L'AUTORITE INTERNATIONALE DES FONDS MARINS ACHEVE A KINGSTON LA REPRISE DE SA TROISIEME SESSION
Communiqué de Presse
MER/195
L'AUTORITE INTERNATIONALE DES FONDS MARINS ACHEVE A KINGSTON LA REPRISE DE SA TROISIEME SESSION
19970902 Au cours de cette session les investisseurs pionniers ont présenté leurs plans de travail et le Conseil a approuvé le projet de budget de l'Autorité pour 1998Kingston, 29 août -- La reprise de la troisième session de lAutorité internationale commencé à Kingston le 18 août a été loccasion de donner le feu vert pour l'exploration des ressources minérales des fonds marins. Pour la première fois depuis la création dun nouvel ordre océanique mondial sous légide de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982, les plans de travail des sept investisseurs pionniers ont été approuvés. Cette décision permettra à ces investisseurs de localiser, dans la zone internationale, en particulier dans le Pacifique, des fonds marins riches en dépôts polymétalliques (manganèse, nickel, cobalt, et cuivre) économiquement rentables.
Les travaux du Conseil et de lAssemblée de lAutorité ont permis à son Secrétaire général, M. Satya N. Nandan, daccorder un contrat à chacun des investisseurs. Ces contrats les obligent à mettre leurs activités sous contrôle international, à protéger lenvironnement marin et à offrir des programmes de formation pour des personnes originaires de pays en voie de développement.
Par ailleurs, la Commission juridique et technique sur le Code dexploitation minière qui précise les obligations de lAutorité et des investisseurs a poursuivi ses travaux.
La version définitive de ce code devrait être adoptée au cours de la prochaine session de lAutorité qui aura lieu à Kingston du 16 au 27 mars 1998.
Pour clarifier les relations entre le Conseil, organe intergouvernemental de 36 membres, et la Commission juridique et technique composée de 22 experts indépendants élus par le Conseil, deux mesures ont été prises. La première autorise la présence de quinze observateurs du Conseil à assister aux réunions de cette Commission sur le code minier. La deuxième a permis de faire circuler temporairement des documents complémentaires tirés
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des plans de travail des investisseurs. Ces deux décisions ont été prises pour faciliter la transparence nécessaire et permettre aux délégués, notamment à ceux appartenant à des pays en développement, démettre leurs avis en toute connaissance de cause.
Au cours de cette session, lAssemblée a également adopté le budget de lAutorité pour 1998 (4 703 900 dollars) et le barème des quotes-parts pour ses 135 membres. Ce budget en augmentation reflète une demande progressive permettant de financer les charges nouvelles liées à la montée en charge des missions de lAutorité. Lannée prochaine verra lapplication du premier budget autonome de lAutorité, financé exclusivement par les contributions de ses membres.
Investisseurs Pionniers
Lors de cette session, le Secrétaire général de lAutorité, M. Satya N. Nandan, a annoncé que les sept Etats ou organisations enregistrés en tant quinvestisseurs pionniers avaient présenté à lAutorité leurs plans de travail pour lexploration des fonds marins, conformément aux dispositions de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et dans les délais prévus (avant novembre 1997).
Le Conseil, conformément aux procédures relatives à lenregistrement des plans de travail découlant de lAccord de 1994 relatif à lapplication de la Partie XI (sur les fonds marins) de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer a noté que ces plans de travail étaient considérés comme approuvés (ISBA/3/C/9).
Le Secrétariat devra ensuite les transformer en contrat entre lAutorité et linvestisseur, en tenant compte de lamendement proposé par la Jamaïque, précisant que ces contrats devront faire explicitement référence aux instruments de base concernant les investissements pionniers, à savoir, la Convention, lAccord et la résolution II de la Troisième Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer, adoptée en 1982 en même temps que la Convention. Les contrats reprendront également les dispositions du Code dexploitation minière, selon la décision du Conseil.
Pour répondre à une demande précise de nombreux pays en développement, le Conseil a mis temporairement à la disposition de tous les membres du Conseil, des classeurs contenant de nombreux documents non confidentiels extraits des plans de travail, pour leur permettre de se prononcer en toute connaissance de cause. Le Secrétaire général a par ailleurs précisé que dautres documents pourraient être publiés sous forme dAnnexes aux contrats.
