AG/570

L'ASSEMBLEE GENERALE ADOPTE DEUX RESOLUTIONS ET UNE DECISION RELATIVES AU FINANCEMENT DE LA MINURSO, DE LA MONUL ET DE LA MONUG

17 octobre 1996


Communiqué de Presse
AG/570


L'ASSEMBLEE GENERALE ADOPTE DEUX RESOLUTIONS ET UNE DECISION RELATIVES AU FINANCEMENT DE LA MINURSO, DE LA MONUL ET DE LA MONUG

19961017 MATIN AG/570 Elle achève l'examen du suivi des recommandations des Sommets mondiaux pour les enfants et pour le développement social

Réunie ce matin sous la présidence de M. Razali Ismail (Malaisie), la plénière de l'Assemblée générale a adopté, sans vote, sur recommandation de la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) deux résolutions et une décision relatives au financement de missions de maintien de la paix des Nations Unies.

Ainsi, aux termes d'une résolution sur le financement de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), l'Assemblée générale décide notamment d'ouvrir, pour inscription au Compte spécial de la Mission, un crédit d'un montant brut de 27 962 500 dollars (soit un montant net de 25 480 500 dollars) aux fins du fonctionnement de la Mission pendant la période allant du 1er février au 30 juin 1996. Elle décide également d'ouvrir un crédit d'un montant brut de 13 292 500 dollars (soit un montant net de 12 555 000 dollars) aux fins du fonctionnement de la Mission pendant la période allant du 1er juillet au 30 novembre 1996.

De même, par une résolution sur le financement de la Mission d'observation des Nations Unies au Libéria (MONUL), l'Assemblée générale décide d'ouvrir, pour inscription au Compte spécial de la Mission, un crédit d'un montant brut de 14 016 000 dollars (soit un montant net de 13 186 800 dollars), aux fins du fonctionnement de la Mission pendant la période de 12 mois allant du 1er juillet 1996 au 30 juin 1997.

Enfin, aux termes d'une décision sur le financement de la Mission d'observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG), l'Assemblée générale décide qu'il sera déduit des charges à répartir ultérieurement entre les Etats Membres qui se sont acquittés de leurs obligations financières à l'égard de la Mission d'observation leurs parts respectives du solde inutilisé d'un montant brut de 1 970 718 dollars (soit un montant net de 1 718 168 dollars) pour la période allant du 16 mai 1995 au 12 janvier 1996.

Auparavant, l'Assemblée générale avait achevé son examen du rapport du Secrétaire général sur les progrès accomplis à mi-parcours de la décennie dans l'application de la résolution 45/217 de l'Assemblée générale relative au

(à suivre - 1a)

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Sommet mondial pour les enfants. Dans ce contexte, l'Assemblée générale a entendu les déclarations des Etats suivants : Colombie, République arabe syrienne, Soudan, Costa Rica, et Ouganda. Le rapport (A/51/256) avait été présenté par le Secrétaire général à l'Assemblée générale au début de l'examen de la question, le 14 octobre dernier.

La plupart des intervenants se sont félicités des progrès accomplis depuis six ans en ce qui concerne l'amélioration de la situation des enfants dans le monde, signalant toutefois que des efforts supplémentaires doivent encore être faits dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'élimination de la pauvreté afin d'atteindre les objectifs fixés pour la décennie. De nombreux intervenants ont indiqué que leurs gouvernements, conformément aux recommandations du Sommet mondial pour les enfants, placent désormais la protection et le bien-être des enfants au centre de leurs préoccupations. Plusieurs représentants ont rendu hommage à la précieuse contribution du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) à la mise en oeuvre des recommandations du Sommet.

L'Assemblée a également terminé son débat sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social, commencé la veille. Les représentants des pays suivants ont participé à ce débat : Ghana, Jamaïque, Argentine, El Salvador (au nom des pays d'Amérique centrale), Guyana, République arabe syrienne, Koweït, Iran, Pakistan, Pologne, Malaisie et Venezuela. Le rapport du Secrétaire général sur la question figure au document A/51/348.

Au cours du débat, les représentants ont souligné à maintes reprises la nécessité de maintenir l'élan qui a été donné lors du Sommet social, en veillant notamment à renforcer la coopération et la solidarité internationales. La lutte contre la pauvreté, la création d'emplois rémunérés et la promotion de l'intégration sociale, qui étaient les trois thèmes centraux du Sommet, font désormais l'objet d'une attention particulière des gouvernements qui les ont repris dans les programmes nationaux qu'ils ont adoptés suite au Sommet social. Cependant, l'accent a été mis sur l'obligation de promouvoir le statut de la femme et de protéger davantage les personnes les plus vulnérables de la société. Pour certains orateurs, la réduction et l'annulation de la dette faciliterait la mise en oeuvre des recommandations adoptées à Copenhague. A l'échelle du système des Nations Unies, tout doit être fait pour renforcer le rôle de la Commission du développement social.

