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AG/650

POURSUITE DU DEBAT DE HAUT NIVEAU DU SOMMET PLANETE TERREE5 : LES CHEFS D'ETAT, CHEFS DE GOUVERNEMENT ET MINISTRES PRONENT LE RESPECT DU PARTENARIAT DECIDE A RIO

23 juin 1997


Communiqué de Presse
AG/650


POURSUITE DU DEBAT DE HAUT NIVEAU DU SOMMET PLANETE TERRE+5 : LES CHEFS D'ETAT, CHEFS DE GOUVERNEMENT ET MINISTRES PRONENT LE RESPECT DU PARTENARIAT DECIDE A RIO

19970623 La dix-neuvième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à un examen et à une évaluation d'ensemble de la mise en oeuvre d'Action 21, a poursuivi cet après-midi son débat. De nombreux orateurs ont souligné la nécessité de maintenir l'esprit de Rio, en renforçant les partenariats et la coopération internationale. Plusieurs délégations ont insisté sur le fait que la session extraordinaire ne saurait servir à renégocier les importants accords conclus lors de la Conférence de Rio.

L'Assemblée a entendu les déclarations des personnalités suivantes: le Président de la République de Corée, M. Kim Young Sam; le Président de la République du Nicaragua, M. Arnoldo Aleman Lacayo; le Président des Etats fédérés de Micronésie, M. Jacob Nenan; le Vice-Président de la République sud- africaine, M. Thabo Mbeki; le Vice-Président de la République Kirghize, M. Ishembay Aburazakov; le Premier Ministre de la Fédération de Russie, M. Victor S. Chernomyrdin; le Premier Ministre de la République portugaise, M. Antonio Guterres; le Premier Ministre de la Roumanie, M. Victor Ciorbea; le Premier Ministre de la Norvège, M. Thorbjoern Jagland; le Premier Ministre du Danemark, M. Poul Nyrup Rasmussen; le Premier Ministre de l'Irlande, M. John Bruton; et le Premier Ministre de la Belgique, M. Jean-Luc Dehaene.

Les ministres des pays suivants sont également intervenus : le Ministre de l'environnement, des ressources naturelles et de la pêche du Mexique, Mme Julia Carabias; le Ministre de l'environnement et de l'Aménagement du territoire de la Tunisie, M. Mohammed Mehdi Mlika, (qui a donné lecture d'un message du Président de la République M. Zine El Abidine Ben Ali); la Secrétaire à la planification socioéconomique et Directrice générale de l'Agence nationale de développement des Philippines, Mme Cielito Habito; le Ministre de la coopération internationale pour le développement de la Suède, M. Pierre Schori; le Ministre de l'environnement de l'Australie, M. Robert Hill; le Ministre du territoire, de l'environnement et de l'agriculture de Saint-Marin, M. Luciano Ciavatta; et le Vice-Ministre de l'environnement de l'Uruguay, M. Juan Gabito-Zoboli. M. Song Jian, Conseiller d'Etat de la Chine, M. Utula Samana (Papouasie-Nouvelle-Guinée) et M. Abdelkadder Mesdoua (Algérie) ont également participé au débat.

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Au cours de sa prochaine séance, qui aura lieu demain, mardi 24 juin, à 10 heures, l'Assemblée générale devrait entendre les chefs des délégations suivantes : Ukraine, Botswana, Maldives, Monaco, Canada, Suriname, Lituanie, Slovénie, Islande, Costa Rica, Cuba, Guatemala, Bolivie, Mozambique, Nouvelle- Zélande, Jamaïque, Myanmar, Bélarus, Grèce et Suisse. Elle devrait également entendre le Président de la Communauté européenne, une représentante de Survival International, intervenant au nom du groupe principal des populations autochtones et le Directeur de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI).

M. VICTOR CHERNOMYRDIN, Premier Ministre du Gouvernement de la Fédération de Russie : La Fédération de Russie reconnaît les progrès accomplis dans la mise en oeuvre d'Action 21 et des décisions de la Conférence des Nations Unies pour l'environnement et le développement (CNUED). Le concept de développement durable adopté à Rio s'est enrichi lors des réunions des Nations Unies sur la population, les établissements humains, la sécurité alimentaire, le développement social et la promotion du rôle des femmes. Les conventions sur les changements climatiques et la biodiversité nées à Rio sont déjà mises en oeuvre. Pourtant, malgré les efforts considérables qui ont été faits, il n'y a pas eu de progrès tangible dans l'écologie de la planète. Le forum d'aujourd'hui doit donner un nouvel élan à la coopération internationale pour l'environnement. Il faut créer des conditions optimales pour permettre le transfert d'écotechnologies, le financement plus stable des projets pour la sauvegarde de la nature et l'établissement d'une convention sur la conservation et la gestion durable des ressources forestières. Il est crucial d'assurer que les intérêts de tous les groupes de nations soient pris en compte, notamment ceux des pays à économies en transition.

La Fédération de Russie fait de son mieux pour soutenir les efforts de la communauté internationale pour résoudre les problèmes mondiaux prioritaires. Le 8 mai 1996, la Fédération de Russie a adopté une résolution sur l'élaboration d'une stratégie nationale sur le développement durable. Elle remplit ses obligations en ce qui concerne les conventions sur les changements climatiques et la biodiversité. La Russie possède la région du monde la plus étendue en écosystèmes naturels qui servent de réserve pour la stabilité de la biosphère mondiale.

La Fédération de Russie est favorable au Protocole de la Convention- cadre des Nations Unies sur les changements climatiques sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et espère que des mesures importantes seront prises à ce sujet durant la Conférence de Kyoto. La Russie est fermement engagée à observer les principes de la Convention de Vienne et du Protocole de Montréal sur les substances qui réduisent la couche d'ozone et estime qu'il faut renforcer la coopération internationale pour lutter contre ce phénomène d'ozone. La Russie veut pleinement participer à la Convention sur la lutte contre la désertification et attache une grande importance à l'utilisation et à la conservation rationnelle des forêts. La Russie a, à cet égard, adopté cette année le Code pour les forêts de Russie et un ensemble de mesures s'y rapportant. La Fédération de Russie estime qu'il est temps d'engager un processus de négociation pour concevoir un instrument juridique international sur les forêts. Les questions concernant les ressources mondiales en eau douce, la conservation des écosystèmes des océans, le développement des ressources énergétique, des transports écologiquement acceptables, l'urbanisation et la sécurité alimentaire doivent être abordées. La Fédération de Russie approuve les arrangements concernant la distribution des fonctions et des obligations entre la Commission du développement durable, le

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Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et les autres structures consacrées à la protection de l'environnement à l'intérieur et à l'extérieur du système des Nations Unies. Au cours de la réunion du G-8 qui vient de se tenir à Denver a été abordée la question d'assurer à la session extraordinaire le maximum d'efficacité. Le communiqué de Denver reflète la détermination du G-8 qui n'épargnera aucun effort pour assurer aux générations présentes et futures un développement durable.

