LE COMITE SUR LA DESERTIFICATION SOULIGNE L'IMPORTANCE DU PARTENARIAT AU DEVELOPPEMENT POUR LA MISE EN OEUVRE DES PLANS NATIONAUX
Communiqué de Presse
ENV/DEV/397
LE COMITE SUR LA DESERTIFICATION SOULIGNE L'IMPORTANCE DU PARTENARIAT AU DEVELOPPEMENT POUR LA MISE EN OEUVRE DES PLANS NATIONAUX
19970115 Le Comité intergouvernemental de négociation chargé d'élaborer une Convention internationale sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et-ou la désertification en particulier en Afrique, a examiné ce matin la question des mesures urgentes prises en faveur de l'Afrique. Rendant compte de leurs initiatives pour mettre en oeuvre la Convention, les représentants des pays africains ont mis l'accent sur l'importance d'une participation plus active des pays donateurs, en particulier, et des partenaires au développement, en général pour l'élaboration et une mise en oeuvre plus efficace de leur plan d'action national. Pour sa part, le représentant des Pays-Bas, s'adressant au nom de l'Union européenne, a encouragé les pays touchés par la sécheresse ou la désertification a explorer davantage les avantages du concept de "chef de file" en sollicitant les membres de l'Union pour qu'ils jouent un rôle de "donateur-coordonnateur".Le représentant de l'Allemagne, précisant que le rôle de "chef de file" se limite à un rôle d'assistance, a jugé regrettable que dans la plupart des cas, les acteurs concernés attendent passivement les initiatives du "chef de file". Les représentants des pays suivants ont pris part au débat : Egypte, Maroc, Algérie, Gambie, Ghana, Togo, Niger, Mauritanie, Sénégal, Bénin, Burkina Faso, Danemark, Ethiopie, Erythrée, Ouganda, Kenya, Burundi, Pays-Bas, au nom de l'Union européenne, Canada, Allemagne, et Botswana. Le représentant du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la désertification dans le Sahel (CILSS) a également pris la parole.
Le Comité a, d'autre part, accrédité la liste des 23 organisations non gouvernementales souhaitant participer à ses travaux. Les représentants d'Oman, de la Syrie et de l'Iran se sont opposés à l'accréditation d'ECOPEACE, une ONG qui, ont-ils déclaré, poursuit des objectifs contraires à la Convention dans une région où les ressources naturelles sont pillées quotidiennement. Ils ont émis l'espoir que la Conférence des Parties rejettera leur demande.
Le Comité se réunira de nouveau cet après-midi à 15 heures.
Mesures urgentes en faveur de l'Afrique
M. SALAH TAHOUN (Egypte) a indiqué qu'un Programme d'action national est actuellement mis en oeuvre dans son pays. La longue expérience des bédouins en matière d'exploitation des terres constitue la base essentielle de la préparation de ce programme. Ce dernier vise en fait à améliorer les capacités traditionnelles grâce à l'apport de la technologie moderne et à encourager la participation communautaire. Des campagnes de sensibilisation ont donc été lancées et la contribution d'un grand nombre d'ONG a été remarquable. A l'aube du XXIe siècle, l'Egypte entend réaliser trois projets liés à la Convention sur la lutte contre la désertification. Ces projets ont pour objectif premier de modifier la carte démographique du pays.
Ainsi dans la zone méditerranéenne, les communautés locales ont appris à mieux utiliser les différentes récoltes et les sources d'énergie, et à cultiver les terres de façon plus rationnelle tout en veillant à l'amélioration de la diversité animale et végétale. En ce qui concerne le Sinaï, un réseau d'irrigation est en cours de réalisation et des nouvelles techniques sont introduites pour éviter l'engorgement et la salinisation. Dans le sud-est, il est question d'amener un nouvel affluent du Nil vers les zones désertiques avoisinantes, l'objectif étant de créer de nouvelles zones d'habitation. Ces projets ont pu être mis en route grâce aux différentes formes d'aide des pays donateurs et de plusieurs organisations.
