En cours au Siège de l'ONU

ENV/DEV/409

LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE EXAMINE LES INITIATIVES REGIONALES POUR LA MISE EN OEUVRE DE L'ACTION 21

11 avril 1997


Communiqué de Presse
ENV/DEV/409


LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE EXAMINE LES INITIATIVES REGIONALES POUR LA MISE EN OEUVRE DE L'ACTION 21

19970411 La Commission du développement durable a entamé ce matin l'examen des préparatifs de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à un examen et à une évaluation d'ensemble de la mise en oeuvre de l'Action 21. A ce titre, la Commission a été informée des différentes initiatives prises au niveau régional en application de l'Action 21, ainsi que des activités préparatoires de la session extraordinaire de l'Assemblée générale. La Commission a entendu la déclaration des personnalités suivantes : M. Bo Kjellen, Président du Comité de négociation intergouvernemental sur la désertification, qui a également fait le point sur la mise en oeuvre de l'Action 21 dans la région de la mer baltique; M. Calestus Juma, Directeur exécutif de la Convention sur la diversité biologique; M. Michael Zammit- Cutajar, Directeur exécutif de la Convention-cadre sur le changement climatique; M. Daniel Ayalon, de la Mission permanente d'Israël auprès des Nations Unies, qui a présenté les résultats de l'Atelier sur les synergies entre les conventions et le Groupe intergouvernemental spécial sur les forêts qu'a organisé son pays; M. Guangchang Shi, Directeur de la division de l'environnement et de la gestion des ressources naturelles de la CESAP; Mme Helga Hoffman, Chef de la Division de l'environnement et du développement de la CEPALC, qui a donné lecture d'une déclaration du Secrétaire exécutif de la CEE, M. Yves Berthelot; et M. Sarim Ko Eao, représentant de la Division de la sécurité alimentaire et du développement durable de la CEA.

La Commission a en outre entendu les représentants suivants qui ont fait le point sur les initiatives prises dans leurs régions et organisations respectives : M. Waldemar Wirsig, Directeur des programmes sociaux et du développement durable de la Banque de développement inter-américain; M. Ramiro Ortega, Vice-Ministre du développement durable de la Bolivie qui a présenté le rapport du Sommet de l'Amérique latine sur le développement durable; M. Abdu Latif Mondal, Vice-Président de la réunion du groupe d'experts sur la mise en oeuvre des mesures spéciales d'Action 21 pour les pays les moins avancés; M. Maximo Kalaw, Directeur général du Conseil de la terre, au nom du Forum Rio+5; M. Okadasa, Directeur du Ministère de l'environnement du Japon; M. Roy Hickman, Président du Forum intergouvernemental sur la sécurité chimique; Mme Irene Freudenschuss-Reichl, représentante de l'Autriche, qui a présenté l'Atelier d'experts sur l'encouragement des liens entre l'énergie et le développement durable à l'intérieur des arrangements institutionnels; M. Jin Seung Chung, Vice-Ministre de l'environnement de la République de Corée, qui a

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présenté les résultats de la Table ronde des responsables mondiaux de l'environnement sur l'éthique environnementale; M. Kuraev, Vice-Directeur du Comité d'Etat pour la protection de l'environnement de la Fédération de Russie; et Mme Zeynep Demirhan-Darvish, de la Turquie.

La Commission examinera cet après-midi, à 15 heures, les questions qui n'ont pas été abordées par le Groupe de travail ad hoc et le Groupe intergouvernemental spécial sur les forêts.

