LE PREMIER MINISTRE DU VANUATU INSISTE SUR L'IMPORTANCE DE L'ENVIRONNEMENT POUR LES PETITS ETATS INSULAIRES
Communiqué de Presse
AG/696
LE PREMIER MINISTRE DU VANUATU INSISTE SUR L'IMPORTANCE DE L'ENVIRONNEMENT POUR LES PETITS ETATS INSULAIRES
19971007 L'Ouzbékistan et le Kirghizistan demandent des efforts renouvelés pour mettre fin au conflit afghan, qui menace la stabilité régionaleL'Assemblée générale a poursuivi ce matin son débat général en entendant les déclarations de l'Ouzbékistan, de la République centrafricaine, des Seychelles, de la Guinée équatoriale, du Kirghizistan, des Bahamas, ainsi qu'une allocution de M. Rialuth Serge Vohor, Premier Ministre de la République du Vanuatu.
M. Abdulaziz Kamilov, Ministre des affaires étrangères de l'Ouzbékistan, a estimé qu'il fallait pour mettre un terme au conflit afghan, qui menace la sécurité de l'Asie centrale, imposer d'urgence un embargo sur les fournitures d'armes. Il a demandé une décision politique du Conseil de sécurité en ce sens, puis la mise en place d'un mécanisme de vérification des Nations Unies.
M. Henry Koba (République centrafricaine) a lancé un appel pour que soit prorogé le mandat de la Mission intérimaire pour la surveillance des Accords de Bangui (MISAB). Il a expliqué que les troubles qui agitent son pays sont autant d'origine ethnique que dûs à des interventions étrangères camouflées et à la précarité de la situation économique et financière.
M. Jérémie Bonnelame, Ministre des affaires étrangères des Seychelles, a rappelé que son pays souhaite s'insérer dans l'économie mondiale, en dépit des handicaps inhérents à un Etat insulaire. Il s'est montré reconnaissant pour l'aide apportée à son pays par la mission d'évaluation pour faire face aux effets négatifs du changement climatique.
M. Miguel Oyono Ndong Mifumu, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la Guinée équatoriale, a affirmé que tout le monde souhaite jouir au cours du troisième millénaire, du droit à un développement humain durable. Mais cet objectif ne peut être atteint par des politiques discriminatoires entre blocs économiques. Il est temps que le "Premier monde" s'engage en faveur du développement des pays du Sud.
M. Muratbek Imanaliev, Ministre des affaires étrangères du Kirghizistan, a rappelé que la paix dans son pays demeure fragile et dépend beaucoup de la
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situation à la frontière avec l'Afghanistan. Rappelant que le conflit dans ce dernier pays menace la stabilité de toute l'Asie centrale, facilite le trafic de stupéfiants et contribue à l'afflux de réfugiés dans la région, le Ministre a demandé de nouveaux efforts en vue de parvenir à un accord national.
Mme Janet G. Bostwick, Ministre des affaires étrangères des Bahamas, a appelé les Nations Unies et la communauté internationale à ne pas se retirer trop tôt de Haïti, où les bénéfices de l'intervention des Nations Unies pourraient être rapidement perdus. Au plan international, le Ministre a mis l'accent sur la lutte contre la criminalité et le trafic des drogues et des armes de petit calibre, qui représentent la plus grande menace à la qualité de la vie et au développement des États.
M. Rialuth Serge Vohor, Premier Ministre de la République de Vanuatu, a affirmé que, pour les Etats insulaires comme le sien, la recherche d'une solution aux questions d'environnement était de première importance pour leur sécurité. Rappelant que la première priorité pour son pays restait le développement économique, il a jugé prématuré, de retirer son pays de la liste des pays les moins avancés et a demandé à l'Assemblée d'envisager le report de cette question jusqu'en l'an 2000.
Sur proposition de son Président, l'Assemblée générale a par ailleurs décidé, sans vote, d'autoriser le Comité de l'information à se réunir à New York durant la présente session, conformément à une recommandation du Comité des conférences.
