CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT : LE MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA SUÈDE SOUHAITE DES NÉGOCIATIONS SUR LES MATIÈRES FISSILES
Communiqué de Presse
CD/G/346
CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT : LE MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA SUÈDE SOUHAITE DES NÉGOCIATIONS SUR LES MATIÈRES FISSILES
19970313 La Suède est en faveur de la création d'un mécanisme pour l'examen des aspects globaux du désarmement nucléaireGenève, 11 mars -- La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, le Ministre des affaires étrangères de la Suède, Mme Lena Hjelm-Wallén, qui a déclaré que la Conférence du désarmement devrait commencer des négociations sur une convention interdisant la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou d'autres dispositifs explosifs nucléaires. Elle a engagé toutes les délégations à faire preuve de souplesse afin que puissent commencer ces négociations dans les plus brefs délais.
Mme Hjelm-Wallén a jugé utile de définir un mécanisme au sein de la Conférence pour examiner les aspects globaux du désarmement nucléaire. Ce mécanisme pourrait prendre la forme d'un comité spécial, d'un coordonnateur spécial ou de séances plénières informelles.
Le Ministre des affaires étrangères de la Suède a invité les États-Unis et la Fédération de Russie à ratifier sans plus tarder le Traité START II portant sur des nouvelles réductions et limitations des armements stratégiques offensifs et à oeuvrer à la conclusion d'un traité START III. Elle a déploré que les deux pays n'aient pas encore ratifié la Convention sur les armes chimiques.
Le Président de la Conférence, M. Pavel Grecu, de Roumanie, a indiqué qu'il poursuivait ses consultations informelles sur le programme de travail de la session de 1997 de la Conférence du désarmement.
La Conférence tiendra sa prochaine séance plénière le jeudi 13 mars à 10 heures.
Déclaration du Ministre des affaires étrangères de la Suède
Mme LENA HJEML-WALLÉN, Ministre des affaires étrangères de la Suède, a souligné que les changements importants intervenus dans le domaine de la sécurité internationale ont créé de nouvelles conditions susceptibles de favoriser un monde plus sûr et plus sécuritaire. Des conditions durables de sécurité et une paix durable ne peuvent s'établir sous la menace des armes de destruction massive.
Le Ministre a souligné l'aspect historique du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, négocié par la Conférence. La communauté internationale doit maintenant assurer l'entrée en vigueur du Traité aussi tôt que possible. Mme Hjelm-Wallén a engagé les États qui n'ont pas encore signé le Traité d'assumer leurs responsabilités et de le faire dès que possible. La Suède, pour sa part, se félicite des résultats de la reprise de la première session de la Commission préparatoire de l'Organisation du Traité qui s'est tenue la semaine dernière à Genève, et qui a établi les bases de la future organisation dont le siège sera à Vienne.
La Suède estime que la Conférence du désarmement devrait désormais commencer des négociations sur une convention interdisant la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou d'autres dispositifs explosifs nucléaires. Elle a engagé toutes les délégations à faire preuve de souplesse afin que puissent commencer ces négociations dans les plus brefs délais.
Le Ministre des affaires étrangères de la Suède a par ailleurs souhaité que les États-Unis et la Fédération de Russie ratifient sans délai le Traité sur de nouvelles réductions et limitations des armements stratégiques offensifs (START II). Le Gouvernement suédois engage les États-Unis et la Russie à surmonter les difficultés et à oeuvrer à la conclusion d'un traité START III. La Suède exprime l'espoir que le sommet qui aura lieu au cours du mois de mars entre les Présidents Bill Clinton et Boris Yeltsin donnera un nouvel élan à ce processus.
Mme Hjelm-Wallén a proposé, s'agissant de la question du désarmement nucléaire, que la Conférence se penche sur le rapport de la «Commission de Canberra» publié au mois d'août 1996, qui recommande des mesures concrètes d'élimination des armes nucléaires. Ce document suggère notamment de mettre fin à l'état d'alerte des forces nucléaires afin de réduire les risques de lancement accidentel ou non autorisé. Pour sa part, la Conférence pourrait mettre au point un mécanisme pour examiner au sein de la Conférence les aspect globaux du désarmement nucléaire, en créant un comité spécial, en nommant un coordonnateur spécial, ou en tenant des séances plénières informelles. En perspective de la prochaine Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire, qui doit être réunie en l'an 2000, le Ministre a préconisé que des mesures soient prises qui concrétiseraient l'application du principe d'«efforts systématiques
( suivre)
- 3 - CD/G/346 13 mars 1997
et progressifs» des États dotés d'armes nucléaires pour une réduction globale des armes nucléaires.
Le Ministre suédois des affaires étrangères a aussi attiré l'attention sur l'évolution de la situation dans le domaine des armes classiques, rappelant notamment que la Convention sur les armes chimiques va entrer en vigueur le 29 avril. Elle a toutefois déploré que les deux pays qui possèdent des stocks déclarés, les États-Unis et la Fédération de Russie, n'aient pas encore ratifié la Convention. La Suède se félicite du commencement des travaux sur le régime de vérification de la Convention sur les armes biologiques.
La communauté internationale doit aussi appréhender le problème crucial que posent des armes classiques dont en particulier les mines terrestres antipersonnel qui occasionnent des dizaines de milliers de victimes. Le Ministre a réaffirmé que son pays n'a plus exporté ni fabriqué de mines terrestres antipersonnel depuis 15 ans et qu'il a décidé cette année d'interdire leur utilisation par ses forces armées et de détruire tous les stocks d'ici 2001. La communauté internationale ne doit épargner aucun effort pour conclure une convention globale, efficace et juridiquement contraignante d'interdiction de ces armes, y compris la production, le stockage, les transferts et l'utilisation. La Suède, qui participe au «processus d'Ottawa» oeuvrera à cet objectif dans toutes les instances appropriées et est disposée à le faire dans le cadre de la Conférence du désarmement.
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