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Examen de la question des préparatifs de la session extraordinaire de l'Assemblée générale

M. BO KJELLEN, Président du Comité de négociation intergouvernemental sur la désertification, a déclaré qu'il est important que les pays qui n'ont pas encore ratifié la Convention pour combattre la désertification le fassent dès que possible. Cette convention est un pas important dans la mise en oeuvre d'Agenda 21. Le texte de la convention est renforcé par les discussions qui sont faites durant cette session de la Commission du développement durable. M. Kjefllen a estimé que les priorités de la Commission du développement durable et de la session extraordinaire de l'Assemblée générale sont les mêmes que celle de la Convention. Une plus grande collaboration de la Convention pour combattre la désertification avec les conventions sur la biodiversité et sur les changements climatiques est souhaitable. M. Kjellen a évoqué la création d'institutions et la mise en oeuvre du processus à vocation permanente par la Convention pour combattre la désertification et pour appuyer les travaux de la Conférence des Parties. Il a mentionné la décision de créer un Fonds d'action pour l'Afrique. Il est nécessaire d'avoir un processus consultatif qui fournit un cadre pour programme d'action des pays victimes de la désertification. Il faut que la Convention adopte une approche du bas vers le haut. Une participation de l'ensemble de la population et une responsabilisation des citoyens est nécessaire. En matière de financement, il faut des sources de financement multiples par les pays concernés et des ressources bilatérales et multilatérales. M. Kjellen a déclaré que la Convention saura s'inscrire dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Il s'agit d'intégrer tous les aspects du développement durable.

M. CALESTUS JUMA, Directeur exécutif de la Convention sur la diversité biologique, faisant le point sur la mise en oeuvre de la Convention, a souhaité que la Commission du développement durable transmette à la session extraordinaire un rapport préparé par le Secrétariat de la Convention (CRP.11). Pour M. Juma, la Convention sur la diversité biologique a grandement contribué à intégrer les recommandations d'Action 21 au niveau national. Le deuxième enseignement que l'on peut tirer de la mise en oeuvre de la Convention depuis plus de deux ans, est que la Convention et l'Action 21 ont inspiré de nombreuses actions concrètes à l'échelle nationale. M. Juma a estimé que la reconnaissance des réalisations nationales ne pourra se faire que par un renforcement de la coopération entre les institutions responsables du développement durable, et en particulier la Commission du développement durable, et l'organe chargé du suivi de l'application de la Convention sur la diversité biologique. A cet égard, M. Juma a souligné l'importance des rapports nationaux. Il a rappelé que la prochaine Conférence des Etats parties à la Convention sur la diversité biologique aura lieu en mai 1998 en République slovaque.

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M. MICHAEL ZAMMIT-CUTAJAR, Directeur exécutif de la Convention cadre sur le changement climatique, a regretté que la manière d'aborder les aspects financier et administratif des différentes conventions n'ait pas été envisagée de façon exhaustive. Il aurait fallu procéder à une évaluation scientifique et technique du lien entre le réchauffement de la planète et la biodiversité. Il faut créer une banque de données à laquelle auraient accès tous les Etats Parties dans leurs efforts visant à mobiliser l'opinion publique. Il faudrait dégager des éléments communs et évaluer les capacités au niveau national. M. Zammit-Cutajar a évoqué la possibilité d'avoir un cadre juridique en vertu duquel toutes les séries d'engagement seraient reliées les unes aux autres.

M. DANIEL AYALON, Mission permanente d'Israël auprès des Nations Unies, a présenté les résultats de l'Atelier sur les synergies entre les conventions et le Groupe intergouvernemental spécial sur les forêts, qui s'est tenu à Sede Boguer, en Israël, du 17 au 21 mars 1997. M. Ayalon a indiqué que les synergies doivent être définies comme une somme d'effets combinés qui dépasse les résultats individuels. De telle synergies devraient permettre d'accélérer le processus de mise en oeuvre des conventions. Les participants à l'Atelier ont examiné les points communs des conventions, la façon dons les secteurs peuvent bénéficier des conventions et la manière dont ces secteurs peuvent appuyer les objectifs des conventions. En outre, l'Atelier a passé en revue les points essentiels relatifs, entre autres, aux exigences institutionnelles, aux capacités et à la programmation nationale.