M. ANTONIO GUTERRES, Premier Ministre du Portugal : les résultats positifs du Sommet de Rio sont notables. Mais, il est tout autant indéniable que le Sommet n'a pas réussi à mettre un terme à la dégradation de l'environnement. Il est grand temps que les conclusions du Sommet entrent en vigueur. Le Portugal a cherché à s'acquitter des engagements pris à Rio en formulant des buts et objectifs concrets permettant de parvenir à un développement durable d'ici à la fin du siècle. A cette fin, le Portugal a notamment créé un Conseil national pour l'environnement et le développement durable, a mis en oeuvre un Plan stratégique pour la gestion et le traitement des déchets et a donné la priorité à la protection de l'environnement. Mais il est important de reconnaître que la mise en oeuvre d'Action 21 est encore déficiente à travers le monde. Dans une grande mesure, cela est dû au manque de ressources des pays les moins avancés pour promouvoir le développement. La réduction de l'Aide publique au développement (APD) en faveur des pays les moins avancés est une tendance préoccupante. Le Portugal est disposé à consacrer le plus tôt possible un pourcentage plus élevé de son PNB à l'APD afin de respecter les objectifs fixés à Rio.

Le Portugal appuie les initiatives de l'Union européenne en ce qui concerne l'eau, l'énergie et l'efficacité écologique. En tant que pays côtier, il attache la plus grande priorité à la question des océans. Ces derniers connaissent une crise majeure qui doit être combattue notamment en changeant les pratiques actuelles de surexploitation des ressources marines, en préservant la diversité biologique marine, et en définissant et en adoptant un code de bonne conduite pour la gestion intégrée des zones côtières. Dans ce contexte, le Portugal suit avec grand intérêt les travaux pertinents de la Commission mondiale indépendante sur les océans qui est présidée par M. Mario Soares. La dernière Exposition universelle de ce siècle, EXPO'98 ouvrira ses portes dans moins d'un an à Lisbonne. Son thème sera l'océan. L'Année internationale des océans sera également célébrée en 1998. Le Portugal s'est engagé en première ligne dans les efforts déployés à l'échelle mondiale en faveur de la protection et de l'utilisation du patrimoine le plus important de la planète, ses océans.

M. VICTOR CIORBEA, Premier ministre de la Roumanie : une fois de plus, l'Organisation des Nations Unies prouve être un forum large et sensible aux grands défis globaux. Le Sommet de Rio a représenté un événement historique, un défi pour les Etats, les organisations internationales et la société

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civile, qui ont été appelés à aborder d'une manière intégrée les problèmes du développement durable. Rien n'a été épargné par la pollution dans la société roumaine et le Programme de réforme du Gouvernement de la Roumanie attache une importance particulière à l'intégration des questions relatives à l'environnement et aux besoins du développement économique. Ce principe a constitué la base de la Stratégie et du Plan national d'action pour la protection de l'environnement et l'emploi durable des ressources, qui comprennent des objectifs prioritaires concernant la restructuration de l'économie et le renouvellement des capacités de production par l'introduction des technologies performantes et non-polluantes. L'intégration de la Roumanie dans les structures de l'OTAN, de l'Union de l'Europe occidentale et de l'OCDE constituerait une modalité certaine pour accélérer l'accomplissement des objectifs d'Action 21.

Cette session doit assurer que l'approche intégrée, la clef du succès de Rio, sera partout appliquée, en vue de garantir un équilibre équitable entre les nécessités économiques, sociales et d'environnement des générations présentes et futures et doit également identifier de nouvelles modalités pratiques pour l'accomplissement des engagements assumés. Si nous pouvons convenir ensemble d'une période pour une nouvelle session dédiée à Rio+10, nous assurerons la continuité du processus lancé en 1992, ainsi que celle des activités générées par ce processus sur les plans national, régional et global. L'application effective au niveau national des objectifs d'Action 21 doit être prioritaire et les actions doivent être concentrées sur les problèmes existants dans les domaines de l'énergie, des transports, de l'agriculture et surtout des forêts, et notamment des négociations pour un instrument juridique international. La Déclaration politique qui sera adoptée lors de la session est appelée à réaffirmer notre volonté politique d'agir dans un esprit de partenariat, avec une plus grande efficacité, en vue de garantir pour les générations futures, un environnement sain et un cadre socio-économique favorable au progrès et à la prospérité de tous.

M. THABO MBEKI, Vice-Président de la République sud-africaine: la mise en oeuvre d'Action 21 nécessite la mobilisation de ressources financières supplémentaires au profit des pays en développement. A cet égard, l'Aide publique au développement (APD) demeure une source majeure de financement. Il convient de rappeler l'engagement pris à Rio visant à consacrer 0,7% du PNB à ce type d'aide. La session extraordinaire doit souligner les relations étroites qui existent entre le commerce et le développement. Dans de nombreuses régions, l'utilisation des ressources en eau est menacée par l'adoption de modes de consommation non durables. Il faut respecter les engagements pris en la matière. A cet égard, les pays de l'Afrique australe ont adopté un programme pour une meilleure utilisation des ressources en eau. Il importe d'établir un partenariat durable, une véritable coopération et un dialogue honnête permettant de relever les défis écologiques et environnementaux à l'approche du 21ème siècle. La Commission du développement

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durable devrait constituer l'instance principale en matière de délibérations sur le dialogue politique relatif au développement durable. Pour sa part, l'Afrique du Sud, est disposée à faire tout son possible pour contribuer à la promotion du développement durable et à la mise en oeuvre des recommandations contenues dans Action 21.

M. THORBJORN JAGLAND, Premier Ministre de la Norvège : Nous devons unir nos forces dans trois domaines afin de nous placer sur la voie du développement durable. Nous devons tout d'abord réitérer notre engagement à combattre la pauvreté, en nous rapprochant de l'objectif fixé il y a longtemps de consacrer 0,7% du PNB à l'aide publique au développement et en encourageant les investissements étrangers privés dans les pays en développement. Il faut ensuite garantir la croissance dans les limites posées par l'environnement. La Norvège a quant à elle développé le concept de production et consommation durables, mais on doit aller plus loin : il faut permettre aux pays en développement de franchir le pas vers une production éco-efficace. Dans ce but, les pays industrialisés doivent offrir leur expérience et transférer leur technologie rationnellement écologique. C'est ce que fait la Norvège, avec l'aide du PNUE et du PNUD. Elle s'apprête aujourd'hui à allouer 15 millions de dollars supplémentaires au financement de tels programmes. Nous avons besoin d'une transition mondiale vers des sources d'énergie moins polluantes. Ce sont les principaux critères qui doivent présider à l'élaboration d'un accord sur le climat que nous devons préparer pour la réunion de Kyoto en décembre.

