TROISIEME COMMISSION : DES DELEGATIONS EVOQUENT LA SITUATION DES FEMMES DANS LES ZONES DE CONFLIT
Communiqué de Presse
AG/SHC/306
TROISIEME COMMISSION : DES DELEGATIONS EVOQUENT LA SITUATION DES FEMMES DANS LES ZONES DE CONFLIT
19971021 La Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles a poursuivi ce matin son débat sur la promotion de la femme et la suite donnée à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing, 1995).Plusieurs délégations ont mis l'accent sur la situation des femmes dans les zones de conflit. Ainsi, la représentante de l'Afghanistan a déploré que dans son pays une tendance réactionnaire et obscurantiste fasse aujourd'hui obstacle à l'éducation des petites filles et à la participation de la femme à la vie publique. Sous le régime d'occupation des Taliban, a-t-elle dit, la femme se trouve privée de son droit à l'éducation et au travail. De son côté, la représentante des Etats-Unis a réitéré son appel aux Taliban et aux autres groupes afghans pour qu'ils modèrent leur politique à l'égard des femmes.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Viet Nam, Liban, Mongolie, Liechtenstein, Koweit, Etats-Unis et Afghanistan. L'Observateur du Saint-Siège ainsi que les représentantes du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) ont également participé au débat.
La Commission poursuivra ses travaux cet après-midi à partir de 15 heures.
Suite du débat
Mme SUAREZ (Saint-Siège) a souhaité que l'on accorde une plus grande importance aux droits naturels de la femme dont le droit à la maternité. Les instruments des droits de l'homme ont eux-mêmes reconnu ces droits puisqu'ils stipulent que la maternité et l'enfant méritent une assistance particulière. Il faut donc faire en sorte que la maternité et la fonction de la femme dans la procréation ne limitent pas sa participation dans la société. Il faut reconnaître pleinement que la contribution de la femme au sein de la famille est une source de stabilité pour la société. Dès lors les droits inhérents à la maternité doivent être reconnus et appuyés et la liberté d'avoir des enfants ne doit pas être nié par des mesures telles que la stérilisation ou l'avortement forcé. Les parents doivent avoir le droit de choisir le nombre d'enfants et leur espacement. Toute politique allant à l'encontre de ce principe constitue une violation des droits de la femme et des parents. Les femmes doivent bénéficier de la protection de la société qui doit consolider l'institution de la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme. Il faut reconnaître la valeur du travail des femmes qui ont choisi de rester chez elles pour élever leurs enfants et garantir un salaire minimal pour qu'elles ne soient pas obligées de travailler hors du foyer. La société doit admettre une fois pour toutes que de nombreuses femmes veulent des enfants et mener une carrière professionnelle. La promotion de cet aspect de la vie de la femme est encore loin d'être une réalité.
M. NGUYEN THANH CHAU (Viet Nam) a noté que deux ans après la quatrième conférence mondiale sur la femme qui s'est tenue à Beijing, il reste encore beaucoup à faire pour appliquer le Programme d'action adopté à Beijing. Nous avons tous reconnu, a-t-il noté qu'il est essentiel de donner à la femme le contrôle de sa destinée afin de résoudre les problèmes complexes auxquels elle doit faire face aujourd'hui. Ce contrôle sous-entend d'importants efforts dans le sens de changements économiques, sociaux et politiques. Il faut tout d'abord, a-t-il estimé, procéder à des changements dans le domaine économique. On ne pourra parvenir à l'égalité entre les sexes alors même que la pauvreté est de plus en plus un problème féminin. Cette pauvreté, a-t-il noté, résulte généralement de l'absence de débouchés économiques et du manque d'accès aux ressources. Aider les femmes à parvenir au contrôle de leur destinée constitue un facteur essentiel de l'élimination de la pauvreté.
Indiquant par ailleurs qu'il est essentiel d'éduquer les femmes si l'on veut leur donner les moyens d'améliorer leur condition, il a noté que dans les pays en développement investir dans l'éducation des femmes constitue probablement le meilleur investissement possible. Il est également essentiel de donner aux femmes la capacité d'agir sur le plan politique et de participer au processus décisionnel. On est encore loin d'avoir un fort pourcentage de femmes à des positions de direction et il faudra pour améliorer ce pourcentage d'ici à l'an 2000, encourager des politiques préférentielles à leur égard.
