En cours au Siège de l'ONU

AG/587

L'ASSEMBLEE INVITE LE SECRETAIRE GENERAL A PROMOUVOIR ET ELARGIR LA COOPERATION ET LA COORDINATION ENTRE L'ONU ET LA CARICOM

11 novembre 1996


Communiqué de Presse
AG/587


L'ASSEMBLEE INVITE LE SECRETAIRE GENERAL A PROMOUVOIR ET ELARGIR LA COOPERATION ET LA COORDINATION ENTRE L'ONU ET LA CARICOM

19961111 APRES-MIDI AG/587 Elle demande que les représentants de la CARICOM et de l'ONU tiennent leur première réunion générale en 1997

L'Assemblée générale, après avoir examiné cet après-midi le point relatif à la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et la Communauté des Caraïbes, a adopté sans vote un projet de résolution révisé, présenté par le délégué de Sainte-Lucie au nom des coauteurs et oralement amendé, aux termes duquel l'Assemblée invite le Secrétaire général à continuer à prendre les mesures nécessaires pour promouvoir et élargir la coopération et la coordination entre l'Organisation des Nations Unies et la Communauté des Caraïbes (CARICOM) afin de mettre les deux organisations mieux à même d'atteindre leurs objectifs. Elle demande au Secrétaire général de l'ONU d'oeuvrer, en consultation avec le Secrétaire général de la CARICOM, à la promotion de la paix et de la sécurité dans les Caraïbes. Elle demande aussi que les représentants de la Communauté des Caraïbes et ses institutions associées et ceux du système des Nations Unies tiennent leur première réunion générale en 1997 afin de se consulter sur les projets, mesures et procédures propres à faciliter et renforcer la coopération entre les deux organisations.

Au titre de l'examen de cette question, l'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Secrétaire général, intitulé "coopération entre l'Organisation des Nations Unies et la communauté des Caraïbes".

Les représentants des pays suivants sont intervenus : Sainte-Lucie, Bahamas, Irlande (au nom de l'Union européenne, Chypre, République Tchèque, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Roumanie, Slovaquie et Slovénie, Islande et la Norvège s'étant associées à cette déclaration), Cameroun (au nom des Etats africains), Cuba, Mexique, Colombie, Canada, Jamaïque (au nom des Etats de l'Amérique latine et des Caraïbes), Etats-Unis, Allemagne, Argentine et Italie. Le représentant de la Communauté des Caraïbes a également pris la parole.

(à suivre - 1a)

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Au cours du débat, plusieurs représentants ont présenté les condoléances de leur gouvernement à l'Inde à la suite du cyclone qui a entraîné de nombreuses pertes en vies humaines ainsi que des pertes matérielles.

L'Assemblée se réunira demain matin à partir de 10 heures et examinera le point 27 relatif à la nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les Etats-Unis d'Amérique.

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Coopération entre l'Organisation des Nations Unies et la communauté des Caraïbes

Rapport du Secrétaire général (A/51/299)

Pour l'examen de cette question, l'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Secrétaire général, établi en application de sa résolution 49/141 du 20 décembre 1994, par laquelle l'Assemblée, entre autres, a prié le Secrétaire général de lui présenter un rapport sur l'application de sa résolution intitulée : Coopération entre les Nations Unies et la Communauté des Caraïbes (CARICOM). La CARICOM, qui regroupe quatorze Etats, a été créée en 1973 et a obtenu le statut d'observateur auprès de l'Assemblée générale en 1991.

Dans le cadre de la coopération renforcée en 1995, le Secrétaire général de la CARICOM, M. Edwin Carrington, a eu des consultations avec le Secrétaire général de l'ONU et ses hauts représentants en octobre 1995 et février 1996. La coopération entre l'ONU et la CARICOM a été examinée par la vingt-deuxième réunion du Comité permanent des ministres des affaires étrangères qui s'est tenue les 13 et 14 mai de cette année à Kingston. Dans le communiqué final du Comité permanent, les ministres ont décidé que parmi les domaines d'activité communs de la CARICOM et de l'ONU, devraient figurer la suite à donner aux conférences mondiales, la progression vers un nouvel ordre humain international, les questions relatives au droit de la mer, le suivi de l'application du Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement, la coopération dans l'élaboration des programmes de lutte contre la pauvreté, le maintien de la paix, la formation diplomatique, la gestion des affaires publiques et le développement dans les Caraïbes et le renforcement de la base d'information régionale du secrétariat. Lors de la dix-septième réunion de la Conférence des chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes qui s'est tenue à la Barbade du 3 au 6 juillet 1996, les chefs de gouvernement ont constaté le resserrement des liens entre la région et l'ONU. Ils ont jugé nécessaire d'étudier de plus près le rôle que la Communauté pourrait jouer dans le renforcement de la paix et de la sécurité dans les Caraïbes.