La région de l'Arctique reste l'une des régions les moins polluées du monde, mais les risques sont réels en raison des substances transportées dans la région. Les gouvernements de la région se mobilisent afin de conserver cet environnement fragile. La concentration des installations militaires fait également peser une menace sur la région. Les négociations en matière de désarmement, en particulier en ce qui concerne l'élimination totale des mines antipersonnel, doit être au centre des préoccupations relatives à l'environnement. Il faudrait étudier, dans le cadre du suivi de cette session, la possibilité d'une taxe internationale sur notre consommation d'énergie. Une organisation mondiale en matière d'environnement est nécessaire afin de travailler au développement durable, et sa mise en place devrait faire partie du processus de réforme des Nations Unies.

M. POUL NYRUP RASMUSSEN, Premier ministre du Danemark : je me joins aux propos exprimés par les Pays-Bas au nom de l'Union européenne et j'ajouterai sans détour que si nous n'entreprenons pas ce qui a besoin d'être mis en oeuvre, ce n'est certainement pas par manque d'informations, car depuis Rio nous avons procédé à plus d'échanges de données que jamais auparavant. Cependant il n'a pas été fait assez et nous n'avons pas satisfait aux objectifs, certes ambitieux mais nullement hors d'atteinte, de Rio. Il faut agir et mettre la lutte contre la pauvreté au premier rang des priorités. Le développement durable ne sera pas atteint sans une mobilisation de toutes les ressources humaines, sans distinction de sexe.

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Aucun être humain ne peut survivre sans eau potable, or plus d'un tiers de la population mondiale n'y a pas accès. Des mesures doivent être prises d'urgence et ce problème doit être l'une des priorités d'Action 21, avec la question énergétique et celle des environnements fragiles, tels les forêts. Le Danemark soutient un renforcement de la Commission du développement durable. Par ailleurs, la mondialisation exige de prendre des mesures politiques permettant de parvenir à nos objectifs. Il faut absolument que les échanges commerciaux soient fondés sur la justice et il faut empêcher que les pays en développement ne deviennent des marchés pour technologies dépassées ou les terres d'accueil de produits dangereux et toxiques. L'engagement le plus important pris à Rio fut, de la part des pays développés, d'accorder 0,7% de leur Produit national brut (PNB) à l'aide publique au développement (APD) en faveur des pays en développement. Le Danemark a atteint cet objectif et consacre en réalité 1% de son PNB à l'APD, ainsi que des ressources supplémentaires destinées au suivi de Rio. Cependant à l'échelle internationale, le niveau de l'APD a baissé depuis Rio. Nous sommes réunis aujourd'hui pour confirmer les engagements pris il y a cinq ans et transformer les promesses en plans d'action. S'il n'est pas possible d'atteindre les objectifs du jour au lendemain, il nous faut renverser la tendance actuelle et rendre à nos engagements toute leur crédibilité.

M. JOHN BRUTON, Premier Ministre de l'Irlande : il y a cinq ans, le Sommet de la Terre de Rio a fixé le développement durable comme un objectif prioritaire de notre époque. Le développement durable concerne le combat contre l'exclusion sociale entre les nations et les communautés, la construction de partenariats entre pays en développement et développés, et la protection de l'environnement. La Conférence de Rio a souligné le lien de la pauvreté et du sous-développement avec la dégradation de l'environnement. L'élimination de la pauvreté est essentielle pour permettre un développement durable. La tâche de cette session extraordinaire n'est pas de renégocier Action 21. Des progrès ont été faits au niveau local, national et international. Pourtant les tendances mondiales de non-durabilité sont évidentes. La moitié de la population mondiale n'a pas accès à l'hygiène de base. Les questions concernant les changements climatiques, la réduction des forêts et des espèces, la dégradation des sols et la désertification sont toujours problématiques. Le partenariat mondial permettant le développement durable est loin d'être une réalité.

Cette conférence doit réaffirmer l'urgence des questions abordées à Rio. La mondialisation peut avoir des effets positifs mais elle peut également diviser davantage les pays. Le nouveau partenariat mondial doit placer la personne humaine au centre des politiques de développement, assurer aux femmes et aux groupes sociaux principaux une place de choix, et respecter le droit des pays en développement à leur politique de développement durable. De nombreux pays en développement, particulièrement les pays d'Afrique, continuent à être marginalisés et en dehors de l'économie mondiale. L'Irlande a augmenté son budget de coopération pour le développement et est déterminée à s'efforcer d'atteindre l'objectif de 0.7% du PNB fixé par les Nations Unies. Le renforcement de la coopération est essentiel. Les pays développés se

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doivent de renforcer la capacité des pays en développement à promouvoir leur propre développement économique. Il faut intensifier les politiques et les actions de conservation et de gestion des ressources naturelles. Les modes de consommation et de production actuels des pays développés ne sont pas durables et portent atteinte à l'environnement.

L'Irlande a pris d'importantes initiatives, individuellement et en coopération avec ses partenaires européens, pour faire du développement durable une réalité. Il y a eu en Irlande des changements dans la législation, les institutions et dans différentes structures. Une stratégie nationale pour le développement durable a été engagée afin d'intégrer l'environnement dans les secteurs clé de l'économie. La session extraordinaire doit renouveler l'urgence du processus de Rio en donnant des perspectives claires à court, moyen et long termes. Il est capital d'établir un partenariat mondial pour le développement durable. Il faut arriver à gérer de façon responsable les ressources naturelles du monde tout en assurant un développement humain pour tous les peuples.

