AG/605

L'ASSISTANCE AU DEMINAGE NE SAURAIT ETRE UN SUBSTITUT A L'INTERDICTION COMPLETE DES MINES TERRESTRES ANTIPERSONNEL ESTIMENT LES ORATEURS A L'ASSEMBLEE GENERALE

5 décembre 1996


Communiqué de Presse
AG/605


L'ASSISTANCE AU DEMINAGE NE SAURAIT ETRE UN SUBSTITUT A L'INTERDICTION COMPLETE DES MINES TERRESTRES ANTIPERSONNEL ESTIMENT LES ORATEURS A L'ASSEMBLEE GENERALE

19961205 MATIN AG/605 L'Assemblée générale a entamé ce matin l'examen de la question de l'assistance au déminage et a entendu de son débat sur ce point les représentants des pays suivants: Irlande (au nom de l'Union européenne, ainsi que de la Bulgarie, de Chypre, de l'Estonie, de la Hongrie, de l'Islande, de la Lituanie, de la Pologne, de la République tchèque, de la Roumanie, de la République slovaque et de la Slovénie), Ukraine, Colombie, Norvège, Indonésie, Mozambique, Nouvelle-Zélande, Canada, Japon, Etats-Unis, Jamahiriya arabe libyenne, Fédération de Russie, République démocratique populaire lao, Liechtenstein, Guatemala, Afghanistan, Argentine, Jamaïque et Uruguay.

Pour l'examen de cette question, l'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Secrétaire général.

Au cours du débat, la plupart des orateurs se sont déclarés profondément préoccupés par l'étendue du fléau que constituent les mines terrestres antipersonnel et par ses graves conséquences humaines, sociales et économiques. Les représentants, évoquant néanmoins la complexité de la question, ont souligné la nécessité d'accroître les ressources consacrées à l'assistance au déminage afin de renforcer les capacités nationales des pays victimes des mines. A cet égard, ils ont mis l'accent sur le rôle central que doivent jouer les Nations Unies en matière de coordination et de mise en oeuvre des activités de déminage, par le biais notamment du Département des affaires humanitaires. La communauté internationale à contribuer davantage au Fonds d'affectation spéciale volontaire pour le déminage. Les intervenants ont néanmoins estimé que ces efforts resteront vains si la communauté internationale ne parvient pas rapidement à interdire complètement la production, le commerce et l'utilisation de ces armes. Il a également été rappelé que les efforts de déminage ne doivent pas seulement viser les engins posés récemment, le plus souvent lors de conflits internes, mais également ceux qui l'ont été lors des guerres internationales, en particulier au cours de la deuxième guerre mondiale.

Au cours de sa prochaine séance qui aura lieu cet après-midi, à 15 heures, l'Assemblée devrait terminer son débat sur l'assistance au déminage et se prononcer sur trois projets de résolution relatifs à l'appui du système des Nations Unies aux efforts déployés par les gouvernements pour promouvoir et consolider les démocraties nouvelles ou rétablies, à la mise en oeuvre du nouvel Ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l'Afrique dans les années 90 et à la proclamation du 7 décembre comme Journée internationale de l'aviation civile.

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Assistance au déminage

Rapport du Secrétaire général (A/51/540)

Pour l'examen de cette question, l'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Secrétaire général présenté conformément à sa résolution 50/82 du 14 décembre 1995. Le Secrétaire général indique que l'année dernière, les Nations Unies ont coordonné des programmes de déminage dans les neuf pays suivants : Afghanistan, Angola, Bosnie-Herzégovine, Cambodge, Croatie, Géorgie, Laos, Mozambique et Yémen. Il est vraisemblable que dans un proche avenir une aide sera sollicitée par le Tadjikistan, l'Iraq et la Géorgie. Les programmes, qui sont élaborés en étroite collaboration avec les gouvernements intéressés, visent à créer une capacité nationale durable de déminage. Chaque programme est coordonné par le Département des affaires humanitaires et s'effectue en étroite collaboration avec les organisations non gouvernementales. Il tient compte des conditions géographiques, économiques et de sécurité locales et comporte les éléments de formation, de déminage, d'établissement de levés, de localisation de champs de mines, de sensibilisation communautaire, de soins médicaux et de réinsertion.

Le Secrétaire général rappelle qu'il a établi en novembre 1994 le Fonds d'affectation spéciale volontaire pour l'assistance au déminage afin de répondre aux besoins de financement des opérations de déminage à des fins humanitaires. Le Fonds constitue le principal mécanisme de financement des activités de déminage humanitaire et de leur exécution en temps opportun et de manière efficace. À ce jour, des contributions d'un montant de 32,7 millions de dollars ont été annoncées pour le Fonds et 23 285 084 de dollars ont déjà été reçus. Il est prévu que le Fonds devra être réalimenté d'un montant d'environ 15 millions de dollars en 1997.

