LE TADJIKISTAN ET LE KAZAKHSTAN METTENT L'ACCENT SUR LA SECURITE EN ASIE CENTRALE
Communiqué de Presse
AG/687
LE TADJIKISTAN ET LE KAZAKHSTAN METTENT L'ACCENT SUR LA SECURITE EN ASIE CENTRALE
19970930 Pour la Jamahiriya arabe libyenne, le vrai danger pour la paix et la sécurité internationales se trouve à Washington et à Tel-AvivL'Assemblée générale a poursuivi ce matin son débat général sous la présidence de M. Hennadiy Udovenko (Ukraine). L'Assemblée a entendu l'allocution du Président de la République du Tadjikistan, M. Emomali Rahmonov, qui a estimé que le processus de paix au Tadjikistan était un exemple palpable du fort potentiel des Nations Unies à résoudre les conflits internes. M. Rahmonov a par ailleurs exprimé sa vive préoccupation face à la situation qui prévaut en Afghanistan et ses conséquences destabilisarices pour l'ensemble de la région.
Dans le cadre de son débat général, l'Assemblée a entendu la déclaration de M. Kassymjomart Tokaev, Ministre des affaires étrangères de la République du Kazakhstan, qui déplorant la pollution de la mer d'Aral et la présence dans son pays de l'ancien centre d'essais nucléaires de Semipalatinks, a exhorté l'ONU à renforcer ses activités en matière de protection de l'environnement. Il a rappelé la nécessité de créer une zone dénucléarisée en Asie centrale et évoqué les nombreuses initiatives de son pays pour promouvoir la sécurité dans la région.
Le chef de la délégation de la Jamahiriya arabe libyenne, M. Abuzed Omar Dorda, a estimé qu'il importe d'oeuvrer à l'établissement d'un équilibre international pour préserver ce qui reste de l'indépendance des Etats. Selon lui, l'Afrique ne demande pas la charité; il faut la laisser en paix et elle saura comment s'aider elle-même. Le représentant a fait valoir que le vrai danger pour la paix et la sécurité internationales se trouve à Washington et à Tel-Aviv, et chez ceux qui les soutiennent. Il a, en outre, nié toute responsabilité de son pays dans l'attentat de Lockerbie.
Le Prince Mohamed Bolkiah, Ministre des affaires étrangères du Brunéi Darussalam s'est déclaré déçu par l'évolution de la situation au Moyen-Orient et en Bosnie-Herzégovine. Il a déploré les récentes attaques subies par les monnaies asiatiques.
Pour sa part, le Ministre des affaires étrangères de Trinité-et-Tobago, M. Ralph Maraj, après avoir évoqué la situation en Haïti, a dit sa préoccupation
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face à l'incapacité de la communauté internationale à s'acquitter des engagements pris lors des grandes conférences et à remédier aux problèmes spécifiques des petits Etats insulaires, et plus particulièrement à celui du trafic des drogues.
M. Rajkeswur Purryag, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de Maurice, a souhaité que la réflexion sur le renforcement du rôle de l'Assemblée générale ne soit pas dominée par les préoccupations de ses membres les plus puissants. Il a défendu l'idée d'une meilleure représentation de l'Afrique au Conseil de sécurité. Il a en outre demandé le retour de l'archipel de Chagos et de l'île de Tromelin à Maurice.
Le Ministre des affaires étrangères du Lesotho, M. Kelebone Maope, a rappelé que pour son pays comme pour la plupart des Etats d'Afrique australe, le problème majeur restait le sous développement économique. Il a souligné à cet égard l'importance du rôle des Nations Unies et à mis en garde contre les risques de marginalisation voire d'exclusion des pays les plus pauvres. M. Maope s'est par ailleurs réjoui du retour de la démocratie au Libéria ainsi que de l'avènement de la République démocratique du Congo, mais a exprimé sa vive préoccupation face à la résurgence de conflits armés en Afrique et ailleurs.
Mme Andrea Willi, Ministre des affaires étrangères du Lichtenstein, a appuyé les propositions de réforme du Secrétaire général, mettant l'accent sur l'importance du rôle des femmes dans ce processus, comme dans celui de la prévention diplomatique et du maintien de la paix. Elle a demandé à l'Assemblée générale de préciser les dates de la conférence de Rome sur la création de la cour criminelle internationale et de permettre aux petits Etats intéressés d'y participer.