M. KIM YOUNG SAM, Président de la République de Corée : les nombreux et divers progrès que nous avons réalisés depuis Rio ne sont qu'un début. Et nous savons d'expérience, que maintenir un équilibre entre le développement et la protection de l'environnement est une tâche ardue et difficile. En fait, la dégradation de l'environnement planétaire continue à être plus rapide que sa préservation. Par conséquent, les dirigeants du monde doivent renforcer leur volonté politique à oeuvrer grâce à la tenue de cette session extraordinaire de l'Assemblée générale à la protection de l'environnement à l'échelle planétaire. La République de Corée a commencé de bonne foi et concrètement à mettre en oeuvre la Déclaration de Rio qui représente l'engagement de l'humanité à protéger l'environnement au 21ème siècle. Au début de l'année dernière, j'ai proclamé "une vision pour le bien-être écologique". Mon gouvernement a adopté un Programme d'action national conformément à Action 21. En outre, nous espérons que la Corée du Sud et la Corée du Nord coopèreront pour protéger et préserver l'environnement naturel de la Zone démilitarisée qui divise en deux parties la péninsule coréenne. La République de Corée prend également activement part aux pourparlers multinationaux sur l'environnement et s'acquitte de ses obligations dans le cadre des négociations sur les accords environnementaux.

La dégradation de l'environnement planétaire est une question qui ne peut être résolue sans coopération internationale. Dans le contexte de la mondialisation, une telle coopération devrait constituer la première des priorités des nations en vue de favoriser le développement durable. Les pays développés doivent aider financièrement les pays en développement afin d'assurer un développement durable à l'échelle mondiale. La communauté internationale doit accorder une attention spéciale à la promotion du transfert de technologies environnementales. La République de Corée veut appuyer activement la coopération entre les pays de l'Asie du Nord et le Forum de coopération économique de l'Asie et du Pacifique. Il convient d'attirer l'attention de la communauté internationale sur la question de la gestion sûre

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des déchets radioactifs. Dans le Nord de l'Asie, il y a actuellement une tentative de transporter une large quantité de déchets nucléaires d'un pays à un autre. Une telle tentative va à l'encontre de l'esprit de Rio. Afin de garantir notre sécurité environnementale, nous pensons qu'un transport transfrontalier de cette nature ne devrait pas être autorisé et nous espérons que la coopération internationale s'intensifiera afin que ce programme soit annulé au plus tôt. A cet égard, je propose que des mécanismes mondiaux et régionaux soient mis en place pour renforcer la coopération en faveur d'une gestion sûre des déchets radioactifs.

M. JEAN-LUC DEHAENE, Premier Ministre de la Belgique : La Belgique appuie les trois initiatives proposées par l'Union Européenne. A Rio, nous avons adopté le Plan d'Action 21, et nous sommes déterminés à le mettre en oeuvre dans toutes ses dimensions. Nous devons maintenant faire un pas en avant par rapport à Rio, par exemple en entamant le processus de négociation pour une convention globale sur les forêts. La mondialisation présente indéniablement des avantages, mais elle n'est pas un but en soi. Ce qui est en jeu, c'est le bien-être des populations. La mondialisation doit donc s'accompagner de mesures sociales et environnementales qui soient de nature à assurer la pérennité du patrimoine mondial. Mais aucun pays ne saurait, à lui seul, infléchir ce processus de mondialisation économique dans un sens plus respectueux de l'homme et de l'environnement. Nous sommes ainsi appelés à unir nos voix, même si nous adoptons des priorités différentes d'un pays à l'autre.

Je rappelle quatre lignes de force des politiques de développement durable défendues par la Belgique et qui sont d'actualité à tous les niveaux : tout d'abord, nos recherchons une meilleure intégration des travaux de développement durable au sein même de l'élaboration des politiques, en décloisonnant les politiques environnementales, sociales et économiques. En matière de concertation sociale, nous insistons avec l'Union Européenne sur le besoin d'aider les grands groupes sociaux, y compris les ONG, à mettre en oeuvre le plan d'Action 21. En troisième lieu, nous considérons une meilleure coordination des politiques et mesures entre pays voisins et avec nos partenaires commerciaux comme une condition sine qua non de la réalisation d'objectifs ambitieux de développement durable, notamment pour remplir les engagements de la Convention sur le climat. Enfin, la coopération internationale et le meilleur ciblage des politiques publiques d'aide au développement sur les pays les moins avancés est la quatrième grande dimension du suivi de Rio.

M. ARNOLDO ALEMAN LACAYO, Président de la République du Nicaragua : Ce n'est que depuis 1990 que le Nicaragua s'est acheminé vers la paix et la démocratie. En 1996, le peuple a élu le gouvernement actuel, et lui a donné le mandat de mettre en place une Règle de droit qui fasse la promotion du développement durable, dans son intégralité, y compris la justice sociale, la création d'emplois et la lutte contre la pauvreté. Nous avons la volonté politique de remplir cet engagement. Nous souhaitons que le Nicaragua trouve une place définitive dans les courants d'intégration et de mondialisation. A

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mon retour au Nicaragua, un dialogue National va être entamé, afin de trouver des solutions permanentes aux questions les plus sensibles de la vie nationale. C'est la première fois que je m'exprime à cette tribune en tant que Président élu du Nicaragua, et je souhaite réitérer mon engagement et ma volonté de promouvoir le développement durable, tel que prescrit dans Action 21. Un Conseil national du développement durable a été créé au début du mois, un organisme pluraliste qui compte sur la participation de la société civile. J'ai signé le même jour le Décret qui protège juridiquement l'abattage et l'exportation de nos deux bois les plus précieux, l'acajou et le cèdre royal. Nous soutenons avec enthousiasme l'Alliance d'Amérique centrale pour le développement durable, avec nos voisins avec lesquels nous partageons un isthme unique au monde de par la richesse de sa biodiversité. Le gouvernement attache une attention spéciale à l'évaluation de l'impact environnemental des travaux d'infrastructure et des investissements publics et privés. Des normes vont être mises au point pour mettre en oeuvre le Plan national pour une action en matière d'environnement formulé en 1993. Nous nous inquiétons de la réduction de l'aide au développement, et du fait que les pays développés ne remplissent pas les engagements pris lors du Sommet de Rio. Dans nos pays, le poids de la dette extérieure réduit les possibilités d'investir dans le développement durable. Je suis persuadé que le meilleur moyen de renforcer la démocratie dans mon pays est de favoriser la participation de tous les citoyens au processus qui figure dans Action 21.

M. JACOB NENA, Président de la Micronésie : une Commission nationale pour le développement durable a été mise en place qui se réunit régulièrement sous la direction du Président. La Micronésie a adapté ses plans de développement à tous les niveaux pour intégrer les aspects d'une stratégie de gestion nationale de l'environnement. Le gouvernement micronésien oeuvre étroitement avec les institutions des Nations Unies telles que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et en particulier les organisations régionales et sous-régionales. Il a participé dans la limite de ses capacités à la Convention-cadre sur les changements climatiques et à la Convention sur la diversité biologique. En dépit des efforts considérables déployés par les pays de la région Pacifique, il leur est extrêmement difficile d'accéder à l'appui nécessaire à la structure de leur développement afin de réaliser des progrès durables. Le système traditionnel des Nations Unies offre une solution en la matière qui est le "renforcement des capacités nationales".

