LE COMITE SUR LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION ENTEND LES DECLARATIONS DES MINISTRES DE L'ENVIRONNEMENT DU BURKINA FASO ET DE LA MONGOLIE
Communiqué de Presse
ENV/DEV/395
LE COMITE SUR LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION ENTEND LES DECLARATIONS DES MINISTRES DE L'ENVIRONNEMENT DU BURKINA FASO ET DE LA MONGOLIE
19970107 APRES-MIDI ENV/DEV/395 Le Comité intergouvernemental de négociation chargé d'élaborer une Convention internationale sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification en particulier en Afrique a commencé cet après-midi les travaux de fond de sa dernière session, avant la tenue, à Rome le 29 septembre prochain, de la première Conférence des Parties. Dans sa déclaration liminaire, le Ministre de l'environnement et de l'eau du Burkina Faso, M. Salif Diallo, a lancé un appel pressant afin que des actions de sensibilisation soient menées dans les pays développés. Il a invité les partenaires de la coopération à prendre des actions vigoureuses pour intégrer les préoccupations de la Convention dans les stratégies d'aide au développement. Le Ministre de la nature et de l'environnement de la Mongolie, M. Tsohiogiin Adjasuren a, quant à lui, plaidé pour la sécurité alimentaire arguant que la pauvreté et la malnutrition sont des conséquences directes de la dégradation des terres. Il a souligné la nécessité d'initier des stratégies propres à chaque pays.Le Comité a entendre le Secrétaire général adjoint à la coordination des politiques et au développement durable, M. Nitin Desai, qui a expliqué que les négociations du Comité auront un impact certain sur les préparatifs de la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur la mise en oeuvre de l'Action 21 qui doit se tenir au mois de juin prochain. Il a en outre entendu des intervenants qui ont souligné la nécessité de finaliser les négociations sur les questions en suspens telles que le choix du lieu d'implantation du Secrétariat permanent, ses règles de gestion financières, la coopération scientifique et technique, les procédures de communication de l'information et le mandat du Mécanisme Mondial de financement. Les délégations ont souhaité que la Convention ne soit pas considérée comme un instrument juridique international de seconde classe par opposition aux autres Conventions consécutives à la Conférence de Rio telles que la Convention sur les changements climatiques et celle sur la diversité biologique.
Le Comité a entendu en outre les représentants de la Tanzanie, au nom du Groupe des 77 et la Chine, et des Pays-Bas, au nom de l'Union européenne et des autres pays associés. La Directrice du Bureau régional pour l'Afrique du Programme des Nations Unies pour le développement et le Vice-Président au
Département de la stratégie des ressources du Fonds international pour le développement de l'agriculture (FIDA) ont également pris la parole. Le Président du Comité, M. Bo Kjellen (Suède) et le Secrétaire exécutif du Secrétariat provisoire de la Convention ont fait une déclaration.
Dans le cadre de l'examen de l'état de la Convention, les représentants de l'Iran, de la Chine, du Paraguay et de la Guinée ont annoncé la ratification de la Convention. Le représentant du Brésil a indiqué que son pays est sur le point de faire de même tandis que le représentant de la Mauritanie, regrettant le nombre peu élevé des ratifications, a appelé les pays développés a ratifié à leur tour la Convention. Le Secrétaire exécutif a annoncé que la Convention compte désormais plus de 60 ratifications et a rappelé aux délégations, désireuses de participer à la première Conférence des Parties, qu'elles doivent ratifier la Convention 90 jours au moins avant la tenue de la Conférence.
Auparavant, le Comité avait décidé d'accréditer les 23 organisations non gouvernementales souhaitant participer à ses travaux et à ceux de la première Conférence des Parties. Il avait, en outre, complété son Bureau en élisant M. Fassassi Adam Yacoubou (Bénin) au poste de Vice-Président, en remplacement de M. René Valéry Mongbé (Bénin).
Le Comité se réunira de nouveau lundi 13 janvier à 10 heures.