Le rapport indique également qu'en 1995, le Bureau de la zone des Caraïbes du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) s'est occupé du renforcement des capacités, de l'autonomisation et de la prestation des services. Les nouvelles initiatives porteront sur l'amélioration des compétences parentales, de la santé et de la préparation à la vie familiale, sur les questions d'équité et de justice sociale et sur l'amélioration des compétences professionnelles. Par ailleurs, depuis 1994, la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) et la CARICOM coopèrent pour mettre en place un système douanier automatisé. Même s'il reste de grands progrès à faire, ce système a permis d'accroître sensiblement les recettes.

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Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) cherche quant à lui, à contribuer à la mise en valeur des ressources humaines, dont les pays de la CARICOM dépendent beaucoup pour leur développement. En outre, les ressources financières totales allouées à la sous-région au titre du quatrième plan pour la période 1992-1996 sont d'environ 7,1 millions de dollars. Le PNUD a mis en place une stratégie permettant d'harmoniser les politiques économiques, et a préparé la mise en place du marché et de l'économie uniques de la CARICOM. La création de la Corporation alimentaire des Caraïbes, soutenu par le PNUD a permis d'accroître les exportations des produits agricoles non traditionnels. Les accords de libre-échange entre les pays du bassin des Caraïbes ouvrent la perspective d'un marché de 204 millions de personnes ayant un PIB estimé à 500 milliards de dollars et un volume d'échange de 180 millions de dollars.

La CARICOM et le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID) échangent des informations sur les questions opérationnelles. Un plan d'action pour la coordination dans la lutte contre la drogue dans les Caraïbes a été adopté afin d'intensifier la coopération. D'autre part, l'Organisation maritime internationale (OMI) et la CARICOM élaborent des plans d'urgence en cas d'accidents maritimes suivis de déversements d'hydrocarbures ou autres substances dangereuses. L'OMI a achevé un vaste programme destiné à élaborer un accord régional sur le contrôle des navires par l'Etat du port, afin d'assurer que des normes de sécurité plus strictes soient appliquées. La coopération de fond entre l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et la CARICOM ont porté sur deux projets communs : l'assistance préparatoire au renforcement des moyens de formation concernant la mise en valeur des ressources humaines pour l'industrie et les conséquences de l'accord de libre-échange nord-américain pour l'industrie des pays de la CARICOM.

Adoption du projet de résolution (A/51/L.14/Rev.1)

L'Assemblée générale a adopté, sans vote, tel qu'oralement amendé, le projet de résolution relatif à la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et la Communauté des Caraïbes. Aux termes de ce projet, l'Assemblée prend note du rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur la coopération entre l'ONU et la Communauté des Caraïbes (CARICOM), et de ce qu'il fait pour renforcer cette coopération. Elle invite le Secrétaire général à continuer à prendre les mesures nécessaires pour promouvoir et élargir la coopération et la coordination entre l'ONU et la CARICOM afin de mettre les deux organisations mieux à même d'atteindre leurs objectifs. L'Assemblée prend note du rôle particulier joué par les Etats membres de la CARICOM dans le rétablissement de la démocratie en Haïti et dans la participation de la Communauté à la Missions des Nations Unies en Haïti. Elle demande au Secrétaire général de l'ONU d'oeuvrer, en consultation avec le

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Secrétaire général de la Communauté des Caraïbes, à la promotion de la paix et de la sécurité dans les Caraïbes. Elle demande que les représentants de la Communauté des Caraïbes et ses institutions associées et ceux du système des Nations Unies tiennent leur première réunion générale en 1997, en liaison avec la Conférence sur la bonne conduite des affaires publiques et le développement, afin de se consulter sur les projets, mesures et procédures propres à faciliter et renforcer la coopération entre les deux organisations.