Toutefois, la capacité de la Micronésie est très restreinte. Il est nécessaire de déterminer si les gouvernements sont réellement engagés en faveur des principes énoncés par Action 21, et si cette Action 21 les encourage vraiment à adopter des approches qui garantiront un avenir durable à toutes les populations du monde. Ceci est un message adressé par un petit pays insulaire en développement aux groupes des Nations Unies qui pendront des décisions à la Conférence de Kyoto et autres instances pour qu'ils adoptent une approche urgente pour les relations entre l'environnement et le développement.

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M. ISHEMBAY ABDURAZAKOV, Vice-Président de la République kirghize : la Conférence de Rio a montré l'importance du lien entre le développement et l'écologie. Des questions telles que la biodiversité, la désertification ont pris davantage d'importance et exigent une solution d'urgence. Il est nécessaire de créer un partenariat mondial efficace. Bon nombre des objectifs fixés à Rio n'ont pas été réalisés. Cependant, il y a eu des progrès certains notamment en ce qui concerne la gestion des montagnes. Cette question est particulièrement importante. Les montagnes couvrent 1/5eme des terres non immergées. Elles font face à des risques écologiques et des catastrophes naturelles. La Commission du développement durable devrait envisager une conférence sur le développement des régions montagneuses. La République kirghize a adopté un nouveau programme de développement axé sur l'homme. Un forum national a eu lieu et une stratégie pour un développement humain durable a été adoptée. Celle-ci souligne la nécessité de surmonter le problème de la pauvreté, de renforcer le rôle des femmes et de protéger l'environnement. L'ensemble de la gamme des questions liées à la sécurité écologique a pu être examiné. Les montagnes sont le centre névralgique de l'Asie centrale. Par ailleurs, il est essentiel de fixer des politiques qui assureront une répartition juste des ressources en eau. En République kirghize, il y a 28 entrepôts de déchets d'uranium qui sont les vestiges de l'ex-Union soviétique. La République kirghize serait reconnaissant à l'Agence internationale de l'énergie atomique d'inclure la question de ces entrepôts dans le programme de sécurité écologique. Il est vital de réaliser les objectifs d'Action 21. La communauté internationale se doit d'offrir aux générations à venir un environnement sain.

MME JULIA CARABIAS, Ministre de l'environnement, des ressources naturelles et de la pêche du Mexique : les principes, les engagements et les accords acceptés lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, à Rio, n'ont pas réussi à infléchir, et plus encore à inverser, la tendance à la détérioration de l'environnement et à l'appauvrissement. La présente Session extraordinaire revêt une importance particulière car la présence des chefs d'Etat et de gouvernement permet de réaffirmer les principes du développement durable et d'Action 21. Mais la polarisation entre pays développés et pays en développement s'est maintenue dans les diverses négociations en vue de parvenir à un déployer durable. Les premiers tentent de retarder l'entrée en vigueur de certaines mesures contraignantes et les seconds font face à une tension croissante entre l'intensité des efforts nécessaires à la transformation et l'étroitesse des ressources disponibles. Le Mexique réaffirme le principe établi à Rio d'une responsabilité commune mais différenciée, qui concrètement oblige tous les pays à développer les plus grands efforts en faveur du changement dans la limite de leurs capacités respectives. Plusieurs pays en développement ont réalisé des progrès substantiels grâce à des changements organisationnels d'envergure, fondés notamment sur la participation sociale. Au sein du système des Nations Unies, il convient d'identifier les obstacles à de plus grands progrès, à commencer par le manque de coopération internationale, le manque de coordination et la trop grande diversité des programmes d'action. A

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cet égard, le Conseil économique et social, la Commission du développement durable et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) sont des organes essentiels.

Par ailleurs, les différentes conventions signées n'ont pas encore permis d'atteindre la synergie nécessaire et pour certains plans d'actions, l'objectif premier semble perdu. En outre, l'absence de caractère contraignant des engagements pris par les pays développés est un obstacle supplémentaire à l'efficacité des efforts entrepris. Il faut établir de nouveaux mécanismes de coopération, fondés sur l'intégration de tous les problèmes, la régionalisation et la participation. Ainsi la Commission du développement durable doit intégrer une dimension environnementale en considérant les problèmes économiques et sociaux et le PNUE doit se pencher à la fois sur les questions de l'environnement terrestre et celles de l'environnement marin et atmosphérique. Cette tâche gigantesque demande des ressources financières supplémentaires ainsi qu'une participation accrue des organisations indépendantes, car gouvernements et sociétés se partagent la responsabilité. Par ailleurs, un degré plus grand d'intégration bénéficierait à la réforme du système des Nations Unies et permettrait d'améliorer son efficacité sans inconvénients, notamment, pour les programmes de lutte contre la pauvreté. Une commission du développement durable, évitant les double emplois, facilitant le dialogue entre les pays et aidée par un PNUE renforcé, pourrait constituer le prototype d'une nouvelle génération de mécanismes en faveur du développement durable et pourrait contribuer à l'élimination de la pauvreté. Il faut sans tarder faire de réels progrès et définir des stratégies, des priorités, des objectifs quantitatifs et qualitatifs, les ressources nécessaires, les calendriers et les mécanismes de suivi.

M. MOHAMMED MEHDI MLIKA, Ministre de l'environnement et de l'aménagement du territoire de la Tunisie, donnant lecture d'un message du Président de la République, M. Zin El Abidine Ben Ali : la Tunisie n'a épargné aucun effort pour s'acquitter de ses responsabilités et contribuer grandement et efficacement à la préservation de l'environnement aux niveaux national, régional et international, conformément aux résolutions adoptées lors de la Conférence de Rio et aux dispositions d'Action 21. Notre pays a ratifié toutes les conventions internationales qui ont été conclues dans ce domaine. Nous avons créé une Commission nationale pour le développement durable, qui regroupe tous les secteurs du développement et grâce à cette Commission nous avons confirmé l'Action 21 tunisienne en associant tous les partenaires sociaux à cet effort et en optant pour une action concertée et un dialogue national. Ce programme cohérent constitue une des bases de notre neuvième plan national pour le développement économique et social et confirme la complémentarité des efforts déployés en ce domaine à l'échelle nationale et locale.