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Déclarations liminaires
M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint à la coordination des politiques et au développement durable, a souligné l'importance de la Convention puisqu'elle constitue l'un des résultats majeurs du processus initié par la Conférence de Rio. Cette Convention, a-t-il poursuivi, a véritablement pour but de réussir le développement durable dans des régions affectées par la désertification. Elle est en outre novatrice dans le sens où elle établit le lien entre l'environnement et le développement. Il est donc important qu'elle obtienne un soutien suffisant de la part de la communauté internationale tant sur le plan politique que financier et que toutes les mesures soient prises pour assurer une coopération technique efficace. M. Desai a jugé que la Convention lance à la communauté internationale le défi d'assurer la pleine mise en oeuvre d'un programme mondial essentiel en tirant les leçons du passé. La Convention doit, en conséquence, obtenir d'abord l'appui de la communauté des donateurs pour faire la différence sur le terrain. Rappelant le lien entre les travaux du Comité et la session spéciale de l'Assemblée générale sur la mise en oeuvre d'Action 21 qui doit se tenir en juin 1997, M. Desai a appelé les délégations à faire en sorte que la session de juin 1997 ait le même impact que la Conférence de Rio.
M. BO KJELLEN, Président du comité (Suède), a rappelé que la 10ème session du Comité est la dernière avant la tenue de la première Conférence des Parties à Rome et que dans cette perspective, une responsabilité particulière incombe à ses membres. Indiquant qu'un consensus a été obtenu sur certains sujets, le Président a toutefois précisé que d'autres questions nécessitent de plus amples consultations. Depuis le début, la Convention de lutte contre la désertification a initié un processus. Nous avons réussi à susciter l'intérêt sur la question de la désertification et nous avons lancé de différentes actions. Des actions concrètes dans le but de formuler des Programmes d'action nationale sont en cours dans de nombreux pays. Les hommes et les femmes dans les villages commencent à apprécier les changements que pourrait apporter la Convention, a indiqué M. Kjellen. Néanmoins ce processus restera vide de sens si des actions urgentes en faveur de l'Afrique et des mesures transitoires ne sont pas entreprises avec efficacité et raison. Cette dixième session, a-t-il poursuivi, devra transformer des dispositions provisoires en une Convention solide.
Abordant les questions les plus urgentes, le Président du Comité a mis l'accent sur le Mécanisme Mondial qu'il a qualifié de concept nouveau doté d'un potentiel considérable. Le choix d'une organisation d'accueil est un sujet délicat. Un accord de principe devrait permettre la tenue de consultations avant la première Conférence des Parties ce qui mènera à une mise en oeuvre rapide des rôles et la mise en place de ce mécanisme. Le Mécanisme Mondial pose également la question essentielle du transfert des ressources. Le Président du Comité a évoqué la question du Secrétariat
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permanent et de son emplacement ainsi que celle touchant à la coopération scientifique et technique. Il a précisé à cet égard que l'objectif du Comité est de permettre au Comité de la Science et de la Technologie de se réunir et de se mettre en rapport avec la première Conférence des Parties dans le but d'établir une liste d'experts le plus rapidement possible. Il a précisé que des négociations fructueuses auront des conséquences positives sur la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à l'Agenda 21.
M. SALIF DIALLO, Ministre de l'environnement et de l'eau du Burkina Faso, s'est félicité que la Convention soit entrée en vigueur moins de deux ans après son adoption. Il a émis l'espoir que cet élan se maintiendra afin que la Convention obtienne l'adhésion d'une très large majorité des membres de la communauté internationale, avant la première conférence des Parties. Force est pourtant de reconnaître, a poursuivi le Ministre, que des difficultés et des pesanteurs subsistent, particulièrement en ce qui concerne l'application des mesures d'urgence en faveur de l'Afrique. Dans ce contexte, le Burkina Faso lance un appel pressant afin que des actions d'information et de sensibilisation soient menées dans les pays développés pour amener les populations à prendre toute la mesure des effets néfastes de la désertification, d'une part, et à s'imprégner de l'esprit novateur de la Convention, d'autre part. Il convient également que des actions vigoureuses soient entreprises par les partenaires de coopération pour intégrer les préoccupations de la Convention dans les stratégies et politiques de coopération et d'aide au développement en vigueur actuellement au niveau des différents pays concernés. Il convient que des dispositions pertinentes soient prises pour encourager l'esprit de partenariat de la Convention à travers une coordination de la coopération par l'institution du système de chef de file des donateurs au niveau des différents pays.
