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AG/653

COMMISSION SPECIALE PLENIERE : LES INTERVENANTS SOULIGNENT LA NECESSITE D'INTEGRER DAVANTAGE LES IMPERATIFS ECONOMIQUES ET ECOLOGIQUES

24 juin 1997


Communiqué de Presse
AG/653


COMMISSION SPECIALE PLENIERE : LES INTERVENANTS SOULIGNENT LA NECESSITE D'INTEGRER DAVANTAGE LES IMPERATIFS ECONOMIQUES ET ECOLOGIQUES

19970624 La Commission spéciale plénière de la dix-neuvième session extraordinaire de l'Assemblée générale a terminé ce matin sa discussion générale sur l'examen et l'évaluation de la mise en oeuvre d'Action 21. Elle a entendu dans ce cadre le Secrétaire général de l'Organisation pour le développement et la coopération économiques (OCDE) qui a affirmé que les mécanismes des prix, comme l'écotaxe, constituent un des moyens les plus efficaces pour concilier les impératifs économiques et écologiques. Il a souligné que le développement durable s'avèrera impossible sans une amélioration des technologies écologiquement saines. Il revient aux gouvernements de créer une demande en la matière. Pour sa part, la Secrétaire d'Etat de l'Argentine pour les ressources naturelles et le développement durable a insisté sur le caractère complémentaire des différentes conventions ayant trait à l'environnement. Elle a fait valoir l'interaction qui existe entre diversité biologique, commerce, tourisme, transport et agriculture.

La Commission a entendu en outre le Directeur général de l'Organisation internationale des migrations (OIM), le Secrétaire général de l'Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), le Secrétaire général adjoint au Secrétariat du Commonwealth, le Recteur de l'Université des Nations Unies (UNU) et le Secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme. Elle tiendra des consultations officieuses jusqu'au jeudi 26 juin pour finaliser le projet de déclaration politique et le projet de texte de la session extraordinaire.

La prochaine réunion de la Commission sera annoncée dans le Journal.

Discussion générale sur l'examen et l'évaluation de la mise en oeuvre d'Action 21

M. JAMES PURCELL, Directeur de l'Organisation internationale des migrations (OIM), a observé qu'actuellement 140 millions de personnes vivent en dehors de leur pays d'origine. Ces chiffres indiquent l'ampleur de l'immigration qui est due en partie aux catastrophes naturelles, à la pauvreté, et à la dégradation à long terme de l'environnement. Il a indiqué que l'Organisation internationale des migrations a pris pleinement en compte les conclusions d'Action 32 qui recommande d'étudier comment les facteurs environnementaux conjugués aux facteurs socio-économiques jouent un rôle dans les migrations. Il a donné quelques exemples d'activités de l'Organisation dans ce domaine et a cité notamment le projet de recherche sur la dynamique des migrations dans les pays en développement ainsi que les deux séminaires de 1992 et de 1996. Il a indiqué que l'OIM travaille en étroite collaboration avec les Nations Unies et a signé à cet effet, un accord de coopération en juin dernier.

M. JEAN-LOUIS ROY, Agence pour la coopération culturelle et technique (ACCT), a rappelé la première Conférence des ministres francophones chargés de l'environnement qui s'est tenue à Tunis en 1991. A cette occasion, une déclaration et un plan d'action pour le développement durable ont été adoptés. L'Agence pour la Francophonie a, au lendemain de Rio, mis en place un programme courageux de renforcement des capacités nationales, par des actions de formation et d'information et des activités de mobilisation et de transfert d'expertise. Cela porte notamment sur les aspects économique, institutionnel et social de la problématique environnement-développement; la gestion rationnelle des ressources naturelles et énergétiques; la gestion écologiquement rationnelle de l'urbanisation et des établissements humains; et la gestion des aires protégées. Plus récemment, un effort particulier a porté sur la mobilisation des experts francophones dans les débats du Groupe intergouvernemental de travail sur les forêts et dans ceux reliés aux aspects scientifiques et techniques de la diversité biologique.

