LES DELEGATIONS ESTIMENT QU'IL FAUT LIMITER LES EFFETS DE LA CRISE FINANCIERE SUR LES PROGRAMMES EN FAVEUR DES FEMMES
Communiqué de Presse
AG/SHC/255
LES DELEGATIONS ESTIMENT QU'IL FAUT LIMITER LES EFFETS DE LA CRISE FINANCIERE SUR LES PROGRAMMES EN FAVEUR DES FEMMES
19961024 APRES-MIDI AG/SHC/255 La Troisième Commission entame son débat sur la promotion des femmes et le suivi de la Conférence mondiale de BeijingLa Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission) a entamé jeudi après-midi son débat général sur la promotion des femmes et le suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes tenue à Beijing en septembre 1995. Avant l'ouverture du débat, la Commission a entendu des déclarations liminaires de Mme Rosario Green, Sous-Secrétaire général et conseillère spéciale du Secrétaire général pour la parité entre les sexes, et de Mme Angela King, Directrice de la Division de la promotion de la femme. M. Denis Halliday, Sous-Secrétaire général à la gestion des ressources humaines, a présenté le rapport du Secrétaire général sur la situation des femmes au Secrétariat, tandis que Mme Noeleen Heyser, Directrice du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), a présenté celui relatif aux activités du Fonds.
Au cours du débat, les délégations ont souligné la nécessité de limiter l'impact de la crise financière sur les programmes en faveur des femmes et de mettre tout en oeuvre pour assurer le suivi du Programme d'action de Beijing.
Les représentants de l'Irlande (au nom de l'Union européenne et des pays associés), du Mexique, de la Zambie (au nom de la Communauté de développement de l'Afrique australe), du Japon, de la Norvège, des Pays-Bas, de la Malaisie, de la Côte d'Ivoire, de la Slovaquie, du Sénégal et de l'Argentine ont pris la parole. La Commission a ensuite entendu les déclarations de Mme Martha Dueñas Loza, Directrice par intérim de l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW), de Mme Nina Sibal, représentante de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), et de Mme Ivanka Corti, Présidente du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes.
La Commission reprendra ses travaux sur ces points vendredi 25 octobre à 15 heures.
Information de base
L'importance du rôle joué par les femmes dans le développement et la nécessité de faire davantage pour la condition féminine furent reconnues en 1975, proclamée Année internationale de la femme par l'Assemblée générale avec un triple objectif : égalité, développement et paix. La même année se tint à Mexico la Conférence mondiale de l'Année internationale de la femme, à la suite de quoi l'Assemblée générale proclama les années 1976-1985 Décennie des Nations Unies pour la femme. Une conférence mondiale (Copenhague, 1980) adopta un programme pour la seconde moitié de la Décennie. La Conférence mondiale de Nairobi en 1985, chargée d'examiner et d'évaluer les résultats de la Décennie des Nations Unies pour la femme, adopta les Stratégies prospectives pour la promotion de la femme d'ici à l'an 2000. Tous les cinq ans, l'application de la Stratégie fait l'objet d'un examen et d'une évaluation.
Pour relancer l'intérêt pour la promotion de la femme et ranimer la volonté politique aux niveaux national et international, la quatrième Conférence mondiale sur les femmes : lutte pour l'égalité, le développement et la paix, fut organisée à Beijing du 4 au 15 septembre 1995.
Au titre de l'examen de points consacrés à la promotion de la femme et à la suite donnée à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, la Troisième Commission est saisie d'une lettre datée du 28 mai 1996, adressée au Secrétaire général par le Chargé d'affaires par intérim de la Mission permanente de la Turquie auprès de l'Organisation des Nations Unies, transmettant les résultats de la 95e Conférence et des réunions connexes de l'Union interparlementaire (A/51/210) ainsi que d'une lettre datée du 27 mars 1996, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Mexique auprès de l'Organisation des Nations Unies, transmettant le texte du communiqué commun publié à l'issue de la Réunion régionale sur les migrations (A/51/90). Cette réunion a notamment encouragé l'élaboration et l'adoption d'une approche intégrée, objective et à long terme sur le phénomène des migrations, qui permette de s'attaquer efficacement tant aux causes du phénomène qu'à ses manifestations.
Documentation
Rapport du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (A\51\38)
Le rapport rend compte des travaux de la quinzième session du Comité qui s'est tenue du 15 janvier au 2 février 1996 au Siège des Nations Unies à New York. Le Comité, composé de 23 experts, est chargé de vérifier la mise en oeuvre par les Etats parties de la Convention sur l'élimination de toutes
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les formes de discrimination à l'égard des femmes, entrée en vigueur le 3 septembre 1981. Au 2 février 1996, date de clôture de la quinzième session du Comité, 151 Etats étaient parties à la Convention. (La liste de ces Etats figure en annexe du Rapport).
Outre l'examen des rapports initiaux et des deuxièmes rapports périodiques de Chypre, de l'Islande, du Paraguay et de l'Ethiopie, le Comité a également étudié les deuxièmes rapports périodiques de la Belgique et de Cuba, les troisièmes rapports périodiques de l'Ethiopie, de Cuba, de la Hongrie et de l'Ukraine, ainsi qu'un rapport sur le Rwanda, présenté à titre exceptionnel. Il a fait une série de suggestions et de recommandations à l'attention des gouvernements de ces pays visant à une meilleure application des dispositions de la Convention.
Afin d'accélérer ses travaux et de faciliter le contrôle du respect par les Etats des droits garantis aux femmes par la Convention, le Comité a décidé de demander aux Etats parties d'inclure dans leurs rapports des informations sur les mesures prises pour mettre en oeuvre le Programme d'action de Beijing. Il a décidé par ailleurs de désigner certains de ses membres pour assurer la liaison avec les institutions spécialisées des Nations Unies dont les activités peuvent être liées à la promotion de la femme et d'adopter les domaines prioritaires suivants : Traditions culturelles et stéréotypes; Pauvreté et programmes d'ajustement structurel; Violence; Santé; Emploi et migrations; Pouvoir et prise de décisions; Les femmes âgées et les femmes handicapées; Education, formation et médias; Les femmes des zones rurales; Les femmes réfugiées.
