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AG/594

L'ASSEMBLEE ACHEVE SON DEBAT SUR LE RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L'AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR L'ONU

21 novembre 1996


Communiqué de Presse
AG/594


L'ASSEMBLEE ACHEVE SON DEBAT SUR LE RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L'AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR L'ONU

19961121 APRES-MIDI AG/594 De nombreux intervenants estiment que l'assistance au peuple palestinien est un facteur de réussite du processus de paix

L'Assemblée générale, réunie cet après-midi, sous la présidence de M. Razali Ismail (Malaisie) a achevé l'examen du point de son ordre du jour relatif au renforcement de la coordination de l'aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par l'Organisation des Nations Unies, y compris l'assistance économique spéciale.

A ce titre, elle a entendu les déclarations des représentants de l'Ukraine, de la Malaisie, de l'Argentine, de l'Egypte, d'Israël et des Emirats arabes unis. Les observateurs permanents de la Palestine, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont également intervenus.

La plupart des intervenants ont axé leur intervention sur la nécessité pour la communauté internationale de poursuivre l'assistance apportée au peuple palestinien. Plusieurs orateurs ont estimé que l'aide fournie conditionne grandement l'amélioration des conditions de vie et la situation économique et sociale des Palestiniens, et par là-même la réussite du processus de paix au Moyen-Orient. A cet égard, ils ont invité Israël à respecter ses engagements et à mettre fin à ses politiques et pratiques restrictives à l'encontre des Palestiniens.

Pour sa part, l'Observateur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a estimé qu'en matière de coordination humanitaire il convient avant tout de servir les intérêts des victimes de manière cohérente et efficace et utiliser au mieux les fonds mis à disposition par la communauté des donateurs.

En fin de réunion, le Président a indiqué que l'Assemblée générale se prononcera à une date ultérieure sur les deux projets de résolution dont elle avait été saisie ce matin, ainsi que sur tous les autres projets qui seront présentés au titre ce cette question. Les deux projets présentés dans la

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matinée portent sur l'assistance économique aux Etats qui subissent le contrecoup des sanctions imposées par le Conseil de sécurité contre la République fédérative de Yougoslavie (Serbie et Monténégro) et sur l'assistance pour le relèvement et la reconstruction du Libéria.

Au cours de sa prochaine séance, qui aura lieu le lundi 25 novembre, l'Assemblée générale entamera l'examen de la question du renforcement du système des Nations Unies.

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Renforcement de la coordination de l'aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par l'Organisation des Nations Unies, y compris l'assistance économique spéciale

Fin du débat

M. YURI V. BOHAYEVSKY (Ukraine), évoquant l'assistance économique aux Etats qui subissent le contrecoup de l'application des sanctions contre le République fédérative de Yougoslavie, a estimé que le rapport du Secrétaire général sur cette question pêchait pour un défaut d'analyse de l'efficacité des efforts collectifs au sein du système des Nations Unies et de recommandations de nature universelle sur la question. Il a appuyé la conclusion du rapport soulignant la nécessité de ressources financières additionnelles et de toutes origines, provenant en particulier de l'échelon bilatéral et multilatéral, pour répondre à la diversité des problèmes économiques persistants qui affectent les Etats de la région. Malgré la levée des sanctions depuis la signature de l'Accord de Dayton, les effets négatifs perdurent. Il a estimé que son pays n'avait pas reçu l'assistance appropriée et dans la mesure où le Conseil de sécurité impose ces sanctions au nom de l'ensemble de la communauté internationale, tous les Etats Membres devraient assumer leurs responsabilités. Une méthodologie globale d'évaluation de la situation économique des pays non visés ainsi que des pertes qu'ils ont dû essuyer s'avère nécessaire. Parmi les solutions envisageables, les institutions financières internationales pourraient ouvrir des crédits pour une assistance aux projets techniques développés dans les pays touchés, les Etats donateurs devraient, quant à eux, accorder un accès préférentiel à leurs marchés et toujours sur une base multilatérale et bilatérale, augmenter leurs investissements en accordant la priorité aux secteurs directement touchés par les sanctions. Il a suggéré que les Nations Unies créent un Comité permanent sur les sanctions, qui pourrait évaluer les pertes économiques des Etats touchés, analyser les conséquences des sanctions et coordonner les mesures prises pour réduire les effets négatifs après la levée des sanctions.

