AG/SHC/258

SUR LA DROGUE EN JUIN 1998 EST PRESENTE EN TROISIEME COMMISSION

28 octobre 1996


Communiqué de Presse
AG/SHC/258


SUR LA DROGUE EN JUIN 1998 EST PRESENTE EN TROISIEME COMMISSION

19961028 APRES-MIDI AG/SHC/258 Trois projets de résolution dont l'un présenté par le Mexique, au nom des coauteurs, qui recommande la tenue, en juin 1998, d'une session extraordinaire de trois jours de l'Assemblée générale sur la lutte antidrogue, ont été présentés devant la Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission).

Les deux autres projets, qui ont été présentés respectivement par la Pologne et l'Italie, au nom des coauteurs, portent sur la question de l'élaboration d'une convention internationale contre la criminalité transnationale organisée et le renforcement du Programme des Nations Unies en matière de prévention du crime et de justice pénale, en particulier de ses moyens de coopération technique. La Commission a ensuite poursuivi son débat général sur la promotion de la femme et le suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes de Beijing.

Les représentants des pays suivants sont intervenus au cours du débat : Bulgarie, Kenya, Algérie, Jamaïque, Inde, Roumanie, Slovénie, Guinée-Bissau, Ethiopie, Bélarus et Soudan. Les représentants de l'Organisation internationale du Travail (OIT) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont également pris la parole. Le représentant de l'Iraq a exercé son droit de réponse.

La Troisième Commission poursuivra ses travaux sur la promotion de la femme et le suivi de la Conférence de Beijing demain, mardi 29 octobre, à 15 heures.

Présentation de projets de résolution

PREVENTION DU CRIME ET JUSTICE PENALE

Dans un projet de résolution intitulé "Déclaration des Nations Unies sur le crime et la sécurité publique" (A/C.3/51/L.3), le Conseil économique et social recommande à l'Assemblée générale d'approuver la Déclaration et prie les Etats membres de prendre toutes mesures appropriées aux niveaux national et international pour lutter contre les activités criminelles transnationales graves. L'Assemblée demanderait aussi aux Etats membres de faire tous les efforts pour que la Déclaration soit largement diffusée et intégralement respectée et appliquée, en accord avec leurs législations nationales respectives. Elle inviterait également les Etats membres à promouvoir des campagnes d'information afin de mieux sensibiliser le public et de l'encourager à participer au processus de prévention du crime et de promotion de la sécurité publique.

Le texte de la Déclaration comporte 11 articles dans lesquels les Etats membres proclameraient solennellement qu'ils chercheraient à assurer la sécurité et le bien-être de leurs citoyens et de toutes les personnes sur leur territoire en prenant au plan national des mesures efficaces pour lutter contre les formes graves de criminalité transnationale et s'engageraient à coopérer et s'assister mutuellement.

Le représentant du Liban a présenté un amendement (A/C.3/51/L.5) à ce projet. Aux termes de cet amendement, le préambule du texte contiendrait une référence à la Déclaration du cinquantième Anniversaire des Nations Unies.

Par un projet de résolution sur le renforcement du Programme des Nations Unies, en particulier de ses moyens de coopération technique (A/C.3/51/L.8), présenté par l'Italie au nom des coauteurs, l'Assemblée générale prierait le Secrétaire général de renforcer encore le Programme en le dotant des ressources nécessaires pour lui permettre d'exécuter pleinement les tâches qui lui ont été confiées et, notamment, d'assurer le suivi de la Déclaration politique de Naples et du Plan mondial d'action contre la criminalité transnationale organisée. Elle demanderait aux Etats et aux organismes de financement des Nations Unies de verser des contributions financières importantes en vue d'appuyer les activités opérationnelles du Programme; et encouragerait tous les Etats à verser à cette fin des contributions volontaires au Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale.

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CONTROLE INTERNATIONAL DES DROGUES

Par un projet de résolution concernant l'action internationale contre la production illicite et le trafic des drogues et la toxicomanie (A/C.3/51/L.9), présenté par le Mexique au nom des coauteurs, et amendé oralement, l'Assemblée générale réaffirmerait que la lutte contre la toxicomanie et le trafic des drogues doit être menée de manière strictement conforme au respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des Etats et du non-recours à la menace ou à l'emploi de la force dans les relations internationales. Elle inviterait tous les Etats à redoubler d'efforts pour promouvoir une coopération efficace dans cette lutte, en observant les principes de l'égalité des droits et du respect mutuel.

