AG/602

L'ASSEMBLEE EST SAISIE DE TROIS PROJETS DE RESOLUTION SUR LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT

3 décembre 1996


Communiqué de Presse
AG/602


L'ASSEMBLEE EST SAISIE DE TROIS PROJETS DE RESOLUTION SUR LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT

19961203 MATIN AG/602 Les représentants estiment qu'il n'y a pas d'alternative à la négociation pour établir une paix juste et durable dans la région

Réunie ce matin sous la présidence de M. Razali Ismail (Malaisie), l'Assemblée générale a procédé à l'examen du point 33 de son ordre du jour relatif à la situation au Moyen-Orient. A ce titre, l'Assemblée était saisie de trois projets de résolution ainsi que d'un rapport du Secrétaire général.

Aux termes du projet de résolution relatif au processus de paix au Moyen-Orient et présenté par la Norvège, la Fédération de Russie et les Etats-Unis, l'Assemblée engagerait toutes les parties à s'acquitter de leurs obligations et à appliquer les accords déjà conclus et demanderait que les négociations soient immédiatement accélérées dans le cadre et sur la base convenue du processus de paix au Moyen-Orient. Elle accueillerait également avec satisfaction la nomination par le Secrétaire général du "coordonnateur spécial des Nations Unies dans les territoires occupés", et demanderait instamment aux Etats Membres de fournir rapidement une assistance économique, financière et technique au peuple palestinien pendant la période intérimaire.

L'Assemblée était saisie au titre de ce même point d'un projet de résolution sur Jérusalem aux termes duquel elle constaterait que la décision prise par Israël d'imposer ses lois, sa juridiction et son administration à la ville sainte de Jérusalem est illégale et, de ce fait, nulle et non avenue et sans validité aucune. Elle déplorerait le transfert par certains Etats de leur mission diplomatique à Jérusalem au mépris de la résolution 478 (1980) du Conseil de sécurité. L'Assemblée demanderait à nouveau à ces Etats de se conformer aux dispositions des résolutions applicables de l'ONU conformément à la Charte des Nations Unies.

Enfin, l'Assemblée générale était également saisie d'un projet de résolution sur le Golan syrien aux termes duquel elle exigerait qu'Israël reprenne les pourparlers dans les voies de négociation avec la Syrie et le Liban et honore les garanties et les engagements précédemment contractés. L'Assemblée exigerait une fois de plus qu'Israël, en application des résolutions du Conseil de sécurité, se retire de tout le Golan syrien occupé, jusqu'à la ligne du 4 juin 1967.

(à suivre - 1a)

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L'Assemblée a entendu dans le cadre de l'examen de cette question, les représentants des pays suivants : Israël, Arabie saoudite, Brésil, Bangladesh, Yémen, Koweït, Turquie, Emirats arabes unis, Indonésie, Singapour, Brunei Darussalam, Ghana, Irlande (au nom de l'Union européenne et des Etats associés), Pakistan, Bélarus et Ukraine.

La plupart des intervenants ont souligné la nécessité de poursuivre le processus de paix. Chaque partie doit respecter ses engagements, observer les accords précédemment signés et respecter les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et notamment les résolutions 242, 338 et 425. Ils ont exhorté Israël à renoncer à la politique qu'il mène actuellement en ce qui concerne l'expansion des colonies de peuplement, à reconnaître l'Etat indépendant de Palestine et à se retirer des territoires arabes occupés. Le processus de paix est également important pour le développement économique et social de toute la région du Moyen-Orient.

L'Assemblée poursuivra l'examen de la situation au Moyen-Orient cet après-midi, à partir de 15 heures.

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La situation au Moyen-Orient

Rapport du Secrétaire général (A/51/543)

L'Assemblée était saisie d'un rapport du Secrétaire général soumis en application des ses résolutions 50/22 A et B en date du 4 décembre 1995. Dans la résolution 50/22 A, qui traite du transfert par certains Etats de leur mission diplomatique à Jérusalem en violation de la résolution 478 (1980) du Conseil de sécurité, l'Assemblée a demandé à nouveau à ces Etats d'appliquer les dispositions des résolutions pertinentes de l'ONU. Dans la résolution 50/22 B, qui traite des politiques israéliennes dans le territoire syrien occupé par Israël depuis 1967, l'Assemblée générale a exigé une fois de plus qu'Israël, en application des résolutions du Conseil de sécurité, se retire de tout le Golan syrien occupé. Afin de pouvoir présenter les rapports qui lui ont été demandés dans ces résolutions, le Secrétaire général a prié les Etats Membres de l'informer des mesures que leur gouvernement avait prises ou envisageait de prendre afin de donner effet aux dispositions pertinentes de ces résolutions.

