En cours au Siège de l'ONU

AG/DSI/158

LA PREMIERE COMMISSION RECOMMANDE LA TENUE D'UNE SESSION EXTRAORDINAIRE DE L'ASSEMBLEE EN 1999 SUR LE DESARMEMENT

18 novembre 1996


Communiqué de Presse
AG/DSI/158


LA PREMIERE COMMISSION RECOMMANDE LA TENUE D'UNE SESSION EXTRAORDINAIRE DE L'ASSEMBLEE EN 1999 SUR LE DESARMEMENT

19961118 APRES-MIDI AG/DSI/158 La Commission adopte trois derniers textes relatifs à la non-prolifération et à la Convention sur les armes chimiques

La Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) a achevé, cet après-midi, l'examen de 47 projets de résolution et de décision dont elle était saisie au titre des questions relatives au désarmement et à la sécurité internationale en adoptant quatre textes relatifs à la Quatrième session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le désarmement, à l'état de la Convention sur les armes chimiques et à la non-prolifération des armes nucléaires.

La Commission a ainsi adopté par 137 voix pour, 2 voix contre (Israël et Etats-Unis) et une abstention (Fédération de Russie) un projet de résolution par lequel l'Assemblée déciderait de convoquer sa quatrième session spéciale sur le désarmement en 1999, sous réserve de la réalisation d'un consensus sur ses objectifs et son ordre du jour. Les représentants des Etats-Unis, d'Irlande (au nom des pays membres de l'Union européenne, de l'Europe centrale et de l'Est, de l'Association européenne de libre-échange ainsi qu'au nom de Chypre, de l'Islande et de la Norvège), de la Fédération de Russie et de la République islamique d'Iran ont expliqué leur vote sur ce texte.

La Commission a adopté sans vote un texte sur l'état de la Convention sur les armes chimiques, par lequel l'Assemblée générale se féliciterait que les soixante-cinq instruments de ratification nécessaires aient été déposés et que la Convention entre en vigueur le 29 avril 1997.

La Commission a en outre adopté deux textes sur la non-prolifération nucléaire, au plan régional. Par un texte sur le risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient, adopté par 98 voix pour, 2 voix contre (Israël et Etats-Unis) et 32 abstentions, l'Assemblée générale engagerait le seul Etat de la région à n'être pas encore partie au Traité et à ne pas avoir annoncé son intention de le devenir, à ne pas mettre au point, mettre à l'essai ou acquérir d'armes nucléaires et à placer toutes ses installations nucléaires

(à suivre - 1a)

- 1a - AG/DSI/158 18 novembre 1996

sous les garanties intégrales de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Un alinéa du préambule de ce texte avait auparavant été adopté par 118 voix pour, 2 contre (Inde et Israël) et 10 abstentions (Arménie, Costa Rica, Fidji, Cuba, Kenya, Kirghizistan, Guatemala, Lettonie, Nicaragua et Pakistan). Les représentants des pays suivants ont présenté leurs vues sur ce texte : République arabe syrienne, République islamique d'Iran, Inde, Uruguay, Australie, Iraq, Egypte, Maroc, Jordanie, et Irlande (au nom de l'Union européenne, de l'Europe centrale et de l'Est et de l'Islande).

La Commission a adopté sans vote et tel qu'amendé, un texte intitulé "création d'une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient". Par ce texte, l'Assemblée noterait l'importance des négociations bilatérales en cours sur la paix au Moyen-Orient et des travaux du Groupe de travail multilatéral sur la maîtrise des armements et la sécurité régionale pour promouvoir la confiance mutuelle et la sécurité au Moyen- Orient, y compris la création d'une zone exempte d'armes nucléaires. La Commission a décidé, par 61 voix pour, 28 voix contre et 33 abstentions, de retenir un amendement à ce texte présenté par Israël et relatif aux "négociations bilatérales en cours sur la paix au Moyen-Orient et aux travaux du Groupe de travail multilatéral". Les représentants du Mexique, d'Israël et de l'Iraq ont expliqué leur position.

La Commission se réunira à nouveau le 25 novembre prochain afin de procéder à un débat général sur la question de l'Antarctique.

