AG/601

L'ASSEMBLEE GENERALE TERMINE SON DEBAT SUR LA QUESTION DE PALESTINE

2 décembre 1996


Communiqué de Presse
AG/601


L'ASSEMBLEE GENERALE TERMINE SON DEBAT SUR LA QUESTION DE PALESTINE

19961202 MATIN AG/601

L'Assemblée générale a terminé ce matin, sous la présidence de Razali Ismail (Malaisie), le débat qu'elle avait entamé le vendredi 29 novembre sur la question de Palestine. A ce titre, l'Assemblée a entendu les déclarations des représentants des pays suivants : Yémen, Sri Lanka, Tunisie, Irlande (au nom de l'Union européenne et de la Bulgarie, de Chypre, de la Hongrie, de la Lituanie, de la Pologne, de la République tchèque, de la Roumanie et de la République slovaque), Japon, Bahreïn, Algérie, Qatar, République islamique d'Iran, Egypte et Viet Nam. L'Observateur de l' Organisation de la Conférence islamique (OCI) a également pris la parole.

La plupart des orateurs ont une nouvelle fois déploré l'attitude d'Israël, qu'ils ont rendu responsable du blocage du processus de paix. Pour de nombreux intervenants, le nouveau Gouvernement israélien ne respecte pas les engagements souscrits par le gouvernement Yitzhak Rabin. Au contraire, les autorités israéliennes ont interrompu le retrait de leurs forces de sécurité de la ville d'Hébron et imposent depuis plusieurs mois un bouclage de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Aussi, les intervenants ont-ils exhorté la communauté internationale à exercer des pressions sur Israël pour le contraindre à s'acquitter des engagements conclus depuis le lancement, en 1991, à Madrid, du processus de paix au Moyen-Orient. L'Etat hébreu a également été instamment invité à mettre un terme à ses pratiques discriminatoires et inhumaines à l'égard des Palestiniens, tant dans les territoires occupés qu'à Jérusalem. A cet égard, la poursuite et l'intensification de l'implantation de colonies de peuplement a une nouvelle fois été condamnée par tous les orateurs. Israël a enfin été prié de se conformer aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en particulier les résolutions 242 et 338.

Le représentant d'Israël et l'Observateur de la Palestine ont exercé leur droit de réponse.

L'Assemblée générale se prononcera dans la matinée du mercredi 4 décembre sur les quatre projets de résolutions relatifs à la question de Palestine. Ces projets concernent le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, la Division des droits des Palestiniens, le Département de l'information et le règlement pacifique de la question de Palestine. (à suivre - 1a)

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Au début de la séance, le Président, rappelant que la communauté internationale célèbre aujourd'hui la Journée internationale pour l'abolition de l'esclavage, a indiqué que l'Assemblée générale conformément à sa résolution 50/167 du 22 décembre 1995, a décidé de consacrer sa séance plénière de la matinée du vendredi 6 décembre à la discussion du problème du trafic des personnes humaines, particulièrement des femmes et des enfants.

Au cours de sa prochaine séance, qui aura lieu demain, mardi 3 décembre, à 10 heures, l'Assemblée entamera l'examen de la situation au Moyen-Orient.

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Question de Palestine

Fin du débat

M. ABDULSALAM KASSIM AL-AWADHI (Yémen) a regretté que le nouveau Gouvernement israélien essaie par tous les moyens d'entraver le processus de paix, notamment en refusant de mettre en oeuvre les accords intérimaires. Le représentant a déploré que les autorités israéliennes aient retardé le retrait de leurs troupes de la ville d'Hébron et continuent à ne pas se conformer aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en particulier les résolutions 242 et 338. Pour le représentant, les forces israéliennes doivent se retirer des territoires occupés depuis 1967. Le statut de Jérusalem doit rester inchangé. De son côté, la communauté internationale doit continuer d'aider l'administration palestinienne à reconstruire et développer l'économie dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, afin de conforter et d'encourager le processus de paix. Le représentant à exhorté tous les Etats afin qu'ils cessent de faciliter l'émigration juive et d'exercer des pressions sur Israël pour qu'il mette un terme à l'implantation de nouvelles colonies de peuplement. Rappelant que la question de Palestine a été au centre des discussions du Sommet du Groupe des sept, du Sommet de l'Organisation de l'unité africaine, à Yaoundé et du Sommet européen de Florence, le représentant a invité la communauté internationale à contraindre Israël à ne plus recourir à ses pratiques inhumaines contre les Palestiniens. Il a estimé que la question de Palestine ne sera réglée que lorsque ces derniers pourront exercer librement leurs droits inaliénables dans le cadre d'un Etat indépendant ayant pour capitale Jérusalem.

