AG/702

LES INTERVENANTS CONVIENNENT QUE LE DEVELOPPEMENT SOCIAL NE PEUT ETRE QUE LE FRUIT D'UN PARTENARIAT ENTRE ETATS SOUVERAINS ET COMMUNAUTE INTERNATIONALE

16 octobre 1997


Communiqué de Presse
AG/702


LES INTERVENANTS CONVIENNENT QUE LE DEVELOPPEMENT SOCIAL NE PEUT ETRE QUE LE FRUIT D'UN PARTENARIAT ENTRE ETATS SOUVERAINS ET COMMUNAUTE INTERNATIONALE

19971016 Hommage est rendu à la contribution majeure de la société civile à la mise en oeuvre des recommandations du Sommet de Copenhague

L'Assemblée générale a poursuivi cet après-midi son débat sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social. A ce titre, l'Assemblée générale a entendu les déclarations des délégations des pays suivants : Kenya, Brésil, République islamique d'Iran, Lesotho, Indonésie, Haïti, Kazakhstan, Venezuela, Thaïlande, Ghana, Jamaïque, Norvège, Guatemala (au nom des pays d'Amérique centrale), République de Corée, Cuba, Mongolie, Etats-Unis, Malte, Inde et Roumanie.

La plupart des intervenants, après avoir réaffirmé la responsabilité commune des gouvernements et de la communauté internationale en matière de mise en oeuvre des engagements souscrits à Copenhague ont jugé nécessaire de faire profiter les groupes vulnérables tels que les personnes handicapées et les personnes âgées des bénéfices de la croissance économique et de la création d'emplois afin de promouvoir un développement social à visage humain. Ils ont mis l'accent sur le rôle croissant de la société civile qu'ils ont souhaité associer davantage au processus en cours. Dans ce contexte, l'accent a une nouvelle fois été mis sur la nécessité de mobiliser des ressources financières additionnelles grâce à la solidarité renforcée des institutions financières internationales.

La plupart des intervenants se sont une nouvelle fois félicités des progrès réalisés dans la mise en oeuvre du Programme d'Action et de la Déclaration de Copenhague, tout en estimant que davantage doit être fait pour contribuer à l'élimination de la pauvreté. Les représentants ont également passé en revue les initiatives prises par leurs gouvernements pour s'acquitter des engagements souscrits en mars 1995 au Danemark.

Au cours de sa prochaine séance, qui aura lieu demain matin, vendredi 17 octobre, à 10 heures, l'Assemblée générale entamera l'examen de la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et de l'Agence de coopération culturelle et technique (ACCT). Elle devrait ensuite reprendre l'examen de la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social.

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Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social (A/52/305)

L'Assemblée générale est saisie d'un rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social qui s'était tenu à Copenhague en mars 1995. Le rapport rappelle qu'à sa 51ème session, l'Assemblée générale avait adopté la résolution 51/202 du 17 décembre 1996, par laquelle elle priait notamment le Secrétaire général de lui faire rapport, à sa 52ème session, sur la mise en oeuvre des résultats du Sommet. Le présent rapport contient des informations sur les initiatives/activités postérieures à la publication du dernier rapport du Secrétaire général sur la question (A/51/348). Beaucoup des initiatives et recommandations qui y sont décrites se poursuivent.

S'agissant des initiatives de suivi prises en 1997 par les gouvernements nationaux, le rapport indique que les pays ont fourni des informations complémentaires, à la fois durant l'examen de la question intitulée “Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social” tant à la 51ème session de l'Assemblée générale qu'à la 35ème session de la Commission du développement social, et sous formes de communications adressées au Secrétaire général. En ce qui concerne le suivi régional, l'Assemblée générale, à ses 50ème et 51ème sessions, a réitéré l'appel adressé par le Sommet aux commissions régionales, de convoquer tous les deux ans une réunion de responsables politiques de haut niveau pour qu'ils examinent les progrès accomplis quant à la suite donnée au Sommet.

Pour ce qui est de la mobilisation de ressources financières, le rapport note qu'un Sommet sur le microcrédit s'est tenu à Washington en février 1997 en présence de plus de 2 000 personnes venues de 137 pays. La Déclaration du Sommet sur le microcrédit a lancé une campagne de neuf ans visant à élargir l'accès au crédit pour faciliter le travail indépendant et assurer d'autres services financiers et commerciaux à 100 millions des familles les plus pauvres du monde et, dans ces familles, notamment aux femmes d'ici l'an 2005. Au lendemain du Sommet sur le microcrédit, une réunion d'une journée s'est tenue à l'ONU pour étudier le lien entre l'accès au crédit et l'élimination de la pauvreté en Afrique.

En ce qui concerne la question de l'impact des programmes d'ajustement structurel sur le développement économique et social, le Conseil économique et social, à sa session de fond de 1997, s'est félicité de la décision du Comité intérimaire du Fonds monétaire international de faire de la facilité d'ajustement structurel renforcé (FASR) un mécanisme permanent. Au cours de son débat de haut niveau, le Conseil a procédé à un examen approfondi du thème "Promotion d'un environnement favorable au développement : courants financiers, y compris flux de capitaux, investissements, commerce". Le Conseil a adopté des conclusions concertées proposant un cadre pour la coopération internationale et les politiques nationales et le rôle du système des Nations Unies. S'agissant de la lutte contre la pauvreté, le Conseil a

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adopté la résolution 1997/60 du 25 juillet 1997 sur l'élimination de la pauvreté, dans laquelle il a réaffirmé que l'objectif que constituait l'élimination de la pauvreté dans le monde était un impératif éthique, social, politique et économique.