L'Assemblée prierait instamment tous les Etats d'adhérer aux Conventions existantes, ou de les ratifier, et d'en appliquer toutes les dispositions; elle inviterait tous les Etats à mener une action efficace de contrôle des drogues, en coopération avec les autres Etats, conformément à ces instruments internationaux; elle prierait le PNUCID, notamment de continuer à appuyer l'orientation régionale, sous-régionale et nationale des stratégies contre la drogue; de s'efforcer de renforcer le dialogue et la coopération avec les banques multilatérales de développement afin de les amener à accorder des prêts aux pays touchés ou intéressés; de continuer à apporter aux Etats Membres qui le demandent son concours dans le domaine juridique et à les aider à créer des laboratoires nationaux spécialisés dans la détection de la drogue.

Elle réaffirmerait le danger et la menace que font peser sur la société civile le trafic des drogues et ses liens avec le terrorisme, la criminalité transnationale, le blanchiment de l'argent et le commerce d'armes, et encouragerait les gouvernements à faire face à cette menace et à coopérer en vue d'empêcher le transfert de fonds à ceux qui se livrent à ces activités et entre eux. Elle soulignerait la nécessité d'une action efficace des gouvernements pour empêcher que les précurseurs et produits chimiques essentiels et les matériels et équipements utilisés pour la fabrication illicite de stupéfiants et de substances psychotropes ne soient détournés à des fins illicites et demanderait aux Etats de redoubler d'efforts, en coopération avec la communauté internationale, pour réduire et éliminer les cultures illicites ainsi que pour prévenir et réduire la demande et la consommation de stupéfiants.

L'Assemblée demanderait aux Etats de donner suite aux mandats et recommandations du Programme d'action mondial en vue de le traduire en mesures concrètes de lutte contre la toxicomanie aux échelons national, régional et international. L'Assemblée déciderait de convoquer une session extraordinaire d'une durée de trois jours, en juin 1998, afin notamment de proposer de nouvelles stratégies, méthodes, activités concrètes et mesures spécifiques pour renforcer la coopération internationale à l'égard du problème des drogues illicites.

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L'Assemblée réaffirmerait que le Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues a pour rôle de coordonner et d'orienter efficacement toutes les activités de lutte contre la drogue de l'Organisation des Nations Unies.

QUESTION DE L'ELABORATION D'UNE CONVENTION INTERNATIONALE CONTRE LA CRIMINALITE TRANSNATIONALE ORGANISEE

Aux termes d'un projet de résolution présenté par la Pologne au nom des coauteurs et amendé oralement (A/C.3/51/L.10), l'Assemblée générale prierait le Secrétaire général d'inviter les Etats Membres à présenter leurs vues sur la question de l'élaboration d'une telle convention et prierait la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale d'examiner, en priorité, cette question compte tenu de ces vues, afin d'achever ses travaux sur cette question dans les meilleurs délais.

Suite du débat général

M. VALENTIN HADJIYSKI (Bulgarie) a indiqué que le plan d'action national pour la promotion de la femme élaboré par une commission interinstitutions avec la participation de nombreuses organisations non gouvernementales, avait identifié les priorités suivantes : la promotion et protection des droits des femmes; l'amélioration de leur condition socio-économique; la promotion de leur participation à la prise de décision à tous les niveaux de la vie publique et politique; l'amélioration des services de santé auxquels elles ont accès et l'élimination de toutes les formes de violence à leur égard. Le plan identifie les tâches et activités du Gouvernement, les projets des ONG et des organisations internationales, les institutions et mécanismes chargés de la réalisation et du contrôle du plan national. Il prévoit les ressources nécessaires à la mise en oeuvre des mesures. Le représentant a souligné qu'à cause des contraintes budgétaires, la Bulgarie dépendait fortement de la coopération internationale et de l'aide financière pour parvenir aux objectifs fixés par ce plan.