Il a abordé également la question de Tchernobyl soulignant que l'environnement et la santé des populations alentour continuaient d'être affectés. La situation demande des solutions immédiates, or on note un manque de coordination des efforts du système des Nations Unies et il a demandé la définition de mesures visant à développer la coopération internationale à long terme. Ces problèmes ont une dimension mondiale et ils requièrent l'engagement de l'ensemble de la communauté internationale, a-t-il estimé, ajoutant qu'ils devraient se voir accorder la priorité dans les considérations de l'Assemblée générale.

M. DATO' ABDULLAH AHMAD (Malaisie), évoquant l'assistance au peuple palestinien, a indiqué que sa délégation a pris note avec satisfaction du rapport du Secrétaire général relatif à cette question. La délégation de la Malaisie estime que ce rapport donne une vue d'ensemble, tant des activités déjà menées à bien, que de celles programmées pour le développement de la

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Palestine et l'amélioration de la situation économique et sociale du peuple palestinien. Elle se félicite particulièrement des efforts déployés pour satisfaire les besoins des Palestiniens dans les domaines de l'éducation, de la création d'emplois, de la santé, des infrastructures, de la mise en place des institutions et du développement du secteur privé. La délégation de la Malaisie se réjouit également, qu'à la suite de la Conférence ministérielle sur l'aide économique au peuple palestinien qui a eu lieu le 9 janvier dernier à Paris, les pays donateurs se soient engagés à contribuer à hauteur de 805 millions de dollars à des projets d'investissement. La Malaisie exhorte la communauté internationale a poursuivre son aide aux Palestiniens afin de leur permettre de reconstruire leur économie et leur nation.

Le représentant a estimé que s'il y a lieu de se réjouir de la mise en oeuvre de ces projets, il ne faut pas pour autant perdre de vue la réalité sur le terrain. A cet égard, il a noté que le Secrétaire général fait état dans son rapport des graves retards qu'ont enregistrés la paix et le développement à la suite des attaques suicides perpétrées en février et dresse la liste des effets néfastes qu'ils ont eus sur l'économie palestinienne. Le représentant a déploré la décision d'Israël de percer un tunnel sous la mosquée Al-Aqsa qui a profondément ému et choqué les Palestiniens et le monde musulman. La Malaisie et les autres pays musulmans ont déjà condamné ces faits qui montrent le peu de cas que fait Israël des croyances des Palestiniens et des Musulmans. La Malaisie souligne une nouvelle fois l'impérative nécessité pour les deux parties de poursuivre et de mettre véritablement en oeuvre le processus de paix au Moyen-Orient. Pour sa part, le Gouvernement israélien doit honorer tous les accords de paix conclus avec l'Autorité palestinienne.

M. OSCAR AVALLE (Argentine) a déclaré que la situation dramatique qui prévaut dans la région des Grands Lacs montre à l'évidence l'obligation morale qu'a la communauté internationale, dans les situations d'urgence, d'assister les peuples qui souffrent. Il ne fait aucun doute, a-t-il poursuivi, que face à l'immensité des besoins dans le monde actuel, les Nations Unies, et en particulier le Département de l'assistance humanitaire, manquent énormément de moyens.

Les expériences accumulées en Haïti, en Jamaïque, en Palestine, au Liban, au Nicaragua, au Costa Rica, en Angola et en Arménie permettent de perfectionner les modalités d'assistance que peuvent offrir les casques blancs non seulement dans des situations d'urgence, mais aussi en matière de réhabilitation et de reconstruction économique des pays qui le souhaitent.