Le Président de la séance, M. Ali Sunni Muntasser (République arabe syrienne) a précisé que le projet de résolution relatif à la suite donnée au Sommet pour le développement social sera examiné ultérieurement par l'Assemblée générale.

Au cours de sa prochaine séance qui devrait avoir lieu, le lundi 21 octobre, à 10 heures, l'Assemblée générale examinera la question de l'élection de cinq membres non permanents du Conseil de sécurité qui siègeront en 1997 et 1998.

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Activités opérationnelles de développement (Point 98) : Progrès accomplis a mi-parcours de la décennie dans l'application de la résolution 45/217 de l'Assemblée générale relative au Sommet mondial pour les enfants

Fin du débat

M. JUAN CAMILO RUIZ (Colombie) a insisté sur l'importance que son pays accorde à la réalisation des objectifs du Sommet mondial pour les enfants qui a constitué un moment historique en matière de protection de l'enfance. Les engagements pris lors du Sommet se sont matérialisés dans des plans nationaux. De grands progrès ont été faits, par exemple dans la lutte pour prévenir les maladies. Cependant, en ce qui concerne l'éducation, la réduction de la malnutrition et de la mortalité, les résultats sont loins d'être acceptables.

La mobilisation de ressources financières nécessaires à l'accomplissement des objectifs du Sommet constitue un des problèmes les plus sérieux. La capacité des pays en développement de générer des ressources suffisantes et de les diriger vers le secteur social a été sérieusement érodée par les restrictions fiscales dues aux réformes économiques structurelles et, souvent, au fardeau de la dette. La coopération internationale devrait être renforcée sous forme de ressources financières et au travers de programmes d'assistance plus substantiels. Pour toutes ces raisons, la Colombie a demandé la tenue en 2001 d'une session spéciale de l'Assemblée générale destinée à examiner jusqu'à quel point les promesses faites aux enfants ont été accomplies.

M. MIKHIAL WEHBE (République arabe syrienne) a déclaré que le Sommet mondial pour les enfants qui s'était tenu à New York en 1990 avait été un événement capital. La Syrie a participé à ce forum international pour les enfants et a contribué à promouvoir une action commune. Consciente de ce que le devenir de l'Etat dépend du bien être des enfants qui en seront les défenseurs, la République arabe syrienne déploie d'énormes efforts pour ses enfants et malgré les efforts que lui imposent les nécessités de la défense nationale, elle est fière des actions menées dans le domaine social, sanitaire ou de l'environnement. Ainsi, des conférences ont eu lieu en Syrie sur la protection maternelle et infantile. Un plan d'action a été adopté qui est mis en oeuvre à l'échelle nationale.

Dans le domaine sanitaire, des mesures ont été prises notamment en vue de l'éradication de la poliomyélite, réduire la mortalité infantile, étendre la vaccination. Des efforts ont été également faits dans le domaine de l'alimentation et de l'éducation qui est une priorité dans la région. Des programmes nationaux destinés aux enfants en situation difficile, et notamment aux enfants handicapés, ont été mis en place afin de leur permettre de s'intégrer plus facilement dans la société. Des prestations sociales sont

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accordées aux femmes enceintes et aux mères. Dans le contexte de l'occupation et des massacres perpétrés dans les territoires arabes occupés dans le Golan syrien et du sud Liban, la Syrie continue de défendre la cause sacrée de l'enfant et agit en vue d'une paix durable propice au développement des enfants.