L'Assemblée en outre prie instamment le Secrétaire général de l'ONU et le Secrétaire général de la Communauté des Caraïbes ou leurs représentants d'encourager des réunions interinstitutions, intersectorielles et entre coordonnateurs sur les domaines prioritaires ou sur les questions convenues. L'Assemblée prie instamment les institutions spécialisées et autres organismes et programmes des Nations Unies et la Communauté des Caraïbes pour engager, en vue de leurs objectifs, des consultations et des programmes communs avec la Communauté et ses institutions associées, les poursuivre et les intensifier, et se félicite à cet égard, des relations particulières existant entre la Communauté des Caraïbes et le Programme des Nations Unies pour le développement.

Présentation du projet de résolution

Mme SONIA LEONCE-CARRYL (Sainte-Lucie) parlant au nom des treize membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), Antigua-et-Barbuda, Bahamas, Barbade, Belize, Dominique, Grenade, Guyana, Jamaïque, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte- Lucie, Saint-Vincent-et-Grenadines, Suriname et Trinité-et-Tobago a présenté le projet de résolution A/51/L.14 intitulé Coopération entre les Nations Unies et la Communauté des Caraïbes. La représentante a rappelé que depuis 1985, la Communauté des Caraïbes a invité le Secrétaire général des Nations Unies à se faire représenter aux sommets de la CARICOM et a coopéré avec les représentants de l'ONU ainsi qu'avec ses programmes et ses organismes au niveau régional. En 1994, les chefs de gouvernement de la CARICOM ont demandé au Secrétaire général de la CARICOM d'approfondir et renforcer le partenariat avec l'ONU. Lors de leur rencontre en 1994, les chefs de gouvernement de la CARICOM ont décidé de soutenir les efforts de la Communauté internationale en vue de restaurer la démocratie en Haïti.

La représentante a noté que la participation de la CARICOM à la force multinationale et à la Mission des Nations Unies en Haïti a été sa première expérience avec une opération de maintien de la paix des Nations Unies. Le projet de résolution présenté cherche à renforcer le partenariat entre les Nations Unies et ses homologues sous-régionaux. Toutefois, compte tenu de la situation financière actuelle des Nations Unies, la représentante a proposé un mécanisme de rapport biennal sans que pour autant l'efficacité et la rentabilité de la coordination entre les deux organisations en soient affectées.

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Déclarations

M. HARCOURT TURNQUEST (Bahamas) a noté avec satisfaction que le partenariat dynamique instauré entre les Nations Unies et différentes organisations régionales au fil des ans a permis d'atteindre des objectifs communs. Il importe désormais de prendre les mesures nécessaires pour conforter et renforcer cette collaboration positive. A cet égard, les Bahamas se félicitent des informations contenues dans le premier rapport du Secrétaire général sur la coopération entre l'ONU et la Communauté des Caraïbes (CARICOM). Elles se réjouissent en particulier des informations relatives aux activités communes des deux organisations en matière de renforcement de la capacité de réponse et de prévention des catastrophes naturelles, ainsi que du contrôle du trafic des drogues eu égard aux graves problèmes que connaît la région dans ces domaines. Les Bahamas accueillent avec satisfaction la signature en janvier 1995 d'un mémorandum d'accord destiné à favoriser la coopération entre l'ONU et la CARICOM.

Le représentant a toutefois estimé que le rapport du Secrétaire général aurait pu contenir davantage d'informations en ce qui concerne les activités entreprises par le Secrétariat dans des domaines essentiels tels que le suivi de la mise en oeuvre du Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement adopté à la Barbade en mai 1994. Pour M. Turnquest, l'établissement d'un mécanisme d'accord formel constitue la prochaine étape logique d'un partenariat renforcé entre les deux organisations. A cet égard, le communiqué final de la réunion du Comité permanent des ministres des affaires étrangères de la CARICOM qui s'est tenue à Kingston les 13 et 14 mai 1996 fournit des indications fort intéressantes sur les paramètres devant servir à l'établissement d'un tel accord. Les Bahamas espèrent que le processus d'élaboration de cet accord permettra d'accorder une attention particulière au développement des activités de coopération dans les domaines de la lutte contre le trafic des armes de petit calibre et le transbordement de déchets toxiques dans les Caraïbes.

