LE DEVELOPPEMENT SOCIAL REQUIERT UN EQUILIBRE ENTRE LES EFFORTS NATIONAUX ET LA COOPERATION INTERNATIONALE
Communiqué de Presse
AG/569
LE DEVELOPPEMENT SOCIAL REQUIERT UN EQUILIBRE ENTRE LES EFFORTS NATIONAUX ET LA COOPERATION INTERNATIONALE
19961016 APRES-MIDI AG/569 Les délégations se montrent favorables au principe du 20/20L'Assemblée générale a poursuivi, cet après-midi, l'examen du rapport du Secrétaire général sur la Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social.
Elle a entendu l'intervention de Mme Florez Prida, Vice-Ministre des affaires étrangères de Cuba, ainsi que les interventions de Trinité-et-Tobago, de la Chine, de la Roumanie, du Kenya, du Brésil, de la Tunisie, des Etats-Unis d'Amérique, de la Norvège, de la Colombie, de l'Indonésie, de la Thaïlande, de Malte, des Philippines, du Viet Nam, de l'Ukraine et du Zimbabwe, au nom de Etats membres de la Commission pour le développement de l'Afrique australe.
Les délégations ont insisté sur la nécessité de parvenir à un équilibre entre le développement endogène, au moyen de programmes nationaux multisectoriels, et la coopération internationale, qui selon de nombreux intervenants doit se faire plus concrète encore. A cet égard, beaucoup d'orateurs ont rappelé leur attachement au Principe du 20/20, défini à Oslo en 1996, et selon lequel 20% de l'aide au développement est réservée à des programmes sociaux, alors que les pays bénéficiaires s'engagent, quant à eux, à consacrer 20% de leur budget national à l'amélioration des structures sociales. Le Zimbabwe a ainsi proposé que ce principe soit appliqué, non plus sur une base de volontariat, mais à l'échelle mondiale. Les intervenants ont, également, souligné le handicap que représente le poids de la dette pour les pays les moins développés. Certains se sont notamment inquiétés de l'impact social et humain des mesures d'ajustement structurel et des programmes de réforme imposés par les institutions financières internationales.
L'Assemblée générale reprendra ses travaux, demain jeudi 17 octobre à partir de 10 heures, en achevant l'examen de la Suite donnée su Sommet pour le développement social ainsi que l'examen du point 98 sur la Suite donnée au Sommet mondial pour les enfants. Elle devrait examiner, par ailleurs, les rapports de la Vème Commission inscrits au titre des points 126, 133 et 135 de l'ordre du jour.
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Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social : rapport du Secrétaire général (A/51/348)
Suite du débat
Mme YVONNE GITTENS-JOSEPH (Trinité-et-Tobago) a rappelé l'importance capitale de l'action nationale et de la coopération internationale pour le développement social, réaffirmée dans la résolution 50/161 de l'Assemblée générale, et la nécessité pour les Gouvernements de lutter contre la pauvreté, de développer l'emploi et d'encourager l'intégration sociale. En ce qui concerne la lutte contre la pauvreté, qui touche 1,5 milliard de personnes dont la majorité se trouve dans les pays en développement et dont le nombre augmente de 25 millions tous les ans, la représentante a déclaré qu'il s'agissait d'une lutte pour la dignité humaine, pour la stabilité sociale, pour la protection de la paix et de la stabilité. Le Gouvernement de Trinité- et-Tobago essaie d'adopter une stratégie intégrée et multi-sectorielle pour aborder la question de la pauvreté. Parce que l'augmentation du nombre de pauvres et l'aggravation de leur condition est le résultat des politiques d'ajustement structurel de la présente décennie, l'approche de Trinité-et- Tobago ne vise pas seulement à trouver des remèdes temporaires mais à s'attaquer aux causes profondes de la pauvreté en ayant recours à des mesures de relèvement et de développement. Pour ce faire, le Gouvernement a mis en place un Conseil national de développement social sous la présidence d'un ministre et qui deviendra opérationnel le 24 octobre prochain.
La mobilisation de ressources financières adéquates est essentielle à la mise en oeuvre de la Déclaration du Sommet de Copenhague et du Consensus d'Oslo sur l'Initiative 20/20. La représentante s'est félicitée du travail accompli entre autres par le Conseil économique et social, la Commission du développement social, certaines commissions régionales et sous-régionales comme la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes et le CARICOM.
