AG/665

L'ASSEMBLEE GENERALE ENTEND LA PRESENTATION DU RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL SUR LA REFORME DES NATIONS UNIES

16 juillet 1997


Communiqué de Presse
AG/665


L'ASSEMBLEE GENERALE ENTEND LA PRESENTATION DU RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL SUR LA REFORME DES NATIONS UNIES

19970716 Le Secrétaire général propose la création d'un poste de Vice-Secrétaire général et celle d'un compte pour le développement

Réunie sous la Présidence de M. Ismaïl Razali (Malaisie), l'Assemblée générale, examinant ce matin le point de son ordre du jour relatif à la réforme des Nations Unies, a entendu le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, qui a présenté son rapport intitulé "Rénover les Nations Unies : Un programme de réformes". Qualifiant la réforme proposée de la plus vaste et la plus ambitieuse de plus vaste de toute l'histoire de l'Organisation, M. Kofi Annan a appelé à plus d'efficacité pour rendre l'Organisation prête à répondre aux demandes des Etats membres et des peuples du monde. Selon le Secrétaire général, il convient d'abord de redéfinir la direction et la gestion de l'Organisation par la création notamment d'un Groupe de gestion de haut niveau qui sera chargé de diriger le processus du changement et d'un groupe de la planification stratégique chargé d'identifier et d'analyser les questions et les tendances émergentes à l'échelle mondiale. Les quatre Comités exécutifs établis au mois de janvier se verront renforcés. Le Secrétaire a confirmé sa proposition de créer un poste de Vice-Secrétaire général.

L'Organisation ayant besoin d'être rationalisée, le Secrétaire général propose autre entres l'instauration d'un budget à croissance zéro et l'élimination de 1000 postes au sein du Secrétariat. Pour mettre fin au risque de banqueroute que connaît l'Organisation, le Secrétaire général propose la création d'un Fonds de crédit renouvelable d'un montant initial pouvant atteindre 1 milliards de dollars. En ce qui concerne le développement, le Secrétaire général propose le regroupement des fonds et programmes au sein d'un Groupe des Nations Unies pour le développement. Il sera créé, pour son financement, un Bureau du financement du développement et un "Compte pour le développement" qui d'ici l'an 2002 pourrait contenir au moins 200 millions de dollars.

(à suivre - 1a)

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Le programme de réforme affectera chacun des Départements et chacune des activités des Nations Unies. Ainsi il est question de créer un Bureau de la Coordination des secours d'urgence en remplacement du Département des affaires humanitaires. Pour ce qui est de l'Assemblée générale, le Secrétaire général propose un raccourcissement de sa session, l'adoption d'un système de budgétisation fondé sur le résultat et la création d'une commission chargée d'étudier la nécessité de changements fondamentaux dans l'ensemble du système.

Le Chef de Gouvernement de la Principauté d'Andorre, M. Marc Forné Molné, a fait une brève allocution présentant sa position sur les propositions de réforme. Les représentants des pays suivants ont donné leur première impression du rapport du Secrétaire général : Ghana (au nom du Groupe des Etats africains), Luxembourg (au nom de l'Union européenne), Suriname (au nom du Groupe des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes), Fédération de Russie, Nouvelle-Zélande (au nom de l'Australie et du Canada), Norvège, Philippines (au nom du Groupe des Etats d'Asie), Japon, Ukraine et Etats-Unis.

Le Président de l'Assemblée générale, M. Razali Ismaïl, s'est également exprimé sur ce point.

(à suivre - 1b)

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Rapport du Secrétaire général (A/51/950)

Le rapport du Secrétaire général intitulé "Rénover les Nations Unies : Un programme de réformes" comprend de vastes propositions de réformes institutionnelles des Nations Unies destinées à insuffler "une plus grande unité d'objectifs, une plus grande cohérence dans les efforts et de la souplesse dans la manière de répondre aux besoins pressants de la communauté internationale".

Les propositions du Secrétaire général visent un certain nombre de questions d'organisation, notamment la création d'une nouvelle structure de direction et de gestion, l'unification des opérations des Nations sur le terrain, et la nécessité d'une révision d'ensemble des politiques et pratiques des Nations Unies en matière de ressources humaines.