Au 16 octobre 1996, une réponse avait été reçue du Gouvernement du Japon qui informe le Secrétaire général qu'il n'a pris aucune mesure particulière pour appliquer les dispositions de la résolution 50/22 qu'il a appuyées. En ce qui concerne la résolution 50/22 B, Le Japon a toujours estimé que l'occupation du Golan Syrien par Israël était illégitime. Le Japon a encouragé les parties concernées à entreprendre des négociations directes. Dans ce but, il a soutenu les efforts déployés par la Force des Nations Unies chargée d'observer le dégagement (FNUOD).

Projets de résolution

L'Assemblée était saisie d'un projet de résolution relatif à la situation au Moyen-Orient (A/51/L.38), aux termes duquel elle constaterait que la décision prise par Israël d'imposer ses lois, sa juridiction et son administration à la ville sainte de Jérusalem est illégale et, de ce fait, nulle et non avenue et sans validité aucune. Elle déplorerait le transfert par certains Etats de leur mission diplomatique à Jérusalem au mépris de la résolution 478 (1980) du Conseil de sécurité. L'Assemblée demanderait à nouveau à ces Etats de se conformer aux dispositions des résolutions applicables de l'ONU conformément à la Charte des Nations Unies.

L'Assemblée générale était également saisie au titre de ce point d'un projet de résolution sur le Golan syrien (A/51/L.39), aux termes duquel elle déclarerait qu'Israël ne s'est toujours pas conformé à la résolution 497 (1981) du Conseil de sécurité et constaterait une fois de plus que le maintien de l'occupation du Golan syrien et son annexion de facto constituent un obstacle à l'instauration d'une paix d'ensemble, juste et durable dans la région.

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Elle exigerait qu'Israël reprenne les pourparlers dans les voies de négociation avec la Syrie et le Liban et honore les garanties et les engagements précédemment contractés. L'Assemblée exigerait une fois de plus qu'Israël, en application des résolutions du Conseil de sécurité, se retire de tout le Golan syrien occupé, jusqu'à la ligne du 4 juin 1967.

Au titre du point 33 de son ordre du jour, l'Assemblée générale était également saisie d'un projet de résolution relatif au Processus de paix au Moyen-Orient (A/51/L.40), coprésenté par la Norvège, la Fédération de Russie et les Etats-Unis. Aux termes de ce projet, elle appuierait sans réserve tous les progrès réalisés à ce jour dans le processus de paix, qui constituent des étapes importantes vers l'instauration d'une paix d'ensemble, juste et durable au Moyen-Orient. C'est pourquoi, elle engagerait toutes les parties à s'acquitter de leurs obligations et à appliquer les accords déjà conclus et demanderait que les négociations soient immédiatement accélérées dans le cadre et sur la base convenue du processus de paix au Moyen-Orient. Elle soulignerait également la nécessité de faire rapidement progresser les négociations arabo-israéliennes dans toutes les voies du processus de paix.

L'Assemblée se féliciterait, en outre, des résultats de la Conférence à l'appui de la paix au Moyen-Orient, tenue à Washington le 1er octobre 1993, notamment de la création du Comité de liaison spécial, ainsi que des travaux réalisés ensuite par le Groupe consultatif de la Banque mondiale. Elle accueillerait également avec satisfaction la nomination par le Secrétaire général du "Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les territoires occupés", et demanderait instamment aux Etats Membres de fournir rapidement une assistance économique, financière et technique au peuple palestinien pendant la période intérimaire.

Elle considérerait, de plus, que l'Organisation des Nations Unies peut jouer un rôle utile en participant activement au processus de paix au Moyen-Orient et en contribuant à l'application de la Déclaration de principe. L'Assemblée générale encouragerait le développement et la coopération au niveau régional dans les domaines où des travaux ont déjà été entrepris pour donner suite à la Conférence de Madrid.

Débat

M. DAVID PELEG (Israël) a déclaré que si le chemin pour la paix s'est avéré difficile, c'était le seul chemin possible pour échapper au cycle de violence et de sang qui endeuille la région depuis plus de 50 ans. Israël est attaché au processus de paix et se place au dessus de toutes les divisions partisanes. Depuis la Conférence de paix de Madrid en 1991, de nombreux progrès ont été faits. Le processus engagé avec la Déclaration de principes a permis de transformer des décennies de conflits en une nouvelle ère de paix et de coopération. D'autres accords ont aussi contribué à forger une nouvelle réalité au Moyen-Orient. Israël est encouragé par les relations qu'il a