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Les femmes vietnamiennes, a-t-il noté, ont fait des progrès depuis Beijing dus au fait que le pays a pris position pour l'émancipation de la femme et que le Programme d'action adopté à Beijing a été largement diffusé dans sa version vietnamienne. Ceci a permis à la société de prendre conscience des problèmes propres aux femmes. Par ailleurs, les femmes vietnamiennes ont été très actives dans de nombreux domaines et ont tenu des ateliers, aussi bien que créé des emplois pour des dizaines de milliers d'ouvrières et publié des documents sur l'émancipation de la femme.
M. HASSAN KASSEM NAJEM (Liban) a indiqué qu'une Commission nationale avait été constituée pour suivre les questions de la femme dans le pays et mettre en oeuvre la stratégie qui avait été élaborée. Cette stratégie nationale a pour objectif de réaliser l'égalité totale entre l'homme et la femme dans toute la législation civile, de garantir les droits de la femme en tant que partie intégrante des droits de l'homme, de permettre à la femme, à travers le développement de ses potentialités, de jouir de l'égalité des chances, d'augmenter la participation des femmes dans toute la structure d'état et le processus de prise de décision, de généraliser l'égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines sociaux. Pour réaliser ces objectifs, il faut respecter les instruments juridiques internationaux et le gouvernement s'attache à harmoniser la législation libanaise avec ces textes pour qu'aucune disposition juridique nationale ne viole les droits de l'homme et donc de la femme, qu'aucun texte ne discrimine la femme.
Le représentant a ensuite souligné la lutte et la résistance des femmes libanaises qui vivent sous occupation israélienne. Le Liban subit de nombreux sévices du fait de l'occupation israélienne depuis 1978, et les femmes ont été l'objet de tortures et de sévices. Ainsi, plus de 300 femmes ont été faites prisonnières au cours de ces années. Plus de 60 femmes ont passé entre 2 et 6 ans en prison et nombre d'entre elles sont encore prisonnières pour avoir rejeté l'occupation israélienne. L'occupation étrangère entrave la réalisation des droits humains les plus essentiels de la femme. L'une des missions de notre pays est de travailler inlassablement à mettre fin à l'occupation de notre pays. Nous demandons à tous les pays qui respectent les droits de l'homme de nous apporter leur aide pour libérer la femme libanaise du joug de l'occupation, a-t-il conclu.
M. J. ENKHSAIKHAN (Mongolie) a indiqué que 45,1% des femmes de Mongolie vivaient dans les zones rurales, menant une vie nomade ou semi-nomade. Le processus de transition vers une économie de marché a engendré de nouvelles opportunités mais aussi de nouveaux défis pour les populations rurales, dont les femmes, a-t-il affirmé. Selon une étude menée par la Banque mondiale, environ 36% de la population vit sous le seuil de pauvreté et la situation est particulièrement grave dans les zones rurales où vivent 50,1% des pauvres. La pauvreté a des conséquences particulièrement sérieuses pour les femmes, un nombre croissant d'entre elles étant chefs de famille. Outre la pauvreté, le chômage, en hausse, est un problème grave.
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Le gouvernement accorde une attention particulière à l'amélioration de la situation des femmes rurales. Il a adopté en juin 1996 le Programme national d'action pour la promotion de la femme qui identifie 10 domaines de préoccupation. Il reflète notamment les préoccupations des femmes rurales et vise à améliorer l'infrastructure économique et sociale ainsi que les services de santé et d'éducation pour celles-ci. Le gouvernement a introduit en 1994 un Programme national de réduction de la pauvreté sur six ans qui comprend tout un volet sur la réduction de la "féminisation" de la pauvreté. Ce programme vise à promouvoir les opportunités de revenus et d'emplois, et à fournir aux femmes un meilleur accès à la formation. Il établit un Fonds de développement pour les femmes.
