LA TROISIEME COMMISSION POURSUIT SON DEBAT SUR LA PROMOTION DE LA FEMME ET LE SUIVI DE LA CONFERENCE DE BEIJING
Communiqué de Presse
AG/SHC/257
LA TROISIEME COMMISSION POURSUIT SON DEBAT SUR LA PROMOTION DE LA FEMME ET LE SUIVI DE LA CONFERENCE DE BEIJING
19961028 MATIN AG/SHC/257 La Commission des questions sociales, humanitaires, et culturelles (Troisième Commission), a poursuivi ce matin ses discussions sur la promotion de la femme et la suite donnée à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing, septembre 1995).Les représentants des pays suivants sont intervenus : Barbade, Danemark, Singapour, République islamique d'Iran, Israël, Ghana, Sierra Leone, Iles Marshall, Kirghizistan, République populaire démocratique de Corée, Bahamas (au nom des pays de la Communauté des Caraïbes, CARICOM), Koweït, Bahreïn, Fédération de Russie, Emirats arabes Unis, Niger. Les représentants de la Banque mondiale, du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) ainsi que du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont aussi participé au débat.
Dans son intervention, le représentant du HCR a fait état des travaux en cours afin d'établir des directives pour l'octroi de l'asile aux victimes de violences fondées sur le sexe, y compris les mutilations génitales. La Commission se réunira cet après-midi à 15 heures.
Suite du débat général
Mme BETTY RUSSELL (Barbade), au nom des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a indiqué que son gouvernement avait activement travaillé à la mise en oeuvre de son plan d'action stratégique pour le renforcement de la famille et l'amélioration de la condition des femmes, présenté lors de la Conférence de Beijing. L'intégration de la perspective sexospécifique est au centre de tout le plan d'action, a-t-elle affirmé, soulignant le rôle crucial des femmes dans le développement durable, la production alimentaire et l'éducation.
Au sein de la CARICOM, le plan d'action qui devrait être finalisé dans les prochains mois, fixe cinq domaines prioritaires : la violence contre les femmes, la pauvreté, le travail non rémunéré, l'immigration et les indigènes. La représentante a souligné le rôle vital joué par les organisations non gouvernementales à la Barbade et dans la région dans la promotion de la femme, rappelant notamment la mise au point d'un plan d'action régional pour renforcer les organisations non gouvernementales féminines lors de la Conférence de l'Association des femmes des Caraïbes en avril dernier, ainsi que l'engagement de ces dernières dans la lutte contre la pauvreté et la violence contre les femmes. Le bureau du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) a récemment loué les progrès réalisés à la Barbade en faveur des femmes en matière de justice sociale, par le biais de la législation. Elle a remercié l'UNIFEM pour les conseils et l'assistance technique apportés au mouvement des femmes et aux programmes en faveur de l'autonomisation économique et sociale des femmes.
Soulignant le fait que les petits pays comme la Barbade n'auraient pas pu progresser autant sans l'influence, l'orientation et l'assistance technique des Nations Unies, elle a lancé un appel pour l'allocation de ressources adéquates aux programmes et organes chargés de la promotion de la femme. Elle a rappelé que les droits des femmes font partie intégrante des droits de l'homme.
M. BENNY KIMBERG (Danemark) a indiqué qu'en avril dernier, son gouvernement avait présenté au Parlement un plan d'action national pour la mise en oeuvre et le suivi des recommandations de Beijing qui a été conçu par les différents ministères et ceux des représentants des organisations non gouvernementales concernées, et qui vise à l'intégration de la perspective sexospécifique dans toutes les sphères d'activités de la société. Toute la législation existante dans les domaines de l'éducation et du travail va être examinée dans la perspective sexospécifique. L'analyse de la législation sera faite dans une étape ultérieure.
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Evoquant les priorités de son gouvernement en matière de promotion de la femme, le représentant a mis l'accent sur les mesures prises afin d'éliminer la discrimination dans le domaine du travail et de promouvoir une plus grande cohérence entre la vie familiale et la vie professionnelle des femmes et des hommes, notamment par la promotion des congés de paternité. Les grandes recommandations du Programme d'action de Beijing, a encore dit le représentant, seront aussi intégrées dans les programmes d'aide au développement danois. Le Gouvernement a décidé de mettre davantage l'accent sur la promotion des droits des femmes et l'élimination de la violence à leur égard - en particulier pour ce qui est des mutilations génitales dont elles font encore l'objet.