Au cours de sa prochaine séance qui aura lieu cet après-midi à 15 heures, la plénière de l'Assemblée générale entendra les déclarations du Niger, de l'Uruguay, de l'Indonésie, du Bahreïn, de l'Arménie, de la Tunisie, du Turkménistan et de la Bulgarie.
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AG/687 30 septembre 1997
Suite du débat général
M. EMOMALI RAHMONOV, Président de la République du Tadjikistan, après avoir rappelé que son pays sortait d'une guerre civile fratricide, a exprimé sa sincère gratitude aux membres de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité, pour leur soutien actif au processus de négociation qui a abouti à des décisions historiques pour le peuple Tadjik et posé les fondations de la paix et de la réconciliation nationale. A cet égard, il a estimé que le processus au Tadjikistan était un exemple palpable du fort potentiel des Nations Unies à résoudre une confrontation militaire et politique à l'intérieur d'un pays. Rappelant que l'autre volet de l'assistance des Nations Unies au processus de paix au Tadjikistan était la mise en oeuvre d'une stratégie d'aide humanitaire et la reconstruction de l'économie, il a appelé au maintien et à l'actualisation de ces efforts compte tenu des pécifictés de cette période de transition et afin de répondre au besoins humanitaires de la population tadjike.
M. Rahmonov a par ailleurs exprimé sa vive préoccupation face à la situation qui prévaut dans l'Afghanistan voisin et ses conséquences destabilisatrices pour l'ensemble de la région et, particulièrement, pour la paix au Tadjikistan. Il a ainsi apporté son soutien aux propositions visant à initier un dialogue interafghan ainsi qu'à la convocation d'une conférence de paix sur l'Afghanistan sous les auspices des Nations Unies. L'instauration de la paix en Afghanistan, a-t-il souligné, revêt un intérêt vital pour son pays parce qu'elle aiderait à réduire de façon substantielle le flux d'armes et de drogue ainsi que la diffusion de l'extrémisme et du terrorisme qui constituent des menaces pour la sécurité nationale, non seulement du Tadjikistan, mais de tous les pays de la région. Il a, à ce sujet, appelé à un effort international coordonné et apporté son soutien à la convocation d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale sur les problèmes de la drogue en 1998.
Au sujet de la réforme de l'Organisation, M. Rahmonov a insisté sur l'importance des Nations Unies comme instrument clef de maintien de la paix et de la sécurité internationales et souhaité que son rôle stabilisateur soit renforcé, notamment à travers les travaux du Conseil de sécurité. Pour ce faire la représentativité du Conseil devrait être renforcé par son ouverture aux représentants de pays en développement sur la base d'une rotation.
M. Rahmonov a rappelé son attachement à un développement durable qui assure la préservation de l'environnement et des ressources naturelles, tels que défini dans le Programme d'action 21. Mais il a également émis le souhait que les Nations Unies apporteront un soutien particulier aux pays à économie de transition pour leur assurer un développement durable et une intégration dans le système économique et commercial international ainsi que dans les institutions multilatérales de régulation, comme le prévoit l'Agenda pour le développement.
Soulignant les efforts de réforme économique accomplis par le Gouvernement tadjik, M. Rahmonov a insisté sur la nécessité d'un soutien de la communauté internationale, à la fois à travers l'aide aux populations les plus défavorisées
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mais aussi grace à des investissements soutenus et à l'intégration progressive du Tadjikistan dans les institutions financières et commerciales internationales.
LE PRINCE MOHAMED BOLKIAH, Ministre des affaires étrangères du Brunéi Darussalam, abordant les questions de la paix et de la sécurité, a indiqué que son pays a été heureux de pouvoir apporter son aide au Moyen-Orient et en Bosnie- Herzégovine. Mais, il a été déçu par les événements survenus au Moyen-Orient. "La situation actuelle n'est pas celle à laquelle nous nous attendions", a déclaré le Ministre, qui a estimé que l'arrêt du processus de paix a clairement commencé lorsqu'Israël a décidé d'implanter des colonies de peuplement à Jérusalem Est, ce qui à l'évidence, n'avait pas pour objectif d'aider le processus de paix. Aussi, le Brunéi Darussalam souhaite-t-il que les Israéliens fassent quelque chose de positif pour réparer le dommage causé. Il importe de mettre fin à l'impasse actuelle et à cet égard il faut rendre hommage aux efforts déployés par la Jordanie, l'Egypte et par les Etats-Unis. Le Brunéi Darussalam les encourage ainsi que les autres pays qui peuvent apporter une aide à poursuivre leurs efforts, en dépit des nombreuses difficultés.