Les Etats parties ont, par ailleurs, recommandé que l'Assemblée générale autorise le Comité à se réunir deux fois par an, à partir de 1997, afin de lui permettre de continuer à rattraper son retard dans l'examen des rapports qui lui sont soumis.
Rapport du Corps commun d'inspection intitulé "La promotion de la femme au moyen et dans le cadre des programmes du système des Nations Unies : que se passera-t-il après la quatrième Conférence mondiale sur les femmes" (A/51/180)
Le Comité administratif de coordination (CAC) se félicite du ton encourageant de ce rapport (A/50/509), et du fait que celui-ci offre une analyse précise, exacte et équilibrée et un tableau fidèle de l'actuelle situation, tout en faisant état des nombreux obstacles que le système des Nations Unies a encore à surmonter. Il estime qu'il serait nécessaire de suivre de près la mise en oeuvre des recommandations du Corps commun d'inspection (CCI) dans ce rapport, mais il reste encore à examiner plus en détail les mécanismes de cette mise en oeuvre et les indicateurs permettant d'évaluer les progrès accomplis.
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En dépit de progrès, le Comité administratif de coordination note qu'en raison de la grave crise financière, qui affecte souvent davantage les services administratifs, les départements des ressources humaines ont plus que jamais du mal à prendre de nouvelles initiatives ou à renforcer les programmes existants.
Le CAC se félicite également de l'accent mis par le Corps commun d'inspection sur la nécessité d'une meilleure gestion des performances et sur l'obligation pour les responsables de rendre compte de leurs travaux et de participer à la "transformation de la culture des organisations". Pour ce faire, il convient d'affecter les ressources financières et humaines voulues à des programmes de mise en valeur et de formation des ressources humaines.
Bien que le rapport ait reconnu la nécessité d'affecter des ressources adéquates au recentrage de la question féminine et aux activités en faveur des femmes, de nombreux organismes ont estimé que le rapport avait une optique trop axée sur les sièges et négligé les difficultés spécifiques que rencontraient les entités opérationnelles sur le terrain, et ont considéré qu'en matière de coordination des programmes soucieux d'équité entre les sexes, il faut mettre l'accent sur l'appui qu'il convient d'apporter à l'UNIFEM.
Enfin, le Comité administratif de coordination constate également avec satisfaction que le rapport a insisté sur les responsabilités qui incombent aux organes directeurs et aux Etats Membres.
Rapport du Secrétaire général relatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (A/51/277 et corr.1)
La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes a été ouverte à la signature à New York le 1er mars 1980 et, est entrée en vigueur le 3 septembre 1981. Au 1er août 1996, elle comptait 153 Etats parties, dont 58 y avaient adhéré et 6 avaient succédé à d'autres parties. En outre, quatre Etats l'avaient signée sans l'avoir encore ratifiée. Depuis le dernier rapport intérimaire, les pays suivants y sont devenus parties par ratification, adhésion ou succession : Afrique du Sud, Algérie, Azerbaïdjan, Côte d'Ivoire, Erythrée, Fidji, Lesotho, Liechtenstein, Pakistan, Singapour et Vanuatu. A l'annexe du rapport figure la liste complète des Etats qui, au 1er août 1996, étaient parties à la Convention.
Il est noté en annexe que les Etats suivants ont formulé des réserves entre le 1er août 1995 et le 1er août 1996 en ratifiant la Convention : Algérie, Fidji, Lesotho, Liechtenstein, Pakistan et Singapour; des objections ont été formulées durant la même période par la Finlande, les Pays-Bas et la Suède; des réserves et des déclarations ont été retirées par la Jamaïque, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord et la Thaïlande; et des communications ont été faites par l'Autriche, la Belgique et le Portugal.
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Au cours de sa quarantième session, la Commission de la condition de la femme a entamé des travaux en vue d'élaborer un projet de protocole facultatif relatif au droit de pétition se rapportant à la Convention et créé un groupe de travail de session, à composition non limitée à cet effet.
Le Conseil économique et social a décidé de reconduire le mandat du Groupe de travail, de façon à lui permettre de poursuivre les travaux qu'il avait engagés, et l'a autorisé, dans la limite des ressources disponibles pour l'exercice biennal 1996-1997 à se réunir pendant la quarante et unième session de la Commission. Cette décision doit être approuvée par l'Assemblée générale au cours de la présente session.
Rapport du Secrétaire général sur la traite des femmes et des petites filles (A/51/309)
Le rapport porte sur la suite à donner à la résolution 50/167 de l'Assemblée générale qui invitait les gouvernements à envisager d'élaborer un ensemble de règles minima pour le traitement humanitaire des victimes de la traite et encourageait les Etats Membres à envisager de signer et de ratifier la Convention de 1949 pour la répression et l'abolition de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui ainsi que les accords internationaux relatifs à la répression de l'esclavage et les autres instruments internationaux applicables, compte dûment tenu des mesures éventuelles à prendre pour améliorer la procédure d'établissement des rapports.
Le rapport examine la nature du problème, les dispositions juridiques nationales et internationales en matière de traité, les approches suivies actuellement et les mesures envisagées pour lutter contre la traite et les recommandations concernant les mesures à prendre pour l'établissement des rapports.
Comme le relève le Programme d'action de Beijing, un certain nombre de facteurs ont accru les préoccupations que suscite la question de la traite, notamment la facilité croissante de déplacement d'un pays à l'autre, l'augmentation du nombre des travailleurs migrants temporaires, l'écart croissant entre les riches et les pauvres d'un même pays ou d'une même région ainsi que la montée de la criminalité transnationale. Comme dans le cas de la traite d'enfants, on ne dispose pratiquement d'aucune donnée fiable concernant le nombre de femmes victimes de la traite, ou le lieu d'origine et de destination de celles-ci, indique le rapport.
Soulignant la nécessité de renforcer la coopération internationale, le rapport estime qu'il serait peut-être opportun d'envisager la possibilité de réviser la Convention de 1949 à laquelle moins de la moitié des Etats Membres sont parties, et de créer notamment un organe chargé d'examiner les rapports
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sur sa mise en oeuvre, afin de la rendre plus efficace. En attendant, le rapport préconise d'encourager les Etats à poursuivre la mise en oeuvre de la Convention et de veiller à ce qu'ils rendent compte des mesures prises pour éliminer la traite. Le rapport suggère notamment d'inviter les Etats à inclure la traite dans leurs rapports sur les statistiques criminelles.