M. YATIMAN YUSOF (Singapour), soulignant les situations différentes des pays, a estimé qu'il appartenait à chaque Etat de tracer son propre chemin pour atteindre les objectifs fixés dans la Plate-forme d'action de Beijing. En tant que petit pays, le succès de Singapour dépend à la fois de son intégration à l'économie mondiale et de la valorisation de ses ressources humaines. Ces deux facteurs requièrent la mise en oeuvre d'une politique respectueuse de l'équité des sexes, a-t-il souligné. La croissance économique, en créant de nouveaux emplois, a permis à un nombre croissant de femmes d'accéder à l'emploi et à des postes décisionnels, a-t-il indiqué. L'égalité des chances contribue au développement global de la société. A Singapour, les femmes ont un accès égal à l'éducation, la formation et la santé, et la politique de recrutement est fondée sur la compétence. L'égalité des sexes est profondément enracinée à Singapour depuis l'adoption en 1961 de la Charte des femmes qui établit un cadre juridique global pour la protection des droits des femmes et des petites filles contre la violence, les abus sexuels et physiques, et l'exploitation. Cette charte garantit l'égalité entre époux. La croissance économique n'est pas un garant de l'égalité entre les sexes, mais le développement ne peut être durable que si des progrès sont accomplis dans l'égalité entre les sexes.
Mme FATEMEH HASHEMI BAHREMANI (République islamique d'Iran) a estimé que la reconnaissance du rôle central de la femme dans la société est une condition préalable au développement durable de toute société et plus largement de l'humanité. Selon elle, la promotion de la femme est une question qui doit être abordée sous trois perspectives : celle de la femme, en tant que garant de la cohésion de la famille; celle de la femme en tant que contributrice importante au développement de la société; et celle du rôle qu'elle joue dans le processus de prise de décision.
Les religions, a dit la représentante, ne reconnaissent pas seulement le rôle important que les femmes jouent dans la société; elles contribuent grandement à la promotion de leur condition. En tant que femme musulmane, a-t-elle ajouté, je m'élève contre ceux qui prétendent que l'islam n'offre pas
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aux femmes la place privilégiée qu'elles méritent dans la société. Ceci est loin d'être vrai. Il y a 14 siècles déjà, alors que la femme n'était même pas encore considérée comme un être humain dans le reste du monde, l'islam reconnaissait le rôle essentiel et précieux qu'elle jouait dans la société.
Mme LEEORA KIDRON (Israël) a déclaré que les organisations non gouvernementales israéliennes, en collaboration avec différents organes gouvernementaux, ont organisé plusieurs réunions et conférences pour faire connaître le Programme d'action de Beijing. Trois groupes de travail ont été chargés d'évaluer la situation en Israël en ce qui concerne les femmes et la pauvreté, les femmes et la santé et les femmes et l'environnement. La représentante a souligné la contribution importante des médias israéliens à l'action pour sensibiliser la population au problème de la violence contre les femmes ainsi que pour modifier les stéréotypes. Bien qu'Israël dispose d'une législation en matière de promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes parmi les plus avancées, ce concept n'a pas encore pénétré tous les secteurs, en raison notamment de la diversité culturelle du pays, a-t-elle indiqué. Un comité sur le statut de la femme a d'ailleurs été créé en 1992 au sein de la Knesset, ce qui a permis de porter plus souvent à l'attention des parlementaires les questions intéressant les femmes. Ainsi, des lois en faveur d'une action palliative ont été adoptées et une campagne pour l'élimination de la violence domestique a été lancée.
La représentante a souligné, par ailleurs, la volonté de son pays de partager l'expérience acquise notamment dans le domaine de la formation.
M. JOHN A. AGGREY (Ghana) a insisté sur quelques-uns des résultats que son gouvernement a obtenus dans ses efforts pour mettre en oeuvre les recommandations de Beijing. Il a notamment expliqué que le Programme d'action de Beijing avait été traduit dans toutes les langues nationales et largement diffusé dans le pays, et que cette initiative s'inscrivait dans le cadre plus vaste d'une campagne de sensibilisation à large échelle aux objectifs de Beijing. Des mesures concrètes ont été prises, en outre, pour s'assurer que tous les décideurs et en particulier le pouvoir judiciaire et les législateurs étaient pleinement conscients de la nécessité d'intégrer la perspective sexospécifique dans les actions qu'ils entreprennent.