Dans le cas particulier de la région des Grands Lacs, l'Argentine est prête à finaliser les aspects logistiques nécessaires en vue d'envoyer un contingent de casques blancs dans cette région pour compléter les tâches que remplissent les Nations Unies sur le terrain. Le représentant a présenté une proposition pour que les casques blancs participent à la reconstruction de l'économie dans les zones éprouvées.

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M. SOLIMAN AWAAD (Egypte) a évoqué la question de l'assistance à accorder au peuple palestinien. Il a déclaré que la Conférence de Madrid, les Accords d'Oslo, ainsi que toutes les conventions qui ont suivi ont été des étapes importantes vers l'autonomie du peuple palestinien. L'Egypte a participé à l'effort financier dans le but d'aider ce peuple frère. Cette attitude était nécessaire au regard de la situation difficile que connaît ce pays assujetti à l'occupation étrangère.

Le représentant a déclaré que des accords ont été conclus entre l'Egypte et l'Autorité palestinienne pour entre autres, former des cadres de la police palestinienne, et d'autres cadres pouvant être les porte-paroles de l'Autorité palestinienne à l'étranger. L'Egypte offre également une assistance technique visant à faire du port de Gaza un grand port capable de servir au développement économique du territoire palestinien. Les hommes d'affaires égyptiens ont aussi aidé à la reconstruction du pays frère. Il a déploré le bouclage imposé par Israël au territoire et qui pourrait avoir des conséquences désastreuses si elle se poursuivait. Enfin, le représentant a rendu hommage au rôle important que jouent les Nations Unies pour aider le peuple palestinien et il a appelé au renforcement de la coordination entre les pays donateurs et l'Autorité palestinienne. L'Egypte espère qu'avec une assistance généreuse de la communauté internationale, le peuple palestinien pourra faire ses premiers pas vers un développement économique et social satisfaisant.

M. EVIATAR MANOR (Israël) a estimé que la communauté internationale doit aujourd'hui relever d'énormes défis humanitaires en Afrique, notamment à l'est du Zaïre, et dans de nombreuses autres régions du monde. Pour le représentant, de la même façon qu'il existe un lien direct entre la prospérité économique et la stabilité politique, une relation étroite doit être instaurée entre les opérations d'aide et de secours et le développement économique durable. Israël est pleinement conscient de l'importance qu'ont la croissance économique et la prospérité pour la stabilité politique au Moyen-Orient. Aussi, appuie-t-il la fourniture d'une aide économique substantielle aux Palestiniens, qui contribuera à renforcer la paix et la stabilité dans la région. A cet égard, il convient de noter qu'Israël a adopté des mesures concrètes pour améliorer la situation économique et sociale des Palestiniens. Les pays donateurs se réuniront cette semaine à Paris, avec la participation active d'Israël, pour examiner le niveau actuel de l'aide aux Palestiniens. Israël se félicite des efforts concertés des Etats Membres des Nations Unies, des institutions financières internationales, des organisations intergouvernementales et non gouvernementales pour contribuer au développement de la Rive occidentale et de bande de Gaza.

Le représentant a rappelé que son pays coopère depuis de longues années avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), avec l'Office de travaux et de secours des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et avec le Fonds des Nations Unies

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pour l'enfance (UNICEF), ainsi qu'avec les autres organisations internationales à la mise en oeuvre de programmes qui visent à améliorer les conditions de vie des Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Israël est d'avis que les Nations Unies devraient accroître leurs efforts et leurs financements pour aider les Palestiniens dans les territoires, afin de faciliter la mise en oeuvre des accords qu'il a signés avec les Palestiniens. L'Accord intérimaire israélo-palestinien et le Traité israélo-jordanien représentent un pas important sur le chemin de la paix. Ils favorisent le progrès économique et social, la coopération, la prospérité et la paix dans la région. Le processus de paix au Moyen-Orient mérite le soutien de la communauté internationale, a conclu le représentant.