M. WANG XUEXIAN (Chine) a rendu hommage aux efforts considérables déployés au niveau national par de nombreux pays depuis la tenue du Sommet de Copenhague afin de mettre en oeuvre les recommandations du Sommet. Le représentant s'est, en revanche, déclaré préoccupé par le fait qu'à l'exception de certaines actions menées par les institutions pertinentes des Nations Unies, la coopération internationale se soit avérée particulièrement limitée. Il a souligné la nécessité d'inverser cette tendance. Pour ce faire, il a estimé qu'il est indispensable d'accorder la priorité à l'élimination de la pauvreté, en allouant à cet objectif fondamental du Sommet, les ressources nécessaires. De leur côté, les Nations Unies doivent jouer un rôle central de coordination. Afin d'honorer les engagements pris lors du Sommet, le Gouvernement chinois a élaboré un neuvième Plan quinquennal
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pour la période 1996-2001 qui vise à renforcer l'économie nationale et à promouvoir le développement social, ainsi qu'un Programme d'objectifs à long terme. La Chine est déterminée à améliorer la situation alimentaire et vestimentaire de 65 millions de pauvres, à créer 40 millions de nouveaux emplois et à réduire substantiellement d'ici cinq ans le nombre de chômeurs.
M. ION GORITA, Chef de la délégation de Roumanie, a fait sienne la déclaration de l'Irlande au nom de l'Union européenne et a déclaré que la mise en oeuvre de la totalité des engagements du Sommet était le défi que les Gouvernements, au premier chef, mais également la société civile et la communauté internationale se devaient de relever. Il a appuyé le renforcement du rôle du Conseil économique et social, qui permet d'assurer une approche intégrée et multidimensionnelle des décisions du Sommet et d'améliorer la coordination entre les différents organes des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods.
Il a indiqué que les questions du développement social ont toujours été la priorité de son gouvernement, et qu'aujourd'hui il s'attachait tout particulièrement à protéger la population contre les conséquences sociales du passage d'une économie centralement planifiée à une économie de marché. Il a évoqué à cet égard le récent programme d'élimination de la pauvreté lancé avec l'aide du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la création d'un Ministère spécialement chargé de la condition de la femme. Il a également indiqué qu'une récente réunion sous-régionale sur l'autonomisation de la femme a eu lieu à Bucarest pour envisager la mise en oeuvre du Programme de Beijing en Europe de l'Est. Par ailleurs, un Groupe de travail interministériel pour la coopération avec la société civile a également été créé. Il s'est réjoui de l'initiative de l'Autriche d'accueillir une Conférence régionale sur le suivi du Sommet.
M. NJUGUNA MAHUGU (Kenya) a estimé que la Déclaration de Copenhague avait montré que le développement et la justice sociale sont indispensables pour le maintien de la paix et de la sécurité. Une action appropriée est requise pour trouver une solution aux conséquences de la pauvreté dans les pays développés et dans les pays en développement. Mais, sans l'aide de la communauté internationale les efforts des gouvernements nationaux n'auront qu'un effet limité.
Le Kenya, en collaboration avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, a préparé un programme devant créer les conditions de la croissance économique. Il faut maintenir une stabilité macro-économique en renforcant les secteurs financiers et en réformant la fonction publique, développer la compétitivité sans oublier les aspects sociaux. L'économie du Kenya a besoin d'une croissance annuelle de 5% du PNB pour arriver à développer son secteur privé et pour ce faire, il faut concentrer les efforts sur le secteur rural. Les Nations Unies ont un rôle important a jouer dans l'éradication de la pauvreté. Le Kenya demande que l'aide publique au développement (APD) qui avait été fixée à 0.7% du PNB des pays développés par les Nations Unies, il y a des décennies devienne enfin une réalité.
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M. CELSO L.N. AMORIM (Brésil), après avoir souscrit pleinement aux interventions faites ce matin au nom du Groupe des 77 et du Groupe de Rio, a observé que d'importants changements sont intervenus au cours des derniers mois en ce qui concerne le suivi du Sommet social de Copenhague. Ces changements sont largement reflétés dans le rapport du Secrétaire général, qui synthétise avec une clarté remarquable les possibilités offertes à la communauté internationale de maintenir l'élan pour la mise en oeuvre des recommandations adoptées lors du Sommet. C'est pourquoi il s'est félicité de ce que la Commission du développement social ait demandé au Secrétaire général de consulter les organisations internationales pertinentes, notamment les institutions de Bretton Woods, en vue d'obtenir leur coopération pour l'application du Programme d'action de Copenhague. Il a exprimé l'espoir que des mécanismes appropriés seront bientôt mis en place pour faciliter ce dialogue.