Des instances de protection des femmes contre la violence ont été mises en place et le Gouvernement attache la plus grande attention à la promotion des droits de la femme. Les organisations non gouvernementales jouent un rôle essentiel dans la mise en oeuvre des recommandations de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, a également dit le représentant, soulignant la grande contribution que ces dernières apportent à la femme dans son pays à la réalisation de l'objectif d'égalité.
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M. FODE S. KAMARA (Sierra Leone) a affirmé qu'en raison de croyances socioculturelles, de pratiques religieuses et d'une interprétation sexiste de la loi, les femmes des pays en développement avaient été victimes de traitements discriminatoires qui les avaient empêchées de participer pleinement au développement de leur pays. Les conférences tenues récemment ont permis de sensibiliser les femmes et les gouvernements aux problèmes des femmes, a-t-il indiqué, soulignant qu'il reste cependant beaucoup à faire et que la principale responsabilité dans ce domaine incombe aux Etats. Encourager les femmes à prendre des responsabilités est primordial pour lutter contre la pauvreté, a-t-il déclaré, estimant qu'il faut donner la priorité à l'accès aux ressources, à l'éducation et aux services de santé. D'autres initiatives dans les domaines politique, économique et culturel pourraient facilement être mises en oeuvre si les femmes étaient alphabétisées, a-t-il souligné.
Il a affirmé, par ailleurs, que le Gouvernement de Sierra Leone encourageait la participation des femmes dans tous les secteurs de la société, aux niveaux local, régional et national. Le nouveau gouvernement est déterminé à promouvoir le développement national, le progrès social, l'autosuffisance et l'amélioration du bien-être de la population, et en particulier des femmes et des fillettes, a-t-il affirmé, soulignant la création d'un ministère pour les affaires de la femme et de l'enfance et le rôle important du Ministère de la santé dans ce domaine.
Le représentant a affirmé, par ailleurs, que la plupart des programmes de développement étaient centrés sur la capitale Freetown, ses environs immédiats et les principales villes de province, en raison de la poursuite des activités des rebelles du Front révolutionnaire unifié dans certaines parties du pays. Les négociations se poursuivent avec les rebelles en vue de parvenir à un règlement de paix définitif, a-t-il affirmé, demandant aux agences des Nations Unies et aux organisations non gouvernementales de redoubler leur efforts de reconstruction et de réhabilitation du Sierra Leone.
Mme NEIJON R. EDWARDS (Iles Marshall) a rappelé que la société des Iles Marshall avait toujours été une société de type matriarcal, et a assuré qu'une grande attention avait toujours été accordée à l'amélioration des conditions de vie des femmes. Aucun effort n'est épargné par le Gouvernement pour mettre en oeuvre les recommandations adoptées à Beijing. De nouveaux programmes et projets ont été conçus, qui visent autant l'amélioration de la condition des femmes des zones rurales que celles des centres urbains. Un accent tout particulier cependant a été mis sur le développement des femmes vivant dans les îles les plus éloignées de l'île centrale de l'archipel.
De nombreuses femmes de la région souffrent de cancers en raison de leur exposition aux rayonnements ionisants, a ensuite expliqué la représentante, qui a insisté sur l'importance que revêt à ses yeux la signature par les Etats du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires.
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Mme ZAMIRA ESHMAMBETOVA (Kirghizistan) a indiqué qu'un programme national en faveur de la promotion de la femme avait été mis au point par la commission d'Etat des affaires féminines et de la famille et qu'un fonds d'aide à l'enfant et à la mère avait été créé. Elle a mis l'accent sur l'objectif fixé par le Gouvernement d'une participation des femmes dans les structures politiques à hauteur de 40% d'ici à l'an 2000. Les femmes jouent un rôle important dans la vie politique du Kirghizistan, a-t-elle affirmé, soulignant leur nombre important dans les partis politiques et la création récente de leur propre parti. Elle a indiqué, par ailleurs, que les filles et les garçons jouissaient d'un accès égal à l'éducation et que des programmes visant à éliminer la pauvreté chez les femmes avaient été mis en place. Le chômage chez les femmes reste toutefois un problème grave, a-t-elle indiqué, soulignant que ce phénomène, l'inflation et la diminution de l'aide sociale qui accompagnent la transition d'une économie centralisée vers une économie de marché avaient des conséquences négatives pour les femmes qui se reflétaient notamment par une baisse de la natalité. Les femmes du Kirghizistan continuent d'exécuter des travaux physiquement lourds, a-t-elle aussi affirmé, émettant le voeu que 1996, consacrée année de la femme au Kirghizistan, ouvre une ère d'égalité entre les hommes et les femmes.