Mme ESTHER M. TOLLE (Kenya) a insisté sur le fait qu'une mise en oeuvre efficace du Programme d'action de Beijing demande une volonté politique ferme de la part des gouvernements, des organisations internationales et des institutions à tous les niveaux, laquelle doit se traduire par l'allocation de ressources nouvelles et supplémentaires substantielles. Le Kenya estime que les Nations Unies doivent assister les Etats à éliminer la pauvreté qui est le plus grand obstacle à la promotion de la femme. La représentante a par ailleurs évoqué la question de la représentation des femmes au sein du Secrétariat des Nations Unies et a demandé au Secrétaire général de déployer tous les efforts pour que les femmes africaines qualifiées soient représentées aux postes de niveau élevé conformément au principe de la représentation géographique équitable.

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Mme AMINA Z. MESDOUA (Algérie) a souligné qu'il revenait en premier chef aux gouvernements de réunir les conditions et les moyens pour mettre en application le Programme d'action de Beijing, mais qu'au-delà des politiques nationales et de leur impact sur la situation des femmes, le rôle des Nations Unies était essentiel, en particulier dans la promotion de la coopération internationale. Elle a préconisé le renforcement des mécanismes internationaux chargés de la promotion de la femme qui doivent se voir accorder les moyens humains et financiers adaptés à l'accomplissement de leurs tâches.

La femme algérienne constitue un partenaire égal et actif dans tous les efforts, objectifs et ambitions de l'Algérie, a souligné la représentante. La construction de l'Algérie démocratique, orientée vers la modernité et le progrès, ne peut être pleinement accomplie sans l'intégration de la femme au processus de développement, de démocratisation et de rénovation nationale, a-t-elle ajouté. Elle a fait état de l'augmentation du nombre de femmes algériennes qualifiées accédant au marché du travail, aux niveaux les plus élevés, de la garantie du droit à la liberté d'association et d'expression et de la ratification de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes par l'Algérie.

Tant que la femme continuera à ne pas jouir de tous ses droits, tant qu'elle n'aura pas la possibilité de réaliser pleinement ses objectifs, le combat pour la promotion de la femme n'aura cesse de se poursuivre.

Mme CHERRYL GORDON (Jamaïque) a fait part des priorités de son gouvernement en matière de promotion de la femme. Il s'agit de la lutte contre la pauvreté, de l'éducation et de la formation, de l'élimination de la violence ainsi que de l'autonomisation économique et politique.

La question de la violence à l'égard des femmes migrantes est une question sensible et très complexe à traiter, a souligné la représentante, qui a estimé qu'un examen plus approfondi de ce problème s'impose. Si un pourcentage significatif de la population des immigrés aux Etats-Unis, au Canada et en Europe est d'origine jamaïquaine, la société jamaïquaine, multiraciale, a su trouver une harmonie dans sa diversité culturelle et évoluer dans un climat de tolérance. Aussi, demandons-nous que la question sensible de la violence à l'égard des travailleuses migrantes fasse l'objet d'un examen plus approfondi, mais nous lançons aussi un appel pour que l'on reconnaisse les résultats probants obtenus par certains pays.

Mme RENUKA CHOWDHURY (Inde) a souligné la nécessité d'intégrer la perspective sexospécifique dans toutes les activités opérationnelles des Nations Unies, en tenant compte d'une répartition géographique équitable. Elle a indiqué que son pays avait élaboré une politique nationale pour l'autonomisation des femmes, incluant l'intégration de la perspective

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sexospécifique dans tous les plans, politiques, programmes, allocations budgétaires et évaluations dans tous les domaines, avec l'objectif d'assurer la participation des femmes dans le processus de développement et dans la prise de décision à tous les niveaux. Ainsi, les femmes se voient actuellement réserver deux tiers des sièges dans les organes locaux urbains et ruraux et un tiers des sièges au Parlement national et dans les assemblées législatives. Elle a indiqué, par ailleurs, que l'élimination de la violence et de la discrimination et la garantie d'une justice pour les femmes constituaient une haute priorité pour son pays. La nomination de commissaires pour les droits des femmes est actuellement envisagée au niveau national et dans certains districts, a-t-elle précisé.