M. CHARLES MENIANG (Soudan) a indiqué que son pays accorde une attention particulière à la situation des enfants dans le monde et à l'élaboration d'instruments juridiques internationaux afin de les protéger. La politique du Soudan concernant les enfants et la famille trouve son fondement dans l'Islam qui chérit les enfants et veille à leur bien-être. Le Gouvernement coordonne les politiques de développement qui placent l'avenir des enfants au centre de ses préoccupations. Le paragraphe 161 du rapport du Secrétaire général concernant les progrès accomplis à mi-parcours de la décennie dans l'application de la résolution 45/217 de l'Assemblée générale relative au Sommet mondial pour les enfants indique que les conflits et l'insécurité ont été les principaux obstacles à l'élimination de la draconculose et précise que c'est au Soudan que se trouve près de la moitié des cas encore signalés, ajoutant que le pays aura besoin d'une aide supplémentaire d'ordre technique, opérationnel et financier. Le représentant a déclaré qu'il partageait cet avis, car c'est la guerre qui sévit au Sud-Soudan qui entrave la réalisation de progrès significatifs. Il faut y ajouter l'attitude des rebelles qui non seulement ne coopèrent pas pour éliminer ce fléau, mais se servent des enfants comme de boucliers humains.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh), s'est félicité des progrès accomplis pour améliorer les conditions de vie des enfants dans le monde. Beaucoup reste cependant à faire et la communauté internationale doit rester mobilisée. Le Bangladesh, qui a signé la Convention du droit de l'enfant, lutte activement pour éliminer la pauvreté. Des efforts sont faits dans le domaine sanitaire. Ainsi, 91% des enfants ont pu être vaccinés et la mortalité infantile est en baisse. Une campagne active de soins de réhydratation orale a été entreprise et a permis de faire baisser le taux de mortalité due à la diarrhée. Des progrès ont été faits dans le domaine de l'éducation. Des formules comme "la nourriture contre l'éducation" ou la gratuité pour l'éducation primaire et secondaire des filles dans les zones rurales, ont permis de toucher davantage d'enfants.

Le Gouvernement du Bangladesh essaie de résoudre le problème que pose le travail des enfants d'une façon humaine et constructive. Des initiatives, financées par l'UNICEF et le secteur privé de la confection, ont été prises afin que les enfants, au lieu de travailler soient envoyés à l'école. Le Bangladesh, qui dédie plus de 40% de son budget annuel au secteur social, souhaite que ses efforts s'inscrivent dans le cadre d'une coopération régionale qui permette d'avoir un impact plus grand, notamment pour arrêter le trafic transfrontalier des enfants que l'on exploite, soit dans le travail soit dans la prostitution.

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Mme EMILIA CASTRO DE BARISH, Représentante du Costa Rica, a déclaré que l'appui à l'enfance et sa protection étaient une préoccupation constante au Costa Rica. Elle s'est félicité du rapport du Secrétaire général et a loué le rôle déterminant que jouent plusieurs organes du système, tout particulièrement l'OMS, l'UNICEF et l'UNESCO. Elle a évoqué les conférences qu'ils ont organisées conjointement, comme celle de New Dehli sur l'éducation et au cours de laquelle l'accent a été mis sur la lutte contre l'analphabétisme en tant que priorité, notamment pour les petites filles. Cependant seules des ressources financières suffisantes pourront permettre d'atteindre des résultats satisfaisants, d'autant qu'à l'heure actuelle, les pays en développement ne sont pas en mesure de consacrer plus de 12 % de leurs budgets au secteur social. Le Sommet pour les enfants et la Convention pour les droits de l'enfant ont galvanisé la volonté internationale et devraient permettre de donner l'impulsion nécessaire au transfert des ressources vers des programmes sociaux.

Dans la région des Caraïbes et de l'Amérique centrale, elle a observé que de nombreuses initiatives avaient été prises. Pour sa part le Costa Rica a créé le poste d'"ombudsman", un médiateur qui défend les intérêts des enfants. Elle a lancé un appel à tous les pays pour que d'ici l'an 2000, la Convention soit ratifiée de manière universelle. A cet égard, elle a évoqué l'amendement présenté par son pays et visant à accorder 8 experts supplémentaires au Comité des droits de l'enfant, qui serait ainsi composée de 18 et non plus de 10 experts et, serait mieux à même de mener à bien sa tâche. C'est pourquoi, elle a demandé aux Etats parties à la Convention de communiquer le plus rapidement possible leur accord au Secrétaire général.

M. SEMAKULA KIWANUKA (Ouganda) après avoir rappelé la longue série de conférences internationales organisées sous l'égide des Nations Unies afin d'améliorer la situation et le bien-être des peuples, et dans laquelle s'inscrit le Sommet mondial pour les enfants, s'est félicité de ce que plus de 150 Etats aient ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant. Le représentant a noté avec satisfaction les progrès accomplis au cours des six dernières années, regrettant toutefois leur lenteur en Afrique sub-saharienne. Il a rendu hommage au rôle essentiel du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) qui a fait une priorité de la mise en oeuvre des recommandations du Sommet mondial pour les enfants. Il a suggéré que l'UNICEF s'inspire des rapports d'évaluation des programmes nationaux afin de coordonner les efforts qui devront être déployés d'ici à la fin de la décennie. Pour sa part, le Gouvernement de l'Ouganda lancera prochainement un programme de développement des familles qui s'inspire largement des recommandations de la Conférence de 1992 sur la protection des enfants africains.