M. MOHAMMAD JASSIM SAMHAN AL-NUAIMI (Emirats arabes unis) a déclaré que le rapport reflète clairement la nature et la situation de l'assistance humanitaire mondiale. Si la communauté internationale a reconnu la gravité de la situation humanitaire, qui ne cesse de s'aggraver à la suite de catastrophes naturelles ou de conflits armés, elle n'a toutefois pas encore réussi à faire pleinement face à la situation. Il a indiqué que son pays apportait tout son soutien à l'aide humanitaire fournie aux pays en développement afin de les aider à obtenir autonomie et bien-être. Il est important de renforcer la coopération entre les Nations Unies et les institutions internationales, notamment la Banque mondiale. Il faut que les pays puissent surmonter leurs problèmes socio-économiques et reconstruire leurs infrastructures. Les Emirats arabes unis fournissent des efforts d'appui à différents pays du monde, en particulier à la Palestine et à l'Afghanistan. A cet égard, ils ont crée des organisations philanthropiques, en particulier le Croissant-Rouge, pour mobiliser les efforts du secteur privé. Devant la persistance de la pauvreté et la détérioration de l'environnement, qui ont fortement contribué à l'aggravation de la situation, il incombe à la communauté internationale de faire des efforts en faveur de la paix et surtout en faveur de la consolidation de la paix après les conflits. Il s'est déclaré préoccupé par la souffrance de millions de victimes des catastrophes naturelles et de conflits armés ainsi que par le déplacements massifs de populations. C'est pourquoi il faut améliorer et évaluer les capacités des Nations Unies à répondre aux besoins de ces populations. Cela pourrait être fait grâce à la création d'une base de données notamment et d'un système d'alerte rapide, afin que les conflits ne s'enveniment pas davantage.

Abordant la situation du peuple palestinien, il a indiqué que les rapports statistiques ont montré que l'économie palestinienne était en récession, car des mesures coercitives ont été prises par Israël, notamment le bouclage des territoires. En outre, des obstacles ont été posés à la mise en oeuvre des activités des agences humanitaires internationales. Le renforcement de l'assistance internationale pour le développement du peuple palestinien est très important et il faut que les donateurs honorent leurs engagements, afin que la Palestine parvienne enfin à la pleine autonomie, au développement économique et au bien-être de sa population.

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M. MARWAN JILANI, Observateur permanent de la Palestine, a estimé que la situation économique dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem, et les conditions de vie du peuple palestinien se sont profondément détériorées au cours des deux dernières années. En fait, à bien des égards, la situation économique et les conditions de vie ont empiré depuis la signature en 1993 de la Déclaration de principe. L'Observateur a estimé que le bouclage par Israël du territoire palestinien constitue la pire des mesures adoptées par l'Etat hébreux car il entrave la liberté de mouvement des personnes et des biens à l'intérieur de la Rive occidentale, entre celle-ci et Jérusalem et entre la Cisjordanie et la bande de Gaza. L'observateur a regretté que les autorités israéliennes aient causé de nombreux autres problèmes en empêchant en particulier la mise en place de toute infrastructure importante pour le commerce et les autres secteurs de l'économie, notamment la construction d'un port et d'un aéroport à Gaza.

L'Observateur a déploré qu'Israël ait lancé une campagne visant à ce qu'aucun contrat de franchise et qu'aucune alliance financière ne soient conclus entre des Palestiniens et des sociétés étrangères. Il a rappelé que les autorités israéliennes ont en permanence violé les engagements pris en vertu de l'Accord relatif au remboursement des droits de douane et de la taxe à la valeur ajoutée prélevés sur les biens importés par les Palestiniens. L'Observateur a estimé que ces pratiques et politiques dangereuses violent non seulement les accords conclus, mais sont injustifiables et illogiques. "Il est temps qu'Israël comprenne qu'il doit mettre un terme à ces politiques", a déclaré l'Observateur. Pour sa part, l'Autorité palestinienne a déployé d'importants efforts pour améliorer les conditions de vie du peuple palestinien, pour mettre en place des institutions et développer l'économie. Afin que ces efforts aboutissent, Israël doit changer radicalement d'attitude et respecter le droit international et les accords conclus. De même, la communauté internationale doit poursuivre son aide. Les Nations Unies ont également un important rôle à jouer dans l'aide apportée au peuple palestinien.