Le représentant a expliqué que le développement durable sera également cette année au centre des préoccupations du septième Sommet de la Francophonie que le Viet Nam accueillera en novembre prochain. Dans le cadre de cette session extraordinaire de l'Assemblée générale, l'ACCT prend l'engagement de travailler, dans le respect de sa diversité culturelle, à l'affirmation du droit des individus à bénéficier d'un environnement de qualité, à l'exploitation équitable et durable des ressources renouvelables, à la participation des populations au processus de prise de décisions et au partage équitable des fruits du développement entre les pays, les régions et les personnes.

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M. HUMPHREY MAUD, Secrétaire général adjoint au secrétariat du Commonwealth, a estimé que si des progrès ont été réalisés dans l'application d'Action 21, beaucoup reste encore à faire. Il faut reconnaître que les progrès réalisés pour ce qui est du passage à des modes de consommation et de production durables ont été décevants. Il a émis des doutes sur la capacité à mettre en oeuvre les recommandations de la Convention sur les changements climatiques et a souligné l'importance de travailler à la réduction des émissions de gaz à effets de serre. Il a indiqué que les pays pauvres lourdement endettés doivent faire face à de nombreux obstacles dans la mise en oeuvre des recommandations de Rio, et ceci en raison du poids de leur dette et de la baisse du volume de l'aide. Il y a un besoin impérieux sur le terrain pour donner une signification concrète au développement durable, notamment dans le domaine des forêts. Le Directeur a fait état des programmes lancés par le Commonwealth pour promouvoir une bonne pratique en matière de protection de l'environnement. La pratique du consensus au sein du Commonwealth peut certainement aider à la promotion de l'intégration des politiques économiques et politiques et à la recherche de moyens innovants en vue de générer une aide plus durable en faveur des pays en développement.

Mme MARIA JULIA ALSOGARAY, Secrétaire d'Etat aux ressources naturelles et du développement durable de l'Argentine, a dressé le bilan de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique. Elle a indiqué que les ministres avaient fait valoir, à l'époque, la complémentarité entre Action 21, la Convention sur les changements climatiques, la Convention de lutte contre la désertification, et la Convention sur la diversité biologique. Les ministres ont également indiqué que la pauvreté, la guerre, l'instabilité sociale et les niveaux insuffisants des investissements étaient en partie responsables de la réduction de la diversité biologique. Une mise en oeuvre significative de la Convention passe par la paix, la stabilité sociale, la compréhension mutuelle, la coopération technique pour l'apport de ressources financières appropriées.

Il a été souligné que la diversité biologique constitue un élément indispensable au commerce, au tourisme, aux transports et à l'agriculture, ce qui justifie une évaluation générale de son rôle actuel. Indiquant que les connaissances scientifiques en matière de diversité biologique sont faibles, elle a indiqué que les ministres avaient plaidé en faveur de la pleine application des principes de précaution adoptés à Rio. Mme Alsogaray a estimé que la coopération aux niveaux national et régional était indispensable, étant donné que de nombreuses espèces migrent sans se préoccuper des frontières nationales.

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M. HEITOR GURGULINO DE SOUZA, Recteur de l'Université des Nations Unies, a déclaré que l'essentiel des activités de l'Université en matière de développement durable s'est concentré sur les systèmes interactifs des hautes et basses terres; des études sur les interactions climatiques, biologiques et humaines dans les milieux tropicaux humides; et des systèmes et politiques énergétiques intégrées. L'Université a lancé un programme qui traite des ressources naturelles, de la productivité et de la durabilité. L'Université a joué un rôle actif dans le processus préparatoire de Rio, a rappelé M. Gurgulino de Souza. Les universitaires ont travaillé sur les évaluations économiques de la mise en oeuvre d'Action 21 et l'équipe de l'Université travaillant sur le programme d'écologie des régions montagneuses et du développement durable a été à l'origine du chapitre d'Action 21, relatif au développement durable des régions montagneuses. A la suite du Sommet de Rio, l'Université a initié un certain nombre d'activités pour renforcer son travail en matière de développement durable. Une équipe consultative de haut niveau a été mise en place pour préparer un rapport sur les directives générales. Le Recteur de l'Université des Nations Unies a indiqué qu'un catalogue des récentes publications de l'UNU sur les questions de l'environnement est à la disposition du public.