Projets de résolution adoptés

La Commission a adopté dans son ensemble par 98 voix pour, 2 contre (Etats-Unis et Israël) et 32 abstentions, un projet de résolution relatif au risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient (A/C.1/51/L.27/Rev.2) par lequel l'Assemblée générale noterait avec satisfaction que Djibouti a adhéré le 22 août 1996 au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et qu'Oman a pris la décision d'y adhérer. Elle engagerait le seul Etat de la région à n'être pas encore partie au Traité et à ne pas avoir annoncé son intention de le devenir, à ne pas mettre au point, mettre à l'essai ou acquérir d'armes nucléaires et à placer toutes ses installations nucléaires sous les garanties intégrales de l'Agence internationale de l'énergie atomique, ce qui constituerait une mesure de confiance importante entre tous les Etats de la région et un pas en avant vers le renforcement de la paix et de la sécurité.

La Commission avait auparavant adopté par 118 voix pour, 2 contre (Inde, Israël) et 10 abstentions (Arménie, Costa Rica, Fidji, Cuba, Kenya, Kirghizistan, Guatemala, Lettonie, Nicaragua et Pakistan) un alinéa du préambule de ce texte qui dispose "rappelant également la décision sur les principes et objectifs de la non-prolifération et du désarmement nucléaires, adoptée le 11 mai 1995, par la Conférence des parties au TNP. Aux termes de laquelle la Conférence a jugé urgent d'obtenir de tous les pays du monde qu'ils adhérent au Traité et a invité tous les Etats qui n'étaient pas encore parties au Traité à y adhérer au plus tôt, en particulier les Etats qui exploitent des installations nucléaires non soumises aux garanties".

La Commission a en revanche adopté sans vote un projet de résolution amendé sur la création d'une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient (A/C.1/51/L.28/Rev.2). Par ce projet, l'Assemblée prierait instamment toutes les parties de prendre d'urgence les mesures concrètes pour donner effet à la proposition et les inviterait à adhérer au TNP. Elle leur demanderait d'accepter de soumettre toutes leurs activités nucléaires aux garanties de l'AIEA. Elle noterait l'importance des négociations bilatérales en cours sur la paix au Moyen-Orient et des travaux du Groupe de travail multilatéral sur la maîtrise des armements et la sécurité régionale pour promouvoir la confiance mutuelle et la sécurité au Moyen-Orient, y compris la création d'une zone exempte d'armes nucléaires. Elle inviterait les pays de la région à déclarer leur appui à la création d'une telle zone et à s'abstenir de mettre au point, fabriquer, mettre à l'essai ou acquérir des dispositifs explosifs nucléaires.

La Commission avait en effet décidé, par 61 voix pour, 28 contre et 33 abstentions, de retenir l'amendement d'Israël qui dispose que l'Assemblée noterait "l'importance des négociations bilatérales en cours sur la paix au Moyen-Orient et des travaux du Groupe de travail multilatéral sur la maîtrise des armements et la sécurité régionale pour promouvoir la confiance mutuelle et la sécurité au Moyen-Orient, y compris la création d'une zone exempte d'armes nucléaires.

( suivre)

- 3 - AG/DSI/158 18 novembre 1996

La Commission a également adopté sans vote un texte sur l'état de la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l'emploi des armes chimiques et sur leur destruction (A/C.1/51/L.48/Rev.1). Par ce texte, il est demandé à l'Assemblée de se féliciter que les soixante-cinq instruments de ratification nécessaires aient été déposés et que la Convention entre en vigueur le 29 avril 1997. Elle soulignerait qu'il est important que tous les Etats qui possèdent des armes chimiques comptent parmi les parties originaires à la Convention et que les Etats-Unis et la Fédération de Russie figurent au nombre des parties originaires à la Convention. Elle noterait, par ailleurs, que la Commission préparatoire de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques a chargé, en juillet dernier, son président de convoquer une réunion de la Commission afin de fournir les orientations appropriées. Par ce texte, l'Assemblée engagerait la Commission à intensifier ses efforts pour le travail restant à accomplir.