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Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social : rapport du Secrétaire général (A/51/348)

Suite du débat

M. JACK WILMOT (Ghana) a déclaré que sa délégation fait sienne la déclaration du Costa Rica au nom du Groupe des 77 et la Chine. Le Sommet de Copenhague a souligné la nécessité d'éliminer la pauvreté, de développer l'emploi et l'intégration sociale. Pour ce faire, chaque pays doit se responsabiliser et il faut que la communauté, les organisations et les institutions financières internationales continuent à apporter leur soutien et à coopérer pour trouver des solutions aux problèmes du monde.

Le Ghana a établi une Commission nationale de planification du développement qui doit assurer un développement économique et durable équitable. Le document intitulé "Ghana Vison 20-20 : LE PREMIER PAS", qui indique les différents objectifs de la politique de développement, a été adopté par le Parlement, à la suite de quoi, des programmes nationaux d'action ont été mis en place. Le représentant a souligné l'importance de la Conférence d'Oslo où a été adoptée l'initiative 20-20 et s'est félicité de ce que la récente réunion annuelle des institutions de Bretton Woods ait pris en compte le problème de la dette et du manque de ressources financières des pays en développement et ait décidé que les programmes d'ajustements structurels seront conduits avec plus d'humanité. Il a estimé que la récente conférence sur la révision à mi-parcours de la UN-NADAF et du lancement par le Secrétaire général de l'Initiative spéciale pour l'Afrique doivent être vues comme allant dans le sens de mesures prises en vue de l'éradication de la pauvreté en Afrique.

Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque) a mis l'accent sur les efforts déployés pour arriver à adopter les résolutions du Sommet mondial pour le développement social. Elle a indiqué que la priorité du Gouvernement jamaïquain reste l'éradication de la pauvreté et pour y parvenir, soixante programmes ont été mis en place conjointement par le Gouvernement, les organisations non gouvernementales et les donateurs multilatéraux et bilatéraux. Elle a déclaré que la pierre angulaire des efforts de réduction de la pauvreté en Jamaïque est le développement des ressources humaines pour lequel le Gouvernement a adopté un important programme d'investissements et de réformes dans les domaines de l'éducation et de la santé.

Les petits Etats de la région des Caraïbes sont économiquement vulnérables, et les programmes d'ajustements structurels adoptés depuis les années 80 ont eu des conséquences désastreuses sur le secteur social. Pour inverser la tendance et combler les lacunes, le Gouvernement jamaïquain a élaboré un programme considéré comme trop ambitieux et qui représente un nouveau fardeau pour son économie. Cependant, en dépit de ces problèmes, la Jamaïque reste fermement engagée dans l'accomplissement des objectifs du Sommet. Elle compte sur la poursuite du dialogue avec ses partenaires et sur le renforcement de la coopération internationale.

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Mme ANA MARIA RAMIREZ (Argentine) a insisté sur la nécessité d'éliminer la pauvreté pour parvenir au développement social. Elle a indiqué que son pays connaissait une période de croissance économique particulièrement favorable à la lutte contre la pauvreté et au progrès social. Ainsi plusieurs initiatives ont été prises par le Secrétariat d'Etat pour le développement social en collaboration avec les autorités provinciales et locales et elles s'articulent autour de la construction de logements, de l'aide alimentaire d'urgence, et de la promotion d'activités créatrices d'emplois. Une base d'information sociale a permis, par ailleurs, l'établissement de programmes mieux adaptés et un suivi systématique des résultats. Cependant, les deux facteurs qui à son avis, restent indispensables dans la lutte contre la pauvreté sont l'enseignement et la mise en oeuvre d'une réforme de l'Etat, permettant d'encourager les investissements et de faire baisser le taux de chômage.

L'Argentine a, par ailleurs, développé ses activités au niveau international et elle a évoqué à cet égard, le séminaire technique des pays américains sur le programme d'action contre la pauvreté qui s'est tenu récemment à Buenos Aires. Elle a également rappelé l'initiative des casques blancs, destinés à venir en aide aux pays en matière de production, d'aide alimentaire et d'assistance en général. Elle a indiqué que le rapport sur le développement humain du PNUD plaçait l'Argentine au sixième rang des pays en développement et au trentième des pays des Nations Unies, ce qui constituait un stimulateur supplémentaire.

M. GUILLERMO MELENDEZ-BARAHONA (El Salvador, au nom du Costa Rica, du Guatemala, du Honduras, du Nicaragua et de Panama) a présenté ses condoléances au Guatemala à la suite de la catastrophe survenue hier lors d'une rencontre sportive qui a endeuillé toute l'Amérique centrale et le sport mondial en faisant 79 morts et de nombreux blessés. Les pays d'Amérique centrale connaissent depuis peu des progrès et des bouleversements importants qui les ont amené à adopter une stratégie de développement régional durable fondée sur le développement humain, la croissance économique et la protection de l'environnement. La région a adopté des politiques qui mettent l'accent sur le développement social afin notamment de réduire la pauvreté, de créer des emplois et de promouvoir la production.