M. Amorim, tout en soulignant l'importance des efforts déployés par les Nations Unies à l'échelle internationale, a estimé, qu'il incombe aux gouvernements et à la société civile de mettre en oeuvre et de contrôler au niveau national les mécanismes établis par le Sommet de Copenhague. Le représentant a indiqué qu'on assiste en Amérique latine à une prise de conscience grandissante de l'équilibre délicat à instaurer entre le développement endogène et la coopération multilatérale. Le Brésil aura l'honneur d'accueillir l'an prochain, à Sao Paulo, une réunion à haut niveau chargée d'évaluer les progrès accomplis dans la mise en oeuvre des recommandations du Sommet social. Cet événement sera organisé en coopération avec la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), qui a joué un rôle essentiel lors des précédentes réunions qui ont eu lieu à Quito et Buenos Aires. D'autres acteurs qui ont également joué un rôle prépondérant, notamment les organisations non gouvernementales, participeront à cette importante réunion.
M. SLAHEDDINE ABDELLAH, (Tunisie), qui a fait siens les propos du Costa Rica au nom du Groupe des 77 et la Chine, a estimé que l'examen du rapport du Secrétaire général permettait de poursuivre le dialogue sur les meilleures voies et moyens à même de renforcer la complémentarité entre les pays dans un monde où la mondialisation et l'interdépendance sont aujourd'hui les caractéristiques majeures. Il a ajouté qu'il fallait s'engager à réduire la pauvreté, à éliminer la misère et à créer des emplois dans le cadre d'un partenariat et d'une coopération efficaces entre les gouvernements et les acteurs de la vie civile. Il a évoqué l'action entreprise par son gouvernement en faveur du développement social, et dont les principaux axes sont la promotion du rôle de la femme, l'éducation et la formation professionnelle et la santé. Par ailleurs, il a indiqué que beaucoup était fait également dans le cadre de la lutte contre l'exclusion et que depuis 1992 a été créé un fonds de solidarité nationale, destiné à financer les interventions au profit des catégories sociales à faibles revenus et des agglomérations dépourvues des infrastructures minimum.
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Il a déclaré que l'action menée actuellement au niveau international, qu'elle soit menée par les pays développés ou le système des Nations Unies, était loin de correspondre aux problèmes auxquels beaucoup de pays font face, notamment en Afrique. "Cette insuffisance se manifeste tant au niveau de l'aide publique au développement, des investissements que du traitement du problème de la dette" a-t-il ajouté. Il a demandé aux pays développés de déployer tous les efforts possibles pour atteindre les 0,7% d'APD fixés. Il a souligné l'utilité de mobiliser de nouvelles ressources complémentaires substantielles et a réitéré l'intérêt qu'il porte à la formule 20/20, dans laquelle les pays développés réservent 20% de l'APD aux programmes sociaux de base et les pays en développement s'engagent à consacrer 20% de leur budget national au développement social. Toutefois, il a estimé que ces idées novatrices ne devraient pas se substituer à l'APD, et qu'il fallait donc les distinguer des budgets des Nations Unies. Il a ajouté que les investissements privés devaient être facilités et à cet égard, il s'est félicité des changements intervenus dans le rôle et la composition de la Commission du développement durable. Il a rappelé que celle-ci ne pourra mener à bien sa mission que si les Etats Membres concrétisent leur appui et lui donnent les moyens nécessaires.
M. JAMES C. ORMEL (Etats-Unis) a rappelé l'engagement pris par les Gouvernements, au Sommet mondial du développement social, de combattre la pauvreté absolue, de créer des emplois, d'accorder une place importante aux femmes et aux hommes, aux personnes âgées et aux handicapées. C'est dans ce sens que les Etats-Unis oeuvrent. Ainsi, les racines du problème de la pauvreté, dont la réduction est liée au développement de l'emploi, sont attaquées directement. Aux Etats-Unis, le taux de chômage est en baisse, parce que les initiatives individuelles et les investissements privés sont encouragés afin de permettre la création d'emplois. Bien plus, le Président Clinton a, cette année, demandé une augmentation du salaire minimum, des pensions pour tous les travailleurs et une réforme de l'assurance médicale. Le représentant a regretté que l'intégration sociale des personnes handicapées soit lente mais il espère que de plus en plus de pays adopteront des lois pour leur protection.
