LE COMITE SPECIAL DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX OUVRE SA SESSION ANNUELLE ET ENTEND UNE DECLARATION DU SECRETAIRE GENERAL ADJOINT
Communiqué de Presse
PKO/52
LE COMITE SPECIAL DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX OUVRE SA SESSION ANNUELLE ET ENTEND UNE DECLARATION DU SECRETAIRE GENERAL ADJOINT
19970410 La réforme du Département des opérations de maintien de la paix exigera une période de transition de deux ans, déclare M. MiyetLe Comité spécial des opérations de maintien de la paix a ouvert ce matin sa session de fond qui devrait s'achever le 2 mai prochain. A cette occasion, il a entendu la déclaration liminaire du nouveau Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Bernard Miyet. M. Miyet a déclaré que la capacité de l'Organisation à répondre aux impératifs du maintien de la paix doit être abordée dans le contexte du débat sur la réforme et tenir compte de la nécessité de repenser la structure du Département et de répartir les tâches de façon plus efficace. La croissance rapide du Département, qui s'est produite alors que la crise financière de l'ONU ne cessait de s'aggraver, n'a pu se faire que grâce à l'utilisation de méthodes de financement ad hoc. Si le "bâtiment" maintien de la paix reste en mesure de répondre aux besoins en la matière, néanmoins il demeure lourdement hypothéqué. La réforme du Département devra d'abord donner lieu à l'établissement d'une base financière plus solide. Elle ne se fera pas en un jour. Elle exigera une période de transition de deux ans, a affirmé le Secrétaire général adjoint.
Après cette déclaration liminaire, le Comité spécial a entamé son débat général et entendu les représentants des pays suivants : Nigéria, Thaïlande, au nom du Mouvement des pays non alignés, Pays-Bas, au nom de l'Union européenne, Pakistan, Uruguay, Ukraine, Croatie et Chine.
Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix a, par ailleurs élu son Bureau en reconduisant les membres de sa session précédente. Ainsi M. Ibrahim Gambari (Nigéria) demeure Président, MM. Fernando Henrique Petrella (Argentine), David Karsgaard (Canada), Yukinari Hirose (Japon) et Zbigniew Matuszewski (Pologne) sont, Vice-Présidents et M. Hossam Zaki (Egypte) Rapporteur.
(à suivre - 1a)
- 1a - PKO/52 10 avril 1997
En adoptant son programme de travail, le Comité spécial a décidé de consacrer quatre séances au débat général et de créer, comme les années précédentes, un Groupe de travail à composition non limitée qui sera chargé de passer en revue toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects conformément au mandat du Comité. Le Groupe de travail devrait tenir une série de réunions entre le 14 avril et 1 mai. Le Comité spécial devrait ensuite se réunir au plus tard le 2 mai pour examiner et adopter le rapport du Groupe de travail.
Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix poursuivre son débat général cet après-midi à 15 heures.
( suivre)
Documents pertinents
Rapport du Bureau des services de contrôle interne sur l'examen des structures de gestion de la composante personnel civil des Forces de paix des Nations Unies (FPNU) (A/51/305)
Il est noté dans ce rapport que les opérations des Nations Unies dans l'ex-Yougoslavie ont été plusieurs fois élargies et le mandat y relatif a été modifié, ce qui a eu un impact considérable sur l'ampleur et la difficulté des tâches de gestion. Une des grandes conclusions du Bureau a été que la gestion des FPNU aurait pu être plus efficace et aurait permis de faire d'importantes économies si les structures de gestion avaient été mieux adaptées. Le rapport contient les recommandations suivantes dont il faudra tenir compte dans les futures missions de la paix : mettre en place des structures de gestion appropriées, et très rapidement des mécanismes de contrôle interne appropriés; s'assurer d'une bonne planification; organiser les futures opérations de façon à ce qu'elles puissent faire face à de fréquents remaniements; il faut renforcer les capacité de gestion des missions; élaborer des directives et des orientations pour les différents échelons administratifs, et intégrer les activités de surveillance à la gestion des opérations.