Le rapport suggère les voies et moyens de rationaliser le travail des organes intergouvernementaux, en particulier l'Assemblée générale et le Conseil économique et social. Il présente "un nouveau concept d'administration" et propose une "Assemblée générale du Millénaire" ainsi que son corollaire, une "Assemblée des peuples du Millénaire" pour articuler les visions et proposer les moyens de relever les défis de l'avenir. Le rapport suggère des méthodes pour renforcer la solvabilité financière de l'Organisation.

Les propositions incluent les cinq domaines qui correspondent aux principales missions des Nations Unies autour desquelles le Secrétaire général a déjà restructuré le programme de travail de fond au Secrétariat : la paix et la sécurité, les affaires économiques et sociales, la coopération au développement, les affaires humanitaires, et les droits de l'homme.

Les propositions traitent des questions de fond telles que la promotion du développement comme priorité centrale des Nations Unies et la création d'un "compte pour le développement"; le renforcement des efforts internationaux pour lutter contre le crime, le trafic de drogues et le terrorisme; l'élargissement des activités de l'Organisation en matière de droits de l'homme; la promotion de l'ordre du jour international en matière de désarmement; et l'affirmation de la réponse de la communauté internationale aux besoins humanitaires.

A l'inverse des efforts de réforme précédents faits par bribes au cours des années, les présentes initiatives du Secrétaire général portent sur la structure et le fonctionnement de l'ensemble de l'Organisation, en particulier sa capacité de fonctionner comme un tout. Qui plus est, en ce qui concerne le Secrétariat de l'Organisation, les activités en cours ont pour point de départ non pas l'organigramme existant mais les problèmes institutionnels fondamentaux qu'il convient de résoudre, aussi bien au niveau de l'ensemble de l'Organisation que dans chacun de ses domaines d'intervention.

Pour plus d'information, voir Communiqué de presse SG/2037 - ORG/1239.

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Déclaration du Secrétaire général sur la réforme de l'ONU : mesures et propositions

M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que son rapport intitulé "Rénover les Nations Unies : Un programme de réformes" propose la réforme la plus ambitieuse et la plus vaste de toute l'histoire de l'Organisation. Son objectif est simple, c'est d'apporter une plus grande unité d'objectifs, une plus grande cohérence dans les efforts et une plus grande souplesse dans la manière de répondre à un monde de plus en plus dynamique et complexe. En cinq décennies, les Nations Unies ont plus que prouvé leur valeur grâce à leur action dans le domaine de la décolonisation, du droit international, des droits de l'homme ou encore de la promotion de la femme. Aujourd'hui devant des demandes et des opportunités sans précédent, il faut que l'Organisation soit plus efficace et lorsque les Etats membres se tournent vers elle, elle doit être prête à répondre à leur demandes.

Soulignant les faiblesses de l'Organisation, le Secrétaire général a expliqué que là où elle devait montrer sa capacité à s'adapter aux situations, l'Organisation s'est bien souvent révélée bureaucratique. Là où elle devait dépasser les limites sectorielles et les frontières institutionnelles, elle est restée figée dans des structures rigides; là où elle devait donner plus de pouvoir aux gestionnaires, elle n'a pas su tirer partie des ressources tant que humaines que financières. Le temps de la réforme est arrivé, l'Organisation l'exige et les Etats membres la souhaitent.

Tirant des leçons de son expérience de trente ans de service à l'ONU, le Secrétaire général s'est dit convaincu qu'une Organisation bien structurée et financée de manière appropriée, peut et pourra remplir sa mission, au nom des peuples et des gouvernements du monde. En matière de réforme, il convient d'abord de redéfinir la direction et la gestion. C'est pourquoi, un Groupe de gestion de haut niveau va être créé qui fonctionnera comme un cabinet chargé de diriger le processus du changement. Un groupe de la planification stratégique sera établi au sein du Cabinet du Secrétaire général pour identifier et analyser les questions et les tendances émergentes à l'échelle mondiale. Les quatre Comités exécutifs établis au mois de janvier pour guider l'Organisation dans ses principaux domaines de travail se verront renforcés.

Le Secrétaire général recommande également que l'Assemblée général approuve la création d'un poste de Vice-Secrétaire général pour représenter le Secrétaire général en cas d'absence et mener les efforts propres à rassembler des fonds pour le développement. Ce Vice-Secrétaire général assurerait également une certaine cohérence dans les activités intersectorielles de l'Organisation. En termes de rationalisation du travail de l'Organisation, le Secrétaire général propose l'instauration d'un budget à croissance zéro; l'élimination de 1000 postes au sein du Secrétariat, une réduction de 30% des coûts administratifs, et des coupures en ce qui concerne la documentation.