Nous avons créé un Observatoire de l'environnement en coopération avec le PNUD ainsi qu'une Agence pour le développement et la protection côtière et un Centre international des technologies environnementales. Au cours de la

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Conférence euroméditerranéenne organisée à Tunis, à l'initiative de la Tunisie, une Action 21 méditerranéeene a été mise en place et une Commission méditerranéenne du développement durable a été créée, ce qui a permis de réviser l'Accord de Barcelone et de développer un plan d'action régional. La Tunisie espère que la session extraordinaire sera l'occasion d'étudier de façon approfondie les moyens pratiques et les mécanismes permettant de revitaliser un partenariat efficace et de mobiliser de nouvelles ressources financières pour soutenir les programmes de développement durable dans les pays en développement, conformément aux engagements pris lors de la Conférence de Rio. Pour résoudre le problème de l'endettement des pays en développement il importe de renforcer les efforts déployés en matière de protection de l'environnement. La Tunisie exhorte les pays créanciers à transformer leurs créances en projets de financement de protection de l'environnement, afin de favoriser le développement durable dans les différentes régions du monde.

M. CIELITO F. HABITO, Secrétaire pour la planification socio-économique et Directeur général de l'Autorité nationale pour le développement économique des Philippines : En septembre 1992, à peine deux mois après le Sommet de Rio, le Président Fidel V. Ramos nouvellement élu a créé le Conseil des Philippines pour le développement durable. De nombreux cercles internationaux ont reconnu que les Philippines étaient un pays exemplaire en ce qui concerne le développement durable. Les Philippines ont mis en place des mécanismes pour financer les efforts concernant le développement durable. Le Gouvernement et la société civile des Philippines ont soutenu ensemble le développement durable aux niveaux national et international. Les Philippines ont élaboré une législation sur le développement durable et ont établi un inventaire des ressources naturelles. Les Philippines ont adopté, en septembre 1996, leur Action 21 national et ont commencé à le mettre en oeuvre aux niveaux local et régional. Des programmes ont été mis en place pour protéger la mer, les zones côtières et les forêts de la pollution et pour empêcher la dégradation de l'environnement.

La stratégie du Président Ramos d'ouvrir l'économie a entraîné un nouveau dynamisme dans l'économie nationale qui s'est manifesté par une accélération de l'augmentation du PNB des Philippines. Cependant, les Philippines ont renoncé à plusieurs propositions d'investisseurs et ont fermé plusieurs installations dans le but de protéger l'environnement. Les Philippines ne veulent pas suivre la formule "développez-vous maintenant, nettoyez plus tard". Nous préférons procéder avec précaution et modération. C'est-à-dire que nous essayons de développer notre économie sans produire les déchets des pays qui se sont industrialisé à un rythme trop rapide. Le développement durable ne peut pas être atteint par les gouvernements seuls ou par la société civile sans l'appui des gouvernements. Un partenariat réel est nécessaire. Il est essentiel que les gouvernements travaillent directement avec la société civile afin que des progrès dans la mise en oeuvre d'Action 21 puissent être faits. Sans un tel partenariat les efforts pour arriver à un développement durable finiront par échouer.

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M. PIERRE SCHORI, Vice-Ministre des affaires étrangères et Ministre de la coopération pour le développement international de la Suède : un effort sans précédent de la part de la société civile, tout autour de la planète, fait progresser le processus de Rio. Les représentants des gouvernements, présents aujourd'hui, sont ainsi dans l'obligation de ne pas décevoir cet élan. Mais jamais auparavant tant d'enfants sont nés dans la pauvreté et jamais auparavant les inégalités entre nations et en leur propre sein n'ont été aussi frappantes, c'est pourquoi le vieux slogan "Penser de manière globale, agir au niveau local" est plus justifié que jamais. En Suède, l'ensemble des 288 municipalités s'attachent à mettre en oeuvre localement des programmes d'Action 21. Les enfants et la communauté suédoise tout entière sont impliqués. Mais l'amélioration de l'environnement et le développement durable sont également des problèmes d'ordre régional et c'est dans cet esprit que les Gouvernements de la mer baltique ont lancé un projet nommé "Baltique 21".

C'est la pauvreté qui est aujourd'hui l'ennemi de la paix et la lutte pour son élimination, menée par les pays pauvres eux-mêmes, doit être soutenue par un système international fort, disposant de ressources financières accrues. Alors que le Sommet de Rio a reconnu la nécessité pour les pays industrialisés, de consacrer 0,7% de leur PNB à l'aide publique au développement (APD), le pourcentage atteint aujourd'hui son niveau le plus bas. L'APD, même si elle ne saurait constituer une réponse en soi, est indispensable en matière environnementale. Les questions environnementales doivent, par ailleurs, pénétrer l'ensemble des aspects de la coopération en faveur du développement. La Suède s'apprête à accorder 10 millions de dollars supplémentaires pour le développement, notamment en faveur de programmes particulièrement dirigés vers les femmes. Les activités militaires sont également dommageables à l'environnement et la Suède souhaite que les autorités responsables accordent une plus grande importance aux opérations de suivi définies dans ce domaine, notamment par la Conférence des Nations Unies pour l'Environnement et le Développement (CNUED).

Par ailleurs, les modes de consommation et de production doivent être fondés sur la notion de durabilité. Les pays industrialisés ont, à cet égard, une responsabilité claire, ils doivent montrer la voie et apprendre à produire plus en utilisant moins de ressources en énergie. Nous n'atteindrons les objectifs de Rio que si nous changeons radicalement la manière dont nous coopérons et parvenons à unir la communauté internationale autour d'"Une stratégie pour le futur", fondée sur la sécurité et la solidarité. C'est pourquoi la Suède demande au Secrétaire général de préparer un rapport complet sur les stratégies en faveur du développement durable qui pourra faire l'objet d'une analyse attentive de l'Assemblée générale en l'an 2000, car c'est aujourd'hui que nous devons trouver des solutions pour les générations futures.

M. ROBERT HILL, Ministre de l'environnement de l'Australie : l'action qui doit garantir un développement durable exigera des investissements

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importants. A cet égard, le gouvernement australien reconnaît qu'il incombe aux pays développés d'encourager le développement durable dans les pays en développement. Pour que le développement soit durable, il faudrait maximiser les avantages humains et les avantages écologiques; les politiques économiques devraient donc être harmonisées avec les objectifs environnementaux et sociaux. On ne peut répondre de façon appropriée aux questions de la désertification, de la pollution des océans et de l'extinction des espèces si l'on ne prend pas, en même temps, des mesures urgentes pour réduire la pauvreté. On ne peut non plus réduire la pauvreté à long terme sans protéger les acquis environnementaux. Tout en ayant un rôle important à jouer pour appuyer les actions nationales visant la réduction de la pauvreté et la réalisation d'un développement durable, l'aide doit également servir de catalyseur pour aider les pays à adopter des politiques économiques et sociales qui faciliteraient les investissements privés et les échanges commerciaux. La stabilité sociale reposant sur les libertés démocratiques et une bonne gestion des affaires publiques sont un élément crucial à l'égard de la confiance qui étaie les investissements en capital physique et humain.