M. GUANGCHANG SHI, Directeur de la division de l'environnement et de la gestion des ressources naturelles de la CESAP, a déclaré que la réalisation des recommandations de l'Action 21 est un objectif majeur pour la CESAP. L'examen régional des activités menées dans la région Asie-Pacifique fait ressortir des changements prometteurs et des attentes non comblées. Il a réaffirmé l'engagement de la CESAP de mettre en oeuvre les domaines prioritaires d'Action 21 dans la région Asie-Pacifique. Le Comité sur l'environnement et le développement durable en Asie-Pacifique a identifié des domaines où il pourrait y avoir une action commune, notamment en ce qui concerne les ressources humaines, les mesures environnementales et l'échange d'information. La CESAP a encouragé la coopération sous-régionale et régionale sur plusieurs questions concernant, entre autres, l'eau, l'énergie, la dégradation des terres, la désertification et la biodiversité. La CESAP est satisfaite des résultats du Groupe de travail intersession. La CESAP nécessite l'appui de la Commission du développement durable et du Programme des Nations pour le développement (PNUD). M. Guangchang Shi a souligné la nécessité d'être plus efficace au niveau régional. Il a estimé que la Commission devra adopter une meilleure approche régionale.

Mme HELGA HOFFMAN, Chef de la Division de l'environnement et du développement de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a indiqué que la CEPALC appuie par une série d'actions les activités des gouvernements de la région menées dans le cadre de la mise en

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oeuvre de l'Action 21. Ces actions ont notamment trait à la gestion des ressources en eau douce, à l'analyse du développement du secteur minier, au secteur énergétique et aux relations entre commerce et développement. Mme Hoffman a observé que l'on assiste dans la région de l'Amérique latine et dans les Caraïbes à une augmentation des activités liées au renforcement de la mise en oeuvre des accords multilatéraux sur l'environnement. Mme Hoffman a estimé que la dimension régionale de la mise en oeuvre de l'Action 21 est conditionnée par l'importance des ressources écologiques qui sont inégalement réparties. Mme Hoffman a souligné la nécessité pour les gouvernements de la région de réglementer et d'encadrer en matière de développement durable les activités liées à l'intégration de la zone à l'économie mondiale. Mme Hoffman a également mis l'accent sur l'étroite relation qui existe entre l'analyse des politiques et l'assistance technique au sein de la CEPALC. Elle a estimé que le recours au commerce en tant qu'instrument de politique environnementale devrait être négocié au niveau international.

Mme HOFMAN a ensuite donné lecture d'une déclaration du Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Europe, M. YVES BERTHELOT, qui a rappelé que la coopération régionale et sous-régionale a été reconnue à Rio comme une part importante du processus de suivi de la Conférence des Nations Unies pour le développement et l'environnement (CNUED). Les commissions régionales des Nations Unies, les banques régionales de développement, ainsi que la coopération économique et technique régionale, ont été invitées à contribuer à ce processus en assurant la promotion du renforcement des capacités régionale et sous-régionale, l'intégration des préoccupations écologiques aux stratégies de développement et á la coopération régionale et sous-régionale sur les questions transfrontières liées au développement durable. Il a indiqué que le processus de l'environnement en faveur de l'Europe a démarré en 1991 et constitue une approche distincte pan-européenne dans le cadre de la CEE. Il implique les Etats Membres de la CEE, les autres organisations internationales, les organisations non gouvernementales ainsi que l'industrie.

Les conventions de la CEE et leurs protocoles relatifs notamment à l'air, l'eau, les accidents industriels sont des instruments visant à promouvoir les objectifs du développement durable. Certains de ces instruments sont déjà en vigueur, d'autres le seront prochainement et d'autres encore sont en cours de négociation. La notion de développement durable est devenue le principe directeur de toutes les activités de la CEE et s'applique maintenant à l'ensemble des programmes sectoriels. Les efforts des pays à économie de transition visant à assurer un développement durable sont menacés par une série de faiblesses, et mutatis mutandis par les pays en développement, les déficiences et les difficultés telles qu'une législation inappropriée, un manque de compétences en matière de gestion et l'absence de ressources. Pour les assister à réaliser efficacement des progrès économiques, en tenant compte de l'environnement et de la durabilité, il est

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nécessaire de prendre des mesures plus concrètes en matière de politiques, d'instruments économiques, de technologies et de coopération que la Commission du développement durable devrait lancer, a souligné M. Berthelot. Le Secrétaire exécutif a émis l'espoir que la session spéciale de l'Assemblée générale définira des mandats précis pour les commissions régionales.