En ce qui concerne le Burkina Faso, le Ministre a indiqué que les efforts ont porté sur la planification stratégique des actions visant l'établissement d'un système national de partenariat entre les différents acteurs. La stratégie mise en place consiste en l'institutionnalisation d'un forum national où les différents acteurs se rencontreront pour rechercher le consensus nécessaire au processus de préparation du Programme d'Action national. La première session de ce forum, est programmé pour le mois de juin 1997. Parlant du caractère novateur de la Convention, le Ministre a souligné que le Mécanisme mondial, dont le Comité doit préciser les fonctions, en est un élément important. Sans un tel instrument, a-t-il précisé, la Convention perdrait non seulement son caractère novateur mais aussi la complémentarité qu'elle apporte à la Convention sur la diversité biologique et celle sur les changements climatiques.
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M. TSOHIOGIIN ADJASUREN, Ministre de la nature et de l'environnement de la Mongolie, a jugé que cette réunion du CIND représente une étape importante dans la voie de la mise en oeuvre de la Convention de la lutte contre la désertification. La Convention entrera en vigueur à la Première Conférence des Parties. La préparation de cette Conférence et la mise en oeuvre des activités découlant de la Convention dépendront largement de cette présente session, a-t-il précisé. La dégradation des terres, a rappelé le Ministre, entraîne la malnutrition et la pauvreté qui font partie des problèmes les plus urgents auxquels est confrontée l'humanité. Il importe de déployer tous les efforts pour que la lutte contre la dégradation des terres soit menée de façon efficace.
Des programmes locaux doivent être mis en place dans tous les pays touchés afin d'assurer la sécurité alimentaire de tous. Il faut, à cet égard, initier des stratégies politiques propres à chaque pays en collaboration avec la communauté internationale. Dressant le bilan des actions entreprises par son pays en la matière, il a rappelé que depuis le mois d'août dernier, date de la ratification par la Mongolie de la Convention, son Gouvernement a mis en place des activités liées à la mise en oeuvre des activités de l'Agenda 21. Il existe également des programmes de lutte contre la désertification ou encore sur la diversité biologique, a rappelé le Ministre. Attirant l'attention sur la situation difficile qui prévaut en Mongolie, pays touché par la désertification, il a appelé la communauté internationale à lui venir en aide.
Déclarations
M. ARBA DIALLO, Secrétaire exécutif du Secrétariat provisoire de la Convention, a souligné que l'entrée en vigueur de la Convention en décembre 1996, a couronné plusieurs mois d'efforts pour sa mise en oeuvre. A ce jour, 60 pays ont ratifié la Convention et plusieurs autres sont en train de finaliser les procédures tendant à sa ratification. Toutes les conditions sont réunies pour tenir la première Conférence des Parties, qui aura lieu au mois de juin 1997, à Rome. En ce qui concerne la documentation pour la dixième session, M. Diallo a indiqué que le Secrétariat a préparé les textes conformément aux résolutions adoptées lors de la précédente session. En application de la résolution sur les mesures urgentes en faveur de l'Afrique et les mesures transitoires dans les régions de l'Asie, de l'Amérique latine et des Caraïbes et de la Méditerranée septentrionale, le Secrétariat continue de soutenir de nombreuses activités préparatoires à la mise en oeuvre de la Convention. Ainsi, en ce qui concerne l'Afrique, l'Algérie a pu réaliser ses premières journées internationales de lecture de la Convention. D'autres pays devraient tenir leurs ateliers nationaux très prochainement. En outre, le Secrétariat a appuyé l'organisation des ateliers regroupant une quinzaine de points focaux. Il s'agissait de faire le point de la situation dans les pays présents. Cette rencontre a favorisé les échanges de vues sur les solutions
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des problèmes rencontrés durant les phases devant conduire à la mise en oeuvre de la Convention. Si les moyens le permettent, le Secrétariat appuiera d'autres ateliers concernant d'autres point focaux de la Convention. En Afrique aujourd'hui, les responsables nationaux sont bien au fait des avantages de la Convention et travaillent à la mise en place de leurs programmes d'action nationaux. Plusieurs pays auront donc organisé des instances nationales avant la tenue de la première Conférence des Parties. Au niveau sous-régional, les activités suivent un rythme satisfaisant et différentes consultations ont eu lieu à ce jour.
