En cours au Siège de l'ONU

AG/694

LES CHYPRIOTES SOUHAITENT VIVRE ENSEMBLE DANS UNE REPUBLIQUE BICOMMUNAUTAIRE, MEMBRE DE L'UNION EUROPEENNE, DECLARE M. CLERIDES

6 octobre 1997


Communiqué de Presse
AG/694


LES CHYPRIOTES SOUHAITENT VIVRE ENSEMBLE DANS UNE REPUBLIQUE BICOMMUNAUTAIRE, MEMBRE DE L'UNION EUROPEENNE, DECLARE M. CLERIDES

19971006 La Gambie demande à l'ONU de prendre l'engagement solennel de trouver une solution pacifique à tous les conflits d'ici à l'an 2000

L'Assemblée générale a poursuivi ce matin les travaux de sa cinquante- deuxième session sous la présidence de Hennadiy Udovenko (Ukraine). Elle a tout d'abord entendu l'allocution de M. Glafcos Clerides, Président de Chypre, qui a déclaré que les Chypriotes grecs et turcs souhaitent vivre ensemble, en tant que citoyens d'une République bicommunautaire, membre de l'Union européenne. Il a affirmé que, grâce aux efforts renouvelés des Nations Unies, un nouvel élan a été créé en faveur d'une solution au problème de Chypre et qu'il ne fallait pas manquer cette occasion.

L'Assemblée, dans le cadre de son débat général, a entendu l'intervention de M. Omar Yusupha Njie, Ministre d'Etat aux affaires étrangères de la Gambie qui a regretté que l'Initiative en faveur de l'Afrique adoptée il y a peu par le FMI et la Banque mondiale ait repoussé le principe d'une annulation totale de la dette des pays en développement. La Gambie demande à l'ONU de prendre l'engagement solennel de trouver une solution pacifique à tous les conflits d'ici à l'an 2000.

Pour sa part, le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères, du tourisme et du transport international de la Barbade, Mme Billie Miller, a indiqué que la Barbade, qui a activement participé au Sommet Rio+5, a pu constater que les engagements financiers pris auparavant ne s'étaient pas matérialisés. Elle s'est cependant déclarée satisfaite de la décision de tenir une session spéciale de deux jours, en 1999, afin de faire le point sur le Programme d'action adopté à la Barbade.

De son côté, le Ministre des affaires étrangères de la Mongolie, M. Shukheriin Altangerel, s'est félicité du programme de réforme proposé par le Secrétaire général, surtout des efforts visant à donner la priorité aux questions socio-économiques, à revigorer les activités de développement et à renforcer la coopération. Il a souligné les problèmes spécifiques des pays enclavés et insisté sur la nécessité du soutien de la communauté internationale et de la coopération régionale.

(à suivre - 1a)

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Auparavant, M. Gabriele Gatti, Ministre d'Etat des affaires étrangères et des affaires politiques de Saint-Marin avait exhorté les Etats Membres à adopter des mesures concrètes pour supprimer la peine de mort dans le reste du monde. Il avait appuyé l'ensemble des réformes proposées par le Secrétaire général et mis l'accent sur le rôle des petits Etats dans le processus en cours.

Le Chef de la délégation de l'Azerbaïdjan, M. Eidar Kouliev, déplorant l'agression dont son pays est victime depuis six ans de la part de l'Arménie, a déclaré que son gouvernement est disposé à offrir à la population du Haut- Karabakh une large autonomie, mais n'acceptera jamais l'amputation d'une partie de son territoire, ni la création d'un second Etat arménien à ses dépens.

Pour M. Roble Olhaye, Chef de la délégation de Djibouti, l'ONU a besoin d'une réforme structurelle globale si elle veut rester pertinente. Il a estimé que la communauté internationale doit moralement et matériellement soutenir les efforts en faveur de la paix en Somalie et a rendu hommage a la ténacité du Président Omar Bongo et du Représentant spécial du Secrétaire général pour trouver une solution en République du Congo.

En début de séance, le Président de l'Assemblée générale avait indiqué que le Tchad avait effectué les paiements nécessaires au regard de l'Article 19 de la Charte pour pouvoir participer au vote à l'Assemblé générale, le montant de ses arriérés étant désormais inférieur à la contribution due par ce pays pour les deux années complètes écoulées.

Au cours de sa prochaine séance, cet après-midi, à 15 heures, l'Assemblée devrait entendre les déclarations de la Guinée-Bissau, du Bhoutan, de Suriname, du Botswana et de la Grenade.