Le Gouvernement des Etats-Unis soutient les efforts du PNUD qui combat la pauvreté par des programmes de développement social coordonnés. Le représentant a rappelé que les Etats-Unis participaient et contribuaient financièrement à de nombreux programmes d'éducation ou de création de micro- entreprises lancés notamment par USAID et destinés à aider les pays en développement. Le représentant s'est félicité de l'adoption du Programme de travail de la Commission pour le développement social qui discutera de la question de l'emploi à sa prochaine session.
M. JAKKEN BIORN LIAN (Norvège) a estimé que le fait de s'occuper de la santé et de l'éducation des gens est un investissement à long terme et devrait faire partie de n'importe quelle stratégie visant à éradiquer la pauvreté.
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La Norvège et les Pays-Bas se sont rencontrés pour tenter de mettre en place le principe dit des 20/20. Ils sont tombés d'accord pour reconnaître que la bataille contre la pauvreté doit passer par des politiques appropriées à tous les niveaux, notamment macro-économiques et répondre aux besoins sociaux élémentaires. Dans ce contexte le principe des 20/20 devrait être vu dans ce contexte et être appliqué comme une directive souple et pragmatique pour briser le cycle de la pauvreté.
Les pays donateurs sont invités à fournir des aides techniques et financières pour mettre en place les programmes d'aide sociale. Le parlement de la Norvège a récemment examiné ses politiques de coopération et a décidé d'apporter un soutien accru à tout ce qui touche les services sociaux, ainsi que pour atteindre, voir même dépasser le principe des 20/20. Cela a été concrétisé dans le budget de 1997 qui augmente significativement les allocations concernant la santé et l'éducation.
M. EDUARDO SCARPETTA (Colombie) a indiqué que les directives du plan de développement mis en place par son gouvernement sont conformes aux recommandations du Sommet mondial pour le développement social. Pour ce faire, le Gouvernement colombien a notamment établi un Réseau de solidarité sociale qui se compose de treize programmes spécifiques ayant notamment trait à l'emploi en zone urbaine, à la formation des chômeurs les plus démunis, à l'aide aux mère chefs de famille et à l'assistance aux personnes âgées. Le Gouvernement assure également, en coopération avec la société civile, la promotion d'un Pacte pour l'enfance dans le cadre d'un plan structuré et permanent concernant des domaines tels que la santé, la nutrition, l'éducation et la justice. Le représentant a souligné l'importance de l'aide internationale, de la coopération entre les nations et de la formule 20/20, rappelant que cette dernière doit bénéficier en priorité aux secteurs sociaux les plus pauvres et les plus vulnérables. Les Gouvernements donateurs doivent également respecter leurs engagements pris à Copenhague. Pour leur part, les Nations Unies ont un rôle fondamental à jouer en ce qui concerne le suivi de la mise en oeuvre des recommandations du Sommet social.
Mme MARIA DE LOS ANGELES FLOREZ PRIDA, Vice-Ministre des affaires étrangères de Cuba, se joignant à la déclaration du Groupe des 77 et la Chine, a estimé que la plupart des obstacles à la réalisation des objectifs du Sommet mondial étaient d'ordre structurel. Elle a ainsi évoqué la situation difficile de l'aide internationale au développement, dont la tendance à la baisse s'est encore accentuée par la nécessité où se trouvent les pays développés de réduire leurs déficits budgétaires. Elle a regretté par ailleurs que les mesures prises pour soulager les pays pauvres du poids de leur dette s'accompagnent le plus souvent de l'imposition de réformes structurelles et de programmes d'ajustement, dont l'impact sur la population est négatif. Après avoir attiré l'attention sur la situation particulièrement difficile des pays d'Afrique et des pays les moins avancés, elle a déclaré que
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la volonté politique était la clef du problème et que les ressources nécessaires existaient bien en réalité. Elle s'est félicitée de la réforme du Conseil économique et social et a ajouté qu'il s'agissait de l'organe le plus qualifié pour remplir les missions assignées par la résolution 50/161 de l'Assemblée générale. Malgré le blocus de plus en plus sévère des Etats-Unis, Cuba a réussi à satisfaire les besoins élémentaires de sa population en matière de santé, d'éducation et de sécurité sociale, ce qui, selon elle, démontre que le développement social peut être réalisé, même lorsque la croissance économique est faible à la condition que les programmes s'inscrivent dans un cadre de justice sociale.
