AG/595

LE RENFORCEMENT DES NATIONS UNIES DOIT TENDRE VERS LA REALISATION D'ECONOMIES MAIS PAS AU DETRIMENT DE PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT

25 novembre 1996


Communiqué de Presse
AG/595


LE RENFORCEMENT DES NATIONS UNIES DOIT TENDRE VERS LA REALISATION D'ECONOMIES MAIS PAS AU DETRIMENT DE PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT

19961125 MATIN AG/595 La communauté internationale est instamment invitée à aider les victimes de l'ouragan Marco qui a récemment frappé le Honduras

L'Assemblée générale a commencé ce matin l'examen de la question du renforcement du système des Nations Unies. Pour ce faire, l'Assemblée générale a entamé un débat au cours duquel elle a entendu les représentants des pays suivants : Indonésie, Nouvelle-Zélande, Malte, Colombie, Cuba, Afrique du Sud, Philippines, Etats-Unis, Irlande (au nom de l'Union européenne et de pays associés), Inde, Tunisie, Japon, Jamaïque (au nom de la Communauté des Caraïbes), Brunéi Darussalam, Zimbabwe, Nigéria et Malaisie.

Au cours du débat, les orateurs ont été unanimes à reconnaître la nécessité de poursuivre, en l'accélérant, le processus en cours de réforme des Nations Unies. Plusieurs intervenants ont cependant estimé que la restructuration de l'Organisation doit tendre à accroître son efficacité et non pas à simplement opérer des coupes claires dans le budget ordinaire afin de réaliser des économies. De même, une mise en garde a été adressée contre une remise en cause des principes qui ont présidé à la création de l'ONU. Dans leur ensemble, les délégations se sont félicitées des progrès accomplis par le Groupe de travail de haut niveau à composition non limitée sur le renforcement des Nations Unies. Elles ont toutefois souhaité que le Groupe de travail parvienne rapidement à des résultats concrets, notamment en ce qui concerne les modalités permettant à l'Assemblée générale et à son Président d'utiliser pleinement les prérogatives prévues par la Charte. Plusieurs représentants ont également rappelé que le processus de réforme ne saurait occulter l'impérative nécessité de résoudre la grave crise financière que traverse l'Organisation.

En début de réunion, l'Assemblée générale a entendu une déclaration du représentant du Honduras qui a exprimé son inquiétude face à la situation humanitaire que connaît son pays, qui a été gravement touché par le récent passage de l'ouragan Marco. Le représentant a lancé un appel pour que la communauté internationale aide les millions de citoyens privés de nourriture, de logement et de soins médicaux. Il a remercié les gouvernements, les organisations internationales et non gouvernementales et les différents organismes des Nations Unies qui ont d'ores et déjà aidé à soulager les souffrances des victimes. (à suivre - 1a)

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De leur côté, plusieurs orateurs ont, en préambule à leur déclaration adressé les condoléances de leur gouvernement, invité la communauté internationale à faire preuve de solidarité et fait part de l'intention de leur pays de venir en aide aux victimes de l'ouragan.

Au cours de sa prochaine séance, qui aura lieu demain, mardi 26 novembre, à 10 heures, l'Assemblée terminera son débat sur la question du renforcement du système des Nations Unies. Elle entamera ensuite l'examen du cinquante-et-unième rapport du Conseil de sécurité à l'Assemblée générale.

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Renforcement du système des Nations Unies

Débat

M. NUGROHO WISNUMURTI (Indonésie) a indiqué que son pays a toujours estimé que les efforts visant à renforcer le système des Nations Unies doivent s'inscrire dans un processus continu de réforme ayant pour objectif d'accroître la capacité de l'Organisation de s'acquitter de son mandat conformément à la Charte des Nations Unies. Ces efforts doivent permettre à l'Organisation de fonctionner plus efficacement en adaptant ses structures et ses méthodes de travail. Le représentant a souligné la nécessité d'associer les pays en développement, qui constituent la majorité des Etats Membres de l'Organisation, au processus de restructuration des Nations Unies. Il a noté que le Secrétaire général, dans la déclaration qu'il a prononcée au mois de mars dernier devant le Groupe de travail chargé du renforcement de l'Organisation, a justement observé que le défi de la réforme est fondamentalement politique et devrait être motivé par des considérations d'ordre pratique et non de procédure.