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M. GLAFCOS CLERIDES, Président de la République de Chypre, a accueilli avec satisfaction les propositions de réforme du Secrétaire général. Il a souhaité que les débats de la présente session de l'Assemblée générale conduisent à un consensus qui permettra de créer l'élan nécessaire à la mise en oeuvre rapide de la réforme et de produire des résultats concrets avant le prochain millénaire. Le Président a estimé que la réforme du Conseil de sécurité constitue une priorité majeure car elle affecte directement sa responsabilité principale, qui consiste à maintenir la paix et la sécurité internationales. Il a observé que dans une mesure importante, le processus de réforme portera cette année sur les activités de l'Organisation dans le domaine de la coopération internationale économique et sociale. M. Clerides a souhaité qu'à l'avenir l'Organisation se consacre au suivi des grandes conférences et à l'examen de la mise en oeuvre des plans et programmes qu'elles ont adoptés. Les Nations Unies devront également mettre l'accent sur l'Agenda pour le développement.

Le Président a appuyé sans réserve la création d'une cour criminelle internationale et a rendu hommage aux progrès accomplis en ce sens par la Commission préparatoire. Il s'est également félicité du rôle joué au cours de l'année écoulée par l'Organisation en matière de désarmement. Il a noté avec satisfaction les progrès enregistrés sur la question du Sahara occidental, en particulier la conclusion de l'accord relatif à la mise en oeuvre du Plan de règlement, sous les auspices du Secrétaire général et de son Envoyé spécial. Il a réitéré son appui aux efforts déployés en faveur de la paix au Moyen- Orient sur la base des accords conclus et des résolutions pertinentes des Nations Unies.

Abordant la question de Chypre, M. Clérides a estimé que 1997 avait été une année d'intense activité diplomatique qui a culminé par les pourparlers intercommunautaires organisés sous les auspices des Nations Unies aux mois de juillet et d'août à Troutbeck et Glion. La République de Chypre a répondu positivement à l'invitation du Secrétaire général des Nations Unies et a montré son sincère et inébranlable engagement en faveur du processus de paix, seul moyen de résoudre la question de Chypre et a réaffirmé sa volonté de promouvoir une solution globale, juste et durable. Sa volonté a cependant été mise à rude épreuve lorsqu'en marge des pourparlers, la Turquie et la prétendue "République turque du Nord de Chypre", qui n'est pas reconnue internationalement, à l'exception de la Turquie, ont signé un accord illégal censé conduire à l'annexion par la Turquie de la partie de l'île occupée par les forces turques, au cas où l'Union européenne entamerait des négociations avec Chypre relatives à son accession à l'Union européenne. Malgré cette énorme provocation, la République de Chypre a réagi de façon mesurée afin d'éviter toute tension préjudiciable aux pourparlers.

La République de Chypre n'a pas ménagé ses efforts au cours des pourparlers et a coopéré de façon constructive avec M. Cordovez, le Conseiller spécial du Secrétaire général dans le seul but de mettre un terme à l'impasse

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et au statu quo créés et maintenus par la Turquie depuis 1974 par la force, ce qui a été jugé inacceptable par de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité. En revanche, la réponse de l'autre partie a été complètement négative, M. Denktash refusant de débattre des questions de fond à moins que l'Union européenne ne renonce à ses discussions avec le Gouvernement de la République de Chypre sur l'accession de Chypre à l'Union européenne. Le Président du Conseil de sécurité, dans une déclaration faite à la presse le, 20 août dernier, suivi peu de temps après, en cela, par l'Union européenne, a rendu hommage à l'attitude positive et coopérative de la République de Chypre et a critiqué les Chypriotes turcs qui ont empêché tout progrès concret en essayant de poser des conditions à leur participation aux pourparlers.

M. Clerides a regretté de devoir reconnaître une fois de plus devant l'Assemblée générale qu'aucun progrès n'a été enregistré en ce qui concerne la question de Chypre en raison de la rigidité de la position de la partie turque qui se traduit notamment par l'occupation illégale de 37% du territoire de la République par les forces turques, la séparation artificielle des deux communautés, la colonisation de la zone occupée par des colons illégaux originaires de Turquie, le problème des réfugiés, l'appropriation des biens chypriotes grecs et la poursuite de la violation par la partie turque des résolutions pertinentes des Nations Unies. "Les Chypriotes grecs et turcs devront vivre à Chypre au cours des prochains siècles", a déclaré le Président avant d'ajouter "Nous devons vivre comme des amis et des citoyens d'une République bicommunautaire en respectant les origines ethniques, les traditions, la culture, la religion ainsi que la légalité du statut politique de nos communautés respectives". "Nous devons devenir des citoyens de l'Union européenne, ce qui apportera davantage de sécurité et de prospérité à nos communautés respectives et à Chypre, notre pays. Le Président a estimé qu'un élan a été créé en faveur d'une solution au problème de Chypre grâce aux efforts renouvelés des Nations Unies, qui ont été fermement soutenus par la communauté internationale. Selon lui, il ne faut pas manquer l'occasion offerte.