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Pour parer au non paiement par les Etats membres de la totalité des contributions à temps et sans conditions, le Secrétaire propose la création d'un fonds de crédit renouvelable capitalisé initialement à hauteur de 1 milliards de dollars qui serait financé par des contributions volontaires ou d'autres moyens que les Etats membres pourraient suggérer.

Le Secrétaire général a aussi indiqué que le regroupement des fonds et programmes des Nations Unies engagés dans le développement au sein d'un Groupe des Nations Unies pour le développement renforcera l'unification et la coopération entre eux sans compromettre leur identité propre. Par ailleurs, toutes les entités des Nations Unies travaillant sur le terrain fonctionneront désormais sous "un seul drapeau" dans une "Maison unique des Nations Unies". La première expérience de ce genre se déroule en ce moment en Afrique du Sud. En ce qui concerne le financement du développement, le Secrétaire général a indiqué qu'il est en train de créer un Bureau du financement du développement pour rassembler des fonds pouvant provenir à la fois du secteur privé et de sources gouvernementales. Le Secrétaire général propose en outre la création d'un "Compte pour le développement" pour transférer les ressources de l'administration aux activités économiques et sociales. Selon les prévisions, ce compte pourrait contenir au moins 200 millions de dollars d'ici à l'an 2002. Toutefois, le Secrétaire général propose que les économies faites à partir du budget du présent exercice biennal soit versé dès janvier 1998 dans ce Compte.

Le programme de réforme présenté aujourd'hui, a souligné le Secrétaire général, affectera chacun des départements et chacune des activités des Nations Unies. Il contient des réformes visant à accélérer la rapidité de déploiement des opérations de maintien de la paix, à améliorer la capacité des efforts en matière d'édification de la paix, à faire avancer l'ordre du jour du désarmement, et à renforcer la dimension environnementale des activités des Nations Unies. Le programme offre les moyens de lutter contre le crime, le trafic de drogue et le terrorisme et réoriente aussi les activités d'information de l'Organisation. Il plaide en faveur d'une restructuration importante dans divers domaines tels que les affaires sociales et économiques, les droits de l'homme et les affaires humanitaires. A ce propos, un Bureau du Coordinateur des secours d'urgence sera créé en remplacement du Département des affaires humanitaires.

Pour ce qui est des activités de l'Assemblée générale, le Secrétaire général propose qu'elle recentre son travail sur les questions hautement prioritaires et réduise la longueur de sa session. M. Kofi Annan propose que l'Assemblée générale introduise des dispositions de temporisation pour toute initiative impliquant de nouvelles structures organisationnelles et/ou d'importants engagements de fonds. Le Secrétaire général demande, en particulier, que l'Assemblée générale envisage d'adopter un nouveau système de budgétisation fondé sur les résultats afin de donner plus souplesse au Secrétariat tout en maintenant une stricte responsabilité financière. Enfin, le Secrétaire général recommande aux Etats membres d'envisager la création d'une commission chargée d'étudier la nécessité de changements fondamentaux dans le système dans son ensemble.

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Je promets aux Etats membres et au monde qu'à partir d'aujourd'hui, nous commençons une révolution tranquille au sein des Nations Unies, a déclaré le Secrétaire général. En retour, je vous demande à vous et au monde de ne pas seulement nous juger sur les coupes que nous proposons ou les structures que nous changeons. Jugez nous plutôt - jugez nous avec justice - sur l'aide et le refuge que nous fournissons au pauvre, à l'affamé, au malade et au menacé - les peuples du monde pour qui les Nations Unies ont été créées. Libérés du conflit idéologique et rendus puissants par la technologie et la prospérité qui caractérise le monde aujourd'hui, nous pouvons espérer comme jamais auparavant la réalisation de nos nobles objectifs. Nous devons à toutes les générations à venir de faire en sorte que cette époque prometteuse devienne un nouveau commencement pour toute les nations et tous les peuples.