La délégation de l'Indonésie réitère son engagement en faveur du processus en cours pour affiner et rationaliser la structure et les méthodes de travail de l'Assemblée générale afin d'en améliorer l'efficacité. Elle regrette cependant le peu de progrès accomplis par le Groupe de travail de haut niveau à composition non limitée chargé de revitaliser le rôle de l'Assemblée, et plus particulièrement de réorganiser les grandes commissions. En revanche, l'Indonésie, se félicite du regroupement des questions au sein des grandes commissions. Elle souhaite rappeler son opposition à la proposition d'un grand nombre de délégations de fusionner la Première Commission et la Commission du désarmement. De même, elle exprime des réserves quant à la possibilité de faire fusionner la Première Commission et la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation. La délégation de l'Indonésie appuie les recommandations du Groupe de travail de haut niveau qui devrait, selon elle, poursuivre ses activités conformément au mandat contenu dans la résolution 49/252 de l'Assemblée générale.

M. MICHAEL POWLES (Nouvelle-Zélande) a déclaré que le Groupe de travail sur le renforcement du système des Nations Unies avait jusqu'à présent traité de deux domaines principaux de discussions : l'Assemblée générale et le Secrétariat. En ce qui concerne l'Assemblée générale, le Groupe a identifié la nécessité d'une relation plus interactive entre l'Assemblée et les autres organismes des Nations Unies, en particulier le Conseil de sécurité. L'autre sujet discuté est celui des relations entre l'Assemblée, et même des Nations Unies dans leur ensemble, avec toutes les organisations non gouvernementales et les autres acteurs de la société civile. Le représentant a déclaré qu'en ce qui concerne le Secrétariat, il y avait un accord clair dans le Groupe, selon lequel, la structure actuelle de gestion du Secrétariat, avec un

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grand nombre d'administrateurs au niveau Secrétariat général adjoint n'était pas satisfaisant, car contraire au souhait d'une plus grande efficacité. Il a estimé que la gestion au jour le jour est la difficulté majeure à laquelle les Etats Membres et le Secrétariat général doivent faire face dans leur tentative pour améliorer les performances du Secrétariat et réaliser un authentique renforcement de sa capacité de rendre des services de qualité. Nous devrions faire la différence entre le maintien de la supervision intergouvernementale et ne pas intervenir dans la gestion quotidienne afin que le Secrétariat puisse gérer ses ressources librement. Nous ne devrons au niveau intergouvernemental décider des grandes allocations budgétaires aux grands domaines d'activité; mais si le Secrétariat ne doit pas être autorisé à transférer des fonds, d'un compte à un autre, il devrait avoir la liberté d'allouer du matériel et des ressources financières nécessaires pour réaliser ses mandats.

Le représentant a déclaré que l'argument en faveur d'une réforme radicale des organismes économiques et sociaux est pertinent dans la mesure où un grand nombre d'Etats Membres considèrent cette réforme comme étant d'une très haute priorité pour les Nations Unies.

M. JOSEPH CASSAR (Malte) a rappelé que la question de la réforme a été à l'ordre du jour des Nations Unies depuis un certain nombre d'années. Les nombreux débats du Groupe de travail de haut niveau ainsi que les nombreuses propositions faites montrent la complexité de la question qui nécessite une réflexion approfondie. Malte est d'avis que si l'Organisation des Nations Unies veut améliorer sa crédibilité et son autorité dans les années à venir, il faut améliorer sa structure, son administration et ses compétences. Il faut que les Nations Unies puissent s'adapter à un monde en évolution constante et s'assurer que le processus de ses prises de décisions est plus démocratique. La réforme ne doit pas seulement être associée à une réduction de coût. Les structures mêmes des Nations Unies doivent être réorientées. L'Organisation des Nations Unies et le Conseil de sécurité doivent être plus représentatifs des réalités géopolitiques du monde actuel et les opinions de l'Assemblée générale doivent être davantage prises en compte.

La revitalisation de l'Assemblée générale est une question clef. L'Assemblée doit élaborer un mécanisme plus efficace afin de permettre au système des Nations Unies de mettre plus en oeuvre les décisions prises. Malte a indiqué à plusieurs reprises son appui pour le renforcement du rôle du Président de l'Assemblée générale. Il faudrait envisager un système de consultation régulière entre le Président de l'Assemblée et les présidents du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social. Il faudrait qu'il y ait une relation plus efficace entre les différents organes des Nations Unies. Le représentant a déclaré qu'il est essentiel d'améliorer le type et la nature de l'information qui circule. Les rapports devraient être à la fois descriptifs et analytiques. Ils devraient être de véritables outils de réflexion pour les Etats Membres afin de leur permettre de décider des

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priorités de l'Organisation. Par ailleurs, il est important de privilégier une interaction entre les Nations Unies et la société civile. Les structures du Secrétariat doivent également être réformées. Il est essentiel de le rendre plus facile à gérer à la fois d'un point de vue administratif et budgétaire. La réforme des Nations Unies ne doit pas se faire de façon arbitraire mais par un examen objectif et cohérent des activités existantes de l'Organisation. Pour cela, il est capital de renforcer les principes sur lesquels les Nations Unies ont été fondées.