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développées avec l'Egypte, la Jordanie, mais aussi avec les Etats d'Afrique du Nord comme le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie, et avec les Etats du Golfe persique comme Oman et le Qatar. L'importance de ces relations ne doit pas être sous-estimée car la coopération des pays de la région permettra de régler les problèmes de la région concernant notamment la rareté des ressources et tout spécialement de l'eau, la désertification, la pauvreté et la pollution. La coopération régionale contre le terrorisme a été au coeur du Sommet de Sharm al-Sheikh. Le Sommet avait pour objectifs de renforcer le processus de paix, de promouvoir la sécurité et de combattre la terreur. Par ailleurs, le troisième Sommet économique du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord qui s'est tenu au Caire le mois dernier a mis l'accent sur la nécessité de créer un environnement économique amical afin de favoriser la paix et la prospérité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Le représentant a déclaré que les efforts d'Israël pour établir une paix globale et une plus grande coopération régionale n'aboutiront pas sans la participation de la Syrie et du Liban. La Syrie a un rôle capital à jouer dans le développement de la région. Le représentant a réitéré son invitation à la Syrie, en tant que partie à la Conférence de Madrid, afin qu'elle reprenne les négociations avec Israël, et ce sans conditions préalables. Le représentant a cependant mis en garde la Syrie contre tout attaque contre Israël, car Israël se défendra comme il l'a déjà fait par le passé. En ce qui concerne le Liban, Israël n'a pas de revendication territoriale mais veut préserver la sécurité dans le nord d'Israël et le Sud-Liban. Ce sera seulement lorsque les terroristes du Hezbollah seront désarmés que l'espoir d'une paix entre les deux pays deviendra une réalité. La Syrie peut contribuer au processus de paix en assurant l'arrêt des activités du Hezbollah. La Syrie et le Liban ont autant besoin de la paix qu'Israël et le reste du Moyen-Orient. Le projet de résolution sur le processus de paix exprime le soutien de la communauté internationale aux changements positifs au Moyen-Orient, et tous les Etats Membres devraient voter en sa faveur.

M. GAAFAR M. ALLAGANY (Arabie saoudite) a estimé que le Moyen-Orient traverse actuellement une période de transition qui fait peser un fardeau sur toutes les parties concernées par la recherche de la paix et qui risque, ce faisant, de remettre durablement en cause ce processus. Cependant, a rappelé le représentant, les pays arabes réunis en juin dernier au Caire ont réaffirmé leur engagement en faveur du processus de paix. L'Arabie saoudite observe avec inquiétude la reprise par le Gouvernement israélien de l'implantation de colonies de peuplement dans la mesure où cette politique sape aussi bien le processus de paix que la crédibilité d'Israël. L'Arabie saoudite est d'avis que le processus de paix doit se poursuivre et qu'un règlement durable et complet du conflit doit se faire sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. De même, l'interruption du retrait des troupes israéliennes d'Hébron va à l'encontre des engagements souscrits par Israël.

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Pour le représentant, tous ces faits et bien d'autres contribuent à la détérioration de la situation en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. C'est pourquoi, il convient de renforcer les moyens de l'Autorité palestinienne et de développer l'économie palestinienne. De son côté, Israël doit mettre fin à ses pratiques discriminatoires. L'Arabie saoudite considère comme illégitime l'annexion de Jérusalem et renvoie aux résolutions 242 (1967) et 478 (1980) du Conseil de sécurité pour régler cette question. A cet égard, le représentant a exhorté les membres de la communauté internationale à ne pas installer leur représentation diplomatique à Jérusalem. Une paix durable ne pourra être instaurée sans un retrait total des troupes israéliennes du Golan arabe syrien et la fin de la politique d'implantation. La question du Liban doit quant à elle être résolue conformément à la résolution 425 du Conseil de sécurité.

M. CELSO L.N. AMORIM (Brésil) a déclaré qu'il fallait d'urgence trouver une solution équitable à la question d'Hébron, ville de la rive occidentale. Il faut également espérer que les négociations entre Israël et la Syrie contribueront à un règlement pacifique. Le Gouvernement brésilien est également préoccupé par la situation au Liban dont il défend la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale à l'intérieur de frontières internationalement reconnues, conformément aux termes de la résolution 425 (1976) du Conseil de sécurité. Il a estimé que la promotion du développement économique de la rive occidentale et de Gaza est indispensable pour une application complète de la Déclaration de principes. Le représentant s'est déclaré entièrement favorable au renforcement des liens économiques entre l'Autorité palestinienne et le Gouvernement israélien comme condition sine qua non de la mise en place d'un environnement constructif. Il a noté que les contributions faites au Fonds multilatéral créé en 1993 sous les auspices de la Banque mondiale pour récolter 1,2 millions de dollars en faveur de l'Autorité palestinienne sont d'une décevante modicité. Il a exprimé un espoir sincère que les pays, qui ont des responsabilités dans la région, remplieront leurs obligations financières afin d'aider l'Autorité palestinienne à faire face aux sérieux défis qu'elle rencontre. Il a déclaré que le Brésil continuait de suivre très attentivement les développements des événements dans la région et restait prêt à apporter sa contribution aux efforts de paix.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a indiqué que la situation au Moyen-Orient était déterminé par les problèmes interdépendants que sont l'autodétermination, l'arrêt de toute occupation, la restauration des droits à la terre et à la souveraineté sur les territoires et leurs ressources. En son sein, la question de la Palestine demeure cruciale et tout progrès ou revers dans le processus de paix sur cette question a des répercussions sur l'ensemble du conflit. La solution au conflit israélo-palestinien est la clef d'une paix durable au Moyen-Orient, a-t-il ajouté. Les violations des droits et des aspirations du peuple palestinien par Israël, ainsi que son refus de respecter le principe de "la terre contre la paix" au profit de la "sécurité contre la paix" ont porté un coup sévère au processus de paix, laissant même planer le doute quant à la volonté réelle d'Israël de parvenir à la paix.