S'agissant de la situation en Bosnie-Herzégovine, le Ministre s'est déclaré également déçu par la façon dont certains éléments bosniaques continuent à saper la cause de la paix. Il s'est félicité de voir que l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et les Nations Unies ont pris des mesures fermes pour mettre en oeuvre l'Accord de Dayton. A son avis, ces mesures sont prises au nom du peuple bosniaque et doivent en tant que telles, être soutenues.
Le Ministre a estimé que le Moyen-Orient et la Bosnie-Herzégovine sont deux exemples des difficultés rencontrées par les Nations Unies. De nombreux autres problèmes peuvent être constatés en Europe, en Asie et en Afrique. Ils soulignent la nécessité de faire preuve de détermination pour résoudre tous les différends par les voies du dialogue et de la négociation. La péninsule coréenne constitue un vibrant exemple des efforts accomplis en Asie du Nord-Est pour essayer de trouver une solution à un conflit. C'est pourquoi, le Brunéi Darussalam se réjouit de la tenue des négociation quadripartites qui permettront de réduire la tension et de renforcer la confiance.
Le Ministre a mis l'accent sur l'augmentation sensible depuis un an des causes d'instabilité en Asie. "Les récentes attaques sur les monnaies et les institutions financières nous ont tous choqués et ne peuvent être perçues comme de simples variations des marchés", a déclaré le Ministre qui a ajouté que ces attaques avaient touché le coeur des systèmes économiques de la région. Les pays de la région ont pris à cette occasion conscience de l'influence décisive que peuvent avoir sur eux le phénomène de la mondialisation, les forces du marché et l'interdépendance.
Le Ministre a estimé que l'ensemble des réformes proposées par le Secrétaire général est meilleur que celui présenté par ses prédécesseurs. Le Brunéi Darussalam appuie cet ensemble de réformes qui s'attaque fermement aux véritables questions. Cependant, ce programme de réforme constitue fondamentalement un plan de gestion, qui reflète la longue carrière du Secrétaire
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général au sein de l'Organisation. Le Ministre a souhaité être sûr que rien ne sera fait pour affaiblir les activités dans lesquelles les Nations Unies excellent et dont les gens ordinaires bénéficient. Il a également émis l'espoir que le groupe de travail chargé de la réforme du Conseil de sécurité aura bientôt achevé son travail et qu'une réflexion approfondie sera engagée incessamment en ce qui concerne la viabilité financière de l'Organisation.
M. RALPH MARAJ, Ministre des affaires étrangères de la Trinité-et-Tobago, a réitéré l'engagement de son gouvernement au système des Nations Unies précisant que cette organisation constitue le meilleur forum pour examiner les problèmes de la paix, de la sécurité et du développement durable. Trinité-et-Tobago a exprimé son soutien à la non-utilisation de la force dans la conduite des relations internationales et le règlement pacifique des différends. M. Maraj a indiqué que la région des Caraïbes se félicite de l'appui donné au Gouvernement et au peuple d'Haïti par la communauté internationale. En tant que membre de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), Trinité-et-Tobago s'engage à continuer son rôle de support dans ce processus. C'est dans ce contexte que la CARICOM a accepté la candidature d'Haïti à l'organisation au cours de sa réunion au niveau des chefs de gouvernement à Montego Bay (Jamaïque) en juillet dernier. A l'époque de l'après-guerre froide, Trinité-et-Tobago est encouragé par l'appui croissant à la création d'une cour de justice criminelle internationale et appelle à une participation plus importante pour assurer des négociations fructueuses lors de la conférence de plénipotentières qui se réunira à Rome l'été prochain.
