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SG/SM/6201

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SOULIGNE QUE L'ACTION DES NATIONS UNIES DANS LE DOMAINE DES DROITS DE L'HOMME RELÈVE DE LA DIPLOMATIE PRÉVENTIVE

10 avril 1997


Communiqué de Presse
SG/SM/6201


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SOULIGNE QUE L'ACTION DES NATIONS UNIES DANS LE DOMAINE DES DROITS DE L'HOMME RELÈVE DE LA DIPLOMATIE PRÉVENTIVE

19970410 Ci-après, le texte du discours que le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan a prononcé le 9 avril devant la Commission des droits de l'homme:

Je voudrais, tout d'abord, vous exprimer ma joie de pouvoir participer à cette cinquante-troisième session de la Commission des droits de l'homme. Et permettez-moi de vous dire que cette phrase n'est pas pure réthorique. J'attache une grande importance à votre travail, et me sens très honoré d'être parmi vous aujourd'hui.

Le travail réalisé au cours de ces cinquante années par la Commission des droits de l'homme mérite un hommage tout particulier. Je ne crois pas exagérer en qualifiant de dramatique l'évolution qu'ont connue la formulation et l'application par la Commission d'instruments de protection des droits de l'homme.

Au risque de répéter ce qui est connu de tous mes auditeurs, permettez- moi d'évoquer brièvement les points saillants de cette évolution, alors que nous nous disposons à célébrer l'année prochaine le cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Ces grands succès, qui sont le résultat d'années de travail, ont commencé par l'adoption des instruments de protection des droits de l'homme. Parmi la soixantaine d'instruments adoptés, j'aimerais rappeler les six principaux : les deux pactes internationaux, les conventions contre la torture et la discrimination, et les conventions de protection des droits de la femme et de l'enfant.

Le travail de la Commission a aussi abouti à l'établissement de procédures dites spéciales pour l'éclaircissement de faits dans des situations particulières. Les rapports des rapporteurs spéciaux ont été, et continuent d'être, des éléments d'importance cruciale à cette fin.

La Commission a, de surcroît, établi des programmes de coopération technique pour la protection des droits de l'homme. Son rôle dans la préparation de la Conférence mondiale de Vienne de 1993 fut prépondérant. Un de ses résultats fut l'adoption par l'Assemblée générale de la résolution créant le poste de Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.

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La Commission a fait beaucoup au cours de son premier demi_siècle. Elle a fait progresser le développement et la pratique des droits de l'homme. Son bilan est remarquable.

Les organisations non gouvernementales, dont beaucoup sont représentées ici aujourd'hui, ont joué un rôle important dans ce processus. A elles aussi, je tiens à rendre hommage.

En examinant le travail accompli depuis 1945, nous voyons à quel point les rédacteurs de la Charte ont eu raison de lier la question des droits de l'homme et celle du maintien de la paix et de la sécurité. Aujourd'hui, forts de 50 ans d'expérience, nous pouvons réaffirmer l'importance cruciale de ce lien. Nous avons aussi appris que le respect des droits de l'homme était de la plus haute importance pour la consolidation de la paix, et pour pouvoir, plus généralement, assurer le développement.

Les violations flagrantes des droits de l'homme vont toujours de pair avec des situations qui peuvent menacer la paix et la sécurité et risquent de dégénérer en conflits. Dans ce type de situation, l'action menée par l'Organisation des Nations Unies dans le domaine des droits de l'homme doit être considérée comme une composante de son action dans le domaine de la diplomatie préventive.

L'Organisation des Nations Unies n'a pas été en mesure d'intervenir chaque fois qu'il l'aurait fallu. Comme vous le savez, sauf dans le cas d'opérations entreprises au titre du Chapitre VII de la Charte, cette intervention n'est possible qu'avec le consentement de l'Etat concerné. Mais chaque fois que l'Organisation des Nations Unies a pu prendre des mesures préventives, celles_ci se sont révélées très profitables aux pays concernés. Elles ont permis notamment de prévenir des pertes en vies humaines, d'atténuer les souffrances et d'éviter la destruction et les gaspillages de ressources d'importance vitale.