M. GABRIELE GATTI, Ministre des affaires étrangères de Saint-Marin, a insisté pour que tous les Etats adhèrent au récent projet de Convention sur l'interdiction complète des mines terrestres antipersonnel. Saint-Marin, a-t- il poursuivi, suit avec une grande attention les travaux du Groupe de travail spécial sur le projet de Convention relatif à la prévention et à la lutte contre le terrorisme international. Face au trafic de drogues, le Ministre a expliqué les actions de son pays dans le domaine de la prévention et a appuyé la proposition du Secrétaire général de tenir une session extraordinaire de l'Assemblée générale en juin 1998 sur le trafic de drogues et de substances psychotropes.

Abordant la question de l'environnement, il a estimé que la Conférence de Rio constituait un jalon dans l'histoire de notre planète en ce qu'elle a révélé l'amplitude de la dégradation environnementale de la Terre. Il faut

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déplorer cependant que les initiatives concrètes prises pour remédier à cette situation n'ont pas répondu aux espoirs, ce qui a été confirmé par la récente session extraordinaire de l'Assemblée générale sur l'examen d'Action 21. Rappelant que Saint-Marin avait été le premier pays européen à abolir la peine de mort au milieu du XIXème siècle, il a demandé instamment aux Etats Membres d'adopter des mesures concrètes pour l'éliminer.

Le Ministre a apprécié l'ensemble des réformes des Nations Unies proposées par le Secrétaire général, estimant qu'elles constituent une réponse réaliste et efficace aux objectifs élevés de l'Organisation, à savoir le maintien de la paix, le progrès économique et social, la sécurité et le respect des droits des individus et des peuples. Les Etats Membres devraient se concentrer davantage sur ces objectifs en répondant avant tout à la crise financière de l'ONU. Pour y parvenir, un nouveau barême des quotes-parts plus équitable est nécessaire, tout comme la réduction des coûts, l'élimination ou la réduction des organes et des services et par dessus tout les doubles emplois avec d'autres organisations au niveau régional. Les Etats de petite taille sont particulièrement sensibles à cette question, car il devient de plus en plus difficile pour eux de maintenir leur participation et leurs contributions à leur niveau actuel, a-t-i déclaré. Il est essentiel que la participation à la conception et à la mise en oeuvre de cette restructuration ne soit pas confiée seulement aux Etats les plus grands. La future Organisation devra refléter une communauté de 185 pays, indépendants et souverains conformément aux principes de l'universalité et de l'égalité. Il a cependant noté que la réforme des Nations Unies ne doit pas consister uniquement en une présence dans des organes majeurs ou mineurs, mais surtout dans la construction de l'avenir au travers de la compréhension, de la participation, de l'implication et du soutien de tous. En conclusion, le Ministre a souligné à quel point tous les pays peuvent bénéficier du rôle joué par les Etats de petite taille.

M. ELDAR KOULIEV, Chef de la délégation de l'Azerbaïdjan, a rappelé que son pays, depuis déjà six ans, est victime d'une agression armée de la part de l'Arménie. La soi-disant République du Haut-Karabakh n'est qu'une manoeuvre tactique des politiciens arméniens qui visent un rattachement de la région du Haut-Karabakh à la République de l'Arménie, a déclaré M. Kouliev. Il a souligné que l'Arménie est le seul pays à refuser les principes pour un règlement pacifique du conflit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, tel qu'ils ont été énoncés au Sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe de Lisbonne en 1996. L'Azerbaïdjan adhère toujours à une résolution pacifique du conflit et est disposé à offrir à la population du Haut-Karabakh une large autonomie en accord avec les normes internationales. Mais il n'acceptera jamais l'amputation d'une partie de son territoire, ni la création d'un second état arménien au dépens de son propre territoire.