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Les sept investisseurs pionniers ont été enregistrés par la Commission préparatoire de lAutorité internationale des fonds marins et par le Tribunal international du droit de la mer, dans lordre suivant : lInde; lInstitut français de recherche pour lexploitation de la mer/Association française pour létude et la recherche des nodules (IFREMER/AFERNOD) (France); la Deep Ocean Resources Development Co. Ltd. (DORD) (Japon); Youjmourgeologuia (Fédération de Russie); lAssociation chinoise de recherche-développement appliquée aux ressources minérales de la mer (COMRA) (Chine); lOrganisation mixte Interocéanmetal (Bulgarie, Cuba, Fédération de Russie, Pologne, République tchèque et Slovaquie); et la République de Corée
Code dexploitation minière
La Commission juridique et technique, linstance chargée de lexamen du projet de code d'exploitation minière, présidée par M. Jean-Pierre Lenoble (France), a terminé sa troisième révision et a distribué à tous les membres du Conseil un projet officieux de texte provisoire : elle en soumettra à lAssemblée une version définitive au cours de la session de 1998. Ce report a été justifié par limportance et le nombre des questions clés abordées dans le code et dans ses annexes, à savoir, lenvironnement, les rapports annuels, le transfert des données et la confidentialité.
Le code dexploitation minière porte sur une série de 42 projets darticle préparés au départ par le Secrétariat et énonçant les conditions dans lesquelles les Etats et les sociétés minières pourront chercher à détecter, notamment dans locéan Pacifique et locéan Indien, les dépôts ou concrétions à la surface des fonds marins ou juste en-dessous, sous forme de nodules polymétalliques contenant du manganèse, du nickel, du cobalt et du cuivre. Le texte fait une place de choix aux mesures de protection du milieu marin.
Le projet de règlement est basé sur le travail accompli entre 1985 et 1993 par la Commission spéciale 3 de la Commission préparatoire de lAutorité internationale des fonds marins et le Tribunal international du droit de la mer ainsi que sur deux traités de base définissant les fonctions de lAutorité, à savoir, la Convention de 1982 des Nations Unies sur le droit de la mer et lAccord dapplication de 1994. En plus dune première partie fournissant des définitions, le projet de règlement traite de la prospection, de lexamen des plans de travail concernant lexploration, et de lapprobation desdits plans de travail en vue déventuels contrats ainsi que des termes et conditions du contrat.
Le texte provisoire préparé par la Commission précise que les investisseurs pionniers doivent être parrainés par des Etats et dotés de certaines capacités financières et techniques. Ils devraient fournir à
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lAutorité des informations relatives à leurs plans et sacquitter dun paiement de 250 000 dollars. Leurs plans de travail devraient être étudiés par la Commission et approuvés par le Conseil, conformément à la disposition de lAccord dapplication de 1994 qui stipule que lapprobation par le Conseil est indispensable.
Après avoir approuvé un plan de travail, lAutorité préparera un contrat de quinze ans qui comprendra dans ses dispositions un programme de formation du personnel de lAutorité et de ressortissants de pays en développement. Ce plan de travail sera révisé par lAutorité et le contractant tous les cinq ans.
La Commission a choisi de placer toutes les questions de procédure dans le corps du code comprenant sept parties et, en annexe, le projet de contrat entre les investisseurs et lAutorité, les coordonnées géographiques du secteur dexploration, le programme de travail, la formation de ressortissants de pays en voie de développement ainsi que les termes et conditions du contrat, sous forme de clauses standards applicables à tous les contractants. Cette organisation devrait permettre de clarifier le rapport entre le contrat et les règles et de sassurer que les termes standards du contrat soient les mêmes pour tous les contractants.
La dernière des quatre annexes contient des clauses standards pour les contrats dexploration. Celles-ci garantissent la sécurité de jouissance du contractant pendant la durée de quinze années du contrat. Dautres clauses exigent une révision conjointe des activités dexploration et la surveillance de leur impact sur lenvironnement marin. Les obligations des contractants y sont détaillées : mener des programmes de formation, tenir des comptes et des archives, préparer les rapports annuels et de fin de contrat. Toute information fournie à lAutorité par le contractant restera confidentielle. Les contractants sengagent à accepter le contrôle par lAutorité des normes de sécurité, de travail et de santé et à être tenus pour responsables de tout dommage. LAutorité se réserve le droit, dans des circonstances bien précises, de suspendre ou de mettre fin au contrat et dimposer des pénalités, si nécessaire.