Le représentant a encore indiqué que la loi prévoyait pour les hommes et les femmes des droits égaux à un emploi de leur choix et un salaire égal. Bien que le processus de privatisation ait été introduit depuis 1990, la loi ne prévoit pas de dispositions spécifiques assurant aux femmes un accès égal et complet aux ressources de production. C'est pourquoi, le gouvernement envisage, dans le cadre du Programme national, de renforcer les lois existantes contre la discrimination et d'introduire des dispositions spécifiques afin que les femmes jouissent d'un accès égal aux sources de production, dont le droit à la propriété, au contrôle de la terre, au crédit. Le Programme national prévoit également de nouvelles facilités de crédit pour les femmes rurales, dont un fonds de roulement. En coopération avec l'UNESCO, un programme d'éducation à distance a, par ailleurs, été lancé pour 15.000 femmes rurales.
Mme CLAUDIA FRISTCHE (Liechtenstein) a indiqué que dans le cadre de la mise en oeuvre des recommandations de Beijing, son pays a pris des mesures concrètes en vue d'éliminer la discrimination en matière de citoyenneté et de sécurité sociale; de créer un mécanisme national chargé des questions d'égalité entre les sexes; de promouvoir la participation de la femme dans l'administration publique; et de protéger les futures mères ou les mères en matière d'emploi et d'avantages sociaux. D'autres mesures ont été prises qui ont visé à accroître les opportunités d'éducation pour les filles, à mener des campagnes contre le harcèlement sexuel et la violence domestique, à prendre des mesures pour rendre plus compatibles la vie familiale et professionnelle, et à augmenter la participation des femmes dans les commissions nationales ou les institutions gouvernementales.
Venant à la question de la participation des femmes au processus de prise de décision, la représentante a appelé les Nations Unies à donner l'exemple en la matière et à réaliser le double objectif de 25% de femmes aux postes de niveau supérieur et de la parité entre les sexes d'ici l'an 2000. En ce qui concerne la présence des femmes dans les efforts de consolidation de la paix et de maintien de la paix, la représentante a attiré l'attention sur l'aptitude des femmes au consensus et leur qualité d'écoute et d'adaptation.
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Concluant sur la question de la violence à l'égard des femmes, la représentante a estimé que tout comme de nombreux domaines des droits de l'homme, cette question exige une coopération étroite entre les gouvernements, les ONG et les autres représentants de la société civile. Les campagnes d'éducation jouent un rôle essentiel dans la promotion des principes, deux campagnes importantes ont été lancées au Liechtenstein pour combattre le harcèlement sexuel et la violence domestique.
Mme ALAWADHI (Koweit) a indiqué que les femmes koweitiennes représentaient près de 28% de la main d'oeuvre nationale dans les différents secteurs. Ceci montre son importance dans le développement économique et social du pays, a-t-elle déclaré. La femme koweïtienne a pu avoir accès à des postes de direction, des postes académiques, diplomatiques et sociaux dans tous les secteurs. Il est certain que son rôle dans la société ne s'arrête pas aux fonctions rémunérées, elle est également très présente dans le volontariat. La Constitution koweïtienne insiste sur l'égalité entre les hommes et les femmes dans les droits et les obligations. Elle stipule que tous les Koweitiens ont le droit au travail. Les plans de développement élaborés dans les années 70 souligne la participation active de la femme au développement.
La représentante a ensuite mis l'accent sur les effets de l'occupation iraquienne sur les femmes, qui ont été victimes de viols, de crimes, de tortures et de la violation de tous les interdits dans une tentative de détruire l'identité koweïtienne. Cette occupation sauvage a causé beaucoup de problèmes persistants chez les femmes, alors que nombre d'entre elles ont perdu leur mari, leur fils ou ont encore leur mari dans les prisons iraquiennes. Les enfants sont également victimes de problèmes tels qu'anxiété et angoisse. Cette tragédie a été aggravée par le refus continu de l'Iraq de libérer les prisonniers et détenus koweïtiens et de fournir des informations à leur sujet, a-t-elle déclaré.