M. RI SONG IL (République populaire démocratique de Corée) a fait part des efforts consentis de longue date par les autorités de son pays pour renforcer la participation de la femme au processus de développement de la société. La lutte pour la promotion de la femme a commencé dans les années 30, dans le contexte de la lutte armée contre le Japon. Le socialisme centré sur les masses populaires a offert un environnement favorable au développement de la femme et demeure propice pour la mise en oeuvre des recommandations de Beijing. Les femmes dans mon pays, a dit le représentant, sont maîtres de leur destin. De grands progrès ont été faits pour renforcer leur présence dans tous les domaines d'activités de la société, et en particulier pour les promouvoir aux postes de prise de décision.
La Commission des droits de l'homme, a ensuite souligné le représentant, a examiné lors de sa cinquante-deuxième session la question des crimes commis par l'armée japonaise à l'encontre de quelque 200 000 femmes coréennes, connues sous le nom de "femmes pour le confort". Elle a estimé que le Japon devait reconnaître sa responsabilité dans ces crimes. Le Japon cependant poursuit son discours de haine sur cette question et continue à insulter la conscience humaine en refusant de reconnaître les crimes qu'il a commis et de dédommager les femmes qui ont été victimes des sévices perpétrés par les soldats japonais, a dit le représentant, qui a lancé un appel pressant au Japon pour qu'il assume ses responsabilités. Il a en outre considéré qu'il convenait de faire le lien entre le comportement du Japon face à cette question et certains incidents d'avril dernier impliquant des jeunes filles coréennes et des citoyens japonais.
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M. HARCOURT L. TURNQUEST (Bahamas), au nom des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a félicité la Division de la promotion de la femme pour la compétence avec laquelle elle s'acquitte de sa tâche. Malgré des avancées considérables, beaucoup reste à faire pour donner réalité aux engagements pris à Beijing, a-t-il indiqué, s'inquiétant du minimum de ressources accordé aux programmes en faveur de la femme et soulignant la nécessité de maintenir le niveau actuel de financement. Plaidant pour le renforcement des institutions et mécanismes en faveur de la femme, il a affirmé que des mesures plus vigoureuses devaient être prises pour renforcer les capacités des différents organes et a souligné que le gel des recrutements ne devait pas servir de prétexte pour freiner l'évolution positive de la situation des femmes au Secrétariat.
Il a indiqué, par ailleurs, que les mesures prises par les gouvernements de la CARICOM pour assurer le suivi de Beijing se fondaient sur les priorités suivantes : réduction de la pauvreté et autonomisation économique des femmes, amélioration de la santé, prévention de la violence contre les femmes, prise de responsabilité politique, prévention des catastrophes naturelles et renforcement des mécanismes nationaux. Il a déploré la faible représentation des femmes de la CARICOM au Secrétariat et plaidé en faveur de la promotion de celles qui y travaillent déjà à des postes plus élevés.
Mme AL-AWADI (Koweït) a fait état des progrès importants qui ont été accomplis dans son pays en matière de promotion de la femme. Elle a insisté sur les avancées appréciables qui ont été faites dans le domaine de l'emploi. La Constitution du Koweït consacre le principe de l'égalité des droits et des devoirs des femmes et des hommes en tant que citoyens. En son article 41, la Constitution interdit la discrimination fondée sur le sexe dans le monde du travail. La politique nationale de développement depuis les années 70, place la femme au centre de ses préoccupations dans toutes les sphères de la société.
Les femmes de mon pays, a encore dit la représentante continuent de souffrir des conséquences de l'invasion iraquienne qui a laissé des traumatismes graves. Nombre d'entre elles continuent de vivre dans l'angoisse de ne jamais revoir leur époux, un certain nombre d'hommes demeurant enfermés dans les prisons iraquiennes.