Rapport du Secrétaire général adjoint aux services de contrôle et de gestion sur l'audit de la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi (A/51/803)
Le Bureau souligne que le concept de base de soutien logistique servant à entreposer et à gérer les avoirs des missions qui sont sur le point d'être réduites ou liquidées paraît viable si la base est administrée dans un souci d'économie. L'évaluation du Bureau montre que la Base de Brindisi n'a pas encore pleinement répondu à ce qui était attendu d'elle pour atteindre les objectifs approuvés en raison des lacunes de la structure organisationnelle et de l'insuffisance des ressources financières et humaines. Rappelant que des propositions avaient été faites en vue d'élargir les fonctions de la Base et de lui confier par exemple la gestion globale des avoirs des missions de maintien de la paix, le Bureau estime qu'il conviendrait d'entreprendre ces tâches nouvelles uniquement après avoir soigneusement analysé les coûts et obtenu l'approbation des organes délibérants. En ce qui concerne la gestion du stock de réserve, le Bureau recommande au Département des opérations de maintien de la paix d'élaborer des procédures visant à ce que des informations essentielles pour les fichiers d'inventaire soient fournies lorsque les mission sur le point de s'achever expédient des équipements et des fournitures à la Base. Le Bureau recommande en outre que la Base effectue sans tarder une évaluation technique des équipements et des fournitures au fur et à mesure de leur réception afin de déterminer si les avoirs peuvent être utilisés. Il recommande aussi que le Département des opérations de maintien de la paix examine les dispositions en vigueur en matière de comptabilisation des biens non consomptibles afin d'élaborer des procédures comptables simplifiées applicables au matériel de maintien de la paix.
( suivre)
- 3 - PKO/52 10 avril 1997
S'agissant des équipements de départ, le Bureau recommande que le Département des opérations de maintien de la paix s'efforce de mener à bien la constitution des équipements de départ destinés aux nouvelles missions, limite ces équipements à ce qui est indispensable lors de la phase de démarrage des missions et présente les propositions budgétaires nécessaires en vue de l'achat de nouveaux articles qui sont pas disponibles dans les stocks de réserve.
Déclaration du Président du Conseil de sécurité en date du 30 août 1996 sur le déminage dans le contexte des opérations de maintien de la paix des Nations Unies (S/PRST/1996/36).
Dans cette déclaration, le Conseil souligne notamment que le déploiement rapide d'unités de déminage contribuera dans bien des cas à l'efficacité d'une opération de maintien de la paix. Il encourage le Comité spécial à réfléchir à diverses modalités en vue d'un tel déploiement. Par ailleurs, le Conseil estime qu'il conviendrait de mieux coordonner les activités du Département des opérations de maintien de la paix et du Département des affaires humanitaires en matière de déminage et de délimiter plus précisément les responsabilités incombants à chacun.
Rapport du Secrétaire général sur le personnel fourni à titre gracieux par des gouvernements et d'autres entités, en date du 21 novembre 1996 (A/51/688).
En ce qui concerne les militaires détachés à titre gracieux, le Secrétaire général rappelle que les opérations de maintien de la paix étant devenues plus nombreuses et plus complexes, certaines compétences ont fait défaut au Département des opérations de maintien de la paix. Les militaires détachés sont engagés par un échange de notes verbales avec le gouvernement donateur et aucun accord n'est conclu entre l'ONU et les personnes intéressées. Au 31 octobre 1996, 124 militaires étaient détachés à titre gracieux au Département, plus quatre qui ont été mis gratuitement à la disposition de la Division des achats et transports du Département de l'administration et de la gestion. Les militaires détachés à titre gracieux ne sont pas fonctionnaires de l'ONU et ont le statut d'"experts en mission". Leur tour de service est d'un an au minimum, avec possibilité de prorogation.
Bien que leur solde soit versée par les gouvernements donateurs, c'est le budget ordinaire du Département des opérations de maintien de la paix et du Département de l'administration et de la gestion que sont imputées les dépenses concernant les voyages en mission et les indemnités journalières de subsistance, les locaux à usage de bureaux, le matériel ou les fournitures. En vue d'aider les pays en développement à mettre gratuitement des militaires à la disposition de l'ONU, un fonds d'affectation spéciale a été créé à l'intention des gouvernements désireux de verser des contributions en espèces. A l'heure actuelle, des Etats membres ont parrainé trois militaires détachés par des pays en développement.
