LE CONSEIL DE SECURITE DECIDE DE PROROGER LE MANDAT DE LA MONUL JUSQU'AU 30 SEPTEMBRE 1997, COMPTANT QU'IL PRENDRA FIN A CETTE DATE
Communiqué de Presse
CS/832
LE CONSEIL DE SECURITE DECIDE DE PROROGER LE MANDAT DE LA MONUL JUSQU'AU 30 SEPTEMBRE 1997, COMPTANT QU'IL PRENDRA FIN A CETTE DATE
19970627 Il demande aux parties libériennes de respecter les accords en vigueur et à tous les Libériens de participer pacifiquement au processus électoralRéuni ce matin pour examiner la situation au Libéria, le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité la résolution 1116 (1997) par laquelle il décide de proroger le mandat de la MONUL jusqu'au 30 septembre 1997, comptant qu'il prendra fin à cette date.
Le Conseil de sécurité demande aux parties libériennes de respecter scrupuleusement tous les accords et engagements auxquels elles ont souscrit et demande instamment à tous les Libériens de participer pacifiquement au processus électoral. Il souligne qu'il importe que l'ONU, la CEDEAO, la Commission électorale indépendante et la communauté internationale coopèrent de façon productive à la coordination de l'assistance apportée en vue des élections. Le Conseil de sécurité souligne également qu'il importe que la MONUL, l'ECOMOG et le mécanisme commun de coordination des opérations électorales oeuvrent en coordination étroite à tous les niveaux et, en particulier, que l'ECOMOG continue d'assurer efficacement la sécurité du personnel international au cours du processus électoral, ainsi que d'apporter l'appui logistique nécessaire à la Commission électorale indépendante.
Le Conseil de sécurité était saisi, pour l'examen de cette question, d'un rapport du Secrétaire général.
Texte du projet de résolution S/1997/493
Le Conseil de sécurité,
Accueillant avec satisfaction le rapport du Secrétaire général en date du 5 juin 1997 sur l'opération des Nations Unies à Chypre (S/1997/437 et Corr.1),
Accueillant avec satisfaction également la lettre du Secrétaire général au Président du Conseil de sécurité en date du 20 juin 1997 sur sa mission de bons offices à Chypre (S/1997/480),
Notant que le Gouvernement chypriote est convenu qu'en raison de la situation qui règne dans l'île, il est nécessaire d'y maintenir la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre au-delà du 30 juin 1997,
Réaffirmant ses résolutions antérieures concernant Chypre, notamment ses résolutions 186 (1964) du 4 mars 1964, 939 (1994) du 29 juillet 1994 et 1092 (1996) du 23 décembre 1996,
Notant avec préoccupation qu'en dépit de la diminution du nombre des incidents graves enregistrée ces six derniers mois, la tension demeure élevée le long des lignes de cessez-le-feu,
Se déclarant à nouveau préoccupé par le fait qu'il y a trop longtemps que les négociations sur un règlement politique d'ensemble sont au point mort,
1. Décide de proroger, pour une nouvelle période prenant fin le 31 décembre 1997, le mandat de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre;
2. Rappelle aux deux parties qu'elles ont l'obligation de prévenir tous actes de violence dirigés contre le personnel de la Force, d'offrir à celle-ci leur entière coopération et de lui garantir toute liberté de mouvement;
3. Souligne qu'il importe que les deux parties acceptent les mesures réciproques proposées par la Force en vue de réduire la tension le long des lignes de cessez-le-feu, telles qu'elles sont énoncées dans sa résolution 1092 (1996), déplore vivement qu'en dépit des efforts accomplis par la Force, ni l'une ni l'autre des parties n'a jusqu'à présent accepté ces mesures dans leur ensemble, et demande à nouveau aux deux parties de ce faire sans plus tarder et sans conditions préalables;
4. Demande aux autorités militaires de chacune des deux parties de s'abstenir, en particulier aux abords de la zone tampon, de tout acte de nature à exacerber les tensions;
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5. Se déclare à nouveau gravement préoccupé par le maintien d'un niveau excessif des effectifs militaires et des armements en République de Chypre ainsi que par le rythme auquel ceux-ci sont augmentés, renforcés et modernisés, y compris par l'introduction d'armements modernes, et par l'absence de progrès sur la voie d'une réduction sensible des forces étrangères en République de Chypre, qui menacent d'aggraver la tension non seulement dans l'île, mais aussi dans la région, ainsi que de compliquer les efforts visant à négocier un règlement politique d'ensemble;