Le rapport indique qu'un schéma de normes internationales relatives au déminage à des fins humanitaires a été recommandé lors de la Conférence internationale sur les techniques de déminage réunie sous les auspices du Gouvernement du Danemark en juillet 1996. Ces normes ont été élaborées pour améliorer la sécurité et l'efficacité des programmes de déminage à travers le monde. Afin d'exploiter les résultats de la Conférence de Copenhague, l'ONU consultera les participants pour que le schéma approuvé puisse se traduire par des normes détaillées en tenant compte des commentaires exprimés au cours de la Conférence.

Le Secrétaire général estime que le problème posé par les mines terrestres a, cette année, reçu une attention particulière au niveau politique. Ceci est dû principalement à la convocation de la première conférence d'examen des États parties à la Convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination, ainsi qu'aux différents efforts de sensibilisation du public. Plusieurs organisations ont fait des efforts

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méritoires pour que figure le problème des mines terrestres à l'agenda politique international, y compris le Comité international de la Croix-Rouge et les centaines d'ONG qui se sont associées à la Campagne internationale pour l'interdiction des mines terrestres. La conférence d'examen est parvenue, en mai 1996, à un compromis en vertu duquel certaines restrictions additionnelles étaient placées sur la production, le commerce et l'utilisation des mines terrestres. En dépit de ses nombreuses faiblesses, le Protocole amendé représente un progrès.

Alors que l'opinion publique a maintenant pris conscience du problème posé par les mines, il appartient à l'ONU de renforcer ses activités d'information sur les mines terrestres et de mettre en place une stratégie coordonnée de mobilisation pour les années à venir. Le Département des affaires humanitaires a déjà entrepris plusieurs activités d'information publique qui constituent le fondement des futures activités. Ainsi, le Département a publié en janvier 1996 le premier numéro d'un bulletin trimestriel sur les mines terrestres à l'intention des gouvernements, des ONG, des médias et du public. Une exposition itinérante sur les mines terrestres a été inaugurée à l'occasion de la réunion internationale sur le déminage en 1995.

Dans ses conclusions, le Secrétaire général rappelle que la gravité et l'importance de la crise internationale causée par les mines terrestres se résument en quelques chiffres : on estime à 100 millions le nombre des mines enfouies dans le sol dans 70 pays. Ces mines continueront à tuer encore pendant plusieurs décennies. On compte annuellement 25 000 victimes des mines à travers le monde. La plupart de ces victimes sont des civils. La production des mines est peu coûteuse — souvent moins de 5 dollars pièce — mais leur neutralisation et leur destruction coûtent très cher : la recherche et l'explosion d'une seule mine peut coûter de 100 à 1 000 dollars. À supposer qu'aucune nouvelle mine ne soit posée, le coût de la destruction des mines actuellement enfouies pourrait se situé entre 50 et 100 milliards de dollars et au rythme actuel de déminage qui est de 100 000 mines terrestres annuellement, il faudrait compter plusieurs décennies pour que la crise soit surmontée.

Un effort international majeur et soutenu sera, par conséquent, nécessaire pour faire face à la crise mondiale que posent les mines, notamment sous l'aspect du développement à long terme. Il est donc de la plus haute importance que les États Membres poursuivent et renforcent leur soutien au Fonds d'affectation spéciale volontaire de l'ONU. Des mesures doivent être prises immédiatement pour arrêter la production, le stockage, la vente et l'utilisation des mines terrestres et pour convaincre les pays qui permettent de pareilles activités d'y mettre fin. Les organisations humanitaires et les ONG font activement campagne en vue de l'interdiction absolue des mines terrestres. Un nombre croissant de gouvernements appuient vigoureusement ces initiatives. Ainsi, l'interdiction semble devenir très rapidement un objectif réalisable dans un proche avenir.

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Débat

M. MICHAEL HOEY (Irlande, au nom de l'Union européenne, des pays associés que sont la Bulgarie, Chypre, l'Estonie, la Hongrie, la Lituanie, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, la République Slovaque et la Slovénie, ainsi que de l'Islande) a indiqué que l'Union européenne s'est engagée à parvenir au plus tôt à un accord sur l'interdiction totale des mines terrestres antipersonnel. Tout en reconnaissant la complexité du problème, la communauté internationale doit également assumer ses responsabilités et faire tout son possible pour contribuer aux activités de déminage. D'importantes ressources humaines et financières sont consacrées par la communauté internationale à l'assistance au déminage, qui est, par nature, une tâche qui vise le long terme. Pour le représentant, la responsabilité du déminage incombe aux parties qui ont posé les mines. Les activités d'assistance au déminage des Nations Unies doivent tenir compte de la capacité des parties à s'acquitter de leurs obligations. A cet égard, l'engagement de renoncer à l'utilisation de mines est de la plus grande importance.

