CD/G/357

CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT : LES ÉTATS-UNIS LANCENT UN APPEL POUR LA NOMINATION D'UN COORDONNATEUR SPÉCIAL SUR LA QUESTION DES MINES TERRESTRES ANTIPERSONNEL

24 juin 1997


Communiqué de Presse
CD/G/357


CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT : LES ÉTATS-UNIS LANCENT UN APPEL POUR LA NOMINATION D'UN COORDONNATEUR SPÉCIAL SUR LA QUESTION DES MINES TERRESTRES ANTIPERSONNEL

19970624 Ils estiment que la Conférence est l'instance la plus appropriée pour des négociations sur cette question.

GENEVE, le 24 juin -- La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, la représentante des États-Unis, qui a souhaité que la Conférence se prononce dès aujourd'hui sur la proposition de nommer un coordonnateur spécial chargé des consultations sur le mandat le plus approprié pour examiner la question des mines terrestres antipersonnel. Les États-Unis estiment que le processus d'Ottawa, dans le cadre duquel une conférence spéciale se tient actuellement à Bruxelles, peut fournir un élan politique à l'effort plus large visant à interdire les mines terrestres antipersonnel. Mais les États-Unis demeurent convaincus que la Conférence du désarmement est l'instance la plus appropriée pour des négociations sur cette question.

Les États-Unis estiment en outre que la suite logique dans les travaux de la Conférence doit être la négociation d'une convention non discriminatoire, multilatérale et effectivement vérifiable interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes nucléaires. La Conférence devrait aussi créer un comité spécial sur la transparence dans les armements, une mesure qui aurait dû être prise depuis longtemps.

Assumant ses fonctions de présidente de la Conférence, Mme Mária Krasnohorská, Représentant permanent de la Slovaquie, a lancé un appel pour que la Conférence sorte de l'impasse dans laquelle elle se trouve en ce qui concerne son programme de travail. Elle a estimé que les progrès sont trop lents, les positions de certaines délégations trop inflexibles et teintées parfois de méfiance. La confiance mutuelle, le pragmatisme et la convergence sur les questions qui unissent devraient l'emporter sur celles qui séparent.

Notant, suite à une intervention du Sri Lanka, que des délégations souhaitent disposer de davantage de temps pour recevoir des instructions de leurs gouvernements, la Présidente a constaté que la Conférence n'était pas en mesure, aujourd'hui, de prendre une décision sur la désignation d'un coordonnateur spécial sur la question des mines terrestres antipersonnel.

Elle a demandé aux délégations de n'épargner aucun effort pour qu'une décision soit jeudi prochain, dernière séance plénière de cette deuxième partie de la session de 1997 de la Conférence avant la reprise de session, le 28 juillet.

La Présidente a en outre indiqué qu'elle poursuivrait ses consultations jusqu'à jeudi pour examiner toutes les propositions relatives au programme de travail afin de trouver une solution avant la fin de la deuxième partie de la session de 1997 de la Conférence du désarmement. Dans sa déclaration, la Présidente a également estimé que la Conférence devait examiner la question de l'élargissement de sa composition et a indiqué qu'elle mènerait des consultations sur la possibilité de nommer un coordonnateur spécial sur la question.

La prochaine séance plénière de la Conférence du désarmement aura lieu jeudi 26 juin 1997, à 10 heures. La deuxième partie de la session de 1997 de la Conférence du désarmement se termine cette semaine.

Déclaration

Mme KATHARINE CRITTENBERGER (États-Unis) a déclaré que la suite logique dans les travaux de la Conférence devait être la négociation d'une convention non discriminatoire, multilatérale et effectivement vérifiable interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs. Elle a souligné que les matières fissiles sont le «goulot d'étranglement» dans la constitution ou l'augmentation des stocks nucléaires. En effet, même un État qui maîtrise la technique de fabrication des armes nucléaires ne pourrait en produire s'il ne disposait pas de matières fissiles.

S'agissant des mines terrestres antipersonnel, Mme Crittenberger a indiqué qu'une délégation de son pays participe, en tant qu'observateur, à la conférence spéciale sur la question qui se tient actuellement à Bruxelles. Les États-Unis estiment que le processus d'Ottawa peut fournir un élan politique utile dans le cadre des efforts plus larges visant à interdire les mines terrestres antipersonnel. Toutefois, les États-Unis demeurent convaincus que la Conférence du désarmement est l'instance la plus appropriée sur le plan pratique pour négocier efficacement une interdiction totale des mines terrestres antipersonnel. Pour débarrasser la terre de ces mines, il faut négocier ici, à la Conférence du désarmement, a estimé la représentante.

Les États-Unis appuient la proposition faite la semaine dernière par l'Australie, qui est très proche de sa proposition du 22 mai, tendant à ce que la Conférence nomme un coordonnateur spécial chargé de mener des consultations sur une interdiction complète des mines terrestres antipersonnel et de présenter un rapport à brève échéance à la Conférence. Les États-Unis lancent un appel pour que cette proposition soit approuvée dans les plus brefs délais et demandent que la décision soit prise aujourd'hui même.

- 3- CD/G/357 24 juin 1997

Selon les États-Unis, la Conférence devrait aussi créer un comité spécial sur la transparence dans les armements, une mesure qui aurait dû être prise depuis longtemps. Mme Crittenberger a suggéré qu'un «Ami du Président» soit nommé pour examiner la question si souvent différée de la demande d'admission d'États observateurs en tant que membres à part entière de la Conférence du désarmement.

La représentante des États-Unis a souhaité que la Conférence sorte de l'impasse dans laquelle elle se trouve en ce qui concerne les prochaines étapes à suivre, estimant qu'elle avait «atteint les limites de la rhétorique et des manoeuvres procédurières». «Il est temps de passer à l'action sur les questions qui sont mûres pour la négociation», a conclu Mme Crittenberger.

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.