Ayant examiné le rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au Sommet social, les pays d'Amérique centrale appuient les initiatives de l'Autriche et du Danemark en faveur d'une meilleure compréhension du progrès social et notent avec intérêt la déclaration faite lors du Sommet du G-7 à Lyon. Ils estiment que les politiques visant à éliminer la pauvreté doivent tenir compte des accords conclus aux niveaux national, régional et international en vue d'établir une stratégie d'ensemble contre la pauvreté et s'attaquer aux causes réelles de la pauvreté et non à ses seules conséquences. L'importance de la coopération et de l'aide internationale pour la mise en oeuvre des recommandations du Sommet de Copenhague n'est plus à démontrer. Désormais, il convient de traduire dans la réalité l'esprit de solidarité, de dialogue et de coopération qui a caractérisé le Sommet social.

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M. SAMUEL R. INSANALLY (Guyana), a estimé que l'engagement de son pays en faveur du développement social a été clairement démontré, en dépit de ressources financières limitées. Le budget national destiné au secteur social est actuellement de 16% et il passera à 20% en 1997. Ainsi, la Guyana aura rempli les obligations de l'initiative des 20/20 à laquelle elle avait entièrement souscrit. Le programme pluriannuel de travail couvrant la période 1997/2000 vise à promouvoir l'emploi, l'intégration sociale et les services sociaux pour tous. La Guyana estime que l'éradication de la pauvreté est une urgence ; avec 40% de sa population en dessous du seuil de pauvreté, elle a voulu se doter de moyens adéquats de lutte contre la misère. Mais, comme dans de nombreux pays, les efforts sont entravés par le poids de la dette qui consume une part importante du revenu national et les effets négatifs des ajustements structurels, qui affectent les infrastructures sociales, la santé, l'éducation et le bien-être. Le Gouvernement de la Guyana fera tout son possible pour promouvoir le développement social en vue d'être fière des progrès accomplis lors de l'examen du programme d'action de Copenhague en l'an 2000.

M. FAYSSAL MEKDAD (Syrie), s'associant à l'intervention du Groupe des 77 et la Chine, a déclaré que le Sommet mondial de Copenhague était un important jalon pour un nouvel ordre mondial, notamment avec les objectifs d'éliminer la pauvreté, de donner un travail à tous et de parvenir à une meilleure intégration sociale. Il a indiqué que les décisions et les orientations du Sommet requièrent l'effort de chacun pour les traduire dans les faits. Toutefois, il n'y a pas de substitut à la coopération internationale et la communauté internationale doit exprimer sa solidarité totale et concrète envers les pays en développement. "D'ailleurs l'aide internationale va également dans le sens d'un avenir meilleur des pays développés" a-t-il ajouté. Toutefois, les pays en développement ne doivent pas compter sur la seule assistance internationale. C'est le respect mutuel et l'intérêt réciproque qui doivent primer.

Il a estimé qu'il faut déployer tous les efforts possibles pour consolider la Commission du développement social, et, à cet égard l'élargissement de sa composition et la décision de tenir des réunions annuelles sont positifs. Il a affirmé l'importance du rôle des institutions de Bretton Woods, notamment en ce qui concerne l'allégement de la dette des pays les plus pauvres. Il a ajouté que ces mesures ne devraient pas s'accompagner de programmes d'ajustements trop sévères. Il a indiqué que, dans la mesure du possible la Syrie avait mis en oeuvre des programmes en faveur du développement humain, mais les conditions d'occupation de certains territoires par Israël compliquaient les efforts. Toutefois la gratuité de l'enseignement et des prestations sanitaires est assurée. En outre, il a indiqué qu'il existe d'importants réseaux d'associations bénévoles qui participent efficacement à l'action sociale pour le développement et le Gouvernement a promu des règles spéciales sur l'égalité des chances des personnes handicapées conformément à la résolution de l'Assemblé générale.

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Ainsi le niveau de vie de la population s'est amélioré et les taux de mortalité infantile et maternelle ont baissé. Mais l'occupation israélienne du Golan arabe syrien qui a forcé un demi million de syriens a quitté leurs villages représente depuis plus d'un quart de siècle une lourde charge pour les programmes sociaux et constitue une entrave énorme sur la voie du développement social. Il a plaidé en faveur d'un monde libre de toute oppression pour assurer la base du développement social.