Rapport du Secrétaire général sur la violence à l'égard des travailleuses migrantes (A/51/325)
Le rapport porte sur l'application de la résolution 50/168 de l'Assemblée générale qui priait notamment le Secrétaire général de réunir un Groupe d'experts chargé de présenter des recommandations tendant à améliorer la coordination des activités des divers organismes des Nations Unies en matière de lutte contre la violence à l'égard des travailleuses migrantes et de mettre au point des indicateurs qui permettent de déterminer la situation de ces dernières.
Le rapport comprend les conclusions et recommandations adoptées par le groupe d'experts, qui s'est réuni à Manille du 27 au 31 mai 1996, les mesures prises par les organismes des Nations Unies concernant la situation des travailleuses migrantes et les observations des 20 Etats membres qui ont répondu à la demande d'informations du Secrétaire général (pays d'accueil et pays d'origine).
Dans ses recommandations, le Groupe d'experts suggère notamment de mettre au point des procédures normalisées permettant la collecte de données et d'encourager tous les pays, aussi bien exportateurs qu'importateurs de main-d'oeuvre, à recueillir et mettre en commun ces données. Il préconise d'entreprendre une série d'études en vue d'obtenir des données de référence fiables sur l'ampleur et les caractéristiques du phénomène de violence à l'égard des travailleuses migrantes et de déterminer avec précision l'incidence de la violence sur celles-ci, leur famille et la collectivité. Le rapport recommande, par ailleurs, que la question de la violence à l'égard des travailleuses migrantes soit prise en compte dans les mécanismes et programmes des Nations Unies.
Parmi les mesures prises par les organismes des Nations Unies, la Commission de la condition de la femme a adopté une résolution invitant notamment les Etats d'origine des travailleuses migrantes et les Etats d'accueil à tenir des consultations régulières visant à identifier les problèmes qui se posent lorsqu'il s'agit de défendre les droits des travailleuses migrantes et de leur assurer des services de santé et des services juridiques et sociaux, d'adopter des mesures pour traiter de ces problèmes, d'établir des services accessibles aux intéressés et de créer des conditions plus propices à plus d'harmonie et de tolérance entre les travailleuses migrantes et le reste de la société dans laquelle elles
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résident. La Commission a, par ailleurs, engagé les Etats à prendre des mesures pour empêcher que les travailleuses migrantes ne soient victimes de la traite des femmes et à pénaliser les personnes se livrant à ce trafic.
Rapport sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) (A/51/391)
Ce rapport est transmis à la Commission par une note du Secrétaire général.
Le Programme d'action adopté par la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, invite UNIFEM à mettre l'accent dans ses activités sur le renforcement du pouvoir politique et économique des femmes. A sa trente- sixième session tenue à New-York, du 31 janvier au 2 février 1996, le Comité consultatif d'UNIFEM a approuvé deux grands axes d'action : autonomisation économique et autonomisation politique des femmes.
Dans son soutien à l'autonomisation économique des femmes, l'UNIFEM appuie des programmes de fond et des activités de plaidoyer dans les domaines suivants : la mondialisation et la restructuration de l'économie; de nouvelles conceptions de la création d'entreprises et les moyens novateurs d'aider les femmes à réduire au minimum les menaces qui pèsent sur les moyens d'existence durables. Dans son soutien à l'autonomisation politique des femmes, UNIFEM centre son action sur les sous-secteurs suivants : les femmes et la conduite des affaires publiques; les droits de la femme (en particulier, le développement de l'accès des femmes aux mécanismes internationaux en place dans le domaine des droits de l'homme, et la question de la violence à l'égard des femmes); la consolidation de la paix et le règlement des conflits, et spécialement le rôle des femmes dans la consolidation de la paix.
UNIFEM, qui participe activement au suivi intégré des grandes conférences récentes, préside le Groupe de travail du comité administratif de coordination sur les activités opérationnelles du Comité interorganisations pour les femmes qui coordonne le suivi de l'application du Programme d'action de Beijing par les différentes institutions et organes du système.
A la demande du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), une évaluation externe d'UNIFEM a été réalisée pour la période allant de février à juin 1996. A la lumière du rapport d'évaluation (DP/1995/34) qui recommande à UNIFEM de mieux préciser son action dans les deux domaines d'activités prioritaires (autonomisation économique et autonomisation politique des femmes), l'UNIFEM privilégiera cinq stratégies qui consisteront respectivement à : entreprendre des projets pilotes et de démonstration afin de développer des formules novatrices d'assistance de développement pouvant servir de modèles à d'autres organismes; renforcer les organisations et réseaux
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féminins; entreprendre des activités de plaidoyer et de démarginalisation; jouer un rôle d'intermédiaire afin d'établir des relations efficaces entre tous les partenaires du développement concernés; mobiliser un appui politique et financier en faveur des femmes; et enfin, réunir et diffuser des informations, et faire connaître les enseignements tirés de ses propres expériences en particulier à toute une gamme de pays, d'organismes et de particuliers intéressés.
En 1995, UNIFEM a continué à appliquer une stratégie énergique d'appels de fonds. Au 31 décembre dernier ses recettes s'élevaient à 20,4 millions de dollars, soit une augmentation par rapport aux estimations initiales. Les efforts visant à accroître les ressources du Fonds et à diversifier ses sources de financements ont entraîné une augmentation du nombre des gouvernements contributeurs, et le Fonds estime, en tenant compte des annonces de contributions qui ont été faites et de celles qui sont attendues, que le montant des contributions pour 1996 sera de 11% supérieur à celui de l'an dernier.