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- 4 - PKO/52 10 avril 1997
Pour couvrir les frais supplémentaires qu'entraîne l'acceptation de personnel fourni à titre gracieux, la pratique appliquée à consiste à percevoir 13% au titre des services d'appui, plus 1% s'il y a lieu, au titre des indemnités à verser en cas de maladie, d'accident ou de décès survenus au service de l'ONU. Le Secrétariat a étudié le coût des services d'appui relatifs aux militaires détachés. Au 31 octobre 1996, le montant estimatif total des traitements annuels des 124 militaires s'élevait à 12 473 900 dollars. Le coût moyen des services d'appui fournis s'élève à environ à 17 900 dollars par personne et par an, soit 2 219 600 dollars pour les 124 militaires par an, c'est à dire 18% de leur coût. Lorsque l'on tient compte des frais de voyage et des indemnités journalières de subsistance (248 000 dollars environ en 1995), le coût des services d'appui à la charge de l'ONU représente environ 20% du coût des militaires. Si de plus, on prend en considération les dépenses non renouvelables (12 800 dollars par personne et par an soit 1 587 200 dollars pour 124 officiers), ce pourcentage passe à 33%. Dans le cas des militaires, les dépenses d'appui aux programmes ne sont pas facturés aux gouvernements donateurs, et, par conséquent, elles sont financées à l'aide du budget ordinaire de l'ONU.
Dans les conclusions, il est souligné que le fait d'accueillir des effectifs de plus en plus nombreux n'est pas sans conséquence pour l'indépendance et la composition du Secrétariat et pour les ressources budgétaires. Il est recommandé à l'Assemblée générale de prendre note du fait qu'il n'acceptera de personnel fourni à titre gracieux que par exception, pour assumer provisoirement des fonctions spécialisées et lorsque le Secrétariat ne disposera pas des compétences nécessaires, lorsque le personnel prêté s'ajoutera à l'effectif inscrit au budget et ne le remplacera pas et lorsqu'il s'agira d'une affectation du durée limitée sous la supervision de fonctionnaires du Secrétariat.
Rapport intérimaire sur les arrangements relatifs aux forces en attente pour le maintien de la paix, en date du 24 décembre 1996 (S/10996/1067)
Ce rapport passe en revue les faits nouveaux survenus depuis le 10 novembre 1995.
Le nombre d'Etats Membres ayant confirmé qu'ils étaient prêts à offrir des ressources en attente auxquelles l'Organisation pourrait en principe faire appel est passé de 47 à 62, représentant quelque 80 000 hommes. Le rapport présente la liste de ces Etats, ainsi qu'un descriptif des ressources offertes, qui consistent en grande partie en personnel d'infanterie. Il est indiqué l'Organisation continue de manquer de moyens pour doter ce personnel de l'appui logistique nécessaire, notamment en ce qui concerne leur transport, leurs services de santé, ou encore le génie ou le déminage, fait observer le Secrétaire général. Davantage de policiers civils devraient pouvoir être mobilisés. Les ressources civiles figurent aussi au titre des arrangements relatifs aux forces en attente. Mais jusqu'à présent les résultats obtenus dans ce domaine sont restés très modestes.
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Les délais de déploiement indiqués pour les moyens en attente confirmés varient de 7 à plus de 90 jours. Environ 40% de ces moyens sont déployables dans un délai maximum de 30 jours, ce qui signifie qu'une proportion non négligeable des moyens mis à la disposition de l'ONU au titre du système des forces en attente est en état de préparation avancé. Il convient à ce propos de souligner que cela ne dote toutefois pas l'Organisation d'une capacité de déploiement rapide, dans la mesure où la rapidité du déploiement est fonction de plusieurs autres facteurs dont notamment l'adhésion et l'appui politique au niveau national.
L'attention est attirée sur les progrès accomplis dans la réforme des procédures de calcul des montants à rembourser aux Etats Membres au titre du matériel des contingents.
Afin de faciliter le déploiement rapide, l'Organisation a pris l'initiative de créer un état-major de mission de déploiement rapide dont la tâche consisterait à fournir l'encadrement et les orientations voulues lors du déploiement et de la phase initiale de la mission.
Pour ce qui est du matériel, toutes les unités mises à la disposition du système des forces en attente doivent normalement être entièrement équipées. Cela risque cependant d'être impossible à réaliser pour certains pays fournisseurs de contingents.
Déclaration du Président du Conseil de sécurité, faite, le 12 mars 1997, au nom des membres du Conseil, au sujet de la "sécurité des opérations des Nations Unies" (S/PRST/1997/13).
Au titre de cette dernière, le Conseil de sécurité réaffirme qu'il est essentiel, pour que les opérations des Nations Unies puissent s'acquitter de leurs mandat, que tous les Etats Membres et les autres intéressés coopèrent, et exige d'eux qu'ils respectent scrupuleusement le statut du personnel des Nations Unies et du personnel associé dans l'exercice de leurs fonctions.