M. JEAN-PAUL FALLET (Observateur du Comité international de la Croix- Rouge (CICR) a estimé qu'en matière de coordination humanitaire, deux objectifs principaux doivent être poursuivis: servir les intérêts des victimes de manière cohérente et efficace et utiliser au mieux les fonds mis à disposition par les donateurs. Il a observé que la véritable coordination humanitaire existe principalement au niveau du terrain et que l'impulsion est généralement donnée par l'organisation humanitaire qui a été le premier ou le principal acteur opérationnel dans une situation d'urgence. Il a ajouté que la coordination sur le terrain fonctionne mieux lorsque les organisations concernées acceptent d'agir en suivant des principes éthiques et opérationnels communs et quand elles s'efforcent de parvenir à une réelle complémentarité. L'Angola en offre un bon exemple, a-t-il précisé. Il a souligné, également, l'attention croissante portée à la coordination et à la concertation à l'échelon du siège des organisations, ainsi au Rwanda, le CICR a signé avec le bureau local du Haut Commissaire au droit de l'homme un accord définissant, sur le terrain, les responsabilités respectives des deux institutions en matière de protection et de visites aux personnes détenues.

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Il s'est félicité du rôle important assigné au Département des affaires humanitaires auquel il incombe à la fois de défendre la cause humanitaire et de faciliter la coordination opérationnelle au sein des Nations Unies. Certaines situations d'urgence survenues récemment ont montré combien il est important que les organisations humanitaires et les organes politiques, régionaux ou internationaux, restent en contact et que des tâches clairement définies leur soient confiées. Or il semble que la communauté internationale soit incapable d'agir et qu'elle se contente de pousser les organisations humanitaires au premier plan, plutôt que de rechercher des solutions politiques. Il a estimé urgent de renforcer la concertation avec les organes politiques appropriés ainsi qu'avec d'autres acteurs intervenant dans les situations précédentes ou qui suivent les conflits. C'est pourquoi le CICR maintient des contacts bilatéraux réguliers avec le Conseil de sécurité et des organisations régionales, telles que l'Organisation de l'unité africaine et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Il faut également assurer aux activités des différents acteurs un nécessaire soutien politique et financier et il a réaffirmé que les opérations humanitaires ne peuvent se substituer à l'action politique.

M. EIGIL PEDERSEN (Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge), s'est déclaré conscient de la nécessité de mettre en adéquation le travail humanitaire et les activités plus larges de nature économique, sociale et écologique. Le représentant a appuyé sans réserve les points de vue exprimés dans le rapport sur la nécessité de la réhabilitation après les périodes de conflit, et sur la nécessité d'utiliser les secours et le développement pour soutenir les processus de paix. La Fédération internationale, dans son domaine de compétence, a essayé de faire de la sorte, en particulier en Somalie et dans l'ex-Yougoslavie et elle a acquis une expérience considérable concernant à la fois, les avantages et les inconvénients de travailler de cette façon. Une illustration de l'importance des capacités locales a été fournie récemment par les volontaires et les membres de la Croix-Rouge zaïroise qui ont continué à fonctionner en l,absence de soutien extérieur durant la crise au Zaïre.

L'amélioration de la qualité des interventions humanitaires, et de la coordination, du niveau des compétences et des techniques est sans doute important, mais ne débouchera en fait sur rien sans une volonté forte de la part de la communauté internationale de se servir des outils disponibles, ou dans certaines circonstances de permettre que l'on s'en serve. Si la communauté internationale n'a pas la volonté de résoudre les problèmes qui sont à l'origine des urgences de l'ampleur de celles dont la Croix-Rouge a été témoin, les organisations humanitaires seront incapables de remplir leurs mandats et pourront même contribuer à aggraver les choses sur le long terme.

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