L'Union européenne se félicite de l'importance accrue qu'accorde le Secrétariat au déminage. Il convient de souligner le rôle opérationnel et de coordination qu'à l'Organisation en la matière, en particulier le Département des affaires humanitaires. Pour sa part, l'Union européenne contribue grandement aux activités de déminage à travers des programmes mis en oeuvre directement dans les pays touchés par ce fléau et des initiatives multilatérales mises en place sous les auspices des Nations Unies. Outre les 6,6 millions d'ECUS qu'elle a d'ores et déjà versé au Fonds d'affectation spéciale volontaire pour le déminage, l'Union européenne a décidé en septembre dernier de contribuer à hauteur de 7 millions d'ECUS aux activités de déminage d'ici la fin de 1997. Cette année encore, l'Union européenne présentera un projet de résolution sur l'assistance au déminage qui, elle espère, recevra un large appui et sera adopté par consensus. Cela montrera clairement l'engagement de la communauté internationale à résoudre efficacement ce problème.

M. OLEKSANDR O. HORIN (Ukraine) a indiqué que 4 ans après que l'Assemblée ait abordé la question du déminage, seules 100 000 mines ont pu être détruites alors que 2 à 3 millions de mines étaient encore posées chaque année. Si l'on veut combattre ce problème, il faut régler deux questions liées et interdépendantes. En premier lieu, il faut arriver à une interdiction complète de ce type d'armes et même s'il y a lieu de se réjouir des progrès intervenus lors de la Conférence de révision de Genève sur la Convention d'interdiction et de restriction des armes conventionnelles destructrices, il faut admettre que cette avancée demeure insuffisante. Il faut inclure la question de l'interdiction complète des mines terrestres antipersonnel à l'ordre du jour de la Conférence de Genève sur le désarmement. En second lieu, il faut mobiliser tous les efforts pour mettre au point des techniques de déminage efficaces. Les mines sont un obstacle majeur

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aux efforts de reconstruction des nations ayant connu un conflit et seuls des efforts internationaux de grande envergure pourront permettre de réaliser un véritable progrès dans ce domaine. L'Organisation des Nations Unies doit pouvoir jouer un rôle central grâce à son Département des affaires humanitaires (DHA) qui pourrait exercer une fonction de supervision et de coordination. L'établissement du potentiel de déminage de l'Organisation est la preuve de sa revitalisation, a-t-il ajouté. Cependant chaque Etat a aussi un rôle capital à jouer et c'est pourquoi la coopération internationale doit être renforcée.

Pour sa part, l'Ukraine a développé des programmes de formation et d'entraînement au déminage, tournés spécialement vers le déminage des mines produites dans l'ancienne Union soviétique. Il s'est félicité du débat sur le déminage qui a eu lieu au Conseil de sécurité et a suggéré d'envoyer plus souvent des missions conjointes du Département des opérations de maintien de la paix et le DHA dans les zones de conflit. Il est également essentiel d'améliorer les techniques de déminage et il est urgent de mobiliser les ressources scientifiques et matérielles nécessaires à cette fin.

M. AURELIO IRAGORRI (Colombie) a observé que la communauté internationale avait à présent saisi la gravité et l'étendue du problème de la prolifération des mines terrestres antipersonnel et a mis en place de nombreux programmes pour le résoudre. Le représentant a souligné l'importance de la Conférence internationale sur la technologie du déminage qui s'est tenue en juillet dernier sous les auspices du Gouvernement du Danemark et de la Conférence d'Ottawa ou une déclaration a été adoptée avec l'engagement de tout mettre en oeuvre en vue de l'élimination des mines. La Colombie se félicite des deux conférences prévues en mars et en juin 1997, relatives à la question des mines terrestres antipersonnel.

Le représentant a rappelé que la plupart des mines terrestres antipersonnel, estimées à 110 millions et posées dans plus de 70 pays, menacent la vie et l'intégrité des populations des pays en développement où ont eu lieu des conflits internationaux ou civiles. La menace des mines terrestres antipersonnel ne s'arrête pas avec les traités de paix et la plupart des victimes sont des civils. Chaque année davantage de mines antipersonnel sont posées et le déminage n'en couvre qu'une fraction. Alors que la production d'une mine peut coûter moins de cinq dollars, il en coûte entre 100 et 1000 dollars pour la retirer. Les programmes des Nations Unies opèrent dans seulement neuf des 70 pays les plus touchés. Il est évident que le déminage ne peut résoudre à lui seul le problème posé par les mines antipersonnel. La seule vraie solution est l'interdiction complète des mines terrestres antipersonnel y compris leur production, leur stockage, leur distribution et leur utilisation.