L'action qui sera prise dans les cinq prochaines années doit donc chercher à renforcer la capacité pour les capitaux du secteur privé de promouvoir le développement durable. Le rôle de la politique économique est particulièrement important pour encourager le développement durable. L'Australie continue de prendre des mesures novatrices pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, notamment par la mise en oeuvre d'un programme de coopération avec l'industrie et la réforme de ses marchés d'électricité et de gaz. L'Accord qui sera conclu à la Conférence de Kyoto à la fin de cette année devra tenir compte des circonstances propres à chaque pays, des coûts et des moyens disponibles pour limiter les émissions de gaz à effet de serre afin de déterminer un objectif équitable pour chaque Etat participant. Concernant les forêts, l'Australie estime que tout accord international doit prévoir un régime global et adéquat des zones protégées, une utilisation durable des ressources forestières et un mécanisme transparent et responsable pour mesurer les progrès réalisés par les gouvernements face aux objectifs du groupe intergouvernemental d'experts sur les forêts. S'agissant des océans, l'Australie est le pays hôte du secrétariat pour l'Initiative internationale en faveur des récifs de corail et joue un rôle important dans d'autres instances pour promouvoir la protection et l'utilisation durable des ressources des océans dans la région. La gestion de ces ressources serait très efficace dans le contexte d'une politiques globale et intégrée des océans fondée sur le développement durable et les principes d'utilisation multiple.

M. LUCIANO CIAVATTA, Ministre du territoire, de l'environnement et de l'agriculture de Saint-Marin : en cette grande occasion, la République de Saint-Marin souhaite réitérer son total engagement en faveur des principes énoncés lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNED), tenue à Rio, en juin 1992. Dans de nombreux cas, les dirigeants du monde partagent l'idée selon laquelle la mondialisation de l'économie, la croissance économique et les besoins d'une société moderne

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doivent tenir compte des contraintes environnementales qui constituent la base de notre écosystème. Il serait inconcevable d'arrêter le développement humain. Pour autant, ce développement doit être moins destructif et plus responsable. Il convient d'adopter de nouveaux modes de production, de réduire l'exploitation des ressources naturelles et de diminuer la production de déchets toxiques et la pollution. La satisfaction des besoins des générations actuelles ne doit pas se faire au détriment de celle des générations futures. Le gouvernement que je représente aujourd'hui réaffirme la validité des documents importants adoptés à Rio. La population de Saint-Marin, qui est devenue plus consciente des menaces et des conséquences des dommages causés à notre environnement commun, souhaite partager son expérience avec de plus grands pays.

M. SONG JIAN, Conseiller d'Etat de la Chine : des efforts considérables ont été déployés par le Gouvernement chinois en matière démographique, industrielle et écologique. Toutefois, en tant que pays en développement, la Chine continue de faire face à des défis importants pour réaliser son développement durable. La Chine contribuera de façon considérable à la protection de l'environnement et au développement économique mondiaux en gérant bien ses problèmes. En dépit des progrès importants réalisés au cours de ces cinq dernières années, il subsiste un écart considérable entre ce qui a été accompli et ce qui doit contribuer à la réalisation d'un développement durable mondial. Des ressources financières et le transfert de technologies propres aux pays en développement sont la clé de toute évolution dans la coopération internationale en matière de développement et d'environnement. A ce jour, la plupart des pays industriels ne se sont pas acquittés de leurs engagements. Le taux de leur aide publique au développement par rapport à leur produit national est tombé à son niveau le plus faible en 25 ans. Ce qui inquiète le plus est que certains pays développés défendent une nouvelle politique protectionniste en matière commerciale sous le prétexte de protéger l'environnement. Ces mesures ont un impact très négatif sur l'environnement nécessaire au développement durable des pays en développement. Dans le processus de mise en oeuvre d'Action 21, de nouveaux déséquilibres sont apparus, mettant l'accent sur l'environnement au détriment du développement ou sur les questions sectorielles plutôt que sur les questions intersectorielles. La pleine mise en oeuvre de la notion de protection de l'environnement et la réduction du fossé qui existe entre les engagements et les mesures prises, devraient être au centre des discussions de la présente session extraordinaire et la clé de la promotion d'une coopération internationale en matière de développement et d'environnement au 21ème siècle. Tous les pays, en particulier les pays développés, devraient participer activement à la coopération internationale et non pas se limiter seulement à leurs propres intérêts. Pour la Chine, la science et la technologie, en tant que patrimoine commun de l'humanité, constituent la base même de l'amélioration des modes de production et de consommation et de la réalisation d'un développement durable. Les acteurs de la communauté internationale devrait déployer des efforts conjoints pour étendre le développement et l'application de la science et de la technologie au profit de l'environnement et du développement par des moyens souples et diversifiés de coopération. Il faudrait également créer des

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conditions favorables pour le développement économique et la protection de l'environnement des pays en développement afin qu'ils puissent renforcer leur capacité nationale pour le développement par l'augmentation des échanges commerciaux et des ressources financières externes.

M. JUAN GABITO-ZOBOLI, Vice-Ministre de l'environnement de l'Uruguay : la prise de conscience sur l'environnement a augmenté et occupe une place prioritaire. Cependant, les efforts entrepris n'ont pas été suffisants pour inverser les tendances négatives, notamment en ce qui concerne les changements climatiques, l'épuisement des ressources naturelles et la perte de la biodiversité. L'Uruguay reconnaît la valeur écologique de la paix et soutient les efforts des Nations Unies et des pays ayant une force militaire pour dénucléariser, désarmer, déminer et neutraliser les conflits. La guerre est la plus grande menace pour l'homme et l'environnement. Contrairement à toute attente, les ressources allouées précédemment aux armemements n'ont pas été consacrées à des buts pacifiques. La tendance mondiale permet de montrer qu'il y a un parallélisme entre les politiques macroéconomiques, les capacités d'investissement et la protection de l'environnement.