Elle a souligné l'importance cruciale de la coopération internationale pour la mise en oeuvre de ce plan d'action et déploré que des ressources limitées soient allouées aux organes chargés du suivi du Programme d'action de Beijing. Les stratégies d'éradication de la pauvreté qui tiennent compte du rôle crucial mais souvent moins visible de la femme dans l'économie ont plus de chance de succès que celles qui l'ignorent, a-t-elle affirmé, par ailleurs.

M. ANDREI MAGHERU (Roumanie) a expliqué que son gouvernement, en collaboration avec la Division de la promotion de la femme, le Bureau régional du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour l'Europe, la Communauté des Etats indépendants (CEI) ainsi qu'avec la Commission économique européenne (CEE) avait organisé, du 12 au 14 septembre dernier, à Bucarest, une conférence sous-régionale d'experts gouvernementaux sur la mise en oeuvre en Europe centrale et orientale du Programme d'action de Beijing. La réunion de Bucarest a contribué à la clarification des voies à suivre par les nouvelles démocraties. Les participants ont notamment conclu à la nécessité d'intégrer une perspective sexospécifique dans toutes les transformations démocratiques en cours.

La conférence a abouti à une série de recommandations concrètes à l'attention des Etats. Il a notamment été recommandé aux Etats : d'organiser un ample processus consultatif avec la participation de la société civile, pour la planification et la mise en oeuvre des stratégies nationales; d'intégrer les efforts visant à renforcer les structures nationales pertinentes dans l'ensemble des réformes administratives; et d'établir des mécanismes de coopération entre les gouvernements et les ONG. Les participants ont par ailleurs recommandé que le Comité consultatif de l'UNIFEM considère, lors de sa prochaine session, l'élargissement de sa sphère d'activités à l'Europe centrale et orientale.

Mme EVA TOMIC (Slovénie) a appelé à poursuivre les efforts en vue de parvenir aux objectifs fixés en matière de promotion des femmes au Secrétariat des Nations Unies. Elle a préconisé l'adoption de méthodologies appropriées pour faciliter l'intégration de la perspective sexospécifique dans les

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rapports soumis en vertu des Traités internationaux relatifs aux droits de l'homme. Soulignant qu'il y a encore beaucoup à faire pour parvenir à l'égalité entre les hommes et les femmes, elle a estimé que des changements de mentalité étaient nécessaires et qu'il fallait sensibiliser le public. La stratégie nationale de la Slovénie, actuellement développée en coopération avec les organisations non gouvernementales, vise à intégrer cette perspective dans la planification et la mise en oeuvre des programmes dans tous les secteurs de la société. Les droits des femmes sont inaliénables et indivisibles et font partie intégrante des droits de l'homme, a souligné la représentante.

Elle a encore indiqué que la Slovénie attachait une importance particulière à la question de la violence à l'égard des femmes, et notamment des travailleuses migrantes, et soutenu la proposition de développer des indicateurs internationaux spécifiques de la violence contre les femmes.

Mme MARIA MANUELA LOPES DA ROSA (Guinée-Bissau) a indiqué que force était de constater que depuis la tenue de la Conférence de Beijing, la situation des femmes, surtout en Afrique, n'avait pas enregistré des résultats dont on pouvait se réjouir. L'une des préoccupations principales de Beijing a-t-elle dit, était de renverser la tendance à la féminisation de la pauvreté. Si cette tâche incombe d'une façon primordiale aux gouvernements, la communauté internationale a le devoir moral de tenir les engagements auxquels elle a souscrit, particulièrement la mobilisation des ressources nouvelles et supplémentaires et le renforcement de la coopération internationale.

La Guinée-Bissau a continué d'accorder une attention spéciale à la condition de la femme malgré ses contraintes budgétaires, a souligné la représentante, qui a par ailleurs mis l'accent sur l'importance que revêt la question de la violence à l'égard des femmes pour son gouvernement. Elle a, à cet égard, noté avec amertume et préoccupation que l'exploitation des femmes dans les réseaux internationaux de prostitution et de traite était devenue l'une des activités principales de la criminalité transnationale organisée. Cette question, a-t-elle dit, mérite l'adoption urgente de mesures préventives et répressives adéquates, et notamment le renforcement des législations existantes et l'adoption de nouvelles lois, de même qu'une meilleure information et éducation, ainsi qu'une coordination internationale plus efficace.