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En outre, le blocus et les restrictions aux déplacements des personnes qu'Israël impose ont un effet dévastateur sur l'économie des territoires occupés. Certaines mesures vont même jusqu'à interférer dans les affaires internes de l'Autorité palestinienne autonome, en violation de l'esprit des accords conclus. La reprise de la politique de confiscation des terres ainsi que le refus injustifié d'Israël de négocier le statut de Jérusalem sont autant de menaces supplémentaires au processus de paix.

Il a estimé, par ailleurs, qu'Israël poursuivait une stratégie de retardement chronique des négociations sur le Golan syrien, contrevenant ainsi aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Le Liban est également une autre victime de l'agression et de l'occupation illégale par Israël et le Bangladesh condamne solennellement les violations des droits de l'homme sur ces territoires. Il a appelé de nouveau à la mise en application des résolutions du Conseil de sécurité et a indiqué que la paix était fille du partenariat et condition essentielle de la sécurité. Pour ce faire, l'Organisation des Nations Unies doit renforcer son rôle et continuer d'encourager les efforts de ses différentes institutions apportant assistance au peuple palestinien et autres populations arabes sous occupation. Il s'est également félicité de la récente signature d'un mémorandum autorisant l'Iraq à exporter un volume limité de pétrole en échange de denrées alimentaires et a estimé qu'une telle collaboration aiderait à parvenir à la levée des sanctions contre l'Iraq, qui à son avis devraient être imposées conformément au droit international et de manière à ne pas infliger de souffrances aux secteurs les plus vulnérables des populations.

M. ABDULSALAM KASSIM AL-AWADHI (Yémen) a déclaré que son pays appuie le processus de paix engagé lors de la Conférence de Madrid en vue d'une paix juste et durable, en accord avec les résolutions 242, 338 et 425 et sur la base de l'échange des territoires pour la paix et du retrait d'Israël de tous les territoires occupés. Le Yémen estime qu'il faut éliminer les causes de la violence et de l'extrémisme et encourager un climat de tolérance. Il a exprimé son inquiétude devant la politique que mène Israël notamment en développant les colonies de peuplement, en détruisant les habitations palestiniennes, en ouvrant des routes pour les colons israéliens, et en refusant de se retirer d'Hébron. Il faut parvenir à un règlement final qui reconnaisse l'Etat indépendant palestinien ayant Jérusalem comme capitale. Toutes les parties doivent respecter leurs engagements. Le Yémen se félicite des accords conclus entre la Jordanie et Israël et espère qu'ils seront un prélude au retrait d'Israël du Golan syrien et du Sud-Liban. Le Yémen encourage les parties à reprendre le processus de paix afin que les peuples de la région ne perdent pas espoir.

Le Yémen se félicite des déclarations faites lors des quatres grands Sommets à savoir : le Sommet du Groupe des sept à Lyon, le Sommet arabe au Caire, le Sommet de l'Union européenne à Florence et le Sommet africain à Yaoundé.

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Ces déclarations demandent l'application des accords conclus et la reprise des négociations avec la Syrie et le Liban. Le nouveau Gouvernement israélien ne peut pas déroger aux principes fondamentaux du processus de paix. Le Yémen estime qu'Israël recule délibérément le moment de reprendre des négociations avec la Syrie. Israël doit également s'engager à respecter la souveraineté du Liban et l'indemniser pour tous les dommages qu'il lui a causés. Il est capital que la communauté internationale continue à faire un effort concerté pour établir la paix et la sécurité dans la région. Pour le Yémen, il est important de faire du Moyen-Orient une région exempte d'armes nucléaires, bactériologiques et chimiques. Israël doit donc adhérer au Traité sur la non- prolifération des armes nucléaires. Dans ce contexte, le Yémen se félicite de la signature du Traité d'arrêt total des essais qu'il s'apprête à ratifier.