Déclarations

M. JACOB BOTWE WILMOT (Ghana, au nom des pays membres du Groupe africain), s'est déclaré frappé par le fait que le Secrétaire général ait pu préparer un ensemble de réformes, six mois à peine après sa nomination. Personne à ce jour ne peut remettre en question le besoin de réformes des Nations Unies, a souligné le représentant en rappelant que cinq groupes de travail ont été établis pour traiter de divers aspects de la réforme visant à rendre l'Organisation plus efficace, plus pertinente et lui permettre d'assumer ses objectifs fondamentaux dans les domaines notamment du maintien de la paix et du développement. Pour ce faire, la réforme doit prendre racine dans un consensus sur le rôle de l'Organisation et étayée par un accord sur la manière dont l'Organisation pourrait parvenir aux objectifs fixés. Malheureusement, il semble que le concept de réforme ait pris différents sens selon les groupes d'Etats, suscitant des tensions et de la méfiance parmi les délégations. Il faut se concentrer sur les aspects essentiels de cette entreprise et placer, dans ce contexte, les initiatives du Secrétaire général pour restructurer l'Organisation et lui permettre véritablement de faire plus avec moins. En mars 1997, le Secrétaire général avait déjà mentionné des réformes au niveau de la gestion de l'ONU. Le Ghana et le Groupe africain apprécient le fait que le Secrétaire général ait pu mettre en oeuvre la plupart de ses propositions.

Aujourd'hui, en présentant ses nouvelles propositions, le Secrétaire général souligne son engagement à la réforme d'une Organisation qui en a besoin. L'ONU est à un tournant de son histoire et la réforme devrait servir à lui permettre de faire mieux face aux choix que doit faire la communauté internationale. On doit se réjouir que les propositions du Secrétaire général couvrent les quatres secteurs essentiels des activités de l'Organisation. Il incombe donc à tous les Etats membres de répondre aux initiatives du Secrétaire général en lui donnant des initiatives claires. Cela doit être fait rapidement. L'Assemblée devrait se concentrer sur l'objectif et le sens

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des réforme et éviter toute micro-gestion du processus. Le processus de réforme ne peut être une question d'affrontement mais doit rester une question d'intérêts communs pour l'ensemble de la communauté internationale. Il faut donc être disposé à intensifier un partenariat en matière d'idées et de financement.

M. JEAN-LOUIS WOLZFELD (Luxembourg, au nom de l'Union européenne), a rappelé que l'Union européenne participe avec ardeur à l'effort de réforme de l'Organisation des Nations Unies. L'exercice difficile, mais nécessaire, dans lequel nous nous engageons permettra de jauger la crédibilité et la détermination de notre Organisation et de ses Etats Membres quant à leur capacité d'apporter une réponse adéquate aux questions auxquelles nous sommes confrontés dans les domaines mentionnés par le Secrétaire général, a-t-il souligné. Dans l'esprit de l'Union européenne, la réforme ne porte pas sur une réduction des coûts, mais vise à mettre les Nations Unies à même de jouer un rôle pleinement efficace dans l'exercice de leurs obligations et de leurs tâches. Elle devrait avoir pour objectif de contribuer de façon significative à conférer à l'Organisation des Nations Unies une plus grande unité d'objectifs et une meilleure flexibilité des réponses.

L'Union européenne s'engagera pleinement dans un exercice qui donnera à l'Organisation davantage d'efficacité, qui la rendra plus présente et qui lui permettre d'être davantage à l'écoute des évolutions en cours dans les relations internationales. Le succès de la réforme requiert non seulement une rationalisation et une simplification des opérations de l'ONU, mais aussi le renforcement de l'Organisation sur la base de ressources financières sûres et prévisibles. Si l'ONU doit répondre de façon adéquate aux défis du XXIe siècle, le processus de réforme devra mener à la constitution d'une enceinte mondiale qui donnera des impulsions effectives, et en même temps devra viser à rendre l'Organisation plus efficace, plus transparente, plus responsable et plus fiable.

M. Wolzfeld a noté avec satisfaction que les propositions présentées par le Secrétaire général traitent de façon approfondie des questions relatives au développement, aux activités humanitaires et aux droits de l'homme. Si l'ONU est appelée à conduire une action plus efficace dans ces domaines, elle doit renforcer l'efficacité de ses services et de ses mécanismes opérationnels, leur donner davantage de cohérence et assurer une véritable coordination à tous les niveaux. En combinant des services intégrés, bien gérés et efficaces au niveau des pays dans un cadre de programmation commun, l'Organisation aura une plus grande influence sur les agendas et les priorités d'autres acteurs dans le domaine du développement. Elle devra également renforcer l'appareil consultatif, y compris par un renforcement de l'ECOSOC.