Mme CLARA INES VARGAS DE LOSADA (Colombie) a déclaré que la période de réflexion dans laquelle l'Organisation est entrée, fait directement suite à la fin de la guerre froide. Aujourd'hui les Nations Unies doivent définir le rôle qui leur incombe en fonction des changements profonds intervenus dans la société internationale. A cette fin, l'Organisation a créé plusieurs groupes de travail à composition non limitée qui ont travaillé d'arrache pied pour déterminer quels sont les moyens de renforcer les activités et les organes du système et ainsi répondre aux aspirations des Etats Membres. Ces groupes de travail avancent séparément pour éviter tout double emploi, mais leurs objectifs sont évidemment très étroitement liés et leurs conclusions constitueront le moteur des Nations Unies pour le siècle prochain. La Colombie s'est efforcée de participer aux travaux de ces groupes de travail, tant au plan individuel qu'au travers du Mouvement des non-alignés et du Groupe des 77, qui dans le cadre du Groupe de travail sur le renforcement du système des Nations Unies ont décidé d'agir de manière concertée par le biais d'un Comité conjoint de coordination. Ainsi au nom du Comité conjoint, la Colombie et le Costa Rica ont souligné la nécessité de rétablir l'autorité politique de l'Assemblée générale, notamment pour ce qui concerne les opérations de maintien de la paix, l'importance fondamentale d'assurer des ressources stables et appropriées aux activités de l'Organisation et la nécessité impérative d'une réforme des relations de l'Assemblée avec d'autres organes du système, essentiellement avec le Conseil de sécurité.

Le Secrétariat doit, quant à lui, se fonder sur les principes et les mandats que lui a donné l'Assemblée générale, c'est à dire avant tout le principe de la délégation. La recherche de l'efficacité et l'introduction de méthodes modernes d'organisation ne doivent pas être utilisées pour démanteler les programmes destinés aux pays en développement. Le Groupe de travail n'est certes pas parvenu à des conclusions définitives mais les échanges d'opinion qu'il a permis sont très utiles pour le futur de l'Organisation et elle a souhaité que le travail se poursuive avec le même élan l'an prochain.

M. ABELARDO MORENO (Cuba), après avoir présenté les condoléances de son gouvernement au peuple et au Gouvernement du Honduras, a souligné l'importance de la question du renforcement des Nations Unies pour l'impact et l'avenir de l'Organisation. Le représentant a estimé que l'évolution des délibérations au sein du Groupe de travail de haut niveau et à composition non limitée sur le renforcement du système des Nations Unies réaffirme l'opinion émise par la

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plupart des délégations, selon laquelle le processus de négociation en cours constitue une occasion de réorienter les énergies des Etats Membres pour renforcer l'Organisation et non redéfinir son mandat. Le représentant a mis en garde contre toute imposition d'une solution qui ne satisferait les intérêts et les priorités que d'une partie des Etats Membres de l'Organisation, lui ferait perdre son universalité et irait à l'encontre des principes qui ont présidé à la création de cette assemblée de concertation et d'action multilatérale.

Cuba est d'avis que le Groupe de travail doit se concentrer sur la négociation et l'adoption de moyens susceptibles d'accroître la capacité de l'Assemblée générale à s'acquitter avec efficacité de ses fonctions et à exercer ses prérogatives en tant qu'unique organe universel de l'Organisation. A cet égard, Cuba fait siennes certaines des positions et des propositions présentées au sein du Groupe de travail par le Mouvement des pays non alignés et le Comité commun de coordination. Cuba souligne en particulier la nécessité de disposer dans des délais raisonnables et dans tous les langues officielles de l'Organisation du rapport du Secrétaire général sur les activités de l'Organisation. Cuba est disposé à continuer à contribuer à l'analyse et aux négociations sur les aspects relatifs au niveau, au volume et à la répartition des ressources mises à la disposition de l'Organisation. Pour Cuba, il faut examiner la proposition relative à la formulation d'une relation directe entre le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale, qui nécessitera la révision des mesures contenues à l'Article 97 de la Charte.