M. EBRAHIM MUBARAK AL-DOUSARI (Bahreïn) a mis l'accent sur l'importance que son pays accorde au rôle de la femme dans le processus de développement, dans le respect de la charia qui sauvegarde la dignité de la femme. Il a affirmé que des mesures avaient été prises en faveur des femmes notamment dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'emploi, du logement. Un plan démographique au profit de tous les chefs de famille a été élaboré et est exécuté, en coopération avec les secteurs officiel et privé. Le représentant
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a affirmé que des mesures étaient également prises pour consolider les capacités des femmes à occuper des postes de haut niveau et souligné notamment le rôle joué à cet effet par l'Institut de Bahreïn dans la promotion des femmes et des filles. Il a indiqué que la législation garantissait l'égalité des droits des deux sexes dans tous les domaines. La législation du travail comporte notamment des dispositions pour garantir la protection de la femme, notamment de la mère, leur assurer un traitement approprié la protégeant contre toutes les formes de violence. Les immigrées comme les femmes de Bahreïn jouissent de ces garanties.
M. IVAN V. KHRYSKOV (Fédération de Russie) a fait part du ferme soutien de son gouvernement aux efforts entrepris par les Nations Unies pour assurer un suivi efficace, coordonné et intégré des recommandations de Beijing. A cet égard, il a insisté sur la nécessité de veiller à la situation des femmes des pays en transition. Le Gouvernement de Boris Eltsin, a approuvé en janvier dernier un texte relatif au concept de l'amélioration de la condition de la femme, texte qui établit le plan national de suivi de la Conférence de Beijing, et guide la politique nationale dans ce domaine. Une commission composée de 42 représentants des ministères, de la Présidence et du Parlement ainsi que de la communauté des organisations non gouvernementales assure la coordination des activités menées dans le pays. Le représentant a rappelé que le Président Eltsin avait réaffirmé, en juin dernier, l'importance qu'il accordait dans son programme à la question de l'égalité des sexes. C'était le 30 juin dernier, date à laquelle il a signé un décret visant à renforcer la présence des femmes dans les sphères du pouvoir.
M. KHALED KHALIFA AL-MUALLA (Emirats arabes unis) a estimé que la communauté internationale doit revoir ses programmes macro-économiques et augmenter les ressources allouées aux pays en développement. Il faut donner aux femmes l'opportunité de participer aux programmes de développement, via l'accès au crédit notamment, a-t-il souligné. Il faut prendre en considération le contexte social et religieux lorsqu'on examine la situation des femmes dans les sociétés traditionnelles, a-t-il poursuivi, soulignant, par ailleurs, le rôle très important des ONG.
Les Emirats, conformément à la charia et à leur tradition, ont toujours cherché, depuis le début du mouvement pour la promotion de la femme, à favoriser l'égalité des droits entre les femmes et les hommes, et à garantir par le biais de sa législation la participation égale des femmes. Les Emirats arabes unis soutiennent la création d'associations nationales de femmes. Les transformations socio-économiques et politiques dans le monde montrent l'importance des femmes qui constituent la moitié de la population, dans les efforts collectifs pour le développement de la société, a-t-il aussi souligné.
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Mme GISELE ILLO (Niger) a expliqué que dans son pays la situation de la femme a peu évolué malgré les engagements des hommes et des femmes politiques et les multiples efforts des partenaires extérieurs. Elle a attribué cet état de fait aux facteurs suivants : Les pesanteurs sociologiques qui renferment la femme dans sa position d'éternelle dominée; L'analphabétisme qui touche 91% des femmes; La faible prise en compte des rôles, besoins et responsabilités des femmes dans les politiques de développement économique et social; La primauté accordée aux solutions techniques face aux problèmes des femmes; La marginalisation des femmes dans les structures politiques, malgré leur poids électoral et le rôle essentiel de mobilisation qu'elles jouent. A la date d'aujourd'hui, a-t-elle souligné, seulement quatre femmes se trouvent au sein d'un gouvernement de 25 ministres.