M. HERMAN LEONARD DE SILVA (Sri Lanka) a déclaré que son pays s'est félicité des événements qui se sont succédés dans le cadre du processus de paix. Les élections et le redéploiement étaient de bon augure. Malheureusement, il y a eu une recrudescence de violence du fait des mesures de répression qui ont empêcher la liberté de mouvement du peuple palestinien et ont paralysé son économie. Certains pays ont suggéré que les travaux du Comité chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes dans les territoires occupés sont superflus. Ces pays ne veulent pas qu'on leur rappelle les événements qui sont à l'origine des troubles dans les territoires palestiniens, à savoir : la reprise des politiques de peuplement, la confiscation des terres arabes et la démolition des maisons palestiniennes. Le représentant a regretté la politique que mène actuellement le Gouvernement israélien nouvellement élu. Il a évoqué la fermeture des frontières qui a appauvri la population palestinienne et le recours à la torture pendant les enquêtes approuvé par les autorités israéliennes.

Le représentant a déclaré qu'il faut arriver à un règlement définitif de la question de Palestine. Le retrait d'Israël des territoires occupés est une condition sine qua non. La Palestine a le droit d'être un Etat indépendant et

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de vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues. Les Etats qui ont pris la décision de créer l'Etat d'Israël doivent continuer à assumer leur responsabilité et à s'assurer que le processus de paix continue de progresser. Le représentant a noté que les considérations politiques face à ces questions de justice risquent de provoquer une érosion de l'image de marque des Nations Unies dans le monde. Il faut redonner confiance au peuple palestinien dans le soutien de la communauté internationale.

M. HABIB KAABACHI (Tunisie) a déclaré que la question de Palestine demeurait au coeur du conflit au Moyen-Orient, aussi une solution juste et durable de ce conflit passe par le droit du peuple palestinien à un Etat libre et indépendant. A cet égard, l'Assemblée générale a adopté plusieurs résolutions pour soutenir le peuple palestinien dans son combat en vue de recouvrer ses droits inaliénables. Les Nations Unies doivent poursuivre leur rôle essentiel et assumer leurs entières responsabilités jusqu'à ce que le peuple palestinien obtienne satisfaction en ce qui concerne ses aspirations légitimes. Il a indiqué que son pays avait placé de grands espoirs dans les négociations entamées en 1991, en vue d'assurer une paix juste et durable sur la base de la légitimité internationale, de la reconnaissance mutuelle et au moyen notamment du principe de la terre contre la paix. Or, aujourd'hui, les efforts déployés pour encourager la coopération économique et les échanges entre le Moyen-Orient et l'Afrique du nord, notamment, ne peuvent être pleinement développés et réussis que si l'on parvient à une paix juste. A cet égard, les développements de ces dernières années avaient nourri les espoirs d'une application complète des accords transitoires, y compris le retrait complet des israéliens des territoires occupés, mais les craintes se sont confirmées quand le Gouvernement israélien est revenu sur les accords signés, ce qui constitue un véritable camouflet pour la communauté internationale et les deux pays coparrains du processus de paix.

Il a mis en garde contre l'attitude de refus d'Israël, car elle risque de faire exploser le processus de paix par le poids que cette décision fait peser sur les conditions de vie du peuple palestinien, assiégé. Israël insiste pour se dégager des accords relatifs à Hébron, refuse d'appliquer les autres engagements transitoires et poursuit l'implantation des colonies de peuplement, ce qui constitue une véritable violation des principes du processus de paix. Or Israël se doit d'appliquer pleinement et sans condition les accords signés avec l'Autorité palestinienne. En outre, Israël doit se retirer du Golan et du Sud-Liban et reprendre les négociations avec la Syrie là où elles se sont arrêtées.