M. JOHN H.F. CAMPBELL (Irlande, s'exprimant au nom de l'Union européenne, de Chypre, de la République tchèque, de l'Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de Malte, de la Pologne, de la Roumanie, de la Slovaquie, de la Slovénie, de l'Islande et de la Norvège), s'est félicité des progrès réalisés ces deux dernières années, et notamment la récente décision d'étendre les activités de coopération, pour renforcer les relations entre les Nations Unies et la CARICOM. L'aide apportée par la CARICOM pour restaurer la démocratie en Haïti démontre l'importance de la contribution que la CARICOM peut apporter dans les domaines de la paix et de la sécurité dans la région des Caraïbes. Il peut également jouer un rôle majeur dans la lutte contre le trafic illicite des drogues et faciliter la mise en application du Plan d'action adopté à la Barbade en mai dernier. Il a rappelé que les membres de l'Union européenne avaient des liens profonds et anciens avec les membres de la CARICOM et c'est pourquoi une coopération étroite a été développée pour

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aider le processus de transition économique, la promotion du développement durable et la pleine intégration économique de la région des Caraïbes au marché mondial. A cet égard, et dans le cadre de la quatrième Convention de Lomé, l'Union européenne fournit une assistance de près de 560 millions de dollars à la CARICOM.

Ce sont essentiellement de petits Etats insulaires en développement qui composent la CARICOM, et ceux-ci présentent des caractéristiques économiques particulières ainsi qu'une vulnérabilité spécifique aux catastrophes naturelles. C'est pourquoi, il a engagé les Etats membres de la CARICOM à poursuivre le développement de stratégies prenant en considération les facteurs à long terme du développement durable et a réitéré la volonté de l'Union européenne de soutenir financièrement et techniquement ces mesures. Se réjouissant de la création de l'Association des Etats caraïbes, il a estimé que l'expérience de la CARICOM en matière d'intégration économique régionale était un élément capital d'un processus d'intégration plus large. C'est pourquoi, de plus grands efforts doivent être entrepris pour permettre de réaliser des économies d'échelle, principalement en matière de protection des côtes, de promotion des marchés et de développement du tourisme et ainsi atteindre un niveau de compétitivité internationale suffisant. Parallèlement, il faut atténuer les effets négatifs de la transition de la pauvreté au développement et à cet égard, le développement humain et le renforcement des capacités sont fondamentaux. C'est pourquoi, l'Union européenne se porte coauteur du projet de résolution qu'elle espère voir adopté par consensus.

M. JEAN-MARC MPAY (Cameroun) a rappelé, au nom du Groupe des Etats africains, que, depuis sa création le 4 juillet 1973, la Communauté des Caraïbes qui comprend actuellement 14 Etats membres a fait des avancées significatives dans la voie de l'intégration sous-régionale. Les objectifs de cette communauté, définis dans le Traité de Chaguaramas à savoir, la coopération économique dans le cadre du Marché commun des Caraïbes, la coordination de la politique extérieure, la création de services communs dans des domaines essentiels tels que la santé, l'éducation et la culture, les communications et les relations industrielles, ont été méthodiquement poursuivis grâce à la mise en place de structures appropriées en son sein par les Etats Membres. Il y a lieu, a-t-il déclaré, de se féliciter du long chemin dans la recherche des voies et des moyens de renforcer l'intégration sous-régionale, par la communauté des Caraïbes depuis l'Association de libre- échange des Caraïbes jusqu'à son organisation actuelle. La Communauté n'a ménagé aucun effort dans des domaines aussi variés que l'agriculture, la santé, l'éducation, la défense des droits de l'homme ou la promotion de la démocratie. D'autres initiatives tendant à la promotion du développement économique, social et culturel des pays de la sous-région sont en cours et tendent à renforcer la dynamique promotionnelle de la zone dans la voie de l'intégration sous-régionale.

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Dans le domaine de la coordination de la politique extérieure, la CARICOM est intervenue en Haïti dans le cadre de l'Opération de maintien de la paix de l'ONU et dans d'autres pays pour trouver une issue pacifique aux problèmes qui opposent le Belize et le Guatemala, le Guyana et le Venezuela, Saint-Kitts-et-Nevis. La Communauté oeuvre également en faveur de la promotion et la protection des droits de l'homme dans les pays de la sous-région. L'obtention du statut d'observateur auprès de l'Assemblée générale, le 16 octobre 1991 par la CARICOM et la signature en janvier 1995 d'un Mémorandum d'accord entre la CARICOM et la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes, destiné à favoriser la coopération entre l'ONU et la CARICOM dans plusieurs domaines essentiels, étaient donc nécessaires. Le représentant s'est félicité de la coopération fructueuse qui s'est établie entre la CARICOM et le système des Nations Unies. Il a estimé que ce n'est que par la diversification de cette coopération que l'ONU et la CARICOM qui poursuivent les mêmes objectifs, parviendront dans cette région à réduire la pauvreté, à créer des emplois, à développer des ressources humaines, à redynamiser le commerce et l'économie, à promouvoir la santé, l'éducation et à assurer un développement durable des petits Etats insulaires. L'Afrique dans son ensemble encourage l'ONU et la CARICOM dans cette voie.