M. BENSOUDA KORACHI TALEB (Maroc) a indiqué qu'à l'occasion de la célébration de la deuxième Journée mondiale de lutte contre la désertification, son pays a organisé une vaste campagne d'explication de la Convention et de sensibilisation des différents partenaires, sur la nécessité d'un effort commun et global pour enrayer le fléau de la désertification. Cette campagne s'est matérialisée par l'organisation, au niveau provincial, de journées régionales, ateliers de travail, émissions radio et télévisuelles et de publication dans les journaux nationaux. Le représentant a en outre fait part de la participation de son pays au séminaire qui s'est tenu en Mauritanie sous l'égide du CIND et qui a réuni les pays focaux de certains pays parties touchés. Le Maroc a également initié une étude-revue des différents plans nationaux sectoriels qui constituera la première esquisse du Plan d'action national et donnera lieu à la constitution d'un Fonds national de lutte contre la désertification. Cette étude a permis notamment d'identifier les bassins versants prioritaires, la nature des interventions, les mécanismes de financement, les institutions responsables et les approches participative.
Le représentant a, par ailleurs, souligné que son pays s'est engagé à réalisé six projets intégrés, localisés dans les régions particulièrement touchées par la désertification. Les projets se réalisent dans le contrat d'un partenariat contractuel entre les pouvoirs publics et les communautés locales concernées. D'autres actions, à caractère global, sont poursuivis
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dans les domaines du développement et de la protection de la forêt, de l'amélioration des terres de parcours, des aménagements fonciers, de l'amélioration des structures et statuts fonciers, de la poursuite d'un programme d'irrigation qui permettra au Maroc de disposer, fin 1997, d'un capital représentant 11% de la surface agricole utile du pays.
M. GHEBALOU (Algérie) a souligné que des menaces de désertification existent en même temps que les opportunités d'agir. La Convention sur la lutte contre la désertification doit donc être exploitée au mieux pour contribuer à la lutte contre la pauvreté, premier obstacle du développement durable. La solidarité internationale doit ainsi être à la mesure du phénomène. Le Mécanisme mondial de financement demeure, dans ce contexte, un élément fondamental de la stratégie dessinée par la Convention. Pour sa part, l'Algérie vient de finaliser la carte de sensibilité à la désertification sur 20 000 hectares de terres. Cette carte permettra, sans aucun doute, de perfectionner les stratégies en la matière. Le travail effectué pouvant servir à toute la région du Maghreb, l'Algérie plaide pour la création d'un réseau de traitement d'imagerie satellitaire qui permettra d'organiser, d'analyser et de combiner les informations en vue d'une action coordonnée.
D'autre part, l'Algérie a organisé deux journées d'information et de sensibilisation au cours desquelles les participants ont recommandé d'encourager les ONG à participer davantage aux plans et programmes de lutte contre la désertification, d'intégrer l'ensemble des acteurs concernés et d'établir un fichier national et régional d'experts. Au mois de mars prochain, l'Algérie a l'intention d'organiser un séminaire sur la place et le rôle des ONG et des populations dans les programmes de lutte contre la désertification.
M. LAMIN BOJANG (Gambie) a déclaré qu'après la signature de la Convention en 1994, son pays a organisé une série de campagnes de sensibilisation et d'information et cela a été possible grâce au soutien du bureau local du PNUD. La Gambie a déjà modifié sa politique forestière de façon à permettre aux collectivités locales d'être propriétaires et de gérer des forêts. Pour cela, le département des forêts a passé en revue la législation permettant aux collectivités et aux particuliers de devenir propriétaires. La Gambie a également initié un processus préparatoire pour l'élaboration d'un Programme d'action national. Des consultations ont été menées aux niveaux des campagnes et des autres zones du pays. Evoquant les autres conventions telles que celles sur les changements climatiques et sur la diversité biologique, le représentant a expliqué que son pays à l'intention de les combiner à la Convention dans le cadre du Programme d'action national. Il a précisé qu'après avoir achevé les consultations au niveau des zones du pays, la Gambie est en passe d'achever les discussions au niveaux des divisions du pays. Les réunions des zones et des divisions ont été financées par le bureau local du PNUD, a-t-il précisé en évoquant également le soutien financier de l'Allemagne.