Au sujet du processus de réforme en cours auquel il a apporté son soutien, M. Kouliev a particulièrement salué les propositions du Secrétaire général visant à renforcer la capacité des Nations Unies en matière de

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consolidation de la paix après un conflit, en relation étroite avec les progrès accomplis dans les efforts de désarmement. M. Kouliev s'est prononcé en faveur d'un accroissement du nombre de membres permanents du Conseil de sécurité et son ouverture à des pays en mesure d'assumer leurs responsabilités et ayant la volonté de faire face à leurs obligations internationales dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales, le développement durable et la stabilité, en particulier leurs aspects financiers. Il a réitéré le soutien de l'Azerbaïdjan aux candidatures de l'Allemagne et du Japon comme membres permanents, en insistant sur la nécessité d'accroître le nombre de sièges non permanents afin de tenir compte du principe d'une représentation géographique équitable des divers groupes régionaux. Il a demandé à cette occasion que le groupe des Etats d'Europe orientale ait d'avantage de sièges étant donné que ses membres, ces cinq dernières années, ont pratiquement doublé en nombre.

L'Azerbaïdjan, qui a fait une évaluation très positive de sa coopération avec le système des Nations Unies dans le domaine du développement socio- économique, appuie les propositions visant à renforcer la coordination et la coopération des activités de l'ONU en matière de développement. Des dizaines de projets ont été mis en oeuvre par les différentes institutions des Nations Unies en Azerbaïdjan qui ont influencé positivement le processus de transformation radicale de la société azerbaïdjanaise. Au nombre de ces projets, M. Kouliev a mentionné l'établissement d'une zone franche dans la troisième ville du pays, ainsi que le programme de reconstruction des territoires azerbaïdjanais libérés de l'occupation arménienne. Grâce à une coopération fructueuse avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, l'Azerbaïdjan a pu améliorer sa situation macro-économique, réduire l'inflation et renouer avec la croissance. Les questions humanitaires sont également au centre des préoccupations de l'Azerbaïdjan où les réfugiés et les personnes déplacées ont besoin d'une assistance humanitaire et où des inondations ont causé de sérieux dégâts.

Mme BILLIE A. MILLER, Premier Ministre adjoint et Ministre des affaires étrangères, du tourisme et du transport de la Barbade, a noté que le Groupe de travail sur l'Agenda pour le développement a achevé ses travaux et a adopté un document dans lequel sont soulignées les priorités à respecter en matière de développement. Toutefois la question du financement futur du développement n'a toujours pas été résolue. Dans ce contexte, il a évoqué les programmes économiques et sociaux mis en place dans son pays et auxquels sont consacrés 40% du budget annuel, et qui attestent de l'importance qu'attache la Barbade à son développement. Le Gouvernement vise à étendre à tous les bénéfices de la croissance et cette volonté s'est reflétée, année après année, par un meilleur classement dans l'indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). La Barbade, qui doit toujours faire face aux difficultés inhérentes à la pauvreté, en particulier des jeunes populations, a décidé de lancer, avec la collaboration du PNUD, un vaste Plan d'action d'élimination de la pauvreté, qui sera exécuté sur le terrain, entre

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autres par les organisations non gouvernementales et des groupes de proximité. Le Gouvernement a également décidé de renforcer la participation aux processus de décision en établissant une Commission nationale pour la justice sociale et la réforme de la Constitution.

Abordant les problèmes spécifiques des petits Etats insulaires en développement, Mme Miller a indiqué que la Barbade a activement participé à la dix-neuvième session de l'Assemblée générale consacrée à l'évaluation de la Conférence de Rio (CNUED). La Barbade, à l'instar de nombreux autres pays en développement, avait espéré que cette session sera l'occasion de réaffirmer les engagements pris à Rio en faveur de l'aide au développement durable. Force est de constater que les engagements financiers ne se sont pas matérialisés, a-t-elle souligné. Elle s'est toutefois dite satisfaite de la décision de tenir une session spéciale de deux jours, en 1999, afin de faire le point sur le Programme d'action adopté à la Barbade à l'issue de la Conférence des Nations Unies sur le développement des petits Etats insulaires en développement. Les petits Etats insulaires doivent faire davantage pour revitaliser le Programme d'action de la Barbade, a reconnu Mme Miller, mais il faudra toutefois veiller à ce qu'ils aient accès aux réseaux d'information et à une assistance technique appropriée. Le Ministre s'est félicité de l'adoption de la Déclaration de principes par le Sommet, tenu en mai dernier à la Barbade, Caricom/Etats-Unis, consacré à la mise en place d'un partenariat pour la prospérité et la sécurité dans les Caraïbes. Ces principes, s'ils sont respectés, devraient aider tous les pays de la région des Caraïbes à promouvoir le développement social et à renforcer la démocratie, la paix, le progrès économique et social, a-t-elle dit.