M. PEDRO NUNEZ MOSQUERA (Cuba) a estimé que depuis que la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a obtenu en octobre 1991 le statut d'observateur auprès de l'Organisation des Nations Unies, ses quatorze Etats Membres ont non seulement bénéficié de la coopération de l'ONU et de ses institutions spécialisées, mais ont également apporté, tant aux niveaux individuel que collectif, une précieuse contribution aux travaux, aux propositions et aux principes des Nations Unies. C'est pourquoi, Cuba est très préoccupé par le fait que le projet de Plan à moyen terme pour la période 1998-2001 n'accorde pas l'importance nécessaire à la question des petites îles. Les Etats de la CARICOM ont toujours défendu la cause de la paix et du développement. Les processus de paix en Haïti, en Amérique centrale et en Afrique ont profité de la présence et de la contribution des Etats des Caraïbes. Il en a été de même pour les grandes conférences des Nations Unies.

Le représentant a indiqué que le rapport du Secrétaire général sur la coopération entre l'ONU et la CARICOM constitue une réflexion encourageante sur l'état actuel et l'avenir de la coopération entre les deux organisations. Ce rapport représente une preuve éclatante de la responsabilité internationale des petits Etats qui, malgré leur manque de ressources et les contraintes climatiques, ont contribué à mettre en place des mécanismes de développement, de coopération et de concertation multilatérale, tout en préservant leurs spécificités politiques, sociales et culturelles et en conservant leur identité. Le représentant a indiqué qu'en décembre prochain, son pays organisera une réunion ministérielle de l'Association des Etats des Caraïbes. De même que l'Assemblée générale a accueilli la CARICOM, Cuba est prêt à recevoir à bras ouverts les Etats frères des Caraïbes et réitère son appui au renforcement de la coopération internationale avec la CARICOM. Cuba, qui a toujours appuyé les actions en faveur du bien-être des peuples frères des Caraïbes, est favorable au renforcement du processus d'intégration économique des Caraïbes.

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M. MANUEL TELLO (Mexique) a souligné l'importance des activités de l'Unicef dans les Caraïbes en faveur de l'éducation sanitaire, l'amélioration de l'éducation des parents et la formation professionnelle. Il a également évoqué les activités entre la CNUCED et la région des Caraïbes, qui ont ainsi permis l'informatisation des services douaniers, l'établissement d'un institut pour le commerce et la mise en oeuvre de programmes spécifiques dans les domaines du commerce, des transports maritimes et de l'environnement. Il a demandé aux organisations du système des Nations Unies de prendre les mesures nécessaires à la promotion et au renforcement de la coopération avec la CARICOM, dans les domaines identifiés par ses pays membres afin de parvenir dans un avenir proche, à réaliser un accord de coopération entre les deux organisations, qui soit adapté aux situations concrètes sur le terrain.

Il a rappelé que les Caraïbes occupaient une place particulière dans la politique extérieure et commerciale du Mexique, en raison notamment d'un espace maritime qui fait d'eux des membres à part entière de la région. C'est pourquoi, le Mexique y a intensifié son action en renforçant les activités de coopération traditionnelles et en identifiant de nouveaux mécanismes de coopération plus précis. Ainsi le Mexique a réouvert récemment son ambassade à Trinité-et-Tobago et réaffirme son engagement à établir des relations permanentes avec la CARICOM. Ces efforts s'appuient sur les efforts déjà déployés par l'Association des Etats Caraïbes, la Banque pour le développement des Caraïbes et le Pacte de San José.