Les autres documents pertinents sont : deux résolutions de l'Assemblée générale portant respectivement sur l'étude d'ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects (A/51/136) du 13 décembre 1996 et sur la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé (A/51/137) datée du même jour; le rapport final de la session précédente du Comité (A/51/130).
( suivre)
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Déclaration d'ouverture
M. BERNARD MIYET, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a souligné que depuis le printemps 1996, si les opérations de maintien de la paix ont augmenté d'une unité avec la MINUGUA, leur volume du personnel et leur taille moyenne ont diminué. Cette tendance devrait se confirmer avant la fin de cette année, avec la conclusion des opérations en Angola, en Haïti et en Slavonie orientale. Au cours de cette même période, le Département s'est livré à un exercice de planification et de préparation d'une opération de maintien de la paix en Sierra Leone. De même, des réflexions ont été engagés pour faire face à d'éventuelles demandes de la communauté internationale en ce qui concerne le plan de paix sur le Zaïre ou l'anticipation des résultats des négociations en cours sur le Tadjikistan.
Le Département des opérations de maintien de la paix, a poursuivi M. Miyet, s'est employé, au cours de l'année dernière, à renforcer sa capacité à planifier et à appuyer les missions sur le terrain. Le Département a enregistré des progrès en ce qui concerne la participation des Etats membres aux arrangements relatifs aux forces en attente. Aujourd'hui, 65 Etats membres y participent et se préparent à mettre à disposition de l'Organisation 82 000 personnes. En outre, le Département s'est attaché à redéfinir les procédures de rotation, de sélection et de recrutement du personnel militaire de mission. Par ailleurs, l'importance des activités de police civile, assurant la transition entre le maintien de la paix et la consolidation de la paix, se reflète dans leur nombre croissant. En Bosnie-Herzégovine seulement, 2000 personnes composent le groupe de police civile.
Poursuivant sur les résultats enregistrés cette année par le Département, le Secrétaire général adjoint a indiqué que le nouveau système de remboursement des pays fournisseurs de contingents a déjà été introduit dans certaines missions. En outre, le Département a développé un système de contrôle d'évaluation sur le terrain qui devrait être finalisé en juin 1997. Pour sa part, le Groupe des enseignements tirés des missions a poursuivi ses activités et se concentre aujourd'hui sur les opérations en Angola et dans l'ex-Yougoslavie. Abordant la question du déploiement rapide, le Secrétaire général s'est dit attaché à créer au Siège l'état-major à déploiement rapide. Se félicitant de la contribution des Etats Membres au Fonds d'affectation créé pour assurer à l'état-major une base financière solide, M. Miyet a affirmé que ce fonds ne suffira pas à financer une mise en oeuvre efficace de cet état-major. C'est pourquoi le Département songe à demander un financement à partir du compte d'appui des opérations de maintien de la paix. Le Secrétaire général adjoint a déclaré que l'Organisation est disposée à continuer ses efforts de coopération avec les organisations régionales, avec l'Afrique notamment où le Département a lancé des activités de formation par le biais de séminaires organisés dans plusieurs pays afin de renforcer les capacités du continent en matière de maintien de la paix.
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La capacité de l'Organisation a répondre aux impératifs du maintien de la paix, a souligné le Secrétaire général adjoint, doit être abordée dans le contexte du débat sur la réforme. Il a souligné la nécessité de repenser la structure du Département et de répartir les tâches de façon plus efficace. Il y a lieu de réviser les procédures d'achats, de recrutement ou de délégation d'autorité et de les adapter aux conditions particulières, tout particulièrement aux exigences d'urgence des missions. Le Secrétaire général adjoint a souligné que la croissance rapide du Département, qui s'est produite alors que la crise financière de l'ONU ne cessait de s'aggraver, n'a pu se faire que grâce à l'utilisation de méthode de financement ad hoc, y compris le recours à du personnel prêté. Actuellement sur les 410 personnes que compte le Département, 222 sont financées à l'aide du compte d'appui aux opérations de maintien de la paix. Au niveau des administrateurs, plus de 50% des membres du Département sont prêtés par des gouvernements. En d'autres termes, le bâtiment du maintien de la paix a été construit et peut répondre aux besoins mais il est lourdement hypothéqué et ses fondations sont fragiles. La réforme du Département devra donc donner lieu à une structure capable de satisfaire les demande de la manière la plus efficace possible. Cela inclut la mise en place d'une base financière plus solide. La reforme ne se fera pas en un jour, a conclu M. Miyet, elle exigera bien une période de transition de deux ans.