Trinité-et-Tobago est cependant préoccupé du manque de succès de la part de la communauté internationale face aux engagements qu'elle a pris à l'issue des conférences internationales. Une réforme du système des Nations Unies de manière à implanter efficacement ses programmes devra tenir compte de ces engagements. Il faudra enrayer l'inéquité sociale et économique. A cet égard, les Gouvernements des Caraïbes ont adopté des programmes d'action pour l'élimination de la pauvreté. L'éducation joue un rôle clef dans ce processus et dans l'établissement d'une société plus équitable. Trinité-et-Tobago, de par ses efforts, est arrivé à réduire son indice de la pauvreté humaine à moins de 10%. L'intégration des femmes dans ses programmes de développement devra également être pris en considération, tout comme l'égalité entre les sexes. L'abus des drogues et le trafic qui en découle, le blanchiment de l'argent, ainsi que le terrorisme social posent un problème particulier aux petits états insulaires en particulier du point de vue de leur stabilité et de leur intégrité. Un programme de protection de justice criminelle devra être mis en place. Des initiatives courageuses ont notamment été prises par Trinité-et-Tobago pour éliminer le trafic de drogues et le blanchiment de l'argent. La coopération entre les nations a débuté dans ce domaine, notamment par sa création d'équipes spéciales contre le blanchiment de l'argent et un programme de protection des témoins en accord avec les Etats-Unis et le Canada.
Trinité-et-Tobago a exprimé son engagement à fournir une assistance financière et technique à Montserrat, en construisant notamment un village CARICOM au nord de l'île.
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Construire la capacité nationale à long terme reste au centre de la question du développement durable dans les petits états insulaires. La privatisation reste également au centre des programmes d'action ainsi que tout ce qui touche à l'assistance aux plus pauvres et plus vulnérables.
M. RAJKESWUR PURRYAG, Vice-Premier Ministre, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de Maurice, a déclaré que le processus de réforme des Nations Unies devra être mené sur une certaine période de temps en raison de sa complexité et de son ampleur. Il a apporté son soutien aux propositions visant à promouvoir une plus grande synergie au sein du système des Nations Unies. L'efficacité de l'Organisation sera certainement renforcée si celle-ci fonctionne comme une unité organisée tant au Siège qu'au niveau des Etats Membres, plutôt que comme un groupe de joueurs semi-autonomes. Il s'est déclaré favorable à l'idée de créer un compte pour le développement qui serait alimenté par les économies résultant des réductions des dépenses non liées aux programmes. Nous espérons que des fonds suffisants seront mis à disposition pour qu'il y ait un impact significatif sur le financement des programmes de développement. Nous devons nous assurer que ces "dividendes pour le développement" profitent au monde en développement. Il a exprimé le souhait que les propositions visant à renforcer la direction stratégique de l'Assemblée générale soient examinées de près, en particulier du point de vue de leurs implications pour les petits Etats Membres les plus vulnérables. L'Assemblée générale, comme le souligne le Secrétaire général, est l'organe qui "incarne le plus, le caractère universel et démocratique de l'Organisation". Nous devons nous assurer qu'elle ne finisse pas par être dominée par les préoccupations de ses membres les plus grands et les plus puissants.
S'agissant de la réforme du Conseil de Sécurité, le Ministre a estimé que la représentation actuelle de l'Afrique ne reflétait pas son statut de groupe le plus important d'Etats Membres, quant au nombre de l'Organisation et a souhaité que la réforme permette de restaurer autant que possible la position du continent.
Lors des négociations du cycle de l'Uruguay, les pays en développement ont fait des concessions importantes dans l'espoir d'obtenir un meilleur accès aux marchés internationaux mais nombre d'entre eux n'ont pas encore vu les bénéfices de la mondialisation du commerce international, a déclaré le Vice-Premier Ministre. Au contraire, ils sont hantés par le spectre de l'érosion imminente de leurs préférences sur leurs principaux marchés d'exportation. Plusieurs pays africains ont fait des efforts considérables pour adhérer aux programmes d'ajustement structurel et ont adopté l'économie de marché. Malheureusement, ils n'ont enregistré qu'un pourcentage insignifiant du commerce mondial. Le commerce de l'Afrique doit devenir la première priorité de la communauté internationale, sinon le système de commerce mondial risque de se charger de tensions et de discriminations. Les investissements étrangers directs qui jouent un rôle central dans le processus d'intégration économique sont malheureusement concentrés dans un petit nombre de pays. L'Afrique n'a reçu l'an dernier que cinq milliards de dollars sur 349 milliards d'investissements étrangers directs.