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M. JAKKEN BIORN LIAN (Norvège) a estimé que les premières victimes des mines antipersonnel sont des civils non armés, en particulier les enfants. La Norvège a constamment plaidé pour une interdiction complète de la production, du transfert et de l'utilisation de ces mines et en juin 1995 elle a décrété un moratoire sur la production, le stockage et le transfert et l'utilisation de ces mines. Le représentant a annoncé avec satisfaction qu'au 1er octobre, toutes les mines antipersonnel découvertes cette année, dans les arsenaux militaires norvégiens ont été détruites. Il a noté que la Norvège avait dépensé quatorze millions de dollars pour des activités humanitaires en rapport avec les mines, ce qui inclut principalement le déminage, la formation du personnel local et la prise de conscience, dans des pays tels que la Bosnie-Herzégovine, le Mozambique, l'Angola, l'Afghanistan, le Cambodge, le nord de l'Iraq et la Croatie.

Le représentant a déclaré que les amendements au Protocole II du Protocole sur les mines terrestres n'interdisent pas les mines antipersonnel et ne vont pas aussi loin dans la protection intérimaire des civils que la Norvège et d'autres pays auraient souhaité. Il a estimé que même si cette situation était décevante, cela ne devait pas empêcher de considérer le Protocole amendé comme étant une étape importante sur la voie de l'interdiction totale des mines antipersonnel.

M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie) a rappelé que l'étendue et le coût des activités de déminage sont au-delà des possibilités financières des pays touchés. C'est pourquoi il s'est félicité de ce que l'Assemblée examine cette question à l'échelle mondiale. Il est temps de créer des capacités de déminage dans les pays touchés, qui pourront prendre le relais une fois que les institutions des Nations Unies se seront retirées et d'adopter une approche, au cas par cas, compte tenu de ce que la géographie et le type de mines varient. L'absence de volonté politique au plan local peut nuire à ces activités et il faut établir des centres de formation et d'entraînement locaux si l'on veut réduire les effets à long terme des mines. Il a reconnu que le problème du déminage était complexe car il mêlait des aspects techniques, financiers, politiques et administratifs. A cet égard, il s'est félicité de l'approche intégrée adoptée par le système des Nations Unies, au sein de laquelle le Département des affaires humanitaires (DHA) joue une rôle central. Evoquant les différentes campagnes de déminage entreprises par l'Organisation, il a fait observer qu'il s'agissait d'une activité de longue haleine et qu'il n'était pas surprenant que les meilleures résultats aient été obtenues lors des campagnes les plus longues.

La recherche dans le domaine du déminage est essentielle et urgente car les techniques actuelles de détection et de destruction sont dépassées. A cet égard, les Etats Membres pouvant fournir du personnel et du matériel performants devraient faire un effort tout particulier. Il a indiqué que l'objectif ultime restait l'interdiction complète de ces armes, qui seule pourra mettre un terme au martyre d'innocentes victimes. Il a également souligné la nécessité de renforcer la coopération entre le Secrétariat de l'Organisation et les Etats Membres afin que ceux-ci fournissent les informations nécessaires à la résolution du problème des mines.

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M. CARLOS DOS SANTOS (Mozambique) a déclaré que l'Organisation des Nations Unies devrait continuer à accorder une attention particulière à la question cruciale du déminage même si la solution définitive, à savoir l'arrêt de la production et de l'utilisation des mines terrestres antipersonnel, relève de la responsabilité de chaque Etat. Il est inquiétant que, tandis que les mines sont retirées une à une dans certains pays, d'autres continuent d'être posées ailleurs. Au Mozambique, des mines ont été posées durant trois conflits consécutifs et continuent de l'être aujourd'hui, tuant des victimes innocentes. Le représentant s'est félicité du rôle joué par les Nations Unies dans les pays en développement et notamment au Mozambique. Le Mozambique soutient deux initiatives des Nations Unies à savoir : la création de capacités nationales de déminage et l'appel à l'interdiction totale des mines terrestres antipersonnel. Le Mozambique votera par conséquent en faveur de la résolution qui sera présentée prochainement.

Le Mozambique appuie également l'initiative du Conseil de sécurité d'examiner la question du déminage dans le contexte des opérations de maintien de la paix. Le succès du programme de déminage au Mozambique est nécessaire pour la réhabilitation de l'infrastructure des campagnes et la promotion de la production agricole. Une Commission nationale de déminage a été établie au Mozambique en mai 1995. Le problème des mines demeure grave, malgré les efforts en cours, et continue de représenter une réelle menace du fait qu'il ralentit le développement socio-économique des pays en développement.

M. PETER RIDER (Nouvelle-Zélande) a plaidé de nouveau pour une interdiction immédiate et sans équivoque de toutes les mines antipersonnel. Le résultat de la récente conférence d'examen de la Convention sur les armes classiques a été décevante parce qu'elle n'est pas allée aussi loin que souhaité. La Convention a cependant été une réussite car elle a inscrit le problème des mines antipersonnel au premier rang de l'attention internationale. Le représentant a déclaré qu'en avril de cette année le Gouvernement de la Nouvelle-Zélande a renoncé à l'utilisation opérationnelle des mines antipersonnel par l'armé néo-zélandaise.

