AG/629

L'ASSEMBLEE GENERALE DEMANDE AUX AUTORITES ISR'LIENNES DE S'ABSTENIR DE TOUTE ACTION QUI AURAIT DES CONSEQUENCES PREJUDICIABLES SUR LE PROCESSUS DE PAIX

13 mars 1997


Communiqué de Presse
AG/629


L'ASSEMBLEE GENERALE DEMANDE AUX AUTORITES ISRAELIENNES DE S'ABSTENIR DE TOUTE ACTION QUI AURAIT DES CONSEQUENCES PREJUDICIABLES SUR LE PROCESSUS DE PAIX

19970313 L'Assemblée générale demande aux autorités israéliennes de s'abstenir de toute action ou mesure, y compris l'implantation de colonies de peuplement, qui tendrait à modifier la situation sur le terrain, anticipant l'issue des négociations sur le statut définitif, et aurait des incidences préjudiciables sur le processus de paix au Moyen-Orient. Cette demande de l'Assemblée est contenue dans une résolution qu'elle a adoptée cet après-midi à l'issue d'un débat de deux jours sur la question de Palestine. Elle demande en outre à Israël, puissance occupante, de s'acquitter scrupuleusement des obligations juridiques et des responsabilités qui lui incombent en vertu de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, qui est applicable à tous les territoires occupés par Israël depuis 1967.

L'Assemblée générale a adopté à l'issue d'un vote enregistré la résolution par 130 voix pour, 2 voix contre (Etats-Unis, Israël), 2 abstentions (Fédération de Micronésie, Iles Marshall).

L'Assemblée, aux termes de la même résolution, demande à toutes les parties de poursuivre, dans l'intérêt de la paix et de la sécurité, les négociations qu'elles ont engagées dans le cadre du processus de paix au Moyen-Orient, sur les bases convenues, et d'appliquer dans les délais prévus les accords conclus.

Les représentants d'Israël, de la Norvège, du Liban, du Pérou, des Etats-Unis, de la Bolivie, du Canada, de la Syrie, ont expliqué leur vote.

L'Observateur permanent de la Palestine a également pris la parole.

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Explications de vote

Le représentant d'Israël a estimé que la résolution est déséquilibrée et entachée de partialité. Indiquant que son pays pleurait aujourd'hui la mort de six écolières et de leur maîtresse, le représentant a expliqué que ces meurtres renforcent la conviction de son pays que la seule façon de combattre le terrorisme et de promouvoir la paix passe par des négociations directes. Les débats inutiles éloignés des réalités de la région n'ont jamais contribué au règlement des différends entre Israël et ses voisins arabes. Israël accueille favorablement la résolution A/51/29 de l'Assemblée générale intitulée "Le processus de paix au Moyen-Orient", a souligné M. Peleg, arguant du fait que le soutien de la communauté internationale au processus de paix peut être utile dans la mesure où il est en harmonie avec les efforts des parties concernées, avec comme objectif d'aboutir au consensus.

Le représentant de la Norvège a rappelé que son pays, depuis le début du processus de paix au Moyen-Orient, n'a cessé d'y apporter de contribution. Il incombe aux parties elles-mêmes de s'entendre. Aujourd'hui, sa délégation réitère que les parties doivent s'en tenir à la lettre et à l'esprit des Accords d'Oslo. La Norvège se prononcera en faveur du projet de résolution.

Le représentant du Liban a estimé que les mesures d'Israël sont contraires au droit coutumier international et aux Conventions de Genève et de La Haye. Toutefois il a regretté que le projet de résolution ne stipule pas que les actes d'Israël portent atteinte aux bases du processus de paix conformément à la formule de Madrid de "l'échange de la terre contre la paix". Le Gouvernement israélien considère que ses actes sont une manifestation de droit souverain et rejette l'idée que Jérusalem est occupé. Les Nations Unies expriment la conscience collective du monde, a-t-il fait remarquer. Elles sont le vecteur par lequel les règles du droit international doivent être confirmées. Il a formé l'espoir que l'Assemblée générale prendra position de manière collective.