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Excepté l'Afrique du Sud, la part de l'Afrique dans le montant total des investissements dans les pays en développement n'est que de 4 %, soit la part la plus faible depuis le début des années '80. Les 33 pays sub-sahariens, classés parmi les pays les moins développés, reçoivent moins d'1 % des investissements étrangers directs totaux pour l'Afrique. Il est vital que ces pays reçoivent une plus grande assistance et plus d'investissements, ainsi que l'attention spéciale de la communauté internationale, sous peine d'une marginalisation encore plus grande, avec le risque de les voir disparaître de la carte économique, a déclaré le Ministre. Nous admettons qu'il nous incombe à nous Africains de mettre notre maison en ordre. Mais si nous ne sommes pas libérés du fardeau de la dette, les générations futures n'auront peut-être jamais la possibilité d'avoir accès à l'eau potable, aux soins de santé ou à l'éducation, a-t-il ajouté. Il s'est réjoui de l'initiative du Gouvernement britannique d'effacer des dettes des pays du Commonwealth les plus endettés à hauteur de 132 millions de livres.
Le Vice-Premier Ministre a mis l'accent sur le renforcement des efforts de coopération régionale entre pays de sud, citant notamment l'Indian Ocean Rim Initiative, lancée par Maurice en mars dernier, et la Communauté de développement de l'Afrique australe. Il a, d'autre part, manifesté sa déception face au manque de ressources nouvelles qui n'ont pas permis de traiter les problèmes particuliers des petits pays insulaires en développement, comme le prévoyait le Plan d'action de la Barbade.
Le Vice-Premier Ministre a lancé un appel à tous les protagonistes du conflit dans la République fédérale islamique des Comores pour qu'ils trouvent une solution pacifique à la crise. Il a réaffirmé l'appartenance de son pays à la grande famille francophone. Mon pays attache une grande importance au projet francophone de promouvoir la diversité dans un monde qui se dirige de plus en plus vers l'unipolarité et l'uniformité, a-t-il affirmé.
Le Vice-Premier Ministre a plaidé pour le rétablissement de l'intégrité territoriale de Maurice, via le retour de l'archipel de Chagos, y compris Diego Garcia, en tant que patrimoine national. Cette question comporte une dimension humaine tragique. Avant que Maurice n'accède à l'indépendance, tous les habitants de Chagos ont été obligés de quitter la terre où ils sont nés et ont vécu pendant plusieurs générations. La situation de ces habitants doit être examinée, a-t-il déclaré. Nous attendons également le retour de l'île de Tromelin à Maurice. Nous lançons un appel aux anciennes puissances coloniales pour qu'elles règlent ce problème par le dialogue, a-t-il ajouté.
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M. KELEBONE A. MAOPE, Ministre des affaires étrangères du Lesotho, a applaudi à l'effort de réforme initié par le Secrétaire général, mais a souhaité que l'acharnement à réduire les coûts ne compromette pas l'objectif supérieur qu'est le renforcement de l'efficacité de l'Organisation dans l'exécution de ses mandats. Il faut à présent soumettre l'intégralité des propositions à un examen minutieux au plus haut niveau et que celles qui obtiennent le plus vaste soutien soient mises en oeuvre rapidement. M. Maope a rappelé que pour le Lesotho comme pour la plupart des pays d'Afrique australe, le problème majeur restait le sous développement économique. A cet égard les Nations Unies ont un rôle important à jouer en matière de développement et c'est pourquoi il faut renforcer les pouvoirs du Secrétaire général en lui adjoignant quelqu'un dont la tâche principale serait de coordonner les efforts de l'Organisation et de donner une direction à toutes les entités des Nations Unies concernées par le développement. Dans cette optique, il s'est déclaré favorable à l'initiative visant à faciliter l'unification et la coopération entre tous les fonds et programmes des Nations Unies engagés dans les opérations de développement sur le terrain et a rappelé la contribution du Lesotho à cet effort par l'inauguration récente de la "Maison des Nations Unies". Au sujet de la réforme du Conseil de sécurité, M. Maope a réaffirmé l'opinion de son pays selon laquelle seule une représentation équitable et l'augmentation de nombre des membres à 26 pouvaient être satisfaisantes.