Les pays envisagent de tenir des ateliers sous-régionaux à l'occasion desquels les méthodologies proposées seront examinées. M. Diallo a signalé l'intensification de la coopération entre les organisations sous-régionales africaines. Au niveau régional, des initiatives importantes sont prises. Ainsi pour mieux définir les programmes d'action, des consultations sont en cours avec tous les partenaires intéressés. En Amérique latine et dans les Caraïbes, le Secrétariat a facilité l'organisation de séminaires régionaux en Haïti et en République dominicaine. D'autres pays ont fait part de leur souhait d'organiser des ateliers du même type. Au même titre qu'en Afrique, le Secrétariat continue d'appuyer la tenue de séminaires. Au niveau régional, les pays travaillent à l'application des recommandations issues de la Conférence régionale de Mexico. En Asie, le Secrétariat est sollicité par les pays concernés soucieux de préparer la mise en oeuvre de la Convention. Beaucoup reste à faire afin que les programmes d'action bénéficient du soutien des organismes nultilatéraux et bilatéraux. La réunion de New Delhi a marqué le début de la mise en oeuvre de la Convention au niveau régional. Une réunion est prévue à Pékin au mois de mai prochain. Le Secrétariat a mis à la disposition des délégations une proposition visant à structurer les documents de référence. Concernant la Méditerranée, M. Diallo a indiqué que cette région a pris certaines dispositions visant à mieux préparer la mise en oeuvre de la Convention. Une conférence a eu lieu en Crête organisée par l'Union européenne. Différents experts ont ainsi pu faire le point de la situation. M. Diallo a rappelé que la réunion qui a eu lieu au mois de juillet dernier à Madrid a permis de préciser les objectifs. Le Secrétariat maintient son appui aux ONG locales et nationales dont les initiatives favorisent les formes de coopération Sud-Sud et Nord-Sud, a indiqué M. Diallo.
Mme ELLEN JOHNSON SIRLEAF, Directrice du bureau régional pour l'Afrique du PNUD, a rappelé que la contribution du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) aux activités d'aide au développement de 70 pays touchés par la désertification s'élève à plus d'un milliard de dollars pour la période comprise entre 1992 et 1996. Cette aide sera maintenue pour la période comprise entre 1997 et 2001, a-t-elle annoncé indiqué. Elle a appelé instamment les membres du Comité à s'assurer que leurs gouvernements, dans le contexte des programmes du PNUD, donneront la priorité au problème de la désertification et à leurs obligations découlant de la Convention.
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Mme Sirleaf a fait le bilan des actions menées par le PNUD. En Afrique, celui-ci fournit une aide pour la mise en oeuvre des Programmes d'action nationale dans 15 pays tandis que les activités d'aide à la mise en place de Fonds nationaux de désertification se sont intensifiées. Nous avons récemment achevé une étude relative à la mobilisation de ressources en faveur du Fonds national de désertification par le biais d'échange de dettes. Nous formons l'espoir que les recommandations contenues dans cette étude bénéficieront d'une attention soutenue de la part des pays concernés, des pays donateurs intéressés par l'échange de dettes, a précisé la Directrice.
