CS/836

LE CONSEIL DE SECURITE, EXAMINANT LA SITUATION EN SIERRA LEONE, ENTEND LE NIGERIA EN SA QUALITE DE PRESIDENT DE LA CEDEAO

11 juillet 1997


Communiqué de Presse
CS/836


LE CONSEIL DE SECURITE, EXAMINANT LA SITUATION EN SIERRA LEONE, ENTEND LE NIGERIA EN SA QUALITE DE PRESIDENT DE LA CEDEAO

19970711 Le dialogue, l'imposition de sanctions et le recours à la force sont les mesures préconisées pour rétablir le Gouvernement légitime en Sierra Leone

Réuni sous la Présidence de M. Peter Oswald (Suède), le Conseil de sécurité a tenu ce matin un débat sur la situation en Sierra Leone, à la demande du Nigéria en sa qualité de Président de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Ce faisant, le Conseil a entendu le Ministre des affaires étrangères du Nigéria, M. Tom Ikimi, en sa qualité de Président de la Communauté économique des pays d'Afrique de l'ouest (CEDEAO). M. Ikimi a rendu compte de la réunion des Ministres des affaires étrangères de la CEDEAO qui a eu lieu le 26 juin dernier à Conakry au cours de laquelle ils se sont engagés à oeuvre en faveur de la réinstallation du Gouvernement légitime part le biais du dialogue, de l'imposition de sanctions et du recours à la force. Les Ministres des affaires étrangères ont en effet convenu que les deux premières mesures ne sauraient être mises en oeuvre sans le recours à la force militaire. M. Tom Ikimi a également fait par de la création d'un Comité des quatre - composé du Nigéria, de la Guinée, de la Côte d'Ivoire et du Ghana - chargé de garantir la mise en oeuvre des recommandations prises à Conakry. Prenant note des recommandations de la Réunion de Conakry, le Président Kabah a donné son accord tout en émettant des réserves sur certains points.

Le représentants du Zimbabwe, en sa qualité de Président de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), s'est également exprimé.

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Déclarations

M. TOM IKIMI, Ministre des affaires étrangères du Nigéria, au nom du Comité des quatre sur la Sierra Leone créé par la Communauté économique de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), a déclaré que la présence des Ministres des affaires étrangères du Nigéria, de la Guinée, de la Côte d'Ivoire et du Ghana ainsi que celle des représentants de la CEDEAO et de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), souligne à quel point les pays de la sous-région sont préoccupés par l'évolution de la situation en Sierra Leone en même temps qu'elle souligne la nécessité pour la communauté internationale de se joindre à leurs efforts pour apporter une solution pacifique à la crise. Le coup d'Etat du 25 mai 1997 a un effet doublement tragique par sa nature et ses conséquences. Il convient de se demander quel objectif peuvent bien poursuivent des personnes qui, tout en prétendant changer de gouvernement, entreprennent de détruire des biens nationaux vitaux et de s'en prendre à la population civile.

Maintenant que les tensions au Libéria se sont apaisées, il est important que la situation en Sierra Leone soit examinée avec soin afin que les progrès réalisés jusqu'ici Libéria ne se révèlent pas vains. La République de Guinée fait également face à une menace de déstabilisation due notamment à l'arrivée d'un très grand nombre de réfugiés provenant de la Sierra Leone. Le problème des réfugiés affecte tous les pays de la sous- région et en particulier les pays comme le Nigéria, le Ghana, la Côte d'Ivoire, la Gambie. Pendant plus de sept ans, les pays de la sous-région ont oeuvré sans relâche pour résoudre la crise libérienne. Ils doivent aujourd'hui assumer la responsabilité de régler la crise en Sierra Leone. Ces pays sont néanmoins encouragés par la condamnation unanime qui a suivi l'incident tragique en Sierra Leone comme l'ont montré les positions de l'OUA ou du Secrétaire général des Nations Unies. Rendant compte de la réunion des Ministres des affaires étrangères de la CEDEAO qui a eu lieu le 26 juin dernier à Conakry, M. Ikimi a indiqué que le communiqué final de cette réunion figure au document S/1997/499. Au cours de cette réunion, les participants se sont engagés à travailler à la réinstallation du Gouvernement légitime par le biais du dialogue, de l'imposition de sanctions et du recours à la force.

Les Ministres des affaires étrangères ont en effet convenu que les deux premières mesures ne sauraient être mises en oeuvre sans le recours à la force militaire. Ils ont en conséquence décidé que l'application de ces trois mesures devraient faire l'objet de consultations entre les pays de la CEDEAO. Les Ministres ont également envoyé un avertissement au régime illégal de Sierra Leone contre tout acte d'agression à l'encontre des citoyens sierra leonais, des étrangers vivant dans le pays et du personnel de l'ECOMOG. Les Ministres ont par ailleurs créé un Comité pour garantir la mise en oeuvre des recommandations prises à Conakry, composé du Nigéria, de la Guinée, de la Côte d'Ivoire et du Ghana. Prenant note des recommandations de la Réunion de Conakry, le Président Kabah a donné son accord tout en émettant des réserves sur certains points. Le Comité dispose d'un délai de deux semaines pour rendre compte au Président de la CEDEAO des résultats de ses efforts.

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Le Comité des quatre a présenté, le 5 juillet dernier, un rapport au Président de la CEDEAO qui a approuvé ses recommandations en lui confiant le mandat de mettre en oeuvre les mesures prévus dans le plan de la CEDEAO. Un autre rapport lui sera présenté dans deux semaines ainsi qu'au Secrétaire général et au Conseil de sécurité de façon à obtenir leur appui.

M. MACHIVENYIKA TOBIAS MAPURANGA (Zimbabwe) a déclaré qu'au nom du Président en exercice de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), M. Mugabe, l'Organisation appuie sans réserves la noble mission de la Réunion des ministres des affaires étrangères de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest tenue à Conakry le 26 juin 1997. Les ministres des affaires étrangères participant à la réunion ont condamné fermement le coup d'état perpétré le 25 mai dernier en Sierra Leone. Ce coup d'Etat a constitué un affront flagrant à l'OUA qui a pour rôle de promouvoir le règlement des différents dans les pays de la région. C'est également une violation des efforts déployés par la communauté internationale et les Nations Unies. L'Afrique est solidaire et se tient sans réserve aux côtés du Président Kabbah, démocratiquement élu. Il faudrait oeuvrer pour éviter toute détérioration de la situation dans le pays et sauvegarder le régime mis en place par des voies démocratiques.

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