SG/SM/6196

LE SECRETAIRE GENERAL SOULIGNE LES AVANTAGES QUE PRESENTERAIT L'ASSOCIATION PLUS ETROITE DU SECTEUR PRIVE AUX TRAVAUX DES NATIONS UNIES

7 avril 1997


Communiqué de Presse
SG/SM/6196


LE SECRETAIRE GENERAL SOULIGNE LES AVANTAGES QUE PRESENTERAIT L'ASSOCIATION PLUS ETROITE DU SECTEUR PRIVE AUX TRAVAUX DES NATIONS UNIES

19970407 S'adressant à la Confederation of Indian Industry, M. Kofi Annan met également l'accent sur la nécessité de concilier les intérêts privés et le bien public

On trouvera ci-après le texte de la déclaration que le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a faite, ce jour, à New Delhi devant la Confederation of Indian Industry :

Je suis heureux de me trouver parmi vous aujourd'hui. Je voudrais d'emblée rendre hommage à l'esprit d'entreprise des Indiens. L'Inde a une longue et éminente tradition commerciale et maritime. Grâce à ses liens commerciaux et à sa culture, son influence s'est étendue bien au-delà de ses rivages.

Au moment où nous entrons dans une ère nouvelle riche de promesses, j'ai bon espoir que cette longue tradition et cet esprit d'entreprise permettront de forger de nouveaux partenariats — avec des gouvernements, avec des membres de la société civile et avec des institutions internationales comme l'ONU. De telles alliances permettraient d'atteindre des objectifs importants, tant sur le plan national que sur le plan international.

Depuis mon entrée en fonction, je suis frappé par le vif intérêt que manifeste le secteur privé à l'égard des activités des Nations Unies. Ce phénomène n'est pas nouveau. Mais, au fil des ans, l'interaction de l'Organisation mondiale avec le secteur privé a connu des fluctuations, autre conséquence regrettable de la guerre froide.

Dans le contexte actuel, les réformes économiques et la libéralisation des échanges, sous leurs diverses formes, sont les priorités urgentes des pays de toutes les régions. L'Inde a elle-même entrepris en 1991 des réformes audacieuses et sans précédent. La communauté internationale suit ces efforts de très près. Les pays développés et les pays en développement veulent maîtriser la dynamique de ces réformes et appliquer ces schémas à leur propre situation.

C'est notamment en raison de l'exemple donné par l'Inde qu'il existe maintenant la possibilité pour le secteur privé de collaborer de manière extrêmement productive avec les autres acteurs de la scène nationale et internationale.

Selon un rapport récent de la Banque mondiale, les flux de capitaux privés vers les pays en développement se sont élevés en 1996 à 244 milliards de dollars. Par contre, l'aide publique au développement (APD) n'a représenté qu'un sixième de cette somme, soit 44 milliards de dollars. Bien que ces flux de capitaux privés aient été essentiellement limités à 12 pays, la différence est frappante et le message est clair : le secteur privé joue un rôle essentiel dans la croissance nationale et internationale. Le rôle du Gouvernement évolue et sa tâche essentielle est de créer un climat propice au développement des énergies et des initiatives individuelles. Ce partenariat entre le secteur public et le secteur privé joue maintenant un rôle déterminant dans le développement et la prospérité.

Nous nous félicitons de ces nouvelles réalités. Nous devons toutefois mettre l'accent sur plusieurs impératifs interdépendants : la nécessité de concilier l'intérêt privé et le bien public, d'assurer l'égalité entre les sexes, de promouvoir la croissance en veillant à assurer la justice sociale, et à faire en sorte qu'elle bénéficie à tous les secteurs de la société, d'encourager l'élaboration de politiques donnant la priorité aux besoins essentiels et à l'élimination de la pauvreté et d'assurer les besoins de la génération actuelle sans compromettre ceux des futures générations.

Le secteur privé est un vaste réservoir d'expériences et de compétences en matière de gestion et d'innovations. Il dispose d'un potentiel immense pour la création d'emplois, le transfert de technologie et la promotion du commerce. Le système des Nations Unies s'emploie à mettre ce dynamisme à profit pour le bien commun en établissant des liens plus étroits entre la théorie et l'exécution.