M. BADER AL AWDI (Koweït) a indiqué que la situation au Moyen-Orient qu'examine aujourd'hui l'Assemblée générale revêt une importance capitale pour la communauté internationale. Le représentant a regretté que les attitudes passées de nombreux pays, notamment la course aux armements aient rendu chimérique l'instauration rapide de la paix. Il a regretté que des considérations sécuritaires aient prévalu par rapport à la volonté de vivre en paix. Le Koweït déplore que le nouveau Gouvernement israélien ait adopté des mesures incompatibles avec les dispositions contenues dans les Accords de Madrid et d'Oslo. Ainsi, Israël puissance occupante, poursuit des pratiques qui violent le droit international. L'Etat hébreu retient toujours en détention de nombreux prisonniers palestiniens et continue à démolir des habitations et à implanter des colonies de peuplement. Israël doit se retirer du Golan syrien pour prouver qu'il a de réelles intentions pacifiques. De même, Israël, conformément à la résolution 425 du Conseil de sécurité, doit se retirer totalement et sans condition du Liban. De leur côté, les Etats-Unis, la Fédération de Russie et les membres de l'Union européenne notamment doivent contraindre Israël à respecter ses engagements et à donner suite aux résolutions 242, 338 et 425 du Conseil de sécurité.

M. HUSEYIN E. CELEM (Turquie) a déclaré que son pays avait espéré un progrès qui puisse revigorer le processus de paix, mais, malheureusement, ses espoirs ne se sont pas matérialisés et sa consternation continue de grandir. Pour que le processus reprenne son élan, les parties doivent respecter leurs engagements pris sous les accords existants et éviter toute action qui puisse les affecter. Si les négociations sur le redéploiement des forces israéliennes à Hébron étaient couronnées de succès, cela constituerait un développement heureux. Il a déclaré qu'il croyait aussi qu'une des menaces fondamentales sur le processus de paix au Moyen-Orient était le terrorisme. Il faut donc que tous les pays en finissent avec le terrorisme. Il a estimé qu'une autre raison de préoccupation est la situation économique et sociale dans la région. La Turquie continuera de participer activement aux cinq groupes de travail dans les voies multilatérales du processus de paix.

Il a réitéré que son gouvernement attache une grande importance au maintien de l'intégrité territoriale, de l'indépendance et de la souveraineté du Liban.

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M. KHALED KHALIFA AL-MUALLA (Emirats arabes unis) a déclaré que 5 ans après le début du processus de paix, on n'était toujours pas parvenu à un règlement du conflit. Il est regrettable que le Gouvernement israélien soit revenu sur les accords signés et refuse d'honorer ses engagements. Au contraire, Israël a décidé de poursuivre la confiscation des terres et la politique d'expansion des colonies. Par ailleurs, il essaie de changer le statut démographique de Jérusalem avant de concéder toute négociation sur cette question. Israël intensifie, également, la violence et l'hégémonie militaire sur le Golan syrien et le Sud-Liban. C'est pourquoi, aux yeux de la communauté internationale, Israël a perdu sa crédibilité en ce qui concerne sa volonté de paix. En outre, les pratiques israéliennes de raids aériens sur le Sud-Liban, constituent des violations de la Convention de Genève. Or, les objectifs de sécurité, de stabilité et de normalisation économiques régionales auxquels Israël aspire ne sauraient être réalisés, s'il ne respecte pas ses engagements quant au règlement global du conflit avec le peuple palestinien.

Les parties arabes ont, elles, adopté une politique de sagesse pour parvenir à la sécurité de tous les peuples arabes de la région. Il semblerait que le Gouvernement israélien ait mal interprété cette position et son Premier Ministre a multiplié les déclarations intempestives, au nombre desquelles celle récemment exprimée de sa volonté de garder à vie la vallée du Jourdain. Il a déclaré que tous ces éléments apparaissent comme des provocations. Un règlement global de la question du Moyen-Orient requiert, a-t-il déclaré, qu'Israël renonce à toutes les pratiques qui empêchent l'établissement définitif de la paix dans la région. Pour ce faire, il faut qu'Israël respecte tous les engagements relatifs au retrait total des troupes des territoires occupés depuis 1967; il lui faut également mettre fin immédiatement à sa politique de colonies de peuplement et arrêter toute tentative de modifier l'équilibre démographique de Jérusalem et parvenir à une négociation en vue du règlement définitif du statut de la Ville sainte. Il a appelé à l'arrêt de la répression du peuple palestinien et a insisté sur la nécessité de régler la question du retour des réfugiés. Il faut aussi régler la question du Golan syrien et du Sud-Liban et assurer la souveraineté nationale de chaque pays. Les Nations Unies doivent renforcer leur présence dans la mesure où elles peuvent apporter un appui politique en faveur du règlement politique de la question, fondé sur les principes du droit international et du respect mutuel.