Rapport sur la suite donnée à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (A/51/322)
Par sa résolution 50/203 du 22 décembre 1995, l'Assemblée générale a prié le Secrétaire général de lui rendre compte des moyens permettant de renforcer la capacité de l'Organisation et du système des Nations Unies pour ce qui est d'appuyer le suivi permanent de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes tenue à Beijing en septembre 1995. Le rapport décrit les activités menées par les instances intergouvernementales et par les organismes des Nations Unies, indiquant que l'impulsion donnée par la Conférence se maintient. On y trouve également l'exposé des facteurs concernant la capacité du système des Nations Unies de répondre aux besoins humains et financiers, ainsi que des propositions pour un certain nombre de mesures supplémentaires.
Il est rappelé dans le rapport que l'intégration d'une perspective sexospécifique est un leitmotiv du Programme d'action de Beijing, en précisant qu'une perspective sexospécifique est un mode de pensée, de conceptualisation, une structure cognitive qui permet de concevoir, apprécier, suivre et évaluer des politiques et des programmes en fonction des incidences et avantages relatifs qu'ils comportent pour les hommes et les femmes. L'analyse des distinctions fondées sur le sexe a pour but de dégager les ressemblances et les différences qui existent entre les rôles et les responsabilités dont sont investis les hommes et les femmes sans les rattacher directement à la biologie, mais plutôt aux types de comportement qu'on attend des hommes et des femmes et au renforcement culturel de ces comportements.
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Un certain nombre d'organismes des Nations Unies et d'autres organismes internationaux se sont employés, soit individuellement soit collectivement, à déterminer les meilleurs moyens pratiques d'intégrer cette perspective dans leurs politiques et programmes. Le Comité interorganisations sur les femmes et l'égalité entre les sexes du Comité administratif de coordination (CAC) a été chargé d'élaborer plus avant ce concept, de rassembler les données d'expérience et de mettre au point des propositions et instruments pratiques de nature à appuyer l'intégration des questions de parité entre les sexes dans l'ensemble des organismes des Nations Unies.
Le rapport présente les décisions prises par le Conseil économique et social et ses organes subsidiaires, ainsi que par les institutions spécialisées du système et autres organismes intergouvernementaux pour assurer le suivi des politiques d'intégration.
Le rapport consacre, d'autre part, un chapitre aux mesures prises par les secrétariats d'organismes des Nations Unies, individuellement et collectivement, pour appliquer la Déclaration et le Programme d'action de Beijing. Il est noté que dans son rapport au Conseil économique et social (E/1996/82), le Secrétaire général a fait état de ces activités. Le présent rapport contient un échantillon non exhaustif sur les activités visant en particulier à coordonner le suivi interorganisations, y compris au niveau du Cabinet du Secrétaire général; sont également présentées les activités des organisations non gouvernementales et autres institutions de la société civile. Le Programme d'action de Beijing souligne l'importance des stratégies ou programmes d'action au niveau national, qui sont un élément essentiel à sa mise en oeuvre. Le rapport indique que le Secrétariat des Nations Unies a reçu le texte de programmes d'action et de stratégies établis par les pays suivants : Danemark, Etats-Unis, Haïti, Mexique, Maroc, Philippines, Roumanie, Fédération de Russie et Turquie. Le Secrétariat croit savoir que d'autres Etats Membres ont élaboré de telles stratégies mais ne les ont pas encore communiquées à l'Organisation. Comme l'on peut supposer que ces plans ou stratégies seront adaptés aux besoins nationaux, il n'existe au stade actuel aucune directive concernant leur établissement.
Un chapitre est consacré aux moyens d'exécution, indiquant notamment que dans le cadre de l'établissement du budget-programme pour la période 1998-1999, les départements et organes des Nations Unies seront encouragés à assurer l'intégration d'une optique non sexiste dans leurs programmes.
La Troisième Commission est également saisie des documents suivants : lettre datée du 28 mai 1996, adressée au Secrétaire général par le Chargé d'affaires par intérim de la Mission permanente de la Turquie auprès de l'Organisation des Nations Unies, transmettant les résultats de la 95e Conférence et des réunions connexes de l'Union interparlementaire (A/51/210);
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lettre datée du 27 mars 1996, adressée au Secrétaire général par le représentant permanent du Mexique auprès de l'Organisation des Nations Unies, transmettant le texte du communiqué commun publié à l'issue de la Réunion régionale sur les migrations (A/51/90). Cette réunion a notamment encouragé l'élaboration et l'adoption d'une approche intégrée, objective et à long terme sur le phénomène des migrations, qui permette de s'attaquer efficacement tant aux causes du phénomène qu'à ses manifestations.
Déclarations liminaires
Mme ROSARIO GREEN, Sous-Secrétaire général et conseillère spéciale du Secrétaire général pour la parité entre les sexes, a affirmé que, malgré l'engagement du Secrétaire général à mettre tout en oeuvre pour parvenir à l'égalité générale des sexes pour l'an 2000, il y a des obstacles plus difficiles à surmonter qu'il ne semblait au départ, lorsque ces objectifs ont été fixés, dont principalement la crise financière de l'Organisation.
Parmi les mesures décidées dans le cadre de la promotion de la femme, elle a notamment cité l'intégration de la question de l'égalité des sexes dans les séminaires et ateliers de formation du personnel des Nations Unies, ainsi que des mesures en vue de la promotion des femmes très qualifiées à des postes de représentant du Secrétaire général. Soulignant que les droits de la femme font partie des droits de l'homme et de la personne humaine, elle a affirmé que, pour que les Nations Unies aient l'autorité morale et la crédibilité pour promouvoir la situation de la femme dans le monde, il fallait incorporer un plus grand nombre de femmes au Secrétariat et a demandé le soutien des Etats Membres à cet effet.
Présentant le rapport sur la situation des femmes au Secrétariat, M. DENIS J. HALLIDAY, Sous-Secrétaire général à la gestion des ressources humaines, a souligné la volonté du Secrétariat d'adopter une démarche soucieuse d'équité entre les sexes dans les programmes de travail des Nations Unies, dans tous les domaines. L'objectif des mesures présentées par le Secrétaire général dans son rapport, a-t-il indiqué, est d'offrir aux femmes davantage de possibilités de recrutement et de leur ouvrir plus de postes afin d'atteindre l'objectif d'égalité des sexes d'ici à l'an 2000. Il a affirmé que, malgré certains progrès, les objectifs fixés pour les niveaux P4 et P5 étaient toujours loin d'être atteints, soulignant notamment le petit nombre de femmes dans le domaine politique.