M. HERNAN RUBIO (Colombie) a déclaré que son pays, dont le littoral est ouvert sur la mer des Caraïbes, a des intérêts communs avec les pays de la CARICOM. La Colombie est favorable aux diverses modalités de coopération établies entre d'une part, les Nations Unies et ses différentes agences spécialisées et d'autre part, les diverses organisations régionales. Le représentant a rappelé que la Communauté des Caraïbes (CARICOM), créée le 4 juillet 1976, a acquis le statut d'Observateur permanent par une décision de l'Assemblée générale du 16 octobre 1991. L'institutionnalisation des mécanismes de coopération a permis à la Communauté de participer de façon plus active aux tâches des Nations Unies et de contribuer à la réalisation de ses objectifs. Les gouvernements des Etats membres de la CARICOM accordent une importance capitale à la question de la coopération avec les Nations Unies qu'ils ont d'ailleurs inscrite à l'ordre du jour de leurs réunions ministérielles et de chefs de gouvernements.

La Communauté des Caraïbes a été un facteur fondamental dans le processus d'intégration du Bassin des Caraïbes qui a servi de modèle à de plus grandes formes de coopération régionale. Le représentant a rappelé que le 24 juillet 1994 la Colombie, les 14 Etats de la CARICOM, les pays d'Amérique centrale, Cuba, Haïti, le Mexique, la République dominicaine et le Venezuela, ont créé l'Association des Etats des Caraïbes qui est ouverte à la participation des pays de la région en tant que membres associés et contribuer à renforcer la coopération économique, politique, sociale, scientifique, technologique et culturelle. La Colombie encourage une coopération fructueuse entre les Nations Unies et la Communauté des Caraïbes.

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Mme TAMARA MAWHINNEY (Canada), s'est félicité de constater qu'un grand nombre de mesures concrètes visant à satisfaire les besoins fondamentaux de la population de la région des Caraïbes ou ayant pour objet de mettre en place les infrastructures nécessaires et le personnel qualifié pour résoudre les problèmes de la région avaient été adoptées par les Nations Unies. La représentante a noté que des activités pragmatiques avaient été initiées afin de promouvoir le développement économique de la région. Le représentant considère que la coopération entre la CARICOM et les Nations Unies en Haïti avaient montré qu'il était possible de voir s'épanouir la paix et la sécurité dans les Caraïbes, et il s'est réjoui de ce que la résolution déposée touche à cet aspect du rôle que la CARICOM joue dans la région.

La représentante a noté que son pays s'était joint avec enthousiasme aux efforts des partenaires désireux d'améliorer la situation des habitants des Caraïbes, dans les domaines de la coopération économique, des relations commerciales et de la campagne contre le trafic des stupéfiants. Il est important d'appuyer ces efforts car ils auront des répercussions positives au delà de la région, y compris au Canada. La CARICOM constitue un interlocuteur précieux pour le Canada quant aux questions régionales importantes, comme le libre-échange et les stupéfiants et c'est pourquoi le Canada encourage les Nations Unies et la CARICOM à maintenir une relation productive et appuie la résolution.

Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque, au nom des membres du groupe des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes) a indiqué que le groupe rend hommage aux secrétariats des deux organisations pour les efforts qu'ils ont déployés et pour les activités communes qu'ils ont entreprises dans un grand nombre de domaines essentiels. Les treize Etats membres du groupe se félicitent de cette coopération qui a été menée entre les deux organisations et qui devra se poursuivre eu égard à leurs mandats respectifs, à leurs compétence et à leur composition. De plus, il importe que cette coopération soit adaptée à chaque situation, conformément à la Charte des Nations Unies. Les Etats d'Amérique latine et des Caraïbes sont également convaincus que les consultations entre les Secrétaires généraux de l'ONU et de la CARICOM et la participation des hauts responsables des deux organisations aux réunions importantes ont aidé à renforcer les liens entre les deux entités.

Le groupe des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes estime qu'une attention accrue doit être accordée aux domaines essentiels rappelés lors de la réunion du Comité permanent des Ministres des affaires étrangères de la CARICOM qui s'est tenue à Kingston les 13 et 14 mai dernier. Il s'agit notamment de la suite à donner aux grandes conférences organisées sous l'égide des Nations Unies, en particulier celles de Rio et de la Barbade, de la progression vers un nouvel ordre humain international et des questions relatives au droit de la mer. Les rapports des différentes institutions spécialisées des Nations Unies qui poursuivent des activités dans la région sont également encourageants. A cet égard, le groupe se réjouit de

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l'attention accordée aux relations entre la CARICOM et les institutions spécialisées. Par conséquent, le groupe prend note avec satisfaction du rapport du Secrétaire général et invite les membres de l'Assemblée générale a adopter par consensus le projet de résolution relatif à la coopération entre l'ONU et la CARICOM.

