LE CONSEIL DE SECURITE S'INQUIETE DE LA GRAVE CRISE EN SIERRA LEONE QUI MENACE LA PAIX ET LA STABILITE DANS LA REGION ET EN PARTICULIER AU LIBERIA
Communiqué de Presse
CS/837
LE CONSEIL DE SECURITE S'INQUIETE DE LA GRAVE CRISE EN SIERRA LEONE QUI MENACE LA PAIX ET LA STABILITE DANS LA REGION ET EN PARTICULIER AU LIBERIA
19970711 Il demande à ceux qui ont pris le pouvoir de coopérer pleinement aux efforts de médiation de la CEDEAO afin de rétablir l'ordre constitutionnelA l'issue de consultations officieuses sur la situation en Sierra Leone, le Président du Conseil de sécurité, M. Peter Oswald (Suède), a fait cet après-midi, au nom des membres du Conseil, la déclaration suivante :
Le Conseil de sécurité rappelle la déclaration faite par son président le 27 mai 1997 (S/PRST/1997/29) à la suite du coup d'État militaire survenu en Sierra Leone le 25 mai 1997. Il demeure profondément préoccupé par la persistance de la crise en Sierra Leone et par les conséquences humanitaires négatives qu'elle a pour la population civile, y compris les réfugiés et les personnes déplacées à l'intérieur du pays, et, en particulier, par les atrocités commises contre des citoyens sierra-léoniens, des ressortissants étrangers et du personnel du groupe de surveillance de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Il réaffirme que la tentative de renversement du gouvernement démocratiquement élu du Président Ahmad Tejan Kabbah est inacceptable et demande à nouveau le rétablissement immédiat et inconditionnel de l'ordre constitutionnel dans le pays.
Le Conseil s'inquiète de la grave crise en Sierra Leone qui menace la paix, la sécurité et la stabilité dans l'ensemble de la région et, en particulier, des retombées négatives que la crise pourrait avoir sur le processus de paix en cours au Libéria voisin.
Le Conseil soutient pleinement la décision du trente-troisième Sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), tenu à Harare (Zimbabwe) du 2 au 4 juin 1997, dans laquelle était lancé un appel aux dirigeants de la CEDEAO et à la communauté internationale pour qu'ils aident le peuple sierra-léonien à rétablir l'ordre constitutionnel dans son pays et était soulignée la nécessité impérieuse d'appliquer l'Accord d'Abidjan, qui demeure un cadre viable pour la paix, la stabilité et la réconciliation en Sierra Leone.
- 2 - CS/837 11 juillet 1997
Le Conseil se félicite de la participation des Ministres des affaires étrangères des États de la CEDEAO membres du Comité des Quatre à sa 3797e séance tenue le 11 juillet 1997.
Le Conseil salue les efforts de médiation que la CEDEAO a entrepris et appuie sans réserve les objectifs de ces efforts tels qu'ils ont été définis dans le communiqué final (S/1997/499) publié par les Ministres des affaires étrangères des États de la CEDEAO à la réunion qu'ils ont tenue à Conakry (Guinée) le 26 juin 1997.
Le Conseil demande à ceux qui ont pris le pouvoir de coopérer pleinement à ces efforts afin que l'ordre constitutionnel soit immédiatement rétabli en Sierra Leone.
Le Conseil continuera de suivre de près les efforts déployés pour résoudre la crise par des moyens pacifiques et est prêt à envisager des mesures appropriées si l'ordre constitutionnel n'est pas rétabli sous peu en Sierra Leone.
Le Conseil restera activement saisi de cette question.
Le Conseil a été saisi d'une lettre datée du 9 juillet 1997 adressée à son Président par le représentant du Nigéria qui lui transmet le texte du communiqué final de la réunion des Ministres des affaires étrangères des Etats de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), tenue à Conakry (Guinée) le 26 juin 1997.
Documentation
Lettre datée du 9 juillet 1997 adressée au Président du Conseil de sécurité par le Représentant permanent du Nigéria auprès des Nations Unies qui transmet le texte du communiqué final de la réunion des Ministres des affaires étrangères de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO) sur la situation en Sierra Leone (S/1997/499).
Par ce communiqué, les Ministres des affaires étrangères sont convenus que la CEDEAO devrait s'attacher à réaliser les objectifs suivants en Sierra Leone : rétablissement rapide dans ses fonctions du gouvernement légitime du Président Ahmed Téjan Kabbah, restauration de la paix et de la sécurité et règlement des questions liées aux réfugiés et aux personnes déplacées. En conséquence de quoi, les Ministres ont réaffirmé l'appui de la CEDEAO à l'Accord de paix d'Abidjan signé le 30 novembre 1996 et ont souligné qu'aucun pays ne devrait reconnaître le régime qui est apparu à la suite du coup d'État du 25 mai 1997. Il convient d'oeuvrer en faveur du rétablissement du gouvernement légitime en utilisant simultanément trois moyens, à savoir la concertation, l'imposition de sanctions et l'application d'un embargo, et l'utilisation de la force.
- 3 - CS/837 11 juillet 1997
Afin de garantir la mise en oeuvre des décisions découlant des recommandations formulées lors de leur réunion, les Ministres des affaires étrangères ont constitué un comité composé du Nigéria, de la Guinée, de la Côte d'Ivoire et du Ghana, auquel s'associeront les représentants des secrétariats de l'OUA et de la CEDEAO. Dans un délai de deux semaines à compter du 26 juin, le Comité reprendra contact avec le Président de la CEDEAO pour l'informer des résultats de ses activités. Les Ministres des affaires étrangères ont invité la communauté internationale à appuyer l'initiative de la CEDEAO en Sierra Leone et lancé un appel pour qu'elle accorde une aide et une assistance d'urgence à la République de Guinée et aux autres pays de la sous-région touchés par le problème des réfugiés.
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