M. FREDERICK BERGH (Afrique du Sud) a estimé que les tentatives de réduire les efforts actuels de renforcement des Nations Unies en un exercice consistant à couper dans les programmes et les postes du Secrétariat général ont échoué. Bien que conscient de la nécessité d'éliminer les gaspillages et les duplications, les efforts pour construire un Secrétariat réduit responsable, comptable de ses actions devraient être poursuivis sans que de telles mesures aient un impact négatif sur les programmes de développement.

Le représentant a exhorté les délégations à garder à l'esprit un certain nombre de points à savoir, que les délibérations ne sont pas limitées au seul renforcement d'une ou de deux composantes des Nations Unies, mais plus spécifiquement à relancer les relations entre les différents organismes de l'ONU. Il a estimé que finalement, il fallait réaliser que le processus dans lequel les membres sont impliqués n'est pas seulement la modernisation de l'ONU dans le but de relever les défis du XXIème siècle, mais c'est aussi la création d'un système des Nations Unies plus prêt à répondre aux nouveaux besoins de l'être humain.

M. FELIPE MABILANGAN (Philippines) a rappelé que, s'il existe une convergence des points de vue concernant le renforcement du rôle de l'Assemblée générale, des divergences existent à propos du Secrétariat. Le Groupe de travail encourage une interaction entre l'Assemblée générale et le Secrétariat. Il faudrait à ce sujet envisager avec plus de précision les

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méthodes de travail de l'Assemblée générale et notamment sa capacité d'examiner les rapports du Secrétaire général. Il faudrait un processus plus transparent dans la formulation de la liste des intervenants ainsi que dans la négociation et l'adoption des résolutions. Il faudrait réexaminer l'idée d'un regroupement de certaines commissions et de la fusion des commissions ad hoc avec la commission qui est à leur origine.

En ce qui concerne le Secrétariat, il faut améliorer son administration, sa gestion et son système budgétaire. Cela ne doit pas se faire en réduisant le nombre des programmes des Nations Unies ou de ses activités qui sont capitales pour les pays en développement. Les Philippines estiment que l'Assemblée générale doit être consultée au sujet des réformes budgétaires du Secrétariat. Par ailleurs, le représentant a déclaré que le processus de sélection du Secrétaire général doit être plus transparent et que les femmes doivent être autant représentées que les hommes au Secrétariat et ce, à tous les niveaux.

M. VICTOR MARRERO (Etats-Unis) s'est félicité de la reconduction des activités du Groupe de travail sur le renforcement du système des Nations Unies lors de la 51ème session et il s'est déclaré impatient de le voir reprendre ses travaux le plus tôt possible, en s'attachant à améliorer l'Organisation tant sur le plan institutionnel, organisationnel que sur celui des relations entre les gouvernements. Il a souligné l'importance d'un projet global de réforme et a évoqué, à cet égard, l'ensemble des propositions faites par son pays en février dernier. Il y a un intérêt réel pour la création d'outils multilatéraux à l'usage de tous, ainsi qu'un large consensus sur la nécessité que l'Organisation soit adaptée aux défis présents et à venir, a-t-il remarqué.

Cependant le sentiment d'urgence de cette réforme est tout aussi important et c'est l'ensemble de l'Organisation qui en est saisi, ainsi que le démontrent les initiatives prises lors de la neuvième réunion de la CNUCED et les propositions de réduire l'utilisation du papier et de rationaliser le personnel, issues de la "boîte à idée" installée par le Bureau sur l'efficacité du Secrétariat. Il s'est réjoui du consensus qui se dégage parmi toutes les parties, en faveur de la croissance zéro du budget pour 1998-1999. Il a indiqué que les résultats du Groupe de travail dépendent également de l'élan que lui donne le personnel de l'Organisation et a ajouté que des contributions volontaires de la part des Etats Membres pourraient faciliter son travail de recherche. A cet égard les Etats-Unis ont offert récemment 50 000 dollars. Il a estimé que le Groupe de travail était tout aussi utile que le manuel organisationnel, qui aurait dû être publié depuis longtemps, identifiant les structures, les mandats et les activités du système des Nations Unies que les Etats Membres ont la charge de réformer.