M. MOHAMMAD A. ABULHASAN (Koweït) a indiqué que son pays a participé activement au processus préparatoire et à la tenue du Sommet de Copenhague. Le Koweït a mis en place en 1995 un Comité spécial pour le suivi du Sommet et la mise en oeuvre de son Programme d'action. La politique du Gouvernement se caractérise par la permanence et une forte propension à assurer la promotion du rôle de la femme et à protéger les enfants et les catégories les plus vulnérables de la société. Le pays, dont une grande partie des ressources reste consacrée aux efforts de reconstruction, entend poursuivre tant à l'échelle nationale qu'internationale, notamment dans les pays arabes et musulmans, ses contributions généreuses sous forme de prêts.

L'aide apportée par le Koweït se caractérise par sa dimension humaine, a déclaré le représentant. C'est pourquoi, le Koweït a prié instamment les autres pays bailleurs de fonds d'abandonner la plupart de leurs créances afin de promouvoir le développement dans les pays les moins avancés. Le Koweït attache une grande importance à la mise en oeuvre des recommandations du Sommet social et souligne à cet égard le rôle majeur joué par les commissions économiques régionales. Il est favorable à un renforcement de l'aide accordée au Liban afin de permettre à ce pays de poursuivre ses efforts nationaux de reconstruction et de redressement.

M. KAMAL KHARRAZI, Chef de la délégation de l'Iran, se joignant à la déclaration du Groupe des 77 et la Chine, a estimé que la pauvreté persistante était le problème humain le plus grave pour l'humanité aujourd'hui. Il est convaincu qu'un renforcement de la coopération international est nécessaire pour atteindre les objectifs fixés à Copenhague. D'ailleurs l'engagement du Sommet en faveur de la mobilisation de ressources financières suffisantes, a été réitéré par la Commission du développement social. Or les indicateurs révèlent que le niveau de la participation des institutions de développement à la coopération internationale est faible. En outre, il a estimé que la réduction et l'annulation de la dette était l'un des principaux préalables à la mise en oeuvre des décisions du Sommet et à cet égard, la responsabilité en revient, au premier chef, aux pays développés, d'autant que le bon fonctionnement de l'économie de marché est entravé de plus en plus par des obstacles protectionnistes dans ces pays. Il a ajouté que le problème du chômage devait être traité au niveau mondial par le démantèlement des barrières des pays développés et le partage des expériences. Il a observé que de nombreux pays en développement ont mis en oeuvre des politiques d'ajustement structurels et pourtant leur développement stagne, surtout ceux

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qui ont opté pour l'économie de marché et qui se retrouvent pris sous la charge insupportable d'un environnement international peu favorable. A l'intérieur des pays, le secteur privé doit être soutenu et l'initiative privée doit être encouragée. Il a exhorté les Etats développés à s'abstenir de prendre des mesures unilatérales qui entravent le développement social des pays les plus pauvres. Il s'est prononcé en faveur de la primauté des rapports multilatéraux.

Il a indiqué que son pays avait réorienté ses stratégies de développement et avait adopté une approche centrée sur l'être humain. C'est ainsi que les conditions de vie sont devenues l'une des préoccupations majeures. Pour assurer le développement des jeunes, un Conseil suprême de la jeunesse a été crée et il coordonne les activités des différentes organisations de jeunesses. Il a également indiqué que 10% des emplois sont réservés aux anciens combattants et aux handicapés et que la part du budget de développement est passée de 19,4% à 38% en 1994-1995. Il a évoqué le rapport de l'UNICEF reconnaissant que la plupart des objectifs de la mi-décennie ont été atteints en Iran et a précisé qu'aujourd'hui les efforts sont tournés vers les objectifs de fin de décennie, notamment en développant les logements subventionnés, la réduction du coût des services sociaux et la mise en place de programmes agricoles.

DR. SHEREEN THAHIM (Pakistan) s'est félicité des progrès accomplis pour atteindre les objectifs fixés par le Sommet de Copenhague concernant l'élimination de la pauvreté, le développement de l'emploi et la promotion de l'intégration sociale. Tout en reconnaissant que beaucoup reste à faire, il a souligné à cet égard le caractère essentiel de l'action internationale pour le développement social et surtout celle des institutions spécialisées de l'ONU, notamment la Commission pour le développement social, et le PNUD. Il a accueilli favorablement la décision de la Banque mondiale de s'intéresser davantage au développement social, à l'éducation, à la santé et à la nutrition, participant ainsi aux efforts faits pour l'élimination de la pauvreté.