M. SARIM KO EAO, représentant de la Division de la sécurité alimentaire et du développement durable de la Commission économique pour l'Afrique, a indiqué qu'en préparation de la session extraordinaire de l'Assemblée générale en juin, les ministres africains responsables de l'environnement et du développement se sont rencontrés à Ouagadougou du 18 et 21 mars 1997. Les Ministres ont réitéré la détermination de leurs gouvernements respectifs d'honorer les engagements pris à Rio, et réaffirmé leur détermination à prendre des mesures actives pour préserver les intérêts du continent africain. La Commission économique pour l'Afrique a adopté les stratégies africaines pour la mise en oeuvre d'Agenda 21, comme cadre d'action aux niveaux national, sous-régional et régional. Elle assure la promotion de l'intégration de l'environnement dans le processus de développement. Il fournit un forum au sein duquel les officiels et ministres de divers départements (travaux publics, agriculture, finance et environnement) se réunissent. La CEA se concentre maintenant sur une approche intégrée à des questions telles que la population, la sécurité alimentaire, l'eau, les établissements humains, les sciences et techniques et l'environnement.

M. WALDEMAR WIRSIG, Directeur des programmes sociaux et du développement durable de la Banque de développement inter-américain, a déclaré que la Banque encourage la coopération régionale et la coordination dans toutes les opérations touchant le développement durable. Il faut se concentrer sur la réduction de la pauvreté, l'équité sociale et l'environnement. M. Waldemar Wirsig a déclaré que le capital social de la banque a augmenté. La Banque a alloué la majeure partie de ses ressources au développement durable. Les prêts accordés ont augmenté et, depuis 1992, la Banque a essayé de faire preuve d'un esprit novateur dans ses programmes de prêt. M. Waldemar Wirsig a regretté que la situation en Amérique latine et dans la région des Caraïbes continue à se dégrader. La lutte pour réduire la pauvreté est très importante. Il faut établir le lien entre la pauvreté et l'environnement, la déforestation et les mauvaises pratiques agricoles. Pour mener à bien son mandat, la Banque a autorisé sa restructuration. Elle a notamment mis à jour ses procédures pour assurer une nouvelle approche.

M. ORTEGA, Vice-Ministre du développement durable de la Bolivie, présentant le rapport du Sommet de l'Amérique latine sur le développement durable, qui a eu lieu en décembre dernier dans son pays, a indiqué que ce Sommet, qui a rassemblé 34 chefs d'Etat et de gouvernement, constitue un jalon fondamental permettant de poursuivre la démarche globale en matière de développement durable initiée à Rio. Le Sommet avait pour objectif d'adopter un Plan d'action au niveau de l'Hémisphère en intégrant les recommandations du

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Sommet de Miami de 1994, à la lumière d'Action 21. Le Sommet s'est efforcé d'établir un minimum d'objectifs communs aux pays de la région, qui ont chacun leurs spécificités propres. Il a permis d'affirmer plusieurs principes dont ceux de la souveraineté des Etats sur leurs ressources naturelles, des responsabilités communes et différenciées des Etats et de la nécessité de disposer d'un cadre de coopération qui appuie les efforts et plans mis en oeuvre aux niveaux local et régional. De même, la participation des citoyens, qui représente un élément essentiel du développement durable ainsi que la reconnaissance du principe de prise en compte de la pauvreté ont été largement soutenus. Cet ensemble de mesures, qui est désormais connu sous le nom d'Accords de Santa Cruz, comprend une Déclaration politique et 75 initiatives qui visent à relever le défi du développement durable de tout un hémisphère, ce qui en soit constitue une première.