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M. JOHN CAMPBELL (Irlande, au nom de l'Union européenne et de la Bulgarie, de Chypre, de la Lituanie, de la Pologne, de la Roumanie, de la Slovaquie et de la Slovénie) a présenté les condoléances de l'Union européenne et des pays associés au Honduras à la suite de la catastrophe qui a récemment frappé ce pays. Le représentant a rappelé que, comme dans toute organisation, le renforcement des Nations Unies doit être un processus permanent. Il a cependant rappelé que la commémoration du cinquantième Anniversaire de l'Organisation a été l'occasion de souligner l'urgence et l'importance d'un tel processus. Selon le représentant, les bouleversements qu'a connus le monde, posent de nouveaux défis aux Nations Unies. Dans ce contexte, la création du Groupe de travail de haut niveau à composition non limité sur le renforcement des Nations Unies représente une part importante d'un large processus de réforme. Le représentant a rappelé que plusieurs Etats Membres de l'Union européenne ont apporté des contributions financières substantielles qui ont permis au Groupe de travail de poursuivre ses activités.

L'Union européenne se félicite de ce que les discussions au sein du Groupe de travail aient été jusqu'à présent approfondies et constructives. Elle souligne cependant la nécessité d'adopter au plus tôt des décisions concrètes afin de permettre au Groupe de travail de réaliser les objectifs qui lui ont été fixés. A cet égard, l'Union européenne est d'avis que le Groupe de travail doit continuer à s'acquitter du mandat contenu dans la résolution 49/252 de l'Assemblée générale. Elle a noté avec satisfaction que le Groupe de travail a mis dans un premier temps l'accent sur les fonctions, le rôle et les prérogatives de l'Assemblée générale et du Secrétariat. Elle juge encourageant que l'esprit des idées et propositions présentées au sein du Groupe de travail ait été repris lors de la présente session de l'Assemblée générale. L'Union européenne tient plus particulièrement à rendre hommage à son Président, M. Razali Ismail (Malaisie), qui a su anticiper de différentes façons le rôle que devra jouer à l'avenir le Président de l'Assemblée générale.

M. NARAYANA SWAMY (Inde) s'est félicité de ce que le rapport du Groupe de travail à l'Assemblée générale sur le renforcement des Nations Unies contienne, non seulement une description de la procédure suivie dans son travail, mais aussi un document substantiel indiquant les zones où il y avait convergence de vues, et d'autres, où des discussions plus détaillées sont nécessaires en vue de l'émergence d'une convergence. Au nombre des questions pour lesquelles des discussions plus détaillées sont requises avant qu'il y ait convergence d'idées, on peut citer : le processus budgétaire; le rôle du Comité pour le Programme et la coordination et la façon de promouvoir la participation d'importants groupes et d'organisations non gouvernementales au travail des Nations Unies. Le représentant s'est déclaré favorable à tous les efforts visant à éliminer les doubles emplois et les gaspillages ou à rationaliser la bureaucratie internationale.

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Le défi du temps présent est de réorienter les Nations Unies afin qu'elles puissent rendre de plus grands services à l'humanité et spécialement à ceux qui souffrent et qui sont très démunis. S'il est possible de réduire les ressources budgétaires et d'économiser de l'argent grâce à un aspect de la réforme, nous devons nous assurer que ces économies soient réinvesties dans les priorités actuelles des Nations Unies qui sont privées de fonds. Même si le Groupe de travail a jusqu'à présent traité de deux principaux thèmes, à savoir l'Assemblée générale et le Secrétariat, son mandat consiste à travailler sur le renforcement du système des Nations Unies. Le travail et le renforcement des Nations Unies, qui incluent les relations avec les organismes spécialisés et les institutions spécialisées sont des sphères dans lesquelles la délégation indienne aimerait participer. Les chefs de gouvernement du Mouvement des pays non alignés ont insisté sur la nécessité de démocratiser et de relancer l'efficacité de l'Organisation et ils ont déclaré que la promotion du développement économique et social reste la plus haute des priorités et le plus grand défi pour les Nations Unies.

M. SLAHEDDINE ABDELLAH (Tunisie) a rappelé que l'Assemblée et le Secrétariat sont les volets principaux dont doit traiter le Groupe de travail. En ce qui concerne l'Assemblée générale, il faut surtout examiner les moyens d'améliorer son efficacité en lui permettant de jouer pleinement son rôle tel que défini par la Charte. Le souci d'efficacité est aussi le principal objectif des fonctions et attributions du Secrétariat. L'efficacité recherchée devrait aller de pair avec une transparence accrue. Le représentant a rappelé les aspects fondamentaux du Groupe de travail concernant la nécessité d'approfondir le rôle de l'Assemblée générale et de repenser les rapports de l'Assemblée avec les autres organes des Nations Unies. Le représentant soutient l'idée du Groupe de travail selon laquelle il convient d'examiner plus avant la possibilité d'encourager une plus grande interaction entre le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale. Il a remarqué que ce point crucial n'a cependant pas bénéficié de l'intérêt qu'il mérite.