M. JOHN CAMPBELL (Irlande, au nom de l'Union européenne, de la République tchèque, de la Hongrie, de la Lituanie, de la Pologne, de la Roumanie et de la République slovaque) a déclaré que le processus de paix est la seule voie qui puisse garantir la paix et la sécurité en Israël, en Palestine et dans les Etats voisins. L'Union européenne n'a qu'un seul objectif à savoir : qu'Israël et ses voisins vivent en sécurité, à l'intérieur

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de frontières sûres et reconnues et que les droits légitimes des Palestiniens soient respectés. L'Union est prête, a-t-il déclaré, à jouer un rôle actif dans les efforts afin que les négociations en cours entre Israël et l'Autorité palestinienne soient couronnées de succès. Il a déclaré que l'Union européenne s'est engagée à verser une importante aide financière en vue de promouvoir le développement économique et social du peuple palestinien, aussi bien que pour assister l'Autorité palestinienne dans ses fonctions administratives. Ce faisant, l'Union européenne continue d'être le principal bailleur de fonds aux Palestiniens. Le représentant a noté que les principes fondamentaux que sont l'autodétermination des palestiniens, avec tout ce que cela implique, et un territoire, sont essentiels pour atteindre une paix juste, complète et durable.

Le représentant a préconisé des mesures dans les domaines suivants afin que le processus de négociation puisse continuer de progresser. En effet, il faut dans un premier temps exécuter les accords déjà réalisés, notamment redéployer les forces israéliennes d'Hébron et libérer les prisonniers palestiniens. Il faut ensuite adopter des mesures positives pour améliorer l'état critique dans lequel se trouve l'économie palestinienne, ce qui implique une garantie de passage entre Gaza et la Rive occidentale et la levée des obstacles aux efforts d'aide internationale et la réalisation de projets d'infrastructures. Selon le représentant, une étroite coopération devrait exister entre les deux parties dans le but d'assurer la sécurité intérieure à la fois en Israël et dans les zones sous contrôle de l'Autorité palestinienne. Les mesures pouvant être préjudiciables aux négociations en cours doivent être évitées, comme par exemple l'annexion de territoires, la démolition des maisons et l'expansion des colonies de peuplement. La prochaine étape des négociations de la Déclaration de principe doit commencer aussi tôt que possible.

M. HISASHI OWADA (Japon), tout en se félicitant de la tenue en janvier dernier des élections du Conseil palestinien et du Président de l'Autorité palestinienne, a regretté la nouvelle situation qui prévaut depuis ces derniers mois au Moyen-Orient où le processus de paix se trouve dans l'impasse depuis l'assassinat de Premier Ministre d'Israël, Yitzhak Rabin. Le représentant a estimé que le bouclage de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, en vigueur depuis maintenant dix mois, a entraîné une forte augmentation du chômage qui frappe durement le peuple palestinien et réduit gravement les revenus de l'Autorité palestinienne. Le Japon, tout en reconnaissant le droit légitime d'Israël d'assurer sa sécurité, exhorte l'Etat hébreu à lever sans plus attendre le bouclage des territoires occupés.

Le représentant a remarqué que les négociations concernant la ville d'Hébron se poursuivent, tout en laissant de nombreuses questions sans réponse. Et pourtant, tant que ces questions ne seront pas résolues, on ne pourra que rester pessimiste quant à l'issue des négociations. Le représentant a rappelé que son pays contribue grandement à la création d'un

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environnement favorable à la paix, en participant activement aux négociations multilatérales qui se sont avérées être très importantes pour le processus de paix. Le Japon continuera à aider les parties concernées. Depuis 1993, il a soutenu à hauteur de 240 millions de dollars le peuple palestinien.

M. JASSIM MOHAMMED BUALLAY (Bahreïn) a déclaré que la question de Palestine demeurera à l'ordre du jour des Nations Unies aussi longtemps que certains principes essentiels ne seront pas respectés comme par exemple les résolutions 242 et 338, le principe du retrait des troupes israéliennes de la Palestine et des autres territoires arabes occupés, et la reconnaissance du droit du peuple palestinien à l'autodétermination, à avoir un Etat indépendant et à pouvoir vivre à l'intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues. La Conférence de Madrid en 1991 a ouvert la voie au processus de paix qui s'est poursuivi avec les Accords d'Oslo en 1993 et d'autres accords signés par la suite. Bahreïn a appuyé ce processus. Le peuple palestinien a repris espoir et espérait pouvoir rentrer chez lui. L'optimisme que ces accords avait engendré a fait place depuis à un pessimisme du fait que le nouveau Gouvernement israélien a retardé la mise en oeuvre du processus en déclarant que les dates n'étaient pas immuables.