L'Assemblée achèvera cet après-midi son débat général. Elle entendra lors de cette dernière séance les déclarations de la Papouasie-Nouvelle- Guinée, de la Mauritanie, de l'Erythrée, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, de l'Arabie saoudite et du Kenya.
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M. ABDULAZIZ KAMILOV, Ministre des affaires étrangères de l'Ouzbékistan, a déclaré soutenir le programme de réformes présenté par le Secrétaire général. Certes, certaines propositions méritent d'être étudiées avec attention et précisées, mais nous pouvons affirmer que nous jugeons nécessaire d'accroître l'autorité du Secrétaire général. Nous soutenons le projet de créer un poste de Vice-Secrétaire général et celui de regrouper tous les bureaux des Nations Unies au niveau des pays dans une "Maison des Nations Unies". Il a souhaité que les fonds économisés grâce à la réforme aillent aux programmes de développement et a estimé bienvenue la création d'un bureau de contrôle chargé de combattre le terrorisme, la criminalité internationale, le trafic international de stupéfiants et le blanchiment d'argent. Le Ministre a également appuyé les propositions concernant le regroupement des départements dans les domaines économique et social, la réduction des effectifs et le remplacement du Département des affaires humanitaires en une unité des secours d'urgence. L'Ouzbékistan est favorable à l'élargissement du Conseil de sécurité et à l'inclusion du Japon et de l'Allemagne comme membres permanents.
Le Ministre a rappelé que la sécurité et la stabilité de l'Asie centrale constituent une préoccupation essentielle de la politique étrangère de son pays. C'est pourquoi le conflit afghan est particulièrement inquiétant. Sur ce point, la position de l'Ouzbékistan n'a pas changé: il faut maintenir l'intégrité territoriale de l'Afghanistan, rejeter toute solution militaire, mettre fin aux ingérences extérieures, imposer un embargo sur les livraisons d'armes, faire participer les principales parties au conflit à toutes les étapes du processus de paix et mener celui-ci sous l'égide des Nations Unies avec la participation de l'Organisation de la Conférence islamique, enfin mettre en place un gouvernement fondé sur une large base. La proposition relative à un embargo sur les livraisons d'armes est essentielle, malgré les difficultés techniques qu'elle présente. Il faudrait d'abord une décision politique du Conseil de sécurité, puis la mise en place d'un mécanisme de contrôle des Nations Unies. Le Ministre a également rappelé sa proposition de création d'un groupe de contact.
Le Ministre a rappelé que son pays a été l'un des premiers nouveaux Etats indépendants à adhérer au Traité de non-prolifération. Dès 1993, il a demandé la mise au point d'un traité faisant de l'Asie centrale une région exempte d'armes nucléaires et travaille en ce sens. L'Ouzbékistan appuie également les efforts internationaux tendant à l'élimination des autres armes de destruction massive. D'une manière générale, il faut accorder une attention prioritaire aux efforts de paix régionaux qui sont un pas important vers la mise en place d'un système de sécurité mondial. La coopération dans le cadre de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe contribue à la stabilité en Asie centrale. Le Ministre a rappelé que la mise en place d'un bataillon de maintien de la paix par l'Ouzbékistan, le Kazakhstan et le Kirghizistan a été un pas important pour sauvegarder la paix et la stabilité dans la région.
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M. Kamilov a demandé une relance des efforts conjoints de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme, le trafic international de stupéfiants et la criminalité internationale, notamment en mettant au point des programmes transnationaux.