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M. SULEMANA OSMAN SAAKA (Ghana) a indiqué que son pays a déposé les instruments de ratification de la Convention en décembre 1996 et qu'un certain nombre d'actions ont été entreprises au Ghana en vue de mettre en oeuvre la résolution sur les mesures urgentes en faveur de l'Afrique. Dressant le bilan des activités menées par son gouvernement, le représentant a indiqué qu'aucun accord n'a été passé pour aider le Ghana à mettre en oeuvre la Convention. Il a indiqué que l'établissement d'un Comité national sur la désertification, l'organisation de séminaires d'information nationaux et de programmes d'éducation ont amené les parties concernées à réfléchir à des accords de partenariat aux niveaux local, national et international. Actuellement, a précisé le représentant, des discussions préliminaires ont lieu entre le Ghana, des bailleurs de fonds et organismes bilatéraux et multilatéraux dans le but de forger des liens de partenariat.
L'une des contraintes principales que nous devons affronter dans la mise en oeuvre de la résolution sur les mesures urgentes est le manque de fonds adéquats, a poursuivi le représentant. Les activités de sensibilisation dans toutes les régions affectées, la poursuite de consultations entre les partenaires locaux, nationaux et internationaux, la finalisation d'accords pour l'établissement et la mise en oeuvre du Fonds national de la désertification, l'organisation d'un forum national, et l'élaboration d'un Programme d'action national exigent un soutien massif pour compléter nos ressources, a précisé le représentant. Il a formé l'espoir que le Mécanisme Global jouera un rôle efficace.
M. KODJO MENAN (Togo) a déclaré que son pays a ratifié la Convention et a lancé le processus d'élaboration du Programme d'action national (PAN) et du Programme national d'action environnemental (PNAE). Ce processus d'élaboration de différents Programmes nationaux est caractérisé par plusieurs éléments, a indiqué le représentant. Il a cité l'importance de la participation de tous les acteurs, des échanges, de la coopération, et de la concertation entre les ONG, les collectivités locales, les syndicats, les structures de gestion des Plans d'action nationaux pour l'environnement. En outre, des travaux sont en cours en vue de redynamiser le Comité national de l'environnement tandis qu'un décret pour l'organisation et le fonctionnement de la Commission interministérielle de l'environnement a été adopté le 27 novembre 1997. L'approche méthodologique de ce processus sera fragmenté en plusieurs étapes, a précisé le représentant qui a évoqué à cet égard l'organisation de campagnes d'information et de sensibilisation, la mobilisation de ressources pour la formation d'un fonds national pour l'environnement, la mobilisation des bailleurs de fonds internationaux, le renforcement des capacités nationales en matière de gestion de l'environnement.
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Mme ASDOULMOUMINE HADJO (Niger) a souligné que son pays s'attache à faire de la lutte contre la désertification une préoccupation nationale permanente. En ce qui concerne les mesures prises en la matière, le Niger a organisé des séminaires et ateliers visant à définir les objectifs du plan d'action national. La mise en place d'un organe national de coordination a en outre permis de préciser la mise en oeuvre du plan d'action national, d'accélérer la préparation de la création des structures régionales, et de mobiliser les ressources financières. A cet égard, le Niger adresse ses remerciements les plus sincères aux partenaires de coopération. Le pays a adopté une démarche participative qui repose sur les composantes suivantes : le renforcement des capacités institutionnelles, l'intensification des campagnes d'information et de sensibilisation et la préparation d'un diagnostique participatif. Indiquant que le premier forum national sur la lutte contre la désertification se tiendra en juin 1997, la représentante a ajouté que son pays organisera également deux rencontres sous-régionale et internationale, notamment avec le concours du Japon et de la Chine. Ces rencontres se tiendront en février et en mai prochain.
