LES DELEGATIONS DE LA PREMIERE COMMISSION EVOQUENT LA NECESSITE DE POURSUIVRE LES EFFORTS DE DESARMEMENT NUCLEAIRE
Communiqué de Presse
AG/DSI/138
LES DELEGATIONS DE LA PREMIERE COMMISSION EVOQUENT LA NECESSITE DE POURSUIVRE LES EFFORTS DE DESARMEMENT NUCLEAIRE
19961016 APRES-MIDI AG/DSI/138 La Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) a repris cet après-midi son débat général sur toutes les questions de son ordre du jour liées au désarmement et à la sécurité internationale.Elle a entendu les déclarations des représentants du Sri Lanka, du Paraguay, des Etats-Unis et de l'Algérie, qui ont estimé qu'il faut poursuivre les efforts de désarmement nucléaire. Deux représentants ont attiré l'attention de la Commission sur les initiatives prises par les membres du Mouvement des non-alignés en faveur de l'élimination totale des armes nucléaires et en particulier de la nécessité de créer un cadre juridique contraignant et homogène pour la non-utilisation des armes nucléaires. Les Etats-Unis ont assuré les membres de la Commission qu'ils reprendront leurs efforts de ratification de la Convention sur les armes chimiques dans quelques mois. Le représentant du Paraguay a fait valoir que tant que toutes les armes nucléaires n'auront pas été détruites, le monde continuera de vivre sous la menace nucléaire.
La Première Commission continuera son débat général demain après-midi, à 15 heures.
Débat général
M. BERNARD A.B. GOONETILLEKE (Sri Lanka) a observé que plus d'un quart de siècle après son entrée en vigueur, le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) n'a toujours pas recueilli une adhésion universelle. Il est temps que les Etats qui s'étaient engagés en 1968 à poursuivre de bonne foi les négociations en faveur de mesures efficaces de désarmement nucléaire passent aux actes. Le représentant a déploré que les assurances de sécurité des Etats nucléaires envers les Etats non nucléaires ne soient toujours pas devenues réalité. Si certains Etats, comme la Chine et la Fédération de Russie, sont favorables à la conclusion d'un instrument international contraignant, la plupart des autres puissances nucléaires s'y sont opposées. Certes, certains Etats ont donné, sur une base unilatérale, des garanties de non-utilisation des armes nucléaires, mais les membres du Mouvement des non alignés estiment que cela ne représente qu'une infime partie de ce qu'ils réclament. C'est la raison pour laquelle ils souhaitent que la Conférence du désarmement entame en 1997, des négociations sur un texte offrant un système uniforme de garanties négatives de sécurité.
Le représentant a souligné que de grandes quantités d'armes conventionnelles ont commencé à circuler avec la fin de la guerre froide, menaçant ainsi gravement la sécurité des Etats. Le Sri Lanka estime qu'il est urgent de mettre au point un pacte international contre le terrorisme, souvent alimenté par le trafic illicite d'armes légères. Il faut également respecter le principe selon lequel aucun Etat ne doit tolérer que son territoire ne soit utilisé par des groupements terroristes pour collecter des fonds, ou acheter armes et explosifs pour mener la guerre contre un autre Etat. Les initiatives dans ce domaine ne doivent pas seulement être internationales mais aussi régionales et sous-régionales.
M. RAMON DIAZ PEREIRA (Paraguay) s'est félicité des pas de géants accomplis pour la cause du désarmement ces deux dernières années. Evoquant les différents Traités qui ont institué récemment des zones exemptes d'armes nucléaires en Asie du Sud-Est et en Afrique, il a rappelé qu'avec la récente adhésion de la Guyane au Traité de Tlatelolco, 31 pays ont désormais signé ce Traité qui institue une zone dénucléarisée en Amérique latine et dans les Caraïbes. Avec le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et l'Avis de la Cour internationale de Justice qui déclare illégitime tout recours ou menace à l'arme nucléaire, l'épée de Damoclès qui pesait sur le genre humain semble s'écarter un peu plus chaque jour.