M. HENRY KOBA, Chef de la délégation de la République centrafricaine, a lancé un appel au nom du peuple centrafricain pour que le mandat de la mission interafricaine de surveillance des Accords de Bangui (MISAB) soit prorogé jusqu'à ce que la République centrafricaine puisse se doter d'une armée nationale loyale et capable de garantir la pérennité de ses institutions républicaines. Sans le progrès économique et social, on ne peut parler ni de paix, ni de démocratie, car la paix, la démocratie et le développement vont de pair, a dit le représentant centrafricain. Le Centrafrique a donné au monde entier le triste spectacle des mutineries à répétition de Bangui, faute d'avoir pu consolider sa jeune expérience démocratique par un développement économique et social soutenu. Le cas du Centrafrique est un exemple des origines et des causes de la vague de violence qui secoue en ce moment l'Afrique centrale. Les mutineries de Bangui, qui ont failli entraîner le pays entier dans la guerre civile ont réellement pour toile de fond une tentative tribale de reconquête du pouvoir et surtout une manipulation extérieure visant à mettre fin au processus démocratique.
M. Koba a remercié tous les États membres du Conseil de sécurité, qui, le 6 août dernier, ont adopté la résolution 1125, qui a eu pour effet immédiat de mettre fin aux tentatives ouvertes de déstabilisation de son pays, et qui a permis à la MISAB de mieux assurer la paix et la sécurité à Bangui et dans les provinces intérieures. Les troubles en Centrafrique n'auraient pas été possibles sans le contexte économique et social très difficile dans lequel le pays s'est trouvé plongé par les effets conjugués de la dévaluation sans mesures d'accompagnement du franc CFA, et de la faiblesse chronique des recettes du trésor public qui a mis l'État centrafricain dans une situation où il ne pouvait même plus assurer la solde de ses agents. Les évènements d'avril, mai et novembre 1996, ont, quant à eux, sérieusement mis à mal les possibilités de développement du pays, les dégâts occasionnés par les deux premières mutineries s'élevant à environ 42 milliards de francs CFA selon le Comité technique d'évaluation mis en place.
Le Centrafrique, a dit M. Koba, appelle de tous ses voeux un retour à la paix et à la concorde afin de jeter les bases d'une relance économique, et invite ses partenaires de la communauté internationale à se mobiliser à ses côtés pour que le pays puisse poursuivre et consolider le processus démocratique dans lequel il s'est résolument engagé. Il faut, a insisté le délégué, donner à ce pays enclavé, les moyens de continuer à être une terre d'accueil pour les réfugiés en provenance du Soudan, du Congo, du Rwanda et du Burundi, qui paient en ce moment un lourd tribut aux intolérances, aux tensions ethniques et aux querelles politiques meurtrières qui sévissent dans la région.
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M. JEREMIE BONNELAME, Ministre des affaires étrangères de la République des Seychelles, a rappelé que son pays, même si il est un petit Etat insulaire, a néanmoins tout mis en oeuvre en vue de s'insérer pleinement dans la vie internationale et dans l'économie mondiale. Dans cette logique, les Seychelles ont soumis leur demande afin d'être membres de l'Organisation mondiale du commerce. Les Seychelles sont déjà membres de la Commission de l'océan Indien et du COMESA (Marché commun de l'Afrique australe et orientale) et tout récemment du SADC (Communauté de développement de l'Afrique australe). Le Gouvernement seychellois a adopté, en conséquence, une politique économique ouverte et attractive, mais demeure malgré tout, confronté aux handicaps inhérents à un état d'insularité que le manque de ressources humaines et naturelles, de même que l'étroitesse du marché intérieur font ressentir avec plus d'acuité.
A cet égard, M. Bonnelame a déclaré qu'il était important qu'à la suite de la Conférence de la Barbade de 1994, et conformément aux diverses résolutions des instances internationales, la communauté internationale entende l'appel des petits Etats insulaires en vue de les aider à jeter et à affermir les bases d'un développement durable. Tout comme les grands pays, ils sont animés des mêmes aspirations, sont confrontés aux mêmes besoins, sinon davantage. C'est pourquoi, pour plus d'équité, il convient de trouver des critères spécifiques qui leur permettraient de s'intégrer harmonieusement dans le processus global de la coopération et du développement économique, tant aux niveaux bilatéral que multilatéral.
