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CNUCED/G/208

ASIE DE L'OUEST : FIN DU BOOM DE L'INVESTISSEMENT DANS LE PETROLE AU PROFIT DU SECTEUR MANUFACTURIER ET DES SERVICES

3 juin 1997


Communiqué de Presse
CNUCED/G/208


ASIE DE L'OUEST : FIN DU BOOM DE L'INVESTISSEMENT DANS LE PETROLE AU PROFIT DU SECTEUR MANUFACTURIER ET DES SERVICES

19970603 GENEVE, le 27 mai -- La provenance et la composition sectorielle de l’investissement étranger direct (IED) en Asie de l’Ouest change : délaissant le secteur pétrolier, ces investissements se tournent vers le secteur manufacturier et les services. C’est ce que montre le World Investment Directory : Volume VI, West Asia que la CNUCED publie aujourd’hui.

Après avoir atteint un niveau record au début des années 1980, la part de l’Asie de l’Ouest dans les flux mondiaux d’IED a fortement décliné pour se stabiliser à un très faible niveau : moins de 1%. Au cours de la dernière décennie, cette part n’a guère changé. Ce déclin est surtout imputable à la diminution des investissements en Arabie saoudite, qui sont passés d’une moyenne de 5 milliards de dollars par an entre 1982-1985 à seulement 700 millions de dollars de 1990 à 1995.

Cette chute montre que l’IED dans le pétrole perd de l’importance . Récemment, l’IED dans les économies non pétrolières (Chypre, Israël, Jordanie, Liban, Territoires sous Autorité palestinienne, République arabe syrienne et Yémen) a augmenté plus rapidement que dans les pays producteurs de pétrole : Bahreïn, République islamique d’Iran, Iraq, Koweit, Oman, Qatar, Arabie saoudite, Emirats arabes unis (voir tableau 1 en annexe).

Au début des années 1980, les pays producteurs absorbaient plus de 96% du total des entrés de capitaux dans la région. Fin des années 1980, cette part était tombée à 67%. Au milieu des années 90, les flux en Asie de l’Ouest étaient presque également répartis entre les deux groupes de pays. Ainsi, Israël, qui relève des économies non pétrolières, est devenu un important pays d’accueil.

Le World Investment Directory : West Asia, qui ne paraît qu’en anglais, est le dernier volume d’une série de six consacrés à l’analyse des flux d’IED au niveau régional. Il fournit des données sur les entrées, les sorties et l’encours d’IED, sur l’importance de ces investissements pour les économies, ainsi que sur les sociétés transnationales les plus importantes des 15 pays d’Asie de l’Ouest. Il décrit en outre les tendances de l’IED dans cette région.

L’importance croissante prise par les économies non pétrolières révèle celle de l’IED dans le secteur manufacturier et dans les services. Dans ces économies, la majeure partie des investissements va dans les services. En Israël, la moitié des entrées d’IED est concentrée dans les industries de biens électroniques, électriques et mécaniques. Dans les économies pétrolières, le pétrole continue d’attirer la plus grande part des investissements. A titre d’exemple, à Oman 84% des IED sont allés dans l’industrie pétrolière contre plus de 95% au début des années 90.

La provenance des IED en Asie de l’Ouest est marquée par des caractéristiques historiques. Traditionnellement, on accordait un traitement spécial aux capitaux arabes afin d’encourager les investissements arabes. Cependant, ces dernières années, des investisseurs étrangers de pays développés sont devenus actifs dans cette région : leurs investissements combinés ont doublé dans les années 90 par rapport aux années 80 et 70. La France et le Royaume-Uni sont les pays qui investissent le plus activement. Bien qu’ayant des relations moins étroites avec la plupart des pays de la région (à l’exception de l’Iran), l’Allemagne est désormais beaucoup plus présente. Le pétrole et d’autres ressources naturelles de la région attirent de plus en plus les investisseurs japonais.

Dans certains pays d’Asie de l’Ouest, l’IED arabe ne bénéficie plus d’un traitement spécial. La Jordanie, par exemple, traite désormais les investisseurs arabes et étrangers de la même façon (en 1995, la loi 10 de Jordanie a abrogé la loi de 1992 qui régissait les investissements arabes et étrangers distinguant les uns des autres.

Depuis peu, les pays d’Asie de l’Ouest on décidé d’améliorer leur image auprès des investisseurs étrangers. Bien que la libéralisation des régimes d’investissement soit plus lente en Asie de l’Ouest que dans d’autres régions du monde, des agences de promotion de l’investissement ont été créées afin d’accueillir et de guider les investisseurs potentiels au travers de processus d’approbation. A cet égard, on peut notamment citer les Autorités du yémen et de Palestine. Bon nombre de ces agences ont également autorité pour approuver et contrôler des projets d’investissement.

Bien que les pays de cette région soient économiquement très liés et que les relations commerciales entre les Etats du Conseil de coopération du Golfe soient très puissantes, ils ont conclu très peu d’accords entre eux en matière d‘investissement. En août 1996, sur 109 accords bilatéraux visant à promouvoir et protéger l’IED (tableau 3), il n’y avait que 9 accords intrarégionaux .

D’ordinaire, l’essentiel de l’IED en provenance de l’Asie de l’Ouest va aux pays de la région. Israël fait figure d’exception. Les IED israéliens, qui ont nettement augmenté au cours des années 90, sont répartis entre les Etats-Unis et l’Europe de l’Ouest.

Bien que les sociétés transnationales d’Asie de l’Ouest investissent surtout dans le pétrole des pays voisins, certains investissements vont également dans le secteur financier (tableau 4). Autrefois, centre financier de la région, le Liban investit considérablement dans le secteur financier d’autres pays.

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- 3- CNUCED/G/208 3 juin 1997

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