Débat général
M. IBRAHIM A. GAMBARI (Nigéria), Président du Comité, a déclaré que les Nations Unies doivent envisager les opérations de maintien de la paix sous un angle nouveau. Ces opérations ont été vues avec un grand scepticisme par certains. Dans nombre des cas, ce scepticisme est dû à d'autres facteurs que le maintien de la paix et la sécurité. Quoiqu'il en soit, a dit M. Gambari, la réalisation de la paix et de la sécurité demeure l'essence même de l'objectif commun des Etats Membres, la "raison d'être de l'Organisation". Le financement des opérations de maintien de la paix a toujours été l'un de nos principaux problèmes. Il est essentiel d'y apporter des solutions; chaque Etat Membre se doit de remplir les obligations qui lui incombent en vertu de la Charte et de payer ses redevances sans retard et sans conditions. La santé financière de l'Organisation ne contribuera pas seulement à promouvoir notre cause commune : maintenir la paix et la sécurité dans le monde. Elle contribuera également à rétablir la confiance des Etats Membres qui en dépit de leurs maigres économies, ont consenti d'énormes sacrifices afin de contribuer aux efforts de paix et de sécurité internationales. Il est regrettable, a ajouté M. Gambari, que du fait que certains Etats Membres n'honorent pas leurs obligations, de nombreux autres y compris le Nigéria, n'ont pas pu être remboursés des dépenses encourues par leur contribution aux activités de maintien de la paix des Nations Unies. S'agissant du système des forces en attente, M. Gambari a fait valoir qu'il serait préférable, d'envisager toutes les propositions faites à ce sujet dans les limites des arrangements qui ont déjà été convenus en ce domaine. En ce qui concerne l'initiative visant à créer au sein du Secrétariat un état-major pouvant être
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déployé rapidement, il a insisté sur la nécessité d'aborder cette question avec la plus grande prudence et avec autant de transparence que possible.
M. CHARIVAT SATAPUTRA (Thaïlande), au nom du Mouvement des pays non alignés, s'est félicité des initiatives pour éviter d'élargir le nombre du personnel prêté et a réitéré la position des non-alignés selon laquelle le recours à des officiers prêtés ne doit pas être considéré comme une mesure permanente. Préoccupé par le fait que dans certaines divisions du Département, 100% des effectifs sont composés par du personnel prêté, il a appelé à ne pas perdre de vue le concept de la collectivité et du multilatéralisme que souligne la Charte en soulignant que le recrutement du personnel au sein des Nations Unies doit se fonder, autant que possible, sur le principe de la représentation géographique équitable. Venant au financement du Département, le représentant a jugé regrettable que certains pays développés qui ont la capacité de payer ne versent toujours pas leur contribution entièrement et en temps voulu. Inacceptable et injuste, cette pratique compromet l'efficacité des opérations de maintien de la paix en général, a dit le représentant. Poursuivant sur la question du remboursement des pays fournisseurs de troupes, il a émis l'espoir que le système mis en place par le Département permettra d'accélérer les procédures et conduira à un règlement efficace du problème des retards des paiements.
A propos du déploiement rapide des missions, le représentant, tout en se félicitant de la création de l'état-major de mission à déploiement rapide, a souhaité que tous les Etats membres soient consultés et qu'ils aient l'occasion de faire valoir leurs vues avant la finalisation du projet. Des interrogations subsistent en effet en ce qui concerne le recrutement du personnel, les fonctions et le financement de cet état-major. Evoquant, pour finir, la questions des consultations entre le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes, le représentant a souhaité que les règles de procédures de ces consultations reconnaissent le droit légitime des pays contributeurs à être consultés et qu'elles instituent l'obligation pour le Président du Conseil de tenir ces pays informés des consultations officieuses concernant les changements de mandat, la fin des opérations ou les consultations liées à l'évolution d'une situation affectant une opération en cours.
M. N. H. BIEGMAN (Pays-Bas), prenant la parole au nom de l'Union européenne, a rappelé l'importante contribution qu'apportent les pays de l'Union aux efforts des Nations Unies dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité dans le monde, soulignant notamment les quelque 55 000 Européens participant aux forces de maintien de la paix en divers endroits de la planète, auxquels il faut ajouter les 15 000 autres Européens qui servent en Bosnie et en Croatie. Les pays de l'Union européenne fournissent plus d'un tiers du budget ordinaire et du budget du maintien de la paix de l'Organisation, et ce, dans les délais fixés, et sans conditionalité. Aussi sont-ils gravement préoccupés par la situation financière dans laquelle se trouve l'Organisation, et en particulier par les effets négatifs de cette
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crise sur les opérations de maintien de la paix. Le représentant a lancé un appel urgent à tous les Etats Membres pour qu'ils payent le montant total de leurs dettes sans délai, et sans imposer de conditions.