En ce qui concerne le rôle du Président de l'Assemblée générale, la Tunisie estime que celui-ci devrait être renforcé. Il devrait avoir un rôle actif en matière de diplomatie préventive et également prendre des initiatives dans le domaine du développement. Le représentant a souligné que la réforme du Secrétariat que son pays soutient ne doit, ni signifier le recours systématique à une réduction du personnel, ni remettre en cause l'existence de départements traitant du développement. En ce qui concerne la procédure de sélection du Secrétaire général, il faut trouver une meilleure formule qui soit moins opaque et plus démocratique. Le critère de roulement régional pour la nomination du Secrétaire général devrait être institutionnalisé. Il faut également examiner l'usage du droit de veto par les membres permanents du Conseil de sécurité ainsi que la durée et le nombre de mandats dont peut bénéficier le Secrétaire général. La Tunisie soutient l'idée formulée dans le rapport du Groupe de travail d'améliorer l'image de l'ONU auprès du public notamment en développant le système d'information.

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M. MASAKI KONISHI (Japon) a rappelé que l'objectif des efforts de réforme des Nations Unies n'était pas de rationaliser l'Organisation pour le seul plaisir de réaliser des économies. L'objectif réel est de renforcer son efficacité et c'est pourquoi le Japon a proposé que les ressources économisées soient réinvesties dans des secteurs d'activité prioritaire, tel que le développement. Il a appelé au soutien le plus large possible des membres de l'Assemblée lors de la présente session, afin qu'un mécanisme concret de réinvestissement soit mis en place. Le rapport du Secrétaire général sur les activités de l'Organisation devrait mettre davantage l'accent sur les problèmes qui requièrent une action immédiate et réduire au maximum les descriptions relatives aux résultats passés. Ajoutant que la Comité du Programme et de la Coordination ne semblait pas remplir son rôle de manière adéquate, il a proposé que sa composition soit limitée aux membres capables de procéder à un examen de fonds de chaque programme et de faire des jugements politiques en établissant des priorités parmi les différents programmes.

Il a plaidé en faveur d'une augmentation des ressources et du personnel assignés à l'Assemblée générale et à son Président afin que ce dernier puisse pleinement assurer son rôle. En revanche, il a estimé que la création d'un poste de Secrétaire général adjoint ne ferait qu'ajouter un niveau supplémentaire de bureaucratie et risquerait de mettre un frein à l'efficacité du travail du Secrétariat. Il a mis l'accent sur la nécessité de renforcer la coordination entre les différents groupes de travail et entre le Président de l'Assemblée générale et les Vice-Présidents des groupes de travail notamment, qui mènent la réflexion autour de la réforme de l'Organisation. Il a mis en garde contre une réforme trop lente qui mettrait l'Organisation dans l'incapacité de répondre aux exigences croissantes et de plus en plus pressantes de la communauté internationale.

Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque, au nom des pays de la Communauté des Caraïbes), a indiqué que les pays de la CARICOM, qui sont des pays en développement, ont besoin d'un environnement international leur permettant de réaliser les objectifs fixés à l'échelle nationale en matière de sécurité, de développement et d'amélioration du niveau de vie de leurs habitants. A cette fin, les Etats membres de la CARICOM préconisent la réorganisation des structures de l'Organisation afin de lui permettre de s'acquitter de ses mandats. Pour ce faire, ils sont disposés à poursuivre leurs contributions aux activités du Groupe de travail ad hoc. La CARICOM, qui estime que l'Assemblée générale constitue l'organe le plus représentatif des Nations Unies, souhaite voir préservés sa nature et son caractère universels. La CARICOM espère également voir renforcée la capacité de l'Assemblée et des organes subsidiaires de fixer une direction politique claire et cohérente. Dans le même temps, il importe de renforcer le rôle du Président de l'Assemblée générale.

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Mme Durrant a souligné la nécessité de développer des modalités permettant d'associer davantage les organisations non gouvernementales et la société civile aux activités de l'Organisation, tout en veillant cependant à ne pas saper le travail réalisé au niveau intergouvernemental par l'Assemblée générale et ses grandes commissions. De plus, la CARICOM fait sienne la déclaration faite par le Secrétaire général au mois de mars 1996 devant le Groupe de travail dans laquelle il a notamment mis l'accent sur la nécessité de disposer d'un Secrétariat moins lourd, plus cohérent et plus efficace et de respecter le principe de la représentation géographique équitable pour le recrutement du personnel.