Enfin, la Commission a adopté par 137 voix pour, 2 contre (Israël et Etats-Unis) et une abstention (Fédération de Russie) un texte sur la convocation de la quatrième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au désarmement (A/C.1/51/L.11/Rev.2). Par ce projet de résolution, l'Assemblée générale déciderait de convoquer sa quatrième session spéciale sur le désarmement en 1999, sous réserve de la réalisation d'un consensus sur ses objectifs et son ordre du jour. Elle déciderait, sous réserve des résultats des débats de la session de fond de 1997 de la Commission du désarmement sur cette question, de convoquer, avant la fin de la présente session, une réunion du Comité préparatoire de la session extraordinaire afin qu'il fixe la date exacte de cette session, règle les questions d'organisation et présente son rapport intérimaire à l'Assemblée à sa prochaine session.

Déclarations sur les projets de résolution adoptés

M. ANTONIO DE ICAZA (Mexique) s'est exprimé sur le projet de résolution relatif à l'état de la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l'emploi des armes chimiques et sur leur destruction (L.48/Rev.1). Le délégué a regretté que les deux grands détenteurs reconnus d'armes chimiques aient reporté la ratification d'une Convention pour laquelle il a fallu 20 ans de négociations. Le délégué a rappelé que le Président du Mexique a demandé aux Etats-Unis et à la Fédération de Russie de ratifier cette Convention au plus vite. En effet, sans la pleine participation de ces deux pays, elle perdrait sa qualité d'instrument de désarmement, visant à débarrasser l'humanité de cette catégorie d'armes de destruction massive. Toutefois, dans les travaux qui ont permis d'aboutir à la présente résolution, il faut souligner, a-t-il ajouté, que la Fédération de Russie et les Etats-Unis ont fait preuve d'une très grande souplesse. Ce texte est un compromis et ne correspond pas à l'expression pleine de notre point de vue, mais nous avons quand même voté en sa faveur car il poursuit un objectif auquel mon pays est grandement attaché.

( suivre)

- 4 - AG/DSI/158 18 novembre 1996

M. YEHIEL YATIV (Israël) a présenté un amendement au texte L.28 relatif à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient. Aux termes de cet amendement, l'Assemblée "noterait l'importance des négociations bilatérales en cours sur la paix au Moyen-Orient et des travaux du Groupe de travail multilatéral sur la maîtrise des armements et la sécurité régionale pour promouvoir la confiance mutuelle et la sécurité au Moyen-Orient, y compris la création d'une zone exempte d'armes nucléaires". Le représentant a expliqué que l'objectif d'Israël est de préserver en dernier recours le consensus sur le texte L.28. Il a rappelé que la Commission a maintenu pendant seize ans le consensus sur cette question en respectant un équilibre délicat. Israël a toujours respecté l'idée que le Moyen-Orient doit être une zone exempte d'armes nucléaires. Le représentant a demandé à toutes les délégations de se prononcer en faveur de cet amendement, ce qui permettra à Israël de se prononcer en faveur du texte L.28/Rev.2.

M. KHALIL ABOU-HADID (République arabe syrienne) a rappelé que son pays a été l'un des premiers à s'être prononcé en faveur de la création d'une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient. La République arabe syrienne, a-t-il dit, a toujours prôné le retrait des armes nucléaires de la région compte tenu du risque qu'elles présentent pour la paix mondiale. La République arabe syrienne est favorable au texte sur le risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient (L.27/Rev.2) bien qu'elle ait préféré que le préambule de ce texte ne mentionne pas le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires auquel la République arabe syrienne n'est pas partie.

M. YEHIEL YATIV (Israël) a regretté que le texte sur le risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient (L.27/Rev.2) ait renoncé avec le rituel déplorable de citer nommément un Etat. Le fond de ce texte révisé est inchangé par rapport à la mouture précédente, a-t-il dit, et n'est aucunement concret. Ce projet, en l'état est un instrument visant à encourager la position anti-israélienne au sein de la Commission. Le fait que cette version omette toute référence au processus de paix est tout à fait regrettable, a-t- il dit. Israël, pour sa part, n'acceptera aucune pression et ne votera pas pour un texte qui, en l'occurrence, est contraire à ses intérêts nationaux. Ce projet de résolution ne servira pas, loin s'en faut, la cause de l'édification de la confiance entre les Etats de la région. Pis encore, a-t- il ajouté, il permet de douter de l'intégrité des Nations Unies eu égard à son rôle de promoteur de la paix mondiale.