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M. MARC FORNE MOLNE, Chef du Gouvernement de la Principauté d'Andorre, a déclaré qu'aujourd'hui le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a présenté une proposition de réforme visant à rendre l'Organisation des Nations Unies plus efficace. Sans la participation des petits Etats, la réforme ne sera qu'une demie réforme. L'informatisation des archives des Nations Unies est essentielle à la modernisation et à l'efficacité de l'Organisation. Les efforts déployés par le Secrétaire général seront reconnus par l'ensemble des Etats. Le développement humain ne peut se voir réaliser qu'avec la participation des jeunes. Le Secrétaire général pourra compter sur l'appui des petits Etats pour garantir le succès du processus de réforme qui vient d'être lancé.

M. MUNGRA (Suriname, au nom des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes, s'est félicité du rapport du Secrétaire général qui, a-t-il précisé, sera envoyé dans les capitales dans les plus brefs délais. Les Etats d'Amérique latine et des Caraïbes présenteront leurs observations préliminaires lors de la prochaine session de l'Assemblée générale.

M. SERGEY LAVROV (Fédération de Russie) a déclaré que le rapport du Secrétaire général offre l'occasion de poursuivre le dialogue sur le processus de réforme engagé dès sa nomination. Le rapport se distingue par sa portée car il touche en effet toutes les questions fondamentales pour l'avenir des Nations Unies. Il est clair qu'une analyse minutieuse des propositions s'impose à l'échelle multilatérale et le succès de leur mise en oeuvre dépendra de la qualité de l'appui des Etats membres. Il faut espérer que les choses ne se limiteront pas aux seuls changements de structure et de responsabilité. Il faut également encourager la création d'un mécanisme pertinent pour examiner de manière pratique les propositions du Secrétaire général.

M. MICHAEL POWLES (Nouvelle-Zélande, au nom du Canada et de l'Australie, a indiqué qu'au cours des prochaines semaines, les délégations examineront de façon approfondie les propositions que vient de présenter le Secrétaire général. Les positions seront exprimées par les ministres de l'Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande, à la cinquante-deuxième session de l'Assemblée générale. A ce stade, ces délégations se félicitent chaleureusement des efforts du Secrétaire général en vue de rénover les Nations Unies. Alors que nombre de ces mesures doivent être approuvées par les Etats Membres, le Secrétaire général est seul en position d'injecter dans nos délibérations de nouvelles idées et perceptions.

Le représentant a estimé que des mesures novatrices sont nécessaires pour préparer l'Organisation au XXIe siècle. Nos gouvernements sont préoccupés par une Organisation plus efficace. Nous souhaitons voir de meilleurs programmes mieux ciblés. Il est nécessaire de réaffecter les ressources aux domaines prioritaires. Nous ne sommes pas intéressés par de simples réductions des coûts et rejetons toute idée visant à réduire le rôle des Nations Unies dans le monde.

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M. Powles a estimé que les réformes initiales présentées en février et mars dernier, ainsi que les propositions formulées aujourd'hui, constituent une voie essentielle pour permettre à l'Organisation de répondre de façon appropriée aux réformes longtemps attendues. Il a émis l'espoir que ces réformes garantiront des changements concrets nécessaires à la revitalisation et à la perception des Nations Unies dans le système mondial. Sa délégation est déterminée à appuyer les réformes nécessaires et, à cette fin, a déjà contribué de façon enthousiaste et constructive au processus de réforme. Comme l'a fait observer le Secrétaire général, la réforme est un processus et non pas un événement. Cet ensemble de réformes présenté aujourd'hui servira de base pour d'autres mesures dans l'avenir.

M. HANS JACOB BIORN LIAN (Norvège) se félicitant du contenu du rapport du Secrétaire général, a indiqué que le Groupe de travail de haut niveau à composé non limitée sur le renforcement du système des Nations Unies, est parvenu à un consensus sur un grand nombre de réformes touchant l'Assemblée générale et le Secrétariat. Les deux rapports se complétant, le représentant s'est dit convaincu qu'ils permettront aux Nations Unies d'adopter des mesures décisives pour accroître leur efficacité. En présentant aujourd'hui ses propositions, le Secrétaire général a fait montre de véritables qualités de direction. Il revient maintenant aux Etats membres de leur accorder l'attention qu'elles méritent.