Après avoir souligné les liens étroits entre droits de l'homme, démocratie, paix et stabilité et accueilli favorablement les propositions de réforme en la matière, M. Maope a mis l'accent sur la menace que constitue le développement et la mondialisation du crime organisé. Il a à ce sujet mentionné les mesures de coopération prises par les pays d'Afrique australe pour lutter contre ce fléau.
M. Maope s'est par ailleurs réjoui de l'avènement de la République démocratique du Congo et a invité la communauté internationale à apporter son soutien au peuple congolais dans ses efforts de reconstruction économique et de consolidation de la démocratie. S'il s'est réjoui également du rétablissement de la stabilité et de la démocratie au Libéria, il a en revanche exprimé sa vive préoccupation face au retour de l'anarchie et du chaos en Sierra Leone. La situation en Angola comme les récents événements au Moyen Orient ont également retenu l'attention de M. Maope qui a estimé que la résurgence de conflits armés à travers le monde pesait lourdement sur les ressources des Nations Unies et obérait sa capacité à maintenir la paix et la sécurité internationales. Il a en outre salué la coopération ces dernières années entre les Nations Unies et l'Organisation de l'unité africaine qui permet de renforcer les moyens de l'Afrique dans le domaine de la prévention des conflits.
M. Maope a enfin insisté sur la nécessité d'optimiser l'impact de l'économie libérale et mondialisée sur le développement et ce, en s'assurant que les risques de marginalisation voire d'exclusion des nations les plus faibles seront évités à tout prix.
M. KASSYMJOMART TOKAEV, Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan, a appuyé les propositions de réforme présentées par le Secrétaire général. Il s'est félicité des mesures prises par les Nations Unies en faveur du
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développement durable, et a également soutenu l'idée de créer un Groupe des Nations Unies pour le développement. Le Ministre a cependant souhaité que soit maintenues l'indépendance et la spécificité des fonds et programmes, notamment de l'UNICEF qui fait tant pour améliorer le sort des enfants, y compris au Kazakhstan. Il a exhorté les Membres de l'Assemblée générale à trouver rapidement une solution à la crise financière de l'Organisation. Le Kazakhstan, qui fait partie du mécanisme de forces en attente des Nations Unies, soutient le renforcement de la capacité des Nations Unies à mener des activités préventives et de maintien de la paix.
Le Kazakhstan est prêt à se joindre aux efforts déployés afin que l'Assemblée générale ait un rôle accru de l'examen des questions internationales urgentes. A son avis, la réforme devrait être menée de façon intégrée, à différents niveaux et conduite en différentes directions. Dans le même temps, il est impossible d'ignorer que la réforme du Conseil de sécurité est l'élément essentiel du processus en cours. Le Kazakhstan réitère son appui à la candidature de l'Allemagne et du Japon en tant que membres permanents. Il soutient une augmentation des membres permanents et non permanents et estime qu'il est possible d'accorder des sièges permanents à des représentants des pays en développement d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine. Le Ministre a souhaité que le nombre des membres demeure limité afin de préserver l'efficacité du Conseil.
Le Ministre a rappelé qu'en plusieurs occasions son pays a exhorté les Nations Unies à renforcer leurs activités en matière de protection de l'environnement. Il a souligné que celles-ci sont d'une importance capitale pour le Kazakhstan qui est confronté à la double catastrophe écologique que constitue la pollution de la mer d'Aral et le démantèlement de l'ancien centre d'essais nucléaires de Semipalatinsk. Le Kazakhstan qui a récemment accueilli une conférence internationale sur la non-prolifération nucléaire a souligné à cette occasion l'importance du renforcement de la sécurité écologique en Asie centrale. Déjà, en avril dernier, une réunion tenue à Alma-Ata avait permis aux chefs d'Etat de la région d'adopter une Déclaration proclamant 1998 Année de la protection de l'environnement en Asie centrale et de mettre l'accent sur la nécessité d'établir une zone exempte d'armes nucléaires dans la région.