M. COULIBALY (Mauritanie) a indiqué qu'après la signature de la Convention, son pays a organisé des journées d'information et de sensibilisation. Pour tenir compte davantage des principes de la Convention, un Conseil national de l'environnement a été créé. La Mauritanie a en outre procédé à l'actualisation des textes législatifs sur la gestion de la faune et de la forêt. Un plan d'action national a été également élaboré qui a pour but de dégager des ressources additionnelles. En novembre dernier, un atelier des points focaux a été tenu pour échanger les expériences et pour le mois de mars prochain, la Mauritanie a convié un atelier de concertation avec les pays donateurs.
M. IBRA EGUENE KA (Sénégal) a souligné qu'une des priorités est la participation des populations dans la gestion des ressources naturelles. Pour cela, a précisé le représentant, il faut lever les contraintes de nature juridique. Dans ce domaine, des efforts ont été déployés et se sont concrétisés par l'adoption d'un nouveau code forestier tandis que les décrets d'application ont été adoptés par le gouvernement le 24 décembre dernier. Pratiquement, les élus locaux exerceront directement leurs compétences en matière de gestion des ressources naturelles. Pour l'exercice de ces responsabilités, l'Etat a créé un fonds de dotation pour les collectivités locales. Ces actions sont conformes aux principes directeurs de la Convention, a-t-il souligné. Pour ce qui est du Programme d'action national, il est convenu de l'intégrer au Programme d'action national pour l'environnement. Le Programme sénégalais d'information se poursuit et les concertations entre les catégories d'acteurs permettent de recueillir leurs préoccupations et suggestions, a expliqué le représentant. Toutes ces activités n'ont pu être réalisées que grâce à la participation généreuse des pays bailleurs de fonds, du PNUD et de la Banque mondiale. Dans le cadre
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du financement des actions futures, une réflexion est en cours quant à la création d'une fondation pour l'environnement qui servira de mécanisme de financement des activités retenues par le Programme d'action national.
M. EDOUARD AHO-GLELE (Bénin), rappelant que son pays fait partie des cinquante premiers pays à avoir ratifié la Convention, a indiqué que le Bénin a organisé avec succès un forum national du processus de planification de son programme national. Dans ce cadre, il a été procédé à la relecture de tous les textes en matière de désertification. Depuis la dernière session du CIND, le Bénin a entrepris l'élaboration et la mise en place d'un fonds national de lutte contre la désertification. A présent, le Bénin se préoccupe davantage de rechercher des ressources pour l'élaboration de son Programme d'action national. Une réunion de concertation des partenaires au développement s'est tenue en décembre 1996. Le Bénin lance donc un appel à tous ses partenaires pour qu'ils accompagnent sa démarche tendant à l'élaboration de son Programme national.
M. DJIRI (Burkina Faso) a rendu compte d'un projet mis en place avec la coopération financière du Danemark. Ce projet concerne le développement intégré de la région du pays la plus menacée par les phénomènes de désertification et s'inscrit dans la stratégie du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) qui vise à satisfaire les besoins fondamentaux des populations et à préserver le capital écologique et foncier. Des outils ont été élaborés, pour la mise en oeuvre du plan d'action national, dont le programme national de la gestion des terroirs. Ce Programme a été conçu grâce à plusieurs programmes-tests comme le programme Sahel Burkinabey qui encourage la participation des populations. C'est dans le cadre de ce programme que s'inscrit le projet mis en place avec le Danemark. Trois objectifs principaux sont visés : la mise au point d'une approche de la gestion des ressources, l'amélioration des systèmes de participation, le développement des conditions propices à la prise en charge par les populations des actions de développement. La première phase du Programme concerne le diagnostique externe qui consiste à identifier les problèmes et les marges de manoeuvre possibles alors que le diagnostique interne vise lui à intégrer les populations locales pour les encourager à analyser la réalité de leur terroir. Une procédure de quantification des ressources permet ensuite de fournir des observations chiffrées qui mèneront à une juste hiérarchisation des problèmes et à la formulation des objectifs de développement. Par la suite, l'identification des actions conduit à formuler des micro-projets et à élaborer des projets d'aménagement.