M. FELIPE H. MABILANGAN (Philippines, au nom du Groupe des Etats asiatiques), s'est félicité de la présentation faite ce matin par le Secrétaire général sur le processus de réforme. Il a indiqué que les délégations de son Groupe régional examineront de façon approfondie les propositions faites par le Secrétaire général. Il a émis l'espoir qu'elles seront en mesure de présenter leur position à la 52ème session de l'Assemblée générale.

M. HISASHI OWADA (Japon) s'est joint aux félicitations adressées au Secrétaire général pour son rapport. Le Japon attache une grande importance à la réforme de l'ONU qui doit s'adapter à la configuration internationale nouvelle. La question de savoir si l'ONU peut jouer son rôle dans les années à venir dépendra des efforts de réforme. L'annonce faite aujourd'hui par le Secrétaire général suscitera de toute évidence un nouvel élan. Le programme de réforme du Secrétaire général porte sur une grande variété de questions qui exigent d'être étudiées soigneusement. A cet stade, le Japon souhaite souligner que dans les domaines de la paix et de la sécurité, il se félicite du renforcement proposé du rôle des Nations Unies. En ce qui concerne le développement économique et social, le Japon se félicite que le Secrétaire général ait mis l'accent sur les questions de développement qui sont l'une des priorités des Nations Unies. Le Japon a toujours promu la réallocation des économies au profit des programmes de développement. En outre, le Japon

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souscrit au sens général des réformes en vue d'intégrer les activités des divers fonds et programmes aussi bien au Siège que sur le terrain. Pour que l'Organisation puisse réagir avec promptitude, il faut une plus grande coordination entre ses activités humanitaires. Dans ce contexte, le Japon se félicite des suggestions du Secrétaire général, tout en souhaitant étudier dans le détail les propositions pratiques.

M. YURIY V. BOHAIEVS'KY (Ukraine) a exprimé sa sincère reconnaissance au Secrétaire général et à l'Equipe spéciale chargée de la réforme des Nations Unies. L'ONU est une organisation essentielle pour les relations internationales. Il est nécessaire d'analyser de façon approfondie les propositions faites ce matin par le Secrétaire général. L'Ukraine qui est déterminée à faire une contribution importante à la mise en oeuvre de la réforme, présentera sa position détaillée à la 52ème session de l'Assemblée générale.

M. BILL RICHARDSON (Etats-Unis) a déclaré que le Secrétaire général, en présentant ses propositions, a fait un pas très importante vers le genre de réforme structurelle qui permettra aux Nations Unies d'aujourd'hui et de demain de faire davantage pour les peuples du monde, de le faire mieux et à un meilleur coût. Sa délégation le félicite pour ses initiatives et lui apporte son plein appui pour faire du processus de réforme des Nations Unies un processus efficace. M. Richardson s'est déclaré pleinement conscient que le Secrétaire général ne peut réaliser seul toutes les propositions de réforme. Pour être mis en oeuvre, de nombreux éléments essentiels de la réforme exigent une action de tous les Etats Membres. Le Secrétariat et les Etats Membres ont une obligation commune d'assurer la direction du processus de réforme dans son ensemble. La coopération est cruciale si l'on souhaite que les efforts déployés pour renforcer les Nations Unies soient fructueux. A cet égard, la délégation des Etats-Unis propose de saisir cette occasion pour faire une déclaration ferme de notre détermination commune de poursuivre le processus de réforme.

Le représentant a prié instamment l'Assemblée générale de se prononcer aujourd'hui sur la proposition faite par son Président, M. Razali Ismaïl, visant à créer un Comité ad hoc plénier chargé d'examiner les propositions du Secrétaire général. Ce Comité représentera la prochaine étape logique dans la poursuite du processus de réforme. Les déclarations faites aujourd'hui sont les expressions tangibles de la culture de réforme qui s'est développée ici aux Nations Unies et parmi leurs Etats Membres au cours de ces dernières années.

Dans sa déclaration clôture, le Président de l'Assemblée générale, M. Razali Ismaïl (Malaisie) a indiqué que le Secrétaire général a présenté aujourd'hui des propositions de réforme et a prié les Etats Membres de les mettre en oeuvre. Il a appelé les Etats Membres à adopter une approche souple pour examiner ces propositions et oeuvrer sur leur base. Le Président a émis l'espoir que ces propositions ne tomberont pas sous le coup d'un ou deux groupes d'Etats, mais qu'elles profiteront aux peuples du monde entier.

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