M. ROBLE OLHAYE (Djibouti) a jugé que l'Organisation a besoin d'une réforme structurelle globale si elle veut rester pertinente. Les économies réalisées sur les coûts administratifs doivent être affectées aux activités économiques et sociales de développement. Ce sont précisément les objectifs que poursuit le Secrétaire général dans ses propositions de réforme. Il a remarqué que les propositions ont reçu un grand soutien. Notant le consensus sur la nécessité de la réforme, le représentant a rejeté que la plupart des initiatives traitent de la situation financière critique de l'Organisation. Tous les Etats Membres devraient honorer leurs engagements en s'acquittant entièrement de leurs quotes-parts dans les délais prévus et sans conditions. Ainsi, la réforme pourrait se concentrer sur ce que les Nations Unies doivent et peuvent faire plus que sur ce qu'elles ne peuvent pas faire. Il a estimé que le Conseil de sécurité doit être élargi dans le but de refléter l'impérieuse nécessité d'une représentation équitable. Il a soutenu la position de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et celle du Mouvement des pays non alignés.

Sur la question de Somalie, le représentant a noté qu'on ne parle de ce pays, qui a quitté le scène internationale, que lorsqu'on évoque l'échec des opérations de maintien de la paix. La Somalie continue de vivre la misère et

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l'impasse politique, le manque d'autorité centrale et de cohésion nationale. Il a estimé que la communauté internationale doit moralement et matériellement soutenir les efforts qui mènent au dialogue, à la réconciliation, à la paix et à l'harmonie en Somalie. En raison de sa proximité et de biens d'autres facteurs, Djibouti est particulièrement intéressé par le bien-être et le futur du peuple somali. Djibouti, petit pays qui manque de ressources, a accueilli un nombre important de réfugiés de Somalie. Le représentant a appelé la communauté internationale à continuer à les soutenir dans leurs sacrifices en contribuant substantiellement à alléger ce fardeau. En outre, il a estimé que la corne de l'Afrique connaissait une période de relative stabilité. L'après-coup des conflits précédents est encore visible en ce qui concerne les destructions humaines, physiques et institutionnelles. Djibouti continue ses transformations économiques, ses réformes institutionnelles et son processus de démobilisation, a-t-il déclaré.

Abordant la question des conflits en Afrique, le représentant a félicité le Libéria pour avoir finalement mis fin à son auto-destruction. Il a cependant déploré les signes de résurgence d'hostilités en Angola et condamné l'éviction du gouvernement constitutionnel et légitime en Sierra Leone. Il a applaudi la ténacité du Président Bongo et du Représentant spécial du Secrétaire général pour mettre en place un cessez-le-feu durable à Brazzaville et pour trouver une solution politique. Les mêmes défis sont à relever ou ont été relevés au Burundi, en République centrafricaine et aux Comores, a-t-il déclaré. En conclusion, il a accueilli avec bienveillance les injonctions de la Secrétaire d'Etat américaine pour une relance du processus de paix entre Israël et les Palestiniens. Les décisions unilatérales d'Israël doivent s'arrêter et Israël doit mettre un terme à ses actions qui gènent les pourparlers, a-t-il estimé.

M. SHUKHERIIN ALTANGEREL, Ministre des affaires étrangères de la Mongolie, a favorablement accueilli le programme de réforme proposé par le Secrétaire général, notamment les mesures relatives à une réduction raisonnable des effectifs du Secrétariat des Nations Unies afin de réaffecter les ressources ainsi dégagées à des activités de développement. La Mongolie apprécie et soutient les efforts visant à donner la priorité aux questions socio-économiques, à revigorer les activités de développement et à renforcer la coopération. Mais pour cela, M. Altangerel a estimé qu'il fallait en prorité s'attacher à affronter les problèmes des pays en développement les moins avancés, désavantagés du fait d'une situation géographique défavorable, d'un climat rude ou d'une infrastructure sous-développée. Les pays enclavés ont beson d'un soutien de la communauté internationale comme prévu dans l'Agenda pour le développement, car ceux-ci avancent sur la voie de la coopération régionale, comme l'atteste la tenue de la première Réunion consultative sous-régionale d'Asie du Nord-Est sur la coopération en matière de transport transitaire à Oulan Bator cette année.