L'ouverture en septembre dernier d'un tunnel afin de confisquer des lieux saints arabes est une provocation. Cette mesure a été prise contre les arabes et les musulmans. Israël érige de façon délibérée des obstacles contre le processus de paix et retarde la mise en oeuvre des Accords d'Oslo. Ceci est clair dans la façon dont Israël gère le dossier d'Hébron. Israël a continué à développer les colonies de peuplement. Ces colonies de peuplement doivent disparaître. Jérusalem doit être rendu aux palestiniens et il faut libérer les prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Bahreïn lance un appel à la communauté internationale afin qu'elle pousse Israël à mettre fin à ses mesures de répression, de confiscation et d'annexion. Le processus de paix doit être fondé sur les résolutions pertinentes des Nations Unies et le principe de l'échange de la terre pour la paix.

M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a indiqué que même si l'Assemblée discutait de cette question depuis plusieurs sessions, on n'était pas parvenu à une solution durable pour le peuple palestinien. Des accords transitoires ont été conclus depuis 1991, et après ces étapes positives, les espoirs étaient grands de mettre fin au conflit du Moyen-Orient. Or, ces espoirs n'ont pas survécu aux élections intervenues en Israël, où le nouveau Gouvernement a refusé de mettre en oeuvre les accords conclus par son prédécesseur. La réaction du monde entier a été la condamnation et l'Algérie n'a éprouvé aucune difficulté à mettre tout le blâme sur Israël à cause de la répression brutale, le blocus économique, les colonies de peuplement et la confiscation des territoires qu'il impose au peuple palestinien. Une attitude qui s'avère en contradiction avec les accords signés et les résolutions prises par les Nations Unies.

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Nul ne peut donc s'étonner des combats sanglants de septembre dernier entre les citoyens palestiniens et les forces palestiniennes en réponse à l'ouverture du tunnel près de la mosquée Al Aqsa. Israël a, à cette occasion, montré qu'il n'avait pas l'intention de respecter le statut de Jérusalem jusqu'aux négociations finales sur cette ville.

Il a déclaré que résoudre la question de Palestine devait s'inscrire dans le cadre d'une solution globale pour le Moyen-Orient, ce qui passe nécessairement par la fin de l'occupation israélienne dans le Golan syrien et au Sud-Liban, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et au principe la Terre contre la paix établi à la Conférence de Madrid. Lors des événements récents, Israël a révélé qu'il n'était pas sincère dans sa recherche de la paix. Les perspectives prometteuses ouvertes par la Conférence de Madrid se doivent d'aboutir et il faut que chacune des parties s'acquitte de ses responsabilités et agisse de bonne foi. L'Algérie réaffirme son attachement à la Conférence de Madrid et au processus de paix car il n'existe pas d'autre solution que le retrait israélien de tous les territoires arabes occupés et la possibilité donnée au peuple palestinien d'établir un Etat indépendant. Il a ajouté que la reprise et la réussite des négociations pour la paix étaient également de la responsabilité des deux pays coparrains du processus de paix, les Etats-Unis et la Fédération de Russie.

M. AHMED SAIF AL-MIDHADI (Qatar) a indiqué que les Accords d'Oslo et du Caire ont donné une impulsion au processus de paix en permettant notamment la tenue d'élections du Conseil national et du Président de l'Autorité palestinienne en janvier et le commencement du retrait des forces israéliennes d'Hébron. Cependant, le nouveau Gouvernement israélien semble ne pas vouloir respecter les engagements souscrits par le gouvernement précédant. La situation ainsi apparue menace directement la poursuite et l'aboutissement du processus de paix. Le Qatar fait observer que Jérusalem a toujours été au centre des négociations. Il déplore qu'Israël qui occupe la ville depuis plus de vingt ans cherche à modifier la structure de sa population et la ville connaît une situation tragique.