M. FESSEHA A. TESSEMA (Ethiopie) a indiqué que son pays avait pris différentes mesures pour la promotion de la femme depuis la fin de la dictature militaire il y a cinq ans. L'Ethiopie fait de son mieux pour promouvoir l'égalité, a-t-il affirmé, soulignant que Beijing avait été un catalyseur. Le nouveau Gouvernement éthiopien a ouvert les postes élevés de la fonction publique aux femmes. Les femmes éthiopiennes qui vivent dans les zones rurales sont encouragées à s'organiser, tandis que l'égalité est

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garantie en ce qui concerne l'héritage. La santé constitue un autre objectif prioritaire du Gouvernement, qui a amélioré notamment les soins à la mère et à l'enfant, le pays connaissant des taux de mortalité infantile et maternelle particulièrement élevés. Les mesures prises montrent que la promotion de la femme est sur la bonne voie, a-t-il indiqué, soulignant la nécessité d'une assistance financière et technique pour la réalisation de ces objectifs.

M. IGAR GUBAREVICH (Bélarus) a souligné que les transformations socio- économiques en cours dans son pays avaient des effets négatifs sur les conditions de vie de tous mais en particulier des femmes, qui étaient les premières victimes de la crise actuelle. L'Etat fait tout ce qu'il peut pour alléger l'énorme charge qui pèse sur les épaules des femmes, et pour leur assurer la satisfaction de leurs besoins essentiels, en particulier en matière d'alimentation, de santé, de services sociaux, d'éducation, de formation et d'emploi. Des mesures ont été prises depuis Beijing pour renforcer la protection des femmes, en particulier des plus vulnérables d'entre elles.

Le plan national de suivi de Beijing en est déjà au stade de l'exécution. Il prévoit notamment des mesures spécifiques en faveur des mères célibataires, ou veuves, des femmes handicapées ou mères d'enfants handicapés. Le Bélarus souffre toujours aujourd'hui des effets dévastateurs de la catastrophe de Tchernobyl, a dit le représentant, qui a mis l'accent sur les grands besoins de son pays en matière d'assistance au développement. Il a loué la contribution importante que la communauté internationale apportait déjà aux efforts de son gouvernement en matière de promotion de la femme, par l'intermédiaire notamment des programmes du PNUD, et du Bureau européen de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Mme SHAHIRA HASSAN WAHBI (Soudan) a souligné la nécessité de tenir compte des spécificités des différentes sociétés dans les stratégies en faveur de la promotion de la femme. Les problèmes auxquels se heurtent les femmes sont différents selon les sociétés. C'est pourquoi il est difficile de définir des normes rigides pour la promotion de la femme, a-t-elle affirmé. Elle a souligné que les femmes devaient pouvoir participer pleinement à la société, et que, dans ce cadre, le principe de la justice était essentiel. Nous ne pouvons pas déformer les cultures ou mépriser certaines cultures, ni en changer la qualité intrinsèque, sous peine d'entraîner des conflits qui feraient perdre aux femmes les droits acquis depuis longtemps, a-t-elle averti, ajoutant que certaines pratiques ne peuvent que saper le rôle de la femme.

La représentante a affirmé que la femme soudanaise jouissait d'un statut égal à celui de l'homme. Elle peut travailler, gagne un salaire égal, elle peut élire, être élue et accéder aux postes de responsabilité. Lorsqu'elle travaille, ses droits en tant qu'épouse et mère sont garantis, a-t-elle indiqué, faisant notamment état de la création de crèches. Les femmes

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jouissent de l'indépendance économique, garantie par la religion islamique, et bénéficient de lois foncières qui leur garantissent un droit à la propriété et à l'acquisition de la terre. Le droit à l'éducation est également garanti, a-t-elle ajouté. La violence à l'égard des femmes n'existe pas vraiment dans la société soudanaise, grâce à la religion et à la protection que leur garantit la société.