6. Demande à nouveau à tous les intéressés de s'engager à réduire leurs dépenses militaires, ainsi que les effectifs des forces étrangères en République de Chypre, afin d'aider à rétablir la confiance entre les parties et d'ouvrir la voie au retrait des troupes non chypriotes, comme le prévoit l'Ensemble d'idées (S/24472, annexe), souligne l'importance de la démilitarisation ultérieure de la République de Chypre en tant qu'objectif dans le contexte d'un règlement d'ensemble et demande au Secrétaire général d'encourager les efforts en ce sens;
7. Réaffirme que le statu quo est inacceptable et souligne son appui à la mission de bons offices du Secrétaire général et l'importance des efforts concertés déployés afin d'oeuvrer avec le Secrétaire général en vue d'un règlement d'ensemble;
8. Se félicite de la décision que le Secrétaire général a prise d'engager un processus soutenu de négociations directes entre les dirigeants des deux communautés chypriotes en vue de parvenir à un tel règlement;
9. Demande à ces dirigeants de s'engager dans ce processus de négociation, notamment en participant à la première série de négociations qui se tiendra du 9 au 13 juillet 1997, les prie instamment de coopérer activement et de façon constructive à cette fin avec le Secrétaire général et son Conseiller spécial sur Chypre, M. Diego Cordovez, et souligne que ce processus ne pourra aboutir que moyennant le plein appui de tous les intéressés;
10. Demande également aux parties de créer un climat de réconciliation et de réelle confiance mutuelle ainsi que d'éviter tout acte de nature à aggraver les tensions;
11. Réaffirme sa position selon laquelle le règlement du problème de Chypre doit être fondé sur un Etat de Chypre doté d'une souveraineté, d'une personnalité internationale et d'une citoyenneté uniques, son indépendance et son intégrité territoriale étant garanties, et composé de deux communautés politiquement égales, telles qu'elles sont décrites dans les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, au sein d'une fédération bicommunautaire et bizonale, et selon laquelle un tel règlement doit exclure l'union, en totalité ou en partie, avec un autre pays, ou toute autre forme de partition ou de sécession;
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12. Se félicite des efforts que la Force continue de déployer pour s'acquitter de son mandat humanitaire à l'égard des Chypriotes grecs et des Maronites vivant dans le nord de l'île, et des Chypriotes turcs vivant dans le sud, et regrette l'absence de nouveaux progrès dans l'application des recommandations découlant de l'étude humanitaire entreprise par la Force en 1995;
13. Se félicite des initiatives que l'Organisation des Nations Unies et les autres intéressés prennent pour promouvoir la tenue de manifestations bicommunautaires et renforcer ainsi la confiance et le respect mutuel entre les deux communautés, recommande vivement que ces initiatives soient poursuivies, reconnaît la coopération que tous les intéressés ont récemment apportée de part et d'autre à cette fin, et les encourage fortement à prendre de nouvelles mesures pour faciliter ces manifestations bicommunautaires et faire en sorte qu'elles se déroulent en toute sécurité;
14. Réaffirme que la décision de l'Union européenne concernant l'ouverture des négociations d'adhésion avec Chypre constitue un élément important qui devrait faciliter un règlement d'ensemble;
15. Prie le Secrétaire général de garder à l'étude la structure et les effectifs de la Force en vue d'une restructuration éventuelle, et de présenter toutes idées nouvelles qu'il pourrait avoir à ce sujet;
16. Prie le Secrétaire général de lui présenter, le 10 décembre 1997 au plus tard, un rapport sur l'application de la présente résolution;
17. Décide de demeurer saisi de la question.
Rapport du Secrétaire général sur la Mission d'observation des Nations Unies au Libéria (S/1997/478)
Le rapport a été établi en application de la résolution 1100 (1997) du Conseil de sécurité, en date du 27 mars 1997. Il décrit l'évolution de la situation au Libéria depuis le 19 mars 1997, sur le plan politique et sur le plan militaire, et contient une évaluation de l'état d'avancement des préparatifs des prochaines élections.