La promotion d'habitats durables doit être basée sur trois éléments essentiels, à savoir l'accroissement du potentiel des terres arides, la diversification des options et la création de filets protecteurs afin de sauver des vies en temps de crise. Mme Sirleaf a mentionné les activités de promotion de la Convention en Amérique latine et en Asie. Pour ce qui est de la notion de partenariat, il faut sortir des sentiers battus et s'acheminer vers un partage des responsabilités et des engagements au niveau des gouvernements, de la société civile, et des partenaires extérieurs. Il est de la plus haute importance de définir les paramètres de ce nouveau partenariat, a-t-elle insisté. Un des éléments clés de ce partenariat au niveau national est l'identification des victimes de la désertification dont il faudra renforcer la participation au dialogue. Abordant la question du Mécanisme Global, elle a plaidé en faveur de l'élaboration d'un instrument flexible et dynamique dont les Parties se serviront pour anticiper ou modifier les priorités.
M. SHIGEAKI TOMITA, Vice-Président au Département de la politique économique et de la stratégie des ressources du Fonds international pour le développement de l'agriculture (FIDA), a rappelé l'intention du Fonds de fournir, chaque année, quelque 150 à 200 millions de dollars en appui aux zones arides. Elle a souligné qu'en raison des demandes accrues des pays touchés par la désertification, le Fonds a dépassé les sommes convenues. Depuis l'adoption de la Convention, il y a maintenant deux ans, le FiDA a mobilisé plus de 600 millions de dollars aux fins de ces interventions dans les zones arides du monde. Ces flux de ressources visent surtout à améliorer la capacité des populations à gérer les ressources dont elles dépendent. Les approches de lutte contre la désertification envisagées par la Convention n'ont pas encore été pleinement appliquées, et beaucoup reste à faire pour définir la manière dont elles peuvent être appliquées dans des contextes différents.
Pour sa part, le FIDA a entamé, au cours de ce mois, une évaluation thématique de l'expérience acquise depuis le lancement de son Programme spécial pour les pays de l'Afrique sub-saharienne qui a mobilisé plus de 700 millions de dollars provenant de diverses sources de financement. En outre, en collaboration avec la Banque mondiale, le FIDA concrétise des
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projets tendant à traiter des questions de la dégradation des terres. L'investissement dans la recherche et le transfert de la technologie est devenu un des éléments importants des opérations du FIDA. Sur le plan politique, le FIDA a lancé un programme d'incitation à la gestion des ressources naturelles visant à aider les pays dans l'élaboration de leur programme d'action national.
Le représentant a souligné que la Convention traite autant du développement rural, de la croissance agricole ou de la lutte contre la pauvreté que de la désertification. C'est pourquoi, le FIDA entretient des contacts avec les banques et institutions de financement et les gouvernements pour faire en sorte que cette Convention ne devienne pas un simple instrument mais qu'elle ajoute de la valeur et de la cohérence aux activités de lutte contre la désertification et de développement durable. Venant au Mécanisme Mondial, le représentant a estimé que la diversité des sources de financement prévue pour ce Mécanisme imprimera, sans aucun doute, un caractère durable à la Convention. Il faut que le Mécanisme sollicite et facilite véritablement la participation des institutions de financement et du secteur privé à la mise en oeuvre de la Convention. Etant donné la complexité des tâches confiées au futur Mécanisme, le FIDA a proposé un système d'institutions d'accueil en lieu et place d'une institution hôte unique. Ceci permettra au Mécanisme de profiter d'un éventail de compétences qu'il ne trouverait pas dans une seule institution. Le FIDA et le PNUD pourraient, par exemple, accueillir ce Mécanisme.
M. DAUDI N. MWAKAWAGO, Président du Groupe des 77 (Tanzanie), a déclaré, au nom du Groupe des 77 et la Chine, que le test de crédibilité du partenariat, établi par la Convention, réside dans la mobilisation de ressources financières suffisantes, de fonds supplémentaires et du transfert de technologies écologiquement rationnelles en faveur des pays en développement. L'établissement d'un Mécanisme Mondial de financement constitue, à cet égard, un pas en avant dans la voie des mesures appropriées de lutte contre la désertification. Cette question, a-t-il indiqué, est un phénomène environnemental global qui se situe sur un pied d'égalité avec les problèmes affectant la couche d'ozone et les changements climatiques. Pour cela, la Convention de lutte contre la désertification ne doit pas être considérée comme un instrument légal international de seconde classe par opposition à la Convention sur les changements climatiques et la diversité biologique. A cet égard, le Mécanisme Mondial de financement doit recevoir la même attention que celle dont bénéficient les conventions internationales signées à Rio de Janeiro.