Observateurs aux réunions de la Commission juridique et technique
Aux cours des trois derniers jours des travaux de la Commission juridique et technique sur un projet de code minier, et pour la première fois depuis sa création en mars dernier, des observateurs ont été présents aux réunions de cet organe composé de quinze membres. Il sagissait de quinze pays non membres admis en vertu dun consensus accepté par le Conseil le 20 août.
Ce consensus est le fruit dune réunion entre le Président de la Commission et le Groupe des 77 des pays en développement convoquée par le Président du Conseil, M. Lennox Ballah (Trinité-et-Tobago). Le Conseil a noté la préférence exprimée par la Commission de se réunir en privée avec un nombre limité dobservateurs (quinze au maximum) qui ne pourront pas participer aux délibérations.
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Cette décision a été prise à lissue de deux jours de débats organisés à la suite d'une proposition, faite en mars par le Groupe des 77, dadmettre à titre dobservateurs les Etats désireux de suivre plus étroitement le travail de la Commission. Les défenseurs de cette décision ont insisté pour que les pays membres puissent avoir loccasion de surveiller le travail de la Commission afin de suivre la logique des recommandations proposées. Mettant en relief limportance de lindépendance des travaux de la Commission juridique et technique par rapport au Conseil, beaucoup de pays développés se sont opposés à la proposition, en insistant sur le fait que les membres de la Commission étaient des experts indépendants élus ès qualités et non des représentants de leur Etat dorigine.
Budget
Sur la recommandation du Conseil, lAssemblée a approuvé le projet de budget de lAutorité pour 1998. Ce premier budget autonome de lAutorité fondé sur le rapport du Comité des finances (ISBA/3/A/6 ISBA/3/C/8), présidé par M. S. Rama Rao (Inde), sélève à 4 7603 900 dollars dont 3 328 100 dollars pour les dépenses dadministration et 1 375 800 dollars pour les dépenses afférentes au service des réunions, et représente une réduction par rapport aux premières propositions (5 375 200 dollars) du Secrétaire général (ISBA/3/A/5 ISBA/3/C/5).
Le nouveau budget devra permettre de financer de nouvelles charges : six postes supplémentaires et deux ateliers de groupes dexperts permettant à lAutorité dévaluer les progrès techniques de lexploitation minière des fonds marins et sur lélaboration de directives pour maîtriser leurs incidences sur lenvironnement.
Il a également été créé un fonds de roulement, dun montant de 196 000 dollars pour 1998, alimenté par des contributions spéciales des Etats membres, qui donnera à lAutorité toute la souplesse nécessaire pour fonctionner en cas de retard dans les versements.
Les quotes-parts ont été calculées en fonction de léchelle des Nations Unies, en attendant que lAutorité élabore sa propre échelle, et vont de 25% pour les Etats-Unis à 0,01% pour les contributions les plus faibles. La Communauté européenne, organisation internationale aux termes de lAnnexe 9 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, versera une contribution forfaitaire de 75 000 dollars pour le budget ordinaire et de 4 000 dollars pour le fonds de roulement. Les contributions sont exigibles dans les 30 jours qui suivent la demande de recouvrement ou au plus tard au premier janvier 1998. Ces questions ont été suivies de très près car ce budget sera le premier à être financé par les contributions des membres. Dans son rapport, le Comité des finances a recommandé dadopter une présentation comparative des différents budget pour lannée prochaine et a émis le voeu que la question du prix du loyer des bureaux de lAutorité aboutisse à une solution rapide.
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Questions diverses
Dans la mesure où aucun développement nouveau nest intervenu sur la question du siège de lAutorité, notamment sur la localisation de son site permanent en Jamaïque, le Conseil a décidé le 28 août de reporter à mars 1998 létude de lAccord de siège. La Jamaïque a informé lAssemblée le 27 août quune commission nationale avait présenté un rapport préliminaire et que toutes les options étaient en cours dexamen. Entre-temps, un poste de police permanent avait été créé dans les locaux actuels à Kingston, en réponse aux préoccupations concernant la sécurité exprimées par lAutorité.
Le dernier jour de la conférence, le groupe de travail sur les privilèges et immunités a fait circuler un nouveau projet de protocole sur cette question qui détaille les droits et les obligations de lAutorité, de son personnel et des représentants des pays membres. Les dispositions non agréées par tous les membres du groupe seront ré-examinées à la session de mars 1998. M. Zdzislaw Galicki (Pologne) a été élu président du groupe de travail avant sa première réunion, le 25 août.