Pour le Qatar, la question de Jérusalem ne constitue pas seulement une question israélienne ou arabe, mais une question internationale. C'est pourquoi, la communauté internationale doit contribuer davantage à la protection des lieux saints et au respect de toutes les libertés y compris les droits de culte des trois confessions. La communauté internationale doit exercer des pressions sur Israël afin que la question d'Al-Quods qui est au centre des discussions puisse enfin trouver une solution. Le représentant a invité les pays donateurs à intensifier leur aide directe au peuple palestinien et leur contribution à l'UNRWA. Il s'est déclaré fortement préoccupé par la propension d'Israël à poursuivre et intensifier sa politique d'implantation de colonies de peuplement. Pour lui, seule la mise en place d'un Etat palestinien permettra de résoudre la question de Palestine.

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M. KAMAL KHARRAZI (République islamique d'Iran) a déclaré que le peuple de Palestine continue à être victime d'un traitement inhumain et l'occupation israélienne a eu des effets destructeurs sur la situation économique et sociale des Palestiniens. Les conditions de vie des réfugiés palestiniens se sont détériorées et les restrictions imposées à la liberté de circulation ont eu des effets catastrophiques sur la population. Les conditions de détention des prisonniers palestiniens ont empiré durant les dernières années. Le recours à la torture a parfois entraîné des décès. Israël tente de modifier le statut démographique et géographique de Jérusalem en continuant à étendre ses colonies de peuplement et à intensifier sa politique de démolition. L'ouverture d'un tunnel à Jérusalem a été une source de graves préoccupations pour le monde arabe et musulman. Toute mesure prise par Israël contre les lieux saints doit être condamnée par la communauté internationale. Le représentant a évoqué la politique expansionniste d'Israël qui veut dominer la région par une occupation de la Palestine, du Sud-Liban et du Golan syrien et en semant la terreur dans la région. Il a dénoncé les bombardements par Israël au Liban qui ont gravement touché la population civile.

En ce qui concerne les installations nucléaires israéliennes, elles constituent une menace pour toute la région. En refusant d'adhérer aux traités internationaux, Israël créé un environnement d'incertitude et d'insécurité et menace la paix et la sécurité au Moyen-Orient. La République islamique d'Iran est convaincue qu'une solution juste et durable de la question de Palestine repose sur le respect des droits du peuple palestinien et notamment sur son droit au retour sur sa terre et la libération de tous les territoires occupés. La République islamique d'Iran veut coopérer avec les pays et les organisations internationales favorables à la paix afin de réaliser une paix juste et durable fondée sur le respect des droits inaliénables du peuple palestinien.

M. NABIL A. ELARABY (Egypte) a indiqué que depuis le début du conflit israélo-palestinien, l'Egypte déploie de nombreux efforts pour mobiliser la communauté internationale en faveur des droits légitimes du peuple palestinien. Des événements historiques sont intervenus ces dernières années, et depuis les Accords d'Oslo, le processus de paix était sur la bonne voie, ce qui portait à croire qu'un règlement définitif du conflit était proche. Or cet espoir commence à s'évanouir peu à peu depuis qu'un nouveau gouvernement est entré en fonction en mai dernier en Israël. Il a affirmé que toute atteinte à l'immutabilité des Accords signés entraînerait un chaos international. Or Israël refuse d'appliquer l'accord signé sur Hébron et de redéployer ses forces dans d'autres régions. Par ailleurs, elle a décidé de reprendre les colonies de peuplement et sa politique de confiscation des terres, ce qui est une violation de la Convention de Genève, ainsi que des dispositions de l'Accord d'Oslo et des résolutions 465 et 478 du Conseil de sécurité. Les colonies de peuplement violent l'essence même du principe la Terre pour la paix, qui avait été accepté librement par toutes les parties à la Conférence. L'Accord de paix signé entre l'Egypte et Israël en 1979 constitue pourtant l'exemple d'une bonne application de ce principe, a-t-il estimé, précisant que le traité prévoit d'ailleurs que ce principe doit s'appliquer à tous les territoires arabes.