Sur le plan théorique, vous savez peut-être que nous avons achevé récemment une série de conférences mondiales consacrées à de grandes questions telles que le développement durable, la population, les questions concernant les femmes, le développement social et les problèmes d'urbanisation. Ces conférences ont adopté des programmes d'action détaillés visant à relever certains des défis les plus urgents de notre époque. La contribution des représentants du secteur privé à ces conférences a été précieuse. Le Conseil d'entreprises pour le développement durable avec lequel la Confédération est activement associée a notamment joué un rôle important. En outre, les programmes d'action de ces conférences — en particulier celui qui a été adopté lors du Sommet mondial pour le développement social — reflétaient le consensus mondial sur le rôle essentiel des milieux d'affaires et de l'industrie.

Sur le plan opérationnel, le système des Nations Unies a fourni une aide aux Etats Membres, sur leur demande, dans un grand nombre de domaines liés au développement du secteur privé : amélioration de l'administration publique, promotion de la privatisation, élaboration de cadres juridiques et réglementaires et normalisation. La promotion du microcrédit pour les petites entreprises, en particulier pour les femmes, les artisans, les petits commerçants, les entrepreneurs débutants et d'autres groupes pour lesquels le manque de fonds, était le principal obstacle les empêchant de parvenir à l'autosuffisance et de prospérer.

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J'ai traité en détail des efforts déployés pour développer les compétences lors du Forum économique mondial, tenu à Davos (Suisse), au début de l'année. Je sais que certains d'entre vous ont participé à cette manifestation. Des exemplaires de la déclaration que j'ai faite à cette occasion sont disponibles pour ceux qui souhaiteraient en prendre connaissance.

J'encourage l'industrie et le secteur privé indiens à partager avec les Etats Membres, dans le cadre de l'ONU, leurs expériences et leurs méthodes. Peut-être souhaiteriez-vous être davantage associés au processus de normalisation, en particulier en ce qui concerne les investissements, le commerce et l'environnement. Peut-être envisageriez-vous également de fournir une aide accrue pour l'exécution des programmes des Nations Unies visant à développer le secteur privé. Ces suggestions se replacent en particulier dans le cadre de la coopération Sud-Sud. Je note avec plaisir que l'Inde exécute pour sa part un ambitieux programme de coopération technique avec d'autres pays.

Autre question importante, celle des achats des Nations Unies. Pour chacune des deux dernières années, le montant des achats du système des Nations Unies en biens et services pour diverses opérations s'est élevé à plus de 3,5 milliards de dollars. Les achats des Nations Unies doivent être conformes à quatre principes fondamentaux — équité, économie, qualité et livraison ponctuelle — mais il importe aussi de faire appel à un plus grand nombre de fournisseurs, de pays en développement en particulier.

Le potentiel de l'industrie indienne est à cet égard très grand et il faudrait diffuser des informations de manière à ce que les sociétés indiennes puissent offrir leurs services. J'espère que la Confédération pourra jouer un rôle dans ce domaine. Les bureaux des Nations Unies à New Delhi pourront fournir tous renseignements à cet égard.

Dans le contexte actuel, les questions ayant trait aux échanges commerciaux, aux investissements, à la technologie et à d'autres aspects du développement revêtent une complexité accrue. L'ONU a besoin que les milieux d'affaires et l'industrie lui apportent un concours qui est irremplaçable. Je suis également convaincu que le secteur privé a tout intérêt à s'associer étroitement à nos travaux. Pour atteindre les objectifs fixés, l'ONU doit s'appuyer sur des partenaires — non seulement sur des gouvernements mais aussi sur la plus grande diversité possible d'associés. Travaillons ensemble, plus étroitement que jamais, pour atteindre les objectifs qui sont les nôtres.

Je voudrais en terminant remercier la Confederation of Indian Industry de m'avoir donné l'occasion de vous faire part de mes vues. Vos observations et vos conseils seront appréciés.

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