M. ABDUL LATIF MONDAL, vice-Président de la réunion du groupe d'experts sur la mise en oeuvre des mesures spéciales pour les pays les moins avancés (PMA) dans Action 21 avant la cinquième session de la Commission du développement durable (CDD), a informé la Commission des résultats de la réunion, qui a eu lieu les 3 et 4 avril. Le rapport de la réunion contient les conclusions et recommandations principales qui ont été formulées par le groupe d'experts. Dans le domaine du financement du développement durable, le Groupe a discuté de la nécessité, de la part des pays donateurs, de prendre des mesures afin de soutenir les efforts déployés par les PMA pour éviter d'être marginalisés sur le plan économique. A cet égard, des objectifs concrets doivent être assignés à l'aide publique au développement. D'autre part, les pays développés doivent remplir les engagements pris au titre de l'Action 21 en fournissant des ressources additionnelles. Le FEM pour les PMA doit être augmenté de manière substantielle. Le Groupe en a appelé à une mise en oeuvre pleine et rapide du plan d'action de l'OMC pour les PMA. Les mesures en matière d'environnement ne sauraient être utilisées comme des restrictions commerciales, et la liste des produits dangereux devrait comprendre les produits arrivés à expiration ou obsolètes fournis aux PMA. Le Groupe a demandé aux pays donateurs de faciliter le transfert de technologies respectueuses de l'environnement, tout en prenant en considération les besoins locaux. La coopération Sud-Sud doit également être encouragée.

M. MAXIMO KALAW, Directeur général du Conseil de la terre, au nom de Rio+5, a déclaré que le Conseil estime que la participation de toutes les parties prenantes est nécessaire. Il faut une participation au processus décisionnel tant au niveau local que national. Il est important de créer la confiance entre les parties prenantes. Il faut aller au delà des questions sectorielles et aboutir à une prise de conscience qui permettrait une nouvelle définition des rôles. Au niveau conceptuel, le développement durable est une nouvelle notion. C'est pourquoi il est important de définir les objectifs du développement durable et du bien-être écologique. Il faut traduire le développement durable dans des systèmes macro-économiques, sociaux et financiers. Il est nécessaire de prendre en compte tous ces éléments dans les

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modalités de gestion. M. Kalaw a déclaré qu'il est important d'avoir des indicateurs de performance écologique et sociale précis. Des priorités doivent être établies pour que l'Action 21 soit opérationnelle. Les autorités locales doivent revoir leurs pratiques. Au niveau national, il faut mettre en place un cadre favorable au développement durable qui prenne en compte les aspects économiques et sociaux. La responsabilité de la part des autorités locales est claire et la participation de la société civile est essentielle. Des alliances aux niveaux régional et mondial sont capitales. Il est important de traduire les accords internationaux aux niveaux local et national. Il faut que la Commission pour le développement durable devienne une instance à laquelle participent toutes les parties intéressées et non pas seulement les gouvernements. Il faut une revitalisation d'une vraie Charte de la terre.

M. OKADASA, Directeur du Ministère de l'environnement du Japon, a estimé qu'un partenariat mondial dans le domaine du développement durable implique un système d'institutions nationales et internationales renforcé et plus efficace. Pour ce qui est de l'aspect financier, le représentant a souligné qu'il était essentiel que les pays développés inversent la tendance à la baisse de l'Aide publique au développement et respectent leurs engagements pris lors de la CNUED. Il est également intervenu en faveur d'investissements impliquant des transferts de technologies plus propres et qui consomment moins d'énergie. Il est important que les stratégies nationales de développement durable constituent un cadre pour la coordination des donateurs, et que les pays qui reçoivent cette aide formulent leurs demandent sur une base pluriannuelle. Abordant la question des transferts de technologies, il a plaidé en faveur d'une approche permettant la réduction des coûts de production, de la promotion des capacités locales, de la prise en compte totale des conditions locales et des systèmes locaux de gestion de l'environnement, du renforcement des systèmes de protection du droit de la propriété intellectuelle dans les pays en développement, de la promotion de la coopération Sud\Sud, de la participation élargie de la société civile et de l'adoption de mesures interdisant le transferts de technologies polluantes. Le représentant a insisté sur la réforme des modes de consommation et de production et à cet égard, il a suggéré d'établir des indicateurs de mesure de la durabilité des modes de production et de consommation. D'autre part, il a souligné la nécessité de promouvoir la recherche associant les sciences biologiques, physiques et sociales.