Il est essentiel de définir clairement les mandats des missions envisagées, et de veiller à fixer des objectifs réalisables, a-t-il poursuivi. L'Union européenne demeure en faveur d'un renforcement de la participation des pays contributeurs de troupes au processus de décision du Conseil de sécurité. Elle se félicite des efforts qui ont déjà été entrepris dans ce domaine au sein du Conseil de sécurité, et insiste sur l'importance que revêtent les consultations que le Conseil a avec les pays contributeurs de troupes. Le représentant a par ailleurs insisté sur l'importance qu'il convient de continuer à accorder aux expériences passées. Il a mis l'accent sur la nécessité de fournir une base financière appropriée à l'Unité des leçons apprises, qui apportent une contribution essentielle au processus de planification des opérations de maintien de la paix. Les pays de l'Union, a ensuite dit le représentant, tout en réaffirmant que la responsabilité première du maintien de la paix et de la sécurité internationale incombe aux Nations Unies, tient à attirer l'attention sur certaines situations dans lesquelles les arrangements régionaux s'avèrent être le cadre approprié pour assurer le retour à la paix. L'Union européenne encourage le Secrétaire général à maintenir ses contacts réguliers avec les représentants des groupes régionaux. S'agissant en particulier de l'Afrique, le représentant a indiqué que dans le cadre de l'Organisation de l'unité africaine, ainsi qu'aux niveaux sous-régional et national, des efforts importants étaient déployés pour développer les capacités de ce continent dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité. L'Union est d'avis qu'un tel renforcement doit se poursuivre, et le Comité devrait attacher toute l'attention qu'elle mérite à cette question, en particulier aux propositions faites dans le but de renforcer la formation des troupes africaines qui pourraient être intégrées aux forces en attente.
La création d'un état-major pouvant être déployé rapidement au sein du Secrétariat, a fait remarquer le représentant, a été longtemps retardée. L'établissement de cette unité exige un réexamen et une redéfinition des arrangements relatifs aux forces en attente. Les pays de l'Union apprécieraient que le Secrétariat leur fournisse une mise à jour de la situation actuelle desdits arrangements. Abordant d'autres aspects du maintien de la paix, le représentant a notamment mis l'accent sur l'importance qu'il convient d'accorder au déploiement de composantes d'information dans le cadre des missions. Ces dernières devraient être prévues lors de la planification de chaque opération de maintien de la paix, et devraient être mises en place sur le terrain le plus rapidement possible, dans certains cas avant même que les forces de maintien de la paix ne soient déployées, et ce, pour informer les populations locales et les média des objectifs de l'opération prévue, et de ses limites.
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M. AHMAD KAMAL (Pakistan) a précisé que l'objectif des opérations de maintien de la paix ne doit pas être de diviser les parties au conflit, dégager le terrain et laisser un grand vide derrière soi mais bien de régler en profondeur les causes des conflits à l'aide d'une volonté politique bien affirmée. Le Pakistan est convaincu que la diplomatie préventive, le rétablissement de la paix et la consolidation de la paix doivent demeurer les piliers des efforts de paix des Nations Unies. Il est important que les Nations Unies élaborent un mécanisme d'alerte rapide pour agir avant l'éclatement d'un conflit plutôt que d'intervenir une fois que le conflit s'est installé. Il faudrait privilégier les solutions politiques et cet objectif peut être atteint par un recours plus fréquent au Chapitre VI de la Charte qui prévoie la médiation, l'arbitrage et les bons offices. En ce qui concerne l'établissement d'un état-major pouvant être déployé rapidement, le représentant a regretté qu'en dépit des polémiques qu'a suscitées la question durant les sessions spéciales du Comité spécial en août et en octobre 1996, les réserves émises au Comité n'aient pas eu l'attention qu'elles méritent.