M. NUGROHO WISNUMURTI (Indonésie) a déclaré qu'il est regrettable que les progrès sur la voie des négociations, notamment entre Israël et la Palestine, n'aient pas encore abouti. L'absence d'engagement d'Israël en faveur du processus de paix a été également notable en ce qui concerne les négociations avec la Syrie et le Liban. En avril dernier, Israël une fois encore n'a pas respecté les résolutions du Conseil de sécurité en attaquant le Liban. Le bombardement du camp de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (UNIFIL) à Cana, qui a tué plus de 100 réfugiés libanais, a tragiquement rappelé qu'Israël continue de poursuivre sa logique de guerre. La violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Liban est tout à fait

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inacceptable. L'Indonésie soutient l'exigence d'un retrait immédiat des troupes israéliennes du Sud-Liban car elle estime que l'instauration de la paix au Moyen-Orient se fera par la mise en oeuvre des résolutions 242, 338 et 425 du Conseil de sécurité, le principe de la terre pour la paix et le retrait de tous les territoires palestiniens et arabes occupés y compris du Golan syrien, du Sud-Liban et de la ville de Jérusalem.

L'Indonésie estime que le développement social et économique est nécessaire à l'établissement de la paix. Les conditions de vie du peuple palestinien doivent être améliorées. Au lieu de cela, on a assisté au bouclage des territoires palestiniens et à la démolition de propriétés palestiniennes. Ces agissements vont à l'encontre du développement socio-économique du Moyen-Orient. La communauté internationale doit s'assurer que la Déclaration de principes et les accords qui l'ont suivie sont pleinement respectés, et que le processus de paix se poursuit malgré le fait qu'une des parties semble vouloir le faire échouer.

Mme CHRISTINE LEE (Singapour) a déclaré que la paix au Moyen-Orient ne saurait être retardée plus longtemps et que son pays continuait à donner la plus haute importance au processus de paix. La représentante a regretté que les conditions actuelles ne soient pas plus encourageantes. Ni, Israël, ni la Palestine ne doivent oublier leurs engagements dans le processus de paix pour le bien de leurs peuples. Maintenant plus que jamais, les peuples d'Israël et de la Palestine ont besoin de quelque chose de plus que des assurances approximatives, des mots ou des poignées de main pour leur redonner espoir, mettre fin aux hostilités dans la région et relancer le processus de paix. Singapour a noté avec satisfaction les nouvelles des récentes discussions entre le Premier Ministre israélien Benjamin Nétanyahou et le dirigeant palestinien Yasser Arafat. Il faut espérer que ces discussions mèneront à un renouveau et à une avancée dans le processus de paix. Le fait que le processus soit allé si loin est déjà en soi un bilan remarquable. La représentante a exprimé son soutien continu au processus de paix, à la prospérité et à la stabilité au Moyen-Orient.

M. PEHIN MOHAMMAD (Brunéi Darussalam) a déclaré que les récents événements survenus au Moyen-Orient ont tristement montré que le chemin de la paix est encore parsemé d'obstacles. Le nouveau gouvernement israélien ne s'est jusqu'à présent pas acquitté des engagements pris par le gouvernement précédent vis-à-vis des Palestiniens. Ainsi, au lieu de poursuivre le retrait de leurs troupes d'Hébron, les autorités israéliennes essaient de modifier les accords précédemment conclus par les deux parties. Contrairement à l'esprit des accords de paix sur l'autonomie palestinienne, l'actuel gouvernement israélien a recommencé à implanter des colonies juives de peuplement et à démolir des maisons de Palestiniens dans les territoires occupés. En dépit de ces signes peu encourageants, le Brunéi Darussalam estime qu'il existe encore un espoir de parvenir à un règlement de paix juste et global dans la région. Pour ce faire, il importe cependant de maintenir de façon durable l'élan acquis par les négociations. Aussi, le Brunéi Darussalam encourage-t-il toutes les parties à s'acquitter de toutes leurs obligations sur la base des accords de paix.

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M. JACK WILMOT (Ghana) a déclaré que depuis plusieurs mois le Moyen-Orient semblait revenu sur le sentier de la guerre. Il a évoqué la précédente session qui avait été l'occasion pour l'Assemblée de se féliciter des progrès intervenus vers la paix à la faveur des différents accords, ainsi que du retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza et de Jéricho, de l'instauration de l'Autorité palestinienne autonome et de la tenue des premières élections palestiniennes en janvier dernier. Les éléments de satisfaction et les espoirs ne relevaient pas seulement du domaine politique mais également du secteur économique, grâce notamment à la création du Comité de liaison spécial et aux travaux du Groupe consultatif de la Banque mondiale. C'est ainsi qu'Israël a pu participer le mois dernier au Caire à la troisième Conférence économique entre le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Il faut cependant reconnaître que la récente reprise du cycle de violences est fort inquiétante. Les restrictions imposées par Israël aux déplacements des travailleurs palestiniens entraînent non seulement la désillusion face au processus de paix, mais également des problèmes socio-économiques et une insécurité propice aux extrémistes opposés à la paix. Toutefois, il s'est félicité de voir les deux parties réaffirmer leur détermination à poursuivre les négociations pour la paix, précisant qu'une situation de statu quo, "ni guerre, ni paix" ne saurait être satisfaisante, car elle perpétuerait les tension et priverait les pays de la région de la possibilité de tirer mutuellement profit de leur énorme potentiel économique et commercial.