Mme LINDA TARR-WHEELAN (Etats-Unis) a indiqué qu'il y a deux ans, le Gouvernement de son pays a créé un Conseil interinstitutions sur les femmes pour assurer la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing. Le Conseil est présidé par le Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères et par la Première Dame des Etats-Unis. Comme première mesure, le Conseil s'est employé à identifier les nouvelles initiatives dans chaque institution et à évaluer les progrès enregistrés. Le Conseil a récemment créé des groupes de travail interinstitutions chargés d'encourager les changements au sein du Gouvernement fédéral. De l'avis des Etats-Unis, l'intégration de la perspective sexospécifique constitue un moyen efficace de rendre effectives et durables les politiques et programmes de promotion de la femme. La représentante a, par ailleurs, attiré l'attention sur le Plan d'action national intitulé "L'engagement des Etats-Unis : Programmes fédéraux en faveur des femmes et nouvelles initiatives sur le suivi de la Conférence de Beijing"
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qu'elle a mis à la disposition des délégations. Elle a en outre indiqué que durant l'automne dernier, son pays a accueilli un Forum international sur les femmes handicapées auquel 82 pays ont participé. Les ONG et les institutions américaines continuent de travailler sur le suivi des activités du Forum dont un projet portant sur la formation à l'emploi des jeunes femmes handicapées qui sera lancé dans quatre régions du monde.
S'agissant du trafic des femmes et des fillettes, la représentante a souligné l'importance d'une coopération entre les pays d'origine, de transit et de destination. Elle a fait part des initiatives qu'ont prises les Etats-Unis et l'Union européenne de lancer des campagnes d'information pour combattre le trafic en Europe de l'est et dans les Etats indépendants de l'ancienne Union soviétique. La représentante a conclu sur la question des droits de l'homme en évoquant la situation des femmes en Afghanistan. Elle a appelé une nouvelle fois les Taliban et les autres groupes afghans à modérer leur politique à l'égard des femmes. Priant la communauté internationale de continuer de se concentrer sur la condition des femmes dans ce pays, elle s'est félicitée de la mission prochaine de Mme Angela King dans cette région. Elle a espéré que cette visite permettra de mieux comprendre l'impact de la situation en Afghanistan sur les femmes.
Mme GHIZAL YOUNOS (Afghanistan) a déploré le fait que dans une partie de l'Afghanistan sous occupation militaire et politique, une tendance réactionnaire et obscurantiste fait obstacle à l'éducation des petites filles et à toute participation de la femme à la vie publique. L'Afghanistan est un pays souffrant d'un état de sous-développement général. De plus, c'est un pays atteint et ravagé par la guerre. Ceci a déjà eu un effet négatif sur la situation économique et sociale en général et par conséquent sur la condition de la femme afghane. La situation s'est démesurément empirée depuis trois ans dans certaines régions à cause de l'occupation militaire des Taliban. Leur vision sectaire utilise injustement le nom de l'Islam en imposant à la femme une vie dans laquelle elle ne doit pas sortir de chez elle. Dans toutes les régions occupées, des prescriptions soit-disant islamiques exigent que la femme soit victime de la tyrannie d'une interprétation erronée de la loi islamique. Elle est ainsi privée de ses droits à l'éducation et au travail. L'Afghanistan est confronté aujourd'hui à une forme particulièrement rétrograde du fanatisme, étranger aux enseignements de l'Islam et à notre culture, et importé de l'extérieur, a-t-elle affirmé.
Dans les régions occupées, les écoles de filles qui existaient depuis 70 ans sont à présent fermées. Il est interdit aux femmes de travailler, de participer à la vie sociale, culturelle, politique et économique. Or, la guerre continue depuis maintenant 17 ans et nombreuses sont celles qui ont perdu leur mari et leur frère pendant la guerre et sont donc obligées de travailler afin de nourrir leurs enfants. La représentante a cité en exemple
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quelques décrets promulgués par les Taliban. La pensée et la pratique des Taliban sont incompatibles avec la nature de notre peuple et contraires aux valeurs de notre religion. L'Afghanistan ne peut se redresser qu'avec la participation active de tous ses membres et en particulier les femmes afghanes, a-t-elle affirmé. Elle a demandé aux pays qui ont eu des relations d'amitié avec le peuple afghan et les organisations internationales de s'informer sur la condition de la femme en Afghanistan et de faire connaître le problème au monde entier.