M. ROY HICKMAN, Président du Forum intergouvernemental sur la sécurité chimique, a indiqué que le Forum, qui a été établi conformément au Chapitre 19 de l'Action 21, regroupe les représentants des gouvernements et des organisations non gouvernementales. Pour autant, le Forum n'a ni le mandat, ni les ressources pour mettre en oeuvre Action 21, responsabilité qui incombe uniquement aux Etats. Le Forum a regroupé 80 représentants de pays, lors de sa deuxième session, qui a eu lieu à Ottawa, en février dernier. La réunion a permis de formuler 80 mesures. Le Forum a notamment invité les gouvernements

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et l'industrie chimique à évaluer les risques chimiques, à prévenir l'accumulation de stocks de produits chimiques obsolètes et à éliminer ces stocks. Le Forum a souligné la nécessité de développer la coopération internationale et il a appuyé la proposition visant à créer un Comité intergouvernemental chargé d'adopter un instrument juridique contraignant sur les polluants organiques persistants.

M. Hickman a observé que la gestion saine des produits chimiques représente une question transectorielle qui contribue grandement au développement durable notamment dans les domaines de l'eau douce et de la sylviculture. Le Forum demande à la Commission du développement durable de transmettre à la session extraordinaire de l'Assemblée générale deux recommandations. Celles-ci sont relatives aux politiques de développement et d'investissements nécessaires à l'édification de capacités endogènes dans les pays en développement et en transition en ce qui concerne la gestion saine des produits chimiques et à la nécessité de voir les gouvernements jouer un rôle cohérent afin de promouvoir une telle gestion.

Mme IRENE FREUDENSCHUSS-REICHL (Autriche), présentant l'Atelier d'experts sur l'encouragement des liens entre l'énergie et le développement durable à l'intérieur des arrangements institutionnels, a déclaré que l'énergie joue un rôle clé pour parvenir à tous les objectifs du développement durable. L'approvisionnement en énergie doit se faire de manière sûre et fiable. Le rapport de l'Atelier comporte des recommandations concrètes. Les modes de consommation et de production actuelle ne sont pas durables. Il faut mieux utiliser l'énergie et des technologies saines. La production de sources d'énergie renouvelables est capitale. La Commission du développement durable doit permettre de développer une stratégie commune pour toutes les activités du système des Nations Unies. La Commission du développement durable est le forum des Nations Unies approprié pour évaluer l'avenir énergétique durable. L'Autriche serait disposée à contribuer à la préparation d'une session consacrée aux énergies renouvelables.

M. JIN SEUNG CHUNG, Vice-Ministre de l'environnement de la République de Corée, a présenté les résultats de la table ronde des responsables mondiaux de l'environnement sur l'éthique environnementale et a estimé qu'à l'aube du 21ème siècle, l'humanité n'a pas d'autre choix que de revoir son mode de relations avec la terre. Les participants à la table ronde ont cherché à mieux appréhender les racines des problèmes que connaît actuellement la terre. La Déclaration de Séoul prône un renforcement de la coopération internationale et le partage des responsabilités en matière de protection de l'environnement par tous les membres de la communauté internationale. La Déclaration a énoncé quatre principes fondamentaux qui sont : la nécessité de combattre le matérialisme et l'individualisme; la reconnaissance de l'égalité entre tous les êtres et toutes les générations; le besoin d'un développement des technologies écologiquement rationnelles; et la réaffirmation que tous les individus partagent la même responsabilité en matière de développement durable.