Toutefois, a déclaré M. Pereira, il reste encore beaucoup à faire avant de parvenir à un désarmement nucléaire complet. Le Paraguay soutient les conclusions de la Commission de Canberra qui consacre non seulement l'inutilité stratégique d'un recours à l'arme nucléaire, mais déclare que tant que toutes ces armes n'auront pas été détruites, la sécurité mondiale ne sera pas assurée. Le Paraguay soutient le Brésil dans son projet de convention visant à déclarer l'hémisphère Sud et les zones adjacentes, zone
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dénucléarisée. Il soutient également l'interdiction de production de matières fissiles à vocation militaire. Il se réjouit de l'institution d'un système fiable, fondé sur la confiance entre les Etats. A cet égard, le Registre des Nations Unies constitue un mécanisme précieux pour cimenter cette confiance. Quant à la Convention sur les armes chimiques, le Paraguay souhaite qu'elle puisse très rapidement entrer en vigueur.
M. JOHN LUDLUM (Etats-Unis) a rappelé que la question de la Convention sur les armes chimiques a été retirée, le mois dernier, de l'ordre du jour du Sénat américain mais a assuré que les Etats-Unis vont reprendre leurs efforts de ratification d'ici quelques mois. Il a souhaité qu'on entame dès maintenant les négociations visant à la conclusion d'un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires. Un tel texte, s'il était négocié sur une base multilatérale et doté d'un système de vérification efficace, viendrait renforcer les dispositions et les objectifs du Traité d'interdiction totale des essais nucléaires.
M. Ludlum a estimé que les négociations pour la réduction de toutes les armes nucléaires existantes doivent se poursuivre. Cela ne peut être fait que sur une base bilatérale car les réductions d'armes stratégiques qui ont été effectuées depuis la fin de la guerre froide ont été l'objet de processus complexes, aux systèmes spécifiques de vérification et ont souvent dépendu de questions jugées prioritaires sur le plan des intérêts stratégiques de sécurité. Aucun organe multilatéral de négociation, tel que la Conférence du désarmement, ne serait à même de s'acquitter de cette tâche.
Evoquant la question des mines terrestres antipersonnel, M. Ludlum s'est félicité de l'amendement du Protocole II de la Convention sur les armes classiques qui a interdit toutes les mines indétectables ou qui ne se détruiraient pas d'elles-mêmes. Il a souhaité l'ouverture de négociations le plus tôt possible, d'un instrument interdisant l'utilisation, la production, le stockage et le transfert des mines terrestres. Les Etats-Unis étudient tous les moyens d'arriver à ce but et s'efforcent de trouver des solutions permettant de renoncer à l'utilisation des mines quand elles sont considérées comme une nécessité militaire.
M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a constaté que le recul de la logique de confrontation a ouvert la voie à une coopération internationale qui a permis d'atteindre des résultats positifs en matière de désarmement. L'Algérie démontre son ferme engagement en faveur d'un désarmement général et complet par sa participation active à l'élaboration du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, son adhésion au Traité de non-prolifération, la signature le 30 avril 1996 d'un accord de garanties généralisé avec l'Agence internationale de l'énergie atomique et sa ratification de la Convention sur les armes chimiques. L'Algérie soutient le programme d'action pour l'élimination des armes nucléaires présenté par le groupe des 21 à la Conférence sur le désarmement. L'arrêt de la production de matières fissiles doit être combiné avec l'absence d'essais nucléaires et de mesures connexes
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pour permettre au processus de désarmement de prendre un contenu réel et de progresser effectivement vers l'élimination des armes nucléaires.
Evoquant la zone dénucléarisée instaurée en Afrique par le Traité de Pelindaba, le délégué souhaite des efforts similaires au Moyen-Orient, source de préoccupation légitime pour l'ensemble des pays, en raison du potentiel nucléaire israélien.
Concernant la Convention sur l'élimination des armes chimiques, à laquelle l'Algérie est partie depuis août 1995, M. Baali se préoccupe des conséquences pratiques et politiques qui découlent d'une non-adhésion des Etats-Unis et de la Fédération de Russie.
S'agissant de la Méditerranée, l'Algérie demeure résolue à oeuvrer en faveur du partenariat et de la co-responsabilité dans la sécurité et le développement de l'espace méditerranéen qui intégreront les exigences de paix et de coopération entre les deux rives nord et sud pour en faire un espace de complémentarité et de prospérité mises à l'abri des tensions.
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