Le Kazakhstan est partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et appuie vigoureusement les objectifs inscrits dans le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Il reconnaît également l'importance de la réduction drastique des armes conventionnelles et a déclaré en ce sens un moratoire le 6 août dernier sur l'exportation des mines terrestres antipersonnel. Le Kazakhstan a également pris de nombreuses initiatives pour promouvoir la sécurité et la stabilité au niveau régional. La signature d'accords uniques entre le Kazakhstan, la Fédération de Russie, le Kirghizistan, le Tadjikistan et la République populaire de Chine relatifs à l'adoption de mesures d'établissement de la confiance et à la réduction de la présence de forces armées aux frontières doit être considérée comme un succès majeur en matière de sécurité internationale. Le Kazakhstan a noté avec satisfaction que la signature en juin dernier de l'Accord général sur l'établissement de la paix
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et de l'Accord national au Tadjikistan est devenu un élément essentiel du règlement sous les auspices des Nations Unies du conflit le plus long survenu dans un pays de l'ex-Union soviétique. En revanche, le Ministre a fait part de sa préoccupation quant à la situation en Afghanistan.
Mme ANDREA WILLI, Ministre des affaires étrangères de la Principauté du Liechtenstein, a évoqué les défis auxquels doivent faire face les gouvernements et sociétés, dans le contexte de la mondialisation, à savoir la démocratie, l'éradication de la pauvreté, la promotion et la protection des droits de l'homme ainsi que le développement durable, les problèmes des réfugiés et des urgences humanitaires. Le Liechtenstein soutient le programme de réforme du Secrétaire général et espère que le processus aboutira à des résultats concrets. Tout comme l'ont précisé d'autres pays, la réforme ne doit pas être un exercice de réduction des coûts, mais bien un renforcement du rôle de l'Organisation en tant qu'instance efficace et dynamique au niveau mondial. Dans ce contexte, le Liechtenstein appuie la proposition du Secrétaire général visant à créer un poste de Vice-Secrétaire général. La candidature d'une femme qualifiée à ce poste est souhaitable pour mon pays, a indiqué la représentante.
Le Liechtenstein souligne qu'il faut trouver une solution au sous- financement des programmes relatifs à la promotion des droits de l'homme.
Le Liechtenstein a exprimé son inquiétude face à la situation précaire de l'Organisation et a souligné que même les meilleures de ces réformes ne pourraient fonctionner que si les finances de l'Organisation sont remises en ordre. Le Liechtenstein demeure engagé à l'élimination des mines antipersonnel et accueille favorablement le Traité d'Oslo négocié sur la question. Seul un traité de la sorte pourra amener les Etats intéressés à l'objectif de l'élimination totale des mines antipersonnel. A cet égard, le Liechtenstein envisage de signer la Convention sur l'interdiction de l'utilisation, du stockage, de la production et de l'exportation des mines antipersonnel et s'engage à la ratifier le plus tôt possible. Le Liechtenstein soutient la création de la Cour criminelle internationale qui constitue un jalon dans l'histoire du droit international et humanitaire. Il est important que l'Assemblée générale, au cours de cette session, se mette d'accord sur les dates précises pour la conférence diplomatique, et que cette décision permette la participation totale des petits Etats qui ont un intérêt particulier dans ce processus.
Le Liechtenstein, abordant la question de la participation des femmes à la diplomatie préventive et au maintien de la paix, a déploré l'absence persistante des femmes dans les négociations sur la paix et la sécurité. Il faudra donc promouvoir une participation plus active des femmes aux négociations relatives à la résolution des conflits. Celles-ci apportent des perspectives différentes et des approches novatrices à la prévention diplomatique ainsi qu'au maintien de la paix. Cette promotion plus active pourrait se traduire par la participation des femmes au processus de décision, comme par exemple, avoir une femme en tant que représentante spéciale du Secrétaire général. L'accent a été mis par le Ministre sur le problème des femmes dans les conflits armés.