Il a instamment invité les parties à respecter les accords conclus et à prendre sans délai les mesures pour les mettre en application. Il a lancé un appel pressant aux protagonistes pour qu'ils reprennent le cycle de négociations permanentes entamé le 5 mai 1996. La réalisation d'une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient sera une contribution importante au renforcement de la paix et de la sécurité internationales, mais pour y parvenir, des progrès doivent être réalisés sur les chemins de la négociation. A cet égard, il s'est réjoui des avancées vers une normalisation sur la question israélo-jordanienne et a demandé à Israël et à la Syrie d'intensifier leurs efforts pour parvenir à un terrain d'entente sur les négociations concernant le Golan syrien et le Sud-Liban. Le rôle des Nations Unies dans ce conflit est important et doit être étendu et renforcé. C'est pourquoi, il s'est réjoui de la nomination d'un coordonnateur spécial dans les territoires occupés, en charge notamment de l'assistance au peuple palestinien, ainsi que du transfert du siège de l'UNRWA de Vienne à Gaza City. Il a également engagé la communauté internationale à fournir l'aide financière et technique nécessaire au Conseil économique pour le développement et la reconstruction de la Palestine.

M. JOHN CAMPBELL (Irlande) a constaté, au nom de l'Union européenne, la Bulgarie, Chypre, la Hongrie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie ainsi que l'Islande, que le processus de paix au Moyen-Orient a été gravement entravé par un certain nombre d'événements. Des attaques terroristes en février et en mars ont été suivies en avril par la violente

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confrontation au Liban entre le Hezbollah et les forces israéliennes. L'Union européenne a déploré les souffrances infligées à la population civile à Cana. Plus récemment, des émeutes à Jérusalem Est et dans les territoires occupés ont eu lieu à la suite de l'ouverture d'un tunnel. Il y a une grande déception des habitants de la région face à la recrudescence de la violence, à la régression du processus de paix et à l'absence de mise en oeuvre des accords signés. Les progrès sont entravés par la politique menée actuellement par Israël, concernant notamment le bouclage des territoires et l'expansion des colonies de peuplement, ainsi que par la menace constante d'attaques terroristes. Ceci est regrettable du fait que plusieurs événements avaient précédemment contribué à renforcer le processus de paix comme la tenue des élections palestiniennes qui ont donné une légitimité démocratique à l'Autorité palestinienne.

L'Union européenne, qui soutient fermement le processus de paix, a nommé un envoyé spécial pour défendre le processus. Sa mission complètera les efforts faits par les Etats-Unis et d'autres pays. De nombreux représentants de l'Union européenne visitent régulièrement le Moyen-Orient. L'Union européenne attend avec impatience la mise en oeuvre des accords israélo- palestiniens, y compris le retrait des troupes israéliennes d'Hébron et la libération des prisonniers palestiniens. L'Union européenne soutient le commencement de négociations entre Israël et le Liban. Il faut que le droit de chaque Etat de la région à l'indépendance, à l'intégrité territoriale et à l'unité nationale soit respecté. Les forces étrangères doivent être retirées du Liban. L'Union européenne encourage également la reprise des négociations entre Israël et la Syrie. L'Union européenne considère que le progrès économique et social est une composante essentielle du processus de paix. Elle est convaincue qu'il n'y a pas d'alternative au processus de paix. Elle appelle les parties à continuer à participer à des négociations basées sur le respect des résolutions 242, 338 et 425.

M. AHMAD KAMAL (Pakistan) a indiqué que les négociations engagées depuis la Conférence de Madrid en octobre 1991, avaient fait naître l'espoir que le Moyen-Orient pourrait vivre en paix avant la fin du siècle. Les événements survenus au cours des six derniers mois ont, non seulement arrêté net le processus de paix, mais l'ont mis en péril. Ce faisant, ils ont mis fin à l'optimisme de rigueur. Le refus du nouveau gouvernement israélien de respecter les accords de paix signés par le gouvernement précédent et sa décision d'exclure tout compromis sur Jérusalem ou sur un Etat palestinien risque de mettre un terme au processus de paix. Les autres décisions d'Israël fondées sur des considérations à court terme peuvent anéantir les résultats obtenus jusqu'à présent. Cela inclut l'expansion des colonies juives dans les territoires occupés, les efforts visant à garder sous son contrôle une grande partie de la Cisjordanie et la décision de percer un tunnel près de la mosquée Al-Aqsa. Les Palestiniens continuent à être victimes de la torture et de traitements inhumains et dégradants. Ces politiques de répression et de violence réduisent d'autant les chances d'une coexistence pacifique.