Dans le nouveau contexte démocratique du Niger, les femmes tentent, une fois de plus de convaincre leurs partenaires que la promotion de la femme ne s'inscrit pas en termes d'opposition entre l'homme et la femme. Ce faisant, elles luttent pour l'élaboration de la mise en oeuvre d'une politique nationale de promotion de la femme. A cet effet, il a été établi un plan d'action triennal qui prend en compte les différentes recommandations de la Déclaration de Beijing. Treize objectifs principaux ont été ciblés qui vont de la prise en compte du poids politique des femmes dans le processus de démocratie à l'effort qui doit être engagé pour rehausser de façon significative leur taux de scolarisation. La représentante a indiqué que, toutefois, le démarrage de ce plan piétine du fait de la crise financière. La délégation du Niger est préoccupée par les mesures de réduction des ressources financières de l'ONU, consacrées aux activités de développement.
Mme JUDY GRAYSON, Banque mondiale, a indiqué que la Banque mondiale répondant à une demande souvent exprimée par les délégations, a décidé d'organiser fin novembre, un forum sur les questions liées à la problématique hommes-femmes. La Banque n'épargne aucun effort pour intégrer la perspective sexospécifique dans tous les domaines de ses activités, particulièrement dans les programmes de lutte contre la pauvreté, a dit la représentante.
La perspective sexospécifique est en train d'être intégrée aux stratégies par pays. Les prêts accordés pour des projets dans les domaines des soins de santé, d'éducation, et des services sociaux ont fortement augmenté ces dix dernières années. Une attention croissante a été accordée aux besoins particuliers des femmes dans ces activités. La Banque, en outre, a apporté 30 millions de dollars au Groupe consultatif pour l'assistance aux plus pauvres, contribution qui ira au financement de microprojets, dont le plus grand nombre devrait être entrepris par les femmes. Au siège de la Banque, enfin, des mesures ont été prises en vue de la parité des sexes, et en particulier pour promouvoir la femme à des postes de prise de décision. Les trois nouveaux vice-présidents de la Banque, notamment, sont aujourd'hui des femmes.
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Mme MISRAK ELIAS, Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), a indiqué que le Fonds concentrait son action sur trois domaines prioritaires : l'éducation des filles, la santé des adolescentes et des femmes, et les droits de l'enfant et de la femme. Des programmes innovateurs d'éducation sont notamment développés dans plusieurs pays d'Afrique, tandis que le Fonds a, par ailleurs, intensifié son travail de promotion de la santé des fillettes et des femmes en favorisant leur accès à l'information afin de leur permettre de faire des choix en connaissance de cause, a indiqué la représentante. Ainsi, le problème des mutilations génitales est à la fois traité comme un problème de santé et en tant que violation des droits des femmes. L'UNICEF est, par ailleurs, engagé dans l'élimination de la violence contre les femmes et les fillettes, phénomène illustré par l'augmentation du trafic sexuel, et encore aggravé dans les situations de conflit. Ce n'est qu'en donnant l'égalité pleine et entière dans tous les domaines que l'on peut mettre fin à ces pratiques inhumaines, a indiqué la représentante, soulignant que l'application de la Plate-forme de Beijing est primordiale pour la réalisation du mandat de l'UNICEF.
M. SOREN JESSEN-PETERSEN, Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, a mis l'accent sur l'importance que le HCR accorde, dans l'exécution de son mandat, à la question de la violence et de tous les préjudices fondés sur le sexe. Le HCR a organisé un symposium sur cette question, en février dernier. La réunion s'est notamment penchée sur les questions de fond et de procédure relatives au droit à l'asile des victimes de violence et de persécution, y compris pour les femmes victimes de mutilations génitales. Un manuel est en cours de préparation sur la prévention et la réaction face à la violence perpétrée à l'encontre des réfugiés. Beaucoup reste encore à faire pour éliminer la violence dont sont victimes les femmes réfugiées, comme le prouvent les expériences bosniaque et rwandaise. Un fonds spécial pour l'assistance aux femmes bosniaques a été établi, en vue de la création de micro-entreprises lancées par les femmes. A l'heure actuelle, on constate une montée de la violence domestique dans cette région, a dit le représentant. Il a également insisté sur les graves conséquences que risquent d'avoir les événements qui ont cours actuellement dans la région des Grands Lacs sur la situation déjà très précaire des réfugiées rwandaises qui ont survécu au génocide.
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