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M. ABUZED OMAR DORDA, chef de la délégation de la Jamahirya arabe libyenne, a déclaré que l'on se trouvait depuis la fin de la guerre froide dans un nouveau système unipolaire où un seul pays siège au sommet. La fin de la guerre froide a privé le monde de l'équilibre des pouvoirs qui, dans le passé, offrait protection aux pays pauvres et faibles. Le plus important aujourd'hui est d'oeuvrer à l'établissement d'un équilibre international afin de préserver ce qui reste de l'indépendance des Etats, de la liberté de pensée et d'action, et de renverser les effets négatifs de l'unipolarité et de la tyrannie. Les Etats-Unis ont réussi à pousser le Conseil de sécurité à adopter des résolutions hors de son champ de compétence, contre tous ceux qui rejettaient l'hégémonie unilatérale et la tyrannie et défendaient l'indépendance de leurs pays et leur capacité à décider et choisir librement, a-t-il déclaré. La globalisation, qui se traduit par l'imposition des intérêts, de la langue, de la culture, des valeurs et des coutumes du seul et unique pouvoir au sommet, n'est pas la globalisation. Preuve en est la contradiction entre les mots et les actes. Ce sont les mêmes qui oeuvrent au désarmement des pays et détruisent sélectivement leurs armes, tout en s'autorisant, ainsi que leurs alliers, à produire, stocker et acquérir des armements. Le continent africain n'est pas responsable de son retard. Tous les problèmes de l'Afrique viennent de ceux qui ont dessiné les frontières des pays africains, c'est-à-dire les pays coloniaux qui ont également mis la main sur les richesses naturelles. Le slogan "l'Afrique doit s'aider elle-même" implique une tentative de se soustraire aux responsabilités en résultant. L'Afrique ne demande la charité de personne. Nous lançons un appel à ceux qui briguent un siège permanent au Conseil de sécurité de se souvenir à tout moment de l'Afrique et pas seulement lorsqu'ils ont besoin des voix de ses pays. Nous voulons dire aux anciens et nouveaux colonialistes : Laissez l'Afrique en paix et l'Afrique saura comment s'aider elle-même, a-t-il déclaré.
La détention par Tel-Aviv d'armes nucléaires fait peser sur toute la région une menace directe. En revanche, toutes les armes iraquiennes ont été détruites. Des préparatifs sont même en cours pour détruire toutes les armes détenues par des Arabes et des Musulmans, qui sont sans protection et dont les territoires sont occupés. Le vrai danger pour la paix et la sécurité internationales se trouve à Washington et à Tel-Aviv, et chez ceux qui les soutiennent, a-t-il déclaré. Il a lancé un appel pour que la région soit transformée en une zone exempte d'armes de destructions massives que détient Tel-Aviv et les endroits où sont fabriquées de telles armes devraient être soumis à des contrôles internationaux.
S'agissant de l'affaire de Lockerbie, il a réaffirmé que son pays n'avait rien à voir avec cet incident tragique. Il a rappelé l'historique de ce différent. Le but des Etats-Unis n'a pas été de découvrir les vrais coupables mais d'utiliser cette affaire pour servir leurs objectifs politiques. Il a rappelé la position adoptée par la Ligue arabe, l'Organisation de l'unité africaine (OUA), l'Organisation de la conférence islamique et le Mouvement des non-alignés. La Ligue arabe et l'OUA ont proposé que les deux suspects soient jugés dans un pays neutre à déterminer par le Conseil de sécurité, qu'ils soient jugés par des juges écossais au siège de la Cour internationale de justice à La Haye, ou qu'une cour criminelle spéciale soit établie au siège de la Cour
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internationale de justice à La Haye pour les juger. Il s'est réjoui de l'appel lancé la semaine dernière par le Conseil de la Ligue arabe aux Etats arabes pour qu'ils allègent les effets des sanctions imposées à son pays. Nous demandons justice. Les membres du Conseil de sécurité ne sont pas contre nous. Le problème est du côté des Etats-Unis et du Royaume Uni. Ce qui veut dire que nous avons un problème avec le juge. Comment peut-on s'attendre à ce que le Conseil de sécurité résolve un problème lorsque nos adversaires sont à la fois membres permanents du Conseil et ont le droit de veto. En d'autres mots, ils sont à la fois juge et partie, a-t-il déclaré. Il a lancé un appel en vue d'une solution pacifique qui permettrait d'accélérer le procès des deux suspects devant un tribunal juste et équitable, sans préjugé et dans n'importe quel endroit décidé par le Conseil de sécurité. Nous, les victimes du raid américains de 1986 sur Tripoli, avons porté l'affaire devant la justice américaine qui a rejeté notre cas. Cette expérience négative ne nous encourage pas à accepter un procès devant une telle justice. Nous continuerons à demander que ceux qui ont décidé, planifié et commis ce crime soient traduits devant les tribunaux libyens compétents, a-t-il ajouté.
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