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M. KURAEV, Vice Directeur du Comité d'Etat pour la protection de l'environnement de la Fédération de Russie, représentant le Séminaire international "Tchernobyl et au-delà : l'aide humanitaire aux victimes des catastrophes technologiques", a déclaré qu'il était nécessaire de prendre des mesures collectives pour atteindre les objectifs du développement durable. Les conséquences économiques, écologiques et sociales de la catastrophe de Tchernobyl continuent de se faire sentir dans la Fédération de Russie, le Bélarus et l'Ukraine. M. Kuraev a mentionné la tenue prochaine à Moscou d'un séminaire qui essaiera de définir une approche coordonnée pour les pays qui participent à l'aide apportée aux victimes de Tchernobyl et à la prévention de catastrophes de ce type. Il est essentiel de mettre au point des mesures de prévention, de renforcer les ressources nécessaires et d'améliorer la coordination des activités internationales pour éviter le double emploi.

M. KJELLEN (Suède) a présenté les résultats de la mise en oeuvre d'Action dans la mer Baltique. Il a indiqué que 80 millions de personnes vivent dans cette région qui, pendant quelques décennies, a du subir les conséquences de la guerre froide. La région connaît actuellement de nombreux problèmes, au nombre desquels, la pollution des fonds marins, la raréfaction des ressources en eau douce et les difficultés du secteur de la pêche. Cependant, il a été possible de coupler une démarche d'identification de ces problèmes avec la mise en oeuvre des recommandations de l'Action 21. Les ministres de l'environnement de la région ont décidé, en mai dernier, de coordonner leurs efforts dans les domaines de l'agriculture, de la pêche, du tourisme, des forêts, de l'énergie et des transports. Ces efforts coordonnés par un groupe de hauts fonctionnaires permettront de promouvoir un développement durable dans la région.

Abordant à nouveau les problèmes de la lutte contre la désertification et soulignant plus particulièrement les aspects importants de la Convention pour lutter contre la désertification, M. Kjellen a indiqué qu'un accord politique doit être conclu à l'approche de la première conférence des Etats parties qui se réunira à Rome en septembre prochain, notamment en ce qui concerne les questions financières. M. Kjellen a mis l'accent sur la reconnaissance de l'importance de la Convention contre la désertification dans le cadre du processus Rio. M. Kjellen a jugé indispensable de disposer d'un document écrit relatif à l'eau qui constitue un élément critique permettant d'assurer l'alimentation de tous les habitants de la planète. Il existe un lien étroit entre la gestion des terres et celles de l'eau, a-t-il fait remarquer.

Mme ZEYNEP DEMIRHAN-DARVISH (Turquie) a estimé que le Programme relatif à l'environnement de la mer Noire, appuyé par les fonds de l'organisation Global Environment Facility et élaboré sous la responsabilité de la Turquie, dans le cadre de la Convention de Bucarest pour la protection de la mer Noire contre la pollution, permettra de trouver des solutions aux problèmes de cette région. Le représentant a indiqué que le Plan d'action stratégique de la mer

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Noire contribuera également grandement à la protection de la mer Noire. Les Ministres de l'environnement des pays de la région se sont réunis à Istanbul, le 31 octobre dernier, pour enrayer la dégradation de l'environnement de la mer Noire, mais également pour poser les fondations d'un développement durable de toute la zone.

La Turquie a accueilli en septembre et octobre 1996 la dernière réunion d'experts et la Conférence diplomatique sur le protocole concernant la protection de la Méditerranée contre la pollution due au transport de matières dangereuses, qui a permis de signer le sixième protocole de la Convention de Barcelone. La dernière initiative prise par la Turquie concerne l'Action 21 régional, adoptée lors de la deuxième Conférence des Ministres de l'environnement de l'Asie centrale, des Balkans et des pays caucasiens qui a eu lieu à Istanbul du 16 au 18 décembre 1996. Cette Conférence a notamment décidé d'établir un Centre régional de l'environnement à Istanbul. La représentante a en outre indiqué que la Turquie a ratifié la Convention sur la diversité biologique en 1996.

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