Le représentant a estimé que le Conseil de sécurité doit définir plus clairement les responsabilités dans les diverses opérations de déminage entre les agences concernées par les opérations de maintien de la paix. Il a approuvé sans réserve la décision du Département des affaires humanitaires de mettre en place un système de contrôle afin de tirer les leçons des programmes de déminage. Le représentant a estimé qu'il y avait des problèmes de fond qui requièrent une action urgente du système des Nations Unies, si tant est que l'Organisation est prête à s'acquitter avec efficacité de ses responsabilités en matière de déminage à la fois lors des opérations de maintien de la paix et de reconstruction post-conflit.

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M. DAVID KARSGAARD (Canada) a approuvé l'importance accordée dans la résolution comme dans le rapport du Secrétaire général, à la construction d'une capacité nationale de déminage dans les pays concernés. Depuis 1993, le Canada a versé 8,5 millions de dollars canadiens en subvention au déminage, la majeure partie de cette somme ayant été confiée à l'ONU au titre de l'appui à ses programmes au Cambodge, en Afghanistan, en Angola, en Bosnie-Herzégovine et au Laos. Le représentant a encouragé la Banque mondiale à travailler plus étroitement avec le Centre d'action anti-mines du Département des affaires humanitaires (DAH) en Bosnie, compte tenu du rôle important de coordination d'ensemble que le DAH peut et devrait jouer.

Le représentant a estimé que l'adoption en octobre cette année de la Déclaration de la Conférence d'Ottawa par cinquante Etats, qui se sont engagés à assurer entre autres, "le plus tôt possible, la conclusion d'un accord international ayant force de loi pour interdire les mines antipersonnel" était très encourageant. Il a déclaré que le Gouvernement du Canada considère les progrès dans les techniques de déminage, de même que l'assistance aux survivants des mines terrestres comme deux aspects intégrants de la solution du problème posé par les champs de mines. Il a fait porter le Canada sur la liste des coauteurs de la résolution présentée à l'Assemblée générale sur l'assistance au déminage.

M. HISASHI OWADA (Japon) s'est félicité de ce que la communauté internationale ait pris des mesures importantes pour éliminer les mines terrestres antipersonnel. Les Nations Unies ainsi que des organisations humanitaires et non gouvernementales ont mené d'importantes activités de déminage en Afghanistan, en Angola, en Bosnie-Herzégovine, au Cambodge et au Mozambique. Malgré ces efforts, les mines, estimées à 110 millions, menacent toujours d'innocentes victimes dans plus de 70 pays du monde. Ces mines sont aussi un obstacle majeur aux efforts de reconstruction nationale qui suivent les conflits. Ce qui est le plus alarmant, c'est que les mines qui continuent à être posées augmentent plus vite que les mines qui sont retirées grâce aux efforts des Nations Unies et d'autres organisations. La communauté internationale doit s'attaquer aux racines du problème et promouvoir l'interdiction complète des mines terrestres antipersonnel. Elle doit aussi augmenter les activités de déminage et d'assistance aux victimes des mines antipersonnel.

Le Japon se félicite des conférences qui se sont tenues récemment sur la question des mines terrestres antipersonnel. Le Japon estime que les efforts internationaux devraient aller dans le sens d'une coopération pour le développement de nouvelles technologies de détection et le retrait des mines et pour l'assistance aux victimes. La Conférence sur les mines terrestres antipersonnel qui se tiendra à Tokyo en mars prochain, s'attachera plus particulièrement à l'aspect humanitaire de la question ainsi qu'à l'établissement d'un partenariat pour que l'assistance internationale puisse

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être utilisée de façon plus efficace et cohérente. La Conférence se propose également d'accorder la priorité à la nécessité de créer des capacités nationales de déminage et de développer de nouvelles techniques de déminage. Le Japon est prêt à intensifier ses efforts et à coopérer avec les autres pays afin de résoudre le problème des mines terrestres antipersonnel.

M. PREZELL ROBINSON (Etats-Unis), rappelant que les Nations Unies sont pleinement conscientes de l'importance du fléau que représentent les mines terrestres antipersonnel, a indiqué que c'est pour cette raison que le Président Clinton, lorsqu'il a pris la parole devant l'Assemblée générale, en septembre dernier, a lancé un appel en faveur de la tenue de négociations en vue de l'interdiction complète des mines. Les Etats-Unis sont déterminés à mettre fin à ce fléau. Ils ont d'ores et déjà pris, à titre unilatéral, des mesures en ce sens. Ils ont ainsi cessé l'exportation de mines terrestres antipersonnel et déploient des efforts pour interdire le commerce de ces armes inhumaines. Plus de 35 pays les ont déjà rejoints. Les Etats-Unis ont développé leurs recherches sur de nouvelles technologies de détection des mines et de déminage. Ils ont intensifié leurs programmes de déminage.