M. JAMES HORMEL (Etats-Unis), s'est félicité de coparrainer la résolution sur la coopération entre les Nations Unies et la Communauté des Caraïbes (CARICOM). Les Etats-Unis ont soutenu leurs amis et voisins de la CARICOM dans leur quête d'une relation de travail plus étroite avec les Nations Unies. Il a estimé que la CARICOM a récemment fait preuve de responsabilité en soutenant l'envoi d'une mission de paix en Haïti afin de restaurer la paix dans la région et en encourageant la promotion de la démocratie dans l'hémisphère. Le représentant a affirmé que les Etats-Unis ont toujours soutenu les efforts de la CARICOM et qu'ils continueraient à le faire. Il a loué les efforts de la CARICOM pour développer le commerce, les investissements et la promotion du développement entre les membres de la Communauté.

Le représentant a estimé que la CARICOM avait démontré sa capacité d'initiative en travaillant étroitement avec les Nations Unies en ce qui concerne le développement, la protection de l'environnement, le contrôle de la drogue et la promotion du bien-être des enfants. Il s'est prononcé en faveur de l'adoption de la résolution présentée et des objectifs de la CARICOM de rapprocher les gouvernements de la Communauté.

M. NICHOLAS VAN SCHOEPFF (Allemagne), s'associant à la déclaration des membres de l'Union européenne, a indiqué que son pays était prêt à coopérer très étroitement avec les Etats des Caraïbes dans les domaines allant du renforcement de l'investissement privé à la protection de l'environnement. Il a estimé que la solution des problèmes des petits Etats qui composent la CARICOM passe nécessairement par une coopération qui se fonde sur le respect mutuel et la compréhension. C'est pourquoi l'Allemagne n'acceptera jamais que des solutions toutes faites soient imposées aux petits Etats fragiles. Evoquant les multiples catastrophes naturelles qui ont frappé la région des Caraïbes ces dernières années, il a indiqué que son pays envisage d'établir en coopération avec les pays intéressés un système d'alerte efficace en la matière.

Quant aux problèmes environnementaux plus généraux, l'Allemagne se propose de signer avec le CARICOM un protocole d'accord sur la réduction du CO2. A cet égard, 1997 sera une année décisive avec la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur l'Agenda 21, adopté lors de la Conférence de Rio. Il a suggéré que la session extraordinaire soit l'occasion de procéder à un débat spécifique sur les progrès intervenus dans la mise en oeuvre de la Déclaration de la Barbade sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement. Il a rappelé également que lors des négociations

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relatives à la mise en oeuvre de la Convention sur les changements climatiques et la biodiversité et la Convention contre la désertification, l'Allemagne s'était attachée à ce que les intérêts des pays du Sud et notamment de la Communauté des Caraïbes, soient intégrés au processus de protection mondiale de l'environnement. C'est pourquoi, elle s'est portée coauteur du projet de résolution.

M. FERNANDO PETRELLA (Argentine) a estimé que les pays de la CARICOM jouent un rôle important en faveur de la consolidation de la paix et de la sécurité ainsi que du développement durable et, à preuve, les accords établis dans le contexte de la Conférence sur l'environnement de Rio. La question des changements climatiques est très préoccupante et un arrêt dans les négociations à ce sujet serait fort dommageable pour les petits Etats insulaires des Caraïbes. Il faut donc parvenir rapidement à finaliser le cadre de la Convention sur les changements climatiques. A cet égard, les compromis trouvés lors de la Conférence de la Barbade sur le développement durable des petits Etats insulaires acquièrent une importance singulière, dont il faudra tenir compte lors de la révision des Accords de Rio.

La région des Caraïbes est régulièrement frappée par des catastrophes naturelles, et il est regrettable que l'aide internationale diminue, une fois la situation de crise passée. La communauté internationale devrait davantage se pencher sur les besoins liés à la reconstruction des infrastructures. Pour sa part, l'Argentine participe aux efforts de reconstruction grâce au déploiement des "casques blancs" et grâce au Fonds de coopération horizontale argentin qui destine ses ressources à la collaboration au développement humain dans la région. Ce Fonds finance plus de 30 projets qui portent sur l'agriculture, l'élimination de la pauvreté, la réforme de l'Etat et les privatisations. Il a ajouté que la coopération régionale comme la coopération entre les diverses organisations régionales et les Nations Unies, constitue l'un des mécanismes permettant de s'attaquer aux problèmes universels qui affectent tant la paix, la sécurité et la viabilité du développement des générations futures. Les pays des Caraïbes constituent un atout important pour les Nations Unies et l'Organisation des Etats américains dans la mesure où ils ont adopté une démarche nouvelle en matière de développement. En outre, ils démontrent que la bonne gestion des affaires publiques et la démocratie sont compatibles avec le développement durable, même si l'on est un Etat de petit taille.