Le représentant s'est inquiété de la diminution de l'Aide publique au développement (APD) et du problème de la dette. Il a encouragé la Communauté internationale à redoubler d'efforts à la fois pour trouver de nouvelles ressources et pour renforcer les plans d'action nationaux. Le Pakistan a lancé un Programme d'action sociale de 8 milliards de dollars qui vise particulièrement l'élimination de la pauvreté, l'éducation des filles et des garçons, les services de santé de base, la nutrition, l'accès à l'eau, l'hygiène mais aussi le développement de l'emploi et la protection de l'environnement.

Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) s'est félicité des travaux de l'ECOSOC et de la Commission du développement social dans le suivi du Sommet mondial sur le développement social. Dans un monde en constante mutation, il est

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important que les pays développés continuent à aider les pays en développement et que chaque pays s'efforce de trouver ses propres solutions pour son développement social et économique. Si la croissance économique permet de développer l'emploi et de réduire la pauvreté, il ne faut pas oublier le rôle crucial de la justice et du développement social.

Des changements structurels dans l'économie polonaise sont en train de se produire. L'instauration d'une nouvelle donne économique ne peut se faire sans une approbation sociale. L'approche multidimensionnelle des problèmes de développement adoptée dans le document intitulé "Stratégie pour la Pologne", qui inclue les problèmes sociaux, est en accord avec les principes du Sommet de Copenhague à savoir la satisfaction des besoins essentiels de tous, l'augmentation de la protection sociale et la réduction des menaces sociales. En Pologne, la protection du revenu minimum est garantie par la loi. La lutte contre le chômage, la promotion de l'emploi, l'encouragement de la vocation des jeunes, l'intégration des personnes handicapées dans la société, la lutte contre le chômage et la réinsertion des chômeurs font partie des priorités du Gouvernement.

M. TEAGARAJAN (Malaisie) s'est associé à la déclaration faite au nom au groupe des 77. Il a reconnu que, conformément aux recommandations du Sommet social, les Etats Membres des Nations Unies doivent placer l'homme au centre du développement car il est inacceptable que près de 1,3 milliard de gens ne puisse satisfaire leurs besoins les plus fondamentaux tels que l'accès à l'eau potable et à la nourriture. Il est donc évident que la communauté internationale doit faire son possible afin d'adopter un programme d'action visant à éliminer la pauvreté. En dépit des objectifs définis par le Programme d'action de Copenhague, de nouvelles ressources n'ont pas été allouées et les pays donateurs se sont montrés peu empressés à fournir des ressources additionnelles. La Malaisie note avec satisfaction la forte implication et les initiatives sérieuses des différents acteurs du développement social, à savoir les différents organes et institutions des Nations Unies, les Gouvernements, les institutions de Bretton Woods et les organisations régionales qui tentent de mettre en oeuvre les décisions de Copenhague. Le représentant a toutefois fait observer que les mesures envisagés dans le programme ne conviennent pas forcément à tous les pays.

M. OSCAR DE ROJAS, (Venezuela), s'est associé à la déclaration du Groupe de Rio et du Groupe des 77 et la Chine et a rappelé que l'une des principales avancées du Sommet de Copenhague était la reconnaissance de la responsabilité première des gouvernements nationaux en matière de développement social. A cet égard, l'action de son gouvernement ne couvre pas seulement le secteur social mais s'étend à l'ensemble de l'appareil de production, dans le cadre du Programme Venezuela. Il a ainsi indiqué que la capacité d'organisation devrait être renforcée afin que la population défavorisée puisse davantage accéder aux services sociaux, ce qui passe nécessairement par la continuité

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des programmes de compensation et de prestations familiales. "Cela passe aussi par la défense des droits de l'homme et la distribution plus équitable des richesses" a-t-il ajouté. Il faut également prévoir des programmes de formation destinés à orienter la main d'oeuvre vers des activités du secteur non traditionnel.

C'est au sein du Groupe de Rio que le Venezuela participe à la réalisation des objectifs du sommet au niveau régional et international. A cet égard, il a répondu à la décision du Groupe de Rio de développer la participation de la société civile, en désignant un coordonnateur national auprès du Ministère de la famille. Il a réitéré l'importance toute particulière que son pays attache à la question de la Justice sociale internationale, qui selon lui doit être prioritaire pour tous les membres de la communauté internationale. Par ailleurs, il a estimé qu'il faut revoir les termes de la dette, qui actuellement entravent les efforts en faveur du développement. En outre, il a plaidé en faveur du renforcement du rôle des Nations Unies, qui s'attache à combattre la pauvreté avec plus de ténacité que jamais et a appelé à un nouvel élan de coopération au niveau des institutions internationales.