Il existe de profonds déséquilibres sociaux. On ne peut pas dissocier la lutte pour la protection de l'environnement des efforts pour éliminer la pauvreté et les injustices sociales. Tant qu'il y aura des situations de désintégration sociale il ne pourra y avoir développement durable. Chaque pays doit être conscient des incidences régionales de ses entreprises dont les actions peuvent toucher des écosystèmes partagés. L'Uruguay est particulièrement préoccupé par le transport transfrontière des déchets dangereux, notamment le transport des déchets radioactifs. Il est nécessaire de réaffirmer une volonté politique, individuelle et des entreprises et de trouver des stratégies mondiales. Le renforcement de la coopération Nord-Sud et Sud-Sud semble de plus en plus être indispensable. L'Uruguay est préoccupé par le fait que les objectifs fixés d'accorder 0.7% du PNB à l'aide publique au développement ne sont pas respectés. L'Uruguay estime que les pays développés ont une responsabilité essentielle en ce qui concerne la réduction des gaz à effet de serre. Il est nécessaire de trouver une manière d'optimiser les politiques de développement. L'Uruguay estime que les changements recherchés ne peuvent être réalisés que dans des régimes politiques qui respectent pleinement les principes de la démocratie et les droits individuels et sociaux de l'homme.

M. UTULA SAMANA, (Papouasie-Nouvelle-Guinée) : en ce moment charnière de l'Histoire, nous sommes encore tenus de maintenir l'esprit de partenariat développé à Rio et d'adhérer au principe d'une "responsabilité commune mais différenciée" . Il faut continuer de prendre des actions fermes et responsables pour réduire les modes de consommation et de production non durables, freiner la dégradation de l'environnement, éliminer la pauvreté et rétablir l'équilibre environnemental fragile, dont la viabilité de l'humanité entière dépend. Cependant cet examen à mi-parcours soulève de nombreux doutes

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et interrogations quant à notre capacité à travailler ensemble et à atteindre les objectifs du développement durable. L'esprit de partenariat continue en effet d'être mis à mal par des décisions unilatérales ne se souciant que du court terme.

Malgré des ressources limitées, le Gouvernement de la Papouasie- Nouvelle-Guinée a pris des mesures importantes pour établir des politiques nationales et des programmes visant à guider et à encourager tous les secteurs de la communauté nationale à agir en faveur du développement durable, aux niveaux local et régional. C'est ainsi que nous avons oeuvré en faveur de l'interdiction du transport des produits toxiques dans la région du Pacifique et adopté des mesures strictes et des politiques de conservation au sein d'une zone économique exclusive. Des lois ont été proclamées afin de satisfaire aux normes internationales et un Code de conduite sur les forêts tropicales a également été adopté, en accord avec d'autres pays de Mélanésie. En tant que membre de l'Alliance des petits Etats insulaires, nous sommes préoccupés du manque de progrès intervenu sur la question des changements climatiques et de la poursuite des activités d'un certain type d'industries qui s'opposent à résoudre le grave problème de la montée du niveau des mers. C'est pourquoi nous soutenons fermement le Protocole des petits Etats insulaires en faveur d'une réduction des émission de carbone et autres gaz à effet de serre. Dans le domaine de l'environnement le droit international joue un rôle majeur, à condition que les principes de précaution et d'avertissement préalable soient respectés.

La poursuite de ces efforts demande des ressources financières accrues ainsi qu'une meilleure assistance technique, qui constituent les deux questions les plus aiguës de cette Session extraordinaire. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur les forêts a, quant à lui, réalisé de grands progrès en élaborant les Principes sur les forêts et un Programme d'action d'envergure internationale. Toutefois, nous ne sommes pas convaincus que la gestion durable et la conservation de toutes les ressources forestières soient assurées. Il est impératif que cette Session extraordinaire soit l'occasion de tirer les enseignements du passé et d'avancer vers une plus grande mobilisation des ressources techniques et financières au niveau national et international afin d'atteindre les objectifs d'Action 21.

M. ABDELKADER MESDOUA, (Algérie) : cinq ans après Rio, on peut observer que si certains progrès ont été enregistrés concernant quelques chapitres d'Action 21, beaucoup reste encore à faire et avec une urgence prononcée. La globalisation accélérée de l'économie mondiale est porteuse d'opportunités réelles mais, dans le même temps, elle engendre de grandes incertitudes et de nouveaux défis pour les pays en développement. Les grands espoirs fondés en 1992 sur le partenariat mondial et la coopération internationale comme des instruments de choix pour la réalisation du développement durable de tous les pays se sont avérés difficiles à concrétiser. Cinq ans après Rio, force est de constater que, dans l'ensemble, les engagements pris par les pays développés n'ont pas été honorés. L'Aide publique au développement connaît

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toujours un déclin et le transfert de technologies demeure encore un objectif hors d'atteinte. Face à cette situation, le secteur privé et les investissements directs étrangers sont présentés de plus en plus comme des recours nécessaires et indispensables. De plus, on assiste à une tendance de certains pays développés à vouloir perpétrer des schémas de consommation et de production pourtant reconnus comme étant non durables. La Conférence de Rio avait consacré le principe des responsabilités communes mais différenciées comme base de l'action de la communauté internationale. Toutefois, ce principe semble tarder à produire l'effet escompté.

Les pays du Sud ont consenti d'importants sacrifices pour apporter leur contribution à l'effort universel de protection de l'environnement et de promotion du développement durable. A l'instar d'autres pays, l'Algérie s'est attelée à apporter sa contribution à la mise en oeuvre d'Action 21. L'Algérie s'est doté notamment d'un Haut Conseil de l'environnement et du développement durable et s'emploie à promouvoir une politique de développement durable alliant la protection de l'environnement, l'utilisation durable des ressources naturelles et un développement économique et social équilibré. Les actions sont entreprises avec la participation de plus en plus active de la société civile. Pour l'Algérie, le principe des responsabilités communes mais différenciées revêt la plus haute importance. Les engagements du Nord en termes de ressources financières autant que de transfert de technologies devraient se traduire en actes concrets et mesurables. La Commission du développement durable devrait adopter une approche plus équilibrée du développement durable et le Fonds pour l'environnement mondial devrait voir ses ressources substantiellement accrues. L'Algérie appelle à une implication beaucoup plus grande des institutions financières. En ce qui concerne le Programme des Nations Unies pour l'environnement, il mérite d'être doté des moyens nécessaires pour s'acquitter de ses multiples tâches au service de l'environnement mondial. La réforme et la restructuration en cours du système des Nations Unies devraient permettre de renforcer celui-ci dans son rôle d'instrument irremplaçable de la coopération internationale pour le développement au sens large.

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