Le Secrétaire général note avec satisfaction que le processus au Libéria est sur le point d'atteindre son point culminant, la tenue d'élections libres et régulières débouchant sur l'installation d'un gouvernement démocratiquement élu. Il est de l'intérêt de toutes les parties concernées que le Libéria se prépare à ces élections dans l'atmosphère de calme et de paix qui règne depuis l'achèvement de l'opération de désarmement en février. Il a fallu du temps pour arriver à ce stade, et le calendrier prévu pour les dernières phases
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du processus est extrêmement serré. Tout en se félicitant de la souplesse dont le Sommet du Comité des Neuf de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a fait preuve à Abuja en acceptant de reporter les élections, le Secrétaire général constate que le délai accordé reste insuffisant par rapport au temps qu'il faudrait normalement pour mener à bien toutes les tâches techniques requises. Le calendrier électoral établi par la Commission électorale indépendante, qui est responsable de la planification des élections et du déroulement du scrutin, est un calendrier chargé qui exige une coopération et une coordination aussi étroites que possible entre tous les acteurs en jeu.
Bien qu'il existe une telle coopération, il reste encore beaucoup à faire. La Conférence spéciale à l'appui du processus de paix au Libéria, qui s'est de nouveau réunie le 12 juin à Genève, a joué un rôle très important en réunissant les donateurs, les pays de la CEDEAO et la MONUL, ainsi que les organismes des Nations Unies, pour régler un certain nombre de problèmes tenaces de coordination et de financement. Le Secrétaire général note avec une profonde satisfaction les résultats de la réunion du 12 juin, et exprime sa gratitude aux ministres et autres participants, ainsi qu'aux donateurs qui ont annoncé des contributions. Il se félicite en particulier du fait que le chef Tom Ikimi a annoncé que la CEDEAO avait l'intention de coopérer ave l'ONU à la création d'un mécanisme de coordination commun pour harmoniser la préparation des élections et le déroulement du scrutin. Ce mécanisme permettra à l'ONU et la CEDEAO de certifier de concert le résultat des élections, ce qui contribuera à consolider le nouveau gouvernement.
A l'heure actuelle, les ressources logistiques au Libéria ne suffisent pas pour appuyer toutes les activités liées au processus électoral. On manque en particulier d'hélicoptères et, au niveau des comtés, de véhicules et de matériel de communication. Il est indispensable qu'un nombre suffisant d'hélicoptères soit fourni pour la préparation des élections. Il est d'autant plus important de disposer de moyens de transport aérien que les élections auront lieu au milieu de la saison des pluies, quand de nombreuses routes sont impraticables et que l'accès à de nombreuses communautés est coupé par les inondations. Dans ce contexte, le Secrétaire général fait de nouveau appel aux donateurs pour qu'ils apportent de nouvelles contributions au Groupe de contrôle de la CEDEAO (ECOMOG) ou au Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour le Libéria. Le Secrétaire général se dit profondément préoccupé par les répercussions que les événements en Sierra Leone risquent d'avoir sur la situation au Libéria, et compte suivre de près l'évolution de cette situation. On ne saurait considérer comme acquis le calme qui règne au Libéria depuis plusieurs mois et dont tout le mérite revient à l'ECOMOG et à son commandant, le général de division Victor Malu. On ne saurait en particulier exclure la possibilité de troubles au cours des élections ou après, surtout si les résultats sont fortement contestés. La loi électorale
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prévoit également un deuxième tour de scrutin pour les élections présidentielles qui, s'il s'avère nécessaire, aura lieu le 2 août, et serait suivi par l'installation du nouveau gouvernement le 16 août.
Le Secrétaire général estime que la MONUL devrait rester au Libéria jusqu'à cette date, avec son effectif actuel, pour continuer à prouver l'attachement de la communauté internationale au processus de paix au Libéria, et recommandera par conséquent au Conseil de sécurité de proroger le mandat de la Mission pour une dernière période de trois mois, jusqu'au 30 septembre 1997. Entre-temps, il continuera à tenir le Conseil pleinement informé de tous les faits nouveaux importants au Libéria, en particulier durant les élections et immédiatement après, et il lui fera notamment savoir si celles-ci ont été libres, régulières et crédibles et si des changements se sont produits dans la situation en matière de sécurité.
De l'avis du Secrétaire général, le départ de la MONUL, qui devrait commencer à se retirer peu après l'installation du nouveau gouvernement, ne signifie pas la fin de l'action des Nations Unies au Libéria. En fait, il importe que la communauté internationale continue à appuyer le processus démocratique et le développement dans le pays. En plus des activités de développement que les organismes des Nations Unies continueront à exécuter, le Secrétaire général envisage la possibilité qu'avec l'accord du nouveau gouvernement, l'ONU conserve un petit bureau politique à Monrovia pour une courte période dont elle conviendrait avec le nouveau gouvernement et avec l'assentiment du Conseil de sécurité. Cette présence contribuerait à promouvoir la stabilité au Libéria pendant que le gouvernement élu consoliderait son autorité et assumerait ses responsabilités.
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