CD/G/344

CONFERENCE DU DESARMEMENT : LA SLOVAQUIE SOUHAITE DES NEGOCIATIONS SUR LES MATIÈRES FISSILES

28 février 1997


Communiqué de Presse
CD/G/344


CONFERENCE DU DESARMEMENT : LA SLOVAQUIE SOUHAITE DES NEGOCIATIONS SUR LES MATIÈRES FISSILES

19970228 La Finlande demande que la Conférence prenne une décision avant Pâques sur la création d'un comité spécial sur les mines terrestres antipersonnel

GENEVE, le 27 février -- La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, les représentants de la Slovaquie et de la Finlande.

La Slovaquie a estimé que la Conférence devait porter l'essentiel de son attention à la négociation d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires, qui est, logiquement, l'étape suivante sur la voie du désarmement nucléaire, après l'adoption du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Le comité spécial sur la question doit être rétabli dans les plus brefs délais, a-t-elle ajouté. S'agissant des armes classiques, la Slovaquie constate que la Conférence du désarmement dispose de l'expérience et des connaissances nécessaires pour négocier l'interdiction des mines terrestres antipersonnel, mais souligne que les négociations au sein de la Conférence ne sauraient se substituer au processus d'Ottawa; ces deux processus doivent être complémentaires.

La Finlande a déclaré que la question des mines terrestres antipersonnel devrait passer du stade de la discussion à celui de l'action et a proposé qu'un coordonnateur spécial soit nommé pour mener les consultations sur la question et qu'il devrait faire rapport à la Conférence avant Pâques (fin mars).

Le Président de la Conférence, M. Pavel Grecu (Roumanie), a déclaré que les consultations bilatérales sur les questions du désarmement nucléaire, des matières fissiles, des mines terrestres antipersonnel et d'autres questions se poursuivent avec les délégations. Il estime que davantage d'efforts devront être faits pour réaliser des progrès en ce qui concerne le programme de travail de la session.

La Conférence a décidé, en fin de séance, d'accéder à la demande du Luxembourg et du Kirghizistan de participer aux travaux de la Conférence en tant qu'observateurs.

La prochaine séance plénière de la Conférence du désarmement aura lieu le jeudi 6 février à 10 heures.

Déclarations

MME MÁRIA KRASNOHORSKÁ (Slovaquie) a regretté que les progrès réalisés par la Conférence du désarmement en ce qui concerne son ordre du jour et le programme de travail aient été «lents et ardus» et que la position de certaines délégations ait été «inflexible». La Slovaquie estime que la seule façon de progresser dans ce domaine consiste à faire preuve de confiance réciproque et de pragmatisme et à faire converger les efforts sur les questions qui unissent plutôt que sur celles qui séparent les membres de la Conférence. La Slovaquie, qui est favorable à un ordre du jour modernisé, a pour sa part accepté l'ordre du jour de l'an passé, tel que modifié, comme étant le plus petit dénominateur commun. Désormais, les discussions sur le programme de travail devront démontrer l'aptitude des délégations à faire preuve de souplesse et d'un désir de compromis. Ces discussions ne doivent toutefois pas retarder l'examen des questions de fond et la Slovaquie estime que l'établissement de liens entre les questions à examiner peut constituer une menace pour la suite des travaux.

Les consultations du Président ont permis de dégager trois questions au moins recueillant un large appui, à savoir, l'interdiction des matières fissiles, le désarmement nucléaire et les mines terrestres antipersonnel. De l'avis de la Slovaquie, la Conférence doit porter l'essentiel de son attention à la négociation d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires, qui est, logiquement, l'étape suivante sur la voie du désarmement nucléaire, après l'adoption du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Le comité spécial sur la question doit être rétabli dans les plus brefs délais, a estimé Mme Krasnohorská.

S'agissant des armes classiques, la Slovaquie se félicite que la communauté internationale attache une importance croissante au grave problème des mines terrestres antipersonnel. Pour sa part, elle ne fabrique pas de mines et a déclaré un moratoire sur tous les transferts de mines. La Slovaquie participe au processus d'Ottawa et estime que tous les efforts doivent être faits dans ce domaine, dans toutes les instances appropriées. La Conférence du désarmement dispose de l'expérience et des connaissances nécessaires pour obtenir une interdiction complète et effective des mines terrestres antipersonnel grâce à un mécanisme de vérification simple et efficace. Toutefois, les négociations au sein de la Conférence ne sauraient se substituer au processus d'Ottawa; ces deux processus doivent être complémentaires.

En ce qui concerne l'élargissement de la composition de la Conférence, la Slovaquie estime que tous les pays qui en font la demande devraient être admis en tant que membre. Elle est favorable à la nomination d'un coordonnateur spécial sur la question.

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M. PASI PATOKALLIO (Finlande) a déclaré que la question des mines terrestres antipersonnel devait passer du stade de la discussion à celui de l'action. La Conférence est l'instance appropriée pour les négociations sur la question et doit maintenant démontrer qu'elle peut parvenir rapidement à un instrument d'interdiction totale des mines terrestres antipersonnel. Selon la Finlande, il faut créer dès que possible un Comité spécial pour parvenir à un instrument juridiquement contraignant et vérifiable d'interdiction de ces armes.

M. Patokallio a réitéré la proposition de son pays de nommer un coordonnateur spécial pour parvenir à un accord sur la création d'un tel comité. Il a engagé le Président à mener des consultations sur la nomination d'un coordonnateur afin qu'il puisse être nommé d'ici à la prochaine séance de la Conférence. Soulignant l'urgence de la question, le représentant finlandais a estimé que le coordonnateur spécial devrait faire rapport à la Conférence avant Pâques.

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