M. LORENZO FERRARIN (Italie), après s'être associé à la déclaration faite par le représentant de l'Irlande au nom de l'Union européenne, a estimé que la coopération entre l'ONU et la CARICOM contribue au succès de la coopération instaurée dans un cadre plus large par les Nations Unies avec les organisations régionales. L'Italie s'est portée coauteur du projet de résolution dont est saisie l'Assemblée générale en raison des résultats positifs de cette coopération et de la priorité qui a été accordée au développement économique et à la promotion de la démocratie. En effet, le développement économique et social de tous les pays de la CARICOM doit constituer l'une des priorités des initiatives prises par les Nations Unies.

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Il en va de même pour ce qui est du renforcement de leur participation et de leur contribution aux activités des Nations Unies. L'entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et la mise en place, à Kingston, de l'Autorité internationale des fonds marins, sont deux exemples du développement du droit international et de la revalorisation des ressources, sujets qui intéressent au plus haut point les petits Etats insulaires des Caraïbes.

Les caractéristiques de la CARICOM et l'importance de son développement sont les raisons pour lesquelles l'Italie essaie de promouvoir activement la coopération de l'Union européenne avec les petits Etats insulaires en développement. L'Italie est d'avis que la communauté internationale doit partager son expérience et s'inspirer de celle qu'ont acquise dans de nombreux domaines les petits Etats insulaires. Lors du Conseil des Ministres de l'Union européenne et des pays de l'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) qui a eu lieu à Maurice, dans ce cadre de la Convention de Lomé, l'Italie a fait tout son possible afin que peu de modifications soient apportées à la liste des pays les moins avancés et pour attirer l'attention sur les difficultés que risquent de rencontrer les pays rayés de cette liste lorsque surviendront des catastrophes naturelles. De même, l'Italie, alors qu'elle présidait l'Union européenne, a soutenu la volonté des Etats des Caraïbes d'engager un dialogue politique. Le représentant a, par ailleurs, relevé que le projet de résolution dont est saisie l'Assemblée générale, prend note du rôle spécial joué par les membres de la CARICOM dans le rétablissement de la démocratie en Haïti et de leur participation à la Mission des Nations Unies en Haïti (MINUHA). Pour sa part, l'Italie continuera à promouvoir et à appuyer, notamment au sein de l'Assemblée générale, la présence des Nations Unies en Haïti.

M. BYRON BLAKE, Représentant de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a indiqué que la CARICOM, qui regroupe une majorité de petits Etats insulaires en développement, attache une grande importance aux systèmes et aux règles multilatérales. Créée en 1973, la CARICOM a pour principaux objectifs de promouvoir et de faciliter le développement économique, en améliorant le bien- être et en réduisant le chômage et la pauvreté. Elle cherche également à renforcer et à coordonner les relations des petits Etats insulaires des Caraïbes avec la communauté internationale et à favoriser, grâce à la coopération, le développement social et culturel et la protection de l'environnement. M. Blake a estimé que l'octroi, le 16 octobre 1991, du statut d'observateur auprès de l'ONU à la CARICOM a donné un élan décisif non seulement à l'intégration régionale, mais également à la coopération entre la Communauté et le système des Nations Unies.

M. Blake s'est déclaré convaincu de ce que le projet de résolution dont est saisie l'Assemblée générale permettra de renforcer la coopération entre les différentes institutions spécialisées et la CARICOM afin de promouvoir l'intégration régionale, le développement durable et la capacité de la région

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de participer activement à l'économie mondiale. Ce projet encouragera également l'Organisation à se concentrer sur les faiblesses et la sécurité des petits Etats insulaires et de la région. A cet égard, la CARICOM souhaite vivement que l'examen, en 1997, du suivi de la mise en oeuvre des recommandations adoptées lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED) et des autres conférences mondiales permette d'évaluer plus particulièrement l'application du Programme d'action de la Barbade et de fixer les priorités des futures actions de coopération.

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