M. BEHROOZ MORADI (République islamique d'Iran) a indiqué que, dans le projet de résolution, relatif à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient (L.28/Rev.2), il est logique que l'on demande à Israël de s'engager en faveur du Traité de non-prolifération et de soumettre toutes ses installations nucléaires aux garanties de l'AIEA. Par ailleurs, a-t-il ajouté, la création d'une telle zone ne doit pas devenir l'otage du processus de paix comme le souhaiterait Israël, a-t-il insisté.

( suivre)

- 5 - AG/DSI/158 18 novembre 1996

M. NALIN SURIE (Inde) a indiqué que son pays avait voté contre l'alinéa du préambule du texte relatif au risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient qui a été mis aux voix. L'Inde n'est pas partie au TNP, Traité mentionné dans cet alinéa. D'autre part, l'Inde s'est toujours opposée à ce qu'un projet de résolution cite nommément un pays comme c'est le cas dans le texte.

M. GUSTAVO ALVAREZ (Uruguay) a déclaré que sa délégation s'était abstenue sur le projet de résolution L.27/Rev.2 car elle ne peut admettre que l'on cite nommément un pays. Une telle mention ne peut rien apporter aux difficiles négociations qui se déroulent entre les pays intéressés.

Mme GENEVIEVE HAMILTON (Australie) a fait observer qu'en dépit du fait qu'elle s'oppose à ce qu'un pays soit cité nommément, elle a quand même voté en faveur du projet L.27/Rev.2 sur le risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient.

M. SAEED H. HASAN (Iraq) a déclaré que son pays appuyait le projet de résolution sur le risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient (L.27/Rev.2), malgré ses lacunes et faiblesses. Il a fait remarquer que le titre ne correspond pas à la réalité nucléaire au Moyen-Orient. Qui pis est, a-t-il ajouté, Israël fait peser une menace nucléaire sur cette région et sur le monde. Le délégué a estimé d'autre part que le texte omettait de faire référence à la résolution 487 du Conseil de sécurité datant de 1981 et qui demandait que toutes les installations nucléaires d'Israël soient soumises aux garanties de l'AIEA.

M. KAREM (Egypte) a déclaré que le projet de résolution L.27/Rev.2 a été rédigé dans un esprit de compromis et de consensus. Toutefois, la délégation égyptienne ne peut voter en faveur de l'amendement présenté par Israël parce qu'il fait référence à des négociations interrompues en 1996. De plus, cet amendement va à l'encontre de l'esprit dans lequel la Commission a travaillé, a-t-il dit.

M. KHALIL ABOU-HADID (République arabe syrienne) a rappelé qu'Israël est le seul pays de la région à n'avoir pas adhéré au TNP et à n'avoir pas indiqué être disposé à le faire. La République arabe syrienne votera contre la proposition d'amendement d'Israël mais en faveur du texte L.28/Rev.2. Cet amendement se réfère à des négociations "en cours", ce qui, malheureusement, a-t-il ajouté, n'est pas le cas. Des négociations avaient en effet débuté après la Conférence de Madrid, mais ont été interrompues à cause des agissements du Gouvernement israélien actuel, a déclaré le représentant.

M. MOHAMED AMAR (Maroc) a rappelé que son pays a été l'un des premiers à appeler à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient et qu'il a toujours été préoccupé par les risques inhérents à une telle prolifération. Le Maroc votera en faveur du texte relatif à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient (L.28/Rev.2) car il estime que

( suivre)

- 6 - AG/DSI/158 18 novembre 1996

ce texte reflète bien les réalités qui prévalent dans la région. Le Groupe de travail multilatéral sur la maîtrise des armements et la sécurité régionale n'est plus en activité, a rappelé le représentant. Le Maroc s'oppose à la proposition d'amendement présentée par Israël.

M. AYMAN AMIRY (Jordanie) a rappelé que la Jordanie s'est toujours prononcée en faveur d'un règlement pacifique du conflit au Moyen-Orient et a toujours estimé que le dialogue était le meilleur moyen de régler les différends entre Etats. L'intense activité diplomatique à laquelle on a assisté avait uniquement pour but de remettre le processus de paix sur la bonne voie a indiqué le représentant qui a jugé que pour l'heure, malheureusement, il n'y a pas de négociations bilatérales en cours.

M. BEHROOZ MORADI (République islamique d'Iran) a indiqué que son pays est depuis longtemps favorable à l'objectif de créer au Moyen-Orient, une zone exempte d'armes nucléaires. La République islamique d'Iran se prononcera contre la proposition d'amendement d'Israël mais appuie le projet L.28/Rev.2 en l'état.