Les femmes apportent aux travaux de l'Organisation une perspective précieuse et unique, a-t-il indiqué. Nous travaillons à une mutation culturelle qui nous permettra de mieux tirer profit de la diversité au sein de l'Organisation, a-t-il ajouté, soulignant notamment l'importance de la formation à l'égalité des sexes. Il a, par ailleurs, affirmé qu'il fallait
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tenir compte des impératifs familiaux afin que les femmes puissent à la fois gérer leurs responsabilités professionnelles et au sein de leur famille, soulignant qu'un personnel satisfait travaille mieux.
Mme ANGELA KING, Directrice de la Division de la promotion de la femme, a évoqué les nombreuses mesures prises par les Nations Unies au cours des 13 derniers mois qui se sont écoulés depuis la Conférence de Beijing pour assurer un suivi efficace des recommandations de la Déclaration et du Programme d'action issus de cette importante réunion. Evoquant ensuite les efforts déployés par les gouvernements dans le contexte du suivi de Beijing, Mme King a rappelé que l'Assemblée générale, lors de sa cinquantième session, avait adressé une requête à tous les gouvernements par laquelle elle priait ces derniers de fournir avant la fin de l'année 1996 un rapport sur les mesures qu'ils avaient prises.
Elle s'est félicitée du fait que la Division était déjà en possession de 19 rapports de gouvernements. Mme King s'est également réjouie du nombre important de réunions régionales qui ont eu lieu ces derniers mois, dans le but d'adopter des stratégies régionales de mise en oeuvre des recommandations de Beijing, ou d'harmoniser les programmes de suivi de la Conférence établis par les Etats d'une même zone. A ce sujet, elle a notamment évoqué le plan d'action modèle de promotion de la femme qui a été mis au point par les pays d'Europe centrale et d'Europe orientale. Beijing, a dit Mme King, a donné la preuve qu'un élan mobilisateur peut susciter le changement. Les Nations Unies doivent aujourd'hui générer les forces motrices de ce changement. Elle s'est dit convaincue que ce défi serait relevé, et a assuré qu'elle n'épargnerait aucun effort pour assurer le succès de cette entreprise.
Mme NOELEEN HEYSER, Directrice du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), présentant le rapport du Fonds, a indiqué qu'un an après la Conférence de Beijing, il est aujourd'hui possible d'affirmer que la Déclaration et le Programme d'action qui ont sanctionné cette dernière constituent les nouvelles fondations sur lesquelles repose toute l'action menée par le Fonds. Ce dernier doit être l'élément catalyseur de l'action de la promotion de la femme tant au sein du système des Nations Unies qu'auprès des gouvernements, des organisations non gouvernementales, du secteur privé et de l'ensemble des représentants de la société civile, ainsi qu'auprès des bailleurs de fonds.
L'expérience du Fonds est enrichie de 20 années de travail assidu en collaboration avec des femmes du monde entier. S'agissant des résultats importants obtenus récemment par le Fonds dans le monde, Mme Heyser a insisté sur l'adoption d'une convention de l'Organisation internationale du Travail (OIT) sur le travail à domicile des femmes, inspirée de projets menés en Asie. Elle a dans ce cadre insisté sur l'importance de l'amélioration de l'accès de
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la femme au crédit notamment pour la création de micro-entreprises en Amérique latine et en Afrique. En Equateur, au Pérou et en Bolivie, a-t-elle expliqué, des ateliers ont été organisés sur la promotion de la femme dans la magistrature, et dans la police. En Equateur, en outre, une banque de données sur la violence à l'égard des femmes a été mise sur pied; en Afrique divers projets sont en cours pour renforcer le rôle de la femme dans le processus de renforcement de la paix. Partout où il est présent, le Fonds travaille en étroite collaboration avec les réseaux d'organisations féminines. Il fournit actuellement une assistance technique à 16 gouvernements dans leurs efforts de promotion de la femme.
Débat général
M. MICHAEL HOEY (Irlande), parlant au nom de l'Union européenne et des pays associés, a affirmé que l'autonomisation des femmes impliquait leur participation au processus de décision et au pouvoir et ne pouvait être réalisée sans un accès à l'éducation, aux ressources et à l'information. La maîtrise de leur santé, et particulièrement de leur fertilité est indispensable pour leur émancipation, a-t-il souligné. Il a appelé à dégager les ressources humaines et financières nécessaires aux niveaux national et international pour mettre en oeuvre le Programme d'action de Beijing, estimant que ceci nécessitait l'intégration du principe de l'équité entre les sexes dans toutes les décisions budgétaires sur les politiques et les programmes, ainsi que le financement adéquat des programmes spécifiques sur l'égalité des sexes.
Dans le cadre du suivi de Beijing, l'Union européenne a, notamment, adopté une résolution garantissant aux travailleurs, hommes et femmes, un congé parental non rémunéré de trois mois minimum et envisage actuellement l'adoption d'une recommandation sur la participation équitable des hommes et des femmes dans la prise de décisions, a-t-il indiqué. Le représentant a affirmé, par ailleurs, que l'Union européenne avait décidé de promouvoir l'égalité des sexes dans ses politiques de coopération au développement.
Soulignant que la majorité des personnes touchées par la pauvreté sont des femmes, il a estimé que le principe de l'égalité des sexes devait être intégré dans tous les programmes de lutte contre ce fléau. Tout programme antipauvreté échouera si le potentiel énorme et indispensable que représentent les femmes dans le domaine du développement n'est pas pris en compte, a-t-il indiqué.
Le représentant a déploré le fait que les objectifs chiffrés concernant le nombre de femmes occupant des postes décisionnels soit loin d'être atteints. S'inquiétant des effets négatifs de la crise financière de l'Organisation sur la réalisation des objectifs en matière d'égalité des sexes, il a exprimé le souhait de voir plus de femmes occuper les postes
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de représentants spéciaux et des positions importantes, notamment dans les opérations de maintien de la paix. Dans ce cadre, il a appelé les gouvernements des Etats Membres à prendre leurs responsabilités et à nommer plus de représentantes féminines auprès des organes des Nations Unies ainsi que dans les groupes d'experts et les commissions. Il a, en outre, appelé les Etats Membres qui ne l'ont pas encore fait, à adhérer à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et souhaité que ceux qui ont fait des réserves les retirent.
