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CD/G/340

LA CONFERENCE DU DESARMEMENT : LE JAPON PROPOSE LA NOMINATION D'UN COORDONNATEUR SPECIAL SUR LA QUESTION DU DESARMEMENT NUCLEAIRE

13 février 1997


Communiqué de Presse
CD/G/340


LA CONFERENCE DU DESARMEMENT : LE JAPON PROPOSE LA NOMINATION D'UN COORDONNATEUR SPECIAL SUR LA QUESTION DU DESARMEMENT NUCLEAIRE

19970213 Le Brésil suggère la création de deux groupes sur le désarmement nucléaire : l'un sur les matières fissiles et l'autre sur les mesures de désarmement nucléaire

GENEVE, le 13 février -- La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, les déclarations des représentants du Brésil et du Japon.

Le Japon a proposé que la Conférence nomme un coordonnateur spécial chargé de mener des consultations en vue d'identifier les questions dans le domaine du désarmement nucléaire qui pourraient faire l'objet de négociations au sein de la Conférence. Il propose que le coordonnateur spécial fasse rapport sur ces consultations avant le 12 septembre 1997.

Le Brésil a déclaré qu'il faudrait envisager de créer un comité spécial sur le désarmement nucléaire sous les auspices duquel deux groupes de travail pourraient examiner des questions telles qu'une convention sur les matières fissiles et des mesures de désarmement nucléaire. Le Brésil est favorable à des négociations sur l'interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires. Toutefois, il ne souscrit pas à la position qui veut que la création d'un comité spécial sur les matières fissiles soit considérée comme le seul effort que doit consentir la Conférence en matière de désarmement nucléaire.

La Conférence du désarmement a ensuite tenu une séance informelle pour examiner la question de son ordre du jour. Ces consultations se poursuivront cet après-midi et pourraient être suivies d'une séance publique.

M. CELSO LAFER (Brésil) a déclaré que, face aux différences qui subsistent en ce qui concerne l'ordre du jour de la Conférence, le Brésil est favorable à l'approche qui consiste à se concentrer sur le programme de travail en recherchant le consensus autour de points qui englobent à la fois le désarmement nucléaire et classique. L'équilibre pourrait être atteint notamment en portant l'attention sur la transparence dans les armements. Toutefois, la volonté de mettre davantage l'accent qu'auparavant sur les armes classiques en commençant des négociations sur des questions telles que

les mines terrestres antipersonnel ne devrait pas occulter la menace qui continue de peser sur le monde en raison de l'existence des armes nucléaires. L'élimination de la menace la plus grave qui pèse sur l'humanité doit rester la tâche prioritaire de la Conférence. Pour sa part, le Brésil, en paix avec ses voisins depuis plus d'un siècle, a renoncé aux armes nucléaires, biologiques et chimiques et à certaines armes classiques. Ses dépenses militaires en proportion du PNB sont parmi les plus faibles du monde. Le Brésil, Etat partie fondateur du Traité de Tlatelolco il y a 14 ans demain, se félicite de l'appui croissant à la création de zones exemptes d'armes nucléaires.

De l'avis du Brésil, il faudrait envisager de créer un comité spécial sur le désarmement nucléaire sous les auspices duquel deux groupes de travail pourraient examiner des questions telles qu'une convention sur les matières fissiles et des mesures de désarmement nucléaire. Le Brésil est favorable à des négociations sur l'interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires, soulignant cependant l'importance d'inclure la question des stocks dans les discussions sur la portée d'une convention sur la question. Toutefois, il ne souscrit pas à la position qui veut que la création d'un comité spécial sur les matières fissiles soit considérée comme le seul effort que doit consentir la Conférence en matière de désarmement nucléaire. Le représentant a fait valoir que la décision récente de la Cour internationale de justice, qui affirme l'obligation de mener de bonne foi et jusqu'à leur terme des négociations sur un désarmement nucléaire sous contrôle international, renforce les appels croissants en faveur de négociations sur le désarmement nucléaire.

À cet égard, le Brésil se félicite des propositions de la Commission de Canberra, présentées par le Ministre des affaires étrangères de l'Australie jeudi dernier, demandant aux Etats dotés d'armes nucléaires de s'engager immédiatement à l'élimination de toutes les armes nucléaires et recommandant que des mesures de renforcement soient prises, rejoignant en cela les propositions du Groupe des 21 (pays non alignés membres de la Conférence). M. Lafer souligne que la création d'un comité spécial sur le désarmement nucléaire et la négociation par la Conférence d'un programme d'élimination par étapes des armes nucléaires n'empêche pas que les questions techniques soient examinées de préférence par les puissances nucléaires elles-mêmes.

MME HISAMI KUROKOCHI (Japon) a proposé que la Conférence du désarmement nomme un coordonnateur spécial qui serait chargé de mener des consultations en vue d'identifier les questions dans le domaine du désarmement nucléaire qui pourraient faire l'objet de négociations au sein de la Conférence et de faire rapport à la Conférence sur ces consultations au plus tard à la fin de la session de 1997 de la Conférence du désarmement, soit avant le 12 septembre 1997.

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Le Japon estime que la question du désarmement nucléaire doit avoir un rang de priorité élevé pour la Conférence du désarmement. Si elle ne doit pas nécessairement aborder tous les aspects du désarmement nucléaire, les négociations sur certaines questions dans ce domaine y ont leur place. De l'avis du Japon, les négociations sur un traité interdisant la production des matières fissiles devraient commencer immédiatement. La Conférence doit aussi définir les autres questions qu'elle devra négocier à l'avenir. Eu égard aux divergences qui subsistent en ce qui concerne la façon d'envisager le désarmement nucléaire, la Conférence devrait créer un mécanisme aussi souple que possible pour déterminer quelles questions devraient faire l'objet de négociations à l'avenir. Un coordonnateur spécial serait le mécanisme approprié pour que commencent sans plus tarder les discussions de la Conférence du désarmement en matière de désarmement nucléaire.

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