Le Conseil économique et social a également adopté la résolution 1997/61 du 25 juillet 1997 sur l'application du suivi intégré et coordonné des résultats des grandes conférences. Le rapport indique qu'au Secrétariat de l'ONU, le Département des affaires économiques et sociales fournit un appui technique et de fond aux mécanismes intergouvernementaux chargés de surveiller l'application des résultats du Sommet. Il sert également de centre de liaison pour la première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté.

Pour sa part, le PNUD continue d'aider les pays à donner suite aux engagements pris lors du Sommet en matière d'élimination de la pauvreté, tant au niveau national que régional et mondial. La prise en compte de plus en plus fréquente des questions de parité entre les sexes dans les programmes de développement, les plus grandes possibilités qui s'offrent au PNUD de participer au développement du secteur du microcrédit en tant que moyen de réduire la pauvreté, d'assurer un travail indépendant aux groupes exclus et de les intégrer dans la société ainsi que l'expansion de l'infrastructure institutionnelle permettant au système des Nations Unies de contribuer à l'organisation de la société civile sont au nombre des résultats importants obtenus.

Le Rapport sur le développement humain de 1997, consacré à l'analyse de la pauvreté mondiale, propose notamment de nouveaux critères pour la mise au point d'un nouvel indicateur de la pauvreté humaine et un cadre pour la combattre. En collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), le PNUD a également encouragé plusieurs pays à examiner la possibilité de mettre en oeuvre la formule 20/20.

Le Bureau international du travail (BIT) en tant que coordonnateur des tâches du CAC a été chargé de préparer le rapport du Secrétaire général sur l'emploi productif et les modes de subsistance durable qui a été présenté à la Commission du développement social, à sa 35ème session. Le BIT a également assuré le rôle de coordonnateur de l'Equipe spéciale sur le plein emploi et les moyens de subsistance durables du CAC.

Depuis la tenue du Sommet mondial pour le développement social, les divers acteurs de la société civile ont joué un rôle important en appuyant les activités de suivi du Sommet visant à rappeler aux gouvernements les engagements qu'ils avaient pris à Copenhague et à sensibiliser l'opinion publique. Dans cette optique, conférences, séminaires et colloques ont été organisés aux niveaux national, régional et international, et des activités opérationnelles ont été entreprises sur le terrain.

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Le rapport rappelle que le Conseil économique et social a, dans sa résolution 1996/7 du 22 juillet 1996, décidé que la Commission du développement social, en tant que commission technique du Conseil, aurait la responsabilité première du suivi du Sommet, que le nombre de ses membres passerait de 32 à 46 et qu'elle se réunirait une fois par an. Le Conseil a également arrêté une nouvelle structure pour son ordre du jour et un programme de travail pluriannuel pour 1997-2000 en faisant du suivi du Sommet mondial pour le développement social la question de fond de la Commission. La Commission a tenu sa 35ème session à New York du 25 février au 6 mars 1997 et a examiné le thème prioritaire “Emploi productif et modes de subsistance durables. Il a été noté qu'au cours des 20 dernières années, l'objectif du plein emploi avait été relégué au second plan, la priorité ayant été accordée à la maîtrise de l'inflation, des dépenses publiques et des déficits budgétaires ce qui avait entraîné une hausse du chômage et du sous-emploi dans la plupart des pays.

Le Secrétaire général estime que depuis le Sommet, on observe deux phénomènes principaux : la situation et l'évolution de l'emploi varient considérablement d'un pays à l'autre; et les gouvernements et le public se préoccupent beaucoup plus de la question. D'après les estimations de l'Organisation international du travail (OIT), près d'un milliard de personnes sont sans emploi ou sous-employées, ce qui représente 30% de la population active dans le monde.

La 36ème session de la Commission du développement social aura lieu en février 1998 et aura pour thème prioritaire la promotion de l'intégration sociale et de la participation de l'ensemble de la population, y compris les groupes et personnes désavantagées et vulnérables. La Commission, en tant que commission technique du Conseil économique et social principalement chargée d'assurer le suivi du Sommet mondial pour le développement social entreprendra les préparatifs de la session extraordinaire de l'Assemblée générale chargée en 2000 de procéder à un examen et à un évaluation de la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial. Elle a également décidé qu'un comité préparatoire plénier de l'Assemblée générale serait créé à sa 52ème session qui tiendrait sa session d'organisation en 1998, commencerait ses activités de fond en 1999 sur la base des éléments fournis par la Commission du développement social, et prendrait en compte les apports d'autres organes et institutions spécialisées compétents des Nations Unies. Le Secrétariat élabore actuellement à cette fin des propositions concernant les mesures à prendre pour préparer et organiser ce processus.

Suite du débat

M. NJUGUNA MAHUGU (Kenya) a appuyé les efforts déployés par les Nations Unies en vue de faciliter la mise en oeuvre des recommandations du Sommet mondial pour le développement social. Le Kenya attache une grande importance

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à l'application des conclusions adoptées à l'issue du segment de haut niveau lors de la dernière session de fond du Conseil économique et social, conclusions relatives à la "Promotion d'un environnement favorable au développement: courants financiers, y compris flux de capitaux, investissements et commerce". Le Kenya exhorte la communauté internationale à mettre en oeuvre dans les plus brefs délais les recommandations du Conseil sur l'élimination de la pauvreté. Le représentant a estimé qu'à cette fin, les activités opérationnelles de développement des Nations Unies doivent être renforcées. Il a demandé au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) de poursuivre les efforts de coordination de l'ONU pour l'élaboration de programmes de développement social à l'échelle nationale.

