LA CONFERENCE DU DESARMEMENT ENTEND DES APPELS PRESSANTS EN FAVEUR DE LA NOMINATION D'UN COORDONNATEUR SPECIAL SUR LES MINES ANTIPERSONNEL
Communiqué de Presse
CD/G/349
LA CONFERENCE DU DESARMEMENT ENTEND DES APPELS PRESSANTS EN FAVEUR DE LA NOMINATION D'UN COORDONNATEUR SPECIAL SUR LES MINES ANTIPERSONNEL
19970331 L'Allemagne et le Canada attirent l'attention sur les progrès réalisés à cet égard dans le cadre du «processus d'Ottawa»Genève, le 27 mars -- La Conférence du désarmement a été saisie, ce matin, d'une proposition de la Finlande, du Chili et de la Pologne tendant à ce que la Conférence mène des consultations sur la meilleure façon de négocier l'interdiction des mines antipersonnel.
Aux termes de cette proposition, la Conférence du désarmement déciderait de nommer un coordonnateur spécial chargé de mener des consultations sur la meilleure façon de traiter la question des mines antipersonnel. Elle demanderait au coordonnateur spécial de lui présenter un rapport avant la fin du mois de mai 1997.
Le Canada a, pour sa part, déclaré qu'il continue d'accorder la priorité au processus d'Ottawa pour négocier une interdiction des mines terrestres antipersonnel et invité tous les pays à se rendre à Ottawa en décembre 1997 afin de signer un traité d'interdiction complète des mines terrestres antipersonnel. L'Allemagne se félicite, quant à elle, du progrès accompli lors de la réunion d'experts qui s'est tenue à Vienne du 12 au 14 février en ce qui concerne le travail de rédaction d'un projet de traité et invite tous les pays à participer à une réunion d'experts sur les aspects techniques pour la vérification du traité qui se tiendra à Bonn les 24 et 25 avril prochains.
La Conférence du désarmement termine ainsi la première partie de sa session de 1997 sans avoir adopté un programme de travail pour 1997 après deux mois de travaux. Le Président de la Conférence, M. Grigori Berdennikov (Fédération de Russie), a déclaré que les consultations se poursuivent sur la proposition faite la semaine dernière par le représentant de l'Iran tendant à ce que la Conférence crée des comité spéciaux chargés des questions relatives à la conclusion d'arrangement pour garantir les Etats non dotés d'armes nucléaires contre l'emploi ou la menace de ces armes et à la transparence dans les armements; et nomme des coordonnateurs spéciaux chargés de consulter les membres sur la façon dont la Conférence examinera les questions du désarmement
nucléaire et d'un programme complet de désarmement nucléaire. L'Iran a suggéré, ce matin, que le Président mène des consultations à participation non limitée sur cette question. Le Président a demandé aux coordonnateurs des groupes régionaux de lui faire parvenir leurs vues avant les prochaines consultations présidentielles, qui auront lieu le 14 mai.
La Conférence a décidé d'accepter la demande de l'Equateur et des Emirats arabes unis de participer aux travaux de la Conférence en tant qu'observateurs.
La prochaine réunion plénière de la Conférence du désarmement aura lieu le jeudi 15 mai, à 10 heures.
M. KLAUS ACHENBACH (Allemagne) a déclaré que son Gouvernement estime qu'il est temps maintenant que la Conférence, après de longues et intenses consultations, parvienne à un consensus sur le programme de travail de la Conférence. Pour l'Allemagne, les éléments prioritaires de ce programme doivent être le commencement immédiat de négociations sur l'interdiction de la production des matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires et d'un accord sur les mines terrestres antipersonnel. M. Achenbach a lancé un appel à toutes les délégations afin que des négociations concrètes sur ces questions commencent dès la reprise des travaux de la Conférence au mois de mai.
En ce qui concerne la question des mines terrestres antipersonnel, l'Allemagne est convaincue qu'il faut agir immédiatement et avec détermination pour assurer le succès, le plus tôt possible, des travaux qui sont menés actuellement sur une interdiction complète des mines terrestres antipersonnel. À cet égard, l'Allemagne se félicite du progrès accompli lors de la réunion d'experts qui s'est tenue à Vienne du 12 au 14 février en ce qui concerne le travail de rédaction d'un projet de traité. De nouveaux efforts doivent toutefois être faits en ce qui concerne la question de la vérification de l'application d'un tel traité. C'est pourquoi l'Allemagne propose que les aspects techniques et pratiques de la question de la vérification fassent l'objet de la réunion d'experts qui se tiendra à Bonn les 24 et 25 avril prochains. La question de savoir quelle est l'instance la plus appropriée pour négocier un traité d'interdiction ne sera pas discutée à cette occasion, a ajouté M. Achenbach. Il a invité tous les pays intéressés à participer à cette réunion.
M. MARKKU REIMAA (Finlande) a soumis à la Conférence une proposition du Chili, de la Pologne et de la Finlande tendant à nommer un coordonnateur spécial chargé de mener des consultations sur la meilleure façon de traiter la question des mines antipersonnel. Selon le texte, le coordonnateur
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présenterait un rapport à la Conférence du désarmement avant la fin du mois de mai 1997. Le représentant de la Finlande a souligné que le texte est présenté par trois pays appartenant chacun à un groupe régional, témoignant ainsi de l'importance qu'attache un nombre important de pays dans le monde entier à la question de l'interdiction des mines terrestres antipersonnel.
Le représentant du Canada a déclaré que son pays continue d'accorder la priorité au processus d'Ottawa pour négocier une interdiction des mines terrestres antipersonnel. Il a fait distribuer un texte du Ministre des affaires étrangères du Canada dans lequel celui-ci invite tous les pays à se rendre à Ottawa en décembre 1997 afin de signer un traité d'interdiction complète de la production, du stockage, du transfert et de l'utilisation des mines terrestres antipersonnel.
M. JORGE BERGUÑO (Chili) a déclaré que la proposition soumise par la Finlande, au nom également de la Pologne et du Chili, place la Conférence devant un défi : elle doit décider si elle veut traiter la question des mines terrestres antipersonnel ou laisser un autre processus s'en charger. La proposition de l'Iran visant à créer des comités spéciaux sur certaines questions et nommer des coordonnateurs spéciaux sur d'autre vise, elle aussi, à permettre à la Conférence de commencer ses travaux de fond. Il a appuyé la proposition de l'Iran, bien qu'elle ne traite pas de toutes les questions que les différentes délégations souhaitent aborder.
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