Les opérations de contrôle du respect des droits de l'homme au Cambodge, en El Salvador, en Haïti, au Rwanda et en Bosnie-Herzégovine qui, soit se sont inscrites dans le cadre d'opérations de maintien ou de consolidation de la paix plus vastes, soit ont été menées de façon complètement indépendante, ont démontré que le respect des droits de l'homme était un élément clé pour rétablir la stabilité sociale après les périodes de conflit. Si l'on ne prête pas dûment attention aux problèmes que pose le respect des droits de l'homme des minorités et des particuliers, le tissu social des pays qui sortent d'une période de conflit ne pourra être reconstitué, la paix ne pourra s'enraciner et la reconstruction et le relèvement seront impossibles.

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Il ne peut y avoir de développement vraiment durable que si les droits politiques, économiques et sociaux de tous sont pleinement respectés. Ces droits aident à rétablir l'équilibre social qui est indispensable pour qu'une société puisse progresser dans un climat de paix.

C'est à l'aune du droit au développement que se mesure le respect de tous les autres droits de l'homme. Notre objectif devrait être de parvenir à une situation dans laquelle tous les individus seraient en mesure d'exploiter au maximum leur potentiel et de contribuer à l'évolution de la société dans son ensemble.

Dans le cadre des mesures de réforme que j'entreprends, j'ai l'intention de faire en sorte que le travail de la Commission des droits de l'homme soit encore plus valorisé et bénéficie d'un appui accru au sein de l'Organisation.

Depuis que j'ai pris mes fonctions de Secrétaire général, je m'attache à assurer la cohérence des politiques et des programmes de l'Organisation, notamment des Fonds et des Programmes des Nations Unies, et à promouvoir la coordination avec les autres éléments du système. Pour m'aider à harmoniser le processus décisionnel au sein de l'Organisation, j'ai créé quatre Comités exécutifs dans les grands domaines de la paix et de la sécurité, des affaires humanitaires, des affaires économiques et sociales et des opérations de développement.

Les droits de l'homme constituent un secteur à part entière. J'ai en outre demandé que les aspects liés aux droits de l'homme soient effectivement pris en compte dans le travail des quatre autres Comités exécutifs, et ce avec la pleine participation du Bureau du Haut Commissaire et du Centre pour les droits de l'homme et j'ai l'intention d'apporter mon appui sans réserve au Haut Commissaire aux droits de l'homme pour qu'il puisse s'acquitter efficacement des principales fonctions de sa charge.

Je voudrais à ce propos rendre hommage à M. José Ayala-Lasso qui a mis en place le Bureau du Haut Commissaire et qui a eu la tâche délicate d'appliquer ses premières politiques. Les fonctions de ce Bureau, à savoir assurer la coordination des activités relatives aux droits de l'homme dans le système des Nations Unies et mener un dialogue avec les Etats Membres sur les questions concernant les droits de l'homme, méritent d'être appuyées de manière énergique et sans relâche.

Dans le cadre du processus de réforme que j'ai engagé, j'entends également poursuivre l'effort entrepris pour améliorer le fonctionnement du secrétariat du Centre pour les droits de l'homme de façon à renforcer les services qu'il fournit à la Commission. Il s'agira notamment d'accroître la transparence et d'instaurer une culture du partage. Dans le droit_fil de ma politique d'ensemble, je suis résolu à affecter à des programme de fond, dans tous les cas où cela sera possible, les économies que la réforme de l'administration du Centre permettra éventuellement de réaliser.

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En ma qualité de Secrétaire général, je suis foncièrement attaché au renforcement et au développement des structures mises en place au sein du système des Nations Unies dans le domaine des droits de l'homme. Cela ne pourra qu'aider à préparer l'Organisation dans son ensemble à relever les défis du XXIe siècle.

Ce sont bien entendu les Etats Membres qui, en définitive, assureront la réussite de l'effort entrepris en honorant les engagements qu'ils ont pris lorsqu'ils ont ratifié les divers instruments relatifs aux droits de l'homme négociés au sein même de cette Commission.

Dans la Déclaration et le Programme d'action de Vienne, les Etats Membres ont pris un engagement solennel en faveur des priorités définies dans le programme relatif aux droits de l'homme. Allons de l'avant pour faire de cette promesse une réalité.

Permettez-moi de terminer ce bref message en vous assurant de mon soutien et de ma coopération pour la réussite des objectifs que nous nous sommes fixés. De notre travail collectif d'aujourd'hui dépendra un avenir meilleur. D'où l'importance fondamentale de nos efforts.

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