La programmation définit un calendrier de mise en oeuvre du Programme qui tient compte, notamment, des besoins des populations et des ressources humaines et financières. La budgétisation permet, elle, de rationaliser l'utilisation des ressources financières. La dernière phase du programme concerne la conclusion de contrats d'aménagement et de développement.
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Outre cela, des structures sont mises en place qui vont des comités de gestion des terroirs aux comités paritaires en passant par les conseils techniques villageois, les comités d'action spécifique et les comités de crédits.
M. NOHR (Danemark), s'exprimant sur le projet du Burkina Faso, s'est félicité de ce que celui-ci accorde une grande importance à la participation des communautés locales lors de la phase d'élaboration et de mise en oeuvre du Programme d'action national. Il a rappelé que son pays contribue à des fonds d'affectation spéciale et volontaire et a intégré cette Convention dans le cadre d'une aide bilatérale. L'aide au développement du Danemark s'élève à 1,7 milliard de dollars par an. A peu près la moitié de cette aide est affectée à des aides multilatérales tandis que l'autre moitié consiste en une aide bilatérale. Revenant au Programme du Burkina Faso, il a souligné à nouveau l'importance de la compréhension et de la participation des communautés locales en matière de protection et de restauration des zones naturelles, d'intensification des systèmes de production agricole et pastoral. Les leçons tirées des autres activités dans la région faciliteront l'intégration de la Convention. Le représentant a précisé que l'Agence de coopération environnementale danoise (DANIDA) appuiera les éléments qui relèvent du Plan d'action national. Elle soutiendra également les institutions de recherche sur la désertification en Afrique et dans la zone sahélienne qui s'attachent à mettre en place une stratégie environnementale partageant les préoccupations de la Convention.
Mme CISSE MARIAM TRAORE, Secrétaire exécutive de Comité permanent Inter- Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), a rappelé que le CILSS, depuis la dernière session du Comité, a mis l'accent sur le développement des capacités nationales en matière de promotion de la Convention, l'implication accrue de tous les acteurs du processus, de la mise à la disposition des Etats d'outils simples et pertinents pour le suivi et l'évaluation du processus d'élaboration des Programmes d'action nationaux et du Programme d'action sous-régional, l'approfondissement de la réflexion initiée avec le Club du Sahel sur certains concepts de la Convention. La représentante a indiqué que la sous-région Afrique de l'Ouest s'apprête à organiser, sous les auspices du CILSS et de la CEDEAO, son Forum de préparation du Programme d'Action sous-régional. Ce forum est prévu au Niger en février 1997. Les principaux résultats attendus de ce Forum sont l'identification des éléments constitutifs du Programme d'Action sous- régional, la mise en place du Comité sous-régional chargé de l'élaboration du Programme ainsi que la mise en place de l'organisme de pilotage et de suivi du processus d'élaboration et de mise en oeuvre du Programme.
Abordant le partenariat pour la coopération scientifique et technique durable, elle a indiqué que le CILSS a activement participé à la réflexion concernant les travaux en cours sur les repères et indicateurs. Elle a précisé que les institutions spécialisées du CILSS en matière de recherche
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et de formation et de diffusion de l'information sont prêtes à coopérer étroitement avec le Comité de la science et de la technologie. Elle a expliqué que depuis septembre 1996, les pays membres du CILSS sont à pied d'oeuvre pour établir des fichiers d'experts nationaux et mettre en place les comités nationaux dans le cadre du Comité de la science et de la technologie.
Mme WAKTOLA (Ethiopie) s'est dite encouragée par l'intérêt manifesté par les pays donateurs lors de la dernière réunion que l'Ethiopie a convoquée. Le pays a mis en place un comité chargé de la formulation et de la mise en oeuvre du Plan d'action national. Il demande, dans ce contexte, à tous les partenaires du développement à l'aider au cours de la première phase du Plan d'action national. En conclusion, la représentante a émis l'espoir que le document pertinent distribué par sa délégation facilitera la coordination et l'harmonisation avec tous les partenaires.