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Le représentant a estimé que tout retour à la violence au Moyen-Orient aura de graves conséquences sur la paix et la sécurité internationales. A son avis, le droit à l'autodétermination du peuple palestinien est au centre du problème du Moyen-Orient. En outre, il importe de résoudre d'autres questions essentielles telles que l'établissement d'un Etat palestinien indépendant ayant pour capitale Jérusalem et le rapatriement de près de 3,5 millions de réfugiés palestiniens. Aussi, incombe-t-il à la communauté internationale de convaincre le Gouvernement israélien d'appliquer les accords conclus avec tant de difficultés. Les Nations Unies doivent déployer davantage d'efforts. Elles peuvent notamment adopter des mesures visant à résoudre les problèmes dans la région sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

M. ALYAKSANDR SYCHOU (Bélarus) a exprimé sa profonde conviction que le cercle vicieux de la violence et de la confrontation ne peut être brisé qu'autour de la table des négociations, quand les parties se retiennent elles-mêmes de toute action pouvant mener à la perpétuation de la violence. Le représentant a souligné la nécessité de mettre rapidement fin au redéploiement de toutes les troupes israéliennes de la rive occidentale et avant tout, leur retrait de Hébron. Malheureusement, les progrès accomplis au Moyen-Orient durant les cinq dernières années ont été continuellement assombris par le nombre des victimes, en particulier dans la population civile, résultant des activités de groupes terroristes, qui ont pour but de saper la réalisation du vieux rêve attendu de paix dans la région. Le représentant a exprimé son espoir que la bonne volonté affichée des autorités israéliennes de faciliter les restrictions imposées et de contribuer à renforcer les structures économiques des territoires palestiniens améliorera la situation dans un proche avenir. La récente initiative de l'Egypte, de la Jordanie, d'Israël, et du Conseil palestinien, soutenue par les coparrains du processus de paix, concernant la mise en place de la Banque pour la coopération économique et le développement au Moyen-Orient et en Afrique du nord, y compris un forum pour la coopération économique, est aussi dirigée vers cette fin.

M. ANATOLI M. ZLENKO (Ukraine) a indiqué que les événements récents survenus au Moyen-Orient ont fortement ralenti le processus de paix dans la région et tendent à provoquer un retour vers les tristes pratiques du passé. Cette situation trouve sa racine dans le fait que les parties au conflit ont dévié de leurs engagements pris précédemment. Or, si elles persistent dans cette voie les peuples de la région ne connaîtront jamais la paix. Il a donc appelé les protagonistes à suivre strictement le chemin ouvert par la Conférence de Madrid et à faire prévaloir le bon sens dans les négociations, y compris entre Israël, l'Organisation de libération de la Palestine, la Syrie et le Liban. A cet égard, un rôle majeur revient aux Nations Unies dont la contribution aux efforts des groupes de travail multilatéraux est un facteur essentiel. Il a souligné la nécessité de parvenir à un compromis mutuel entre toutes les parties israélo-arabes car il est convaincu que la paix ne peut résulter que

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d'un dialogue constructif fondé sur le respect et la tolérance. Il a évoqué la visite récente du Président ukrainien en Israël et en Palestine et a indiqué que d'autres visites dans les pays arabes voisins étaient prévues, parce que l'Ukraine, en tant que pays neutre, peut contribuer au processus de paix.

L'un des éléments importants pour le règlement du conflit est la lutte contre le terrorisme, car il est inadmissible que l'action des fanatiques retarde les avancées vers une paix attendue depuis si longtemps. A cet égard, il s'est félicité de l'organisation du Sommet des pays participant au maintien de la paix tenu récemment en Egypte. Evoquant l'attaque militaire survenue au Liban en avril dernier et ayant fait plusieurs victimes parmi les forces de maintien de la paix elles-mêmes, il a réaffirmé la nécessité d'adhérer aux principes de l'intégrité territoriale, de la souveraineté et de l'indépendance politique des Etats, ajoutant que toute action mettant en péril les personnels de maintien de la paix était tout à fait inacceptable. C'est pourquoi, l'élaboration et l'adoption de la Convention sur la sécurité des personnels de maintien de la paix sont indispensables. Il a lancé un appel à tous les pays pour qu'ils ratifient la Convention le plus rapidement possible. Il a observé que la situation de la région souffrait également des effets négatifs de plusieurs autres conflits régionaux, tels le conflit territorial entre l'Iraq et les Emirats arabes unis et entre le Yémen et l'Erythrée. Ces questions devraient être résolues par des négociations bilatérales ou être portées devant la Cour internationale de Justice. Par ailleurs, il s'est déclaré fort inquiet de la situation en Iraq et a appelé à la stricte observance des résolutions du Conseil de sécurité ainsi qu'à l'établissement d'un dialogue entre le Gouvernement iraquien et les groupes kurdes. Une détérioration de la situation serait préjudiciable au règlement global du conflit au Moyen-Orient, a-t-il estimé. Préoccupé également par la situation humanitaire de la population iraquienne, il a demandé aux membres du Conseil de sécurité d'assurer la mise en oeuvre rapide des mécanismes prévus à la résolution 986 (1995).

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