Mme YANERIT CRISTINA MORGAN SOTOMAYOR (Mexique), faisant état des mesures prises par son gouvernement en vue d'assurer un suivi efficace de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, a cité un programme national de suivi de Beijing qui se fixe comme premier délai d'exécution l'an 2000. Ce programme est fondé sur l'implication de tous les pôles de l'action nationale, ainsi que sur la participation de tous les membres de la société mexicaine, au processus de promotion de l'équité. Il fixe des lignes directrices dans des domaines prioritaires pour ce qui est de l'égalité entre les sexes. Le Mexique, a par ailleurs dit la représentante, se félicite du mécanisme de suivi qui a été établi au sein du système des Nations Unies. A ce propos, elle a mis l'accent sur le caractère essentiel que revêt le renforcement de la coordination des diverses actions entreprises par le système et a particulièrement salué les efforts déployés par Mme Rosario Green, et sous la supervision de cette dernière. La représentante a réitéré l'importance que son pays accorde à la question de la traite des femmes.
M. PETER KASANDA (Zambie), parlant au nom de la Communauté de développement de l'Afrique australe, a estimé que les problèmes financiers des Nations Unies ne devaient pas être préjudiciables à la condition des femmes au Secrétariat. La crise financière ne peut pas être utilisée comme prétexte pour ne pas atteindre les objectifs fixés pour parvenir à la parité entre les sexes. Au Secrétariat, les femmes doivent être représentées à tous les niveaux, y compris aux postes les plus élevés, a-t-il souligné. Il a déploré, par ailleurs, que les femmes d'Afrique soient sous-représentées au sein des Nations Unies malgré leur contribution importante au rétablissement de la paix sur le continent au cours de l'année écoulée, notamment en Sierra Leone et au Libéria. Il a invité le Secrétaire général à nommer au moins une femme comme envoyée spéciale à la tête d'une des initiatives de paix des Nations Unies.
Au niveau de la SADC, le Botswana a été chargé, lors d'une réunion sous- régionale sur le suivi de Beijing, de coordonner les initiatives en faveur de la parité des sexes dans la région; un plan d'action subrégional sur les femmes et le développement est sur le point d'être finalisé et le tribunal de la SADC a été habilité à se saisir des questions de violation des droits des femmes, a-t-il indiqué, ajoutant que la SADC oeuvrait aussi à l'intégration des dispositions de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes dans ses instruments et protocoles.
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Nous devons supprimer tous les obstacles pour que les femmes puissent jouir de leurs droits humains, de l'égalité de droit à l'héritage, au crédit et à la propriété et nous attaquer à la féminisation de la pauvreté, à la protection des fillettes et à la prévention de la violence contre les femmes. Ce n'est que lorsque ces objectifs auront été atteints que nous pourrons parler d'une société juste et équitable, a-t-il conclu.
M. NAGAKO SUGIMORI (Japon) a indiqué que son pays se félicitait des diverses initiatives prises dans le cadre du système en vue d'assurer une bonne intégration d'une perspective sexospécifique dans tous les domaines d'activités de l'Organisation, et en vue d'assurer un suivi interinstitutions coordonné de la Conférence de Beijing. Le Japon se félicite des efforts déployés par l'UNIFEM pour rechercher de nouvelles sources de financement et pour mobiliser un plus grand nombre de contributeurs à ces activités, et encourage le Fonds à poursuivre dans cette voie. Le représentant a indiqué que son gouvernement avait l'intention de contribuer à concurrence d'un million de dollars des Etats-Unis au Fonds pour l'exercice biennal 1996-1997. Le Japon accorde une grande importance à la promotion de la femme, et son engagement envers cette cause se traduit par les nombreux projets qu'il appuie dans de nombreux pays, et par les activités régionales auxquelles il participe. Au Japon, un bureau a été créé au sein du cabinet du Premier Ministre qui est chargé de coordonner l'action nationale de suivi de Beijing. Le plan d'action pertinent qui est en cours d'élaboration devrait être opérationnel en fin d'année. La représentante a conclu en expliquant qu'elle était membre d'un réseau d'organisations non gouvernementales, et que le Gouvernement japonais, depuis 1987, avait intégré des représentants de ce mouvement dans ses délégations officielles.
Mme KARIN STOLTENBERG (Norvège), commentant la situation des femmes au Secrétariat, a affirmé qu'elles apportent de nouvelles perspectives et dimensions et représentent une ressource sous-utilisée. Aussi a-t-elle déploré la proposition de revoir à la baisse les objectifs fixés en matière de parité des sexes et estimé qu'il fallait, au contraire, renforcer les efforts pour les atteindre, par exemple, en imposant, comme en Norvège, le système des quotas. Il y a des femmes qualifiées et il est crucial qu'elles soient représentées à tous les niveaux car leur expérience est précieuse, a-t-elle souligné.
Concernant la traite et l'exploitation sexuelle des femmes, qui se sont répandues en Europe et touchent particulièrement les femmes des pays en transition, elle a souligné les mesures prises par son pays au niveau régional, notamment en matière de renforcement de la coopération policière. Elle a plaidé, par ailleurs, pour un renforcement du Comité chargé de la mise en oeuvre de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes dont la lenteur des travaux, a-t-elle
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souligné, est déprimante. On ne peut pas demander aux pays de fournir des rapports nationaux si on ne peut pas garantir qu'ils seront examinés avec sérieux et dans des délais raisonnables.
Mme ANNELIES PIERROT-BULTS (Pays-Bas) a mis l'accent sur diverses questions qui selon elle méritent une attention prioritaire à l'heure actuelle, dans les discussions sur la promotion de la femme et le suivi de Beijing. L'une de ces question est celle des ressources, que la représentante a jugé être le reflet véritable de l'engagement des Etats. Au sein du système, il est indispensable de renforcer encore la coordination des travaux des diverses entités.