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Il a évoqué les conséquences très graves qui peuvent découler des politiques de peuplement et de confiscation et a prié Israël de faire preuve de responsabilité. Or, depuis février dernier, Israël a imposé un blocus économique au peuple palestinien tant dans les villes occupées que les parties déjà autonomes, étranglant les palestiniens, qui ne peuvent plus espérer d'être témoins du développement économique de leur pays. Cette attitude permet aux ennemis de la paix de détruire les progrès intervenus, mais le seul Etat à blâmer est Israël. La communauté internationale ne peut attendre autre chose d'une telle attitude que le retour à la violence. Il a déclaré que les négociations doivent reprendre et aboutir à des résultats positifs afin que les habitants des territoires occupés ne perdent pas totalement confiance. A cet égard, les Nations Unies peuvent jouer un rôle important et il a prié tous les Etats qui ont annoncé des contributions pour aider le peuple palestinien, d'honorer rapidement leurs engagements. L'Egypte espère que le Gouvernement israélien entendra le message lancé par la communauté internationale. Sinon, les retards dans la mise en oeuvre des Accords n'étant plus acceptables, les Nations Unies devraient assumer leurs responsabilités en vertu de la Charte et s'assurer que la situation de la région ne se détériore pas.

M. NGO QUANG XUAN (Viet Nam) s'est joint à la communauté internationale pour accueillir avec satisfaction les développements positifs sur la voie du processus de paix israélo-palestinien durant l'année passée. Mais il a déclaré que la période de transition avait atteint une étape cruciale, qui requiert l'application effective et complète des accords recherchés et une rapide reprise des négociations substantielles sur la base des principes convenus et des mesures de renforcement de la confiance. Il a exprimer sa satisfaction pour le bon travail effectué durant l'année par la Commission pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.

Le représentant a estimé que le règlement de la question de Palestine ne peut intervenir qu'au travers de la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien, en particulier son droit à l'autodétermination. Il a réitéré son soutien indéfectible au processus de paix et sa détermination à ne ménager aucun effort pour assister la promotion des droits inaliénables des palestiniens, ce qui inclu le droit à l'autodétermination et à la qualité d'Etat. Le représentant a estimé que les Nations Unies avaient une responsabilité permanente en ce qui concerne la question de Palestine jusqu'à ce qu'un règlement global, juste et durable soit atteint. Selon lui, l'Assemblée générale peut contribuer positivement et valablement aux engagements des Nations Unies pendant la période de transition en continuant à promouvoir le dialogue, à éduquer et à mobiliser l'opinion internationale et l'action internationale pour que la recherche d'un accord par les parties soit couronnée de succès.

M. AHMET ENGIN ANSAY, Observateur permanent de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) auprès de l'ONU, après avoir rappelé l'espoir et l'attente qu'a suscités le lancement en 1991 du processus de paix au

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Moyen-Orient, en a regretté la lenteur depuis la signature de la Déclaration de principes, à Washington, le 13 septembre 1993. L'Observateur s'est toutefois félicité de la mise en place de la nouvelle Autorité palestinienne qui a commencé à reconstruire et à développer l'économie nationale. Dans leurs efforts, les Palestiniens sont aidés par les membres de la communauté internationale, notamment par les gouvernements amis, par plusieurs organisations intergouvernementales et par des organisations non gouvernementales, en dépit des mesures restrictives imposées par Israël. L'Observateur s'est réjoui du fait que dans son rapport sur la question de Palestine, le Secrétaire général évoque ces aspects et déclare que les Nations Unies continueront à appuyer le processus de paix et à répondre de façon intégrée aux besoins économiques, sociaux et aux autres besoins de la population de Cisjordanie et de la bande de Gaza. Il s'est également félicité de la décision de déménager à Gaza le Siège de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens dans le Proche-Orient (UNRWA).