Tout en précisant que la responsabilité de la mise en oeuvre des recommandations adoptées à Copenhague incombe en premier lieu aux gouvernements, il a estimé que la coopération internationale est indispensable pour assurer le plein respect de ces engagements. A cet égard, le Kenya souligne l'importance du partenariat aux niveaux national, régional et international. De façon à contribuer à la mise en oeuvre complète et efficace des larges obligations souscrites lors du Sommet, il importe que la communauté internationale des donateurs, y compris les institutions de Bretton Woods fournissent des ressources nouvelles et additionnelles aux programmes et projets nationaux, notamment à ceux qui ont pour objectif d'éliminer la pauvreté. Pour sa part, le Kenya, en collaboration avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, a élaboré un document-cadre sur les stratégies de développement devant être adoptées au titre du Plan national de développement pour la période 1997-2001.

M. HENRIQUE VALLE (Brésil) a rappelé que cela fait maintenant deux ans que les chefs d'Etat et de gouvernement de tous les pays se sont réunis à Copenhague pour traiter des questions de l'élimination de la pauvreté, de la croissance de l'emploi et de la cohésion sociale. Depuis le Sommet mondial pour le développement social, de nombreux événements ont eu lieu sur le plan international, national et régional.

Dans la sphère internationale, le représentant brésilien a fait état des importants travaux entrepris par la Commission sur le développement social, en tant qu'institution responsable du suivi de la réalisation des recommandations adoptées à Copenhague. La Commission a étudié la question de la croissance de l'emploi et a estimé que le développement approprié de l'emploi productif, approprié et rémunéré doit recevoir une attention prioritaire dans les politiques économiques et sociales. Le thème de la promotion de l'intégration sociale et de la participation des citoyens, incluant les groupes défavorisés et vulnérables sera également traité avec la même importance par la Commission.

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Au niveau régional, le représentant s'est félicité de ce que les régions de l'Amérique latine et des Caraïbes aient organisé, à travers la Commission économique, la première conférence régionale qui s'est tenue à Sao Paulo, en mars dernier. Cette conférence a représenté un prolongement des efforts faits par les pays de la région pour donner suite aux engagements pris à Copenhague. La Conférence a adopté le "Consensus de Sao Paulo", par lesquels les pays Membres ont affirmé leur détermination à prendre les mesures nécessaires pour hiérarchiser les questions sociales et allouer les ressources appropriées à l'intégration de l'équité sociale à la croissance, à créer une base de données régionale, et à renforcer la coopération entre tous les secteurs de la société civile.

A cet égard, le représentant du Brésil a rappelé que l'Etat ne pouvait pas faire face seul aux défis d'un développement durable et équitable. La participation de tous les acteurs de la société est souhaitable. Dans cet esprit, le Gouvernement brésilien a lancé une initiative pionnière en créant la "Communauté Solidarité" (Communidade Solidaria), qui constitue un espace privilégié pour bâtir des partenariats, des nouvelles formes de projets communs pour mobiliser les citoyens et les institutions sur des thèmes tels que la formation professionnelle et la production de revenus, la nutrition, la réduction de la mortalité infantile, l'éducation primaire, les services sanitaires de base, ainsi que le développement rural et urbain.

M. MAJID TAKHT-RAVANCHI (République islamique d'Iran) a déclaré que l'orientation vers l'avenir du Sommet mondial pour le développement social, ainsi qu'en témoigne la Déclaration de principes et d'objectifs de Copenhague, était de s'engager vers une vision politique, économique, éthique et spirituelle du développement social qui implique le respect intégral des différences religieuses, des valeurs morales et de la culture des peuples. Sous cette construction conceptuelle, le Sommet était censé créer une structure générale pour l'action politique aux niveaux national, régional et international visant la promotion de la justice, du progrès social et de l'amélioration de la condition humaine. Il a estimé que le rapport du Secrétaire général fait état d'une grande variété d'activités et d'initiatives prises par les Nations Unies ou dans différentes institutions et autres organismes internationaux.

Le représentant évoquant la situation propre à son pays a fait observé que celui-ci faisait partie des 110 gouvernements mentionnés dans l'Annexe du rapport du Secrétaire général sur ce sujet et qui ont entrepris des actions au niveau national pour mettre en oeuvre les décisions du Sommet mondial pour le développement social et des 40 pays qui ont décrit en détail leurs actions nationales. En réponse aux demandes du Sommet, une loi détaillant un plan général d'élimination de la pauvreté a été préparé par le gouvernement et soumis au Parlement pour approbation.

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M. PERCY M. MANGOALA, Lesotho, au nom de la Communauté pour le développement de l'Afrique australe, a estimé qu'une nouvelle page doit se tourner après l'adoption de la Déclaration et du Programme d'Action de Copenhague. A présent, nous devons nous poser la question de savoir si cela a empêché des millions de gens de vivre dans la pauvreté la plus absolue, si elle a permis de créer des emplois et si elle a produit des changements positifs dans l'environnement économique international. Malheureusement, on ne constate aucune amélioration marquante de la situation des populations les plus pauvres du monde depuis le Sommet de Copenhague. Il faut désormais placer le développement social au centre des préoccupations de la communauté internationale pour créer un monde stable et pacifique. L'Afrique australe souffre de la sécheresse et de la famine; la communauté internationale doit venir en aide aux pays africains par l'élaboration de politiques appropriées, notamment en permettant un meilleur accès des populations africaines à l'eau potable.