Une Commission de la condition de la femme forte et efficace est indispensable pour un soutien solide des efforts entrepris pour mettre en oeuvre les recommandations de Beijing. Par ailleurs, il est essentiel de veiller à ce que les femmes soient impliquées dans toutes les étapes du processus de leur promotion, à commencer par l'étape de la planification des politiques les concernant. La sensibilisation doit occuper une place prioritaire dans la poursuite des objectifs d'égalité, les médias devraient apporter une contribution importante à cette action, qui doit viser à l'élimination des stéréotypes dont l'image des femmes est encore prisonnière. Si aucune mesure de censure à l'encontre des médias ne peut évidemment trouver sa place dans ce processus, laquelle constituerait une atteinte grave à la liberté d'expression, on pourrait cependant envisager l'adoption par les médias d'un code de conduite.
M. TAN YEE KEW (Malaisie) a indiqué que l'intégration des recommandations de Beijing dans le programme de développement de la Malaisie, avait contribué à l'avancement de la société. Les femmes de Malaisie ont un accès égal à l'éducation, a-t-il notamment souligné, indiquant que les opportunités d'emploi pour les femmes étaient plus nombreuses grâce à une augmentation du nombre de diplômées et à l'expansion continue de l'économie. Le problème de la femme dans la pauvreté devrait être appréhendé dans le contexte plus vaste du progrès économique. Le développement de la femme fait partie intégrante du développement économique global, a-t-il ajouté.
Déplorant les lenteurs du Tribunal pénal international pour l'ex- Yougoslavie, le représentant a estimé qu'il fallait considérer le viol dans les situations de conflit armé comme un crime de guerre. Il a plaidé, par ailleurs, pour un renforcement de la coopération internationale dans la lutte contre la traite des femmes, en particulier celle à des fins sexuelles.
Mme DIENEBOU KABA CAMARA (Côte d'Ivoire) a rappelé que l'une des préoccupations majeures de la Conférence de Beijing était de renverser la tendance à la féminisation de la pauvreté. Cependant, un an après Beijing, force est de constater que les ressources disponibles se raréfient au moment
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où les besoins s'accroissent à tous les niveaux. Malgré la volonté politique des Etats africains de promouvoir les femmes, ce tarissement des ressources devient un sérieux obstacle à la mise en oeuvre des recommandations de Beijing.
Les organismes de développement qui enregistrent une chute de plus de 30% des contributions volontaires aux différents fonds sont également contraints de réviser à la baisse leurs programmes. En raison de la crise financière, il est difficile de prendre de nouvelles initiatives ou de réviser les programmes en renforçant l'équité entre les sexes. Si les obstacles majeurs à la promotion de la femme que nous venons d'évoquer ne sont pas élevés, il serait illusoire d'attendre des résultats encourageants, d'ici la fin du siècle, a averti Mme Camara.
Elle a cependant félicité l'UNIFEM pour le rôle qu'il joue dans la coordination des programmes soucieux de l'égalité entre les sexes, le FNUAP qui, en allouant 50% de ses ressources au secteur de la santé génésique et à la planification familiale, ainsi que la FAO qui, en oeuvrant pour la promotion de la femme rurale, jouent un rôle important dans l'habilitation de la femme et son intégration dans le développement.
Abordant la situation des femmes au Secrétariat, Mme Camara a demandé que l'on considère la parité des sexes à la lumière de la représentation géographique équitable, veillant à ce que des services ne soient pas monopolisés par des ressortissants d'une même région, voire d'un même pays. Elle a par ailleurs estimé que des mesures pour lutter contre le harcèlement sexuel dans les lieux de travail, pour concilier les activités professionnelles avec la vie de famille surtout pour les mères, devraient être prises pour promouvoir l'épanouissement des travailleuses.
A son avis, le rapport relatif à la suite donnée à la Conférence de Beijing ne met pas assez en évidence les efforts déployés par les organismes, de manière comparative, afin de permettre d'avoir une vue d'ensemble des progrès accomplis par ces organismes dans l'intégration des femmes. Il aurait été judicieux d'avoir un tableau montrant ce que font ces institutions sur le plan de la structure, des ressources allouées, du personnel, des divers programmes de développement consacrés aux femmes ou bénéficiant aux femmes et de l'assistance apportée aux gouvernements dans les secteurs relevant de leur compétence. Elle a suggéré que la Commission économique pour l'Afrique, prenne en considération la situation pressante de la femme dans la mise en oeuvre de l'initiative pour l'Afrique. Ceci permettrait de corriger l'omission dans ce document des préoccupations et du rôle de la femme africaine dans le développement.
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Mme OKSANA TOMOVA (Slovaquie) a indiqué que son pays avait fait d'importants progrès en matière de politique de promotion de la femme. Un comité de coordination composé de représentants de différents ministères, d'experts et de représentants de la société civile a été mis sur pied qui est chargé d'appliquer les stratégies de mise en oeuvre des recommandations de Beijing dans tous les secteurs d'activités de la société. D'importants efforts restent à faire en Slovaquie en ce qui concerne l'élimination des stéréotypes; beaucoup d'hommes tolèrent encore la discrimination dont les femmes sont victimes; les sondages laissent cependant transparaître qu'hommes et femmes s'entendent sur la nécessité d'un changement. L'une des tâches principales qui incombent aujourd'hui au Gouvernement est d'améliorer les conditions de vie particulièrement difficiles de 44% des femmes du pays, qui vivent dans les zones rurales et qui ont été parmi les premières victimes des effets négatifs de la réforme agraire.
M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal) s'est félicité de la désignation, par le Secrétaire général d'une conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et de la création, le 7 mars 1996, du Comité directeur pour l'amélioration de la situation des femmes au sein du Secrétariat dans le cadre d'un programme général visant à lever les principaux obstacles à l'intégration des femmes dans les activités de l'Organisation. Ces mesures sont autant d'actes qui traduisent les progrès réalisés et la volonté manifeste du Secrétaire général, et à travers lui, la communauté internationale, d'effacer une injustice qui n'a que trop duré, a-t-il estimé. Mais, a-t-il averti, la crise financière de l'ONU, risque de ralentir le processus qui était bien engagé et rend hypothétique l'objectif de l'égalité entre les sexes dans la répartition des postes d'ici à l'an 2000.