M. FRANCESCO FRANGIALLI, Secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme, a estimé que le développement stable et incontournable du tourisme justifie la mise ne oeuvre urgente des recommandations du Sommet de Rio. Les impacts négatifs du tourisme tels que l'exploitation sexuelle des enfants, la dégradation des monuments touristiques ou la prostitution sont malheureusement toujours d'actualité. Bien géré et convenablement planifié, le tourisme est le meilleur ami de l'environnement. Convenablement orienté dans son développement, le tourisme peut réduire considérablement son impact sur l'environnement et peut jouer un rôle de promotion de la pêche et de l'agriculture. Cette approche équilibrée a toujours été celle de l'Organisation mondiale du tourisme. L'Organisation a renforcé son aide aux décideurs locaux et a entrepris de mesurer la relation qui existe entre tourisme et environnement. Il est indispensable aujourd'hui, compte tenu de l'importance économique sociale et culturelle du tourisme, de garantir le développement durable du tourisme.

M. DONALD JOHNSTON, Secrétaire général de l'Organisation pour le développement et la coopération économiques (OCDE), a observé que les analyses de l'OCDE montrent que la mondialisation de l'économie peut avoir un effet positif sur l'environnement mondial. Dans de nombreux domaines, toutefois, les politiques nécessiteront des accords multilatéraux. Les récentes études montrent que les mécanismes des prix, comme l'écotaxe, figurent parmi les instruments les plus puissants pour assurer une meilleure intégration des politiques économiques et environnementales. La réduction des subsides et la réforme des systèmes de taxation, en particulier dans les domaines de

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l'énergie, du transport et de l'agriculture, peuvent non seulement générer des bénéfices en matière d'environnement mais également en matière économique. Le représentant a indiqué que l'OCDE a mis en place un cadre de politiques et de ressources pour réduire la marginalisation et l'exclusion des pays les moins avancés, tant il est vrai que la mondialisation signifie la participation de tous. Le développement durable, a-t-il ajouté, se révèlera impossible sans une amélioration continue des technologies écologiquement saines pour réduire le niveau de pollution et de la consommation des ressources. Si le secteur privé a un rôle important à jouer en la matière, les gouvernements peuvent créer une demande substantielle de produits "propres" et de la technologie adéquate. Pour mettre en oeuvre Action 21, il convient de mesurer les performances et de savoir à quel point la mondialisation et le développement durable se complètent ou s'opposent. A cet égard, l'OCDE a initié des études sur les performances écologiques et économiques, et sur le développement de la coopération au niveau de ses pays membres et d'autres pays.

M. ROBERT PRIDDLE, Directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie, a indiqué que l'énergie est essentielle au développement, mais elle doit être gérée convenablement pour assurer la durabilité du développement. Pour de nombreux peuples, la question essentielle est d'avoir accès à cette énergie. Une fois cette question réglée, il s'agit de mettre en oeuvre des mesures en vue de minimiser les effets négatifs sur l'environnement. Estimant que les modes de consommation énergétique connaissent une mutation, le Directeur a indiqué que les émissions de CO2 dans les pays en développement sont susceptibles de doubler entre 1990 et 2010, alors que cette augmentation dans les pays de l'OCDE se traduira par une hausse de 20 à 30%. Ce problème général demande des réponses à l'échelle internationale et des actions prioritaires dans le domaine de la coopération internationale en vue d'améliorer l'efficacité de l'énergie à travers la définition de normes énergétiques. Il a plaidé en faveur de l'utilisation accrue de carburants non polluants, d'investissements ainsi que de programmes de recherche durables.

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