M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie) a déclaré que le but du Sommet mondial pour le développement social était de trouver des solutions aux problèmes internationaux concernant l'économie, le social et la santé. Mais de nombreux problèmes existent encore ; les pays en développement n'ont pas récolté les bénéfices de la mondialisation de l'économie et en fait la plupart d'entre eux regressent. En outre la pauvreté reste la plus grave menace à la stabilité et au progrès social. Bien des pays ont été marginalisés et aucune aide ne se profile à l'horizon. L'Indonésie reconnait que les premiers responsables du développement social sont les gouvernements nationaux. Mais les pays en développement ne pourront se développer que si la situation économique internationale le permet. La communauté internationale doit faire des efforts pour réaménager la dette des pays en développement en tant que priorité nécessaire et absolue. D'autre part, le transfert sous forme d'assistance publique au développement de 0.7 % du PNB des pays développés doit se faire dans les plus brefs délais.
L'Indonésie a été active et a essayé de résoudre ses propres problèmes de pauvreté. En 1970, 60% de la population indonésienne était pauvre. En 1993, après de considérables efforts, ce nombre est tombé à 13.7%. Le but de l'Indonésie est de baisser encore ce chiffre de moitié, en particulier pour les très pauvres.
M. ASDA JAYANAMA (Thaïlande) a déclaré que sa délégation soutient la déclaration faite par le représentant du Costa Rica, au nom du Groupe des 77 et la Chine. Il tient à souligner le rôle capital de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP) qui favorise la coopération régionale en vue de mettre en oeuvre les engagements pris lors du Sommet. La Thaïlande, en accord avec la Déclaration et le programme d'action du Sommet et conformément à la résolution 50/161 de l'Assemblée générale, essaie de résoudre les problèmes de la pauvreté, de la drogue, des maladies endémiques et de la faim qui restent importants malgré les succès économiques et sociaux nationaux.
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En Thaïlande, le huitième Plan national quinquennal de développement économique et social, qui est centré sur la personne humaine et envisage le développement économique non comme un but en soi mais un moyen, a commencé le 1er octobre de cette année. Ce Plan, en accord avec les objectifs du Sommet de Copenhague et les recommandations de la 4ème Conférence sur la femme, a adopté trois stratégies. La première doit renforcer l'économie nationale notamment grâce à une distribution équitable des richesses. La seconde doit promouvoir l'intégration et la justice sociale, renforcer la formation individuelle, le rôle et la participation de la femme, de la famille et des institutions communautaires. La troisième enfin doit permettre de développer l'administration nationale afin qu'elle puisse mettre en oeuvre son Plan national.
M. JOSEPH CASSAR (Malte) a indiqué que son pays s'associait à la déclaration faite ce matin par l'Irlande au nom de l'Union européenne et d'autres Etats. La délégation de Malte prend note avec satisfaction du rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social. A cet égard, elle se félicite des actions menées par la Commission du développement social, le Conseil économique et social et les autres commissions fonctionnelles, ainsi que par le Secrétariat, les fonds, les programmes et les institutions spécialisées des Nations Unies.
Pour sa part le Gouvernement de Malte a adopté un programme de suivi des recommandations du Sommet social qui est fondé sur plusieurs principes dont celui de la justice sociale. Le programme de suivi met également l'accent sur la nécessité de centrer davantage les services sociaux sur les personnes et sur la famille et réaffirme l'idée selon laquelle chaque personne doit pouvoir profiter et contribuer à l'élan de solidarité national. S'inspirant de ces principes, le Gouvernement a adopté au cours des années écoulées différentes mesures dans le but de renforcer la sécurité sociale, de promouvoir le statut de la femme et d'améliorer l'accès à l'éducation. De plus, un Institut des études sociales à été créé au sein de l'Université de Malte et des commissions nationales ont été établies afin d'examiner les questions ayant notamment trait à la jeunesse, au troisième âge et à la situation des personnes handicapées.