Abordant le sujet de l'environnement, le Ministre des affaires étrangères a rappelé que, ces derniers temps, les Seychelles avaient subi un revers considérable dû au changement climatique. Des pluies torrentielles et continues d'une rare intensité ont causé des pertes en vies humaines, provoqué des inondations, des éboulements de terrain, entraîné la destruction d'infrastructures diverses et d'habitations. Elles ont également constitué une menace pour l'environnement et l'écosystème des Seychelles, tout particulièrement au niveau de la zone côtière. Pour un petit Etat qui veut trouver sa vitesse de croisière en matière de développement, un bouleversement soudain, et lourd en conséquences économiques entre autres, a des effets en profondeur qui ne se perçoivent pas immédiatement. Le Ministre des affaires étrangères a exprimé ses remerciements au Département des affaires humanitaires des Nations Unies pour avoir envoyé si rapidement une mission d'évaluation afin de constater non seulement les dégâts causés, mais aussi les menaces qu'ils représentent pour l'avenir, dans la perspective du changement climatique en cours au niveau planétaire.
M. MIGUEL OYONO NDONG MIFUMU, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la Guinée équatoriale, a rappelé que dans les pays du tiers monde, le progrès et le développement ont été freinés à cause de la pauvreté extrême, des conflits armés, de la drogue et de la résurgence des activités mercenaires et du crime organisé, avec leurs conséquences en terme de désintégration sociale, politique et économique. Il a estimé qu'il était
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temps que la classification du monde en catégories soit abolie et que le "Premier monde" s'engage en faveur du développement des pays du Sud. Pour ce faire, le commerce international doit être juste, la pauvreté réduite, le développement social, scientifique et technologique des pays en développement promu, le poids de la dette allégé. C'est à ces problèmes que doit pouvoir répondre une Organisation des Nations Unies rénovée.
M. Mifumu a exprimé des doutes quant à l'efficacité du Conseil de sécurité par suite de l'augmentation du nombre de ses membres. Ce qui en revanche est plus important pour la Guinée équatoriale, c'est que le mécanisme de consensus fonctionne et qu'un esprit d'équité et de justice règne au sein des Nations Unies dont la démocratisation représente une garantie de sécurité et de stabilité dans les relations internationales ainsi que de respect scrupuleux de la souveraineté de chaque nation.
Dans le cas particulier de la Guinée équatoriale, M. Mifumu s'est indigné qu'en dépit des efforts extraordinaires faits pour établir une démocratie participative et respectueuse des droits de l'homme, l'opinion publique continue d'être manipulée par certains groupes aux intérêts politiques partisans et par les médias internationaux. Le Gouvernement de la Guinée équatoriale s'est engagé volontairement et librement dans une coopération avec les Nations Unies pour consolider le respect des droits de l'homme dans la société et au niveau des lois; il rejette par conséquent toute interférence idéologique et intérêt partisan.
Le voeu de tous est d'obtenir pour le troisième millénaire, le droit à un développement humain durable, mais cet objectif ne peut être atteint par la pratique de politiques discriminatoires entre blocs économiques. Pour sa part, la Guinée équatoriale s'est engagée dans un processus de réformes structurelles qui lui permettront de s'intégrer aux dynamiques de changement et de mondialisation tout en s'assurant un développement durable.
Le Ministre a également dénoncé les appétits que suscite la Guinée équatoriale en Afrique centrale et les tentatives de déstabilisation dont elle a fait l'objet. Il y a une situation d'instabilité qui menace la sécurité du continent et de la région d'Afrique centrale en particulier, a souligné le Ministre qui a appelé les Nations Unies à porter une attention soutenue à cette région, depuis le Golfe de Guinée jusqu'à la région des Grands Lacs. Après avoir apporté son soutien à la médiation du Président du Gabon pour une solution au conflit en République du Congo, M. Mifumu a estimé qu'une "nouvelle guerre froide" avait lieu en Afrique sur la base d'influences culturelles et linguistiques et a appelé l'ONU et l'OUA à prendre des mesures pour réduire ces antagonismes.