Mme KARIN SHAM POO, Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), a déclaré que la politique sexospécifique développée par l'UNICEF en 1994 visait à promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes et l'habilitation des femmes et des fillettes par l'intégration des questions sexospécifiques dans tous les programmes et les initiatives visant en particulier les fillettes. Un nombre croissant de programmes de coopération de l'UNICEF par pays se réfèrent à la Convention sur les droits de l'enfant et à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes pour définir leur approche. L'un des domaines clés où les droits des femmes et des fillettes sont trop souvent abrogés et celui de la violence fondée sur le sexe. De nombreux programmes nationaux de l'UNICEF ont identifié la violence domestique contre les femmes et fillettes comme un problème croissant nécessitant une action. Des événements spéciaux et des campagnes de sensibilisation du public ont été organisés sur ce thème à l'attention des femmes et des hommes.
La stratégie la plus efficace pour traiter de l'égalité entre les sexes, a-t-elle poursuivi, est l'intégration des questions sexospécifiques dans les programmes nationaux de coopération de l'UNICEF. Cette stratégie comporte deux volets : la formation du personnel aux concepts de la sexospécificité et l'application du Cadre pour l'égalité et la promotion des femmes, et l'établissement de réseaux d'experts mondiaux et régionaux sur la sexospécificité afin d'aider à la préparation des programmes nationaux. Au cours des dernières années, on a pu atteindre le personnel de terrain et les volontaires dans les projets locaux via du matériel et des méthodologies appropriés. L'UNICEF a entrepris des révisions périodiques de son programme visant à renforcer l'intégration des questions sexospécifiques dans les programmes nationaux. En ce moment, nous analysons l'expérience acquise dans 50 pays pour en tirer les leçons et redéfinir les orientations. Elle a affirmé que le programme national de coopération de l'UNICEF au Nigéria pour la période 1997-2001 était un exemple de "meilleure pratique" pour l'intégration de l'égalité entre les sexes. Pour assurer que le processus d'intégration ira plus loin et sera plus effectif, des instruments comme des analyses sur l'égalité entre les sexes, l'utilisation de données réparties par sexe et âge, et des enquêtes par secteur tenant compte de la sexospécificité, ainsi que des lignes directrices et des mécanismes de contrôle pour la programmation doivent être développés, afin de renforcer l'efficacité de ces mesures, a-t-elle estimé.
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Mme ZOFIA OLSZOWSKA, Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), a rappelé qu'en 1995, la Conférence générale de l'UNESCO a mis l'accent sur cinq domaines prioritaires dont deux concernent l'inégalité d'accès à l'éducation et l'accès des fillettes à l'éducation et à l'alphabétisation. Rendant compte des activités de l'UNESCO dans la mise en oeuvre des recommandations de Beijing, la représentante a indiqué que des préparatifs sont en cours pour le lancement en 1998 d'une campagne internationale sur la promotion les droits des femmes et des fillettes à l'éducation, qui fera partie des activités de commémoration du 50ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. En 1998, l'UNESCO organisera également une grande conférence mondiale sur l'éducation supérieure. Des mesures sont prises en collaboration avec les ONG féminines travaillant dans le domaine de l'éducation. La dimension sexospécifique sera incorporée à toutes les délibérations de la conférence et particulièrement dans sa déclaration et son plan d'action. Il est également prévu de consacrer une table ronde aux questions des femmes. Des activités similaires sont menées en préparation de la Conférence mondiale de 1999 sur la science. Une attention particulière sera accordée à la poursuite et à la consolidation renforcement des projets sur l'utilisation et la gestion de l'eau par les femmes. La priorité est donnée à la mise en oeuvre de deux projets de l'Académie solaire mondiale sur la vulgarisation de l'utilisation des cuisinières solaires et le lancement d'un programme sur l'utilisation par les femmes de l'énergie solaire.
S'agissant de l'intégration de la dimension sexospécifique au sein de l'UNESCO, la représentante a indiqué que son Directeur général a créé une nouvelle cellule pour la promotion de la femme et l'égalité entre les sexes. Cette nouvelle structure permet d'améliorer la collaboration avec les points focaux et les spécialistes du programme responsables des projets. Par ailleurs, la coopération intersectorielle sur les femmes a progressé grâce au lancement sur Internet d'un site UNESCO sur les femmes. En ce qui concerne la préparation intersectorielle d'un projet multitransdisciplinaire, un groupe de travail a proposé un projet d'approche sur l'éducation des femmes et des filles dans les communautés rurales en Afrique fondé sur une approche globale du sujet et qui a été soumis aux autorités norvégiennes en mai 1997.
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