Le Comité doit également formuler des recommandations concrètes à l'intention de la Conférence des Parties pour ce qui est de la mobilisation de ressources additionnelles dans le cadre du Mécanisme Mondial de financement et
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du transfert de technologies. Il est également important que le Secrétariat du Comité de négociation jouisse du soutien entier de tous ses Etats Membres. A cet égard, a-t-il insisté, il est essentiel que des Fonds budgétaires soient alloués au Comité et que tous les Gouvernements accroissent leurs contributions au Secrétariat exécutif afin de permettre aux pays en développement de prendre part à la Conférence des Parties. Rappelant que 60% des terres en Afrique sont arides ou semi-arides et que la désertification affecte plus de 40 pays aujourd'hui, il a souligné qu'un espoir réel était né avec la Convention.
M. HANS HOOGOVEN (Pays-Bas), au nom de l'Union européenne et des autres pays associés, a émis l'espoir que toutes les mesures nécessaires à la mise en oeuvre pleine de la Convention sur la lutte contre la désertification seront prises avant la tenue de la session spéciale de l'Assemblée générale sur l'Action 21, en juin 1997. L'Union européenne entend bien finaliser les négociations sur toutes les questions en suspens, étant donné que le Comité sur la lutte contre la désertification tient sa dernière session. A cet égard, l'Union estime que la réalisation d'un consensus sur les fonctions du Mécanisme Mondial sera l'un des défis majeurs de cette session. La position de l'Union sur la question est que la définition de ces fonctions doivent être fondées sur les dispositions pertinentes de la Convention qui stipulent que le Mécanisme Mondial doit promouvoir des actions menant à la mobilisation et à l'attribution des ressources. L'Union européenne est toutefois consciente des préoccupations de certains pays qui estiment que la mise en oeuvre de la Convention exige la mobilisation de ressources additionnelles. Elle est donc disposée à discuter des moyens de prendre en considération ces préoccupations dans le contexte existant.
L'Union européenne rappelle néanmoins qu'elle a constitué jusqu'à présent la plus grande source de financement de la lutte contre la désertification et que dans l'esprit de la Convention, elle a intensifié sa coopération avec les pays concernés. Pour ce qui est du lieu d'implantation du Secrétariat permanent, l'Union européenne accueillerait avec satisfaction toute décision visant à l'établir dans un de ses Etats membres. En qui ce concerne le lien institutionnel du Secrétariat permanent, l'Union est entièrement disposée à faire une recommandation à la première Conférence des Parties sur la base de la documentation disponible.
M. MICHAEL ANGSTREICH, s'exprimant au nom du réseau international des organisations non gouvernementales sur la désertification, a déclaré que la dixième session du CIND doit encore régler certains problèmes. Il s'est demandé si les ratifications de la Convention apporteront un quelconque changement dans la vie des personnes qui sont directement victimes de la désertification. Les efforts déployés dans le passé pour atténuer les effets de ce phénomène ont reçu l'influence négative de nombreux facteurs, à savoir une allocation minimale des ressources par les gouvernements, un héritage
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juridique colonial, la mise en place d'une économie de marché qui a détruit les systèmes locaux de gestion, une participation limitée des populations locales et des organisations non gouvernementales à la prise de décisions. Abordant la question du partenariat, il a appelé les gouvernements à mettre en place immédiatement des mécanismes de consultation. Il a appelé instamment les délégués du Comité à s'entendre sur la Mécanisme Mondial qui assurera des résultats à la mise en oeuvre de la Convention. Pour ce qui est des questions financières, le représentant a indiqué que la désertification et la sécheresse nécessitaient des ressources supplémentaires. Il a insisté sur l'importance des connaissances locales et notamment celles des femmes et a plaidé en faveur d'un partenariat entre les communautés locales et scientifiques.
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