Adoption de la décision et des deux résolutions relatives au financement de missions de maintien de la paix

L'Assemblée générale a adopté, sans vote, sur recommandation de la Cinquième Commission, une décision et deux résolutions (A/51/502 à A/51/504).

Aux termes d'une décision sur le financement de la Mission d'observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG), l'Assemblée générale décide qu'il sera déduit des charges à répartir ultérieurement entre les Etats Membres qui se sont acquittés de leurs obligations financières à l'égard de la Mission d'observation leurs parts respectives du solde inutilisé d'un montant brut de 1 970 718 dollars des Etats-Unis (soit un montant net de 1 718 168 dollars des Etats-Unis) pour la période allant du 16 mai 1995 au 12 janvier 1996. Elle décide également qu'il sera déduit du montant des engagements non réglés par les Etats Membres qui ne se sont pas acquittés de leurs obligations financières à l'égard de la Mission d'observation leurs parts respectives du solde inutilisé d'un montant brut de 1 970 718 dollars (soit un montant net de 1 718 168 dollars) se rapportant à la période allant du 16 mai 1995 au 12 janvier 1996.

Aux termes d'une résolution sur le financement de la Mission d'observation des Nations Unies au Libéria (MONUL), l'Assemblée générale décide d'ouvrir, pour inscription au Compte spécial de la Mission, un crédit d'un montant brut de 14 016 000 dollars (soit un montant net de 13 186 800 dollars), aux fins du fonctionnement de la Mission pendant la période de 12 mois allant du 1er juillet 1996 au 30 juin 1997, y compris le

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montant de 791 800 dollars à verser au Compte d'appui aux opérations de maintien de la paix, à raison d'un montant mensuel brut de 1 168 000 dollars (soit un montant net de 1 098 900 dollars), au cas où le Conseil de sécurité déciderait de proroger le mandat de la Mission d'observation. Elle décide en outre, au cas où le Conseil de sécurité déciderait de proroger le mandat de la Mission au-delà du 30 novembre 1996, de répartir entre les Etats Membres le montant brut de 8 176 000 dollars (soit un montant net de 7 692 300 dollars) pour la période allant du 1er décembre 1996 au 30 juin 1997 à raison d'un montant mensuel brut de 1 168 000 dollars (soit un montant net de 1 098 900) en tenant compte de la répartition des groupes telle que modifiée et en se fondant sur le barème des quotes-parts pour les années 1996 et 1997.

Aux termes d'une résolution sur le financement de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), l'Assemblée générale décide d'ouvrir, pour inscription au Compte spécial de la Mission, un crédit d'un montant brut de 27 962 500 dollars (soit un montant net de 25 480 500 dollars) correspondant aux dépenses autorisées et réparties en vertu de sa résolution 49/247 du 20 juillet 1995, aux fins du fonctionnement de la Mission pendant la période allant du 1er février au 30 juin 1996. Elle décide également d'ouvrir un crédit d'un montant brut de 13 292 500 dollars (soit un montant net de 12 555 000 dollars) aux fins du fonctionnement de la Mission pendant la période allant du 1er juillet au 30 novembre 1996, incluant le montant de 526 835 dollars inscrit au compte d'appui aux opérations de maintien de la paix, et compte tenu du montant brut de 7 816 100 dollars (soit un montant net de 6 846 350 dollars) qu'elle a autorisé et réparti pour la période allant du 1er juillet au 30 septembre 1996 par sa décision 50/446 B du 7 juin 1996, et du montant brut de 2,6 millions de dollars (soit un montant net de 2,5 millions de dollars) qu'elle a autorisé pour la période allant du 1er au 31 octobre 1996 par sa décision 50/446 C du 17 septembre 1996.

L'Assemblée générale décide également, au cas où le Conseil de sécurité déciderait de proroger le mandat de la Mission au-delà du 30 novembre 1996, d'ouvrir un crédit d'un montant brut de 18 609 500 dollars (soit un montant net de 17 577 000 dollars) aux fins du fonctionnement de la Mission pour la période allant du 1er décembre 1996 au 30 juin 1997, incluant le montant de 737 565 dollars inscrit au Compte d'appui aux opérations de maintien de la paix, à mettre en recouvrement auprès des États Membres par tranches mensuelles d'un montant brut maximum de 2 658 500 dollars (soit un montant net de 2 511 000 dollars), selon la formule prévue dans la présente résolution. Elle décide en outre qu'il sera déduit des charges à répartir entre les Etats Membres leurs soldes créditeurs respectifs au Fonds de péréquation des impôts au titre des recettes provenant des contributions du personnel approuvées pour la Mission pour la période allant du 1er décembre 1996 au 30 juin 1997, soit un montant de 1 032 500 dollars.

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