing. Ce Plan d'action national comprend 90 mesures du niveau national au niveau local dans les domaines de l'emploi, des moyens de communication, du travail communautaire, de l'éducation, de la santé, de la participation politique, du droit pénal, de la diffusion du droit international et des enquêtes. Cuba a prouvé, au long de ses 37 ans de transformation sociale, qu'une vie différente au bénéfice de l'être humain est possible et que des conditions de justice et d'égalité peuvent changer radicalement la situation des femmes, si la volonté politique existe. C'est ce que montrent les indicateurs suivants : 22,8 % des membres du Parlement sont des femmes; 29,2 % des postes de direction sont occupés par des femmes, ainsi que 42,3 % des postes dans le secteur public; on compte 64 % de femmes dans les secteurs professionnels et techniques, 60,1 % parmi les étudiants universitaires et 50,9 % des gradués de l'enseignement technique et professionnel.

Un autre aspect de la situation de la femme cubaine, résulte des effets négatifs du blocus économique , financier et commercial imposé unilatéralement par les Etats-unis contre Cuba. Or, au lieu d'être allégée, cette politique ne fait que se renforcer ce qui représente un défi ouvert à la communauté internationale qui a demandé que soit mis fin à cet embargo dans 5 résolutions de l'Assemblée générale, a-t-elle déclaré.

Mme AKMARAL KH. ARYSTANBEKOVA (Kazakhstan) a déclaré qu'une mesure importante de la mise en oeuvre des recommandations de Beijing a été l'adoption le 5 mars dernier du Plan politique sur la promotion de la femme. Ce plan vise à donner effet au principe de l'égalité des droits et des liberté entre les hommes et les femmes et à instaurer l'égalité des chances conformément à la Constitution, aux obligations internationales du Kazakhstan et aux recommandations de Beijing. Une des dispositions de ce plan confirme la nécessité d'intégrer la perspective sexospécifique dans l'élaboration et

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l'adoption de toute loi et politique. Dans ce cadre, le Conseil sur les femmes, la famille et la population attaché à la Présidence agit comme coordonnateur. Il travaille en coopération étroite avec les ministères, les départements, les institutions scientifiques et les organisations non gouvernementales et internationales.

Une section du Conseil nommée "Les femmes dans la science" a créé un groupe de travail comprenant des universitaires, des directeurs d'instituts de recherche scientifique et d'établissements supérieurs, des représentants des principales associations féminines et des jeunes chercheurs. En juin 1997, la section a organisé une conférence à l'échelle du pays sur la situation actuelle et l'état des études dans l'optique de la réalisation de l'égalité entre les sexes. En plus de la création d'un système juridique pour appuyer les activités des femmes et l'élaboration des mécanismes nationaux en vue de la mise en oeuvre des programmes et des lois, le Gouvernement encourage la création et développe diverses organisations de femmes.

Mme MOHAMMED (Yémen) a souligné l'importance des programmes locaux et régionaux en faveur des femmes qui protègent ses droits tout en lui fournissant les chances de participer à toutes les forces de la société. Les statistiques indiquent que 70 % des pauvres dans le monde sont des femmes, a- t-elle déclaré, invitant à chercher les raisons premières de cette situation. Au Yémen, les droits de la femme sont garantis et protégés. Les femmes vont à l'université en grand nombre, elles occupent des postes de direction, participent aux instances politiques et diplomatiques et aux élections depuis la naissance de l'Etat unifié. Des centres ont été créés pour les femmes handicapées qui représentent 6 % de la population. Ces mesures ont été prises tout en veillant à protéger le respect des valeurs culturelles.

La démocratie ne peut être établie et la promotion de la femme ne peut être réalisée sans le développement et des ressources adéquates. L'aide au développement, l'allègement de la dette sont des moyens sûrs d'améliorer la situation des femmes et les meilleurs garants pour la mise en oeuvre des recommandationsde la Conférence de Beijing de manière concrète et palpable, a- t-elle conclu.

Mme SHARON BRENNEN-HAYLOCK (Bahamas) au nom des Etats membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a déclaré qu'elle était satisfaite de constater que l'esprit de Beijing demeurait et que les gouvernements et autres acteurs maintenaient fermement leur engagement à appliquer le Programme d'action de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes. Il s'agit là d'indications encourageantes pour la promotion des femmes. Il semble aujourd'hui largement reconnu que les femmes sont des acteurs-clé d'une croissance économique soutenue et du développement durable. Sans leur pleine participation, il ne sera pas possible de construire des sociétés justes et viables, fondées sur la paix, l'égalité et le respect des droits de l'homme.

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Les Etats membres de la CARICOM estiment qu'il est important aujourd'hui de consolider au niveau national les progrès réalisés. Il faut atteindre les objectifs prioritaires tels que l'éradication de la pauvreté, l'émancipation économique des femmes et la prévention de la violence à leur encontre. Trois réunions de suivi sous-régionales de la Conférence de Beijing ont aidé les pays de la CARICOM à mieux comprendre ce qui restait à faire pour attendre leurs objectifs. Elles ont aussi aidé à maintenir l'élan de Beijing.