M. ANDREW O'ROURKE (Irlande) a indiqué, au nom des pays membres de l'Union européenne, des pays d'Europe centrale et de l'Est ainsi qu'au nom de l'Islande, qu'ils voteront en faveur de l'amendement présenté par Israël au projet relatif à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient. Cela, a-t-il toutefois poursuivi, ne doit pas être interprété comme étant l'indication que ces pays jugent satisfaisant l'évolution du statut du processus de paix au Moyen-Orient. Le représentant a rappelé que le Conseil des ministres de l'Union s'est fortement inquiété de la détérioration de ce processus de paix. D'autre part, l'Union européenne estime que la Première Commission n'est pas l'instance la plus appropriée pour apprécier l'évolution des pourparlers sur cette question. Le projet de résolution L.28/Rev.2 est sensé traiter d'une zone exempte d'armes nucléaires et non du processus de paix à proprement parler.

M. SAEED H. HASAN (Iraq) a déclaré qu'il ne comprenait pas l'amendement proposé par Israël sur le texte relatif à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient. Pourquoi devrait-on faire référence à un processus de paix alors qu'il est dans l'impasse et qu'Israël n'a pas adhéré au Traité de non-prolifération, s'est-il interrogé.

M. YEHIEL YATIV (Israël) a déclaré que son pays se ralliait au consensus qui s'est dégagé concernant le projet de résolution relatif à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient (L.28/Rev.2). Toutefois, la création d'une telle zone ne pourra pas être concrètement envisagée avant que des mesures de confiance aient été instaurées. Dans toute négociation sur le désarmement, la primauté devrait être donnée au processus de paix, ce dernier devant toutefois impliquer tous les pays de la région. En clair, contrairement aux autres régions qui viennent d'être dénucléarisées, le Moyen-Orient ne réunit pas les conditions préalables à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires. Plusieurs

( suivre)

- 7 - AG/DSI/158 18 novembre 1996

Etats sont en situation de guerre contre son pays ou n'ont pas renoncé à l'usage de la force pour régler leurs conflits pacifiquement, a ajouté le délégué.

M. BEHROOZ MORADI (République islamique d'Iran) a indiqué que, vu l'importance que sa délégation attache à l'entrée en vigueur effective de la Convention sur les armes chimiques, et dans un esprit de coopération, son pays a décidé de retirer un autre texte qu'il avait présenté sur cette même question.

M. MAGED A. ABDEL AZIZ (Egypte) a déclaré que son pays appuyait la portée générale du projet de résolution L.48/Rev.1 relatif à l'état de la Convention sur les armes chimiques et de leur destruction, et apprécie que cette dernière entrera en vigueur en avril 1997. Toutefois, a-t-il ajouté, dans son explication de vote relatif au projet L.2 relatif à la Convention sur les armes biologiques, Israël avait indiqué qu'une application effective de cet accord devait impliquer tous les Etats de la région. C'est exactement la position de l'Egypte concernant le Traité de non-prolifération. Tant qu'Israël ne l'aura pas signé, l'Egypte en fera de même. Pour les mêmes raisons, l'Egypte n'adhère pas à la Convention sur les armes chimiques. Par conséquent l'Egypte ne se sent nullement liée par le consensus que ce texte a rencontré.

M. KHALIL ABOU-HADID (République arabe syrienne) a déclaré que son pays s'était abstenu sur le projet de résolution L.48/Rev.1 car ce texte n'offre aucune garantie quant à l'établissement de mesures de vérification dans le cadre de cette Convention sur les armes chimiques. Par ailleurs, ce texte ne donne pas de garanties générales de sécurité en cas d'utilisation d'armes chimiques contre une des parties au Traité.

M. DAVINIC, Directeur du Centre des Affaires de Désarmement a indiqué, répondant aux questions posées par la Pologne et la Fédération de Russie, que la date précise de l'entrée en vigueur de la Convention sur les armes chimiques sera indiquée dans le projet de résolution qui sera communiqué à l'Assemblée générale.

M. GHEORGHE CHIRILA (Roumanie) a déclaré que son pays se réjouisssait qu'un seul texte relatif à la Convention sur les armes chimiques ait été adopté sans vote. La Roumanie aurait aimé se porter coauteur et si elle ne l'a pas fait, c'est pour ne pas alourdir les négociations.