Le représentant a fait valoir qu'un des moyens de prévenir la constitution de groupes non transparents et autoproclamés comme les "Amis de la réaction rapide" qui se déguisent aujourd'hui sous le nouveau nom d'"Amis du déploiement rapide" serait de créer un Groupe de travail à composition non limité du Comité spécial pour discuter de la question. A cet égard, le Pakistan réitère sa proposition tendant à créer des bases logistiques régionales en territoire neutre qui pourraient travailler de manière alternative comme état-major de siège à déploiement rapide et aile d'alerte rapide pour une région donnée. D'autre part, le représentant a attiré l'attention sur une question qu'il a jugé préoccupante, à savoir le recrutement d'officiers prêtés. En dépit des réserves exprimées par certains Etats membres, a dit le représentant, le pourcentage de ces officiers est passé de 83% à 86% des effectifs du Département, officiers qui proviennent principalement des pays développés. L'argument fallacieux qui consiste à invoquer la crise financière de l'ONU demeure inacceptable dans le sens où cette pratique viole le caractère impartial et international que doit avoir le personnel des Nations Unies.
M. BENITEZ SAENZ (Uruguay) a attiré l'attention sur la composition du personnel du Département, qui, a-t-il dit, ne saurait être conforme au principe de la plus grande représentation géographique possible. Certaines régions, en effet, sont largement représentées aux postes élevés et aux postes de commandement sur le terrain alors que d'autres régions demeurent pratiquement absentes. S'agissant de la question des retards de remboursement aux pays fournisseurs de troupes, le représentant a argué que ce contentieux ne fait qu'alourdir le fardeau de ces pays en insistant sur le fait qu'en tout état de cause ceux qui ne paient pas leur contributions ne comprennent pas non plus les sacrifices consentis par les Etats fournisseurs. Les Nations Unies doivent trouver une solution à la question si elles veulent que les pays en développement poursuivent leurs efforts de paix.
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En ce qui concerne la création de l'état-major à déploiement rapide, le représentant s'est félicité de l'intensification des consultations tout en saluant les Etats membres qui ont contribué au fonds d'affectation créé pour financer huit postes au Siège. Toutefois, il a estimé que le problème financier aurait dû être réglé en suivant un critère beaucoup plus simple. Il a dit ne pas comprendre pourquoi l'ONU ne parvient pas à financer huit postes alors qu'elle fait des économies après la suppression de 1 000 postes. Venant aux consultations entre le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents, le représentant a émis l'espoir que les nouvelles modalités de travail se perpétuent à l'avenir. Soulignant l'importance des questions de déminage et de la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé, le représentant a conclu sur la question des accords relatifs aux forces en attente en appelant à un renforcement de la coopération entre les pays développés et les pays en développement en ce qui concerne la fourniture de matériel.
M. VOLODYMYR D. KHANDOGY, Vice-Ministre des affaires étrangères de l'Ukraine, a fait part de sa préoccupation devant les difficultés que l'Organisation rencontre dans ses efforts de maintien de la paix en raison de la crise financière dans laquelle elle est plongée. Le renforcement de la capacité de l'Organisation dans le domaine du maintien de la paix doit figurer parmi les objectifs prioritaires de la réforme en cours. Il est essentiel de faire en sorte que les Nations Unies disposent des moyens qui lui permettent de relever les nouveaux défis qui se posent. De plus en plus nombreux sont ceux qui reconnaissent la nécessité urgente de développer le potentiel de l'Organisation dans le domaine de la prévention des conflits. La diplomatie préventive, selon l'Ukraine, devrait devenir une composante à part entière des activités entreprises dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité.
Le succès de l'opération en ex-République yougoslave de Macédoine a donné la preuve qu'un déploiement préventif peut s'avérer salvateur. Il est indispensable, dans ce contexte, d'établir un cadre juridique clair pour ce type d'opérations, dont le déploiement exige évidement le consentement du pays hôte. Selon l'Ukraine, ce n'est pas seulement le cadre juridique de ce type d'opérations qu'il convient de définir clairement, mais plus largement celui de toutes les activités de maintien de la paix et de la sécurité. Le représentant a par ailleurs insisté sur l'importance qu'accorde son pays aux consultations entre les pays contributeurs de troupes et le Conseil de sécurité. Selon lui, ces consultations devraient pouvoir être organisées à la requête des pays contributeurs. Il a par ailleurs attiré l'attention sur le problème de la sécurité du personnel des opérations de maintien de la paix et du personnel associé, et a estimé que cette question méritaient de retenir toute l'attention du Comité. Il est à son avis indispensable de prendre des mesures supplémentaires pour garantir une plus grande protection de ces personnes. En outre, le représentant a appuyé l'idée de créer au sein du Secrétariat un état-major à déploiement rapide.