M. MURATBEK IMANALIEV, Ministre des affaires étrangères du Kirghizistan, a déclaré que son pays attend de la session actuelle des solutions à la réforme des Nations Unies et appuie tous les efforts de réformes du Secrétaire général pour accroître l'efficacité et les capacité de l'Organisation à faire
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face à un monde en mutation. Quant au Conseil de sécurité, il a estimé que ses méthodes de travail sont aussi importantes que sa composition. Il s'est prononcé pour l'admission, comme membres permanents, du Japon et de l'Allemagne, ainsi que d'un pays d'Asie, un d'Afrique et un d'Amérique latine. Le Ministre a estimé qu'il demeure dans le monde des menaces aux niveaux local et régional - la prolifération des armes de destruction massive, la criminalité transnationale, les menaces sur l'environnement, le trafic de stupéfiants ou d'armes - qui sapent les nouvelles démocraties et les efforts tendant à l'édification d'un monde plus uni et plus sûr. Le Kirghizistan s'efforce, pour sa part, de renforcer sa démocratie et le respect des droits de l'homme, la tolérance entre les communautés et l'intégration dans l'économie mondiale. Il a été le premier des nouveaux Etats indépendants à adopter un plan d'action pour l'environnement dans l'esprit de la Conférence de Rio et d'Action 21. Le Ministre a souhaité à ce propos que l'Assemblée générale prenne par consensus une décision concernant une conférence sur les pays ayant des régions montagneuses.
L'écart entre pays développés et en développement augmente, a noté le ministre. Cela représente une menace sérieuse pour le développement de l'humanité. Il faut donc continuer d'augmenter les investissements dans le capital humain, favoriser les énergies propres, contribuer au développement. Le Kirghizistan appuie les efforts du Secrétaire général pour promouvoir un développement stable et durable.
Le Ministre a salué les efforts de paix des Nations Unies, notamment la mission d'observateurs au Tadjikistan, où la paix demeure fragile et dépend beaucoup de la situation à la frontière avec l'Afghanistan. Le conflit dans ce dernier pays menace la stabilité de toute l'Asie centrale, facilite le trafic de stupéfiants et contribue à l'afflux de réfugiés dans la région, a estimé M. Imanaliev, qui a demandé de nouveaux efforts afin qu'on parvienne à un accord national dans ce pays. Le Kirghizistan participe, pour sa part, à plusieurs activités de maintien de la paix, notamment au Tadjikistan, ou encore dans le cadre du bataillon de maintien de la paix d'Asie centrale, a rappelé M. Imanaliev. Le Kirghizistan soutient la création en Asie centrale d'une zone exempte d'armes nucléaires. De telles zones contribuent au processus de désarmement et renforcent la paix dans la région et dans le monde, a affirmé le Ministre.
Mme JANET G. BOSTWICK, Ministre des affaires étrangères des Bahamas, a observé que l'une des plus grandes menaces pour la qualité de la vie et pour un développement productif mondial est la criminalité. Le Gouvernement des Bahamas s'est donné comme l'un de ses objectifs majeurs, de réduire et de prévenir la criminalité sous toutes ses formes, en particulier le trafic des drogues, le blanchiment de l'argent, le trafic illégal des armes à feu et celui des êtres humains. Dans ce but, les Bahamas appelent tous les États Membres à reconnaître que les moyens les plus efficaces pour combattre la criminalité aux niveaux national et transnational, résident dans la
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collaboration et la concertation des efforts. Nassau espère que la session spéciale des Nations Unies sur la drogue, prévue en 1998, donnera un nouvel élan au combat contre cette menace commune. Le Gouvernement des Bahamas réitère son appel pour que soit résolu le problème du trafic des petites armes, et demande aux pays producteurs et vendeurs d'armes, de mettre en place des mesures strictes de contrôle tout en fournissant une assistance aux États menacés par ce trafic.
