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CD/G/347

CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT : L'AUTRICHE REND COMPTE DE LA RÉUNION DE VIENNE SUR LA QUESTION DE L'INTERDICTION DES MINES TERRESTRES ANTIPERSONNEL

13 mars 1997


Communiqué de Presse
CD/G/347


CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT : L'AUTRICHE REND COMPTE DE LA RÉUNION DE VIENNE SUR LA QUESTION DE L'INTERDICTION DES MINES TERRESTRES ANTIPERSONNEL

19970313 Genève, 13 mars -- La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, une intervention du représentant de l'Autriche, qui a déclaré que son pays souhaitait une interdiction complète des mines terrestres antipersonnel, et ce, le plus rapidement possible.

L'Autriche présentera, sur la base des propositions faites au cours de la réunion sur la question qui s'est tenue à Vienne du 12 au 14 février dernier, un projet révisé de convention qu'il adressera à tous les États pour commentaires d'ici la fin du mois de mars. L'Autriche est disposée à suivre plusieurs voies à condition qu'elles aient des chances d'aboutir. Il ne faut pas que la Conférence du désarmement se contente de «réfléchir sur la question au ralenti comme elle en a coutume», a déclaré le représentant autrichien.

L'Autriche est également favorable à l'élaboration d'une convention interdisant la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou d'autres dispositifs explosifs nucléaires et s'est demandé si la Conférence pouvait, à la fois, commencer les négociations sur les matières fissiles et mettre en place un mécanisme sur le désarmement nucléaire en général.

Le Président sortant de la Conférence, M. Pavel Grecu (Roumanie), qui a présidé les travaux de la Conférence pendant quatre semaines, a déclaré que les consultations bilatérales approfondies qu'il a menées auprès de toutes les délégations concernant le programme de travail de la Conférence pour 1997, sur lequel un accord n'a pu encore être obtenu, n'ont pas satisfait toutes les attentes de la Conférence. Elles ont toutefois mis en lumière les possibilités de parvenir à un compromis. Le Président a indiqué qu'il poursuivrait ses efforts jusqu'à la prochaine séance plénière. La présidence sera alors assurée pour une nouvelle période de quatre semaines par le représentant de la Fédération de Russie, conformément au principe de la rotation par ordre alphabétique anglais.

La prochaine réunion de la Conférence aura lieu jeudi 20 mars prochain, à 10 heures.

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M. HARALD KREID (Autriche) a affirmé que son pays souhaitait une interdiction complète des mines terrestres antipersonnel, et ce le plus rapidement possible. L'Autriche se félicite de l'accueil réservé à l'initiative canadienne qui a mis en mouvement un processus qui recueille l'appui d'un nombre croissant de pays, comme l'a démontré la réunion, tenue à Vienne du 12 au 14 février et au cours de laquelle la majorité des intervenants ont appuyé l'adoption d'une convention d'interdiction totale des mines terrestres antipersonnel. L'Autriche présentera, sur la base des propositions faites au cours de la réunion de Vienne, un projet révisé de convention qu'il adressera à tous les États pour commentaires d'ici la fin du mois de mars. M. Kreid a souligné que la réunion de Vienne ne visait pas à résoudre la question de savoir quel était le cadre dans lequel la convention devait être négociée. L'Autriche est disposée à suivre plusieurs voies à condition qu'elles aient des chances d'aboutir. Cependant, le fait que ces «tueurs silencieux» font 25 000 victimes par année explique qu'une approche rapide soit privilégiée par tant de gouvernements. Il ne faut pas que la Conférence du désarmement se contente de «réfléchir sur la question au ralenti comme elle en a coutume».

En ce qui concerne la question du désarmement nucléaire, l'Autriche s'inscrit en faux devant l'opinion selon laquelle une convention interdisant la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou d'autres dispositifs explosifs nucléaires ne constituerait pas un véritable traité de désarmement et ne ferait que perpétuer l'inégalité entre les puissances nucléaires et les États non dotés d'armes nucléaires. M. Kreid a estimé au contraire qu'un tel traité ferait obligation aux États dotés d'armes nucléaires de respecter les engagements qu'ils ont pris, à titre unilatéral, de cesser la production de matières fissiles et ouvrirait la voie à des mesures de vérification. Les négociations dans ce domaine doivent impérativement inclure la question des stocks existants.

Le représentant autrichien a souligné, à l'instar de la Commission de Canberra, que l'occasion qui est offerte par la fin de la guerre froide doit être saisie rapidement. M. Kreid s'est toutefois demandé si la Conférence pouvait, à la fois, commencer les négociations sur les matières fissiles et mettre en place un mécanisme chargé d'examiner quelles mesures de désarmement nucléaire doivent être examinées de façon utile.

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