M. Mangoala a réitéré son appel à la communauté internationale et aux institutions financières afin qu'elles allègent le poids de la dette des pays en développement ayant opté pour la démocratie afin qu'ils puissent investir dans leurs infrastructures économiques et leurs fonds sociaux. Il a également souhaité que de nouvelles sources de financement soient débloquées afin de pouvoir honorer les engagements pris lors du Sommet de Copenhague et afin que tous les efforts soient fournis pour arriver à l'objectif de 0,7% d'aide publique au développement. Les pays de l'Afrique australe reconnaissent que pour réaliser les engagements pris lors du Sommet, il incombe aux gouvernements de collaborer avec les Nations Unies, les institutions financières multilatérales, les organisations régionales et tous les acteurs de la société civile. Cependant, malgré les nombreuses initiatives prises en faveur de l'Afrique, les progrès sont encore lents. Il est important que la coopération internationale pour le développement soit renforcée et que la mondialisation de l'économie n'aggrave plus la situation qui prévaut dans le domaine de l'emploi et de la pauvreté. Le développement humain doit être au centre du système économique et il faut arriver à l'objectif du Sommet social, à savoir le plein emploi comme priorité des politiques économiques et sociales.

M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie), après avoir indiqué que son pays s'associe pleinement à la Déclaration faite ce matin par la République-Unie de Tanzanie, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a estimé qu'au cours des dernières décennies, des progrès significatifs ont été accomplis en matière de développement social, notamment en ce qui concerne la santé, l'éducation et le niveau de vie des populations. Il a cependant relevé que ces progrès sont insuffisants eu égard à la situation de la population de près d'un quart des pays en développement qui continue à vivre dans le dénuement, la pauvreté et la misère. Pour le représentant, s'il incombe avant tout aux gouvernements de résoudre ces problèmes - responsabilité qu'assume de bon gré l'Indonésie - la nécessité pour les pays en développement d'une aide internationale ne saurait être occultée. Pour mieux honorer les engagements pris à Copenhague, il

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convient de mobiliser des ressources nouvelles et additionnelles en quantité suffisantes et dans les délais impartis. Le représentant s'est déclaré préoccupé par la forte baisse qu'a connue l'assistance publique au développement dont dépendent les pays en développement. Il est toutefois encouragé par l'intervention faite ce matin par le représentant du Luxembourg, au nom de l'Union européenne.

L'initiative du FMI et de la Banque mondiale en faveur des pays pauvres les plus endettés doit être concrétisée. Il est encourageant de noter qu'à la suite du Sommet mondial l'intérêt manifesté par les gouvernements et l'opinion publique en ce qui concerne la situation de l'emploi dans le monde s'est sensiblement accru. Le représentant a estimé opportun le fait que le Conseil économique et social ait consacré son segment de haut niveau à l'examen du thème "Promotion d'un environnement favorable au développement: courants financiers, y compris flux de capitaux, investissement, commerce". L'Indonésie est d'avis que les Nations Unies, en tant qu'organisation multilatérale, universelle et démocratique, doivent jouer plus que jamais un rôle essentiel en matière de croissance, de développement économique et de gestion du phénomène de mondialisation.

Mme NICOLE ROMULUS (Haïti), a rappelé que le Sommet mondial pour le développement social tenu à Copenhague en 1995 inaugurait une ère nouvelle pour le bien-être des peuples. Dans cet esprit, la première Conférence régionale tenue à Sao Paulo a témoigné de la détermination des dirigeants de la région à prendre les mesures nécessaires pour atteindre les objectifs convenus à Copenhague dans un esprit de solidarité. Cependant, la représentante a exprimé certaines préoccupations concernant la mise en oeuvre véritable des engagements pris à Copenhague, à savoir l'amélioration des conditions de vie de nos populations.

Rappelant les mesures prises par son gouvernement pour faire face à la période de crise, Mme Romulus a déclaré que le Gouvernement d'Haïti s'est engagé à conduire la nation sur la voie d'un mieux-être et à cet égard, il a mis en place une politique de lutte contre la pauvreté visant à asseoir durablement les bases d'un régime de droit et de liberté et à s'attaquer aux causes structurelles de la pauvreté absolue, une réalité criante qui caractérise l'existence quotidienne des trois quarts de la population haïtienne. Ce programme de lutte contre la pauvreté sera également renforcé par un programme économique conçu pour une période de trois ans et destiné à favoriser la relance de l'activité économique en vue de générer des emplois, spécialement pour les secteurs défavorisés de la population. Cette oeuvre de reconstruction qui bénéficie du soutien des bailleurs de fonds internationaux passe par la mise en place d'un environnement politico-économique stable et favorable à la reprise de la croissance, et à la réhabilitation de secteurs vitaux tels que l'éducation, la santé et l'environnement.

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Mme AKMARAL ARYSTANBEKOVA (Kazakhstan) a indiqué que son pays a pris connaissance avec intérêt les informations sur la mise en oeuvre par les gouvernements et les Nations Unies des recommandations adoptées à Copenhague. Pour sa part, le Kazakhstan a pris des initiatives à l'issue du Sommet mondial pour se conformer à ses engagements et pour contribuer à la création d'emplois productifs stables. Pour ce faire, le Gouvernement a cherché à renforcer le secteur privé et à revitaliser l'esprit d'entreprise, en particulier dans le domaine du logement et des infrastructures routières. Le Gouvernement cherche à soutenir les petites entreprises, grâce notamment à un fonds de développement, à des incitations fiscales et à des garanties bancaires. Ces mesures ont permis de multiplier le nombre des petites entreprises, qui sont aujourd'hui plus de 150 000.

Le Kazakhstan continue à déployer des efforts pour lutter contre le chômage, en favorisant les investissements étrangers et en développant une politique de microcrédit. Le passage du Kazakhstan à une économie de marché a obligé son gouvernement à mieux cibler sa politique de protection sociale afin de venir en priorité en aide aux populations les plus vulnérables. Le pays doit également faire face à des catastrophes naturelles, en particulier en raison de l'existence d'installations nucléaires et de la pollution de la mer d'Aral. Pour relever ces défis, le Gouvernement est obligé, en collaboration avec les institutions financières internationales, de mettre en oeuvre des politiques et programmes coordonnés. Le Kazakhstan veille avec un soin jalou à améliorer le niveau de vie de sa population. Il estime que les institutions financières internationales doivent renforcer leur aide aux pays en transition.