M. SEMERE AMLESOM (Erythrée), rendant compte des actions de son pays dans le cadre de la Convention, a indiqué que le Plan d'action a fait l'objet de plusieurs révisions. La décentralisation et le renforcement des institutions démocratiques sont en bonne voie. Ce processus a clairement différencié le rôle des Ministères et des autres organes gouvernementaux, ainsi que celui de leurs représentants au niveau des administrations régionales. Cette mesure renforcera sans aucun doute les gouvernements locaux qui pourront mieux assurer la participation des communautés locales à la gestion des ressources. La participation des populations à tous les aspects du développement constitue la pierre angulaire de la politique du Gouvernement. Un programme de service national a permis la mobilisation de dizaines de milliers de jeunes qui ont ainsi activement participé à la campagne de préservation des ressources naturelles lancée depuis trois années. En outre, l'Erythrée s'est attachée à participer aux ateliers sous-régionaux et à la formulation de plans à ce niveau.
M. HAROLD ACEMAH (Ouganda) a indiqué que la dégradation des terres en Ouganda est le résultat de la sécheresse et de la déforestation et que ces facteurs sont alimentés par la pauvreté. Dressant le bilan des actions menées dans son pays, le représentant a rappelé que le Ministère de l'agriculture, de l'industrie animalière et de la pêche a lancé, en septembre 1996, un programme de sensibilisation du personnel travaillant dans ces domaines. Cette initiative a permis d'intégrer les activités de lutte contre la désertification. Le gouvernement a également initié le processus de création du Fonds national de désertification. Un groupe de travail établi en juillet 1996 pour la mise en place du fonds a tenu des consultations avec différents acteurs au niveau local tandis que de nombreux partenaires devraient se joindre à la réflexion en cours qui débouchera sur la réunion d'un groupe de travail national en avril 1997. Abordant le Programme d'action national, le représentant a précisé que son pays s'attachera à générer une prise de conscience accrue parmi les partenaires, à mettre en place un processus de
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consultations menant à des accords de partenariat, et à identifier les programmes prioritaires. Ces mesures porteront également sur l'éradication de la pauvreté qui est une des causes principales de la dégradation des terres.
M. MAYAKA (Kenya) a indiqué que son pays a participé activement au processus d'élaboration de la Convention et a préparé dès 1994 les instruments nécessaires à sa ratification. Abordant les actions de lutte contre la désertification mises en place dans son pays, il a indiqué qu'une journée nationale d'information a eu lieu en 1996 dans une des zones les plus touchées par la désertification. En tant que suivi des différentes activités de sensibilisation, un atelier a accueilli 170 participants venant de la communauté des ONG tandis que le Kenya a observé la journée de lutte contre la désertification célébrée le 17 juin dernier. Pour ce qui est du partenariat, il a expliqué que son pays a établi des liens avec des ONG locales, sous- régionales et internationales. Pour ce qui est du Programme d'action national, un groupe de travail a été mis sur pied pour définir les priorités. Le Kenya a lancé le processus de création du fonds de la désertification avec le concours du PNUD. A cet égard, le représentant a formulé l'espoir que cette session permettra de définir plus avant la fonction du Mécanisme Mondial de financement et de choisir son pays d'accueil.
M. KAYENGEYENGE (Burundi) a souligné que son pays a déjà mis en place un Comité national de pilotage qui organise des journées d'information et de sensibilisation. Dans ce contexte, le Burundi entend organiser un forum national qui devra aboutir à la mise en place d'un Plan d'action national participatif. Il compte donc sur l'appui du secrétariat et de tous les autres partenaires du développement.