Le Sénégal a fait de la promotion de la femme une des priorités de sa politique, accordant une attention particulière à l'éducation et à la formation, à la base, de la femme, avec pour objectif de parvenir à la scolarisation pour tous. Aujourd'hui, 50% de la population scolarisée au Sénégal est constitué de filles, taux non négligeable avec les moyens disponibles. Le plan d'action national de la femme qui couvre la période 1997-2001, témoigne de l'engagement du Gouvernement sénégalais à oeuvrer pour l'égalité des chances entre les deux sexes.
Des résultats encourageants sont enregistrés pour les citadines comme pour les femmes rurales.
Mme ZELMIRA M. REGAZZOLI (Argentine) a souligné la nécessité de maintenir l'élan de Beijing. C'est aux gouvernements d'adopter des mesures pour promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes notamment dans les programmes sociaux, mais le suivi doit être coordonné avec ceux des autres grandes conférences internationales, a-t-elle souligné. Pour arriver à la participation pleine et égalitaire des femmes au développement et aux
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décisions politiques, la seule clef est l'éducation. Le problème du manque de ressources ne nous autorise pas à ne rien faire, a-t-elle affirmé, soulignant que les gouvernements devaient intégrer le principe de la parité entre les sexes dans les budgets affectés aux programmes d'action, avec l'aide du secteur privé, des organes de développement et des donateurs bilatéraux. La représentante a estimé, par ailleurs, qu'il fallait donner un nouveau contenu au mot solidarité.
En Argentine, a-t-elle indiqué, la création de la commission ad hoc du suivi de Beijing a permis l'organisation de réunions périodiques sur tout le territoire afin de coordonner les actions et d'identifier les priorités selon les conditions régionales. Elle a souligné, par ailleurs, les progrès réalisés grâce à l'application de la loi des quotas adoptée en décembre dernier. Soixante-seize des 270 membres du Congrès national sont des femmes. Aujourd'hui, la légitimité de la violence contre les femmes n'est plus reconnue, a-t-elle affirmé. Toutefois les violences économiques, politiques, sur le lieu de travail, sur le plan juridique, érotiques ou symboliques continuent de persister favorisant l'inégalité entre les sexes. La représentante a lancé un appel pour que des mesures soient prises en vue d'éliminer la prostitution forcée, le viol, les abus sexuels, et le tourisme sexuel.
Mme MARTHA DUENAS LOZA, Directrice par intérim de l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW), a soumis certaines observations à la réflexion des membres de la Commission, en ce qui concerne les activités de l'Institut qu'elle dirige. Elle a mis l'accent sur l'intérêt de la recherche dans le contexte de la mise en oeuvre de politiques et programmes visant à la promotion de la femme et à la réalisation de l'objectif d'égalité des sexes. L'analyse des problèmes que rencontrent les femmes sur le chemin de la promotion de leur statut nécessite une recherche multidisciplinaire et holistique à laquelle doivent participer toutes les instances concernées. Selon Mme Dueñas Loza, la recherche est un élément essentiel des efforts de promotion de la femme et la survie même des sociétés dépend du succès des efforts entrepris pour l'autonomisation des femmes.
Les travaux de recherche de l'INSTRAW depuis sa création ont apporté d'importantes contributions à l'avancement de la cause féminine. Deux priorités doivent s'imposer lorsque l'on décide de mettre à contribution la recherche dans le contexte du suivi de Beijing : la qualité et la nouveauté de l'approche. Pour que les résultats de la recherche soient pleinement utilisables et utilisés, il est essentiel que ceux-ci soient intégrés dans toutes les actions envisagées. Cela demande un haut degré de coopération et de confiance mutuelle. A l'heure où nous devons recrédibiliser notre action, a dit la Directrice de l'Institut, il est indispensable de nous moderniser, ce qui est une tâche titanesque dans le contexte de la crise financière actuelle.
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L'INSTRAW déploie de grands efforts pour tenter de maximaliser ses actions dans les limites des budgets existants, a dit sa Directrice, en lançant un appel à la communauté internationale pour qu'elle soutienne l'Institut dans ses efforts en lui accordant les ressources dont il a besoin pour exécuter son mandat.
Mme NINA SIBAL, Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), a souligné la participation active de l'UNESCO à tous les projets pour l'avancement de la femme, soulignant notamment les engagements pris dans les domaines de l'éducation, de la paix, des médias, de la protection de l'environnement et en faveur de la petite fille.
La représentante a expliqué, par ailleurs, que l'UNESCO avait adopté une nouvelle méthode expérimentale d'évaluation du travail accompli en Afrique subsaharienne, avec la participation de femmes africaines, afin de mieux répondre à leurs attentes. Rappelant que la situation de la femme en Afrique figure parmi les priorités de l'UNESCO, elle a évoqué les actions entreprises pour que toutes les femmes aient accès à l'éducation, notamment via le soutien aux centres polyvalents, le développement des radios communautaires et des liaisons internet avec les femmes africaines qui font de la recherche. Elle a souligné, par ailleurs, la nécessité de faire participer entièrement les femmes à la prévention et à la résolution des conflits.
Mme IVANKA CORTI, Présidente du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), a remercié les Etats parties à la Convention d'avoir souscrit à la requête du Comité de tenir deux sessions annuelles plutôt qu'une afin de pouvoir répondre à la tâche de plus en plus lourde que lui impose l'adhésion de nouveaux Etats à la Convention. Elle a lancé un appel urgent à tous les Etats parties à la Convention qui accusent un retard dans la soumission de leurs rapports.
Mme Corti a par ailleurs salué le large soutien que les Etats ont manifesté à l'initiative visant à l'élaboration d'un protocole facultatif à la Convention afin de permettre à des groupes d'individus ou des individus de déposer des plaintes devant le Comité pour violation de certains droits protégés par la Convention. Les objectifs que nous nous sommes fixés à Beijing sont réalistes et réalisables, a-t-elle dit, lançant encore un appel aux Etats Membres pour qu'ils renforcent leur soutien aux initiatives entreprises au sein du système afin de garantir la réalisation de ces derniers, et en particulier, pour qu'ils augmentent les ressources allouées aux entités et programmes pertinents.
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