Mme LYDA APONTE DE ZACKLIN (Venezuela), a déclaré que, depuis le Sommet de Copenhague à la date d'aujourd'hui, la communauté internationale a maintenu un dialogue constant en faveur du développement social. Cependant, compte tenu de ce que la question du développement social ne peut être examinée séparément des transformations qui se passent aux plans culturel, politique et économique, il faudra faire en sorte que toutes les mesures à prendre se situent dans un optique réaliste de la situation sociale.

Au cours des dernières années, le Venezuela a engagé une réforme en profondeur de l'Etat dans laquelle ont été incorporés des éléments de modernisation de l'appareil politique, de décentralisation et de transfert des compétences vers les administration régionales et locales, a-t-elle noté. La composante sociale de la réforme s'appuie sur différents éléments, dont le renforcement des programmes avec une meilleure capacité de compensation des plus démunis ainsi que des programmes qui ont montré leur efficacité dans l'orientation des ressources vers les groupes qui en ont le plus besoin. Si la politique sociale doit apporter des solutions aux problèmes les plus graves et prioritaires, elle doit aussi apporter des solutions au développement social et permettre une vie plus digne en accord avec les postulats de la

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modernisation. En conclusion, la représentante a signalé que le Venezuela reconnaissait que les processus de changement sont très importants pour la vie présente et future du pays, parce que ce processus a pour but de renforcer les concepts de base qui permettront la modernisation politique, sociale et institutionnelle du Venezuela.

M. ASDA JAYANAMA (Thaïlande) a estimé qu'il incombait aux gouvernements nationaux de prendre les mesures nécessaires pour appliquer les engagements pris lors du Sommet de Copenhague mais qu'une aide et une coopération internationales restent nécessaires. Il reconnaît également le rôle essentiel que peuvent jouer les commissions régionales dans la mise en oeuvre du Programme d'Action. La Thaïlande a connu un taux de croissance économique rapide au cours de ces dix dernières années qui a eu un impact positif sur la santé et le niveau de vie de la population mais aussi certaines conséquences négatives sur les valeurs traditionnelles de la population thaïlandaise. La Thaïlande par expérience sait qu'il faut adopter une approche centrée sur l'être humain dans les politiques de développement. A cet égard, elle a intégré les objectifs du Sommet dans son huitième plan de développement économique et social (1997-2001) qui est une réponse à la vision nationale de la société thaïlandaise. Dans cette vision, la population développera elle- même son environnement naturel, son économie et la bonne gouvernance, ce qui fournira un niveau de vie durable et le bien-être le plus haut possible pour tous.

La Thaïlande s'engage à réduire le nombre de personnes vivant dans la pauvreté à moins de 5% d'ici à l'an 2020. Par ailleurs, elle demande aux Nations Unies et à la Banque mondiale de participer au plan d'action pour l'élimination de la pauvreté. Ce programme d'action propose une série de programmes et d'interventions nécessaires afin d'éradiquer le problème de la pauvreté en Thaïlande.

M. JACK WILMOT (Ghana), a déclaré que ce sont les pays en développement qui portent la responsabilité première de la réalisation des objectifs arrêtés lors de la Conférence mondiale pour le développement social. Individuellement, ces pays doivent assurer l'accès égal de tous leurs citoyens aux ressources et conduire des politiques orientées vers une distribution plus équitable des richesses et des revenus. Il a noté avec appréciation que les Groupes administratifs de réflexion interinstitutions mis en place par le Comité administratif de coordination ont fourni une assistance coordonnée aux pays en développement en formulant ou en renforçant des stratégies de lutte contre la pauvreté et des plans d'action au niveau national, avec le soutien du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Le représentant a déclaré qu'il partageait les préoccupations exprimées dans le rapport du Groupe de réflexion interinstitutions concernant les stratégies d'emploi dans les pays ayant mis en place des programmes d'ajustements structurels et qui ont été durement affectés par la nécessité de

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contrôler les dépenses publiques et de réduire l'inflation. Il faut d'urgence établir des priorités hiérarchisées qui placeraient la croissance de l'emploi au centre des politiques économiques et sociales sans négliger d'autres objectifs de même importance. Il a estimé que c'était le moyen le plus efficace pour atteindre réellement les objectifs de plein emploi. Pour lui, l'accès au crédit pour certaines personnes peut aider leur travail, les renforcer économiquement et donc les libérer de la pauvreté. Il a appelé les pays en développement à intensifier leurs efforts en vue de promouvoir certaines institutions de microfinancement et la communauté internationale, y compris les institutions financières, à apporter le soutien complémentaire.

Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque) a rappelé que sur la scène internationale, la Déclaration du Sommet sur le microcrédit et la première conférence régionale de suivi sur le Sommet social illustrent l'engagement des Etats à assurer le succès du processus de suivi. La Jamaïque a participé activement au Sommet mondial sur le développement social et a approuvé les principes fondamentaux de la Déclaration de Copenhague. Le Gouvernement jamaicain est convaincu que l'engagement doit se concrétiser et à cet égard, la Jamaïque a récemment adopté des politiques nationales pour les personnes âgées, les handicapés, les jeunes et la famille, réflètant ainsi sa détermination à honorer les conventions internationales, et en conséquence à promouvoir le développement national.