M. YEHIEL YATIV (Israël) a indiqué qu'Israël a appuyé le consensus sur le projet de résolution relatif à l'état de la Convention sur les armes chimiques. Il a lancé un appel à tous les pays de la région du Moyen-Orient pour qu'ils y adhèrent également et contribuent à débarrasser la zone de toutes les armes chimiques possibles. Cette Convention peut être un instrument efficace de désarmement à condition qu'elle soit dotée d'un régime de vérification adéquat et que tous les pays de la région en respectent les dispositions.

( suivre)

- 8 - AG/DSI/158 18 novembre 1996

M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a appuyé l'adoption du projet sur l'état de la Convention sur les armes chimiques en expliquant que ce traité a été conclu après de nombreuses années de négociations intenses et une fois que les deux plus gros détenteurs d'armes chimiques s'étaient entendus sur la portée, l'objectif et la nature d'un tel instrument. Si la Convention devait entrer en vigueur avant que les Etats-Unis et la Fédération de Russie n'aient déposé leurs instruments de ratification, cela irait à l'encontre de ses objectifs, a-t-il dit, et porterait préjudice à son objectif ultime. Le Pakistan, qui a signé la Convention sur les armes chimiques tient à rappeler qu'elle doit être fidèle aux objectifs initiaux et ne pas devenir un autre instrument de non prolifération nucléaire.

M. ABDELKADER MESDOUA (Algérie) a indiqué que son pays aurait souhaité être coauteur du projet sur l'état de la Convention sur les armes chimiques et a regretté que les coauteurs aient cherché à l'en dissuader alors que deux autres pays ont été ajoutés à la liste des auteurs du projet à la dernière minute.

M. SUDJADNAN PARNOHADININGRAT (Indonésie) a indiqué que l'Indonésie appuie le texte relatif à la convocation de la Quatrième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au désarmement (L.11/Rev.2) car il répond aux impératifs du désarmement général et complet. La convocation de cette session extraordinaire est devenue essentielle après la période de la guerre froide afin de réévaluer les questions relatives au désarmement. Les coauteurs de ce texte ont déployé de grands efforts pour parvenir à ce texte et permettre ainsi son adoption, a-t-il dit.

M. STEPHEN G. LEDOGAR (Etats-Unis) a déclaré que son pays avait voté contre le projet de résolution L.11/Rev.2 relatif à la convocation d'une Quatrième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au désarmement car ce texte insiste trop sur la date butoir de 1999. Afin de ne pas renouveler les échecs de la deuxième et troisième sessions extraordinaires, il convient de bien préparer celle-ci. Avant tout, il faudrait pouvoir s'assurer de la volonté réelle de chacun d'aborder toutes les questions liées au désarmement.

M. ANDREW O'ROURKE (Irlande) s'est exprimé au nom des pays membres de l'Union européenne, de l'Europe centrale et de l'Est, de l'Association européenne de libre-échange, ainsi qu'au nom de Chypre, de l'Islande et de la Norvège. Il a regretté qu'un consensus n'ait pu se dégager quant à la convocation d'une Quatrième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au désarmement car l'unanimité est indispensable à une telle démarche. A cet égard, il faudrait que le programme soit préparé minutieusement et que les questions relatives aux armes conventionnelles et nucléaires soient traitées de façon équilibrée.

( suivre)

- 9 - AG/DSI/158 18 novembre 1996

M. GRIGORY V. BERDENNIKOV (Fédération de Russie) a déclaré que son pays s'était abstenu lors du vote sur le projet L.11/Rev.2 car sa délégation estime qu'une telle question ne doit et ne peut être réglée que sur la base d'un consensus. Nous lui aurions donné notre aval, a-t-il ajouté, s'il avait été appuyé par tout le monde. Malheureusement le texte a été soumis au vote un peu trop hâtivement.

M. BEHROOZ MORADI (République islamique d'Iran) a regretté que la convocation d'une quatrième session spéciale de l'Assemblée générale consacrée au désarmement n'ait pas reçu l'appui de tous. Pourtant, s'est-il étonné, les auteurs de ce texte ont tenu compte des soucis de toutes les délégations.

* *** *

( suivre)

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.