Le représentant a indiqué, qu'en début de semaine, lors de la Conférence sur les techniques innovantes de neutralisation et de déminage, qui s'est tenue à Washington, il a été rappelé, qu'au rythme actuel, il faudra des décennies pour mettre hors d'état de nuire les mines posées. Depuis 1993, le Gouvernement américain a oeuvré de concert avec les organisations non gouvernementales, les institutions spécialisées des Nations Unies et de nombreux pays pour résoudre le grave problème des mines. Les Etats-Unis ont consacré 92 millions de dollars à des programmes de sensibilisation et de formation au déminage dans 14 pays et 14 millions de dollars à des programmes de recherche-développement sur le déminage. Les Etats-Unis sont disposés à participer l'an prochain à hauteur de 47 millions de dollars à des programmes de déminage. Le représentant, rappelant que son pays présente devant l'Assemblée générale depuis trois ans le projet de résolution appelant à un moratoire sur l'exportation des mines terrestre antipersonnel et à leur éventuelle élimination, a estimé que cette résolution complète les initiatives américaines et celles de ceux qui sont particulièrement préoccupés par les conséquences humanitaires des mines.

M. GUMA I. AMER (Jamahiriya arabe libyenne) a indiqué que l'importance qu'attachent les Nations Unies au problème des mines terrestres montre clairement qu'il existe une large prise de conscience de la gravité de ce problème. La Jamahiriya arabe libyenne se félicite des efforts déployés par l'Organisation en matière d'assistance au déminage. Cependant, elle estime que le rapport du Secrétaire général sur la question se limite aux cas des pays qui ont connu des conflits internes, passant sous silence la situation des Etats, tels que la Jamahiriya arabe libyenne, qui souffrent depuis la deuxième guerre mondiale de ce fléau. Le représentant a rappelé que selon une étude réalisée par les Nations Unie (A/38/383), entre cinq et 19 millions

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d'engins explosifs et de mines ont été posés lors des campagnes militaires en Afrique du Nord, tuant des milliers de personnes. Le représentant a souligné que la présence des mines entrave les efforts déployés par son pays pour construire et améliorer ses infrastructures de transport et développer l'agriculture. Ainsi, 27% des terres cultivables du pays sont couvertes de mines.

La Jamahiriya arabe libyenne a essayé de relever le défi que constituent les mines et a élaboré à cet effet de nombreux programmes, qui ont eu des résultats limités en raison des faibles ressources qui peuvent y être consacrées et du manque d'expertise. Le représentant, évoquant les différentes résolutions de l'Assemblée générale relatives aux débris de guerre et à l'obligation faite aux gouvernements des pays poseurs de mines de fournir toutes les informations nécessaires, s'est félicité de l'intention manifestée récemment par les Gouvernements allemand et italien de coopérer avec son pays en matière de détection et de destruction des mines. Le représentant a indiqué que son pays accueille avec satisfaction les efforts actuellement déployés par la communauté internationale en matière d'assistance au déminage. Il a cependant souhaité que ces efforts prennent en compte toutes les mines, neuves ou anciennes.

M. ALEXANDER GORELIK (Fédération de Russie) a noté que la communauté internationale avait accordé une attention accrue au problème complexe du déminage et notamment à ses aspects humanitaires et socio-économiques. Plus de 110 millions de mines sont encore posées dans plus de 70 pays et continuent de menacer la vie de milliers de civils même après le règlement des conflits. Le déminage est un problème crucial et la Fédération de Russie dépense plus de 25 millions de dollars par an pour le résoudre. Le déminage devient une question de plus en plus importante dans les opérations de maintien de la paix et devrait être inclu, lorsque c'est nécessaire, dans les mandats des missions des Nations Unies. Le représentant a déclaré qu'il faut améliorer la coordination des organismes et programmes des Nations Unies chargés du déminage, et notamment la coordination entre le Département des opérations de maintien de la paix et le Département des affaires humanitaires. Il a rappelé que les forces des Nations Unies de maintien de la paix et les missions humanitaires sont souvent déployées dans les régions à risque.

La Fédération de Russie tient à souligner que la responsabilité du déminage est celle des parties qui ont posé les mines. Le représentant espère que le Fonds d'affectation spéciale pour l'assistance au déminage pourra jouer un rôle plus important dans le financement des programmes de déminage. Les Nations Unies doivent favoriser l'amélioration des techniques de déminage et la création de capacités nationales de déminage. Le représentant a évoqué les efforts de déminage dans les Etats membres de la Communauté des Etats indépendants (CEI) qui sont faits dans le cadre des opérations de maintien de la paix. La Fédération de Russie est prête à apporter son aide bilatéralement ou multilatéralement aux pays qui ont besoin de son potentiel scientifique, technologique et industriel dans le domaine du déminage.