Mme PRADA DE MESA, Organisation internationale du Travail (OIT), a indiqué que la principale initiative prise par l'OIT pour donner suite à la Conférence de Beijing était l'élaboration d'un nouveau programme international de coopération technique intitulé "Des emplois plus nombreux et meilleurs pour les femmes", dont l'objectif est de promouvoir l'égalité sur le marché de l'emploi. Dans le cadre de l'élaboration de ce programme, l'OIT a publié des statistiques sur l'état actuel des possibilités d'emplois pour les femmes, et les défis auxquels elles sont confrontées. Les femmes jouent un rôle croissant dans les sphères économiques, quelles qu'elles soient; mais leur statut et leurs conditions de travail restent très inférieurs à ceux des hommes. Les femmes qui travaillent sont de plus en plus nombreuses mais la majorité d'entre elles viennent simplement gonfler les rangs des "travailleurs pauvres", une situation exacerbée par le nombre croissant de femmes chefs de famille. Plus de 44% de la population féminine mondiale dans la tranche d'âge de 15 à 64 ans est économiquement active dans le secteur non agricole, pays en développement et pays développés confondus. Les salaires de la majorité des femmes sont en moyenne de 25% inférieurs à ceux des hommes pour un travail de valeur égale. Au niveau mondial, toujours, les femmes occupent moins de 6% des postes décisionnels. Le nouveau programme international de l'OIT vise à traiter les divers aspects des facteurs économiques et sociaux qui maintiennent la femme dans une position désavantageuse sur le marché de l'emploi.

M. BENJAMIN GURMAN, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a présenté l'action coordonnée du PNUD et du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) pour assurer un suivi efficace de la Conférence de Beijing. Les programmes tendent actuellement, non plus à traiter la promotion de la femme et la perspective sexospécifique comme des questions annexes, mais à les intégrer dans la lutte pour l'élimination de la pauvreté, le développement durable et la protection de l'environnement, a-t-il affirmé. Le PNUD s'est engagé à augmenter les moyens financiers en faveur de la promotion de la femme dans le cadre de son Programme global et de ses programmes régionaux. Il a veillé à ce que les programmes nationaux tiennent compte de la problématique hommes-femmes dont l'intégration dans ces programmes constituera un critère important pour l'obtention de crédits supplémentaires.

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Soulignant enfin que l'égalité commence chez soi et que les changements institutionnels sont essentiels, il a indiqué que le nombre de représentantes résidentes du PNUD était passé, au cours des deux dernières années, de 16 à 21, et de 27 à 32 pour les représentantes résidentes adjointes.

Droit de réponse

Le représentant de l'Iraq a réfuté les allégations perpétrées ce matin par la représentante du Koweït à l'encontre de son pays, et en vertu desquelles l'Iraq détiendrait des prisonniers de guerre koweïtiens. L'Iraq souhaite réitérer qu'il ne détient aucun prisonnier de guerre, ni koweïtien ni d'aucun autre pays. Les personnes auxquelles la représentante a fait allusion dans son intervention sont en fait des personnes disparues qui font actuellement l'objet de recherches dans le cadre des accords qui ont été conclus, et auxquelles participe notamment le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). La représentante du Koweït rendrait service aux femmes de son pays si elle demandait à son gouvernement de mettre fin à la discrimination qu'il exerce à l'égard de ces dernières. Celles-ci, en effet, n'ont toujours pas le droit de vote.

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P. S. : Dans notre communiqué de presse de ce matin (AG/SHC/257), le dernier paragraphe de la page 9 de la déclaration de Mme Judy Grayson (Banque mondiale) doit se lire comme suit :

La perspective sexospécifique est en train d'être intégrée aux stratégies par pays. Les prêts accordés pour des projets dans les domaines des soins de santé, d'éducation, et des services sociaux ont fortement augmenté ces dix dernières années. Une attention croissante a été accordée aux besoins particuliers des femmes dans ces activités. La Banque, en outre, a apporté 30 millions de dollars au Groupe consultatif pour l'assistance aux plus pauvres, contribution qui ira au financement de microprojets, dont le plus grand nombre devrait être entrepris par les femmes. Au siège de la Banque, enfin, des mesures ont été prises en vue de la parité des sexes, et en particulier pour promouvoir la femme à des postes de prise de décision. Les trois premiers vice-présidents nommés par M. Jim Wolfenshon étaient des femmes.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.