L'Observateur a indiqué qu'au cours de leur réunion annuelle de coordination, qui a eu lieu à New York, le 2 octobre dernier, les Ministres des affaires étrangères de l'OCI ont réaffirmé l'appui de l'Organisation au processus de paix au Moyen-Orient. Les Ministres ont soutenu la résolution 1073 du Conseil de sécurité relative à la détérioration de la situation à Jérusalem et dans les autres territoires occupés de Palestine. Ils ont demandé la fermeture du tunnel qu'Israël a fait creuser dans la zone d'Al-Aqsa à l'origine de la controverse et ont réaffirmé que l'Organisation de libération de la Palestine doit étendre son autorité sur tout le territoire palestinien, y compris Jérusalem. Les Ministres des affaires étrangères ont également souhaité que des mesures soient prises au sein des Nations Unies et des institutions internationales afin d'obliger Israël à libérer les prisonniers, à assurer le retour des déportés, à mettre fin aux méthodes de châtiment collectif, à cesser la confiscation de terres et de propriétés et la démolition des maisons et à mettre un terme à toutes ses pratiques qui menacent la vie et l'environnement dans les territoires palestiniens et arabes occupés y compris à Al-Quods Al-Sharif.

Droits de réponse

Le représentant d'Israël a déclaré que la signification et le contexte de la résolution 181 du 29 novembre 1947, mentionnée dans plusieurs déclarations faites précédemment, a été mal interprétée. Les juifs vivant sous mandat britannique ont accepté cette résolution et ont établi l'Etat d'Israël. Malheureusement, les Palestiniens, avec l'appui des Etats arabes, ont rejeté cette résolution et déclenché une guerre contre l'Etat d'Israël. Ce fait est clairement mentionné dans un rapport spécial du Conseil de sécurité du 16 février 1948. Quand la guerre s'est terminée un an plus tard, certains Palestiniens sont devenus citoyens d'Israël, de Jordanie ou d'Egypte, d'autres sont devenus réfugiés dans des Etats arabes. Israël estime qu'afin de résoudre le problème des réfugiés, il faut considérer leur intégration dans les pays où ils résident.

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Le représentant a estimé que c'est une des ironies de l'histoire que le 29 novembre ait été déclaré "Journée de la Palestine" du fait que ce sont les Palestiniens qui ont rejeté la résolution adoptée à cette même date et ont déclenché des hostilités contre Israël. Les Palestiniens ont faussement suggéré que le conflit, qui a commencé en 1967 lorsqu'Israël a pris possession de la rive occidentale et de la bande de Gaza, était une autodéfense. Ce sont les Palestiniens qui ont commencé le conflit, en violation des résolutions des Nations Unies. Le représentant a déclaré qu'il restait confiant à propos d'un accord prochain sur Hébron et a appelé le Président Arafat à ne pas retarder plus longtemps la signature. La paix sera possible par des négociations directes sans conditions préalables et sans pressions extérieures. Israël estime que le statut permanent devrait être négocié entre les Parties sans que les Nations Unies déterminent d'avance les négociations finales.

L'Observateur de la Palestine, exerçant son droit de réponse, a indiqué que le représentant d'Israël cherchait une nouvelle fois à miner l'atmosphère positive qui entourait le processus de paix au Moyen-Orient. Il a ajouté que l'Assemblée, dans sa résolution 181 du 29 novembre 1947, avait demandé la création d'un Etat israélien et d'un Etat arabe, ainsi qu'un statut particulier pour Jérusalem. Les réfugiés palestiniens, et c'est une grande tragédie de l'histoire, ont été créés par le terrorisme israélien; des habitants sans défense ont fui leurs biens face à l'oppression de bandes armées. Ces réfugiés ont des droits inaliénables, notamment celui de retourner sur leurs terres et d'être indemnisés pour leurs biens perdus. Il est donc juste de choisir le 29 novembre comme journée de solidarité avec le peuple palestinien, car l'objectif d'un Etat indépendant demeure. Israël doit enfin réaliser qu'il lui faut s'accorder avec la volonté internationale. Pour leur part, les dirigeants palestiniens s'efforcent de respecter la mise en oeuvre des accords sans amendements, contrairement aux autorités israéliennes, qui présentent de nouvelles exigences tout à fait inacceptables. Israël doit cesser de tergiverser et de blâmer l'autre partie et si il veut vraiment la paix, le chemin lui est connu, il faut retirer totalement ses troupes des territoires occupés.

Le représentant d'Israël a déclaré que son pays va continuer d'avancer de concert avec les Palestiniens jusqu'à ce que l'on atteigne les objectifs d'une paix globale au Moyen-Orient. Il n'y a aucun doute sur le fait qu'Israël veut la paix.

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