M. PEHIN MOHAMMAD (Brunéi Darussalam) a déclaré que bien que le Groupe de travail sur le renforcement des Nations Unies n'ait pas rendu de conclusions, il a cependant fourni un rapport global qui servira de base aux futures délibérations. Le représentant a estimé que l'Assemblée générale devrait continuer de jouer un véritable rôle dirigeant spécialement en aidant la communauté internationale à prendre les bonnes décisions sur des problèmes importants. Le rôle central et de décision de l'Assemblée requiert un soutien approprié financier, institutionnel et en personnel. Sans ce soutien, l'Assemblée ne sera pas capable d'agir de façon efficiente et effective car son ordre du jour est volumineux et complexe. En même temps, le représentant aimerait que l'Assemblée générale soit plus impliquée dans les discussions affectant la paix et la sécurité.

Il a aussi soutenu une amélioration de la coopération et de la coordination entre l'Assemblée et le Conseil de sécurité. Le représentant a estimé que pour que le Secrétariat soit respecté, il lui faut du personnel qui soit dévoué au travail et aux objectifs de l'Organisation. Un certain nombre de mesures doivent être prises, à savoir organiser une formation plus adéquate et améliorer les procédures de recrutement du personnel dans plus de diversité dans ses origines géographiques, ainsi que l'amélioration des règles et des procédures de gestion.

M. PARK SOO GIL (République de Corée) a rappelé que le Groupe de travail à haut niveau sur la restructuration des Nations Unies s'est concentré sur la redéfinition du rôle de l'Assemblée générale et du Secrétariat. Il faut améliorer la structure, le fonctionnement et le financement de l'Organisation des Nations Unies afin qu'elle puisse remplir plus efficacement sa mission. Pour ce faire, le soutient des Etats Membres est capital. En ce qui concerne le renforcement du Secrétariat, il faut continuer à assurer son efficacité, sa compétence et son intégrité. Il est également vital de garantir une représentation géographique, ethnique, linguistique équilibrée au sein du Secrétariat. A propos de la réforme budgétaire, il semble que le système budgétaire devrait être moins complexe et rigide et plus souple afin d'accroître l'efficacité du fonctionnement de l'Organisation.

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La République de Corée estime que l'Assemblée générale devrait jouer un rôle plus important dans le processus de sélection du Secrétaire général. Ce processus devrait être plus transparent. Par ailleurs, l'Assemblée générale devrait jouer un rôle de coordination entre les différents organes du système des Nations Unies. Il faut renforcer la coopération entre l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité. Le représentant a rappelé que son pays continuera de jouer un rôle actif et constructif dans le Groupe de travail à haut niveau afin de l'aider à arriver à un consensus.

M. MACHIVENYIKA T. MAPURANGA (Zimbabwe) a estimé que toute réforme qui ne renforcerait par le rôle de l'Assemblée générale, dont la participation universelle est caractéristique de la représentation démocratique, serait vouée à l'échec, dans la mesure où elle ne répondrait pas aux aspirations ni aux besoins de la majorité des Etats Membres. Il a ajouté que la réforme du Secrétariat relevait de la responsabilité des Etats Membres et non du Secrétariat lui-même. Le Groupe de travail se doit, par ailleurs, d'examiner toutes les propositions qui lui sont faites et éviter de changer les objectifs de la réforme selon le bon vouloir d'un petit nombre de pays. En outre, en raison de son rôle central, le Bureau du Président de l'Assemblée générale devrait se voir allouer les ressources nécessaires. Il s'est félicité des efforts du Président de l'Assemblée visant à améliorer la transparence des relations de cet organe avec le Conseil de sécurité. Après tout, cette initiative n'est que conforme à la Charte, qui stipule que le Conseil de sécurité est responsable devant l'ensemble des Etats Membres. Il a appelé, également, à plus de transparence dans l'établissement de l'ordre de la liste des orateurs dans le débat général, regrettant que certains pays se voient toujours accorder la priorité sans raison valable.