En matière d'emploi productif et de modes de subsistance durables, la Jamaïque applique la convention sur l'emploi de l'OIT de 1964 et les recommandations sur la politique de l'emploi de la même année. Le Gouvernement jamaicain souhaite développer des emplois adéquats qui correspondent aux améliorations des ressources et de l'alphabétisation, reconnaissant ainsi qu'une main d'oeuvre formée, adaptée et souple est indispensable pour répondre aux besoins de l'économie. A cet égard, la Jamaïque a pris de nombreuses initiatives qui visent à accorder des possibilités aux populations défavorisées et sans emploi. Dans le secteur tertiaire, de nouveaux programmes de formation ont été mis en place pour répondre à la demande du marché du travail. Le Gouvernement de la Jamaïque a depuis longtemps reconnu l'importance des petites entreprises, qui intègrent des entreprises à petite échelle, des microentreprises et des coopératives qui ont la possibilité de créer des emplois et d'utiliser des matières premières locales. Ce secteur emploie plus de 22% de la main d'oeuvre, dont plus de 50% est constitué de femmes. Cependant, en terme d'emploi, les capacités de ce secteur ne se sont pas pleinement réalisées. A cet égard, le but du Gouvernement est d'agir comme catalyseur pour améliorer la contribution de ce secteur.

Parallèlement, le Gouvernement jamaïcain a mis en chantier de nombreuses initiatives, conformément aux priorités arrêtées par la Communauté des Caraibes (CARICOM). Ces mesures fournissent aux petites entreprises un accès aux technologies afin d'entraîner des meilleures perspectives de marché.

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M. SVEIN AASS (Norvège) a rappelé qu'au Sommet de Copenhague, les dirigeants politiques ont placé l'être humain au centre de leurs préoccupations de développement qui doit promouvoir et protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales. Il a précisé que s'il fallait honorer les engagements pris lors du Sommet au niveau national, une coopération internationale est cependant nécessaire pour réaliser pleinement les objectifs, en ce qui concerne en particulier les pays africains et les pays en développement. Les Nations Unies ont donc un rôle important à jouer quant à la suite à donner au Sommet.

La Norvège a, de son côté, manifesté un intérêt tout particulier à l'amélioration de l'accès aux services sociaux de base, non seulement aux soins de santé mais aussi à l'éducation qui comme la santé sont des domaines essentiels pour parvenir à un développement économique durable. De l'avis de la Norvège, renforcer le domaine de l'éducation est le meilleur moyen de lutter contre le travail des enfants. Ceux-ci doivent être à l'école et non au travail. Malheureusement, c'est encore loin d'être le cas pour des millions d'enfants du monde actuel. Il a rappelé que le travail des enfants est une violation des droits de l'homme et la lutte contre le travail des enfants doit devenir une priorité de la coopération au développement dans les années à venir. Il faut une collaboration de tous les acteurs pour l'élimination de ce fléau. La Norvège tiendra une conférence internationale à ce sujet le 27 octobre. Elle identifiera les stratégies à mettre en place tant aux niveaux national que régional et international.

M. JULIO MARTIN HERRERA (Guatemala, au nom du Costa Rica, d'El Salvador, du Honduras, du Nicaragua et du Panama), a indiqué que l'Amérique centrale a déployé d'incroyables efforts pour respecter les engagements pris à Copenhague. Au niveau national, les gouvernements ont formulé des politiques de développement communautaire et local, et au niveau régional, ils ont défini des stratégies sectorielles dans le cadre du Traité pour l'intégration sociale de l'Amérique centrale, qu'ils ont adopté en 1995. Les pays d'Amérique centrale observent avec optimisme les événements survenus au cours des derniers mois dans le domaine social, notamment la tenue à Washington, en février dernier, d'un Sommet sur le microcrédit dont les conclusions et les résultats joueront un rôle stratégique dans la lutte résolue contre l'extrême pauvreté. Les pays d'Amérique centrale appuient les conclusions tirées par le Conseil économique et social lors de sa session de fond dans le cadre de l'examen du thème intitulé "Promotion d'un environnement favorable au développement: courants financiers, y compris flux de capitaux, investissement, commerce".

De leur côté, les pays d'Amérique centrale ont créé une Alliance d'Amérique centrale pour le développement durable qui a pour objectif de promouvoir un développement intégral et social fondé sur la création d'emplois et d'activités génératrices de ressources afin de lutter contre la pauvreté.

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Ils ont été encouragés par l'Organisation sous l'égide de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) d'un séminaire régional sur la mise en oeuvre des recommandations de Copenhague. Au début du mois de septembre, les pays d'Amérique centrale ont adopté la Déclaration du Nicaragua qui vise à renforcer le processus de coopération régionale et pose les bases d'une éventuelle unification politique. Les objectifs principaux de cette politique comprennent le développement durable de la région, fondé sur l'élimination de la pauvreté, la participation de la société civile et des citoyens dans leur ensemble, la protection de l'environnement et l'utilisation rationnelle et durable des ressources naturelles.

M. PARK SOO GIL (République de Corée), a rappelé que le troisième engagement de la Déclaration de Copenhague affirmait la volonté de promouvoir un emploi productif comme priorité de nos politiques économiques et sociales. Cependant, le monde doit faire face à un chômage mondial. Selon les statistiques du Bureau international du Travail (BIT), pratiquement un milliard de personnes sont sans emploi ou sont sous-employées. En mars dernier, la 35ème session de la Commission sur le développement social s'est penchée sur la question de l'emploi productif et des modes de subsistance durables. Le Gouvernement coréen soutient les conclusions adoptées, demandant aux gouvernements de se fixer des objectifs dans le temps pour accroître le plein emploi et réduire le chômage. L'emploi productif requiert une croissance économique internationale renforcée et une coopération sociale qui devrait être encouragée par une politique macro-économique équilibrée,afin que d'autres buts importants comme la lutte contre l'inflation et la stabilité financière ne soient pas oubliés.

En matière d'emploi productif, le Gouvernement coréen a encouragé le développement de petites industries, en stimulant les investissements publics et en procédant à une redistribution des revenus en faveur des secteurs pauvres de la société dont la demande pour les biens de consommation est moins importante en terme d'importations mais plus forte en intensité de main d'oeuvre.