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- 12 - PKO/52 10 avril 1997
M. IVAN SIMONOVIC (Croatie) a déclaré que depuis le déploiement d'une opération de maintien de la paix sur son territoire, la Croatie a pu être témoin des problèmes inhérents à l'approche traditionnelle du maintien de la paix. S'il est vrai que la responsabilité première du règlement d'un conflit incombe aux protagonistes eux-mêmes, l'intransigeance continue d'une des parties peut affecter gravement le rôle de conciliateur que les Nations Unies peuvent jouer et, en conséquence, forcer l'ONU à maintenir le statut quo ou une situation inacceptable contre laquelle elle ne peut rien. La réussite de la mission en Slavonie orientale peut être attribuée à l'introduction d'un mandat clairement défini et à la détermination des Nations Unies de le mettre pleinement en oeuvre. Parmi les autres facteurs figurent une modification significative de la situation générale et les qualités personnelles du chef de mission lui-même. La mission prouve ainsi que la personnalité d'un chef de mission ne doit pas être sous-estimée tant il est vrai qu'elle peut influencer le cours d'une opération.
En ce qui concerne "la force de réaction rapide", la Croatie estime que la proposition relative à l'état-major constitue un pas dans la bonne direction tout en soulignant qu'un tel mécanisme ne doit en aucun cas être utilisé aux fins de manipulations politiques ou autres et qu'il doit être utilisé sous une surveillance étroite et un contrôle politique du Conseil de sécurité. Pour la Croatie, le déploiement préventif des forces de maintien de la paix demeure le moyen le plus efficace de réagir à une situation menaçant la paix et la sécurité internationales, comme c'est le cas en ex-République yougoslave de Macédoine. La Croatie appuie également le renforcement de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et estime que les Nations Unies ne doivent pas hésiter à permettre à ces organisations de diriger une opération quant les ressources font défaut. Le cas de la Bosnie-Herzégovine illustre parfaitement le bien-fondé de cette coopération puisque l'IFOR a contribué à mettre fin au conflit pour ensuite céder la place à SFOR qui aujourd'hui renforce la stabilité dans le pays.
M. WANG XUEXIAN (Chine) a déclaré qu'en dernière analyse, le succès des opérations de maintien de la paix dépend de la volonté politique des parties au conflit. Il a souhaité en conséquence que ceux qui participent aux missions soient véritablement des soldats de la paix et non des guerriers. Avant la conclusion d'un accord de paix, le rôle des opérations de maintien de la paix est extrêmement limité et l'envoi de troupes peut, dans certaines circonstances, ajouter à la tension. La pratique du maintien de la paix a, au cours des récentes années, mis en évidence la nécessité pour l'Organisation de renforcer sa capacité de réaction rapide, a poursuivi le représentant. Mais derrière les progrès enregistrés en ce sens, se cache une autre tendance qui fait du développement de la capacité militaire des Nations Unies une priorité. En outre, certaines fonctions importantes en matière de maintien de la paix sont aujourd'hui traitées ou sous-traitées par un nombre réduit de pays, en raison de l'absence de ressources, et certains organes importants sont établis de telle manière qu'ils dévient des objectifs des Nations Unies et deviennent l'équivalent de "licences d'exploitation" attribuées à certains pays.
( suivre)
- 13 - PKO/52 10 avril 1997
En ce qui concerne la crise financière des Nations Unies, le représentant a regretté que les Etats membres doivent encore 1,7 milliard de dollars au titre des arriérés de paiement. En conséquence, l'ONU doit environ 990 millions de dollars à 80 Etats membres. Pour remédier à cette situation, le Département a de plus en plus recours aux contributions volontaires, pratique qui compromet la base financière des Nations Unies et le caractère juste et représentatif de l'Organisation. En ce qui concerne la gestion du Département, le représentant a dénoncé la manière peu transparente dont il se procure le matériel nécessaire aux opérations. Par ce fait, un certain nombre de pays a pu s'arroger le monopole de la fourniture de ce matériel. Il convient de garder à l'esprit qu'une mauvaise gestion des biens en stock a plus d'une fois conduit à des achats non justifiés et à des gaspillages énormes. Le représentant a conclu en soulignant que le Comité a à maintes reprises évoqué le concept de "diplomatie préventive" et en déclarant qu'il est temps maintenant de réfléchir à un nouveau concept de "développement préventif". Prévenir les conflits par le biais du développement permettra de régler deux fois mieux les crises avec deux fois moins d'efforts, a déclaré le représentant.
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( suivre)