Le représentant du Pérou, rappelant que son pays est co-auteur du présent projet de résolution, a estimé que le texte qui n'a pas été adopté par le Conseil de sécurité, reçoit devant l'Assemblée générale l'appui de sa délégation.

Le représentant des Etats-Unis a estimé que les décisions du gouvernement israélien de construire des logements dans la région de Jabal Abou Ghneim ne sont pas appropriées et pourraient préjuger des progrès réalisés dans le cadre du processus de paix. Les Etats-Unis auraient souhaité que cette décision n'ait pas été prise car elle affaiblit considérablement la confiance nécessaire à la création d'un climat propice pour le succès des négociations, notamment sur les questions difficiles concernant, en particulier, le statut de Jérusalem et les colonies de peuplement.

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La réalisation d'une paix juste, durable et globale au Moyen-Orient exige un processus de paix honnête, dans le cadre duquel les parties ne peuvent anticiper, préjuger ou prédéterminer les négociations sur les questions que les parties elles-mêmes ont décidées, seront réglées dans le cadre des négociations sur le statut permanent. Le représentant a fait remarquer que l'Assemblée générale ne constitue pas l'instance appropriée pour régler les questions qui font actuellement l'objet de négociations entre les parties. Il est souhaitable d'encourager la reprise des négociations. La situation de ces derniers mois montrent que les parties concernées peuvent oeuvrer ensemble, notamment l'Accord d'Hébron en dépit du climat défavorable. Les Etats-Unis espèrent que le gouvernement israélien fera davantage au cours des deuxième et troisième étapes du processus de paix. La délégation américaine se dit profondément consternée par l'attaque perpétrée ce matin sur les bords du Jourdain contre un groupe d'écolières et adresse ses condoléances aux familles des victimes.

Le représentant de la Bolivie a déclaré que son pays a voté en faveur de la résolution car la politique extérieure de la Bolivie est attachée à l'édification d'une société internationale juste et dans ce cadre appuie le processus de paix au Moyen-Orient. Il est nécessaire de créer des conditions nécessaires à la confiance mutuelle sur la base de la nécessité de trouver une solution finale. Le droit international et la négociation doivent en être les instruments légaux.

Le représentant du Canada s'est déclaré consterné par l'attaque perpétrée ce matin contre un groupe d'écolières israéliennes. Le Canada présente ses vives condoléances aux familles des victimes. Le représentant a souhaité que les parties concernées préservent le processus de paix. Tout en ayant voté en faveur de la résolution, le Canada estime, toutefois, que le texte aurait dû refléter le processus de paix. La décision d'Israël de construire des logements à Jabal Abou Ghneim a affaibli la confiance qui constitue la base même du processus de paix.

Le représentant de la Syrie a indiqué que les décisions Israéliennes violent les conventions internationales et constituent un obstacle majeur sur la voie de la paix. Les mesures prises par Israël en vue de modifier la composition démographique et le statut de Jérusalem sont nulles et non avenues. Les Nations Unies sont l'instance appropriée pour traiter de la question si non pourquoi serions-nous ici, s'est-il interrogé. La paix ne peut pas aller de pair avec la colonisation et la violence. Le veto d'un des membres permanents du Conseil de sécurité donne malheureusement le feu vert à Israël, a regretté le représentant. Il a souhaité que les Etats-Unis se joignent à la condamnation de la communauté internationale.

L'Observateur de la Palestine a exprimé les remerciements de sa délégation à tous les Etats Membres pour leur appui à la présente résolution.

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Il a rendu un hommage particulier à tous les Etats Membres qui ont voté pour la première fois sur la question. Il existe une position claire, universelle qui adresse un message clair à la fois au gouvernement israélien de mettre un terme à l'implantation des colonies de peuplement, et au Conseil de sécurité lui rappelant de s'acquitter de ses obligations en vertu de la Charte des Nations Unies. L'Observateur a fait remarquer que la présente résolution offre une nouvelle possibilité. Il a émis l'espoir que cette possibilité permettra à Israël de réviser sa décision. Sa délégation, s'élevant contre l'attaque perpétrée contre un groupes d'écolières israéliennes, rappelle que toutes les parties doivent oeuvrer ensemble pour instaurer une paix juste, durable et globale au Moyen-Orient.

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