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La Mongolie qui a déclaré son territoire zone exempte d'armes nucléaires a apporté son soutien aux propositions visant à établir des zones similaires aux échelons local et régional, particulièrement en Asie centrale. Par ailleurs, la Mongolie appuie la convocation d'une conférence diplomatique sur la création de la cour criminelle internationale dont elle pense qu'elle devrait être compétente, entre autres, pour connaître des crimes d'agression et des crimes graves contre l'environnement.

La Gouvernement de la Mongolie mène une politique de démocratisation, de libéralisation économique et d'ouverture sur le monde; elle souhaite que son entrée récente au sein de l'Organisation mondiale du commerce contribue à accélérer son développement et son intégration. Dans le cadre de sa politique d'intégration économique régionale et internatonale, la Mongolie oeuvre à renforcer la paix, la sécurité et la coopération en matière de développement en Asie et dans le Pacifique, et particulièrement dans le Nord-Est asiatique où elle s'applique à renforcer la coopération avec les pays de la région tant sur une base bilatérale que sur une base multilatérale.

M. OMAR YUSUPHA NJIE, Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères de la Gambie, a indiqué que depuis la dernière Assemblée générale, une nouvelle Constitution est entrée en vigueur dans son pays et que des élections présidentielles et législatives libres ont eu lieu en décembre et janvier derniers. Le pays a par ailleurs mis en place un programme de développement économique et social biennal devant conduire, d'ici l'année 1999, à l'auto- suffisance qui comprend notamment la construction d'écoles, les services de santé, les infrastructures routières et le renforcement de la productivité agricole. Un autre programme Vision 2020 vise à faire de la Gambie, au début du siècle prochain, un Etat développé et économiquement viable, dans le cadre d'une coopération régionale et sous-régionale efficace.

Le Secrétaire d'Etat a par ailleurs mis l'accent sur la nécessité de promouvoir la solidarité africaine. Il a indiqué que bien que l'Afrique dans son ensemble ait connu un rythme soutenu de croissance de 3,9% annuel, ce chiffre en réalité, pris en termes réels, n'a pas été en mesure d'empêcher la marginalisation du continent tant sur le plan du développement social qu'économique. L'Afrique aujourd'hui ne représente guère plus de 2% des échanges commerciaux mondiaux. Et, pour la grande partie des Etats sub- sahariens, dont la Gambie, la croissance du produit national brut (PNB) est restée considérablement inférieure aux taux de croissance démographique.

Le Secrétaire d'Etat a regretté que l'Initiative en faveur de l'Afrique adoptée il y a peu par le FMI et la Banque mondiale, ait repoussé le principe d'une annulation totale de la dette des pays en développement, ce qui, a-t-il dit, continuera de grever l'affectation des ressources existantes au redressement économique et au développement social. Il a noté que les pays en développement, en dépit de la croissance continue du commerce mondial, ont toujours du mal à mobiliser les ressources intérieures et extérieures nécessaires au soutien de la croissance économique et du développement.

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Evoquant la Conférence de Tokyo pour le développement de l'Afrique qui traitera de la coopération Sud-Sud, M. Njie a fait observer que celle-ci ne sera efficace que si les Etats du Nord et ceux du Sud s'engagent fermement en faveur d'un véritable partenariat mondial, basé sur des approches novatrices.

Abordant la question de la paix et de la sécurité, M. Njie a estimé que la crise en Sierra Leone continue de préoccuper gravement les Etats de la sous-région. Il s'est félicité de la tenue d'élections au Libéria en juillet dernier et espère que celles-ci constitueront le prélude à une reconstruction durable du pays. Le Secrétaire d'Etat a par ailleurs exhorté les parties en conflit au Congo a respecter un cessez-le-feu et à tenter de résoudre leurs divergences politiques par le dialogue et la négociation. Soulignant que la question de Taïwan constitue un test pour la communauté internationale, M. Njie a déclaré que la Gambie est favorable à l'admission de Taïwan en tant que membre de l'Organisation. La Gambie demande aux Nations Unies et à la communauté internationale tout entière de prendre l'engagement solennel de trouver une solution pacifique à tous les conflits d'ici à l'an 2000. A cette fin, le Gouvernement gambien propose que l'on proclame 1998 année de la résolution des conflits et que 1999 devienne l'année de la paix et de la réconciliation, sans conflit aucun.

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