Abordant les problèmes économiques et de développement, Mme Bostwick s'est inquiétée de la protection de l'environnement et de la sauvegarde des ressources naturelles. Le tourisme est la première industrie des Bahamas, et aussi celle qui connaît la croissance mondiale la plus forte. Mais le développement de ce secteur ne se fait pas toujours en harmonie avec le milieu naturel; aussi, les Bahamas, de concert avec leurs partenaires régionaux, cherchent-elles à développer des stratégies et des procédures conjugant la consistance du développement touristique et la survie à long terme de l'environnement. C'est dans cette optique que la communauté des Caraïbes s'est prononcée contre le transport des déchets radioactifs et autres matériaux à risque dans la région. Le Gouvernement des Bahamas pense que la réduction de la pauvreté et le développement social peuvent être atteints dans le respect des critères de santé, de respect environnemental et de stabilité économique. Les bénéfices de la mondialisation ne sont malheureusement pas repartis de façon équitable, et les pays en développement continuent d'être marginalisés. Les petits États insulaires en développement sont particulièrement vulnérables. En conséquence, Nassau attache une grande importance au Programme d'action pour le développement durable des petits États insulaires, élaboré à la Barbade, et appelle à la mobilisation de ressources extérieures pour sa mise en oeuvre.
La vulnérabilité des petits États insulaires s'illustre douloureusement par la catastrophe naturelle frappant l'île de Montserrat, a fait remarquer Mme Bostwick. Le Gouvernement et le peuple des Bahamas expriment leur solidarité au peuple de Montserrat, victime d'une catastrophe volcanique qui a remis en cause la capacité même de leur île à pourvoir aux besoins de la vie. Le Gouvernement de Nassau accueille de façon positive le rôle de l'ONU dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales et rappelle qu'un retrait trop rapide d'Haïti pourrait faire perdre tous les efforts faits par ce pays. L'arrivée croissante d'émigrants haïtiens sur les côtes des Bahamas est là pour le rappeler.
M. RIALUTH SERGE VOHOR, Premier Ministre de la République de Vanuatu, a rappelé que la première priorité pour son pays restait le développement économique, le bien-être social de la population et le maintien de la stabilité politique. Il a insisté sur la nécessité d'ancrer une vraie coopération économique sur les principes de souveraineté et de reconaissance de la compétence des autorités politiques nationales dans l'exercice de leurs fonctions de gouvernement.
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Le Premier Ministre a appuyé le processus de réforme initié par le Secrétaire général et a indiqué que son pays s'était lui-même lancé dans un programme de réforme global visant à assurer un développement durable et équitable et à faire face aux défis du monde moderne. Ce programme comprend la création d'un secteur privé dynamique, la revitalisation de l'Etat afin d'éliminer les injustices et assurer l'équité, ainsi que le renforcement du système éducatif.
M. Vohor s'est étonné de la décision du Conseil économique et social de retirer son pays de la liste des pays les moins avancés. Il considère cette décision comme prématurée et à lancé un appel à l'Assemblée afin qu'elle envisage le report de cette question jusqu'en l'an 2000, dans la mesure où son pays, engagé dans un programe de réforme en profondeur, aura besoin du soutien total de la communauté internationale.
Les petits pays insulaires comme le Vanuatu et d'autres Etats insulaires du Pacifique ont pris des mesures destinées à répondre aux appels en faveur de la protection de l'environement car pour les Etats insulaires, la recherche d'une solution à ces problèmes était d'une importance capitale pour leur sécurité. Le Vanuatu s'est d'autre part engagé dans un processus de consultations afin d'intégrer l'Organisation mondiale du commerce et développer une approche commune à travers le système des Nations Unies et l'Union européenne pour répondre aux demandes et au obligations du nouveau système de commerce multilatéral. A cet égard, M. Vohor a appelé à la reconduction au-delà de l'an 2000 de la quatrième Convention de Lomé qui établit un partenariat économique, politique, technique et financier entre les pays d'Afique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) et l'Union européenne.
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