M. FELIPE MABILANGAN, Chef de la délégation des Philippines, a rappelé que le Sommet social avait déterminé des engagements, des objectifs et un calendrier de mesures précises pour éliminer la pauvreté extrême et améliorer l'intégration sociale. Il s'est félicité qu'à cette occasion le rôle des organisations non gouvernementales et de la société civile ait été reconnu et encouragé. Il a indiqué que les Philippines présidaient alors le Groupe des 77 et avaient officié ensuite à la vice-présidence de la Commission du développement social et à la présidence du Groupe de travail chargé de l'élaboration du cadre du suivi. Par ailleurs, immédiatement après le Sommet social, les Philippines ont pris plusieurs mesures à titre individuel, dont la création d'un Comité multisectoriel sur le Sommet social, devenu depuis le
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Comité multisectoriel pour les engagements internationaux envers le développement humain, qui est chargé de coordonner les actions de suivi des grandes conférences sur le développement. Les efforts portent principalement sur l'élimination de la pauvreté, le développement de l'emploi et l'intégration sociale et s'articulent autour de l'Agenda pour la réforme sociale. Il a indiqué que les engagements relatifs au principe 20/20 étaient pratiquement réalisés et que des efforts locaux venaient compléter la mobilisation des ressources au plan national. A cet égard, il a appelé au renforcement des efforts de la communauté internationale pour mobiliser les ressources qui permettraient de mettre pleinement en oeuvre le Programme du Sommet et a demandé à la Commission du développement social de faire des propositions concrètes à cet effet.
M. NGO QUANG XUAN (Viet Nam) a apprécié la déclaration du Président du Groupe des 77 et de la Chine sur le développement social. Il s'est félicité des efforts en cours, tant sur le plan national qu'international, pour atteindre les objectifs fixés par le Sommet de Copenhague à savoir l'élimination de la pauvreté, le développement des emplois rémunérés et l'intégration sociale. Cependant pour atteindre ces objectifs, il faut à tout prix que l'aide internationale se poursuive et que la coopération multilatérale se développe. En attendant, le problème de la pauvreté et de la faim continue de s'aggraver et il faut espérer que des solutions pourront être trouvées lors du Sommet mondial pour la sécurité de l'alimentation.
Le Viet Nam a fait des efforts énormes pour mettre en oeuvre la déclaration du Sommet de Copenhague. Des programmes nationaux d'action ont été élaborés et mis en place pour le développement social et pour l'élimination de la faim et de la pauvreté. Une banque pour les pauvres a été établie afin de leur offrir des possibilités d'emprunt à des taux préférentiels. D'autres programmes ont été établi avec l'aide d'organisations telles que le PNUD, l'UNFPA, l'UNICEF, la Banque mondiale, l'ADB, l'IFAD et les ONG.
M. VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine) a estimé que l'esprit des recommandations adoptées lors du Sommet social reflète le sens de la solidarité qui devrait exister au sein et entre les Etats et la détermination de ceux-ci à résoudre les problèmes sociaux auxquels sont confrontés leurs citoyens. La résolution de ces problèmes qui a longtemps été considérée comme relevant de la responsabilité exclusive des gouvernements, exige aujourd'hui, de par son caractère mondial, une attention accrue de la communauté internationale. Ainsi, de nos jours, tous les pays, quels qu'ils soient, doivent promouvoir le développement et l'intégration sociale.
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L'Ukraine, pays en transition, qui est récemment devenue indépendante doit elle aussi mettre en oeuvre des réformes politiques radicales et introduire progressivement sur son territoire l'économie de marché. C'est pourquoi, conformément aux engagements pris à Copenhague, elle a récemment approuvé une série de directives relatives à l'action de l'Etat en matière de mise en oeuvre des recommandations du Sommet social. En sa qualité de nouveau membre du Conseil de l'Europe, l'Ukraine déploie de nombreux efforts en matière de politique sociale, de sécurité sociale, d'emploi, de démographie et de migration afin de se conformer aux exigences du Conseil. L'Ukraine est d'avis qu'un peu plus d'un année après la tenue du Sommet de Copenhague, la communauté internationale est parvenue à se doter d'un mécanisme permettant de mettre en oeuvre les recommandations du Sommet.
M. M.T. MAPURANGA (Zimbabwe, au nom des Etats membres de la Commission pour le développement de l'Afrique australe), a exprimé l'appui de la Commission à la déclaration faite par le Costa Rica au nom du Groupe des 77. Il a précisé que les Etats d'Afrique australe, libérés des conflits qui ont ravagé durant de longues années la région, peuvent désormais se concentrer sur les questions relatives au développement économique et social. Notant les nombreux engagements pris par les chefs d'Etat et de gouvernement lors du Sommet de Copenhague afin de libérer le monde de ses maladies sociales, le représentant a regretté que les promesses faites ne se soient pas traduites dans les faits. Actuellement plus d'un milliard d'êtres humains vivent dans une pauvreté absolue auquel s'ajoutent chaque jour 67 000 personnes. Par conséquent, il incombe à la communauté internationale de maintenir l'élan donné par le Sommet social. Pour leur part, les Nations Unies devraient jouer un rôle plus déterminant en matière de mise en oeuvre des recommandations du Sommet.
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