M. HANS HOOGEVEEN (Pays-Bas), au nom de l'Union européenne, a souligné que les programmes d'assistance bilatéraux de l'Union attachent une importance toute particulière aux problèmes liés à la dégradation des sols et aux conséquences de la sécheresse tant au niveau national que régional. La lutte contre la pauvreté, le développement rural et l'utilisation durable des ressources naturelles constituent le fondement des politiques de coopération en matière de développement dans l'Afrique sub-saharienne. L'Union européenne participe activement aux programmes de recherche visant à trouver des solutions à long terme aux problèmes techniques souvent compliqués relatifs à la désertification. En outre, l'Union européenne continue d'intégrer les objectifs de la Convention à ses stratégies politiques. Elle entend discuter de la mise en oeuvre de la Convention pendant les dialogues en cours avec les pays touchés et les organisations régionales. L'Union européenne encourage les pays africains, qui préparent la formulation de leurs programmes d'action nationaux, à explorer pleinement les avantages du concept de "chef de file" et à solliciter ses Etats membres pour un rôle de donateur-coordonnateur. Le représentant a conclu en soulignant que l'une des innovations les plus importantes de la Convention est qu'elle met en exergue l'importance
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du processus participatoire qui englobe tous les acteurs concernés, en particulier les communautés locales. C'est en reconnaissant l'importance de ce concept que la communauté internationale pourra réaliser l'objectif ultime de la Convention.
M. JOHNSON (Canada) a déclaré que l'esprit dans lequel est élaboré la Convention donne aux fonds nationaux de désertification une certaine autonomie et des sources de financement diversifiées. Les défis sont énormes et le processus implique une multiplication des acteurs. Ces fonds de désertification doivent parfois se situer dans un contexte de concurrence. La façon évidente d'assurer la création de ces fonds de désertification est de faire en sorte que leur gestion soit transparente et qu'elle assure la présence communautaire, celle des autorités et des ONG locales. L'établissement de priorités territoriales locales est essentiel tout comme l'est l'intégration des fonds au sein des Programmes d'action nationaux qui permettra d'assurer la crédibilité de ces fonds. Les pays donateurs, a ajouté le représentant, doivent également assumer un rôle de chef de file technique. Il s'est en outre félicité de ce mécanisme qu'il a qualifié de novateur et d'encourageant.
M. HANS-PETER SCHIPULLE (Allemagne) a fait part d'une étude entreprise en collaboration avec le CILSS, notamment sur la manière de renforcer la participation de tous à la lutte contre la désertification, en particulier des collectivités locales. Les résultats de cette étude devraient être disponibles avant le mois de mai 1997. En matière de lutte contre la désertification, a poursuivi le représentant, un élément positif est la disposition des donateurs à participer au processus. Dans ce contexte, il a précisé que le rôle de chef de file doit se limiter à aider à l'élaboration et à la mise en oeuvre des plans d'action nationaux en regrettant que bien souvent les acteurs concernés se contentent d'attendre passivement les initiatives du chef de file. Beaucoup reste à faire pour utiliser pleinement le potentiel de la Convention et il est également regrettable que les négociations bilatérales ou multilatérales de développement ne fassent pas forcément référence à la Convention. Il existe apparemment un manque d'imagination sur la manière de mettre en oeuvre cette Convention. A cet égard, le représentant a souligné la nécessité d'éviter à tout prix la bureaucratisation.
M. MPHATHI (Botswana) a déclaré que longtemps avant l'élaboration de la Convention, le Botswana avait mis sur pied des mécanismes de protection de l'environnement fondés sur des programmes d'appui et des programmes de gestion des ressources naturelles qui constituent une constante des politiques et plans nationaux. Le Botswana a, par exemple, réservé 100 000 hectares à l'aménagement de parcs nationaux et de réserves animales. En 1990, une politique nationale de développement agricole a été mise en place et a fait l'objet d'une mise en oeuvre active et notamment en matière d'évaluation des
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potentialités foncières et de préservation des sols. Abordant la question relative aux mesures urgentes pour l'Afrique, le représentant a indiqué qu'il fallait améliorer la capacité de participation de tous les acteurs. Une vingtaine de campagne de sensibilisation dans le pays auront également lieu et feront intervenir les autorités locales et nationales pour obtenir l'engagement des autorités politiques. Ce programme intensif est fondé sur la notion selon laquelle la solution au problème de la désertification est basée sur la participation des utilisateurs des ressources naturelles. Le représentant s'est félicité de l'assistance obtenue de la part des partenaires au développement tout en mettant en garde contre tout affaiblissement des financements qui pourrait saper la confiance des partenaires concernés.
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