Parallèlement, l'éducation doit fonctionner en étroite liaison avec l'emploi car c'est une donnée vitale pour la promotion de l'emploi productif. Il semble plus facile de développer et de réaliser des stratégies d'éducation dans le contexte du développement rural.

Abordant le sujet de la réalisation du Sommet social, le représentant coréen a rappelé que son gouvernement avait adopté de nombreuses mesures. Au niveau national, la loi sur la protection sociale est entrée en vigueur en juin 1996 et le Conseil sur la protection sociale, conduit par le Premier Ministre a été mis en place en novembre dernier afin de fournir une direction aux futures politiques de protection sociale et de renforcer la coordination entre les différents ministres intéressés.

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M. NUNEZ MOSQUERA (Cuba), a rappelé que le Sommet mondial pour le développement social avait eu le mérite de consolider la reconnaissance de l'homme, à la fois comme sujet et finalité à toute stratégie politique, aux plans national et mondial. Cependant, de nombreux obstacles subsistent qui empêchent la concrétisation du développement durable. Nombre d'entre eux sont de caractère structurel. A cet égard, le représentant cubain a rappelé que plus de 13 millions d'enfants mouraient chaque année de faim, soit 35 000 par jour; que 1300 millions de personnes vivent en deçà du seuil de la pauvreté, et que 68 000 d'entre eux vivent en dessous du seuil de la pauvreté absolue.

En matière d'emploi, le représentant a exprimé ses craintes, vu que les inégalités en matière de distribution de la richesse connaissent une augmentation galopante. L'aide aux pays en développement est en deçà de l'objectif de 0,7% du PIB des pays développés et tout porte à croire que cette tendance sera à la baisse dans les années à venir. Cependant, ces mêmes pays consacrent pratiquement 3% de leur PIB aux dépenses militaires, ce qui est inconcevable aujourd'hui, en période de post-guerre froide.

En ce qui concerne les modes de subsistance durables, le Gouvernement cubain se félicite d'avoir obtenu, depuis ces trois dernières décennies, malgré l'embargo, des résultats significatifs, fondés sur une redistribution juste et plus équitable de la richesse. A cet égard, M.Mosquera a déclaré que dans son pays, 100% de la population avait accès aux services de santé et d'éducation gratuits; que l'espérance de vie moyenne était de 75 ans; que 97,5% des enfants entre 6 et 14 ans étaient scolarisés; que le taux de mortalité infantile était de 7,9 pour mille naissances.

M. ENKHSAIKHAN (Mongolie) a déclaré que son pays attache une importance particulière à l'examen que la plénière de l'Assemblée générale a décidé de conduire à propos de la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social. Cet examen contribue à encourager la communauté internationale à traduire en réalités concrètes ses engagements tant au niveau national qu'international. Il s'est également réjoui de la tenue du Sommet sur le micro-crédit et a rappelé que la création d'institutions capables de fournir des services de micro-financements, reste une des stratégies pouvant permettre l'élimination de la pauvreté. En outre, la Mongolie souhaite que la communauté internationale fasse preuve d'un véritable engagement politique afin d'augmenter ses ressources en faveur du développement humain. Il a fait observer que la création d'emplois est l'un des moyens d'augmenter le niveau de vie de la population et de réduire la pauvreté. Le gouvernement a ainsi poursuivi une politique de développement des ressources humaines et a lancé en 1994, un Programme de réduction de la pauvreté qui a pour objectif de promouvoir l'emploi dans les zones rurales et l'emploi des femmes. La Mongolie espère, par ce programme, réduire d'ici à l'an 2000 le nombre de pauvres de 26 à 10% sur l'ensemble du territoire.

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Le représentant a réaffirmé sa volonté de rendre effective la formule des 20/20 et a précisé que son gouvernement met tout en oeuvre pour créer les conditions d'un véritable progrès économique et social. Il a précisé que les Nations Unies, les organisations internationales et la coopération bilatérale doivent continuer à apporter leur soutien au relèvement des défis lancés et il les a remercié de l'appui qu'ils ont donné à son pays dans sa période de transition.

Mme SHIRLEY HALL (Etats-Unis) s'est félicitée de la possibilité pour l'Assemblée générale de prendre bonne note des importants progrès réalisés par la communauté internationale dans la mise en oeuvre des engagements pris en 1995 lors du Sommet de Copenhague. Pour la représentante, le défi à relever est considérable. Il faut en effet formuler les voies et moyens d'éliminer la pauvreté extrême, de créer des emplois, et de permettre aux femmes et aux hommes, en particulier aux personnes âgées et aux personnes handicapées, de participer pleinement à la vie de leurs sociétés. Pour leur part, les Etats- Unis, ont déployé des efforts tant au niveau national que multilatéral, qui ont permis de réaliser des progrès dans la résolution de ces questions délicates. Leur travail a grandement été facilité par la participation des organisations non gouvernementales qui ont contribué à identifier les questions, à développer des solutions et à mettre en oeuvre les programmes dans le monde entier. La représentante a également rendu hommage à l'oeuvre accomplie par le PNUD qui demeure au centre de l'effort international coordonné pour éliminer la pauvreté, mais aussi au FIDA, au FNUAP, à l'UNIFEM, à l'UNICEF, au HCR et au PAM, qui en collaboration avec la société civile nationale et internationale constituent les partenaires essentiels permettant de résoudre les problèmes les plus urgents.