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M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao) a souligné combien il était difficile pour son pays de résoudre le problème des engins explosifs subsistant sur son territoire et a exhorté la communauté internationale à apporter son aide la plus efficace. Il a indiqué que de 1964 à 1973, la République démocratique populaire lao a été victime de batailles terrestres ainsi que de bombardements intenses qui ont laissé sur son sol une multitude d'engins prêts à exploser sans que l'on puisse les localiser sur plus de 50% du territoire. Il a expliqué que pendant longtemps, son pays n'avait pu bénéficier d'aucune Campagne de déminage systématique et d'information de la population à un niveau national et que seuls certains projets avaient pu être lancés dans des lieux spécifiques. Il a rappelé que plusieurs Etats, organisations non gouvernementales et certains donateurs privés avaient apporté un soutien ponctuel aux autorités de son pays, notamment en matière de formation de personnel de déminage local et d'information des populations, mais que ces actions avaient eu un caractère géographiquement limité.

Le représentant a indiqué que depuis le 1er août 1995, son gouvernement, en coopération avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l'UNICEF, a créé un Fonds d'affectation spéciale pour le déminage et lancé une campagne nationale, visant à réduire le nombre des victimes civiles et à augmenter les surfaces cultivables ou propres aux activités de développement. Aujourd'hui, le Gouvernement souhaite mettre en place un programme à long terme, incluant le déminage, l'information des communautés, ainsi que des études et autres actions connexes. Il s'est réjoui du soutien dont le PNUD, le département de l'information publique ainsi que les médias de plusieurs pays ont fait preuve afin de mobiliser les ressources financières nécessaires en faveur du Fonds de soutien à ce programme. Il a indiqué que les fonds obtenus pour 1996 étaient satisfaisants, mais qu'il fallait désormais s'attacher à mobiliser les ressources suffisantes à l'avenir pour permettre aux autorités de son pays d'élaborer un programme à long terme. Le PNUD ainsi qu'un certain nombres de pays se sont d'ores et déjà engagés à financer les activités pour 1998 et 1999 et il les en a remerciés. Ce programme est ambitieux et sa mise en oeuvre est un travail considérable, a-t-il déclaré, ajoutant que c'est avec le soutien et la coopération de la communauté mondiale, qu'il pourra se concrétiser.

Mme CLAUDIA FRITSCHE (Liechtenstein) a déclaré que compte tenu de la misère que les champs de mines infligent chaque jour à l'humanité, elle estime qu'il est de la plus haute importance que le moratoire sur la production et la vente des mines soit maintenu et puisse être traduit aussi rapidement que possible, en un accord international obligatoire sur l'interdiction complète des mines antipersonnel. La représentante a accueilli avec satisfaction les résultats de la Conférence d'Ottawa sur les mines, ainsi que l'offre du Gouvernement belge de tenir une Conférence de suivi à Bruxelles en juin 1997.

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La représentante a estimé que le projet de résolution présenté constitue un moyen important de coordination et de concertation des activités de la communauté internationale. C'est pourquoi le Liechtenstein a décidé de coparrainer le projet de résolution comme il l'a fait les années précédentes. Elle a exprimé l'espoir que le texte sera adopté par consensus. Par ailleurs, la représentante a estimé que le développement de moyens techniques pour maximiser l'efficacité des opérations de détection des mines et de déminage humanitaire est devenu un besoin pressant.

M. JULIO ARMANDO MARTINI HERRERA (Guatemala) a jugé encourageante la prise de conscience qui semble se dessiner à l'échelle internationale en ce qui concerne les mines terrestres antipersonnel. Le représentant a souligné la gravité des conséquences sociales et économiques qu'engendre ce fléau. Le Guatemala, qui comprend les souffrances de ceux qui, dans de nombreux pays sont victimes et vivent sous la menace des mines, a essayé de mettre en oeuvre, en dépit de ses ressources limitées, un programme national de déminage. Il appuie les efforts déployés au niveau international pour parvenir à une interdiction complète de la production, du commerce et de l'utilisation des mines. La délégation du Guatemala se félicite du Rapport du Secrétaire général relatif à l'assistance au déminage et tient à remercier les pays qui ont contribué au Fonds d'affectation volontaire pour l'assistance au déminage. Elle estime que le projet de résolution sur la question, présenté à l'initiative de l'Irlande, au nom de l'Union européenne, sera adopté par consensus. Le Guatemala appuie le renforcement de l'Unité de déminage du Département des affaires humanitaires, ainsi que le Fonds d'affectation qui a été créé à Genève.

M. ABDUL GHAFAR OSMAN (Afghanistan) a indiqué que les autorités de son pays traitent de ce problème sous deux aspects. Tout d'abord les problèmes posés par la présence accrue de mines, puis la manière dont la contribution de l'Organisation des Nations Unies au déminage pourrait être renforcée. Il a appelé l'attention sur les problèmes particuliers de son pays, du fait des 10 millions de mines présentes sur le territoire. Le monde s'accorde pour reconnaître que le déminage est une première priorité pour rétablir le sentiment de sécurité et de communauté. Or l'Afghanistan est le pays le plus touché au monde par ce problème et on ne peut en surestimer la gravité. L'omniprésence des mines remet, en effet, en question le retour des réfugiés, ainsi que le rétablissement de la paix et des services fondamentaux. C'est 100 000 personnes innocentes qui ont été jusqu'ici victimes de ces armes. Par ailleurs, le développement de l'agriculture s'en trouve gravement entravé.