Les propositions d'un moratoire sur les conférences internationales, en raison de la crise financière et d'un soit-disant échec des engagements internationaux, ne lui semblent pas faites selon un principe de sincérité et il a ajouté que compression et rationalisation ne menaient pas toujours à une plus grande efficacité. Certes la réforme peut entraîner une réorganisation du Secrétariat, mais la restructuration devrait permettre avant tout une mise en oeuvre plus rapide des programmes liés au développement. Il a estimé que la création de postes, à tous les niveaux, relevait de la prérogative des Etats Membres, qui déterminent également les priorités de l'Organisation et non du Secrétariat. A cet égard, il a évoqué l'appel du Comité conjoint de coordination du Groupe des 77 et du Mouvement des non-alignés en faveur du rétablissement du poste de Directeur général du développement économique international plutôt que la création d'un poste de Secrétaire général adjoint, qui ajouterait un niveau bureaucratique supplémentaire. Il a ajouté que grâce au Groupe de travail, les paramètres de la réforme à entreprendre sont désormais plus clairs.

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M. ISAAC AYEWAH (Nigéria), rappelant que les Nations Unies ont considérablement évolué depuis leur création, a estimé qu'au fil des ans l'Organisation est devenue source d'espoir pour les plus faibles et une précieuse alliée pour les plus forts. L'ONU s'identifie aujourd'hui aux objectifs de paix, de sécurité, de développement et de codification du droit international. "Après cinquante années d'existence, force est de constater que les Nations Unies ont grandi, a déclaré le représentant. "Mais, elle donnent l'impression de pouvoir davantage mordre que mâcher", a-t-il ajouté. Le représentant a qualifié de paradoxale l'attitude des Etats Membres qui continuent à multiplier leurs demandes aux Nations Unies sans doter l'Organisation des ressources matérielles et humaines indispensables. L'ONU ne peut être que l'Organisation que les Etats Membres ont voulu qu'elle soit. Le représentant, déplorant que la crise financière sape ses potentialités, a préconisé un retour à l'orthodoxie financière.

M. Ayewah a remarqué que l'incapacité de l'Organisation de répondre rapidement et efficacement aux crises reste la même, que ce soit en Bosnie- Herzégovine, en Somalie, au Rwanda et au Libéria. Personne ne peut prétendre que l'Organisation n'a pas fait d'efforts, a déclaré le représentant, rappelant le rôle joué par les Nations Unies dans de nombreux conflits. Il a cependant affirmé que l'Organisation pourrait bien mieux faire si ses Etats Membres lui en donnaient les moyens. Le représentant a, par ailleurs, indiqué que le respect des principes démocratiques nécessite la participation de tous au processus de prise de décisions. Il a noté à cet égard la nécessité pour le Conseil de sécurité de respecter davantage le principe de la représentation géographique équitable et d'augmenter le nombre de ses membres. Le représentant a estimé que le Groupe de travail de haut niveau à composition non limitée sur le renforcement des Nations Unies devrait mettre un terme aux débats interminables sur certaines questions et proposer des solutions concrètes.

M. HASMY BIN AGAM (Malaisie) a constaté avec satisfaction que, s'il n'y a pas encore eu de consensus, il y a toutefois une convergence de vues en ce qui concerne un certain nombre de questions relatives à la réforme de l'Assemblée générale et du Secrétariat. Le système des Nations Unies doit être renforcé et modernisé afin de lui permettre de remplir son mandat tel qu'énoncé dans la Charte. La réforme des Nations Unies doit mettre l'accent sur le renforcement de sa légitimité, trouver une solution aux inégalités du processus de prise de décisions et promouvoir l'efficacité de l'Organisation. Le représentant a déclaré que, si la réforme doit aussi s'efforcer de résoudre la crise financière de l'Organisation, elle ne doit cependant pas être uniquement associée à la réduction budgétaire.

L'Assemblée générale, qui est l'organe le plus démocratique et universel du système des Nations Unies, doit être revitalisée et modernisée. Il est capital de rationaliser ses méthodes de travail. L'Assemblée devrait intervenir dans le processus de sélection du Secrétaire général. Cela permettrait de garantir un processus à la fois transparent et démocratique.

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Dans le Groupe de travail, la Malaisie a proposé que le Secrétaire général soit élu pour un mandat de 6 ou 7 ans non renouvelable. Par ailleurs, le représentant a déclaré que son pays est favorable à la création d'un poste de Secrétaire général adjoint pour le développement. Le principe de représentation géographique équitable aux postes de haute responsabilité du Secrétariat doit être respecté. La Malaisie estime qu'il faut examiner avec une grande attention l'idée de la réduction du personnel de l'ONU. Il ne faut pas que les réductions affectent les domaines relatifs au développement. La délégation de la Malaisie est favorable au développement de l'information qui devrait être plus accessible. La Malaisie soutient les efforts en cours pour renforcer le rôle du Président de l'Assemblée et celui du Bureau.

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