De leur côté, les Etats-Unis ont augmenté le revenu minimum, multiplié les exemptions fiscales en faveur des classe moyennes et réduit le déficit budgétaire, autant de mesures qui favorisent l'investissement, la croissance et la création d'emplois. "La leçon que nous avons apprise est qu'un marché de l'emploi souple facteur de mobilité, une économie ouverte à la compétition et l'application de politiques monétaires et fiscales adaptées par un gouvernement représentatif, transparent et responsable, contribuent à la création d'emplois", a déclaré la représentante. Cependant, il convient de s'assurer que tous les membres de la société participent et profitent des bénéfices engendrés par la création d'emplois et la croissance économique. C'est pourquoi, les Etats-Unis attendent avec impatience la tenue en 2000 de la session extraordinaire de l'Assemblée générale chargée d'examiner la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial, afin d'échanger leurs expériences avec les autres délégations et de réaffirmer les engagements souscrits à Copenhague.

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M. GEORGE SALIBA (Malte) a déclaré que l'élimination de la pauvreté est un défi complexe sur lequel il faut continuer de se concentrer. Notre engagement collectif visant à éliminer la pauvreté doit être soutenu et consolidé par des politiques structurées et concrètes dirigées vers un développement durable. Le potentiel de développement d'une nation ne peut pas être seulement et entièrement réalisé par la seule croissance économique. Le partenariat entre les secteurs publics et non gouvernementaux de la société est aussi un élément clef de la croissance socio-économique et du développement. Malte est fermement convaincu que l'être humain doit être placé au centre de toute stratégie de développement. Ce qui implique que le peuple ne peut pas se voir dénier le droit de vivre librement et dignement. Le bien-être des individus doit être un objectif prioritaire.

Le représentant a déclaré que la vision qui guide son gouvernement dans la formulation et l'application de ses politiques économiques et sociales consiste à mettre l'accent sur la nécessité d'un système de sécurité sociale qui permette aux citoyens d'exercer effectivement leurs droits sociaux. La justice sociale est garantie en prêtant une attention particulière aux membres les plus vulnérables ou les plus marginalisés de la société. Pour le représentant les priorités retenues à Copenhague requièrent pour leur mise en oeuvre des stratégies globales sous-tendues par un esprit de coopération, de solidarité et de dialogue entre les nations et les régions.

M. ARUN KUMAR SHARMA (Inde) a déclaré que les questions du développement exigent un large débat. Dans les circonstances d'une mondialisation croissante, les efforts nationaux doivent être étayés par l'aide internationale. Il faut pouvoir disposer de techniques performantes, le développement social nécessitant des moyens financiers importants. Mais il s'agit aussi de changements structurels qui intègrent des dimensions sociales telles que l'élimination de la pauvreté, l'emploi et la promotion de la femme qui doivent être intégrés dans un cadre politique général. Les pays en développement ont besoin que leur accès soit facilité aux marchés mondiaux, a- t-il estimé.

Selon le représentant, le thème prioritaire dans le suivi du Sommet mondial pour le développement social est celui de l'emploi productif et des conditions de vie. Si les concepts généraux sont souvent valides, les détails peuvent avoir des conséquences importantes sur les politiques de mise en oeuvre, a-t-il estimé. En Inde, une partie de l'emploi se trouve dans des secteurs informels - qui ne sont pas ceux du travail illégal - mais qui peuvent avoir une grande importance sur les stratégies politiques. Il a estimé que par dessus tout, il faut stimuler la croissance, afin d'accroître la productivité et le revenu et renforcer les possibilités de l'agriculture, prélude à l'industrialisation . A cet égard, l'Inde est prête à faire partager ses expériences de révolution verte avec d'autres pays en développement, en particulier ceux d'Afrique, les pays les moins avancés et les petits Etats insulaires en développement.

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M. ION GORITA (Roumanie), après avoir appuyé la Déclaration faite aujourd'hui par le Luxembourg au nom de l'Union européenne et autres pays associés, s'est réjoui des progrès réalisés depuis mars 1995, tant au niveau national qu'international dans la mise en oeuvre des recommandations adoptées à Copenhague. Le représentant a estimé qu'il incombe en premier lieu aux gouvernements de traduire dans les faits les engagements contenus dans la Déclaration et le Programme d'action de Copenhague. Cependant, selon lui, tous les acteurs de la société civile doivent également participer aux différentes étapes de formulation et de mise en oeuvre des politiques. Dans le même temps, il importe que les stratégies nationales en faveur du développement social continuent à être soutenues par une coopération des Nations Unies et des autres institutions multilatérales. Aussi, pour pouvoir réaliser les objectifs fixés à Copenhague, faut-il mobiliser les ressources financières adéquates.

Abordant le mécanisme trilatéral de suivi du Sommet mondial constitué par l'Assemblée générale, le Conseil économique et social et la Commission du développement social, le représentant a estimé qu'il était nécessaire que ce mécanisme poursuive ses efforts visant à intégrer et coordonner la mise en oeuvre des recommandations du Sommet et celles des autres grandes conférences organisées sous l'égide des Nations Unies, en renforçant la coopération entre les organes intergouvernementaux, les départements, les fonds et les programmes du système des Nations Unies.

M. Gorita a indiqué que le développement social est une priorité constante de son pays, qui au cours des années écoulées, a mis en oeuvre une politique sociale dans un contexte marqué par de profondes transformations politiques et économiques. Ce faisant, le gouvernement roumain a abordé les questions sociales en relation étroite avec les questions relatives à la croissance économique et les facteurs complexes ayant trait au développement humain durable. Ainsi, la Déclaration et le Programme de Copenhague, ont-ils été à la base de l'examen et du développement des stratégies et lois sociales roumaines. Depuis la tenue du Sommet mondial, la Roumanie a renforcé ses actions en matière d'amélioration du niveau de vie, d'élimination de la pauvreté et de renforcement de l'intégration sociale, au profit des groupes les plus vulnérables.

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