Il a loué les efforts de l'ONU et de ses institutions ainsi que de certains Etats et organisations non gouvernementales, mais a précisé qu'il reste encore beaucoup à faire pour la réhabilitation des victimes et la formation des personnels locaux de déminage. Comme beaucoup de pays les moins avancés, son pays ne peut pas contribuer financièrement à cette tâche, en revanche il est prêt à fournir des experts techniques en déminage.

- 13 - AG/605 5 décembre 1996

Mme ANA MARIA RAMIREZ (Argentine) a estimé que depuis quelques années, la crise humanitaire provoquée par la pose de mines terrestres antipersonnel a amené l'Assemblée générale à se prononcer en faveur d'un objectif consensuel susceptible de résoudre les conséquences sociales et économiques de ce fléau. L'Argentine se félicite des progrès nombreux et importants accomplis en ce domaine au cours de l'année écoulée qui montrent la détermination de la communauté internationale à résoudre le problème que constitue la prolifération et l'utilisation des mines. Dans ce contexte, l'Argentine tient à féliciter le Secrétaire général pour les activités entreprises par l'Organisation qui sont mentionnées dans son rapport sur la question. Elle est convaincue que les objectifs des divers programmes mis en oeuvre doivent tendre à l'établissement de capacités nationales durables de déminage.

L'Argentine est d'avis que tant la prolifération que l'utilisation aveugle des mines terrestres antipersonnel justifient par leur nature même un examen prioritaire de la question. Elle estime qu'il faut résoudre les conséquences humanitaires découlant de la pose des mines. C'est pourquoi, l'Argentine souligne la nécessité d'adopter un traité international d'interdiction complète des mines. Ce traité international devrait être le fruit d'intenses négociations entre tous les Etats, en particulier ceux qui sont victimes des mines et ceux qui les produisent. "Un traité qui ne bénéficierait pas du soutien de ces Etats n'aurait aucune valeur et aucun effet", a mis en garde la représentante.

M. WAYNE McCOOK (Jamaïque) a soutenu les efforts visant à former de plus en plus de personnes aux techniques de déminage et pour développer de nouvelles technologies et les améliorer. Il a félicité le Gouvernement du Danemark pour avoir pris la décision de convoquer une conférence internationale sur les technologies de déminage en juin de cette année avec le soutien du Département des affaires humanitaires. Il a remarqué que les mines constituent de graves obstacles à la croissance économique; qu'elles rendent les zones agricoles impraticables, restreignent les mouvements commerciaux et d'une manière générale déstabilisent le secteur économique.

Le représentant a rendu hommage au Département des affaires humanitaires pour ses efforts dans le domaine du déminage et au Département de maintien de la paix pour avoir intégré les activités de déminage à ses opérations de maintien de la paix. Il s'est déclaré particulièrement satisfait qu'il y ait une coopération étroite entre ces deux Départements. Le représentant a soutenu les initiatives visant à développer les programmes qui impliquent une mobilisation au plan national, que ce soit en termes de formation du personnel au déminage que pour le développement d'organismes nationaux pour coordonner les efforts de déminage. Il a souligné deux domaines d'actions dans lesquelles la communauté internationale doit se concentrer pour résoudre ce problème sur le moyen et le long terme. La première est une recherche concertée dans le domaine des technologies de déminage et l'autre est l'engagement d'arrêter l'utilisation des mines antipersonnel.

- 14 - AG/605 5 décembre 1996

M. JULIO BENITEZ SAENZ (Uruguay) s'est félicité de ce que, une fois de plus, l'Assemblée générale tente de faire face à l'énorme problème humanitaire causé par la présence de ces armes fatales. La communauté internationale se doit d'adopter d'urgence des mesures apportant un début de règlement aux conséquences matérielles et économiques de ce type d'armes. Il a indiqué que les contingents de l'Uruguay envoyés en Angola, au Mozambique et au Sahara occidental avaient été confrontés aux risques des opérations de déminage. Mais ce sont les conséquences tragiques sur les populations civiles, notamment les enfants, qui restent fondamentales et c'est pourquoi il a réitéré la position de son pays en faveur de l'interdiction de la production, du transfert et de l'utilisation des mines terrestres antipersonnel. La communauté internationale ne peut éviter de participer aux activités internationales et doit déployer tous les efforts possibles pour interdire totalement les mines. Evoquant le débat du Conseil de sécurité à ce sujet, il a félicité l'Organisation pour la valeur des programmes mis en place par ses différentes institutions. Il a reconnu que les activités de déminage avaient un coût très élevé et il a indiqué que le développement des techniques de déminage exigeait la coopération de toute la communauté internationale. L'urgence première est de mettre fin aux pertes de vies humaines provoquées par ces armes.

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