Les efforts d'intégration d'une perspective soucieuse d'équité entre les sexes dans tous les programmes et politiques ont permis aux pays de la Communauté d'appréhender les programmes de promotion de la femme d'une manière nouvelle. Nous devons par exemple définir et préciser les relations entre les Bureaux des femmes et les points focaux, a indiqué la représentante. Dans ce cadre, elle s'est félicitée de l'assistance apportée par la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes dans l'organisation de deux projets-pilotes en la matière à Saint-Kitts-et-Nevis et Antigua-et-Barbuda. Les pays de la CARICOM doivent aussi renforcer leurs mécanismes nationaux de promotion de la femme, accroître les ressources allouées aux programmes pertinents et renforcer la collaboration avec la société civile.

M. BENJAMIN GURMAN, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a jugé important de reconnaître que le système des Nations Unies déploie tous les efforts pour promouvoir la coopération et la coordination interinstitutions. A l'échelle des pays, le PNUD travaille en coopération étroite avec les autres partenaires des Nations Unies dans des groupes de travail et des équipes spéciales pour appuyer les plans d'action nationaux relatifs au suivi de la Conférence de Beijing. En coopération étroite avec la Division pour la promotion de la femme, le système des Nations Unies s'est concentré sur les concepts, les pratiques et les enseignements en matière d'intégration de la perspective sexospécifique. Ces efforts ont été couronnés par l'adoption par l'ECOSOC d'une résolution sur l'intégration d'une démarche soucieuse d'équité entre les sexes.

A l'échelle des pays, l'intégration de la perspective sexospécifique est devenue une réalité pour le PNUD. Ainsi au Vietnam, les questions d'égalité entre les sexes ont été intégrées au programme de lutte contre la pauvreté. En Inde, des conseillers en sexospécificité font partie des principaux programmes. En Tanzanie, le PNUD a adopté une politique d'égalité entre les sexes pour intégrer les préoccupations en la matière à toutes ses interventions. Au point de vue analytique et politique, le PNUD est en train de se fonder sur le Rapport du développement humain sur l'égalité entre les sexes pour appuyer un développement plus avant des systèmes statistiques et des indicateurs. Des programmes pilotes sont mis en oeuvre pour évaluer plus systématiquement la contribution des femmes à la société et mesurer les progrès enregistrés en matière d'égalité des sexes.

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L'amélioration des compétences est la clé de la stratégie du PNUD en matière d'intégration de la perspective sexospécifique. Ainsi, il a envoyé à tous ses bureaux un guide sur la question qui stipule l'engagement, les compétences et les mesures nécessaires pour faire de l'intégration de cette perspective une réalité. Pour ce qui de l'aspect financier, pour la première fois, chaque bureau du PNUD a alloué 20% de son bugdet à l'intégration de la dimension sexospécifique dans ses programmes régionaux. Les programmes des pays devraient maintenant consacrer au moins 20% des ressources aux questions d'égalité entre les sexes. Le Programme mondial d'égalité entre les sexes dont le financement s'élève à 7 millions de dollars se concentrera sur trois domaines : les cadres politiques et juridiques aux fins de l'égalité entre les sexes; la promotion de l'intégration de la dimension sexospécifique; et les partenariats mondiaux pour la promotion de la participation des femmes dans le processus de prise de décision. Dans le cadre de ce Programme et avec la collaboration de l'UNIFEM, un appui sera offert au système des Coordonnateurs résidents dans dix pays pilotes.

Mme ASHA SINGH WILLIAMS, Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l'intégration de la perspective sexospécifique dans les activités de l'OMS l'a conduit a porté une attention plus accrue à tous les facteurs affectant la santé des femmes non seulement les facteurs biologiques mais également les facteurs sociaux et économiques, culturels, écologiques, familiaux et politiques ainsi que ceux liés au travail. Une attention accrue a également été portée à tous les rôles des femmes et non seulement à leur rôle d'épouses ou de mères. L'OMS attache désormais une plus grande importance aux rôles et aux responsabilités des hommes et aux inégalités entre les hommes et les femmes en mettant l'accent sur le rôle, les perspectives et les convictions des hommes en relation avec les problèmes de santé des femmes. L'OMS s'attache également à impliquer davantage les hommes dans le changement des mentalités.

L'Organisation s'attache en outre à écouter ce que les femmes ont à dire de leur santé et ce qu'elles souhaiteraient savoir. Elle ne se contente plus de diffuser simplement l'information aux femmes. Des mesures plus courageuses sont prises pour assurer que la voix des femmes soient entendues sur les questions de santé en recherchant, planifiant, entreprenant et surveillant les réponses qui leur sont apportées. Une attention plus accrue est portée à la durée de la vie des femmes de la naissance à la mort, la santé étant un concept cumulatif. L'OMS s'attache aussi à reconnaître et appuyer davantage les femmes en tant que responsable de leur propre santé et de celle de leur famille et de leur communauté.

En appui à la tentative concertée de réaliser l'égalité entre les sexes au sein du système des Nations Unies, l'OMS a lancé une série d'activités interdépendantes. Ainsi un questionnaire a été élaboré qui visait à recenser

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les attitudes biaisées dans le milieu du travail. En outre, des ateliers sur la sensibilisation aux questions sexospécifiques ont été organisés qui ont permis la création de réseaux régionaux au sein des Ministères de la santé et des ONG pour collecter des informations sur les candidates potentielles et rassembler des études régionales permettant d'identifier les principaux obstacles à l'emploi et à la participation des femmes au travail de l'OMS.

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