Le Conseil a décidé que les membres provisoires de lAutorité dont le statut venait à expiration avant la session de mars 1998, bénéficieront dune extension de ce statut jusquà la prochaine réunion du Conseil en 1998, date à laquelle, le Conseil étudiera toute demande de prorogation. (La liste des membres provisoires figure à la fin de ce communiqué.)
Lors de sa dernière réunion, lAssemblée a décidé que le mandat des membres du Conseil élus en 1996 pour deux ans expirera le 31 mars 1998, et que leurs successeurs seront élus le dernier jour de la première partie de la session de mars. Le premier Conseil de lAutorité a été élu par lAssemblée en mars 1996, la moitié des 36 membres ayant obtenu un mandat de deux ans.
Le 25 août, lAssemblée a accordé le statut dobservateur à Greenpeace International, la troisième organisation non gouvernementale à obtenir ce statut auprès de lAutorité.
Le Comité des finances, qui na pas eu le temps dexaminer deux sujets inscrits à son ordre du jour, à savoir, le règlement financier et le statut du personnel, les étudiera en 1998.
M. José Luis Vallarta (Mexique), lun des Vice-Présidents de lAssemblée a assumé les fonctions de Président par intérim pendant toute la session daoût, en labsence de M. S. Amos Wako (Kenya), Président pour 1997.
M. Lennox Ballah (Trinité-et-Tobago) est arrivé au terme de son mandat de Président du Conseil pour 1997. Les Présidents des groupes régionaux ont décidé le 28 août, que le prochain président du Conseil serait proposé par le Groupe des pays dEurope occidentale et autres Etats.
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Membres de lAutorité
Les 135 membres de lAutorité sont les suivants (C = membre du Conseil [36]; P = membre à titre provisoire [16]; * = ont présenté leurs pouvoirs pour la session actuelle [76]) :
*Afrique du Sud (C,P), *Algérie, *Allemagne (C), *Angola, Antigua-et- Barbuda, *Arabie saoudite, *Argentine (C), *Australie (C), *Autriche, *Bahamas, *Bahrein, Bangladesh (C,P), Barbade, Bélarus (P), *Belgique (C, P), Belize, Bolivie, Bosnie-Herzégovine, Botswana, *Brésil (C), *Brunéi Darussalam, Bulgarie, *Cameroun (C), *Canada (P), Cap-Vert, *Chili (C,P), *Chine (C), *Chypre, *Communauté européenne (P), Comores, *Costa Rica, *Côte dIvoire, Croatie, *Cuba (C), Djibouti, Dominique, *Égypte (C), *Émirats arabes unis (P), *Espagne, *États-Unis dAmérique, (C, P), ex-République yougoslave de Macédoine, *Fédération de Russie (C), *Fidji, *Finlande, *France (C), *Gabon (P), Gambie, Géorgie, *Ghana, *Grèce, Grenade, Guatemala, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, *Guyana, Haïti, *Honduras, Îles Cook, Îles Marshall, Îles Salomon, *Inde (C), *Indonésie (C), Iraq, *Irlande, Islande, *Italie (C), *Jamaïque (C), *Japon (C), Jordanie, *Kenya (C), *Koweït, Liban, *Malaisie (C), Mali, *Malte, Maurice, *Mauritanie, *Mexique, *Micronésie (États fédérés de), Monaco, Mongolie, *Mozambique, Myanmar, *Namibie (C), Nauru, Népal (P), *Nigéria (C), *Norvège, *Nouvelle-Zélande, *Oman (C), *Ouganda, Pakistan, Palaos, Panama, *Papouasie-Nouvelle-Guinée, *Paraguay (C), *Pays-Bas, *Philippines (C), *Pologne (C, P), Qatar (P), *République de Corée (C), République démocratique du Congo, République démocratique populaire lao (P), *République tchèque, République-Unie de Tanzanie, Roumanie, *Royaume-Uni de Grande Bretagne et dIrlande du Nord (C, P), Saint-Kitts-et-Nevis, Saint- Vincent-et-les Grenadines, Sainte-Lucie, Samoa, Sao Tomé-et-Principe, *Sénégal (C), Seychelles, Sierra Leone, Singapour, *Slovaquie, Slovénie, Somalie, Sri Lanka, *Soudan (C), *Suède, *Suisse (P), Togo, Tonga, *Trinité-et-Tobago (C), *Tunisie (C), *Ukraine (C,P), *Uruguay, *Viet Nam, Yémen, *Yougoslavie, *Zambie (C) et *Zimbabwe.
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